LA DISSERTATION JURIDIQUE
(METHODOLOGIE)
II – L’EXPOSITION DU SUJET
A – L’Introduction
Elle peut être assez longue et comprend nécessairement les éléments
suivants :
- Définition du sujet et délimitation justifiée.
- Importance du sujet et actualité du sujet (ici prennent place si nécessaire
l’historique du sujet ou des éléments de droit comparé).
- Justification et annonce du plan.
B - Le corps du sujet
C’est l’exposé suivant le plan annoncé des connaissances et des
réflexions recensées. Il faut éviter les répétitions. Ne passer à une question
qu’après avoir épuisé la précédente. Adopter une présentation aérée qui traduit
matériellement la progression.
C – La conclusion
Elle est facultative. Mais si elle existe ou même est nécessaire, elle ne doit
être :
- Ni un ‘ ‘ fourre- tout ’’ où prend place ce qui a été oublié ailleurs.
- Ni un résumé.
Elle peut attirer l’attention sur un problème nouveau non examiné dans le
cadre du sujet mais lié à celui-ci.
Remarques Générales.
- Eviter les fausses introductions c’est- à - dire les éléments hors du sujet ou les
banalités du genre ‘’de tout temps les hommes ; il était une fois ; depuis l’aube
des temps, etc.’’
- Ne pas craindre d’exprimer des remarques personnelles si elles sont motivées
et ont un rapport avec le sujet. Eviter en revanche de se montrer gratuitement
polémique.
- Bien comprendre que sont appréciées sans doute des connaissances exactes et
complètes mais aussi et d’abord la clarté d’expression et de pensée et
l’intelligence du sujet.
- Eviter absolument les contradictions entre deux phrases et les illogismes.
INTRODUCTION GENERALE
A - Définition
La définition du droit administratif diffère selon qu’on se réfère au critère
organique ou au critère matériel ; le premier est extensif et le second restrictif.
1- La définition organique extensive
Suivant ce critère qui se réfère à l’organe auquel il s’applique, le droit
administratif est celui applicable à l’administration ; c’est le droit de
l’administration. C’est un corps de règles applicables à l’administration. Cette
définition est extensive car elle vise toutes les règles applicables à
l’administration (les règles de droit public et les règles de droit privé).
2- La définition matérielle restrictive
Suivant ce critère qui se réfère à son contenu, le droit administratif est un
droit spécial. Il se compose uniquement de règles foncièrement différentes du
droit commun (droit privé) et y dérogent. C’est donc un ensemble de règles
spéciales particulières dérogatoires au droit commun et applicables à
l’administration. Cette définition est restrictive car elle limite le droit
administratif aux seules règles spéciales applicables à l’administration à
l’exclusion des normes de droit privé.
B – Les caractères du droit administratif
Le droit administratif à trois caractères : c’est un droit essentiellement
jurisprudentiel, un droit autonome et un droit exorbitant.
1- Définition de la centralisation
La centralisation est un système dans lequel l’Administration est soumise
dans sa totalité au pouvoir central de l’Etat. Ici, toutes les décisions
administratives émanent directement des organes centraux de l’Etat.
L’Etat est, de ce fait, la seule personne publique pouvant régler tous les
problèmes de la nation.
Le centre de décision est unique. Les ordres sont émis depuis la capitale ;
et c’est dans la capitale que se coordonnent touts les activités administratives. La
centralisation a existé en France au début du 19ème siècle sous NAPOLEON
BONAPARTE.
2- Les causes de la centralisation
La centralisation a des causes politiques et des causes techniques.
a- Au plan politique
La centralisation est perçue comme une nécessité car elle renforce la
puissance externe de l’Etat. L’Etat, de ce fait, a tous les moyens nécessaires pour
le maintien ou le rétablissement de l’ordre public.
Il faut aussi ajouter que la centralisation lutte contre tous les facteurs et
éléments qui viseraient à mettre en péril l’unité de l’Etat.
b- Au plan technique
Ici, la centralisation engendre le bon fonctionnement des services publics ;
car une Administration centralisée est à l’abri des querelles et des passions
locales. La centralisation doit également permettre de mieux connaître
l’ensemble des besoins de la collectivité et d’y apporter des solutions idoines.
Quels sont donc les avantages et les inconvénients de la centralisation ?
B- Les avantages et les inconvénients de la centralisation
La centralisation est un procédé technique qui présente des vertus mais
aussi des tares.
