Plan • Introduction • Chapitre 1 : Les entreprises avant le 20ième siècle • Chapitre 2 : Entreprises Africaines et entrepreneurs de la période (1900-2000) • Chapitre 3 : Les entreprises Africaines à l’heure de la mondialisation (fin 20ème jusqu’à nos jours) • Chapitre 4: Le cas des entreprises sénégalaises • Chapitre 5 : L’entreprise entre organisation patronale et ouvrière
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Les entreprises Africaines au 20ième siècle Les travaux d’Emmanuel Kamdem appuie sur l’étude de l’histoire et du cheminement des entreprises en Afrique (genèse, faits marquants, formes d’évolution, etc.) pour mieux appréhender les fondements historiques du management en Afrique. Il s’inscrit dans une évolution historique de la société toute entière et nous relate les travaux de chercheurs du monde entier, réunis dans le cadre d’un colloque international à Paris, en décembre 1981, qui se sont attelés à retracer l’histoire des entreprises et de l’entrepreneuriat en Afrique. Ces travaux ont été rassemblés dans un ouvrage collectif publié en 1983, en deux tomes, sous le titre Entreprises et entrepreneurs en Afrique. 06/04/2014 PapaAbdoulaye FALL mars 2014 3 Les entreprises Africaines au 20ième siècle Ce recueil de monographies d’entreprises a pu apporter un éclairage historique et spatiotemporel intéressant sur l’étude des entreprises africaines. A l’exception de deux pays (l’Afrique du Sud et l’Egypte) non étudiés, faute de documentation accessible aux auteurs, c’est tout le continent qui est concerné indépendamment des zones géographiques et linguistiques. Il permet une vision d’ensemble de la situation et de l’évolution des entreprises africaines à différentes périodes (précoloniale, coloniale, postcoloniale).
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Les entreprises Africaines au 20ième siècle Les auteurs historiens pour la quasi-totalité, dégagent quatre faits marquants dans l’histoire des entreprises africaines : •Emergence des « entreprises autochtones » pendant les périodes précoloniale et coloniale, •Le développement des « entreprises impériales » pendant la colonisation, •La complexité des rapports entre les pouvoirs publics et les entrepreneurs pendant l’époque coloniale, •Les perspectives de développement des entreprises depuis l’accession de la plupart des pays du continent à la souveraineté internationale.
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » « Les entreprises autochtones » sont conçus par des africains pour la réalisation d’un certain nombre d’activités de commerce ou de fabrication, entre l’époque précoloniale et coloniale. traitement du coton en Somalie (E. A. Alpers), tissage de la soie en Tunisie (M. M’Halla), commerce de la mangrove au Kenya (P.D. Curtin), commerce de la gomme au Sénégal (R. Pasquier), commerce produits de consommation en Guinée (O. Goerg), commerce du bétail au Niger (J.M. Bellot), commerce de produits à Madagascar (F. Esoavelmandroso), etc. 06/04/2014 PapaAbdoulaye FALL mars 2014 6 EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » expériences très instructives qui témoignent de l’existence, dans certaines régions bien précises du continent, d’une tradition authentique et ancienne d’entrepreneur qui a d’ailleurs beaucoup facilité les premiers contacts avec le monde occidental: par exemple le cas des traitants des comptoirs du Sénégal spécialisés dans le commerce de la gomme, R. Pasquier (1983, p. 141) écrit : Les traitants des comptoirs du Sénégal sont pour la plupart de véritables « entrepreneurs » selon la formule de plusieurs observateurs de XXème siècle ? Ils jouent comme intermédiaires entre les négociants européens et les producteurs africains, un rôle essentiel dans l’économie sénégalaise. D’autre part, ils constituent à l’intérieur de la société coloniale depuis la fin XVIIIème siècle l’élément le plusPapaAbdoulaye 06/04/2014 important de la bourgeoisie. FALL mars 2014 7 EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » Des expériences entrepreneuriales, comme celles qui viennent d’être citées, très bien étudiées en leur temps, auraient pu constituer les prémisses d’un management africain authentique et fonctionnel ; et susceptible d’être développé comme un modèle alternatif par rapport au modèle émergent à l’époque en Occident et devenu dominant par la suite, notamment en Afrique. Mais ici, comme un peu partout dans le monde, le mode d’organisation et de production prôné par Taylor et Fayol, entre autres, a fini par devenir la référence incontournable parce que plus fonctionnel, plus rentable à l’époque, quoique généreuse de nombreuses nuisances pour l’individu.
