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François G.

Brière
Distribution et collecte des eaux
Troisième édition François G. Brière
Distribution et collecte des eaux est le premier manuel en français trai-
tant des problèmes d’hydraulique réels dans le contexte contemporain,

Distribution et
tant pour la cueillette des eaux de ruissellement et des eaux usées que
pour la distribution des eaux de consommation. Les connaissances­
hydrauliques fondamentales sont présentées de façon claire et

collecte des eaux


accessible­et leur mise en pratique est illustrée à l’aide de nombreux
exercices­. Parmi les sujets abordés, la mesure et l’enregistrement des
débits d’eaux usées, la conception de postes de pompage d’égouts et le
choix des pompes, le siphon inversé, les caractéristiques des différentes
conduites­ offertes sur le marché, le coup de bélier et autres surpres-
sions, les charges­mortes et les charges vives (de routes, en particulier),

collecte des eaux


l’installation de conduites dans le sol, l’approvisionnement en eau des
édifices élevés, la conception des branchements d’eau et d’égout, la

Distribution et
lutte contre les incendies, les conduites d’adduction, l’implantation de
poteaux d’incendie et de bouches d’égout, les conduites sous-marines­,
les émissaires d’égout, le gel, la corrosion, les butés et les attaches.
Qu’il soit ingénieur, scientifique ou technicien, le lecteur apprendra

Troisième édition
comment effectuer les calculs nécessaires, exemples à l’appui, pour la
conception des réseaux d’égouts pluviaux, unitaires et sanitaires ainsi
que pour celle des réseaux de distribution d’eau potable.

François G. Brière a reçu sa formation en génie civil à l’École


Polytechnique de Montréal, puis à l’Université Harvard de Boston.
Il a travaillé au ministère québécois des Affaires municipales avant Troisième édition
de joindre l’équipe de professeurs du Département des génies civil, pressespoly.ca
géologique et des mines de son alma mater; il y a enseigné pen-
dant plus de 40 ans la chimie des eaux, l’épuration des eaux usées,
les techniques de potabilisation de l’eau ainsi que l’hydraulique
urbaine. Maintenant retraité, il poursuit sa collaboration en ensei-
gnement à titre de professeur associé.

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François G. Brière

Distribution et
collecte des eaux

Troisième édition

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Distribution et collecte des eaux, troisième édition
François G. Brière

Révision et correction d’épreuves : Monique Thouin


Illustrations : Flavio Mini
Couverture : Cyclone Design

Pour connaître nos distributeurs et nos points de vente, veuillez consulter


notre site Web à l’adresse suivante : www.pressespoly.ca
Courriel des Presses internationales Polytechnique : pip@polymtl.ca

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre
du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Tous droits réservés


© Presses internationales Polytechnique, 2012

On ne peut reproduire ni diffuser aucune partie du présent ouvrage, sous quelque forme ou par
quelque procédé que ce soit, sans avoir obtenu au préalable l’autorisa­tion écrite de l’éditeur.

Dépôt légal : 3e trimestre 2012 ISBN 978-2-553-01637-0 (version imprimée)


Bibliothèque et Archives nationales du Québec ISBN 978-2-553-01645-5 (version pdf)
Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada

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À mes petits enfants
Annie-Jade et Matthieu Gagnon
Gabriel et Noémie Bradette

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Avertissement

Dans cet ouvrage l’auteur présente des solutions pratiques à une variété de problèmes qui
se posent lors de la conception, la construction ou l’exploitation de diverses structures
requises pour la distribution de l’eau de consommation ainsi que pour la cueillette des
eaux de pluie ou des eaux usées. L’auteur a tenu compte des normes, des codes et de tout
document pertinent dont il avait connaissance au moment de la réalisation de l’ouvrage.
Il avise cependant le lecteur qu’aucun sujet n’est traité exhaustivement puisque ce n’est
pas l’objectif de ce manuel et que la pratique du génie est en constante évolution. De plus
personne, pas plus que le soussigné, n’est à l’abri d’une erreur. Il faut donc utiliser les
équations, tableaux, graphiques et solutions présentés en exerçant son jugement. Dans
beaucoup de cas il peut s’avérer nécessaire de consulter les plus récents documents tech-
niques des organismes gouvernementaux ou paragouvernementaux, de solliciter l’opinion
d’ingénieurs et chercheurs compétents qui possèdent une expertise pertinente et de demander
les suggestions des fabricants et fournisseurs tout en exerçant son esprit critique. Bref cet
ouvrage est avant tout un outil pédagogique et non pas un précis de conception bien qu’il
s’en approche beaucoup.

Par ailleurs l’ingénieur (ou le technicien) doit en tout temps s’assurer qu’il respecte
les lois, règlements, codes et normes qui s’appliquent à ses travaux. L’auteur ne
peut être tenu responsable, d’aucune façon, pour toute erreur, omission ou diver-
gence eu égard aux exigences, recommandations ou règlements de tout organisme
en autorité quel qu’il soit.

François G. Brière
Juin 2012

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AVANT-PROPOS

De nombreux auteurs ont écrit des manuels sur la conception et la réalisation de


grands travaux de génie civil, comme les canaux, les barrages, les usines hydroélec-
triques, les ports, les écluses ou les aqueducs, qui visent la maîtrise ou l’utilisation
de l’eau. Toutefois, rares sont les auteurs, même universitaires, qui ont traité de
la conception d’ouvrages tels que les réseaux de collecte et de distribution d’eau;
ceux qui l’ont fait sont restés à distance de l’exercice journalier du génie en cette
matière, principalement parce que l’information utile, pertinente et pratique est
dispersée entre les mains de divers intervenants, dont les fabricants, les organismes
gouvernementaux et paragouvernementaux, les associations professionnelles et
les chercheurs, qui ne souhaitent pas toujours divulguer les renseignements qu’ils
possèdent. Et, même lorsqu’ils la livrent, cette information demeure difficile à
assimiler puisque les documents qui la contiennent n’ont pas été conçus pour être
complémentaires, qu’ils utilisent des symboles variés, qu’ils répondent à des exi-
gences hétéroclites ou à des besoins particuliers, etc.
Depuis sa première édition, Distribution et collecte des eaux vise à combler cette
lacune en présentant un ensemble de connaissances cohérent menant au dévelop-
pement d’habiletés nécessaires à la conception et à la réalisation de réseaux d’eau
de qualité, équipés de matériaux et d’accessoires appropriés et en nombre suffisant
pour les besoins des populations qu’ils desservent, et à coûts acceptables.
Avec cette intention en tête, l’auteur introduit le lecteur à tous les sujets qu’il
doit maîtriser pour concevoir et gérer les réseaux d’eau, comme la consommation
d’eau, les débits d’eaux usées, les facteurs de pointe, les coups de bélier, les sortes
de conduites offertes sur le marché, les surpressions occasionnelles et cycliques,
les ponceaux, le canal Parshall, les charges mortes et vives (de route et de chemin
de fer), la lutte contre l’incendie, les branchements d’eau et d’égout, la corrosion,
l’installation de conduites dans le sol, y compris aux intersections de rues, le gel, les
butées et retenues, les stations de pompage, les pompes, sans oublier les vannes, les
poteaux d’incendie, les joints, les siphons inversés, etc. À cela s’ajoute un chapitre
sur les dangers professionnels auxquels font face les travailleurs du domaine de
l’eau et les maladies qu’ils peuvent contracter.
Enfin, le lecteur appréciera le nouveau chapitre entièrement consacré aux conduites
thermoplastiques.
Le premier but de cet ouvrage est de nature pédagogique, car il s’adresse princi-
palement à l’enseignant et à l’élève ingénieur ou technicien en génie civil, mais
il intéressera aussi toute personne concernée par le domaine des réseaux d’eau,
comme les administrateurs municipaux, les fonctionnaires et les citoyens, puisque
sa présentation est explicite et qu’elle fait appel à des outils mathématiques simples.

François G. Brière, ing.


Juin 2012

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REMERCIEMENTS

Cette troisième édition n’aurait pu être réalisée sans la collaboration et l’aide des
personnes suivantes :
L’ingénieur Pierre Éthier qui accepte toujours généreusement de lire et commenter
mes textes, de m’enrichir de son expérience personnelle et de me donner accès aux
nombreux documents qui servent à sa pratique : je le salue bien bas.
Madame Louise Millette, actuelle directrice du Département des génies civil, géo-
logique et des mines, qui appuie financièrement cette production et qui m’accueille
aimablement dans son département me laissant accès au bureau que j’ai occupé
comme professeur avant de prendre ma retraite.
Le professeur Michel Soulié, ancien directeur du département, qui a supporté mes
projets d’écriture.
Mes collègues professeurs de la section du génie de l’Environnement à savoir
Mmes Michèle Prévost et Sarah Dorner ainsi que MM. Yves Comeau, Raymond
Desjardins, Anouk Desjardins et Benoît Barbeau qui ont accepté ma présence
dérangeante durant de nombreuses années.
Le professeur René Kahawita qui a accepté de vérifier la langue de la version
anglaise du livre.
Madame Constance Forest qui a supporté mes projets durant son mandat à la direc-
tion des Presses internationales Polytechnique.
Madame Monique Thouin qui a révisé la langue de mes textes.
Madame Martine Aubry qui a pris en charge les travaux d’édition avec le profes-
sionnalisme qui l’a toujours caractérisée.

