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Auteurs :
- Marion Del Sol et
- Sylvie Moisdon-Chataigner
Leçon n° 9 : Le risque chômage
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Historiquement, le risque perte d’emploi n’a pas été appréhendé par les fondateurs de la Sécurité
sociale car il ne constituait pas une préoccupation majeure de l’époque (période de reconstruction
devant tendre vers une société de plein emploi). « La mise en place d'un système d'indemnisation du
chômage s'est opéré très tardivement en France par rapport aux autres pays européens ... En 1945,
lors de la mise en place du plan français de sécurité sociale, le chômage (ou la perte d'emploi) n'a pas
été reconnu comme un risque social assurable. Il a fallu attendre 1958 pour que le gouvernement ...
demande aux partenaires sociaux d'instituer un régime d'assurance-chômage en prenant comme
modèle les régimes de retraite complémentaires » (N. Kershen et F. Kessler, L'indemnisation du
chômage en France et en RFA : protection sociale ou régulation du marché de l'emploi ? ? RISS
n° 3/1990, p. 285/286).
Depuis cette date et jusqu’à la réforme de 2008, la prise en charge des chômeurs reposait sur la
distinction entre les activités de placement et d’indemnisation :
• les activités de placement : elles ont été historiquement le fait de l’ANPE qui était un
établissement public soumis à l’autorité du ministre chargé de l’emploi. Sa mission consistait à
mettre en œuvre les politiques de l’emploi arrêtées par le gouvernement. À cette fin, elle pouvait
être amenée à servir en quelque sorte de relais institutionnel entre l’État et les employeurs
(information sur les différentes aides publiques), mais également entre l’État et les demandeurs
d’emploi (orientation vers des dispositifs adaptés). Son activité principale était le placement,
donc le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi – qu’ils soient indemnisés ou non.
Remarque
À noter que, pendant très longtemps, l’ANPE a bénéficié d’un monopole en matière de placement.
Mais celui-ci a été remis en cause par la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Ainsi, les
entreprises de travail temporaire peuvent également faire du placement ; de plus, l’ANPE peut
externaliser son activité de placement en la sous-traitant à des prestataires privés qu’elle rémunère
en conséquence, ce qui conduit à la création d’un marché du placement.
• l’indemnisation : l’indemnisation relève de l’UNEDIC qui est une structure de droit privé (loi
de 1901) gérée paritairement par les partenaires sociaux. Par conséquent, et contrairement
à l’ANPE, l’activité de l’UNEDIC est centrée sur les seuls demandeurs d’emploi remplissant
les conditions pour être indemnisés. Comme il s’agit d’un système assurantiel, cela suppose
donc une période antérieure de cotisations (donc de travail) car il s’agit de prestations
contributives. Au plan pratique, ce sont les implantations locales de l’UNEDIC qui prennent en
charge cette activité d’indemnisation : les ASSEDIC (association pour l’emploi dans l’industrie
et le commerce procèdent au recouvrement des cotisations (sur salaire) et des diverses
contributions qui constituent les sources de financement du régime ; elles assurent également
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le versement des allocations d'assurance chômage. Elles se sont également vues confier
l’inscription des demandeurs d’emploi, alors que cette mission incombait traditionnellement à
l’ANPE.
Cette réforme se matérialise par la création d’une nouvelle institution publique dotée de la
personnalité morale et de l’autonomie financière : Pôle Emploi. Cela emporte bouleversement du
paysage institutionnel préexistant puisqu’il est mis fin « à la dichotomie entre les organismes chargés
de l’indemnisation et ceux qui sont chargés du placement des demandeurs d’emploi » (P.-A. Adele
et alii, Une nouvelle assurance chômage ? Un paysage institutionnel renouvelé ? RDT 2009, p. 366).
…. dans le but affiché de dynamiser et décloisonner l’action des différents acteurs pour davantage
d’efficacité.
