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Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde

2019

Association agréée au titre de la protection de la nature


Edito

Alors que la sphère médiatique, emmenée -parfois « emballée »- par les réseaux sociaux, se
montre parfois réticente à notre activité, notre tableau de bord annuel, dans son formalisme et sa
rigueur, apporte à point nommé le signal de l’objectivité et du sérieux qui préside à nos missions :
promouvoir et défendre la chasse, mettre en valeur le patrimoine cynégétique girondin, et participer
activement à la gestion de la faune sauvage et ses habitats.

Désormais incontournable, cet ouvrage, qui compile « le beau et le technique », est un témoignage
de l’engagement que nous mettons à respecter, avec enthousiasme et professionnalisme, toutes
les missions confiées.

Il marque avec force les liens étroits que nous maintenons avec nos adhérents, nos partenaires
institutionnels et financiers qui nous font l’honneur de leur confiance renouvelée.

Contrairement aux propos tenus par certains, la chasse n’échappe en rien à tous les principes qui
fondent la vie collective. Bien au contraire, elle en est le ciment, le lien privilégié et un atout pour le
maintien et le développement de la biodiversité.
Chaque page de ce tableau de bord annuel en est un témoignage.

Des chiffres clés, des objectifs, des actions menées, des engagements pris, une chaîne ininterrompue
de bénévoles et de professionnels oeuvrent par amour de la nature dans le respect des traditions qui
fondent notre beau département, notre grande région.

Nous sommes dans le domaine du concret. Si l’opinion vacille parfois sur notre image, les éléments
objectifs et scientifiques apportés par cet opus sont de nature à résoudre une équation simple : sans
l’apport de la chasse dans les domaines économiques et sociaux de nos territoires, sans la présence
permanente et bénévole de ses pratiquants, les pivots d’entretien des territoires, de gestion des
habitats naturels, de gestion de la faune, la vie rurale serait orpheline.

Vous trouverez donc dans ces pages le portait dressé d’une chasse démocratique, populaire,
engagée dans les changements de société et dans le développement durable des espèces, des
habitats et des espaces.

Cette compilation de données ne serait rendue possible sans l’engagement des femmes et des
hommes qui composent les ACCA et les Sociétés de chasse, nos partenaires institutionnels et
financiers, les milliers de chasseresses et chasseurs que comptent encore le plus grand département
cynégétique de France.

Merci donc à celles et ceux qui donnent cette dimension à notre chasse girondine !

Ne cédons pas au chant des sirènes du jacobinisme et gardons cette belle identité, ces résultats
positifs dans de nombreux domaines, dont le recrutement, et portons fièrement ce document
annuel comme un gage d’engagement pour la Nature et la vie rurale !

Henri SABAROT
Président de la Fédération Départementale
des Chasseurs de la Gironde

ÉDITO P.1
ENGAGEMENTS ET MISSIONS

« La Fédération départementale des chasseurs a pour mission de participer à la mise


en valeur du patrimoine cynégétique départemental, à la protection et à la gestion de la
faune sauvage ainsi que de ses habitats.
Elle assure la promotion et la défense de la chasse ainsi que des intérêts de ses adhérents
à travers ces différentes missions :
elle apporte son concours à la prévention du braconnage.
elle organise la formation des candidats aux épreuves théoriques
et pratiques de l’examen pour la délivrance du permis de chasser.
elle apporte son concours à l’organisation matérielle de l’examen du permis de
chasser.
elle organise également des formations ouvertes aux personnes titulaires
du permis de chasser pour approfondir leurs connaissances de la faune sauvage,
de la réglementation de la chasse et des armes.
elle conduit des actions d’information, d’éducation et d’appui technique
à l’intention des gestionnaires des territoires et des chasseurs.
elle assure la gestion des associations communales et intercommunales
de chasse agréées.
elle peut apporter son concours à la validation du permis de chasser.
elle conduit des actions de prévention des dégâts de gibier
et assure l’indemnisation des dégâts de grand gibier dans les conditions prévues
par les articles L. 426-1 et L. 426-5 du code de l’environnement.
elle élabore, en association avec les propriétaires, les gestionnaires et les usagers
des territoires concernés, un Schéma Départemental de Gestion Cynégétique,
conformément aux dispositions de l’article L. 421-7 du code de l’environnement … »

P.2 LES ENGAGEMENTS ET MISSIONS DE LA FÉDÉRATION


ORGANIGRAMME
DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

ORGANIGRAMME CA
HENRI SABAROT
Président

JACKY JONCHÈRE VICTOR ALCARAZ MICHEL MASSIAS JACQUES ROUX


1er Vice Président Vice Président Secrétaire général Trésorier

CLAUDIE DIDIER FRÉDÉRIC JEAN-FRANCIS THIBAULT


DUCOURNEAU DUR MASSIE SEGUY VARENNE

MICHEL JÉRÔME GUY RAYMOND ALAIN


BERTIN MARTIN PINEAU † SILVESTRINI VIDEAU

> Commission Milieux agricoles - Petits gibiers - Nuisibles - Sanitaire - SAGIR


Rapporteur : Jacky JONCHÈRE
Membres : M. BERTIN – J. ROUX – R. SILVESTRINI – A. VIDEAU

> Commission Grand gibier - Sécurité - Plan de chasse - Gestion des dégâts - Prévention
Rapporteur : Victor ALCARAZ
Membres : C. DUCOURNEAU – M. BERTIN – J. ROUX – R. SILVESTRINI – T. VARENNE

> Commission Communication - Formations - Permis de chasser - Recrutement - Promotion de la chasse


Rapporteur : Thibault VARENNE
Membres : C. DUCOURNEAU – D. DUR – J. JONCHÈRE – J. MARTIN – J-F. SEGUY – A. VIDEAU

> Commission Finances - Médailles - Assemblée Générale - Domaine - Informatique


Rapporteur : Michel MASSIAS

Membres : V. ALCARAZ – J. MARTIN – G. PINEAU – J. ROUX – A. VIDEAU

> Commission Zones Humides - Propriétés en ZH - Domaine de Pachan - Aménagements en ZH


Rapporteur : Alain VIDEAU
Membres : V. ALCARAZ – D. DUR – J. JONCHÈRE – M. MASSIAS – G. PINEAU †– J. ROUX – J-F. SEGUY

> Commission Migrateurs


Rapporteur : Jean-Francis SEGUY
Membres : M. BERTIN – J. JONCHÈRE – M. MASSIAS – F. MASSIE – G. PINEAU†– J. ROUX – R. SILVESTRINI – T. VARENNE – A. VIDEAU

> Commission Périurbain


Rapporteur : Jérôme MARTIN
Membres : C. DUCOURNEAU – V.ALCARAZ – M. MASSIAS – F. MASSIE – G. PINEAU † – J. ROUX