1- Les avantages
Les avantages de ce système administratif peuvent s’analyser à trois
niveaux : politique, administratif et financier.
Au plan politique, la centralisation favorise l’unité nationale comme cela
est affirmé par la constitution ivoirienne.
Au niveau administratif, l’unité d’action de la centralisation lui permet
d’être efficace, productif et rentable.
Enfin au niveau financier, la centralisation est un système économique,
peu coûteux. Il favorise l’économie de fonctionnaires et de bâtiments.
2- Les inconvénients
Au plan politique, la centralisation est vue comme un système autoritaire,
non démocratique et qui écarte les administrés de la gestion du pouvoir local.
Au plan administratif, la centralisation éloigne les administrés de
l’Administration. C’est un système lourd et lent car toute décision émane de la
capitale. Cela remet en cause l’efficacité de ce système autoritaire.
PARAGRAPHE II : LA DECONCENTRATION
Ainsi donc, les décisions sont imputées à l’Etat ; toutefois, elles sont
seulement prises par des agents subordonnés hiérarchiquement au pouvoir
central.
En résumé, la déconcentration apparaît comme un simple aménagement
technique de la prise de décision, confiée à des représentants locaux du pouvoir
central.
2- L’objet de la déconcentration
La déconcentration a pour objet de rapprocher l’administré du pouvoir de
décision. Elle assouplit également la centralisation et elle diminue les
inconvénients de celle-ci. Elle réalise aussi l’unité complète de vues dans la
gestion administrative. Elle permet la soumission des intérêts locaux à l’intérêt
national.
Elle est susceptible de plusieurs modalités.
B- Les modalités de la déconcentration
La déconcentration peut se faire de façon territoriale ou horizontale ou de
façon technique ou verticale.
1- La déconcentration territoriale ou horizontale
Ici, le pouvoir de décision appartient à une autorité ou même à un organe
dont la compétence s’étend sur une circonscription administrative. Cette
circonscription administrative n’a pas de personnalité morale. Ici, le Préfet et le
Sous- préfet agissent au nom de l’Etat en tant qu’agents de l’Etat dans le
département et la sous-préfecture.
2- La déconcentration technique ou verticale
Elle est dite aussi déconcentration verticale ou déconcentration par
service. Ici l’on confie le pouvoir décisionnel à une autorité, à un organe
spécialisé techniquement.
C’est le cas du ministre ou du directeur de cabinet d’un ministère. C’est
également le cas des directeurs ou chefs de services extérieurs.
Que ce soit dans l’un ou dans l’autre cas, l’Administration centrale exerce
un contrôle sur les entités déconcentrées.
comme locale. C’est donc un procédé qui confère des pouvoirs de décisions à
des organes locaux autonomes, distincts de ceux de l’Etat.
Il y a donc ici transfert d’attributions à des personnes publiques
autonomes mais qui agissent sous le contrôle de l’Etat.
Quels sont donc les critères de la décentralisation ?
Les corps d’inspection recherchent les irrégularités et les abus au sein des
services. Ils exercent aussi un contrôle technique sur les services ministériels.
On peut citer par exemple l’inspection générale de la santé, l’inspection générale
des services de l’administration territoriale.
PARAGRAPHE V : LES SERVICES EXTERIEURS
Ces services constituent le prolongement de l’administration centrale. Ils
exécutent les décisions prises par les services centraux.
On a aussi les directions départementales ou régionales qui sont chargées
de l’exécution des décisions du ministre.
PARAGRAPHE VI : LA HIERARCHIE MINISTERIELLE
Dans cette hiérarchie, on part du Premier Ministre au Secrétaire d’Etat en
passant par le Ministre d’Etat, le Ministre et le Ministre délégué auprès du
Président de la République ou du Premier Ministre.
SOUS-CHAPITRE II : LA REGION
SOUS-CHAPITRE IV : LA COMMUNE
Les conseillers municipaux sont élus pour 5 ans. Leur élection se fait au
suffrage universel direct et au scrutin de liste proportionnel à un tour sans vote
préférentiel ni panachage.
Tout ivoirien majeur, jouissant de ses droits civiques et politiques et
inscrit sur la liste électorale de son domicile peut être électeur. Ne peuvent être
élus les préfets, les sous-préfets, les militaires.