Le conseil d'administration, qui élit le président de l'institution en son sein, comporte 18 membres :
5 représentants de l'État - 5 représentants des organisations syndicales de salariés représentatives
au niveau national et interprofessionnel - 5 représentants des organisations patronales répondant au
même critère - 2 personnalités qualifiées désignées par le ministre chargé de l'emploi - 1 représentant
des collectivités territoriales.
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Remarque
Cette composition instaure un équilibre des collèges État/organisations d'employeurs/organisations
de salariés qui rend compte du principe de tripartisme.
2. Le maintien de l’UNEDIC
L'UNEDIC subsiste en tant que gestionnaire du régime d'assurance chômage et n'est pas modifié
le principe d'une fixation, par voie conventionnelle, des modalités d'indemnisation du chômage et
de financement de cette indemnisation. Le recouvrement des cotisations comme le service des
allocations seront assurés respectivement par les URSSAF et par Pôle Emploi pour le compte de
l'UNEDIC.
La particularité est qu’en matière d'assurance chômage, à l'instar des régimes de retraite
complémentaire AGIRC et ARRCO, est institué un paritarisme dit de plein exercice et non seulement
un paritarisme de gestion comme celui qui existe au sein des organismes de sécurité sociale. Il s'agit
là d'un « paritarisme pur... qui repose sur la négociation entre partenaires sociaux et se fonde en
conséquence sur la convention collective nationale interprofessionnelle ; logiquement, employeurs
et salariés se partagent la gestion et leurs pouvoirs y sont très étendus, notamment en matière de
fixation des contributions financières qui alimentent les organismes et sur les prestations que ces
derniers versent ; le contrôle de l'État n'est pas absent, mais, dans l'épure théorique, il s'exerce en
amont, via le mécanisme de l'agrément de la convention collective constitutive qui est requis pour lui
faire produire tous ses effets de droit » ( R. Lafore, À propos de la convention du 1er janvier 2001 : où
en est le paritarisme ? ? Dr. soc. 2001, p. 347). Autrement dit, les partenaires sociaux disposent d'un
véritable pouvoir réglementaire (fixation des niveaux de cotisations et de prestations) qui s'exprime
au travers de la négociation et la conclusion de conventions de l'assurance chômage.
L'État n'est pas pour autant absent ; mais les relations entre l'UNEDIC (organisme paritaire) et l'État
sont empruntes de complexité. L'État intervient, au travers de la délivrance d'un agrément, afin de
permettre aux conventions de produire des effets au-delà des seules personnes représentées par
les signataires. Ainsi, le gouvernement peut faire pression sur les négociateurs afin qu'ils trouvent
un terrain d'entente et intègrent certaines exigences « étatiques » (ex : convention sur le PARE).
« Même pur, le paritarisme n'est pas autonomie des partenaires sociaux » car il s'agit souvent
de faire cohabiter des logiques de régulation d'intérêts privés et imposition d'intérêts publics. « Le
paritarisme ne peut se concevoir et se comprendre qu'à l'intérieur de l'ensemble plus vaste que
constitue la politique sociale dont l’État est toujours, directement ou indirectement, l'ultime garant
(idée de tripartisme) ».
Pour l'essentiel, le régime d'assurance-chômage est financé par des cotisations sociales
prélevées sur les salaires. Ce mode quasi-unique de financement ne va pas sans difficulté en
période de crise de l'emploi. En effet, l'équilibre financier du régime est menacé dans ce cas de
figure puisque les demandes d'indemnisation augmentent alors que les recettes diminuent (moins
de salariés, donc moins de cotisations).
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A. Les entreprises assujetties
Il ressort de l'article L.5422-13 du code du travail que " ...tout employeur est tenu d'assurer contre
le risque privation d'emploi tout salarié dont l'engagement résulte d'un contrat de travail, y compris
les travailleurs salariés détachés à l'étranger ainsi que les travailleurs salariés français expatriés ".