ORGANIGRAMME DU CONSEIL D’ADMINISTRATION P.3


ORGANIGRAMME PERSONNEL
ORGANIGRAMME PERSONNEL

HENRI SABAROT
Président

GUILLAUME DESENFANT OLIVIER LAFEUILLADE EMMANUEL ROBIN NICOLAS SAVARY JÉRÔME WERNO
Directeur de la Directeur administratif Directeur des actions Directeur juridique Directeur
communication et financier territoriales et dégâts technique

KARINE BERTAUD CAROLINE PÉRÉ


Gibier d’eau - AG - Dégâts Oiseaux d’eau - Cartographie - Tableau de bord

CÉDRIC CUGNY
CAROLINE CHAUMETTE Colombidés - Formations
Accueil - Guichet Unique
Service administratif

NICOLAS DIOT
Bécassines - Zones humides - SAGIR
DOMINIQUE FRAISSE
Permis de chasser FRANCK EHANNO
Petit gibier - Nuisibles - Subventions

CHRISTINE RIGO JULIEN HAAS


Migrateurs terrestres - Secrétariat du Président Formations - Animations
Service Technique

VALENTIN HERMOUET
SANDRINE VIVANCOS Milieux agricoles et innovations
Plan de chasse - Formations - Subventions
THIBAULT LECLERCQ
Bécasse - Turdidés - Cerf

THIERRY MALLIÉ
Chevreuil - Sanglier - Caille

GIL BOULET
Expert dégâts

STEEVE LAPLANCHE
Expert dégâts

LAURENT FURLAN
Service d’entretien Formateur Permis de chasser
des locaux et du
Domaine de Pachan
ARNAUD MATÉOS
Formateur Permis de chasser

FLORENCE MIGUEL FRÉDÉRIC PETIT ERIC TABUSTEAU


Formateur Permis de chasser

P.4 ORGANIGRAMME PERSONNEL


BILAN FINANCIER Rapport
Mesdames, Messieurs,

BILAN FINANCIER
Opinion
Bilan au 30 juin 2018 En exécution de la mission qui nous a été confiée par votre Assemblée Générale, nous avons effectué
l’audit des comptes annuels de la Fédération Départementale de la Chasse de la Gironde, relatifs à
l’exercice clos le 30/06/2018, tels qu’ils sont joints au présent rapport.
ACTIF € Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français,
réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi
ACTIF IMMOBILISÉ 2 843 654 que la situation financière et du patrimoine de la Fédération Départementale de la Chasse de la
Gironde à la fin de cet exercice.
CRÉANCES EN COURS 5 504 020 Fondement de l’opinion
Référentiel d’audit
TOTAL ACTIF 8 347 674 Nous avons effectué notre audit selon les normes d’exercice professionnel applicables en France. Nous
estimons que les éléments que nous avons collectés sont suffisants et appropriés pour fonder notre
PASSIF opinion.
Les responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont indiquées dans la partie
FONDS ASSOCIATIFS ET RÉSERVES 7 264 529 « Responsabilités du commissaire aux comptes relatives à l’audit des comptes annuels » du présent rapport.
Indépendance
RÉSULTAT DE L'EXERCICE + 9 972 Nous avons réalisé notre mission d’audit dans le respect des règles d’indépendance qui nous sont
applicables, sur la période du 01/07/2017 à la date d’émission de notre rapport, et notamment nous
PROVISION POUR RISQUES ET CHARGES 53 565 n’avons pas fourni de services interdits par le code de déontologie de la profession de commissaire aux
DETTES 1 019 608 comptes.
Justification des appréciations
TOTAL PASSIF 8 347 674 En application des dispositions des articles L.823-9 et R.823-7 du code du commerce relatives à la
justification de nos appréciations, nous portons à votre connaissance les appréciations suivantes qui, selon
notre jugement professionnel, ont été les plus importantes pour l’audit des comptes annuels de l’exercice.
Compte de résultat au 30 juin 2018 Les paragraphes pages 20/21/22 de l’annexe exposent les règles et méthodes comptables relatives à la
comptabilisation des immobilisations et des subventions versées par le Conseil Régional d’Aquitaine.
Nos travaux ont portés sur la vérification du calcul des amortissements défini dans l’annexe mais également
sur le rapprochement des investissements avec les subventions d’investissements reçues et les emprunts
€ souscrits pour les financer.
Les appréciations ainsi portées s’inscrivent dans le contexte de l’audit des comptes annuels pris dans leur
VENTE DE MARCHANDISES 3 990 ensemble et de la formation de notre opinion exprimée ci-avant. Nous n’exprimons pas d’opinion sur des
éléments de ces comptes annuels pris isolément.
Nous nous sommes assurés de la correcte application de méthodes exposées en annexe.
PRODUCTION VENDUE SERVICES 889 669
Vérification du rapport de gestion et des autres documents adressés aux associés
Nous avons également procédé, conformément aux normes d’exercice professionnel applicables en
TOTAL 893 659 France, aux vérifications spécifiques prévues par la loi.
Nous n’avons pas d’observation à formuler sur la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des
SUBVENTION D'EXPLOITATION REÇUES 469 298 informations données dans le rapport de gestion du Président et dans les autres documents adressés aux
associés sur la situation financière et les comptes annuels.
AUTRES PRODUITS 2 830 209 Concernant les informations fournies en applications des dispositions de l’article L.225-102-1 du code
de commerce sur les rémunérations et avantages versés aux mandataires sociaux ainsi que sur les
REPRISE PROV TOITURE + engagements consentis en leur faveur, nous avons vérifié leur concordance avec les comptes ou avec les
174 509 données ayant servi à l’établissement de ces comptes et, le cas échéant, avec les éléments recueillis par
REMB SINSITRE TEMPÊTE
votre société auprès des sociétés contrôlant votre société ou contrôlées par elle. Sur la base de ces travaux,
TOTAL PRODUITS D'EXPLOITATION 4 367 275 nous attestons l’exactitude et la sincérité de ces informations.
Responsabilités de la direction et des personnes constituant le gouvernement d’entreprise
ACHATS DE MARCHANDISES 95 663 relatives aux comptes annuels
Il appartient à la direction d’établir des comptes annuels présentant une image fidèle conformément aux
(Variations de stocks incluses)
règles et principes comptables français ainsi que de mettre en place le contrôle interne qu’elle estime
nécessaire à l’établissement de comptes annuels ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles-
AUTRES ACHATS ET CHARGES EXTERNES 1 584 911 ci proviennent de fraudes ou résultent d’erreurs.
Lors de l’établissement des comptes annuels, il incombe à la direction d’évaluer la capacité de la société
IMPÔTS ET TAXES 146 723 à poursuivre son exploitation, de présenter dans ces comptes, le cas échant, les informations nécessaires
relatives à la continuité d’exploitation et d’appliquer la convention comptable de continuité d’exploitation,
PERSONNEL 1 604 646 sauf s’il est prévu de liquider la société ou de cesser son activité.
Les comptes annuels ont été arrêtés par le Président du Conseil d’Administration,
DOTATION AUX AMORTISSEMENTS Monsieur Henri Sabarot.
281 069
ET PROVISIONS Responsabilités du commissaire aux comptes relatives à l’audit des comptes annuels
Il nous appartient d’établir un rapport sur les comptes annuels. Notre objectif est d’obtenir l’assurance
SUBVENTIONS ACCORDÉES 801 513 raisonnable que les comptes annuels pris dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies
significatives.
AUTRES CHARGES 11 629 L’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, sans toutefois garantir qu’un audit
réalisé conformément aux normes d’exercice professionnel permet de systématiquement détecter toute
anomalie significative.
TOTAL CHARGES D'EXPLOITATION 4 526 154
Les anomalies peuvent provenir de fraudes ou résulter d’erreurs et sont considérées comme significatives
lorsque l’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles puissent, prises individuellement ou en cumulé,
RÉSULTAT D'EXPLOITATION -158 480 influencer les décisions économiques que les utilisateurs des comptes prennent en se fondants sur ceux-ci.
Comme précisé par l’article L.823-10-1 du code de commerce, notre mission de certification des comptes
PRODUITS FINANCIERS 105 193 ne consiste pas à garantir la viabilité ou la qualité de la gestion de votre société.
Une description plus détaillée de nos responsabilités de commissaire aux comptes relatives à l’audit des
PRODUITS EXCEPTIONNELS 69 816 comptes annuels figure dans l’annexe du présent rapport et en fait partie intégrante.
(Dont réintégration des subventions
et cessions véhicules) Fait à Floirac,
Le 15/01/2019,
CHARGES FINANCIÈRES 501 Le Commissaire aux Comptes,
Bilan Juris Conseil
Hervé PARISOT
CHARGES EXCEPTIONNELLES 6 056