B- Le fonctionnement du conseil municipal
Chaque année, le conseil municipal se réunit en session ordinaire trois
fois. Chaque session ordinaire dure au plus 15 jours.
Les sessions extraordinaires peuvent intervenir à la demande motivée de
la moitié des conseillers et sur convocation du maire. Le quorum requis pour le
fonctionnement du conseil municipal est la majorité de ses membres en exercice.
Les séances du conseil municipal sont en principe publiques. Mais à la
demande de l’autorité municipale ou du tiers des membres du conseil municipal,
celui-ci peut se réunir en comité secret ou à huit-clos.
PARAGRAPHE II : LES MISSIONS DU CONSEIL MUNICIPAL
Le conseil municipal est la structure qui gère les affaires de la commune,
qui vote le budget et enfin qui peut être consulté pour avis sur les problèmes
communaux.
A- La gestion des affaires communales
Le conseil municipal s’occupe des opérations et actions de développement
de la commune. Cela améliore les conditions de vie des populations
communales.
Le conseil municipal gère aussi les biens de la commune. Il crée les
services publics municipaux et les organise. On peut citer par exemple le service
des pompes funèbres, de l’hygiène municipale, de la police municipale, de lutte
contre les incendies etc.
SECTION II : LA MUNICIPALITE
La municipalité est un organe constitué du maire et de ses adjoints. Leur
statut est identique même si le maire demeure l’organe exécutif de la commune.
PARAGRAPHE I : LE STATUT DU MAIRE ET DE SES ADJOINTS
Seront successivement examinées ici, l’élection du maire et de ses
adjoints et la cessation des fonctions du maire.
A- L’élection du maire et de ses adjoints
Le maire et ses adjoints sont des conseillers municipaux. Ils sont élus par
le conseil municipal pour une durée de 5 ans ; et cela, lors de la première séance
du conseil municipal. Le mode de scrutin adopté est le scrutin uninominal
majoritaire.
Le nombre d’adjoints au maire est fonction de l’importance
démographique de la commune. Ainsi, le minimum est de deux adjoints au
maire et le maximum est de six.
B- La cessation des fonctions du maire
Le maire peut cesser d’exercer sa fonction pour des raisons diverses. Il
peut s’agir des cas où il est fautif ; il peut s’agir également des cas où il y a
décès ou démission.
Lorsque le maire commet une faute dans la mission à lui assignée, il peut
faire l’objet d’une suspension ou d’une révocation.
Lorsque le maire décède, le poste de maire est vacant. Dans ce cas, l’on
procède au renouvellement de la municipalité par élection. Il en est de même en
cas de démission du maire.
d’intérêt général. L’abstention ou le refus d’agir peut nuire à cet intérêt général
et s’analyse comme un refus de l’administration d’exercer ses compétences.
De plus, l’administration doit faire respecter la légalité donc doit faire
cesser les situations illégales. Ainsi, le retrait d’un acte illégal dans le délai du
recours contentieux est pour l’administration une obligation. Il en est de même
de l’abrogation des décisions individuelles non créatrices de droit devenues
illégales par l’effet d’un changement de circonstance. C’est également le cas du
retrait des décisions individuelles prises sur le fondement d’un règlement déclaré
illégal par le juge administratif.
C- la loi et le règlement
Ils constituent la principale source écrite du droit applicable à
l’administration mais ce sont deux sources de la légalité distinctes qui sont
souventes fois confondues ; la loi étant définie au sens large comme toute norme
émanant de l’autorité publique et présentant un caractère général, impersonnel
et obligatoire. Certes, il est vrai que le règlement participe de la loi par le fait
qu’il revêt le même caractère que celle-ci mais là s’arrête l’assimilation. Car la
loi est l’expression de la volonté générale élaborée par le parlement alors que le
règlement, norme à portée générale et impersonnelle est l’œuvre du pouvoir
réglementaire (pouvoir exécutif).
Enfermée dans le domaine que lui fixe la constitution (article 71), la loi
possède une autorité supérieure à celle du règlement. La solution, évidente pour
les règlements d’application des lois, vaut aussi pour les règlements autonomes
intervenus sur la base de l’article 72 de la constitution. Cela d’autant que le
règlement reste un acte du pouvoir exécutif soumis à la censure du juge et au
respect des principes généraux du droit.