• s'agissant du secteur privé : le principe est absolu (qu'il s'agisse de personnes physiques ou
de personnes morales).Cela oblige donc les employeurs du secteur privé à s'affilier auprès de
la structure de Pôle emploi dans le ressort territorial de laquelle se situe l'entreprise. À noter
toutefois que l'obligation d'affiliation (et non d'assujettissement) ne vaut pas pour les particuliers
employant des gens de maison.
• s'agissant du secteur public : il importe de souligner que les employeurs ne relèvent pas en
principe de l'UNEDIC bien qu'ils soient tenus de se prémunir contre le risque " perte d'emploi
". Cependant, certains personnels du secteur public relèvent d'un régime particulier (art. L.
5422-16) leur permettant de prétendre au régime d'assurance chômage (type secteur privé).
On peut notamment citer les salariés des établissements publics industriels et commerciaux,
des collectivités locales, les agents non fonctionnaires de l'État, des établissements publics
administratifs, des collectivités locales...
• Assiette.
La double contribution employeur/salarié est assise sur l'ensemble des rémunérations entrant dans
l'assiette des cotisations de sécurité sociale (CSS, art. L. 242-1).
L'assiette est constituée par la rémunération brute réelle du salarié, dans la limite toutefois de 4 fois
le plafond de la Sécurité sociale (12 124 € pour 2012). Cf. la circulaire de l'UNEDIC 2007-09 du 26
juin 2007 pour la revalorisation au 1er juillet 2007 du salaire de référence de l'assurance chômage.
• Taux.
Il a fluctué selon les années et la situation financière de l'UNEDIC. Aujourd’hui, le taux global
de cotisation au titre de l'assurance chômage s'élève à 6,40 % supportés à hauteur de 4 % par
l'employeur et de 2,40% par les salariés. Mais la convention négociée en 2011 envisage la baisse du
taux des contributions à une double condition : un résultat d'exploitation excédentaire de l'assurance
chômage d'au moins 500 millions d'euros sur 2 semestres consécutifs et un niveau d'endettement
qui n'excède pas 1,5 mois de contributions annuelles.
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Equilibre des finances
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Section 2. L'indemnisation du chômage
Il résulte de l'article L.5421-1 du Code du travail que, " en complément des mesures tendant à faciliter
leur reclassement ou leur conversion, les travailleurs involontairement privés d'emploi... ont droit à
un revenu de remplacement... ". En conséquence, la prise en charge des demandeurs d’emploi revêt
deux aspects :
• d’une part, le traitement économique du chômage qui a pour finalité principale d’assurer
un revenu de remplacement au demandeur d’emploi. C’est le système d’indemnisation du
chômage (qui fera l’objet de cette section) qui est le fait de l’assurance chômage (UNEDIC).
• d’autre part, le traitement social du chômage qui vise à faciliter le retour à l’emploi
(reclassement, reconversion) du demandeur d’emploi. Cette mission est désormais assurée
par Pôle Emploi. Elle se réalise en principe grâce à une prise en charge individualisée du
demandeur d’emploi et se traduit par la détermination d’un projet personnalisé d’accès à
l’emploi (PPAE). Selon l’article L. 5411-6-1 du Code du travail, « le projet précise, en tenant
compte de la formation du demandeur d'emploi, de ses qualifications, de ses connaissances
et compétences acquises au cours de ses expériences professionnelles, de sa situation
personnelle et familiale ainsi que de la situation du marché du travail local, la nature et les
caractéristiques de l'emploi ou des emplois recherchés, la zone géographique privilégiée et le
niveau de salaire attendu ».
Remarque
Les catégories statistiques utilisées sont différentes des catégories administratives (v. ci-dessous).
• catégorie A : demandeurs d'emploi disponibles, n'ayant exercé aucune activité dans le mois
et tenus de faire des actes positifs de recherche, peu importe le type d'emploi demandé (CDI,
CDD, intérim, temps plein ou temps partiel...).
• catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche, ayant exercé
une activité réduite courte (moins de 78 heures) au cours du mois.
• catégorie C : demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite longue (plus de 78 heures)
au cours du mois, non tenus de faire des actes positifs de recherche.