BÉNÉFICE +9 972

BILAN FINANCIER P.5


GUICHET UNIQUE

GUICHET UNIQUE
39 242 chasseurs ont validé pour la saison 2018-2019. Parmi Perspectives
ces chasseurs, 1 086 chasseurs sont des nouveaux permis.
20 914 validations ont été faites par internet soit 53,3% des La réforme de la chasse de la saison 2019-2020 va entraîner la mise
validations totales. 13 407 de ces validations sont des e-validations, en place d’une validation nationale unique et la suppression du décret
le chasseur imprimant directement sa validation de chez lui. Le autorisant à chasser sur les communes limitrophes d’un département
nombre de e-validations augmente chaque année. avec une validation départementale. Ces changements permettront
de connaître réellement le nombre de chasseurs.
Validations classiques Internet total e-validation
et internet

60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
9

9
0

4
00

01

01

01

01

01

01

01
01

01

01
-2

-2

-2

-2

-2

-2

-2

-2
-2

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-2
08

10

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14

15

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09

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13
20

20

20

20

20

20

20

20
20

20

20

Figure 1 : Nombre de validations par saison de chasse

Les chiffres analysés sont pour cette saison encore le reflet des saisies
de demande de validations et non le chiffre réel des chasseurs
validant. Un chasseur, qui valide pour plusieurs départements, est pris
en compte par son nombre de validations et donc de saisies. Il peut
donc être comptabilisé plusieurs fois.

Profil du chasseur moyen

Le chasseur est âgé en moyenne de 55 ans. Les femmes représentent


environ 2,1% des chasseurs validant avec une moyenne d’âge de
46 ans. Leur nombre augmente sensiblement chaque année passant
de 748, il y a 10 ans, à 815 aujourd’hui.

P.6 GUICHET UNIQUE


RECRUTEMENT
Le recrutement et la fidélisation des chasseurs constituent une À cet effet, la Fédération a accueilli Manon Tancrez, étudiante en

RECRUTEMENT
des priorités de la Fédération. 1ère année de BTSA Développement et Animation des Territoires
Ruraux au Lycée de Mugron (40), stagiaire pour la société
Pour recruter, la 1ère étape est une bonne communication mais
CAP2 MARKETING experte en marketing, conseil en stratégie et
aussi compter sur l’engagement de tous les chasseurs en activité
communication. Elle a analysé notre base de données chasseurs pour
pour attirer un proche de la famille, un ami, un voisin, un collègue de
comprendre les raisons de ceux qui n’ont pas validé en 2018-2019.
travail, un retraité, et convaincre de passer l’examen du permis.
Les résultats de cette enquête ont apporté un éclairage nouveau
La 2ème étape est le passage de l’examen du permis pour obtenir
sur notre compréhension de ceux qui arrêtent : 57% ont moins de
le titre permanent du permis de chasser valable à vie. La Fédération
60 ans.
est le premier département en nombre de nouveaux permis. Ce
résultat est rendu possible grâce à l’opération « passez le permis pour Les raisons de l’abandon doivent s’analyser par tranches d’âge. Les
0 € ». Depuis 2015, la Fédération propose une fois par an et sur une niveaux de population de gibier qui ont longtemps servi de prétexte
courte durée cette opération promotionnelle. A chaque opération, pour expliquer la perte de chasseurs ne comptent plus que pour
environ 900 dossiers d’inscription parviennent à la Fédération 10% des sondés.
auxquels s’ajoutent les dossiers qui arrivent tout au long de l’année.
Pour 22%, notamment chez les moins de 45 ans, le coût de la
Cette opération offre la formation du permis de chasser.
pratique est en cause. Il faut ici comprendre que c’est un problème
De 700 reçus en 2014, nous sommes passés à 981 en 2015, de valeur. Ils ne retrouvent pas en valeur les 150€ qu’ils ont dépensé
1 095 en 2016, 1 314 en 2017, 1 245 en 2018 et un peu plus de pour leur permis. On ne peut pas parler de coût élevé quand on voit
1 200 en 2019. Ces chiffres importants imposent une organisation des jeunes avec un smartphone valant souvent plus de 700€. La
sans faille, 3 formateurs et une secrétaire à temps plein, un stand qui seconde raison qui touche la tranche des 45-60 ans est le manque
fonctionne du lundi au vendredi toute l’année. Le faible absentéisme de temps. Il faut ici expliquer que les personnes font le choix de
lié à la bonne gestion administrative et le pourcentage de réussite, consacrer du temps à autre chose que la chasse. Une activité qui
parmi les meilleurs de France avec 85 %, contribuent à ce succès. se compte en demi-journée est difficilement compatible avec une
activité professionnelle et souvent le temps qui reste à disposition de
La 3ème étape, la plus difficile, est de fidéliser ces nouveaux
ces actifs, est consacré à la famille.
chasseurs. A cette intention, une enquête vient d’être renouvelée
comme en 2007 pour connaître et répondre à leurs attentes. Enfin, cette enquête, nous apprend que 74% des sondés pensent
revalider un jour leur permis.
Depuis 2005 et la création du Guichet Unique, la Fédération
possède les données pour analyser la perte des chasseurs. Elle En conclusion, on voit que la chasse est une activité qui plaît de par le
est en moyenne de 2% par an. Mais que cache cette réalité ? Nous recrutement toujours important (plus de 1 200 chaque année). Nous
constatons, chaque année, que 5 000 chasseurs arrêtent quand devons toutefois relever le défi de l’évolution de notre pratique pour
4 000 reprennent leur validation. La Fédération, dont une des qu’elle corresponde aux attentes de notre société. La part croissante
missions, est la défense de la chasse, a compris que cela ne pouvait de femmes qui passent le permis doit nous faire réfléchir. Nous
passer que par une lutte contre l’érosion des effectifs. Comprendre devons également travailler sur les émotions que procure notre loisir
les raisons de ceux qui arrêtent, doit nous permettre de construire et le partage des valeurs. Car plus que le gibier c’est cela que les
une politique de recrutement pour les nouveaux chasseurs. Alors que jeunes recherchent. Enfin, il faut proposer des modes de chasse qui
chaque année nous recrutons plus de 1 200 nouveaux chasseurs et s’articulent harmonieusement entre nos vies professionnelles
que la part des femmes ne cesse d’augmenter, nos effectifs peinent et nos vies de famille. C’est en apportant des réponses à ces enjeux
à se stabiliser. que nous stopperons l’érosion de nos effectifs.