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » Contrairement à certaines affirmations simplificatrices, l’Afrique précoloniale à bel et bien connu des expériences entrepreneuriales certes modestes mais tout à fait significatives (Kamdem, 2000). La question se pose alors de savoir pourquoi de telles expériences n’ont pas fait école et ne sont pas inscrite dans la durée.
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » A priori, Kamdem avance trois raisons principales: « La première est que les africains eux-mêmes n’ont pas véritablement cru à ces expériences comme pouvant être d’une utilité déterminante pour le devenir de leurs sociétés. »
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » « La seconde renvoie aux structures sociales dont on peut penser qu’elles n’ont pas toujours favorisé le développement d’un esprit d’entreprise, ce qui fait croire que les différents cas cités ne sont que des singularités et ne reflètent pas un phénomène social dominant en Afrique. »
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » « La troisième réside tout naturellement dans l’image envahissante d’une certaine modernité, image véhiculée par le modèle occidental et qui a fini par être adoptée en dépit des contraintes subies lors du choc culturel avec l’occident. » Et vous qu' ’en pensez vous?
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » … le véritable débat aujourd’hui réside moins dans l’invention de pratiques de management (comme si cela n’avait jamais existé) que dans la réhabilitation de celles qui ont existé à une certaine époque, et qui se sont avérées performantes aussi bien sur le plan économique que social. … adapter aux exigences d’une société nouvelle, dans un monde de plus en plus compétitif. … . Limitons-nous, à titre d’illustration, à un seul exemple très significatif : la pratique de l’accumulation matérielle et de l’épargne par le biais des tontines.
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » Ces associations de solidarité (traditionnelles à l’origine) ont existé dans différentes régions d’Afrique depuis des temps immémoriaux. Elles auraient donc pu constituer, ne serait-ce que dans ces régions, le creuset d’un système financier authentique et opérationnel. Ce ne fut pas le cas, puisque les politiques économiques suivies pendant très longtemps se sont plutôt inspirées d’un modèle financier prenant appui sur des institutions financières étrangères, aux dépens de ce type d’associations financières pourtant très enracinées et attractives.
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EXPERIENCES « D’ENTREPRISES AUTOCHTONES » La revalorisation actuelle des associations communautaires de ce type, dont l’activité est pourtant complémentaire et non concurrente à celle des banques classiques, montre bien l’existence, dans les traditions nationales africaines, de modèles de conduite et d’action parfaitement compatibles avec l’accumulation matérielle et la réussite en affaires.
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COLONISATION ET DEVELOPEMENT DES « ENTREPRISES IMPERIALES » • entreprises créées en Afrique, à l’époque coloniale, c’est- à-dire approximativement entre le début du 20ème siècle et le début des indépendances politiques en 1960. • filiales ou succursales de sociétés-mères existant déjà en Europe et spécialisées dans le négoce international, l’exploitation des matières premières agricoles ou minières. • … Caractéristiques :transfert systématique des structures et des modes d’organisation des pays occidentaux vers les pays d’implantation, dans un système économique de rente (exploitation et exportation des matières premières). COLONISATION ET DEVELOPEMENT DES « ENTREPRISES IMPERIALES » • L’implantation et le développement de ces entreprises n’ont souvent pas été possibles qu’aux prix d’une forme de violence exercée sur les populations locales, et dont B. Fall (1983, p.343) nous donne une illustration à partir du cas d’une entreprise d’exploitation agricole au Sénégal : – Pour stimuler la productivité, il fallut avoir recours aux mauvais traitements par la chicotte, les griffes, les punitions, ainsi, vaincre toute manifestation d’ « apathie » ou de « paresse » chez les indigènes. D’où de nombreuses désertions. COLONISATION ET DEVELOPEMENT DES « ENTREPRISES IMPERIALES » • Par ailleurs, les conditions de travail du personnel ouvrier étaient particulièrement éprouvantes. – M. Mbodj (1983, p.364) compare le personnel ouvrier d’un complexe agro-industriel français implanté au Sénégal entre 1912 et 1919 à un prolétariat occasionnel et sans racines… sans grande capacité d’organisation ; bien qu’une ration alimentaire surestimée représente la majeure partie d’une rémunération que beaucoup estiment très irrégulière. COLONISATION ET DEVELOPEMENT DES « ENTREPRISES IMPERIALES » Ce mode d’organisation des nouvelles entreprises industrielles étrangères n’a pas toujours été facilement accepté par les populations locales: • Satisfaction des besoins financiers et matériels croissants avec les changements intervenus dans leur mode de vie. • Vision du travail productiviste et rentabiliste qualifiée de travail du blanc, par les africains:un travail considéré comme étranger aux traditions locales et qui, de surcroît, accentue la rupture entre l’individu et sa société. • … Développement de ces entreprises un peu partout, suivant la position géographique ou stratégique des différents pays du continent, ainsi que leur potentiel minier et forestier. POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• Quelle est la fonction et le rôle des entreprises