Les ordonnances
Les ordonnances sont des mesures qui participent de la loi et du règlement. Ce
sont des mesures prises par l’exécutif dans le domaine du législatif sur
habilitation du législateur (art. 75 de la constitution.)
des sociétés primitives, n’a qu’un rôle très réduit en droit public interne
particulièrement en droit administratif, à la différence du droit international
public, droit principalement coutumier.
C’est la raison pour laquelle, notre étude portera uniquement sur la
jurisprudence et les principes généraux du droit qui constituent une catégorie
autonome de jurisprudence.
A- La jurisprudence
Le terme jurisprudence revêt deux sens : lato sensu, il désigne l’ensemble
des décisions des juridictions ; stricto sensu, il s’entend de la solution générale
donnée par les juridictions à une question de droit. C’est surtout ce deuxième
sens qui sera pris en considération.
La jurisprudence ainsi définie constitue une véritable source de droit ayant
valeur de droit positif, force exécutoire et autorité de la chose jugée. A cet effet,
elle interprète le droit écrit, l’interprétation ayant la même valeur que la règle
interprétée. Elle crée aussi des règles en suppléant le silence de la loi. Il arrive
que le juge administratif forme expressément dans un arrêt dit de principe la
règle qu’il entend appliquer. Parfois la règle se dégage du rapprochement des
solutions données à des litiges semblables. Le législateur peut mettre fin à une
jurisprudence. Son abstention peut être considérée comme un accord à la règle
jurisprudentielle.
citoyens. Ils ne figurent dans aucun texte mais résultent de l’esprit général du
système juridique. Le juge administratif les découvre, constate leur existence en
s’inspirant de dispositions législatives particulières et convergentes, d’une
disposition de loi significative de l’orientation du droit, de l’idéologie du
préambule de la constitution ou de la déclaration des droits de l’homme et des
citoyens, des exigences de la conscience juridique. Cependant les PGD n’ont pas
de lien avec le droit écrit dont ils ne tiennent ni leur existence ni leur force
juridique. Ils s’appliquent même en l’absence de texte.
Les principaux PGD concernent l’égalité sous toutes ses formes, la liberté,
la non rétroactivité des actes administratifs, le respect des droits de la défense,
etc.
Avant 1958, on pouvait considérer que les PGD avaient la même valeur
que la loi : Ils s’imposaient à l’administration mais le législateur pouvait y
déroger. La thèse, le plus souvent, retenu a été souvent exposée par René
Chapus : les PGD ont une valeur supra décrétale et infra législative. Pourtant le
conseil constitutionnel Français a reconnu une valeur constitutionnelle à certains
(continuité des services administratifs, liberté individuelle, non rétroactivité des
actes administratifs, droit de la défense, liberté d’opinion, égalité devant la
justice.) Ainsi et au regard du droit positif, les PGD hiérarchisés n’ont pas tous
la même valeur juridique car ils se distribuent entre les PGD à valeur
constitutionnelle s’imposant aussi bien au législateur qu’à l’administration ; les
PGD à valeur législative auxquels le législateur peut déroger et les PGD à valeur
réglementaire qui s’imposent à l’administration en l’absence de réglementation
administrative contraire.
entachés d’une irrégularité grossière. Ces actes sont dits nuls et de nul effet, nul
et non avenus ou entièrement inopérants. Il y a inexistence juridique quand il y a
par exemple usurpation de fonction, empiétement sur les attributions de
l’autorité d’un autre ordre notamment celle du juge, violation d’une règle
s’opposant radicalement à l’édiction de l’acte, absence de support juridique de
l’acte.
Si les deux catégories de décisions peuvent être déférées au juge, la
compétence juridictionnelle varie selon les cas. En effet, l’annulation ne peut
être prononcée que par le juge de l’administration c’est- à-dire par la chambre
administrative de la cour suprême. Le juge annule la décision après en avoir
reconnu l’illégalité. Quant à l’inexistence, à contrario, elle peut être constatée
par tout juge. On ne tient pas compte de la répartition des compétences entre les
juridictions car la juridiction saisie n’aura pas à annuler ce qui n’existe pas mais
à constater et à déclarer nul et non avenu l’acte incriminé. Dans tous les cas,
l’acte illégal et l’acte inexistant disparaissent retro activement. Ils sont censés
n’avoir jamais existé.
PARAGRAPHE II : LE CONTROLE DES ACTES ADMINISTRATIFS :
LE CONTROLE DE LA LEGALITE
Ce contrôle connaît deux modalités : le contrôle administratif et le contrôle
juridictionnel.