Difficultés à assumer Problèmes de réglementation


Tableau I : Pourcentages des non validés par classes d’âges Problèmes l'image de la chasse 2% Manque de relation avec la
2% fédération
liés à la
1%
sécurité
Problèmes de période de chasse
Parmi les 2%
Total 3%
Age "non validés" Déménagement
chasseurs 4%
en 2018
Problèmes de convivialité
4% Coût de la pratique
80+ 8% 4% 22%

13% 14%
Décès de l'auxiliaire (chien(s),
70-80 faucon, ...)
6%
60-70 21% 26% Manque de temps
20%

50-60 16% 21% Problèmes liés aux territoires


6%

40-50 14% 15%

30-40 14% 11%


Problèmes liés aux gibiers
10%
20-30 11% 7%

<20 2% 2% Problèmes de santé


18%

TOTAL 100% 100%


Figure 2 : Répartition des différentes causes de la non validation des chasseurs
en 2018 - 2019 en pourcentage

RECRUTEMENT P.7
SOMMAIRE

P.8 SOMMAIRE
SOMMAIRE
SOMMAIRE
Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous avons voulu cette année aborder notre tableau de bord annuel sous un angle différent.
Afin d’y retrouver le plus de renseignements possibles, nous avons souhaité mettre en évidence
les chiffres clés de cette saison et vous présenter certains dossiers importants.

PERMIS DE CHASSER ET AUTRES FORMATIONS 10

COMMUNICATION  14

LES MILIEUX 18
Le milieu viticole 20
Les milieux humides 22
Le périurbain 28

SUIVI DES ESPÈCES 30


Le grand gibier 32
Le gibier migrateur 41
Le petit gibier 59
Réseaux de surveillance épidémiologique 64

SOMMAIRE P.9
01
PART. 01

PERMIS
DE CHASSER
ET AUTRES
FORMATIONS

P.10
1

PERMIS DE CHASSER

PERMIS DE CHASSER ET FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES P.11


1
> LES CHIFFRES CLÉS DE 2018-2019
PERMIS DE CHASSER

Chasse
accompagnée
(1/2 journée)

Nombre de jours : 7
Nombre de participants :
Chasse à l’arc
65 Nombre de jours : 7
Hygiène de Nombre de participants :
Responsable la venaison
association (1/2 journée) 91
(1/2 journée)
Nombre de jours : 1,5
Nombre de jours : 3,5
Nombre de participants :
Nombre de participants :
79
80
Gardes
Piégeurs particuliers Corvidés
Nombre de jours : 4 Nombre de jours : 3 Nombre de jours : 1,5
Nombre de participants : Nombre de participants : Nombre de participants :

97 36 29

Sécurité
Sécurité en à la chasse
palombière (module 1) (1/2 journée)
Sécurité
Nombre de jours : 1 Nombre de jours : 10,5 à la chasse
(module 2) (1/2 journée)
Nombre de participants : Nombre de participants :

7 Nombre de jours : 14
416 Nombre de participants :

117

Affût et approche Stage


alternatif
Nombre de jours : 9 aux poursuites TOTAL
pénales
Nombre de participants :

135 Nombre de jours : 3 59,5


Nombre de jours :

Nombre de participants :
Nombre de participants
44 1 196
P.12 PERMIS DE CHASSER ET FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
1

PERMIS DE CHASSER
LA SÉCURITÉ À LA CHASSE HYGIÈNE DE LA VENAISON :
La sécurité à la chasse est une priorité pour les responsables
TOUS CONCERNÉS !
cynégétiques et les chasseurs. La Fédération Départementales des
Chasseurs de la Gironde développe une série d’actions. En plus
de l’examen théorique instauré en 1976, les chasseurs doivent Depuis 2011, 2 072 personnes ont été formées à l’hygiène de la
passer, depuis 2003, un examen pratique axé principalement sur venaison en Gironde. Chaque année, de nouvelles formations sont
la sécurité à la chasse. faites sur l’ensemble du département. La saison passée, 2 formations
supplémentaires ont été organisées très localement sur les zones
En 2007, la Fédération a mis en place des formations gratuites à concernées par la surveillance de la tuberculose bovine.
l’intention des organisateurs de battues et des chasseurs de grand
gibier. Ces formations ont évolué rapidement pour intégrer l’ensemble Tous les ans, une enquête est réalisée auprès de ces personnes pour
des chasseurs (migrateur, petit gibier, …) quelque soit le mode de connaître l’état général de la venaison du grand gibier (cerf, chevreuil
chasse. Plus récemment, des cours de tirs au grand gibier en battue et sanglier) lors de la précédente saison de chasse. Elle est diffusée par
(formations de réglages de carabine) sont organisées sur un stand de internet, via un « google forms », pour les personnes ayant un mail et
tir pratique dédié. Au total, 838 chasseurs ont été ainsi formés. par courrier pour les autres. Afin d’affiner la qualité des résultats, il est
précisé aux sondés de bien indiquer la commune sur laquelle ils exercent.
Des formations approche/affût sont aussi proposées avec un volet
sécurité important (comportements, manipulations). 204 chasseurs
ont été formés au cours des deux dernières saisons de chasse.
La Fédération utilise aussi tous les supports de communication (site
internet, revue fédérale, réunions, …) pour rappeler aux chasseurs
l’ensemble des règles élémentaires. Même si la quasi-totalité sont
des « auto-accidents » ou des accidents entre chasseurs, des « non Figure 4 :
Nombre de personnes formées
chasseurs » sont parfois victimes. Pour y faire face, les règles de partage par commune de résidence
de la nature sont nécessaires et sont relayées par de la communication
institutionnelle et locale et lors de toutes les formations.
Les statistiques entretenues par l’ONCFS révèlent que les accidents ont
diminué au fil des années. Ces résultats incitent bien entendu à les
poursuivre davantage.