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Extrait de la publication

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Table des matières

Avertissement........................................................................................................... V
Avant-propos......................................................................................................... VII
Remerciements........................................................................................................IX
Liste des symboles...............................................................................................XXI

Chapitre 1
Introduction.............................................................................................................1
1.1 Cycles du transport de l’eau...........................................................................1
1.1.1 Cycle d’utilisation des eaux de surface...........................................1
1.1.2 Cycle d’utilisation des eaux souterraines........................................3
1.2 Sources d’approvisionnement en eau.............................................................4
1.2.1 Eaux de surface...............................................................................4
1.2.2 Eaux souterraines.............................................................................5
1.2.3 Eaux de pluie...................................................................................6
1.2.4 Eaux de mer et eaux saumâtres........................................................6
1.3 Estimation des populations à desservir...........................................................7
1.3.1 Sources d’information.....................................................................7
1.3.2 Modélisation de la croissance de la population...............................8
1.3.3 Densité de population....................................................................22
1.3.4 Durée d’utilisation prévue.............................................................22
1.4 Propriétés physiques de l’eau.......................................................................24
Conclusion..............................................................................................................24
Problèmes................................................................................................................25

Chapitre 2
Caractéristiques hydrauliques des écoulements dans les conduites
d’égout et de distribution d’eau...........................................................................27
Introduction.............................................................................................................27
2.1 Équations de base.........................................................................................27
2.2 Pertes de charge............................................................................................40
2.2.1 Pertes de charge dues au frottement dans les conduites................40
2.2.2 Pertes de charge singulières dues aux structures...........................40
2.2.3 Calcul des pertes de charge singulières (conduites
sous pression)................................................................................40
2.2.4 Longueur de conduite équivalente (conduites sous pression)........41
2.3 Calcul des écoulements lorsque les conduites ne coulent pas à plein
débit..............................................................................................................44
2.4 Usages des différents types de conduites......................................................48
Conclusion..............................................................................................................49
Problèmes................................................................................................................51

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XII Table des matières

Chapitre 3
Volumes et débits d’eau de consommation..........................................................55
Introduction.............................................................................................................55
3.1 Précisions lexicales.......................................................................................55
3.2 Consommations moyennes comparées et consommations suggérées...........57
3.3 Répartition de la consommation d’eau.........................................................62
3.4 Facteurs affectant les débits de consommation.............................................63
3.5 Calcul des débits maximaux (ou débits de pointe) et des débits
minimaux......................................................................................................65
Conclusion........................................................................................................ 71
Problèmes................................................................................................................72

Chapitre 4
Captage, adduction et distribution des eaux de consommation........................75
Introduction.............................................................................................................75
4.1 Prise d’eau de surface...................................................................................75
4.1.1 Prise d’eau dans une rivière...........................................................76
4.1.2 Prise d’eau dans un lac..................................................................77
4.2 Prise d’eau souterraine.................................................................................77
4.3 Relevé hydraulique et sanitaire.....................................................................78
4.4 Estimation de l’épaisseur de la glace sur les eaux de surface.......................78
4.5 Conception de la prise d’eau........................................................................81
4.6 Conception de la conduite d’adduction........................................................82
4.7 Conception du réservoir d’eau brute............................................................83
4.8 Grilles à l’arrivée d’eau du réservoir d’eau brute.........................................83
4.9 Pompes à basse pression...............................................................................83
4.10 Station de purification et réservoir d’équilibre.............................................85
4.11 Poste de surpression et vanne de réduction de pression...............................86
4.12 Réseau de distribution..................................................................................88
4.12.1 Ossature des différents réseaux.....................................................88
4.12.2 Systèmes de distribution................................................................90
4.12.3 Réservoir d’eau..............................................................................92
4.12.4 Conduites existant sur le marché : diamètres et matériaux............99
4.12.5 Profondeur de gel dans le sol.......................................................103
4.12.6 Protection des conduites contre le gel.........................................107
4.12.7 Vannes......................................................................................... 111
4.12.8 Poteaux d’incendie...................................................................... 113
4.12.9 Entrée ou branchement de service............................................... 116
4.12.10 Joints entre les conduites............................................................. 119
4.12.11 Ventouse et reniflard....................................................................120
4.12.12 Pressions de service minimales et maximales.............................121
4.12.13 Vitesses d’écoulement.................................................................121
4.12.14 Débits nécessaires pour combattre les incendies.........................121
4.12.15 Installations fixes pour lutter contre les incendies.......................124
4.12.16 Stratégie hydraulique et déploiement au site d’un incendie........128
4.12.17 Répartition et installation des poteaux d’incendie : approche
préliminaire.................................................................................129

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Table des matières XIII

4.12.18 Coefficient de rugosité.................................................................130


4.12.19 Pertes de charge singulières.........................................................130
4.12.20 Coup de bélier.............................................................................131
4.13 Butées et attaches.......................................................................................136
4.13.1 Butées..........................................................................................136
4.13.2 Attaches ou joints de retenue.......................................................140
4.14 Mise en service d’une nouvelle conduite....................................................144
4.15 Approvisionnement en eau des édifices élevés...........................................144
4.16 Franchissement d’un cours d’eau...............................................................145
Conclusion............................................................................................................145
Problèmes..............................................................................................................146

Chapitre 5
Conception des réseaux de distribution d’eau de consommation....................153
Introduction...........................................................................................................153
5.1 Définition....................................................................................................153
5.1.1 Conduites principales..................................................................153
5.1.2 Conduites secondaires.................................................................154
5.1.3 Conduites locales.........................................................................154
5.1.4 Nœud, boucle et saignée..............................................................154
5.2 Exigences relatives au réseau.....................................................................154
5.2.1 Consommation de pointe horaire.................................................154
5.2.2 Consommation journalière maximale durant un ou plusieurs
incendies......................................................................................154
5.2.3 Consommation journalière maximale en cas de bris
d’une conduite secondaire ou principale.....................................155
5.2.4 Situations particulières................................................................155
5.3 Conception d’un réseau de distribution d’eau............................................155
5.3.1 Obtention du mandat...................................................................155
5.3.2 Recension des services existants.................................................155
5.3.3 Étude du milieu physique et détermination des besoins actuels
et à venir......................................................................................156
5.3.4 Détermination des choix possibles et étude économique............157
5.3.5 Choix final...................................................................................157
5.4 Étude hydraulique d’un réseau de distribution...........................................157
5.4.1 Choix initial des diamètres des conduites....................................157
5.4.2 Relation entre le débit (Q) et les pertes de charge (HL)
dans une conduite coulant sous pression.....................................158
5.4.3 Calcul des conduites équivalentes...............................................159
5.5 Analyse des réseaux de distribution par la méthode de linérisation
de Wood-Charles........................................................................................165
5.6 Analyse des réseaux de distribution à l’aide de la méthode
de Newton-Raphson...................................................................................166
5.7 Analyse des réseaux de distribution à l’aide de la méthode
de Hardy-Cross...........................................................................................167
5.7.1 Correction du débit dans une boucle après une itération.............167
5.7.2 Étapes à suivre lorsqu’on utilise la méthode de Hardy-Cross.....169

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XIV Table des matières

5.7.3 Limites de l’analyse par la méthode de Hardy-Cross..................170


5.8 Double système de distribution d’eau.........................................................171
Conclusion............................................................................................................177
Problèmes..............................................................................................................177

Chapitre 6
Volumes et débits d’eaux usées sanitaires.........................................................187
Introduction...........................................................................................................187
6.1 Définitions..................................................................................................188
6.1.1 Réseau d’égouts sanitaire............................................................188
6.1.2 Réseau d’égouts pluvial...............................................................189
6.1.3 Réseau d’égouts unitaire..............................................................189
6.1.4 Réseau d’égouts pseudo-séparatif...............................................189
6.1.5 Drains de fondation.....................................................................190
6.1.6 Branchement (ou entrée) de service............................................190
6.1.7 Égout local et collecteur..............................................................190
6.1.8 Intercepteur..................................................................................190
6.1.9 Émissaire.....................................................................................191
6.2 Débits d’eaux usées dans les réseaux d’égouts sanitaires...........................191
6.2.1 Débit d’eaux usées d’origine domestique....................................191
6.2.2 Débit d’eaux usées d’origine industrielle....................................196
6.2.3 Débit d’eaux usées d’origine commerciale..................................196
6.2.4 Débit d’eaux usées d’origine institutionnelle..............................197
6.2.5 Débit d’eaux usées d’origine collective.......................................197
6.2.6 Débit d’eaux parasites.................................................................197
6.2.7 Débits minimaux.........................................................................201
6.3 Débits maximaux totaux.............................................................................202
6.3.1 Eaux usées sanitaires...................................................................202
6.3.2 Eaux d’infiltration........................................................................202
6.3.3 Eaux de captage...........................................................................203
6.4 Débits maximaux dans les branchements d’égouts sanitaires....................208
6.5 Réfection des réseaux d’égouts..................................................................209
Conclusion............................................................................................................210
Problèmes.............................................................................................................. 211

Chapitre 7
Eaux de ruissellement en milieu urbain............................................................215
Introduction...........................................................................................................215
7.1 Définitions préliminaires............................................................................215
7.2 Précipitations et ruissellement en milieu urbain.........................................216
7.2.1 Pluies...........................................................................................216
7.2.2 Ruissellement..............................................................................216
7.3 Méthode rationnelle....................................................................................217
7.3.1 Origine et diffusion......................................................................218
7.3.2 Développement de l’équation rationnelle....................................218
7.3.3 Formulation de l’équation rationnelle.........................................221
7.3.4 Fondements théoriques de l’équation rationnelle........................222

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Table des matières XV

7.4 Bassin versant.............................................................................................223


7.5 Intervalle de récurrence..............................................................................223
7.6 Intensité de la pluie.....................................................................................224
7.7 Courbes d’intensité-durée-fréquence (courbes IDF)..................................224
7.8 Temps de concentration..............................................................................227
7.8.1 Temps d’entrée d’un sous-bassin versant urbain.........................228
7.8.2 Temps d’écoulement dans les conduites coulant à plein débit.....231
7.9 Coefficient de ruissellement (R).................................................................231
7.9.1 Coefficient de ruissellement constant..........................................232
7.9.2 Coefficient de ruissellement variable dans le temps....................234
7.10 Relations entre la forme d’un bassin versant et le débit
de ruissellement..........................................................................................238
7.10.1 Bassin versant en forme de triangle équilatéral...........................238
7.10.2 Bassin versant en forme de secteur circulaire..............................241
7.10.3 Bassin versant en forme de rectangle..........................................241
7.10.4 Bassin versant en forme de carré.................................................241
7.10.5 Commentaires sur la forme des bassins versants.........................241
7.11 Limites de l’équation rationnelle................................................................242
7.12 Drainage de parcs de stationnement...........................................................243
7.13 Modèles informatisés de simulation du ruissellement des eaux
en milieu urbain..........................................................................................246
7.13.1 Modèles de la famille SWMM....................................................247
7.13.2 Modèles de la famille HYMO.....................................................247
7.13.3 Modèles de la famille ILLUDAS................................................247
7.13.4 Modèles de la famille HEC.........................................................247
7.13.5 Modèles de la famille STORM....................................................248
7.14 Pluies ou averses synthétiques et historiques.............................................248
7.14.1 Pluies ou averses synthétiques.....................................................248
7.14.2 Pluies ou averses historiques.......................................................248
7.15 Réduction des débits de ruissellement en milieu urbain.............................249
7.15.1 Ralentissement des eaux de ruissellement à l’origine.................249
7.15.2 Ralentissement ou réduction des eaux de ruissellement
à l’aide d’un bassin ou d’un lac de retenue situé à l’intérieur
même du réseau...........................................................................249
7.15.3 Réduction du débit à l’aide de régulateurs à vortex
(ou hydrofreins)...........................................................................251
7.15.4 Double réseau de drainage (réseaux majeur et mineur)...............252
7.16 Étapes menant à la conception d’un réseau d’égouts pluvial.....................252
Conclusion............................................................................................................253
Problèmes..............................................................................................................254

Chapitre 8
Normes de conception des réseaux d’égouts.....................................................261
Introduction...........................................................................................................261
8.1 Nature des réseaux d’égouts.......................................................................262
8.2 Planification de la construction d’un réseau d’égouts................................262
8.3 Éléments d’un réseau d’égouts...................................................................264