impériales ? • Au-delà de leurs activités marchandes, commerciales ou exportatrices, ont-elles joué un rôle déterminant pour la promotion économique et sociale des pays d’implantation? • Les avis sont généralement partagés entre ceux qui pensent que ces entreprises ne se sont préoccupées que de leurs intérêts financiers et économiques, et ceux qui leur reconnaissent une contribution essentielles à l’essor des sociétés d’accueil. POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• Il est important de chercher à comprendre davantage la
position des pouvoirs publics coloniaux dans cette situation. • Il faut d’emblée souligner que les rapports entre les pouvoirs publics coloniaux et les milieux d’affaires nationaux se sont largement inscrits dans la logique de protection des intérêts du pays colonisateur, aussi bien vis-à-vis des pays colonisés que des puissances coloniales concurrentes. POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• Le rôle de l’administration coloniale a été déterminant
dans l’élaboration et la mise en place d’une réglementation favorable aux milieux d’affaires coloniaux • Par contre, sa contribution à l’émergence d’une génération d’entrepreneurs nationaux a été limitée, ou quasi nulle comme le relèvent d’ailleurs plusieurs auteurs (C.de Miras, P Manning, B. C. Codo et S. Anignikin). • Elle a davantage favorisé la constitution d’une bourgeoisie administrative préparée pour la relève dans l’administration publique et peu sensibilisée à la nécessité de créer des entreprises pour soutenir le développement économique et social (B. Jewiseiwicki, 1983). POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• En effet, les entreprises impériales ou leurs filiales locales
ont en général bénéficié de nombreux avantages en vue d’accroître leur compétitivité (forte complicité avec l’administration coloniale ou postcoloniale, situation de monopole, main d’œuvre abondante à moindre coût, et peu revendicative). • Cependant, leur préoccupation concernant la création des conditions d’un développement économique véritablement endogène s’est avérée assez marginale ; car tels n’étaient pas leurs objectifs. POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• M. Michel et C. Origet expliquent cela par ce qu’ils
appellent l’absence de stratégie coloniale de développement chez les promoteurs et les dirigeants de ces entreprises. En d’autres termes, ces derniers n’ont toujours pas considéré le développement des sociétés locales comme l’objectif prioritaire de leur stratégie d’entrepreneurs ; celle-ci obéissant davantage au sacro saint principe du plus grand profit partout où cela est possible. POUVOIRS PUBLICS COLONIAUX ET MILIEUX D’AFFAIRES NATIONAUX
• Cela a tout naturellement contribué à renforcer l’échange
inégalitaire et à inscrire les pays africains dans une région de dépendance à l’égard de leurs anciennes puissances coloniales. C’est surtout M. Lakoum (1983, p.13) qui résume bien la nature des rapportes entre l’administration coloniale et les milieux d’affaires nationaux : Il ne s’agit pas à proprement parler d’une collaboration entre secteur public et secteur privé mais d’une forte incrustation réciproque qui conduisit à assimiler gestion et administration et aboutit, après les indépendances, à la constitution d’un secteur mixte. Projet de développement des entreprises après les indépendances • Le versant public • Le versant privé Le versant public
• L’accession à la souveraineté internationale de la plupart
des pays africains n’a pas modifié la nature des rapports entre les pouvoirs publics et les milieux d’affaires. • Les nouveaux dirigeants politiques nationaux sont, pour la plupart , parrainés par les anciennes collonies ,créant une relation de dépendance dont les effets sont perceptibles aux plans politique, économique et social. • Les milieux d’affaires, connaissent des mutations dont on peut retenir quelques faits marquants concernant la situation des entreprises: Le versant public
• La poursuite des activités de négoce réalisées par des
firmes commerciales internationales permet l’approvisionnement des pays concernés en produits de consommation et l’exportation à l’étranger des produits de base. • Parallèlement, se créent de nouvelles unités industrielles et agro-industrielles (publiques ou parapubliques) de production et de transformation dans quelques secteurs stratégiques, principalement l’exploitation des sources d’énergie et des matières agricoles et minières. Le versant public
• Comme les firmes commerciales, ces dernières s’insèrent
