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Tout cela est démontré (plus ou moins correctement) dans tous les livres,
je n’y reviens pas.
Sauf sur un point, puisque j’ai juste supposé f ′ 6= 0 et non pas di-
rectement comme à l’habitude f ′ > 0 ou f ′ < 0. Mais on est bien sûr né-
cessairement dans l’un de ces deux cas par le « théorème de Darboux »
sur les fonctions dérivées et le théorème des valeurs intermédiaires. On
peut l’établir ainsi (et ce cas particulier entraîne le théorème de Darboux
général) : soit a < b et supposons f ′ (a) > 0 et f ′ (b) < 0. Donc f(a) est stric-
tement inférieur aux f(x) pour x > a proche de a, donc a n’est pas un
maximum local et encore moins global de f sur [a, b]. De même f(x) > f(b)
pour x < b et proche de b donc b n’est pas non plus un point où f atteint
un maximum local. Il existe un point c de [a, b] tel que f(c) est maximal
et donc ce c est intérieur. Donc (argument du lemme de Rolle) f ′ (c) = 0.
Ainsi on a une contradiction. De même avec un minimum global dans le
cas f ′ (a) < 0 < f ′ (b). Donc f ′ (a) et f ′ (b) ont le même signe.
Supposons maintenant que f (n) (x0 ), pour n ≥ 2, existe en un certain
x0 de I. Alors g(n) (y0 ) existe au point y0 = f(x0 ). Cela découle (avec une
petite récurrence) du théorème de dérivation des fonctions composées
1
appliqué à la formule g′ (y) = f ′(g(y)) . Calculons les premières dérivées :
pour cela je précise que tous les signes de dérivations appliqués à g sont
par rapport à y et pour ceux appliqués à f ils sont par rapport à x.
1
1
(1) g′ (y) = ′ dans ceci et la suite : x = g(y)
f (x)
–f ′′
(2) g′′ (y) = ′ 3 (x)
(f )
–f (3) f ′ + 3(f ′′ )2
(3) g(3) (y) = (x)
(f ′ )5
J’ai calculé g(4) et g(5) mais l’officialiser ici serait faire prendre un
risque à ma réputation d’infaillibilité. . . seul faire le calcul par vous même
pourrait vous être (très vaguement) bénéfique. J’insiste sur le fait que
par exemple la formule ci-dessus donne la valeur de g(3) (y0 ) sous la seule
hypothèse que f est trois fois dérivable au point x0 = g(y0 ) (et pas
nécessairement dans un voisinage de x0 , cependant bien sûr f ′′ doit exister
dans un voisinage de x0 ).
J’en viens maintenant aux Formules de Lagrange. Supposons que
f (n) (x0 )existe, donc on a le développement limité :
y = f(x) = y0 + a1 (x – x0 ) + · · · + an (x – x0 )n + o((x – x0 )n )
x = g(y) = x0 + b1 (y – y0 ) + · · · + bn (y – y0 )n + o((y – y0 )n )
2
choquer mais nous convient ici). Le coefficient c1 dans le développement
1 )=P cj
T( x–x 0 1≤j≤N (x–x0 )j est appelé le Résidu de k en x0 . En fait il s’agit
plutôt du résidu de la forme différentielle k(x)dx mais je ne veux pas faire
un long détour. Bref, on a ce passage aux résidus pour les fonctions avec
un pôle en x0 , et c’est un truc linéaire.
Dorénavant je supposerai pour simplifier x0 = y0 = 0. À nouveau :
y = a1 x + · · · + an xn + o(xn )
x = b1 y + · · · + bn yn + o(yn )
La fonction x est n fois dérivable à l’origine par rapport à y donc x′
l’est n – 1 fois et par Taylor-Young on a le développement limité :
xn
1 d n–1
nbn = ( ) n
(n – 1)! dx x=0 y
3
Pour certaines séries cela permet de déterminer les séries inverses, par
exemple on peut voir que la trisection de l’angle (qui revient à résoudre
une certaine équation cubique) est liée à une certaine fonction hypergéo-
métrique. . . mais bon je dis ça en passant, pas de panique !
Ici j’ai fait des hypothèses minimales, alors je suis confronté à cer-
taines difficultés par rapport à un exposé où par exemple on prendrait
y(x) infiniment dérivable. Ainsi il n’est pas évident que la fonction xy ,
ou de manière équivalente xy , vue comme fonction de x et prolongée par
continuité en zéro soit dérivable n–1 fois en 0. Et pourtant on en a besoin
pour exprimer la formule de Lagrange :
xn
1 d n–1
nbn = ( ) n
(n – 1)! dx x=0 y
y
= a1 + a2 x + · · · + an xn–1 + o(xn–1 )
x
y
Il n’est pas immédiat que x ait bien n – 1 dérivées à l’origine. Ce point
est traité dans une autre fiche. Je l’admets ici.
On notera que la formule de Lagrange s’écrit aussi :
n
1 d n–1 1
nbn = ( ) n–1
(n – 1)! dx x=0 a1 + a2 x + · · · + an x
4
la preuve que yx a n – 1 dérivées à l’origine. Revenons à :
1 y′ y′ y′
= b1 n + 2b2 n–1 + · · · + nbn + o(x–1 )
yn y y y
y′ x )j est (n – 1) fois dérivable
Soit 1 ≤ j ≤ n. La fonction xj yj = y′ (x)( y(x)
à l’origine donc admet par Taylor-Young un développement limité à cet
′
ordre, et par conséquent yyj admet un développement polaire à l’origine
(avec un pôle d’ordre au plus j ; attention pour j > n on n’a plus assez de
termes disponibles dans le développement limité pour qu’après division
par xj on ait l’existence d’une partie polaire au sens définie plus haut).
Supposons 2 ≤ j ≤ n. On veut montrer que le résidu est nul. Cela va
′ ′
résulter du fait que yyj est une dérivée : yyj = j–1
–1 d 1 . Écrivons :
dx yj–1
1 gj (x)
= avec gj (x) = (x/y)j–1
yj–1 xj–1
Alors :
1 y′ y′ y′
n = b1 n + 2b2 n–1 + · · · + nbn + o(x–1 )
y y y y
5
Il est vraiment remarquable que trouver la série réciproque à
y = a1 x + a2 x2 + a3 x3 + . . .
ε2 d εn d n–1
z(w, ε) = w + εφ(w) + φ(w)2 +···+ () φ(w)n + . . .
2 dw n! dw
z–x0
Si l’on contemple ensuite un peu sidéré l’équation z – ε f(z)–f(x = w
0)
et si l’on écrit mystérieusement x = z(x0 , f(x) – f(x0 )) on retombe, très
formellement, sur nos formules !