45
40 39
35
30 31
27
29
26
Résultats
25 24
23 22 22 21
20
15 15
19 18
16 16
18 Seules 4 anomalies ont été rapportées :
14 13
10
5
10
7 - la présence de varons sous la peau d’un chevreuil,
0
- deux cas signalés de pus, pour des sangliers au niveau du thorax et
-

05 5
06 6
07 7
08 8

15 5
16 6
17 7
18 8

9
00 0

02 2

04 4

10 0

12 2

14 4
01 01

03 03

09 09

11 11

13 13

de la cuisse, consécutif à une blessure antérieure,


20 -200
20 -200
20 -200
20 -200

20 -201
20 -201
20 -201
20 -201

01
20 200

20 200

20 200

20 201

20 201

20 201
20 -20

20 -20

20 -20

20 -20

20 -20

-2
9 9-
19

- du parasitisme pulmonaire important sur un chevreuil, analysé par le


Figure 3 : Evolution du nombre d’accidents de chasse mortels depuis la saison réseau SAGIR couplé à une inflammation subaiguë du foie.
1999-2000 (Réseau « Sécurité à la chasse » de l’ONCFS)
Sachant que les prélèvements totaux pour le grand gibier, en
2018-2019, s’élèvent à 26 511 individus, malgré ces 4 anomalies,
on peut donc dire que la qualité de la venaison est très bonne sur
le département.

PERMIS DE CHASSER ET FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES P.13


02
PART. 2

COMMUNICATION

P.14
2

COMMUNICATION
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COMMUNICATION P.15
2
COMMUNICATION

I > IDENTITÉ VISUELLE :


UN NOUVEL AMBASSADEUR POUR LA FÉDÉRATION !

Intervenu à l’automne 2018, le changement de logo de Pourquoi rafraîchir son image ?


la Fédération s’inscrit dans une véritable stratégie de
communication, et une nouvelle dynamique de communication Au cours des années, la Fédération a fait évoluer son image. Les services
visuelle tout en rajeunissant l’image de la structure, en la plaçant qu’elle propose ont, par conséquent, évolué aussi. La modification d’un
en phase avec son époque. Elle fait perdurer les valeurs de logo ou d’une identité visuelle montre que l’association n’est pas figée
défense de la chasse, de la nature et l’ensemble des enjeux liés dans le temps, qu’elle a une activité évolutive, qu’elle vit. Cette évolution
à l’environnement. a suscité l’intérêt à la fois de nos adhérents et partenaires créant par
conséquent un effet de « bouche à oreille » repositionnant la Fédération
Comme le centre d’une lunette visant à voir plus clair et plus loin, un par rapport à ses enjeux (modernité, dynamisme, réactivité…). Il était
cercle qui englobe et rassemble sous la même devise « Chasseurs de donc important de le changer pour le moderniser et l’adapter à la
Gironde, l’esprit nature », telle est la nouvelle identité visuelle de la réalité visuelle de ce que voient chaque jour les adhérents, et nous-
structure. Chaque couleur possède une symbolique bien précise qu’il mêmes, tant sur les publicités que sur les réseaux sociaux. C’est donc
faut prendre en compte. Du vert pour la forêt et les champs, du jaune avec une belle unité que le Président et le Conseil d’Administration ont
pour le soleil et le sable, du bleu pour le ciel giboyeux et l’océan. La accepté et fait évoluer ce logo en portant le projet. Tout est mis en place
silhouette d’un oiseau en plein vol, symbole de nature et de liberté. Une pour que le message impactant soit reçu dans le département.
police d’écriture manuscrite, comme une signature… Le logo constitue
l’un des piliers de la communication visuelle moderne. C’est un moyen
de communication et d’identification indispensable à toute entreprise,
y compris en interne. Un logo facilement reconnaissable ayant une
forte chance de fidéliser et d’assurer la loyauté de son public, d’en faire
ainsi une bannière sous laquelle la communauté des chasseurs aimera
avancer, se développer et en porter les valeurs.

Plus que jamais en effet, alors que la chasse est attaquée de toute part, la
Fédération a pour souhait de faire se retrouver autour de ces valeurs de
respect, de partage, de transmission des savoirs, et de développement
durable des espèces et des espaces. Devenu « marque à part entière »,
le logo au graphisme contemporain et ses déclinaisons se sont
développés sur les courriers officiels de la Fédération, mais aussi sur
l’ensemble des moyens de communication internes et externes, tels
que les photos sur les profils Facebook, Twitter ainsi que sur le compte
Instagram (@chasseursdegironde) de la Fédération avant de s’illustrer
sur des produits dérivés.

P.16 COMMUNICATION
2
II > SOCIO-DÉMOGRAPHIE DE LA CHASSE,
HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN…

COMMUNICATION
« À l’image de la société française, la sociologie des pratiquants Nonobstant l’omniprésence sur les réseaux sociaux, la Fédération
de la chasse s’est considérablement modifiée depuis les continue d’assurer régulièrement une présence physique, technique
années 1980. Plus âgés, plus urbains, avec un changement ou scientifique sur des théâtres différents : foires, fêtes de la chasse,
de représentation des catégories professionnelles (dans parmi lesquelles la Fête de Blaye, la Ferme de Nouvelle Aquitaine
les effectifs de chasseurs, le nombre de cadres moyens et en coordination avec la Fédération Régionale des Pêcheurs, la
supérieurs dépasse désormais celui des employés, des journée Biodiversité du Porge, les animations scolaires et extérieures
ouvriers actifs et des agriculteurs). Le nouveau chasseur est (comptages des oies Bernaches cravant sur le Bassin d’Arcachon, sorties
de moins en moins fréquemment résident des milieux où il nature), pour valoriser et partager les travaux et actions du service
chasse. À l’horizon 2040, le gros des effectifs actuels nés lors technique, des ACCA et Sociétés de Chasse. Les actions de biodiversité
du baby-boom ne sera plus chasseur. Pour correspondre aux portées par le service technique, et développées en partenariat avec
attentes des jeunes et des nouveaux chasseurs, la chasse et d’autres acteurs (Société Arbres et Paysages, CIVB…) sont aussi des
ses acteurs devront être en mesure d’adapter leur offre et relais de communication importants auprès du grand public.
leur organisation ». Cette constatation, extraite de « la Lettre Pour le jeune public, il s’agit de développer des animations et des
n°2 Chasse, Nature et Société 2040 » publiée par la Fondation interventions basées sur les connaissances de la faune sauvage et
François Sommer, renvoie les fédérations aux stratégies de des milieux. L’objectif de la Fédération est d’inciter à l’observation de
communication à adopter pour fidéliser et attirer de nouveaux son environnement, et provoquer chez l’enfant l’éveil à la nature de la
pratiquants. façon la plus ludique possible. La Fédération intervient donc en milieu
scolaire ou lors des temps d’activités périscolaires.
Ainsi, depuis quelques années, la Fédération met en place, notamment, Concernant le support institutionnel, l’année 2018 a été marquée par
une période de « promotion » en proposant de faire passer le permis la volonté du Conseil d’Administration de renouer avec une publication
de chasser pour 0 € dont le succès ne se dément pas. Environ 1 200 girondine trimestrielle « Nos chasses en Gironde ». En faisant le choix
nouveaux permis bénéficient, depuis 5 ans, de cette opportunité portée de privilégier cet axe de communication plus local, le but était d’étoffer
par une campagne de communication dense et efficace sur l’ensemble l’information girondine et sa mise en valeur. Les travaux de réflexion et
des canaux de presse, radio et affichages. L’enjeu de la fidélisation est de création ont donc été menés à bien pour fournir cette nouvelle revue
par ailleurs un axe majeur. La page Facebook de la Fédération, couplée de 16 pages dans le courant de l’année 2019.
aux autres vecteurs de communication sont des outils au service de Enfin, on ne peut occulter l’intérêt des partenaires publics, des élus
notre image, à condition d’être relayés, et que chaque chasseur se sente locaux, de la presse et des administrations décentralisées avec lesquels
« ambassadeur » de notre activité et des valeurs portées (voir plus-haut). les liens sont entretenus toute l’année pour mieux valoriser et faire
À ce titre, les différents films de la Fédération et les dizaines de milliers connaître nos actions et nos missions.
de vues qu’ils génèrent, sont autant de relais indispensables pour
exposer nos valeurs, nos traditions, et ceux qui les portent.

