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TECHNIQUES D’EXPRESSION FRANÇAISE

Objectifs
Les objectifs de la technique d’expression française sont de :
 fournir à l’étudiant des connaissances théoriques et méthodologiques sur les
instruments de communication utilisés dans les relations de travail (rapport,
mémoire, note de service, circulaire, compte rendu, procès-verbal…),
 présenter quelques exercices de rédaction d’un texte organisé (la dissertation, la
contraction de texte, le commentaire composé, le commentaire de texte…),
 permettre à l’étudiant d’apprendre à apprendre (transmettre ses connaissances
efficacement en lui fournissant les outils méthodologiques spécifiques dans
l’analyse et la conduite de sa propre pensée).

L’atteinte de ces objectifs aura pour implication la possession de savoirs pour soi, mais
aussi la possibilité de communiquer ces savoirs à autrui (condisciples, collègues de
service, partenaires en affaires juridiques, économiques, universitaires…).
Il est évident que seul le travail permanent et régulier vous permettra de développer vos
aptitudes (compétences, potentialités) aussi bien au niveau de votre pensée personnelle
(organisation, précision, introduction de la nuance dans le raisonnement), que de votre
expression (sélection des termes exacts dans la communication que de votre culture
générale (ouverture sur d’autres informations à travers les lectures trans ou
interdisciplinaires…).

Programme
Le programme est structuré en trois (03) grandes rubriques, à savoir le
perfectionnement de la langue (le participe passé et ses spécificités d’emploi, les verbes
pronominaux), la rédaction de divers écrits techniques (la contraction de texte – le
résumé / l’analyse, la question de vocabulaire, la mini-discussion – la conduite de
l’argumentation, la dissertation d’ordre général) et des exercices d’application.

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Dr Moussa Mamadou DIALLO
Le perfectionnement de la langue (le participe passé et ses
spécificités d’emploi, les verbes pronominaux)
Cette partie se décompose en deux sous-chapitres : le participe passé et ses spécificités
d’emploi, les verbes pronominaux.

I. Le participe passé
Le participe est un temps composé qui est formé de l’auxiliaire être ou avoir au
participe présent1 et du participe du verbe analysé, employé, étudié. Le participe tire son
nom du fait qu’il « participe », « se propage sur » le verbe et l’adjectif. C’est un mode
impersonnel qui comporte trois (03) temps :
 deux (02) temps simples :
o le participe présent : marchant, bénissant, prenant…
o le participe passé (employé seul) : marché, béni / béni(e), pris / pris(e)…
 le participe passé composé (employé avec un auxiliaire) : ayant marché, ayant béni
/ étant béni, ayant pris / étant pris…

Le participe présent montre l’action qui est en train de s’accomplir à une époque ou à
une période qui est celle de l’action exprimée par le verbe (principal).
Cette action peut être passée, présente ou future.
Exemples :
Me promenant, j’ai rencontré Chantal
Le biologiste mourant m’a remis ses formules (le qualificatif peut avoir la même forme
que le participe présent : la biologiste mourante – une épithète, fonction épithétique - a été
admise en soins intensifs…)

Me promenant, je l’ai rencontré(e)

Passé composé

Me promenant, je le / la rencontre

Présent
0

Me promenant, je le / la rencontrerai

Futur
1
Premier groupe « er » : « ant » ; deuxième groupe ir : « issant » et; troisième groupe « re » « oir » « ir » –
partir, aller - : « ant ». Il est différent du gérondif : en mangeant, en finissant, en partant… Un autre critère
distinctif permet de dire que les verbes du 1er groupe ont la 1e personne du singulier en « -e » (je mange,
j’aime…). Avec les verbes du 2e groupe, la 1e pers. du sing. du prés. en « -is », de l’imp. en « -issais » et le
participe prés. en « -issant ». Quant aux verbes du 3e groupe, ils comptent d’importantes exceptions et
irrégularités : défendre, défends, défendais, défendant ; acquérir, acquiers, acquérais, acquérant ; apercevoir,
aperçois, apercevais, apercevant.
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Ce n’est pas toujours le verbe principal (de la proposition principale) qui sert de
repère temporel. Parfois, le contexte place la pensée à une époque plus ou moins éloignée
de celle du verbe principal. Le participe présent est invariable en genre et en nombre.
Exemples :
Quittant la Chine, elle arriva à Abidjan le 21.
Imagines-tu l’un de nos enfants publiant cela plus tard

1.1. L’accord du participe passé

1.1.1. Le participe passé employé sans auxiliaire


Il s’accorde comme un simple adjectif (avec le nom auquel il se rapporte).
Exemples :
Une fleur jaunie / flétrie
Des bijoux cachés