Extrait de la publication

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XVI Table des matières

8.3.1 Types de conduites d’égout.........................................................264


8.3.2 Regard d’égout et regard avec chute...........................................266
8.3.3 Bouche d’égout............................................................................268
8.3.4 Branchements ou entrées de service............................................269
8.4 Réseau d’égouts : matériaux, équipements divers et normes.....................272
8.4.1 Matériaux de fabrication des conduites d’égout
et de distribution d’eau................................................................272
8.4.2 Diamètres minimaux des conduites d’égout................................276
8.4.3 Formes particulières de la section des conduites d’égout............277
8.4.4 Diamètre intérieur réel des conduites d’égout.............................277
8.4.5 Regard d’égout............................................................................278
8.4.6 Alignement des conduites d’égout...............................................279
8.4.7 Profondeur d’enfouissement des conduites d’égout....................279
8.4.8 Pente des conduites d’égout........................................................280
8.4.9 Branchements et bouches d’égout...............................................282
8.5 Pertes de charge dans un réseau d’égouts...................................................287
8.5.1 Pertes de charge dans les conduites d’égout................................288
8.5.2 Pertes de charge dues aux équipements.......................................288
8.5.3 Altitude des conduites d’égout aux regards.................................288
8.6 Pompes et stations de pompage (poste de relèvement)...............................288
8.6.1 Types de pompes.........................................................................289
8.6.2 Puissance requise.........................................................................290
8.6.3 Courbes caractéristiques de pompes............................................291
8.6.4 Courbes d’exploitation et d’équilibre..........................................291
8.6.5 Conduite de refoulement d’eaux usées........................................293
8.6.6 Hauteur de charge totale (HT)......................................................293
8.6.7 Débits d’eaux usées à pomper.....................................................295
8.6.8 Nombre et type de pompes dans les stations de pompage...........296
8.6.9 Conception des stations de pompage...........................................296
8.6.10 Cavitation et les pompes..............................................................297
8.6.11 Suggestions relatives à la conception..........................................298
8.7 Siphon inversé et tunnel.............................................................................299
8.8 Ponceau......................................................................................................301
8.9 Installation des conduites dans les tranchées..............................................301
8.10 Mesure des débits d’eaux usées..................................................................303
8.10.1 Types de mesures des débits........................................................303
8.10.2 Appareils enregistreurs de débit..................................................304
8.11 Stabilité des structures souterraines............................................................309
8.12 Réseaux d’égouts alternatifs.......................................................................315
Conclusion............................................................................................................315
Problèmes..............................................................................................................316

Chapitre 9
Conception hydraulique des réseaux d’égouts sanitaires, pluviaux
et unitaires...........................................................................................................319
Introduction...........................................................................................................319
9.1 Conception des réseaux d’égouts pluviaux.................................................319

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Table des matières XVII

9.1.1 Calcul du débit maximal à la décharge d’un sous-bassin


versant urbain..............................................................................321
9.1.2 Calculs relatifs aux conduites d’égout pluviales en béton armé
devant desservir un bassin versant formé de plusieurs
sous-bassins versants urbains......................................................322
9.2 Conception de réseaux d’égouts sanitaires.................................................334
9.2.1 Calcul des débits sanitaires moyens, maximaux et minimaux
dans un égout sanitaire................................................................334
9.2.2 Conception d’un intercepteur (sanitaire) desservant
deux réseaux d’égouts sanitaires.................................................340
9.2.3 Calculs relatifs à un intercepteur sanitaire desservant
un bassin sanitaire et un bassin unitaire.......................................344
9.3 Sites des bouches d’égout...........................................................................348
9.3.1 Distance maximale entre deux bouches d’égout lorsque
la pente longitudinale de la rue est égale ou supérieure
à 0,5 %.........................................................................................349
9.3.2 Distance maximale entre deux bouches d’égout lorsque
la pente longitudinale de la rue est inférieure à 0,5 %.................351
9.3.3 Autre approche selon les travaux de la Federal Highway
Administration (Dual Heuristic Programming, DHP).................352
9.3.4 Autre critère applicable au choix des sites des bouches
d’égout.........................................................................................352
9.4 Sites des conduites dans les rues et aux intersections de rues....................353
9.4.1 Sites des conduites d’égout sanitaire et d’égout pluvial
dans les rues.................................................................................353
9.4.2 Sites des conduites de distribution d’eau dans les rues...............354
9.4.3 Installation des conduites aux intersections de rues....................357
9.5 Ponceaux....................................................................................................366
9.5.1 Caractéristiques hydrauliques générales......................................366
9.5.2 Vitesse de l’eau dans les ponceaux au débit maximal (débit
de conception).............................................................................370
Conclusion............................................................................................................373
Problèmes..............................................................................................................373

Chapitre 10
Maladies et dangers liés à l’eau..........................................................................385
Introduction...........................................................................................................385
10.1 maladies contractées par LA consommation d’eau contaminée ou
à la suite de contacts de l’épiderme avec des eaux polluées.......................385
10.1.1 Maladies contractées par la consommation d’eaux
contaminées.................................................................................386
10.1.2 Maladies contractées par le contact de l’épiderme avec des
eaux souillées..............................................................................390
10.1.3 Maladies contractées par la respiration de gouttelettes
d’eau polluée...............................................................................391
10.1.4 Noyade.........................................................................................391

Extrait de la publication

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XVIII Table des matières

10.1.5 Maladies contractées lors d’activités aquatiques


dans les piscines et les spas.........................................................391
10.1.6 Désinfection de l’eau par le chlore (chloration)..........................392
10.2 Gaz et vapeurs mettant en danger la santé et la vie des égoutiers..............393
10.3 Plomb, aluminium, fluor et cuivre .............................................................394
10.4 Autres risques que courent les travailleurs de l’eau...................................396
10.5 Règles d’hygiène personnelle.....................................................................397
10.6 Moyens permettant de se protéger contre les maladies causées par
des virus, des bactéries, des protozoaires ou des vers................................397
10.6.1 Vaccination..................................................................................398
10.6.2 Ébullition de l’eau pendant quelques minutes.............................398
10.6.3 Abstention de contact physique externe avec les eaux douces
naturelles des pays chauds...........................................................398
10.7 Mesures de concentration de gaz dans les mélanges gazeux......................398
10.8 Concentration aqueuse................................................................................401
Conclusion............................................................................................................401
Problèmes..............................................................................................................401

Chapitre 11
Forces externes qui s’exercent sur les conduites souterraines : choix
et installation de conduites appropriées............................................................403
Introduction...........................................................................................................403
11.1 Divers types d’installation des conduites dans le sol..................................404
11.1.1 Construction en tranchée.............................................................404
11.1.2 Enfouissement.............................................................................404
11.1.3 Construction en tunnel.................................................................406
11.1.4 Largeur de la tranchée de transition.............................................406
11.2 Variables et symboles utilisés dans ce chapitre..........................................406
11.3 Calcul des forces dues au remblai et au sol nature qui s’exercent
sur les conduites installées en tranchée......................................................... 409
11.3.1 Conduites rigides.........................................................................409
11.3.2 Conduites souples (installation en tranchée)...............................412
11.4 Calcul des forces dues au remblai qui s’exercent sur les conduites
rigides enfouies...........................................................................................413
11.4.1 Conduite installée en remblai positif...........................................413
11.4.2 Conduite installée en remblai négatif..........................................416
11.4.3 Conduite installée en remblai nul................................................416
11.5 Calcul des effets sur la conduite de charges vives concentrées..................419
11.5.1 Théoriquement.............................................................................419
11.5.2 Pratiquement, pour les charges vives de route.............................422
11.5.3 Charges vives de chemin de fer...................................................429
11.6 Calcul des effets sur la conduite de charges mortes horizontales
uniformément réparties à la surface du sol et symétriques par rapport
à la conduite.....................................................................................432
11.7 Forces résultantes dues aux charges mortes et aux charges vives qui
s’exercent sur les conduites........................................................................433
11.8 Capacité portante des conduites en béton armé..........................................434

Extrait de la publication

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Table des matières XIX

11.9 Dimensions minimales des sections verticales transversales


des tranchées...............................................................................................435
11.9.1 Pentes des parois de la tranchée..................................................435
11.9.2 Largeur du fond de la tranchée et épaisseur de l’assise...............436
11.10 Assises, aménagement des fonds de tranchée et facteurs d’assise..............436
11.10.1 Conduites de béton armé : installation traditionnelle..................437
11.10.2 Conduites de thermoplastique PVC (selon les fabricants)...........442
11.10.3 Conduites de fonte ductile (selon les fabricants).........................443
11.11 Matériau de remblai....................................................................................443
11.12 Nouvelle approche pour le calcul des forces agissant sur les conduites
rigides en béton..........................................................................................444
11.12.1 Installation en remblai positif......................................................444
11.12.2 Nouvelles installations standards.................................................445
11.12.3 Facteurs d’assise pour les charges mortes (Lf)CM.........................446
11.12.4 Facteurs d’assise pour les charges vives (Lf)CV............................448
11.12.5 Poids de l’eau dans les conduites................................................448
Conclusion............................................................................................................453
Problèmes..............................................................................................................457

Chapitre 12
Conduites (souples) de thermoplastique : chlorure de polyvinyle (PVC)
et polyéthylène (PE ou HDPE)...........................................................................463
Introduction...........................................................................................................463
12.1 Identification des conduites de thermoplastique .......................................464
12.2 Pressions hydrauliques internes des conduites de thermoplastique
et tensions de charge...................................................................................464
12.3 Relations entre DR/SDR, la pression nominale, pN et le taux de
pression (Pressure rating)..........................................................................467
12.4 Classes des conduites selon les normes C900 et C905 de
l’American water works association (AWWA)...........................................467
12.5 Effets de la température sur les conduites de PVC.....................................468
12.6 Surpressions cycliques fréquentes..............................................................473
12.7 Affaissement ou inflexion de couronne des conduites en
thermoplastique (PVC)...............................................................................475
Conclusion............................................................................................................483
Problèmes..............................................................................................................485

Chapitre 13
Corrosion des conduites et des équipements divers..........................................489
Introduction...........................................................................................................489
13.1 Quelques définitions préliminaires.............................................................489
13.2 Conséquences de la corrosion des conduites et de divers équipements......491
13.3 Les quatre conditions pour qu’il y ait corrosion métallique.......................491
13.4 Nature de la corrosion................................................................................492
13.5 En milieu aqueux, le fer peut toujours être oxydé......................................492
13.6 Assistance bactérienne à la corrosion.........................................................493
13.7 Facteurs qui favorisent la corrosion en milieu aqueux...............................494

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XX Table des matières

13.8 Causes de la corrosion externe des conduites.............................................494


13.9 Dégradation dubéton..................................................................................494
13.10 Stratégies habituelles pour contrer la corrosion des réseaux
de distribution et de collecte des eaux........................................................495
13.11 Coûts relatifs à la protection externe contre la corrosion...........................496
13.12 Pertinence de la protection externe contre la corrosion de la fonte............496
13.13 Protection cathodique.................................................................................498
13.14 Conception..................................................................................................499
Conclusion............................................................................................................500
Problèmes..............................................................................................................501