A- Le contrôle administratif
Ce contrôle comporte un recours hiérarchique et un recours gracieux.
Le recours hiérarchique est porté devant le supérieur de l’auteur de l’acte
incriminé. Quant au recours gracieux, il est porté devant l’auteur de l’acte pour
lui demander de revenir sur sa décision.
Le contrôle administratif est exercé par l’autorité administrative pour
illégalité et pour inopportunité. La décision administrative a autorité de chose
décidée c’est-à-dire susceptible de recours pour excès de pouvoir.
A- L’objet de l’activité
Lorsque l’activité du service public est analogue à celle d’une entreprise
privée, alors c’est un service public industriel et commercial (S.P.I.C.) ; a
contrario, c’est un service public administratif (S.P.A.).
B- Le mode de financement
L’essentiel du financement d’un S.P.I.C. doit provenir des redevances
payées par les usagers en contrepartie des prestations qui leur sont procurées par
le service ; alors que le principal mode de financement des S.P.A. est la
subvention à eux allouée par l’Etat.
C- Le mode de gestion
La gestion d’un S.P.I.C. doit relever du droit privé, c’est-à-dire que l’on
recourt aux règles de la comptabilité privée, à la recherche de rentabilité, de
profit ; alors que les S.P.A. sont régis par les règles du droit public.
leur recrutement et de leur avancement que les usagers (droit d’accès au service
public). Ce principe est également valable à l’égard des cocontractants de
l’Administration.
2- Le principe de la continuité du service public
Dès lors que le service public existe, l’Administration doit respecter le
principe de la continuité du service public. A cet effet, le service public doit
fonctionner sans interruption, de façon continue. La satisfaction de l’intérêt
général doit être assurée quelles que soient les circonstances même en période
exceptionnelle.
3- Le principe d’adaptation ou de mutabilité du
service public
Le service public doit s’adapter à tout moment à l’évolution des exigences
de l’intérêt général. Aucune situation acquise ne doit paralyser cette situation.
C’est une condition de l’efficacité de la satisfaction des besoins d’intérêt
général. Ce principe entraîne comme conséquence pour l’usager du service
public qu’il n’a aucun droit acquis au maintien du service public.
4- Le principe de la neutralité du service public
Ce principe voudrait que le service public fonctionne en n’ayant en vue
que l’intérêt général. Il ne doit prendre en compte ni le sexe, ni la race, ni les
croyances religieuses, philosophiques, ni les opinions politiques, ni l’ethnie etc.
B- Les règles particulières
Pour distinguer les S.P.I.C. des S.P.A., la jurisprudence utilise un faisceau
d’indices composé de trois éléments : l’objet du service, l’origine des ressources
et les conditions de fonctionnement.
De façon systématique, les S.P.A. sont soumis au droit public
relativement aux règles d’organisation, aux rapports avec les usagers, au
personnel et aux tiers.
Par ailleurs, la mesure de police doit être nécessaire ; elle doit avoir pour
but la sauvegarde de l’ordre public ; et certaines mesures de police sont en
principe prohibées ; enfin, les mesures de police doivent être en rapport avec la
nature de la liberté en question.
Par le caractère général et impersonnel, l’acte vise non pas une situation
particulière ou une personne ou des personnes individuellement désignées, mais
une situation d’ensemble, tous les citoyens ou une catégorie de citoyens.
Constitue ainsi un règlement l’acte fixant le statut d’un corps de fonctionnaires.
La différence entre les deux catégories d’actes n’est pas de degré mais de
nature. Elle n’est pas quantitative mais qualitative car on ne prend pas en
considération le nombre de personnes visées par l’acte mais leur situation
objective. Ainsi, la décision nommant plusieurs fonctionnaires et même celle
conférant une décoration à des milliers de personnes ne sont pas réglementaires
car ces personnes bien que nombreuses sont chacune visées individuellement.
Constitue en revanche un règlement, l’acte conférant une indemnité de logement
au préfet d’Abidjan.
Il convient, en tout état de cause, de préciser qu’il existe deux catégories
d’actes non réglementaires : les actes individuels et les actes collectifs. L’acte
individuel est celui qui vise une ou plusieurs personnes sans qu’il n’y ait un lien
de solidarité entre leur situation respective. Il en va ainsi de la nomination d’un
ou de plusieurs fonctionnaires ou de la décision d’un jury d’examen intéressant
plusieurs personnes ; l’acte collectif est celui qui vise plusieurs personnes dont
les situations sont solidaires les unes des autres. L’exemple type est celui de la
délibération d’un jury de concours classant les candidats reçus : l’ordre de
classement lie l’autorité investie du pouvoir de nomination.