COMMUNICATION P.17
03
PART. 03

LES
MILIEUX
MILIEU VITICOLE
MILIEUX HUMIDES
PÉRIURBAIN

P.18
3

LES MILIEUX

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.19


3
LES MILIEUX

A > MILIEU VITICOLE


Programme de reconstitution de Cette stratégie permet de démultiplier les actions et participe ainsi à
une amélioration des paysages viticoles girondins dans leur ensemble
corridors écologiques en milieu (espace banal/espace sensible). Soutenue financièrement par le
Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine et le Conseil Interprofessionnel
viticole du Vin de Bordeaux (CIVB), la Fédération est aujourd’hui reconnue
parmi les acteurs incontournables dans le cadre de ce programme
Description du programme d’action commun en faveur de la biodiversité.
Depuis 2012, l’ONCFS, la Chambre d’agriculture de la Gironde et la
Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde travaillent « Nous souhaitons participer à l’évolution
ensemble dans le cadre d’un projet national nommé « Agrifaune ». des systèmes de cultures viticoles. En
Il s’agit d’un réseau permettant de rassembler les acteurs du monde
tant qu’Association agréée au titre de
agricole et cynégétique dont l’objectif est de développer des pratiques
agricoles tout en conciliant, agronomie, économie, environnement et la Protection de la Nature, nous avons
faune sauvage. conscience et connaissance de l’importance
Depuis le mois de mars 2017, la Fédération a développé un des travaux de préservation des milieux
programme dont l’objectif est de promouvoir la plantation de haies pour la faune sauvage. À ce titre, nous
aux abords des parcelles cultivées, afin de créer des liens entre souhaitons mettre en place un protocole de
les écosystèmes (bois, mares, …) et ainsi accroître la biodiversité suivi de l’avifaune afin d’évaluer la capacité
floristique et faunistique dans le vignoble bordelais. Pour mener
d’accueil de ces aménagements vis-à-vis des
à bien cette mission, elle attribue des subventions conditionnées au
regard de l’intérêt des projets. Les conditions d’attribution sont établies espèces inféodées au milieu viticole. »
grâce à plusieurs indicateurs agroécologiques. Valentin Hermouet, Ingénieur agronome FDC33

P.20 MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN


3

LES MILIEUX
Bilan technique
Pour cette deuxième année, 58 viticulteurs ont été rencontrés,
toujours en partenariat avec l’association Arbres & Paysages en Gironde.
Autant de projets de plantation de haies ont été développés par la
Fédération pour lesquels elle a attribué une participation financière
au regard de l’intérêt du projet évalué. À la fin de la campagne de
plantation 2018-2019, 28 d’entre eux ont été réalisés et soutenus
financièrement par la Fédération (jusqu’à 50 % de prise en charge).
Au total, 10 813 mètres linéaires de haies ont été plantés et
financés dans le vignoble bordelais grâce à cet appel à projet lancé par 13,825 km de haies
la Fédération en janvier 2018. Ces résultats sont très encourageants, depuis 2017
en effet, 7 801 m de plus que la première année ont été plantés.
Le montant des subventions attribuées pour ces 28 projets s’élève à
18 806,18 € pour la campagne de plantation 2018-2019.
Depuis le début de ce programme, la Fédération a soutenu
financièrement la plantation de 13 825 m de haies champêtres sur Soit
des territoires chassables au sein du vignoble bordelais.
14 417
arbres plantés

Figure 5 : Linéaires de haies champêtres plantés


par commune en 2018-2019

La preuve par l’exemple


Au château Landereau à Sadirac (Entre-Deux-Mers), ce ne sont pas
moins de 463 arbres et arbustes qui ont été plantés dans l’objectif
de créer des corridors écologiques. Une haie simple rang de 250 m
ainsi qu’une haie double rang de 160 m ont été plantées. Ce projet
s’intègre dans une démarche globale guidée par la certification Haute
Valeur Environnementale (HVE). Il s’agit d’une reconnaissance pour
les exploitations engagées dans des démarches respectueuses de
1523
l’environnement dont l’un des piliers correspond à la protection de la
biodiversité.

L’ACCA de Sadirac s’est pleinement investie dans ce projet. C’est elle,


qui, grâce à la mobilisation de ses chasseurs-adhérents, s’est chargée
de planter ces haies champêtres. Une journée de plantation avec
l’école de Lorient a également été organisée afin de participer
au programme d’éducation à la nature porté par la classe de CP
et la Fédération.

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.21


3
B > MILIEUX HUMIDES
B.1 Sécurisation foncière des zones humides girondines
LES MILIEUX

Grâce à notre réseau de partenaires, avec le concours important des associations de chasse locales en terme de veille foncière, la
Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune Sauvage (FPHFS) et la SAFER Nouvelle-Aquitaine, les résultats de cette politique
de sauvegarde des zones humides, engagée depuis 20 ans, sont très satisfaisants. De ce fait, la Fédération est reconnue comme un des
acteurs majeurs du département fortement impliqués dans la sauvegarde de ces milieux fragiles.
2 acquisitions ont été finalisées en 2018 sur les 14 dossiers à l’étude par la commission fédérale « propriétés fédérales ». L’objectif de 2019 a été
de concrétiser l’ensemble de ces projets. 7 territoires ont donc été acquis en 2019 et 5 sont encore en cours d’instruction chez les notaires
pour une signature en début d’année 2020. Le Tableau II présente l’état d’avancement de l’ensemble des projets.