dans un tissu économique essentiellement extraverti et leurs activités sont limitées par certains paramètres essentiels de l’environnement local: on a une lente et difficile émergence des premières entreprises nationales aussi bien publiques que privées. • Du fait de la faiblesse des capitaux privés nationaux, l’Etat devient le principal promoteur économique et les entreprises publiques ou parapubliques sont appelées à jouer un rôle catalyseur dans la vie économique. Le versant public
• Elles sont même considérées à tort ou à raison, comme
les piliers de la politique d’industrialisation des Etats nouvellement indépendants. • Les limites d’une telle option apparaissent quelques années plus tard, et conduisent maintenant à poser le problème du rôle de la puissance économique dans l’élaboration d’un cadre institutionnel susceptible de favoriser le développement des affaires. Le versant public
• On a longtemps épilogué sur le faible développement des
entreprises compétitives et performantes en Afrique. • L’explication de ce phénomène par l’absence de stratégie coloniale de développement, comme on l’a vu plus haut, est certes vraie. Mais insuffisante surtout si l’on se réfère à tout ce qui s’est passé depuis l’accession des différents Etats coloniaux à la souveraineté internationale. • Ce changement politique, davantage formel dans la plupart des cas, s’est accompagné de l’émergence d’une bourgeoisie politico-administrative beaucoup plus rentière qu’entreprenante, contrôlant les principaux leviers de commande de l’Etat postcolonial nouvellement mis en place. Le versant public • Pour Kamdem, l’indépendance politique a eu peu d’incidences sur la situation et n’a pas créé une nouvelle ère économique, surtout si l’on tient compte du rôle (pas toujours explicité) des pouvoirs publics coloniaux lors du transfert des instruments de souveraineté aux dirigeants . • Les entreprises regroupées dans le giron de l’Etat sont soit d’anciennes entreprises impériales cédées à la nouvelle administration nationale, soit des entreprises nouvellement créées, mais effectivement (et pas juridiquement) dépendantes de firmes industrielles ou commerciales étrangères davantage préoccupées par la recherche de nouveaux marchés porteurs, soit des entreprises créées de toutes pièces par les pouvoirs publics et dirigées par ses représentants. Le versant public • Dans un cas comme dans l’autre, ces projets d’entreprise ont nécessité d’énormes investissements financiers, matériels et humains, se sont développés avec plus ou moins de réussite, avec des retombées parfois discutables du point de vue du développement intégral et durable de la société. Le versant public • On en arrive donc à la question centrale de savoir comment l’entreprise, de manière générale, peut contribuer au progrès économique et social de la société, en tant qu’acteur institutionnel du changement et du développement durable. • C’est en partie cette dernière question qui explique qu’après plusieurs décennies d’activité, la privatisation des entreprises du secteur public (à la demande pressante des bailleurs de fonds internationaux) soit d’actualité. Le versant privé • Parallèlement à l’action des pouvoirs publics, un autre pôle d’activités devient émergent du côté des promoteurs privés. • Au départ, ils sont pour la plupart des artisans, petits commerçants, clients ou salariés de maisons de commerce ou des industries naissantes ; ou encore fonctionnaires de l’administration publique. • Leur cheminement est étudié par plusieurs auteurs. Ces derniers insistent souvent sur le processus de chevauchement (straddling en anglais) dans la description des itinéraires des entrepreneurs africains. Le versant privé • Pour ces différents auteurs, ce processus est essentiel pour bien comprendre les rapports entre l’administration publique et le reste de la société, principalement le monde des affaires. • Pour beaucoup de personnes en Afrique, le chevauchement (qui peut être défini comme l’utilisation de plusieurs positions d’influence dans la société, pour construire une trajectoire d’entrepreneur) est une des principales voies d’accès au monde des affaires, du fait des positions privilégiées que ces personnes occupent dans le système traditionnel ou politico-administratif. Le versant privé • Par ailleurs, l’analyse du cheminement d’un grand nombre d’entrepreneurs africains de la première génération (celle dont les membres sont entrés en affaires avant ou juste les indépendances) montre que très peu, parmi eux, ont suivi ne trajectoire uniforme. – La tendance dominante a souvent consisté à exercer plusieurs activités (complémentaires ou concurrentes) en parallèle, utilisant les ressources provenant des unes pur soutenir les autres, l’employé du secteur privé, qui utilise sa position de salarié pour développer des affaires personnelles dont la gestion est souvent confiée à des parents ou à des amis. Le versant privé • A la faveur de la crise économique et sur recommandation ou injonction des bailleurs de fonds internationaux, les gouvernements africains ont engagé des programmes de privatisation entraînant la révision de leur présence dans le monde des affaires. • … se servant de la métaphore de la sorcellerie des