1.1.2. Le participe passé des verbes employés avec l’auxiliaire « être »


Le participe passé des verbes conjugués avec « être » s’accorde en genre et en
nombre avec le sujet du verbe.
Exemples :
Les fleurs sont jaunies (mais ont jauni)
Les bijoux ont été cachés
Plusieurs pages ont été lues

Si le sujet « nous » ou « vous » ne désigne qu’une seule et même personne, cas de


l’expression de la modestie / courtoisie / de la volonté ou charge d’un souverain (Reine,
Chef, Président…), le singulier est de rigueur.
Exemples :
Nous sommes persuadé (en parlant de soi) de la perfection de ce nouveau micro assemblé
de nos propres mains
Vous êtes, Monsieur le Président, estimé de tous et de toutes
Nous, préfet / Gouverneur / Directeur de …, assuré de l’appui du Vice-Doyen, ferons le
nécessaire pour aider à la réhabilitation de la climatisation de l’amphithéâtre STRM /
BIOS

1.1.3. Le participe passé des verbes employés avec l’auxiliaire « avoir »


Le participe passé des verbes conjugués avec « avoir » s’accorde en genre et en
nombre avec le complément d’objet direct lorsque celui-ci précède le participe.
Exemples :
Les jouets que nous avons achetés (nous avons acheté quoi ? que mis pour jouets))
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COD Ppas
Quelles pages avez-vous lues ?
COD Ppas

Les lettres que je vous ai écrites, les avez-vous reçues ?


COD Ppas COD Ppas

Mais le participe passé reste invariable si le verbe n’a pas de complément d’objet
direct.
Exemples :
Ils ont chanté (pas de COD)

Ils ont chanté hier soir (‘’)


C. Circ. de tps

Ils ont chanté sans conviction (‘’)


C. Circ. de manière

Nous avons acheté des jouets (le COD est placé après le participe passé).
COD

La recherche du COD2 est indispensable pour déterminer l’accord du participe


passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir ».
N’oubliez pas que le COD qui précède le participe passé est le plus souvent me, te,
se, le, la, l’, les, nous, vous ou le pronom relatif que. Il faut donc se reporter à
l’antécédent3 pour déterminer le genre et le nombre de celui-ci.
Exemples :
Les épreuves (les clichés) que m’a fournies le photographe
Les ravages qu’ont faits les inondations dans ce quartier
On vous a longtemps cherchées, mesdemoiselles

Ainsi, le participe passé conjugué avec l’auxiliaire « avoir » s’accorde avec le


complément d’objet direct quand, sous la dictée / à l’écrit, on connaît ce complément au
moment où l’on écrit le participe passé.
Le participe passé peut s’employer seul ou avec l’auxiliaire « avoir » ou « être ».
Exemples :
Troublé, il ne pouvait plus tenir en place
Ayant troublé la quiétude des lieux, nous sommes sorties de la salle toutes confuses

2
La transitivité
Les verbes transitifs (verbe à deux arguments externe et interne : un sujet et un objet) directs (COD), les verbes
trans. Ind. (COI), les verbes à double construction (COD + COI). Les verbes transitifs peuvent être souvent
employés sans complément d’objet, c’est-à-dire intransitivement. L’inverse est beaucoup plus rare. Les verbes
intransitifs qui n’admettent pas de complément d’objet en principe.
3
C’est un mot ou une occurrence figurant dans le contexte soit avant (une anaphore), soit après (une cataphore)
le pronom ou l’adverbe et que ce dernier (pronom, adverbe) représente.
Exemple :
Une femme met au monde un bébé qui lui semble le plus beau : « qui » antécédent de « femme », « lui »
antécédent de « bébé ».
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Bénie la première, Paule rejoint sa place dans l’église (mais « une eau bénite »)
Ayant béni le repas, je commence à manger

Dans sa forme complète, le participe passé suit les règles d’accord en genre et en
nombre des verbes conjugués avec les auxiliaires « être » et « avoir », les auxiliaires
restent invariables.
Exemples :
Les enfants ayant mouillé leurs chaussures seront punis
Douze passagères étant descendues du train en marche, le chef de gare a porté plainte
contre elles
Toutefois, lorsqu’une expression est formée de « avoir » et de « été », c’est du verbe être
qu’il s’agit. Dans ce cas, le participe passé s’accorde avec le sujet.
Exemples :
La voiture a été lavée
Mais le participe passé employé avec avoir ne s’accorde jamais avec le sujet.
Exemple :
Elle avait lavé la voiture

II. Les verbes pronominaux


Les verbes pronominaux sont des verbes qui s’emploient avec deux (02) pronoms
de la même personne dont un pronom (le deuxième) réfléchi, ou, un nom-sujet et un
pronom adjoint représentant le même être ou la même chose.
Les verbes pronominaux ont quatre (04) sens qui découlent des variations de sens
du deuxième (02) pronom.