Tableau II : Etat d’avancement des projets d’acquisition de 2019

NOMBRE DE
COMPLEXE HUMIDE COMMUNE SURFACE (HA)
PARCELLES
INTÉRÊTS ETAT D’AVANCEMENT

Marais de Zone humide à fort intérêt écologique et


Ludon-Médoc 11,3414 4 ACQUIS
Ludon-Médoc cynégétique

Marais du Nord-
Jau-Dignac-et-Loirac 3,665 1 Parcelles de marais à restaurer ACQUIS
Médoc
Arcins 5,6881 2 Intérêt écologique majeur En cours d’acquisition
Marais du
Haut-Médoc Intérêt pour la biodiversité et première
Saint-Christoly-Médoc 10,881 3 acquisition dans ce marais
ACQUIS

Braud-et-Saint-Louis 2,763 5 Prairie de fauche d’intérêt communautaire En cours d’acquisition


Marais du Blayais
Anglade 12,5425 4 Prairie de fauche d’intérêt communautaire ACQUIS

Vallée de la Durèze Pellegrue 11,238 2 Intérêt cynégétique ACQUIS

Cézac 1,97 3 Zone humide à fort intérêt écologique En cours d’acquisition

Cézac 6,994 3 Zone humide à fort intérêt écologique ACQUIS


Palus du Moron
Cézac 1,08 2 Prairie de fauche d’intérêt communautaire En cours d’acquisition

Cézac 3,417 3 Prairie de fauche d’intérêt communautaire ACQUIS

Marais et Palus Saint-Loubès et Saint- Zone humide à fort intérêt écologique et


1,21 4 En cours d’acquisition
de la Dordogne Sulpice-et-Cameyrac cynégétique

Perspectives
Les principaux axes de la politique foncière de la Fédération en
faveur des zones humides, définis pour 5 ans, arrivent à leur terme.
La commission en charge de mener cette politique doit redéfinir de
nouveaux objectifs de travail pour 2020-2025.
La FPHFS et le financement des acquisitions
Pour rappel, la FPHFS a été créée par le monde cynégétique
dans les années 1970, elle est reconnue d’utilité publique
depuis 1983 et, est financée par les chasseurs. Par exemple,
Pour 2018-2019, la Fédération
chaque chasseur girondin, qui valide son permis de chasser,
a subventionné des ACCA et SC,
contribue à financer la FPHFS à hauteur de 0,50 €, soit un
à travers le catalogue, montant pour la Gironde d’environ 19 000 € en 2019.
pour un montant total de 40 947 €. Les projets d’acquisition présentés à la FPHFS par la
551 hectares de zones humides ont été Fédération sont financés selon la répartition suivante :
entretenus lors de la dernière saison. 60% du montant par la FPHFS et 40% par la Fédération.
Depuis le début, la FPHFS et la Fédération ont acquis
68 territoires situés en zones humides pour 843,5 ha.

P.22 MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN


3

LES MILIEUX
B. 2 Animation et coordination des plans de gestion des propriétés
fédérales ou en gestion
La Fédération s’est lancée dans la réalisation de plans de gestion
depuis 2017. Du fait de la configuration, de la répartition des
sites et de leur petite superficie pour certains, la commission
fédérale a décidé d’élaborer ces plans de gestion à une échelle
territoriale pertinente et cohérente avec les enjeux des zones
humides concernées, soit au niveau d’un bassin versant, soit
d’un complexe humide, ou encore d’une entité administrative
ou géographique connue.

État d’avancement de l’élaboration des plans de Loutre d’Europe


gestion des propriétés fédérales ou en gestion
Ces documents sont réalisés, en régie à la Fédération avec l’appui de
stagiaires en fin d’études de Master 2 avec les universités partenaires, En 2019, la Fédération a débuté la réalisation du plan de gestion de
selon un cahier des charges définissant la méthodologie à appliquer, sa propriété de Boucolle située dans le Delta de la Leyre. La mise en
les étapes et les documents à produire (Guide méthodologique, AFB place des inventaires naturalistes de terrain, la rédaction de l’état des
2018). Le travail consiste à effectuer des recherches pour collecter lieux, du diagnostic écologique et socio-économique ont été confiés à
toutes les informations nécessaires pour établir un état des lieux Melle Marie-Alix CASTETS, étudiante en Master 2 Ethologie-Ecologie à
exhaustif des connaissances afin de produire un diagnostic écologique, l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, qui a terminé sa mission
hydraulique et socio-économique du site, identifier les enjeux, définir courant septembre 2019. Ce travail est en cours de finalisation et de
les objectifs à atteindre à long et court terme, et enfin mettre en place validation des enjeux et objectifs auprès des partenaires techniques et
des actions pour répondre à ces objectifs. financiers dans le cadre d’un comité de pilotage créé pour ce projet.
Ce travail est soutenu et fait l’objet d’attribution d’aides de nos En 2020, le démarrage du plan de gestion des propriétés des marais et
partenaires financiers que sont l’Agence de l’Eau Adour-Garonne palus de la vallée du Moron est programmé.
(AEAG), le Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine (CRNA) et le Conseil
Départemental de la Gironde (CD33).
Le Tableau III présente la chronologie d’élaboration de ces documents
de plan de gestion et leur durée d’application.

Tableau III : Chronologie de l’élaboration des plans de gestion

Années Plan de gestion Durée d’application

2017 Propriétés des marais du Blayais 2018 - 2022

2017 Propriétés des marais du Médoc 2018 - 2022

Réserve ornithologique
2018 2019 - 2023
de la Centrale du Blayais

Ile de Boucolle
2019 2020 - 2024
(Delta de la Leyre, Le Teich)

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.23


3

Bilan des actions et des travaux par plan de gestion


en 2019
LES MILIEUX

Toutes les actions et les travaux de restauration des milieux, d’habitats


d’espèces et de reconnexion hydraulique des zones humides des
propriétés ont été réalisés par la Fédération et ses partenaires éleveurs,
conformément aux cahiers des charges et aux préconisations prévus
dans ces documents. Les Tableaux IV et V synthétisent les différentes
actions 2019 par plan de gestion.

