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L'été régnait.

Déjà les moissons ondoyantes


Se déployaient au loin en vagues jaunissantes.
Un épi dans les airs avec grâce élancé
Sur les autres épis dressait sa tête altière.
Là, par les zéphyrs caressés
Et sur sa tige d'or mollement balancé,
Du haut de sa grandeur majestueuse et fière,
Il toisait ses voisins inclinés vers la terre.
« Oui, lui dit un d'entre eux, choqué de ses
dédains,
Tandis que nous plions sous le poids de nos
grains,
Levez, levez bien haut votre tête splendide ;
Vous le pouvez : vous n'avez rien dedans.
Ainsi dans une tête vide
La vanité se logea de tout temps.
Un épi dressait sa tête
Au-dessus des autres épis inclinés vers la terre, et
les toisait avec dédain. L'un d’eux, choqué, lui dit
qu'il pouvait lever sa tête bien haut,
Vu qu'elle était
Vide

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