2.1. Le sens des verbes pronominaux

2.1.1. Les verbes pronominaux de sens réfléchi


Le sujet exerce l’action sur lui-même (complément d’objet) ou fait une action qui
le concerne lui-même (complément d’attribution).
Exemples :
Je me vois

dans

la glace

Je coupe le doigt

me
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2.1.2. Les verbes pronominaux de sens réciproque
Plusieurs êtres font l’action ; l’action est réciproque : le pronom réfléchi signifie
« les uns les autres » ou « les uns aux autres ».
Exemples :
Nous nous voyons

souvent

Nous écrivons des lettres

Nous

2.1.3. Les verbes pronominaux de sens passif


Si le sujet n’est pas susceptible de faire l’action, mais la subit seulement, le verbe
pronominal se confond pour le sens avec un verbe passif (voix active : le sujet fait
l’action, le chat poursuit la souris ; voix passive : le sujet subit l’action, la souris est
poursuivie par le chat ; voix pronominale : le sujet fait l’action et la subit à la fois, le chat
se nettoie).
Ces définitions sont données pour opposer les différents sens d’un même verbe.
Tout verbe actif ou pronominal n’a pas toujours le sens ci-dessus défini.
Exemple :
Ce gâteau se coupe
facilement

2.1.4. Les verbes pronominaux de sens lexicalisé ou indistinct


Il s’agit des verbes pronominaux dont le sens doit figurer au lexique4 parce qu’ils
existent seulement par l’association du pronom et du verbe, éléments indistincts d’un
même mot.
Parfois, le verbe n’existe qu’à la forme pronominale (verbes essentiellement
pronominaux) : s’abstenir, s’évanouir, s’écrouler, se souvenir…
Exemple :
La tour s’écroule

Souvent, le verbe est susceptible de se rencontrer sans pronom, et c’est alors la


réflexion qui indique que le pronom ne doit pas être analysé : s’apercevoir de
(apercevoir), s’endormir (endormir), se battre (battre, au sens de « combattre » et non
battre des œufs pour faire des omelettes).

4
C’est-à-dire dans l’ensemble des mots de la langue en question, la langue dont il s’agit. Ceci est différent du
vocabulaire qui l’ensemble des mots employés par un locuteur / une personne qui parle une langue ou en usage
dans un milieu socioprofessionnel donné – le vocabulaire (des termes) juridique, des chimistes (mole, quantité de
matières, nanomètre, accélérateur de particules…).
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Exemple :
Nos troupes se sont battues
vaillamment

Ailleurs, le verbe est à mi-chemin entre le sens lexicalisé et le sens réfléchi.


Exemples :
Le lion se promène dans sa cage
Ne t’affole pas !

En pareil cas, la distinction est sans importance.

2.2. L’accord des verbes pronominaux


Les verbes pronominaux se conjuguent tous avec l’auxiliaire « être » : donc ils
accordent en principe leur participe en genre et en nombre avec le sujet (la tour s’est
écroulée : il y a accord parce que la nature de la tour change de « dresser » à
« s’écrouler », les choristes se sont tus parce que la nature change de « chanter » à
« taire… »). Mais, à l’exception, quand le pronom réfléchi à la fonction de
complément d’attribution (me = à moi, te = à toi…), l’accord se fait comme si
l’auxiliaire était « avoir ».
Exemples :
Elles se sont serrées pour faire une place (se = compl d’objet)
Elles se sont serré la main (se = compl. d’attribution)
Nous nous sommes écrit (nous = compl. d’attribution)
Les lettres que nous nous sommes écrites (nous = compl d’attribution ; compl d’objet
« les lettres » placé avant le verbe = « que » avant le verbe).

Dans les verbes « se succéder, se suivre (à soi-même, à eux-mêmes ; soi-même,


eux-mêmes), se plaire, se rire (de), se rappeler » : le pronom réfléchi n’est certes pas
analysable, mais on considère qu’il est complément d’attribution.
Exemples :
Elle s’est ri de moi
Ils se sont plu à nous mystifier
Elles se sont rappelé ces noms (mais « les noms qu’elles se sont rappelés » = Cf.
« l’accord des verbes pronominaux »).
Plusieurs chefs se sont succédé ( = ont succédé à eux-mêmes, la nature n’a pas varié)
Plusieurs chefs se sont suivi (ont suivi eux-mêmes, la nature n’a pas varié).

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