Réponses aux problèmes.....................................................................................503


Annexe A Graphiques des conditions d’écoulement pour diverses sections
de conduites d’égout.......................................................................... 521
Annexe B Graphiques de la capacité hydraulique de ponceaux en béton
de différents diamètres....................................................................... 527
Annexe C Unités de mesure................................................................................ 537
Annexe D Grilles pour les calculs relatifs aux réseaux d’égouts pluvial
et sanitaire.......................................................................................... 539
Annexe E Guide relatif à la réalisation des réseaux d’eau aux fins
de la protection contre l’incendie (1999)........................................... 543
Bibliographie.......................................................................................................559
Index.....................................................................................................................563

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LISTE DES SYMBOLES

Abréviations
AASHTO American Association of State Highway and Transportation Officials
CA Canadien
CHBDA Canadian Highway Bridge Design Association
CPV chlorure de polyvinyle
DIPRA Ductile Iron Pipe Research Association
FHA Federal Highway Administration
ILLUDAS Illinois Urban Drainage Area Simulation
PE polyéthylène
PMG Poids moléculaire gramme
STORM Storage, Treatment and Overflow Runoff Model
SWMM Storm Water Management Model

Alphabet latin
Unité de Unité
base du SI usuelle
A aire ou surface m 2 ha, km2
Aimp fraction de l’aire d’un bassin versant
formée de surfaces dites imperméables −
Cc, Cd, Cn coefficient de charge −
CC coefficient de Chézy −
CHW coefficient de Hazen-Williams −
Cinc coefficient pour les débits d’incendie −
Cs coefficient pour le calcul de la force due
à une charge morte ou à une charge vive
qui s’exerce sur une conduite −
d diamètre m mm
d épaisseur moyenne de la couche de glace m cm
déqu diamètre de la conduite équivalente m mm
dext diamètre extérieur m mm
dint diamètre intérieur m mm
DR Dimension Ratio −
E Efficacité
f coefficient de frottement de Darcy-Weisbach −
f facteur de frottement −
F force N kN
Fc facteur correctif

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XXII Liste des symboles

Unité de Unité
base du SI usuelle
Fc force due au remblai et aux autres charges
mortes qui s’exercent sur une conduite N/m
FP facteur de pointe −
FPmax facteur de pointe maximal −
FPmin facteur de pointe minimal −
Frés force résultante N kN
FS facteur de sécurité −
Ftot , Ft force totale due aux charges (à une charge vive)
qui s’exercent sur une conduite N
Fv force due à une charge vive qui s’exerce
sur une conduite N/m
g accélération due à la pesanteur m/s2
G indice de gel °C-d
h hauteur d’eau m
h profondeur de gel m
h hauteur de remblai au-dessus d’une conduite m mm
hA hauteur du point A (ou énergie potentielle
en A) m m d’eau
hb hauteur de butée m mm
he hauteur d’eau à l’entrée d’un ponceau m
hs hauteur d’eau à la sortie d’un ponceau m
H pertes de charge kPa m d’eau/100 m,
kPa/100 m,
m d’eau
HDR Hydrostatic Design Basis −
HL pertes de charge dans une conduite de
longueur L kPa m d’eau
(HL)équ pertes de charge dans la conduite équivalente kPa m d’eau
(HL)i pertes de charge dans la conduite i kPa m d’eau
Hsing pertes de charge singulières kPa m d’eau
Htot pertes de charge totales kPa m d’eau
I intensité de précipitation mm/h
I facteur d’impact −
k coefficient de Rankine
K constante de la croissance de la population à
taux décroissant a-1
Ka constante de la croissance arithmétique de la
population a-1
Kg constante de la croissance géométrique de la
population a-1

Extrait de la publication

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Liste des symboles XXIII

Unité de Unité
base du SI usuelle
K L coefficient relatif à une structure −
l largeur m
ltr largeur de tranchée m
(ltr)trans largeur de la tranchée de transition m
ln logarithme à base e −
log logarithme à base 10 −
L longueur m mm, cm, km
Léqu longueur de conduite équivalente m mm
Lf facteur d’assise
(Lf)CM facteur d’assise applicable aux charges mortes
(Lf)CV facteur d’assise applicable aux charges vives
m charge morte horizontale uniformément
répartie à la surface du sol au-dessus d’une
conduite kg/m2
mc masse de conduite kg/m
me masse d’eau kg/m
m r masse de remblai kg/m
n coefficient de rugosité de Manning, coefficient
de rugosité de Kutter −
n nombre de périodes de temps −
NR nombre de Reynolds −
p facteur de pointe % de la
consommation
journalière
moyenne d’une
année
p pression Pa kPa
pA pression au point A Pa kPa
p L pression au point L Pa kPa
pMS pression maximale de service Pa kPa
pN pression nominale Pa kPa
pS surpression due au coup de bélier Pa kPa
P charge vive N kN
P population −
P1 population à l’année 1 −
PA population de l’agglomération A −
PM périmètre mouillé m
Q débit m3/s m3/d, L/s, L/d
Qcapt débit de captage m3/s m3/d
Qd débit journalier m3/s m3/d, L/s, L/d

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XXIV Liste des symboles

Unité de Unité
base du SI usuelle
(Qd)max débit journalier maximal d’une année m3/s m3/d, L/s, L/d
(Qd)min débit journalier minimal d’une année m3/s m3/d, L/s, L/d
(Qd)moy débit journalier moyen d’une année m3/s m3/d, L/s, L/d
Qdom débit domestique m3/s m3/d
(Qdom)max débit domestique maximal annuel m /s
3
m3/d
(Qdom)min débit domestique minimal annuel m3/s m3/d
(Qdom)moy débit domestique moyen annuel m3/s m3/d
Qh débit horaire m3/s m3/h, L/s
(Qh)max débit horaire maximal d’une année m /s
3
m3/h, L/s
(Qh)min débit horaire minimal d’une année m3/s m3/h, L/s
(Qh)moy débit horaire moyen d’une année m3/s m3/h, L/s
Qinf débit d’infiltration m3/s m3/d
Qmax débit maximal m /s
3
L/s
Qmin débit minimal m3/s L/s
Qp débit dans une conduite coulant à plein débit m /s
3
L/s
Qpar débit parasite m /s
3
L/s
(Qsan)max débit sanitaire maximal annuel m /s
3
m3/d
(Qsan)min débit sanitaire minimal annuel m3/s m3/d
(Qsan)moy débit sanitaire moyen annuel m3/s m3/d
r taux de croissance de la population
par période de temps centième/a
rsd facteur d’affaissement du sol −
R coefficient de ruissellement −
Réqu réserve d’équilibre m3
Rh rayon hydraulique m
Rinc réserve d’incendie m3
Rmax réserve maximale m3
Rmin réserve minimale m3
Rprod réserve de production m3
Rsouh réserve souhaitable m3
RT coefficient de ruissellement d’un sous-bassin −
Rurg réserve d’urgence m3
s pente m/m
S population de saturation −
SDR Standard Dimension Ratio −
t temps s min, h, d, a
t durée de précipitation s min
tc temps de concentration s min

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Liste des symboles XXV

Unité de Unité
base du SI usuelle
te temps d’entrée s min
tf temps d’écoulement s min
T tension de charge kN/m2
Tc tension de charge caractéristique kN/m2
Ts tension de charge de sécurité kN/m2
v vitesse m/s
vmin vitesse minimale m/s
vp vitesse de l’eau dans une conduite d’égout
coulant à plein débit m/s
x distance verticale entre la couronne d’une
conduite et le sol naturel m mm

Unité de Unité
base du SI usuelle
Alphabet grec
δ profondeur de l’isolant m
δ′ épaisseur de remblai au-dessus de l’isolant m
Δh dénivellation m
η viscosité dynamique ou absolue de l’eau N·s/m2 ou
Pa·s
θ angle rad
θ angle de déviation rad
ρ masse volumique kg/m3
ρe masse volumique de l’eau kg/m3
μ coefficient de frottement interne du remblai
μ′ coefficient de frottement entre le remblai et les
parois de la tranchée
f angle de frottement rad
ω largeur d’isolant m

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Extrait de la publication

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Chapitre

1
CONNAISSANCES PRÉALABLES
À LA GESTION DES EAUX POTABLES
ET USÉES

INTRODUCTION
Dans le présent manuel, nous ne nous intéressons qu’à l’eau, notamment à son
transport dans les ouvrages d’adduction, dans les réseaux de distribution et dans
les réseaux d’égouts. C’est pourquoi, dans ce premier chapitre, nous donnons un
aperçu général de l’utilisation de l’eau et de certains des traitements qu’on lui fait
subir, ainsi que des méthodes d’estimation des populations sur lesquelles on se
fonde pour évaluer les quantités d’eau à partir desquelles on conçoit les réseaux et
les équipements. Nous traitons ainsi, dans un premier temps, des cycles du transport
de l’eau, dans un deuxième temps, des sources d’approvisionnement en eau et, dans
un troisième temps, de l’estimation des populations à desservir.

1.1 CYCLES DU TRANSPORT DE L’EAU


Les eaux utilisées pour la consommation sont essentiellement :
•• des eaux douces de surface, présentes dans les lacs et les cours d’eau;
•• des eaux souterraines, souvent plus fortement minéralisées.

1.1.1 Cycle d’utilisation des eaux de surface


La figure 1.1 illustre le cycle d’utilisation des eaux de surface que nous décrivons
brièvement dans cet article.
À l’origine, on capte les eaux d’un lac ou d’une rivière au moyen d’ouvrages plus ou
moins perfectionnés – depuis la simple conduite immergée dans une rivière jusqu’à
la tour dotée de prises d’eau sélectives à diverses profondeurs installée dans un lac
ou dans un réservoir profond. Dans certains cas, il faut même ériger un barrage pour
créer une retenue destinée à régulariser un cours d’eau dont le débit est trop faible
en période d’étiage.
Les ouvrages d’adduction (canaux ou conduites forcées) transportent d’abord
les eaux brutes vers l’agglomération à desservir. Si ces eaux sont impropres à la
consommation, on les traite dans une station de purification avant de les distribuer
aux consommateurs.

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2 Chapitre 1

CONSOMMATEUR
Réseau
d égouts
Réseau de
distribution
STATION
D ÉPURATION

Aucun
traitement

Court- Aucun
circuit STATION DE
traitement
(sauf désinfection) PURIFICATION
Émissaire Court-
circuit

AUTO-
ÉPURATION
Captage et
Cours adduction
d eau
SOURCE
D APPROVISIONNEMENT
(lac ou cours d eau)

Figure 1.1 Cycle d’utilisation des eaux de surface.