blancs (c’est-à-dire l’illusion qui consiste à croire que la privatisation exigée de l’extérieur est la solution miracle, que préconisent certains, pour rendre les entreprises africaines plus performantes) vise à substituer à l’ancien état entrepreneur un nouvel état régulateur de l’activité économique. Le versant privé • Notamment par l’élaboration, la mise en place et le suivi d’un cadre institutionnel susceptible de favoriser le développement des affaires. Pour les partisans de cette nouvelle orientation économique, l’expérience de l’état au Japon et dans la plupart des nouveaux pays industriels d’Asie du Sud (a savoir un état définissant et assurant la mise en œuvre de la politique économique, à travers des structures institutionnelles facilitatrices au profit de l’entreprise privée) est très souvent citée comme référence. Le versant privé • On peut enfin s’interroger sur le rôle exact des entrepreneurs nationaux dans les programmes de privatisation …. • Quelles possibilités leur sont réellement offertes dans ce processus que beaucoup n’hésitent pas à considérer comme un jeu de dupes ? • La question concerne surtout ceux des entrepreneurs nationaux ayant déjà réussi une accumulation avérée d’expertise professionnelle pour prétendre à l’acquisition partielle ou totale des entreprises à privatiser. Le versant privé • En effet, certains analystes n’hésitent pas à voir, dans le processus de privatisation, plus un processus de néo- privatisation que de simple privatisation. • C’est pour exprimer combien plusieurs entreprises publiques et parapubliques étaient déjà pratiquement dans le giron de différents réseaux privés dominants, notamment familiaux, ethniques et politiques. J.M. Servet (1995, p.23) par exemple souligne le cas des institutions financières publiques africaines qui paraissent, aux yeux des populations, trop liées à l’état, alors que celui-ci n’est généralement pas vécu comme intérêt général au dessus des intérêts particuliers, mais plus généralement comme un instrument lié à une personne ou aux intérêts d’un groupe de personne. Le versant privé • Dans cette optique, on peut considérer le processus actuel de privatisation comme une tentative pour remplacer ces groupes privés influents, qui contrôlent les entreprises publiques, par des partenaires privés connus et identifiables dont on attend une meilleure efficacité productive dans la gestion Le versant privé • … des réserves peuvent être faites sur la transparence des opérations dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles relèvent parfois d’un flou organisé (programmation des échéances, clarification des modalités pratiques, définition des conditions de cession…). • Cette situation est susceptible de renforcer l’extrême réserve, voire l’hostilité manifeste exprimée de part et d’autre, et pour des raisons diverses, face au processus actuel de privatisation économique. Le versant privé • De part et d’autre, la privatisation des entreprises du secteur public et parapublic est perçue comme un bradage du patrimoine national, ou encore comme une perte des attributs de la souveraineté nationale. • Ces positions amènent une fois encore à poser le problème du rôle de l’Etat dans un contexte de dérégulation économique, comme c’est bien le cas actuellement en Afrique et dans le monde. Le versant privé • L’étude du processus historique de développement des entreprises en Afrique a une portée considérable du point de vue de la compréhension des comportements et des motivations des entrepreneurs d’aujourd’hui. • Elle permet par ailleurs de se faire une idée des types de difficultés auxquels ils sont confrontés dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de leurs projets d’entreprise, ainsi que dans la recherche de solution appropriées. Le versant privé • Nous retenons principalement cet aperçu historique que les économies de la quasi-totalité des pays africains se développent actuellement entre deux pôles dominants. Un pôle centralisateur, autour de l’Etat et un pôle libéral autour des promoteurs privés nationaux et internationaux. • On observe bien une tendance dominante actuellement, celle consistant à passer du premier au second. La même observation est valable au sujet des rapports politiques entre l’Etat, la société civile et les citoyens. Le versant privé • L’entreprise africaine doit être regardée non seulement à travers la lucarne socio-historique, mais aussi et surtout à travers la lucarne socio-anthropologique qui est extrêmement importante pour permettre un bon décryptage de la multi nationalité qui est au cœur du fonctionnement des organisations africaines. • Le système des tontines, ne serait-ce que dans la sous région, pourrait-il constituer le creuset d’un système financier authentique et opérationnel? • Le cours de l’histoire de nos entreprises pouvait-il changer? Quelles sont les contraintes et les perspectives pour ce choix à nos jours?
Facteurs de transition: de la micro-entreprise� l'entreprise capitaliste moderneen R�publique d�mocratique du Congo: de la micro-entreprise� l'entreprise capitaliste moderneen R�publique d�mocratique du Congo