• catégorie D : demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles en arrêt maladie, en stage
ou en formation, donc non tenus de faire des actes positifs de recherche.
• catégorie E : personnes non immédiatement disponibles, déjà pourvues d'un emploi et à la
recherche d'un autre emploi (ex: bénéficiaires de contrats aidés...).
La qualité de demandeur d’emploi déclenche la mise en œuvre d’un suivi et d’un accompagnement
personnalisé visant à accompagner le DE vers son retour à l’emploi. Ainsi, va être défini un
projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE). Pour autant, tout demandeur d’emploi ne peut pas
prétendre à une prise en charge par l’assurance chômage. Encore faut-il qu’il remplisse les conditions
d’indemnisation qui trouvent leur source tant dans le Code du travail que dans la convention
d’assurance chômage conclue entre les partenaires sociaux au sein de l’UNEDIC.
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1. Ruptures unilatérales
Le bénéfice de l'allocation chômage suppose en principe que l'intéressé ait été privé
involontairement de son emploi.
Il convient donc d'envisager les différentes modalités de rupture unilatérale du contrat de travail afin
de vérifier si elles correspondent à une privation d'emploi involontaire.
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L'arrivée du terme et la rupture anticipée Il s'agit là de deux cas de figure ne faisant pas
par l'employeur s'agissant d'un contrat à difficulté qui peuvent d'évidence être qualifiés
durée déterminée de ruptures involontaires d'emploi
Remarque
Il n’est pas nécessaire que la privation d’emploi soit totale (par exemple, rupture d’un contrat à
temps partiel avec un employeur mais conservation d’un autre contrat à temps partiel avec une
autre entreprise). Dans ce cas, la réglementation permet de cumuler intégralement les allocations
chômage avec les revenus de l’activité conservée.
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2. Ruptures d’un commun accord
En principe, aucune rupture intervenue d’un commun accord entre l’employeur et le salarié (rupture
amiable) n’ouvre droit à l’indemnisation chômage dans la mesure où la perte d’emploi n’est pas
involontaire, le salarié y consentant.
Une exception notable a été introduite dans le Code du travail consécutivement à la loi de
modernisation du marché du travail du 25 juin 2008. En effet, cette loi a institué un nouveau
mode de rupture du contrat de travail qui est la rupture conventionnelle homologuée par
l’administration du travail et a décidé expressément qu’elle ouvrait droit aux allocations
chômage.
Remarque
Toutes les ruptures d’un commun accord qui interviennent en dehors du cadre juridique de la rupture
conventionnelle homologuée n’ouvrent toujours pas droit à indemnisation.
Remarque
Les congés légaux, les absences pour maladie et maternité sont assimilées à des périodes de
travail.
§ 2. Modalités d’indemnisation
A. La durée d’indemnisation (ARE = allocation de retour à l’emploi)
1. Les règles de principe
• La durée : la durée pendant laquelle l’ARE est versée varie selon les critères d’âge de
l’intéressé, apprécié à la fin du contrat de travail, et la durée de son affiliation à l’assurance
chômage.
La durée d’indemnisation est égale à la durée d’affiliation prise en compte pour l’ouverture des
droits (un jour d’affiliation = un jour d’indemnisation) sachant que la durée d’indemnisation ne
peut être inférieure à 122 jours et ne peut être excéder à 730 jours (soit 24 mois). Cependant,
pour les DE âgés d’au moins 50 ans à la date de fin de leur contrat de travail, cette limite est
portée à 1 095 jours (soit 36 mois).
• Le point de départ de l’indemnisation : l’indemnisation ne débute pas immédiatement car il y
a systématiquement un différé d’indemnisation de 7 jours. L’indemnisation part donc au mieux
ème
du 8 jour suivant l’inscription comme DE (sauf en cas de réadmission intervenant dans un
délai de 12 mois à compter de la précédente admission).