Par ailleurs, quelle que soit la qualité de la source, on effectue en général obliga-
toirement une désinfection (au Québec, par le chlore).
Ensuite, lorsque les eaux sont devenues potables, on les distribue dans l’agglomé-
ration, jusqu’aux robinets des consommateurs, par l’intermédiaire d’un réseau de
distribution constitué de conduites sous pression. Après utilisation, les eaux ayant
perdu plusieurs de leurs qualités, on dit qu’elles sont devenues usées. C’est le réseau
d’égouts qui sert alors à évacuer ces eaux usées de l’agglomération.
Après quoi, il faut absolument traiter les eaux usées dans une station d’épuration afin
de ne pas polluer le milieu récepteur. On permet ainsi aux citoyens de municipalités
situées en aval des points de déversement d’utiliser également l’eau à diverses fins,
dont la consommation. Les eaux épurées sont réacheminées vers le milieu récepteur
par une conduite, appelée émissaire, dont le rôle est d’assurer leur meilleure dilution
possible dans les eaux du cours d’eau.
Enfin, dans une rivière, les eaux sont soumises à un processus naturel de bonifi-
cation appelé autoépuration, processus au cours duquel la pollution organique et
microbienne résiduelle est progressivement et partiellement réduite.

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Connaissances préalables à la gestion des eaux potables et usées 3

Par ailleurs, lorsque les eaux usées traitées sont déversées dans une rivière ou
un lac, elles atteignent parfois plus rapidement qu'on l'avait prévu une source
d’approvisionnement parce qu’elles ne se mélangent pas bien à la totalité de la
masse d’eau, soit à cause de leur densité différente, soit à cause des caractéristiques
hydrauliques du milieu. On dit alors qu’il y a court-circuit : l’effet épurateur de
l’autoépuration n’a pas lieu, et la source d’approvisionnement peut être anormale-
ment contaminée.

1.1.2 Cycle d’utilisation des eaux souterraines


La figure 1.2 illustre le cycle d’utilisation des eaux souterraines, eaux qu’on capte
habituellement à l’aide de pompes immergées au fond de puits forés. Ces eaux
sont souvent à l’abri de toute pollution, si bien qu’on peut les distribuer et les
consommer sans leur faire subir d’autre traitement qu’une désinfection. Dans
certains cas, cependant, on peut devoir recourir à un traitement pour réduire la
concentration de certaines substances chimiques comme le fer (Fe, déferrisation),
le manganèse (Mn, démanganisation), le soufre (S, désulfuration), le calcium (Ca,
adoucissement), etc.

CONSOMMATEUR

Réseau de
Contamination distribution
Réseau du réseau
d égouts de distribution

Contamination Aucun traitement STATION DE


adoucissement
STATION
D ÉPURATION de la source (sauf désinfection) PURIFICATION déferrisation
d approvisionnement désinfection

Percolation Contamination
dans le sol du puits
Captage

SOURCE
D APPROVISIONNEMENT
(puits)

Figure 1.2 Cycle d’utilisation des eaux souterraines.

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4 Chapitre 1

Le cycle d’utilisation des eaux souterraines a beaucoup de similitudes avec celui


des eaux de surface. Toutefois, il y a davantage de risques de pollution cachée de la
source d’approvisionnement si les puits et la nappe phréatique elle-même ne sont
pas bien protégés contre l’infiltration d’eaux polluées. En effet, des eaux usées non
traitées ou partiellement traitées échappées des réseaux d’égouts ou des eaux de
ruissellement provenant de sites d’enfouissement sanitaire, de fosses septiques ou
même de stations d’épuration peuvent être à l’origine de cette pollution, soit parce
que les sources d’eaux usées sont situées à proximité du puits, soit parce que les eaux
usées elles-mêmes ont pu suivre un trajet différent (court-circuit) pour atteindre le
puits – elles peuvent, par exemple, avoir emprunté des ruisseaux ou des failles et
contaminer alors un puits éloigné de leur source.
Par ailleurs, pendant son cheminement dans le sol, avant qu’elle atteigne la nappe
phréatique, l’eau bénéficie d’un traitement naturel (la percolation), qui donne
souvent aux eaux souterraines la qualité qu’on leur connaît. En effet, alors qu’une
goutte d’eau ne séjourne que quelques heures dans un réseau d’égouts, elle peut dans
certains cas (si la nature du sol lui imprime une vitesse très lente) mettre plusieurs
années avant d’atteindre la nappe phréatique; il est alors probable qu’elle sera de
bonne qualité.

1.2 SOURCES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU


L’ingénieur peut, selon les circonstances, envisager de recourir aux sources
d’approvisionnement en eau suivantes :
•• eaux de surface;
•• eaux souterraines;
•• eaux de pluie;
•• eaux de mer et eaux saumâtres.
Dans la plupart des cas, ce sont les eaux de surface et les eaux souterraines qu’on
est le plus susceptible d’utiliser; ce n’est qu’en leur absence qu’on peut penser à
exploiter les eaux de pluie ou les eaux de mer.

1.2.1 Eaux de surface


Dans les pays bien pourvus en lacs et rivières (p. ex. au Québec et dans plusieurs
régions du Canada), la plupart des municipalités recourent aux eaux de surface pour
leur approvisionnement en eau.

Eaux de rivières. Dans la partie amont d’un cours d’eau (p. ex. en montagne),
la population est peu dense et la forêt et les terres cultivées couvrent une bonne
proportion de la région. Les eaux, dont le régime d’écoulement est turbulent, sont
bien souvent devenues turbides (elles ont perdu leur limpidité), étant donné qu’elles
transportent des matières en suspension provenant de la forêt ou des terres agricoles.
Elles sont par ailleurs souvent froides, puisqu’elles proviennent de sources, de la
fonte de neige ou de la fonte de glaciers. Finalement, leur indice de couleur est faible
parce qu’elles contiennent peu de matières organiques en solution.

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Connaissances préalables à la gestion des eaux potables et usées 5

Dans la partie aval du cours d’eau, la population est plus dense, les terres sont
cultivées et des industries sont implantées. Les eaux y sont donc contaminées par
des bactéries et des virus pathogènes (qui transmettent des maladies), des matières
toxiques, des matières organiques biodégradables et des matières en suspension
responsables de leur turbidité et de leur couleur.
La variation du débit des cours d’eau selon les saisons et selon les précipitations
dans la région touchée entraîne des variations de la concentration des polluants;
c’est pourquoi il faut constamment réviser les modalités d’exploitation des stations
de purification.

Eaux de lacs. Les lacs constituent des bassins naturels de retenue des eaux, ce qui
a pour effet :
•• de réduire la turbidité des eaux étant donné que, grâce à leur faible turbulence,
les matières en suspension ont tendance à se déposer au fond;
•• de réduire également la concentration des bactéries et des virus pathogènes dans
ces eaux, grâce à l’effet combiné de la sédimentation et des longs séjours de l’eau
dans les lacs, là où les conditions sont peu favorables à la survie de ces organismes;
plusieurs d’entre eux sont par exemple d’origine intestinale, et la température des
intestins est certes plus favorable à leur croissance que celle de l’eau des lacs où
ils sont passés;
•• d’accroître la concentration de certains sels nutritifs comme le phosphore et
l’azote, ce qui provoque l’eutrophisation des lacs, c’est-à-dire la prolifération
d’algues et de plantes aquatiques.

Dans le cas de lacs profonds situés en zones tempérées, on peut observer une
stratification des températures de l’eau, l’eau étant plus chaude en surface qu’en
profondeur pendant l’été, et vice versa pendant l’hiver. Au moment où la tempé-
rature de l’eau de surface peut devenir inférieure à celle de l’eau située en profon-
deur, à l’automne, il y a création d’un mouvement dont l’effet est d’entraîner en
profondeur l’eau de surface devenue plus dense et de pousser l’eau du fond vers la
surface. Cette eau entraîne alors avec elle des dépôts sédimentaires, de telle sorte
que la nouvelle eau de surface devient turbide; on appelle ce phénomène le renver-
sement des eaux d’un lac. On l’observe aussi dans les baies. Dans les climats froids,
ce phénomène se produit au printemps.

1.2.2 Eaux souterraines


Mondialement, il y a 75 fois plus d’eau douce souterraine que d’eau douce de
surface. Les eaux souterraines viennent de sources ou de puits. Habituellement,
elles ont les caractéristiques suivantes :
•• température plutôt constante, quelles que soient les saisons, étant donné l’effet
tampon du sol;
•• couleur faible parce qu’elles contiennent peu de matières organiques ou colloï-
dales en solution;
•• turbidité faible parce qu’elles ont été filtrées par le sol;

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6 Chapitre 1

•• pollution bactérienne et virale souvent faible, si elles ont été filtrées par le sol et
si elles y ont séjourné longtemps;
•• présence de fer et de manganèse en solution (ces deux éléments ont pour incon-
vénient principal de tacher les vêtements et la plomberie);
•• présence de calcium et de magnésium, qui réagissent avec le savon pour former
un précipité;
•• présence d’acide sulfhydrique, H2S, gaz nauséabond qui se dégage dès qu’on
soutire l’eau et qu’on la remue légèrement, et qui génère également un goût que
certains trouvent désagréable.
•• 25 % des canadiens comptent sur les eaux souterraines pour leur consommation.

1.2.3 Eaux de pluie


Les eaux de pluie sont habituellement des eaux de bonne qualité, tant pour l’ali-
mentation humaine que pour les autres usages domestiques, même si leur absence
de goût déplaît à de nombreux consommateurs.
Ce sont également des eaux très douces, par opposition à dures, c’est-à-dire des eaux
qui ne contiennent pas, en solution, de sels de calcium ou de magnésium principa-
lement, mais aussi de sels de fer, de strontium ou de manganèse. Nos aïeules, qui
recueillaient l’eau de pluie pour faire leur lessive, savaient pertinemment qu’une
eau douce consomme peu de savon et produit une mousse abondante.
Ces eaux sont également saturées en oxygène, O2, en azote, N2, et en dioxyde de
carbone (gaz carbonique ou CO2), trois des gaz qui entrent dans la composition de
l’atmosphère.
Dans les régions industrielles, cependant, les eaux de pluie peuvent être contaminées
par des poussières atmosphériques et des gaz étrangers, par exemple le monoxyde de
carbone, CO, le dioxyde de soufre, SO2, les oxydes d’azote, NO et NO2, et l’acide
sulfhydrique, H2S. Les gaz constitués à partir d’azote et de soufre sont responsables
de l’acidité de certaines pluies, dont le pH peut descendre jusqu’à 4,0.
Étant donné qu’elles sont peu minéralisées, les eaux de pluie sont agressives et
peuvent corroder les conduites de cuivre, de fonte et de béton.
La municipalité de Gibraltar a aménagé des aires de captage d’eau de pluie sur le
célèbre rocher dont elle porte le nom pour répondre aux besoins de sa population.
Toutefois, l’eau de consommation est obtenue en désalinisant l’eau de mer par
osmose inverse.