L’intérêt de la distinction entre acte réglementaire et acte non
réglementaire résulte de la différence de régime juridique : les modes de
publicité sont différents, la publication étant le mode normal de publicité de
l’acte réglementaire (ainsi que de l’acte collectif), alors que la notification est
celui des actes individuels ; la faculté pour l’administration d’abroger ou de
rapporter les actes obéit à des règles différentes selon qu’il s’agit d’un acte
réglementaire ou d’un acte non réglementaire.
En combinant les deux critères, on peut envisager trois hypothèses :
national trois jours francs après leur insertion sauf en cas d’urgence où on
procède par voie d’affichage à la préfecture suivi de trois communiqués radio
diffusés ;
- l’insertion dans le recueil local pour les actes préfectoraux ;
- ou par voie d’affichage pour les arrêtés municipaux.
PARAGRAPHE III : LA NON RETROACTIVITE DES ACTES
ADMINISTRATIFS UNILATERAUX
L’acte administratif unilatéral ne peut produire d’effet avant la date de sa
signature. La règle est donc la non rétroactivité mais elle comporte des
exceptions.
La règle de la non rétroactivité prescrite à l’article 2 du code civil pour les
lois est un principe général de droit (P.G.D.) en vertu duquel « Les règlements
ne disposent que pour l’avenir », (C.E., 25 juin 1948, Sté du Journal L’Aurore).
Ce principe porté par la jurisprudence reconduite a été expressément confirmé
par le Juge Ivoirien (C.S.C.A, 31 Mai 1967, Ahoué N’guessan contre le ministre
de la fonction publique ; 26 Mars 1980, Comaran Africa Line contre ministère
de la Marine).
Quant aux exceptions, elles se ramènent à deux hypothèses principales :
lorsque la loi autorise ou donne effet rétroactif à l’acte administratif ou
lorsqu’il s’agit de régulariser la situation engendrée par le retrait ou l’annulation
d’un acte illégal. Il en va ainsi de la reconstitution de la carrière du fonctionnaire
illégalement révoqué.
UNILATERAUX
La fin des effets de l’acte administratif unilatéral peut résulter de plusieurs
causes tenant les unes à l’acte lui même, les autres à des circonstances
extérieures à la volonté de son auteur et d’autres, enfin, à la volonté de celui-ci
postérieurement à la signature de l’acte. Toutefois, il convient de faire le départ
entre l’acte régulier et l’acte irrégulier.
A- L’acte régulier
Il importe ici de distinguer le retrait de l’abrogation. Le retrait de l’acte
régulier n’est possible que si celui-ci n’a pas créé de droit. Il y a donc lieu de
distinguer l’acte créateur de droit de l’acte non créateur de droit. L’acte régulier
créateur de droit ne peut être rapporté. Cette solution s’explique aisément par la
jonction de deux principes à savoir le principe de la légalité et le principe des
droits acquis si bien que le retrait lui même est constitutif d’illégalité. L’acte
régulier non créateur de droit peut a contrario être rapporté.
Quant à l’abrogation, elle est possible pour l’acte régulier mais une
distinction s’impose selon qu’il s’agit d’un règlement ou d’un acte individuel.
Les règlements peuvent être abrogés ou modifiés car il n’y a aucun droit acquis
au maintien d’un règlement. En ce qui regarde les actes individuels, ils peuvent
être abrogés ou modifiés mais les règles varient selon que l’acte a créé ou non
des droits. Les actes individuels créateurs de droit, ne peuvent être abrogés que
dans les conditions légales c’est-à-dire conformément aux lois et règlements en
vigueur. Les actes individuels non créateurs de droit peuvent être toujours
rapportés a fortiori abrogés.
B- L’acte irrégulier
Ici également, on va recourir à la distinction entre acte créateur et acte non
créateur de droit.
Concernant les actes non créateurs de droit, les règles varient selon qu’il
s’agit du retrait ou de l’abrogation. Le retrait est possible, en tout état de cause,
l’administration a non seulement le droit mais aussi l’obligation de retirer l’acte
illégal (C.E, 22 Février 1951, Fédération Nationale des cadres d’assurances).