En plus de cette règle, il existe d’autres délais de carence qui contribuent à différer
l’indemnisation :
• une carence « congés payés » qui correspond aux jours de congés payés non pris ayant
donné lieu à perception d’une indemnité compensatrice de congés payés lors du départ
de l’entreprise.
• une carence « indemnités de rupture » correspondant aux sommes versées par
l’employeur en plus des indemnités légales (indemnités conventionnelles de licenciement,
indemnités de non-concurrence, indemnités de clientèle pour les VRP.
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On prend en compte le total des sommes versées en plus de l’indemnité légale et on le divise
par le salaire journalier de référence (SJR). Le chiffre obtenu correspondra au nombre de jours
de carence, sachant toutefois que le différé d’indemnisation est plafonné à 75 jours. Ex : un
cadre est licencié avec 10 000 € d’indemnités supra-légales ; en admettant que son SJR est
de 131,50 €, le différé sera théoriquement de 76 jours (10 000 / 131,50 = 76) et ramené en
réalité à 75.
B. Le montant de indemnisation
Il faut tout d’abord déterminer le salaire journalier de référence qui est établi à partir des
rémunérations versées au titre des 12 mois civils précédant le dernier jour de travail payé. Ensuite,
on calcule l’ARE. Il existe deux modes de calcul de l’ARE et l’on retient celui qui s’avère le plus
avantageux pour le DE. Le montant (brut) journalier de l’ARE est égal :
• soit à 40,4 % du salaire journalier de référence (SJR) + une partie fixe, révisée en principe
au 1er juillet de chaque année (11,34 € depuis le 1er juillet 2011)… dans la limite globale de
75% du SJR
• soit à 57,4 % du salaire journalier de référence.
Toutefois, le montant de l’ARE ne peut être inférieur à un plancher fixé à 27,66 € depuis le 1er juillet
2011.
• Conditions de cumul : pas plus de 110 heures mensuelles sous réserve que l’activité
salariée reprise ne lui procure pas des rémunérations excédant 70 % des rémunérations brutes
mensuelles prises en compte pour le calcul de l’allocation. À noter que le cumul n’est possible
que pendant 15 mois (dans la limite du droit à ARE).
• Modalités de cumul : en cas de reprise d’une activité occasionnelle ou réduite, l’ARE n’est que
partiellement cumulable avec les revenus tirés de cette activité.Les allocations cumulables sont
déterminées à partir d’un nombre de jours indemnisables au cours d’un mois civil (nombre égal
à la différence entre le nombre de jours calendaires du mois et le nombre de jours correspondant
au quotient des rémunérations brutes mensuelles par le salaire journalier de référence) ; les
jours non indemnisés ne sont pas perdus mais reculent d’autant la fin de l’indemnisation du
demandeur d’emploi.
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Exemple
Un salarié licencié percevait un salaire mensuel brut de 1 217 euros, soit un salaire journalier de
référence d’environ 40 euros. Après son inscription comme demandeur d’emploi, il retrouve une
activité qui lui procure un salaire de 360 euros par mois. Chaque mois, Pôle Emploi déduira 9 jours
d’allocations (360 / 40) sur le nombre d’allocations journalières qu’elle lui verse. En revanche, le
versement des allocations de chômage serait interrompu si le salaire procuré par l’activité reprise
venait à dépasser 70 % de 1 217 euros, soit 851,90 euros.
La recherche d’emploi doit être effective et permanente et les démarches effectuées doivent
présenter un caractère réel et sérieux apprécié compte tenu de la situation du DE (notamment
familiale et de santé) et de la situation locale de l’emploi.
Remarque
Le DE qui accomplit des démarches qui lui sont proposées par Pôle Emploi n’est pas pour autant
dispensé d’accomplir des démarches de recherche d’emploi de sa propre initiative.
ère
Lorsqu’est constaté pour la 1 fois un manquement à l’obligation de recherche d’emploi, la radiation
de la liste des DE peut intervenir pendant une période de 1 mois ; en cas de manquements répétés,
cette période peut être portée à une durée comprise entre 1 et 6 mois consécutifs. De plus, le DE
er
s’expose à une réduction de son ARE : -20% pendant une période de 2 à 6 mois en cas de 1
manquement ; -50% pour une durée de 2 à 6 mois en cas de répétition ou suppression définitive.