1.2.4 Eaux de mer et eaux saumâtres


En l’absence d’eaux de surface, d’eaux souterraines ou d’eaux de pluie exploitables,
on peut recourir à des eaux saumâtres (15 000 mg/L de sels dissous) ou même à des
eaux de mer (25 000 mg/L de sels dissous, et même plus). Pour dessaler ces eaux,
il existe deux techniques à base de membrane, l’électrodialyse et l’osmose inverse,
qui sont coûteuses étant donné la grande quantité d’énergie requise. On peut égale-
ment recourir à d’autres techniques, comme la distillation solaire et la congélation,
lorsque l’ensoleillement ou la température le permettent.
Extrait de la publication

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Connaissances préalables à la gestion des eaux potables et usées 7

1.3 ESTIMATION DES POPULATIONS À DESSERVIR


Les ouvrages de génie civil qu’on envisage d’utiliser dans le domaine de la dis-
tribution et de la collecte des eaux en milieu urbain doivent pouvoir répondre aux
besoins de la population pendant une certaine période appelée durée d’utilisation.
L’ingénieur concepteur doit donc prévoir dès le stade de la conception quelle sera
la population à desservir durant la vie de la structure projetée – ce qui ne constitue
pas une tâche facile.
Selon les besoins des prévisions, il existe deux types d’estimations des populations :
l’estimation à court terme, de 5 à 10 ans, et l’estimation à long terme, de 10 à 50 ans.
Les estimations à long terme constituent un défi, étant donné la grande incertitude
entourant les conditions qui existeront dans un avenir lointain. Il semble utile, dans
ce cas, d’analyser la courbe de croissance des années passées pour tenter d’y déce-
ler une tendance, même si, souvent, des facteurs sociaux et économiques (guerre,
récession économique, installation ou départ d’une importante entreprise, etc.)
perturbent la croissance des agglomérations urbaines.
La plupart des méthodes d’estimation des populations ne peuvent décrire le compor-
tement de ces dernières que pour une période relativement brève de leur croissance.
Elles constituent cependant des modèles utiles qui peuvent aider l’estimateur à se
faire une opinion adéquate, qu’il précisera en interrogeant les notables, en prenant
connaissance des dossiers des services techniques de la municipalité et en consul-
tant des professionnels d’autres disciplines (urbanistes, économistes, démographes,
sociologues, etc.).
Au Québec, cependant, il semble bien que l’ère des croissances rapides des popu-
lations soit révolue : la croissance démographique du Québec est en effet inférieure
à celle du Canada, les grandes villes n’attirent pratiquement plus les habitants des
régions rurales et un certain nombre d’individus émigrent vers d’autres provinces.
Bref, le Québec a quasiment atteint le degré zéro de croissance démographique.
Ces considérations doivent inciter l’ingénieur à la prudence en matière de prévi-
sions, puisqu’il peut même arriver que la population de certaines villes ou régions
décroisse.
Dans plusieurs parties du globe, notamment en Afrique et en Amérique du Sud,
on continue d’observer des croissances de populations très élevées. En revanche,
dans les pays les plus riches du monde occidental, on a mis un frein à l’essor
démographique.

1.3.1 Sources d’information


Pour pouvoir estimer au mieux la croissance des populations, l’ingénieur dispose
de plusieurs sources d’information, notamment :
•• les recensements nationaux;
•• les données relatives à l’immigration et à l’émigration, sur les plans national et
régional;

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8 Chapitre 1

•• les statistiques relatives aux naissances et aux décès;


•• les plans d’urbanisme, grâce auxquels on connaît l’occupation actuelle et projetée
du territoire et on peut estimer la densité de population probable.

1.3.2 Modélisation de la croissance de la population


Dans un milieu fini, et compte tenu de conditions sociales, économiques et alimen-
taires données, le comportement d’une population humaine est similaire à celui
d’une population bactérienne vivant dans un milieu confiné où les ressources ali-
mentaires sont limitées (fig. 1.3) : après une période initiale d’ajustement au milieu,
les bactéries se développent rapidement étant donné que la nourriture est abondante;
leur taux de croissance diminue ensuite au fur et à mesure que le milieu s’épuise;
enfin, le surpeuplement et l’épuisement progressif des ressources alimentaires
entraînent le déclin de la population bactérienne. Cependant, pour une population
humaine vivant en milieu urbain, une telle évolution n’est pas aussi systématique.
En effet, les ressources peuvent être accrues grâce à l’apport de biens en provenance
de l’extérieur de l’agglomération, agglomération qu’une partie de la population peut
par ailleurs quitter. De plus, plusieurs adaptations de l’homme à son milieu, notam-
ment le contrôle des naissances, ont pour effet d’affecter la courbe de croissance
de la population.
Population, P

(c) (d)

(b)

(a)

Temps, t

Figure 1.3 Évolution d’une population bactérienne dans un milieu confiné :


a) période initiale d’ajustement; b) croissance rapide; c) croissance
ralentie; d) déclin.

Enfin, et c’est là le point le plus important, le recyclage des ressources permet qu’on
atteigne un équilibre sans que la phase de déclin due à l’épuisement des ressources
ait lieu. C’est ainsi que l’utilisation des déchets organiques et des engrais naturels
permet de maintenir constant l’apport de ressources alimentaires, que, dans ces
conditions, la population d’une agglomération urbaine tend vers un maximum et

Chap-01.indd 8 2012-06-14 07:28:22


Connaissances préalables à la gestion des eaux potables et usées 9

que la forme de sa courbe de croissance tend vers celle d’un S incliné, comme celle
que présente la courbe de la figure 1.9 (c’est d’ailleurs la croissance représentée
par ce type de courbe que la plupart des méthodes d’estimation à long terme tentent
d’évaluer). Quoi qu’il en soit, et même si la plupart des méthodes sont applicables à
des estimations à court terme, on doit être vigilant lorsqu’il s’agit d’en choisir une
et on doit exploiter le plus judicieusement possible l’information disponible pour
déterminer la méthode la plus appropriée. Il faut de plus traiter avec prudence les
données historiques en étant à l’affût des événements extraordinaires peu suscep-
tibles de se reproduire qui ont pu affecter la croissance de la population, afin de ne
pas commettre d’erreurs dans l’estimation de ladite population.

Extrapolation graphique. Avec cette méthode, on fait des extrapolations à partir


de la courbe de croissance de la population tracée sur papier graphique (fig. 1.4).
Pour ce faire, on doit utiliser au mieux la connaissance qu’on a des événements qui
ont pu affecter la variation de la population au cours des années sur lesquelles on
possède des données utiles.
Population, P

population connue
extrapolation

Temps, t

Figure 1.4 Extrapolation graphique de l’évolution d’une population.

Comparaison des croissances des populations de plusieurs villes. Avec cette


méthode, on compare la courbe de croissance de la population de la ville dont
on veut estimer la population à venir avec celles d’autres villes qui, par le passé,
avaient des populations similaires. Ainsi, si des villes X, Y et Z évoluent de la même
manière mais à des dates différentes, on peut prévoir, par exemple, la croissance
démographique de la ville X en supposant qu’elle correspond à la moyenne entre
les croissances des villes Y et Z (fig. 1.5). Il faut cependant être sûr que toutes les
villes qui servent de points de comparaison avaient des caractéristiques économiques
et sociales semblables à celles prévalant dans les périodes pendant lesquelles leurs
populations correspondaient à celle de la municipalité à l’étude; il va sans dire que
bien peu de municipalités de référence satisfont à toutes les conditions requises
pour ce type d’analyse.

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10 Chapitre 1

Population, P
ville Y

ville X

ville Z

population connue
extrapolation

Temps, t (années)
1980 1990 2000 (X)
1930 1940 1950 (Y)
1950 1960 1970 (Z)

Figure 1.5 Prévision de l’évolution de la population de la ville X par comparaison


graphique avec celles des populations des villes Y et Z.

Estimation basée sur la croissance arithmétique. La croissance d’une popula-


tion P est dite arithmétique lorsque le taux de croissance, dP/dt, de cette population
est constant, c’est-à-dire que :
d P = K a (1.1)
dt
soit
P2 t2

∫ P1
dP = Ka
∫ t1
dt

d’où
P − P1 = K a (t 2 − t1 )
2 (1.2)
où P = population
t = temps
Ka = constante de la croissance arithmétique

Sur papier graphique arithmétique, l’équation 1.2 est représenté par une droite
(fig. 1.6). On calcule Ka à partir de populations connues, puis on évalue une popu-
lation à venir, Pn, au temps tn, à l’aide de l’équation 1.2, dans laquelle on remplace
Ka par la valeur ainsi calculée. On a alors :
P2 − P1
K a = t − t (1.3)
2 1

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Connaissances préalables à la gestion des eaux potables et usées 11

et
Pn = P2 + K a (t n − t 2 ) (1.4)
où tn = année pour laquelle on veut estimer la population
Pn = population pour l’année tn
P2 = population connue pour l’année t2

L’estimation d’une population à venir à l’aide de la méthode de croissance arithmé-


tique convient surtout dans le cas de villes établies depuis longtemps ou de villages
dont le développement s’est stabilisé – ce qui est souvent le cas, notamment, pour
les agglomérations situées en milieu agricole.
Population, P

( P 3, t 3)

( P 2, t 2)
population connue
Ka
extrapolation
( P 1, t 1)

Temps, t

Figure 1.6 Prévision de l’évolution d’une population dont la croissance est


arithmétique.

Estimation basée sur la croissance géométrique. La croissance d’une population P


est dite géométrique lorsque le taux de croissance, dP/dt, de cette population est
proportionnel à la population, c’est-à-dire que :
dP
= KgP
dt (1.5)
soit
P2 t2


∫ P1
dP P = K g

t1
dt

d’où
ln P2 − ln P1 = K g (t 2 − t1 )
(1.6)
où Kg est la constante de la croissance géométrique.

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Chapitre

2
CARACTÉRISTIQUES HYDRAULIQUES
DES ÉCOULEMENTS DANS LES CONDUITES
D’ÉGOUT ET DE DISTRIBUTION D’EAU

INTRODUCTION
On ne peut concevoir ni exploiter des réseaux de distribution d’eau et des réseaux
d’égouts, pas plus qu’on ne peut choisir les équipements qui s’y rapportent, sans effectuer
un certain nombre de calculs hydrauliques. Dans ce chapitre, nous allons donc présenter
les principales notions hydrauliques requises pour qu’on puisse calculer les débits, les
vitesses et les hauteurs d’eau dans les conduites d’égout et de distribution d’eau, les
pentes des lignes d’énergie et piézométrique ainsi que les pertes de charge.