L’abrogation est également possible mais l’administration n’est pas tenue
d’abroger l’acte illégal. Elle a simplement la faculté de l’abroger à tout moment
(C.E, 06 Novembre 1959, Coopérative laitière de Belfort).
Quant aux actes irréguliers créateurs de droit, les droits acquis sont certes
illégaux mais méritent tout de même une certaine protection. C’est la raison
pour laquelle le retrait tout comme l’abrogation est possible mais à condition
d’intervenir, aux termes de l’arrêt Dame Cachet, dans le délai du recours
contentieux qui est de deux mois pour compter de la notification ou de la
publication de l’acte.
Les contrats passés par les sociétés d’économie mixte en matière routière
ou autoroutière avec d’autres personnes privées ont été qualifiés par le Juge de
contrats administratifs. Cette jurisprudence a été inaugurée par l’arrêt du tribunal
des conflits du 08 juillet 1963, Société entreprise Peyrot contre Société de
l’autoroute Esterel côte d’Azur. En l’espèce, le critère administratif a été retenu
à un marché de construction passé par des entrepreneurs avec une société
d’économie mixte, personne privée mais agissant pour le compte de l’Etat. En
réalité, si le Juge a qualifié ce contrat d’administratif malgré la qualité de
personne morale de droit privé d’une telle société, c’est en considération de
deux éléments : la société d’économie mixte agissait pour le compte de l’Etat
donc comme son mandataire. Par ailleurs, l’accent est mis par le Juge sur l’objet
administratif du contrat estimant que la construction des routes qui a le
caractère de travail public appartient par nature à l’Etat puisqu’elle est
traditionnellement exécutée en régie directe.
2 – Le pouvoir de sanction
En cas de manquement grave à ses obligations, le cocontractant peut se
voir infliger des sanctions par l’administration. Celles-ci sont tantôt prévues par
le contrat, tantôt appliquées en dehors du contrat. On en distingue trois
catégories :
- les sanctions pécuniaires (clauses pénales ou pénalités de retard)
- Les sanctions coercitives (mesures de contraintes auxquelles
l’administration recourt).
- Les sanctions résolutoires
En ce qui concerne les sanctions pécuniaires, l’administration peut
infliger le paiement de pénalité au cocontractant en cas de retard de celui - ci
dans l’exécution du contrat.
Quant aux sanctions coercitives, l’administration peut substituer un tiers
au cocontractant défaillant en vue de l’exécution du marché. Le contrat est
exécuté en principe aux frais et aux risques du cocontractant. Ces sanctions
existent sans que les contrats ne les aient prévues. Mais elles ne sont prononcées
que pour manquement grave du cocontractant à ses obligations et après une
mise en demeure infructueuse.
En ce qui regarde les sanctions résolutoires, elles mettent fin au contrat.
Ce sont des résiliations - sanction qui supposent un manquement grave du
cocontractant à ses obligations. Mais elles sont contrôlées par le Juge et ne
peuvent être infligées qu’après une mise en demeure infructueuse.
Si l’administration bénéficie d’importantes prérogatives, celles-ci ne sont
pas exercées sans garantie pour le cocontractant.
SECTION I : LE PREJUDICE
La responsabilité civile à la différence de la responsabilité pénale ou de la
responsabilité disciplinaire ayant une fonction de réparation et non de sanction,
le préjudice est la condition de la responsabilité et de la mesure de la réparation
à laquelle le responsable des faits dommageables pourra être condamné. Il en
résulte que le préjudice doit être certain et qu’il doit être évaluable en argent
dans la mesure où la réparation se résout en dommage-intérêt.
remboursement à l’un d’eux seulement car ils ne sont pas tenus solidairement.
Chacun d’eux n’est tenu que dans la mesure où sa faute a contribué au dommage
(C.E, 22 Mars 1957, Jeannier).
possible mais rare car le préjudice est rarement spécial. Toute responsabilité est
exclue lorsque le régime mis en place est discriminatoire ou vise à satisfaire des
intérêts généraux et supérieurs.
L’arrêt société des produits laitiers la FLEURETTE pose le principe de la
responsabilité du fait des lois et l’arrêt compagnie générale d’énergie radio
électrique celui de la responsabilité du fait des conventions internationales. Pour
être indemnisable, le préjudice doit être certain, spécial et grave.