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• un niveau de salaire inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et pour
la profession concernée (et ce, quelle que soit la source juridique de fixation du
salaire : dispositions légales ou stipulations conventionnelles en vigueur… autrement dit,
cela correspond au SMIC ou au salaire minimum conventionnel prévu par une branche
professionnelle ou interprofessionnelle).
• un emploi pour une quotité horaire inférieure à celle envisagée dans le PPAE.Si le projet
personnalisé d'accès à l'emploi prévoit que le ou les emplois recherchés sont à temps complet,
le demandeur d'emploi ne peut être obligé d'accepter un emploi à temps partiel.
Remarque
« Le droit de refuser un emploi de déclassement ne porte que sur deux aspects d'un emploi offert
par un opérateur : le salaire et le type de contrat de travail proposé (temps plein ou temps partiel).
A contrario, le demandeur d'emploi ne peut pas se prévaloir de ce droit de refuser un emploi pour
cause de déclassement en raison des caractéristiques d'un emploi, tenant à sa localisation, ses
caractéristiques (nature des tâches confiées, niveau hiérarchique), sa nature (contrat de travail de
droit commun, contrat aidé)... » (C. Willmann, Loi n° 2008-758 du 1er août 2008 : redéfinir les droits
et les devoirs des demandeurs d'emploi ? Lexbase hebdo, éd. S, n° 316 du jeudi 4 septembre 2008).
L’ORE, mentionnée dans le PPAE du DE, est définie sur la base des critères objectifs suivants : la
nature et les caractéristiques de l’emploi recherché - la zone géographique privilégiée - le salaire
attendu. Elle est évolutive au fil des mois, les « exigences » du DE étant revues à la baisse « pour
accroître les perspectives de retour à l’emploi » (C. trav., art. L. 5411-6-3) :
• après 3 mois de chômage, est considérée comme raisonnable l’offre d’un emploi compatible
avec les qualifications et compétences du DE et rémunéré au moins 95% du salaire
antérieurement perçu. Rq : aucun critère de temps de déplacement (zone géographique).
• après 6 mois, est considérée comme raisonnable l’offre d’un emploi compatible avec les
qualifications et compétences du DE, rémunéré au moins 85% du salaire antérieurement perçu
et entraînant, à l'aller comme au retour, un temps de trajet en transport en commun, entre le
domicile et le lieu de travail, d'une durée maximale d'une heure ou une distance à parcourir
d'au plus trente kilomètres.
• après 1 an, est considérée comme raisonnable l’offre d’un emploi compatible avec les
qualifications et compétences du DE, rémunéré au moins à hauteur de l’ARE et entraînant,
à l'aller comme au retour, un temps de trajet en transport en commun, entre le domicile et le
lieu de travail, d'une durée maximale d'une heure ou une distance à parcourir d'au plus trente
kilomètres.
Par ailleurs, son ARE peut être supprimée de manière temporaire ou définitive (C. trav., art. R
er
5426-3) : suppression pendant 2 mois pour un 1 manquement (= refus de 2 ORE) - suppression
pendant 2 à 6 mois ou de façon définitive en cas de répétition des manquements.
C. L’obligation de sincérité
Les allocataires sont tenus d’une obligation générale de sincérité dans leurs déclarations au moment
de l’ouverture de leurs droits, mais également tout au long de leur prise en charge ce qui suppose
qu’ils actualisent les données les concernant (notamment à l’occasion de la déclaration mensuelle
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d’actualisation). Le fait d’établir de fausses déclarations pour être inscrit ou maintenu sur la liste des
DE peut emporter trois conséquences :
• la radiation de la liste (C. trav., art. L. 5412-2)
• la suppression temporaire ou définitive de l’ARE
• une peine d’amende de 3 750 € (C. trav., art. L. 5413-1).
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