2.1 ÉQUATIONS DE BASE


En 1769, Chézy a proposé une équation reposant sur l’expérimentation et permettant de
calculer, dans des canaux, la vitesse des écoulements uniformes (la vitesse longitudinale
de l’eau est la même partout dans le canal). L’équation de Chézy est la suivante :
v = CC Rh s (2.1)
où v = vitesse longitudinale moyenne de l’eau d’écoulement (m/s)
CC = coefficient que Chézy croyait constant mais qui, en fait, dépend de f -½
f = coefficient de frottement de Darcy-Weisbach
Rh = rayon hydraulique (m) [section d’écoulement, A/périmètre mouillé, PM ];
Rh = d/4 pour les conduites circulaires coulant à plein débit ou sous
pression
A = surface de la section d’écoulement (m2); A = πd 2/4 dans le cas d’une
conduite circulaire coulant à plein débit ou sous pression
PM = périmètre mouillé (m); longueur de la ligne de contact de l’eau avec la
paroi du canal dans un plan perpendiculaire à l’écoulement (PM = πd
dans le cas d’une conduite circulaire coulant à plein débit) ou sous
pression
d = diamètre intérieur de la conduite (m)
s = pente de la ligne d’énergie (m/m); dans le cas de canaux, il s’agit aussi
de la pente de la ligne d’eau lorsque l’écoulement est uniforme
(fig. 2.1)

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28 Chapitre 2

ligne d’énergie

2/ 2g
ligne d’eau

Figure 2.1 Ligne d’énergie pour un canal dans lequel l’écoulement est uniforme.

La figure 2.2 montre la coupe verticale et longitudinale d’un écoulement uniforme,


dans un canal et dans une conduite d’égout.
Lorsque le niveau de l’eau atteint le faîte (la couronne) d’une conduite d’égout
circulaire et que la pression de l’eau n’est pas supérieure à la pression atmosphérique
normale (101,3 kPa), on dit que la conduite coule à plein débit; lorsque la pression
de l’eau est supérieure à 101,3 kPa, on dit que la conduite coule sous pression.
Comme le montre la figure 2.2, on appelle radier le fond de la conduite.
La ligne d’énergie (fig. 2.1) représente, en tout point du canal ou de la conduite,
l’énergie accumulée par l’eau (voir plus loin l’équation de Bernoulli, équat. 2.5). La
différence de hauteur entre la ligne d’eau et la ligne d’énergie représente l’énergie
cinétique, soit v2/2g, où g est l’accélération due à la gravité. Dans le cas de certains
écoulements uniformes (p. ex. dans les canaux ou dans les conduites d’égout), la
ligne d’énergie, la ligne d’eau et le fond du canal ou le radier de la conduite sont
situés dans des plans parallèles; on peut alors dire que s est la pente hydraulique ou
le gradient hydraulique.
En 1869, Ganguillet et Kutter ont proposé, pour calculer la valeur du coefficient CC
de l’équation de Chézy, une équation dont les termes sont Rh, s et un nouveau coef-
ficient de rugosité, n, appelé coefficient de rugosité de Kutter.
L’équation de Manning, bien qu’elle soit empirique, est l’une de celles qu’on utilise
le plus fréquemment lorsqu’on veut calculer la vitesse de l’écoulement dans les con­
duites d’égout où l’eau est soumise à la pression atmosphérique normale (101,3 kPa).

couronne d
e la conduit
ligne d’ea e
u li gne d’e
au
ra die r de
la conduit
e

(a) (b)

Figure 2.2 Écoulement uniforme : a) dans un canal; b) dans une conduite d’égout.

Extrait de la publication

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Caractéristiques hydrauliques des écoulements dans les conduites d'égout 29

C’est une variante de l’équation de Chézy dans laquelle CC = Rh1/6/n; on a alors :

R 2h / 3 s 1/ 2
v = (2.2)
n
où n est le coefficient de rugosité de Manning (coefficient différent du coefficient
de rugosité de Kutter, bien qu’il en soit numériquement très voisin).
L’équation de Manning est surtout valable lorsque le diamètre est supérieur à
50 mm (2 po) et la vitesse d’écoulement inférieure à 3 m/s (10 pi/s). Le tableau 2.1
présente les valeurs du coefficient de rugosité de Manning les plus usuelles pour
divers types de matériaux.
Il faut choisir avec soin la valeur du coefficient n des conduites, coefficient qui
dépend de la nature et du nombre de joints, du matériau, de l’état des conduites,
ainsi que de la nature des eaux transportées.

Tableau 2.1 Coefficient de Manning, n, et de Hazen-Williams, CHW ,


de divers matériaux

Matériau n CHW

Conduites
acier ondulé 0,021 - 0,027 60
acier galvanisé, neuf (vieilli) 0,010 (0,014) 120 - 130 (90)
acier riveté, neuf (vieilli) (0,016) 110 (80)
acier soudé, neuf 0,011 - 0,015 130 - 140
acier très corrodé jusqu’à 0,035 80
argile 0,013 - 0,017 110
béton lisse 0,012 - 0,014 130
béton rugueux 0,015 - 0,027 100
bois 0,013 - 0,027 120
boyau d’arrosage en caoutchouc 135
brique 0,013 - 0,027 100
ciment-amiante 0,010 - 0,015 140 -150
cuivre et laiton 0,009 - 0,013 130 - 140
fonte ductile neuve 0,011 - 0,015 130
fonte ductile vieillie (55 à 75 ans) 0,013 - 0,027 55 - 75
fonte ductile très corrodée jusqu’à 0,035 80
fonte ductile avec revêtement intérieur
de mortier de ciment 0,010 - 0,014 140
plastique (CPV et autres) lisse (vieilli) 0,009 (0,013) 150 (135)
plomb 0,011 130 - 140
verre lisse (vieilli) 0,009 (0,13) 150 (135)
Canaux
asphaltés 0,013 - 0,017
avec plantes 0,300 - 0,400
bétonnés 0,011 - 0,020
en briques 0,012 - 0,018

Extrait de la publication

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30 Chapitre 2

Les valeurs de n les plus couramment utilisées sont : 0,013 pour le béton; 0,010
pour le ciment-amiante; 0,015 pour les conduites anciennes détériorées; 0,009 pour
les conduites de thermoplastique; 0,024 pour les conduites en acier ondulé et 0,012
pour les conduites en acier ondulé asphaltées à l’intérieur.
On utilise habituellement l’abaque de Manning (fig. 2.5), conçu à partir de l’équa-
tion 2.2 (équation de Manning), pour calculer la vitesse de l’écoulement et le débit
dans les conduites d’égout circulaires lorsque ces dernières coulent à plein débit
et que l’eau est soumise à la pression atmosphérique normale (101,3 kPa) (fig. 2.3a).
Dans ce cas, le débit de la conduite est appelé capacité hydraulique de la conduite
et la pente de la ligne d’énergie est la même que celle de la conduite. Souvent,
cependant, une conduite d’égout ne coule pas à plein débit (fig. 2.3b).

surface du sol

regard regard
d’égout d’égout
(air libre) (air libre)
ligne d’eau
(niveau de l’eau) et couronne
de la conduite

(a)

surface du sol

regard regard
d’égout d’égout
(air libre) (air libre)

couronne de la conduite

ligne d’eau
(niveau de l’eau)

(b)

Figure 2.3 Conduites d’égout dont les écoulements uniformes sont soumis à la
pression atmosphérique normale (101,3 kPa) : a) conduite coulant à
plein débit; b) conduite ne coulant pas à plein débit.

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Caractéristiques hydrauliques des écoulements dans les conduites d'égout 31

On peut utiliser l’équation et l’abaque de Manning pour des conduites d’égout


coulant sous pression à la condition de recourir à la pente de la ligne d’énergie
pour identifier s. On pourrait donc utiliser également l’équation de Manning pour
des conduites de distribution d’eau, bien que ce ne soit pas fréquemment le cas,
puisqu’on ne connaît pas toujours les valeurs des coefficients n relatifs aux maté-
riaux qui composent ces conduites. Ces valeurs sont habituellement fournies par
les fabricants et souvent imposées par les organismes responsables. La figure 2.4
illustre une conduite d’égout coulant sous pression.

surface du sol
regard
d’égout
(air libre) regard
d’égout
lign e (air libre)
ligne d’é n
erg ie 
2
/2g
pi ézo
mét r
ique

Figure 2.4 Conduite d’égout coulant sous pression (écoulement uniforme).

La ligne piézométrique (fig. 2.4) représente la pression de l’eau, c’est-à-dire la


hauteur à laquelle l’eau s’élèverait si un tube vertical était raccordé à la conduite.
La différence de hauteur entre la ligne piézométrique et la ligne d’énergie repré-
sente l’énergie cinétique, v2/2g. Puisque la vitesse d’écoulement est uniforme tout
le long de la conduite (même débit, aucun changement de section d’écoulement), la
ligne d’énergie est parallèle à la ligne piézométrique, sauf lorsqu’il y a changement
brusque du régime hydraulique, par exemple à la jonction de la conduite avec un
regard d’égout.
La figure 2.5 présente un abaque de Manning pour diverses valeurs du coefficient
de rugosité : écoulement uniforme et à la pression atmosphérique.

EXEMPLE 2.1
La pente d’une conduite en béton armé de 600 mm de diamètre nominal (diamètre
réel inté­rieur = 610 mm) est de 0,002 m/m. Calculer la capacité hydraulique de
cette conduite, c’est-à-dire lors­qu’elle coule à plein débit et à la pression atmosphé-
rique normale (101,3 kPa), sachant que le coefficient de Manning, n, du béton est
de 0,013. Quelle est alors la vitesse d’écoulement de l’eau?

Chap-02.indd 31 2012-06-14 07:53:14


32 Chapitre 2

0,6
0,2
40
800 0,2
30 0,7
600 0,1
500 0,8
20 0,08
400 0,06
0,9
0,05
300 0,3 1,0 0,04
10
200 9 0,03

pente de la ligne d'énergie (s)


8
7 5,0 0,02
6 0,4
5 4,0
100 1,5

coefficient de Manning (n)


4 0,01
80 3,0
0,5 0,008
diamètre (d) en po

3
60 96 2,5 0,10 0,006
diamètre (d) en m

50 2 84 0,08 0,005
0,6
débit (Q) en 106 gal US/d

2,0 2 0,004
40 72 0,06
0,05 0,003
30 60 0,04 0,7
1,5
54 0,03 0,002
1,0
0,9 48 0,8
20 0,02
0,8 42
0,7 1,0 0,015 0,9
36 0,9 3
0,6 0,001
0,5
33
30
0,8 n, s 0,010 1,0
0,000 8
10
0,4 27 0,7 Q,d,v 0,008
0,000 6
0,006
8 24 0,6 0,000 5
0,005
0,3 4
21 0,004 0,000 4
6 0,5
18 0,003 0,000 3
débit (Q) en m /s

5
0,2
3

4 0,4 0,002 1,5


15 5 0,000 2
3
12 0,3
0,10 6
0,09 10 0,000 1
2
0,08 2,0
0,000 08
0,07 8 0,2 7
0,06 0,000 06
0,05 0,000 05
6 8
vitesse () en pi/s
vitesse () en m/s

1,0 0,000 04
0,04
0,8 9 0,000 03
0,03
3,0 10
0,6 4 0,1 0,000 02
0,5
0,02
0,4
0,000 01
0,3 4,0
0,000 008
0,01
15 0,000 006
0,000 005
5,0
0,000 004
18
6,0

Figure 2.5 (ex. 2.1) Abaque de Manning : conduites d’égout coulant à plein débit
(écoulement uniforme et à la pression atmosphérique).
Tiré de : American Society of Civil Engineers et Water Pollution Control
Federation, Gravity Sanitary Sewer, Design and Construction, ASCE,
New York, 1982, p. 96.

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Caractéristiques hydrauliques des écoulements dans les conduites d'égout 33

Solution
Sur l’abaque de la figure 2.5, on prolonge jusqu’à la ligne pivot verticale la droite
qui relie le point représentant la pente (s = 0,002) à celui représentant le coeffi-
cient de Manning (n = 0,013). On trace ensuite une droite qui relie le point d’inter-
section de la ligne précédente et de la ligne pivot au point représentant le diamètre
(d = 0,610 m). En prolongeant cette droite, on trouve que la capacité hydraulique
de cette conduite est de 0,3 m3/s et que la vitesse d’écoulement de l’eau à ce débit
est de 1 m/s.
On peut vérifier l’exactitude de ces réponses en utilisant l’équation de Manning
elle-même.
Les chercheurs Darcy et Weisbach, quant à eux, ont développé une équation théo-
rique permettant de calculer les pertes de charge (c’est-à-dire les pertes d’énergie
dues au frottement contre les parois) dans les conduites circulaires coulant sous
pression. Cette équation est la suivante :
Lv 2
H L = f (2.3)
d 2g
où HL = pertes de charge par frottement dans une conduite de longueur L (m)
f = coefficient de frottement; il est fonction du nombre de Reynolds, NR, et de
la rugosité de la paroi de la conduite
NR = nombre de Reynolds; pour une conduite circulaire coulant sous
pression, sa valeur est fonction du diamètre de la conduite, d, ainsi
que de la vitesse d’écoulement, v, de la viscosité dynamique, η, et
de la masse volumique, ρe , de l’eau
L = longueur de la conduite (m)
g = accélération due à la pesanteur (9,81 m/s2)

Le nombre de Reynolds, NR ou Rh , est un nombre sans dimension que, dans le cas


d’une conduite sous pression, on calcule à l’aide de la relation suivante :
ρ e vd
NR =
η

où ρe = masse volumique de l’eau (kg/m3)


η = viscosité dynamique (absolue) de l’eau (N·s/m2)

Dans cette équation, la vitesse, v, est exprimée en mètres par seconde et le dia-
mètre, d, en mètres.
On peut utiliser l’équation 2.3 pour les conduites de distribution d’eau. Par ailleurs,
pour obtenir les valeurs du coefficient f, on recourt aux graphiques de Moody
(fig. 2.6), particulièrement utiles en la matière.

Extrait de la publication

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34 Chapitre 2

écoulement écoulement
laminaire critique
0,1

Rugosité, /d
Coefficient de frottement, f

0,09 zone de
0,08 transition écoulement turbulent
0,07 0,05
0,04
0,06
0,03
0,05 0,02
0,015
0,04
0,01
0,008
0,006
0,03
0,004
0,025
0,002
0,02 0,001
0,000 6
0,015
0,000 2
0,000 1
0,000 05
0,01
0,009
0,008 0,000 01
3 2 4 6 8 4 2 4 6 8 5 2 4 6 8 6 2 4 6 8 7 2 4 6 8 8
10 10 10 10 10 10
Nombre de Reynolds, NR

Figure 2.6 Graphique de Moody relatif à des écoulements sous pression dans
des conduites circulaires (ε/d = rugosité, ε étant la différence
entre les valeurs maximales et minimales du rayon intérieur de la
conduite).

L’équation expérimentale de Hazen-Williams est celle qu’on utilise le plus souvent


lors­qu’on veut calculer les caractéristiques des écoulements dans les conduites sous
pression. Cette équation est la suivante :
v = 0,849C HW R 0h,63 s 0,54 (2.4)

où CHW est le coefficient de rugosité de Hazen-Williams.


Cette équation a à peu près les mêmes limites d’utilisation que l’équation de
Manning.
La figure 2.7 présente un abaque de Hazen-Williams pour diverses valeurs du coef-
ficient de rugosité (voir aussi art. 4.12.18).
On pourrait utiliser l’équation de Hazen-Williams pour des conduites d’égout. On
y recourt peu, cependant, puisqu’on connaît rarement les valeurs des coefficients
CHW relatifs aux matériaux qui composent ces conduites. Ces valeurs sont aussi
fournies par les fabricants et sont souvent imposées par les organismes responsables.

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Caractéristiques hydrauliques des écoulements dans les conduites d'égout 35

500
40 000 6 400
0,3 300
30 000 2 5 0,1
200
4 0,4
20 000
3 0,5 100
1 80
0,8 96 0,6 60
0,7 84 0,2 50
10 000 2 0,7 40
0,6 72
8 000 0,8 30
0,5 60
54 0,9 20
Diamètre, d (po)
6 000 0,4 1 0,3
48

Diamètre, d (m)
5 000 42
1 10
4 000 36 0,9 0,4
8
0,8 20
,H
0,2 30 L
6
3 000 0,7 0,5 5
HW
C

CHW
24 4
débit, Q (gal US/min)

0,6
50

pertes de charge, HL (pi/103 pi ou m/103 m)


2 0,6 3
2 000 20 0,5
18 0,7
0,1 100 2
16 0,4
Débit (m3/s)

0,8 150
0,08 14
3 200
0,07 12 0,3 Q, 1
1
1 000 0,06 d, 0,8
10 v
800 0,05 4 0,6
0,5
8 0,2
0,04 0,4
600 5 0,3
500 0,03 6
6 0,2
400 5 2
Vélocité, v (pi/s)

Vélocité, v (m/s)

7
300 0,02
4 0,1 8 0,1
9 0,08
200 10 3 0,06
0,05
0,01 0,04
4 0,03
0,008
0,007 15 0,02
100 0,006 5
80 0,005
20 6 0,01
60 0,004 0,008
7
50 25 0,006
0,003 8 0,005

Figure 2.7 Abaque de Hazen-Williams : conduites coulant sous pression


(1 m d’eau à 5 ºC = 9,81 kPa).
Tiré de : American Society of Civil Engineers et Water Pollution Control Federation, Gravity Sanitary
Sewer, Design and Construction, ASCE, New York, 1982, p. 98.

EXEMPLE 2.2
Trouver la pression qui règne à l’extrémité B d’une conduite de distribution d’eau
horizontale A-B dont le coefficient de Hazen-Williams est de 130, sachant que le
débit est de 200 L/s, que l’écoulement a lieu de A vers B, que la pression qui règne
en A est de 300 kPa et que la longueur et le diamètre nominal de cette conduite sont
respectivement de 2 565 m et de 350 mm (diamètre réel = 355 mm; fig. 2.8a).

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36 Chapitre 2

À la figure 2.8, nous avons indiqué l’énergie de pression et l’énergie cinétique, dont
il sera question plus loin.

2 ligne d’énergie
v /2g pertes
ligne piézométrique
2
v /2g
pA /
eg
pB /
eg

d = 0,355 m

A B
2 565 m
(a)

2 ligne d’énergie
v /2g pertes
ligne piézométrique
2
pA /
eg v /2g

d = 0,355 m pB /
eg

A
25 m
2 56 5 m
B
(b)

Figure 2.8 (ex. 2.2 et 2.3) Conduites coulant sous pression : a) conduite horizon-
tale; b) conduite inclinée (p/ρe g = énergie de pression;
v2/2g = énergie cinétique).

Solution
Sur l’abaque de Hazen-Williams, pour CHW = 130 et Q = 200 L/s, on trouve que les
pertes de charge sont de 10 m pour une longueur de conduite de 1 000 m. On peut
donc écrire :
10
H tot = × 2565
1 000
= 25, 65 (m d' eau )
= 25, 65 × 9, 81
= 251,6 kPa
Par ailleurs, puisque les variations de pression ne sont imputables qu’au frottement
entre l’extrémité A et l’extrémité B, on calcule la pression qui règne à l’extrémité B
en soustrayant de celle qui règne à l’extrémité A les pertes de charge dans la conduite;
ainsi :

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Extrait de la publication

Copyright.indd 4 2012-06-12 13:46:25


François G. Brière
Distribution et collecte des eaux
Troisième édition François G. Brière
Distribution et collecte des eaux est le premier manuel en français trai-
tant des problèmes d’hydraulique réels dans le contexte contemporain,

Distribution et
tant pour la cueillette des eaux de ruissellement et des eaux usées que
pour la distribution des eaux de consommation. Les connaissances­
hydrauliques fondamentales sont présentées de façon claire et

collecte des eaux


accessible­et leur mise en pratique est illustrée à l’aide de nombreux
exercices­. Parmi les sujets abordés, la mesure et l’enregistrement des
débits d’eaux usées, la conception de postes de pompage d’égouts et le
choix des pompes, le siphon inversé, les caractéristiques des différentes
conduites­ offertes sur le marché, le coup de bélier et autres surpres-
sions, les charges­mortes et les charges vives (de routes, en particulier),

collecte des eaux


l’installation de conduites dans le sol, l’approvisionnement en eau des
édifices élevés, la conception des branchements d’eau et d’égout, la

Distribution et
lutte contre les incendies, les conduites d’adduction, l’implantation de
poteaux d’incendie et de bouches d’égout, les conduites sous-marines­,
les émissaires d’égout, le gel, la corrosion, les butés et les attaches.
Qu’il soit ingénieur, scientifique ou technicien, le lecteur apprendra

Troisième édition
comment effectuer les calculs nécessaires, exemples à l’appui, pour la
conception des réseaux d’égouts pluviaux, unitaires et sanitaires ainsi
que pour celle des réseaux de distribution d’eau potable.

François G. Brière a reçu sa formation en génie civil à l’École


Polytechnique de Montréal, puis à l’Université Harvard de Boston.
Il a travaillé au ministère québécois des Affaires municipales avant Troisième édition
de joindre l’équipe de professeurs du Département des génies civil, pressespoly.ca
géologique et des mines de son alma mater; il y a enseigné pen-
dant plus de 40 ans la chimie des eaux, l’épuration des eaux usées,
les techniques de potabilisation de l’eau ainsi que l’hydraulique
urbaine. Maintenant retraité, il poursuit sa collaboration en ensei-
gnement à titre de professeur associé.

Extrait de la publication

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