Cuivré des marais

Tableau IV : Bilan des travaux et des suivis réalisés des plans de gestion du Blayais et du Médoc

PG Marais du Blayais PG Marais du Médoc


Intitulé action Unité Total Unité Total
Restaurer les prairies envahies par les ligneux 17,12 ha 16 ha

Entretenir les prairies par fauchage exportation 76 ha 9 580,00 € 93 ha 5 300,00 €

Entretenir les prairies par pâturage extensif 280 ha 66 ha

Restaurer les roselières envahies par les ligneux 6,47 ha 10,75 ha

Entretenir les roselières par fauchage exportation 2,08 ha 10 ha


7 172,60 € 8 079,98 €
Conserver et entretenir les bandes de roseaux en bord de fossé non métré non métré

Entretenir les boisements et les haies non métré non métré

Améliorer les capacités d’accueil des mares temporaires 4 mares 7 804,00 € 2 mares 2 450,00 €

Surveiller l’évolution des espèces envahissantes 4 jours 4 jours


4 587,28 € 2 440,00 €
Réguler les espèces envahissantes 3,40 ha 0,5 ha

Entretenir les canaux et fossés 8,48 km 3,058 km

Mettre en place des ouvrages permettant la gestion des niveaux d’eau 12 busages 8 busages
21 036,20 € 14 156,24 €
Contribuer à améliorer la gestion hydraulique des marais 2 réunions 1 réunion

Surveiller le bon état physico-chimique du réseau hydraulique 3 relevés 2 relevés

Mettre en place des inventaires sur des cortèges d’espèces non recensés 60 relevés 72 relevés

Développer un suivi sur l’avifaune nicheuse 30 relevés 48 relevés

Établir un suivi des oiseaux d’eau en période d’hivernage et de nidification 10 relevés 6 441,36 € 10 relevés 6 947,55 €

Alimenter et analyser les bases de données et fournir des données aux partenaires 2 jours 2 jours
et aux observatoires

Développer des partenariats avec les éleveurs locaux 4 jours 5 jours

Mettre en place des contrats Natura 2000 1 jour 1 jour

Rechercher des partenaires financiers 4 jours 4 jours

Installer de nouveaux panneaux sur chaque propriété 10 jours 10 jours


8 950,00 € 9 200,00 €
Communiquer autour des actions 1 jour 1 jour

Créer et animer un comité de gestion 2 jours/ 2 jours/


2 réunions 2 réunions

Coordonner en interne la réalisation et le suivi des actions 2 jours 2 jours

TOTAL 65 571,44 € TOTAL 48 573,77 €


Total Total 38 560,00 €
52 560,00 €
subvention subvention

Part FDC 13 011,44 € Part FDC 10 013,77 €

P.24 MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN


3

LES MILIEUX
Station de fritillaires pintades

Tableau V: Bilan des travaux et des suivis réalisés du plan de gestion de la réserve de la centrale du Blayais

Actions Nature travaux et suivis faune TOTAL


Entretenir et élargir les îlots Terrassement de 3 îlots et suivi 2 230,00 €

Entretenir les clôtures et la quiétude de la zone tampon autour de la réserve Surveillance 250,00 €

Entretenir les prairies par fauchage ou broyage


Travaux agricoles 0€
Entretenir les prairies par pâturage extensif

Arrachage acacia et phytolacca


Réguler les populations 2 040,00 €
Acquisition de 20 cages-pièges

Acquisition d’échelles limnimétriques

Gérer les niveaux d'eau en fonction des espèces recherchées Acquisition de traverses moines UG3 3 048,00 €

Gestion et suivi des niveaux d'eau

Acquisition de sondes multiparamètres + mesures de


Surveiller le bon état physico-chimique du réseau hydrologique 2 277,35 €
suivi

Inventaire avifaune nicheuse IPA

Poursuivre les suivis avifaune Suivi mensuel OE (12x1/2 jours) 3 200,00 €

Suivi wetland janvier (1 jour)

Maintenir, relancer et engager de nouvelles campagnes de baguage Acquisition et fabrication de 4 nasses capture SH 2 571,30 €

Inventaires Rhopalocères (6 jours)

Mettre en place des inventaires sur les autres taxons et instaurer des suivis Inventaires Odonates (6 jours) 2 595,00 €

Acquisition d’appareils photo infrarouge suivi mammifères


(x5)

Actualiser les bases de données et réaliser un travail d'analyses Création et mise à jours (2 jours) 750,00 €
statistiques avec publications

Animer le comité de gestion Animation, coordination, suivi ingéniérie (7 jours) 3 500,00 €

Créer et entretenir les infrastructures d'accueil du public Construction local matériel AGERAD 4 250,00 €

TOTAL 26 711,65 €

Total fonctionnement FDC 14 900,00 €

Total investissement CNPE 11 811,65 €

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.25


3
LES MILIEUX

Mâle de Sympétrum rouge sang

Résultats des inventaires faunistiques des propriétés 2019


Dans le cadre des plans de gestion des marais du Blayais, du Médoc et de la réserve de la Centrale du Blayais, des protocoles de suivis standardisés
ont été mis en place afin de suivre l’avifaune nicheuse, d’inventorier les papillons de jour (Rhopalocères) et les libellules (Odonates) afin de mieux
connaître la biodiversité des sites et d’évaluer leur degré de patrimonialité.

Ces inventaires ont été réalisés, au printemps/été 2019 selon des protocoles standardisés, par une étudiante de Master 1 Biodiversité, Écologie,
Environnement de l’Université de Bordeaux, Melle Amandine DUROUEIX pour le Blayais et un étudiant de Master 1 Écologie Humaine de l’Université
de Michel Montaigne, M. Alexis BATAILLE pour le Médoc.

Les oiseaux nicheurs Les Figures 6 et 7 illustrent les données par territoire de la richesse
spécifique de l’avifaune nicheuse dans le Blayais (dont Réserve de la
L’inventaire sur l’avifaune nicheuse, en 2019, par la méthode d’Indice Centrale) et dans le Médoc.
Ponctuel d’Abondance (IPA) a permis de recenser une richesse
58
spécifique importante et à un degré de patrimonialité fort du fait 60

du statut de protection de certaines espèces contactées et l’état de 50

conservation de leur population. 41 42

40 36
En 2019, pour les propriétés du Médoc, 83 espèces différentes ont 29 29 30
32 32 32
28
été contactées sur les 20 Points d’Ecoute (PE) de l’ensemble de 30

la zone d’étude du Médoc (contre 71 espèces en 2017 sur les 12 PE 20


20 21

d’origine). Parmi ces espèces, 72 d’entre elles sont considérées


comme nicheuses sur au moins une propriété fédérale (contre 10

58 en 2017). Au total, ce sont 94 espèces différentes sur les


0
2 années qui ont été contactées. Parmi elles, 81 sont nicheuses Le M
elon

sèc
he
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fort
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L'Ile La R La B erla a Mich Le Le C La Les R e Broch La
au moins une année, sur au moins une propriété. La M L L

Pour les propriétés du Blayais (dont la réserve de la Centrale), Figure 6 : Richesse spécifique de l’avifaune nicheuse dans les marais du Blayais en 2019
94 espèces différentes ont été observées sur 16 Points d’Ecoute.
74 espèces nicheuses ont été comptabilisées. La Réserve de la
Centrale renferme à elle seule 77 espèces nicheuses avec une
50
patrimonialité élevée. 44 45

40

33 34
Tableau VI : Synthèse des résultats de ces suivis IPA 31
30 27
26
Nombre Nombre Moyenne de
Patrimonialité
d'espèces d'espèces la richesse 19 19 19
espèces 20
contactées nicheuses spécifique

Propriétés 10
83 72 30 Très forte
Médoc
0
Propriétés
94 74 33 Forte rise
s
s ou
est
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Blayais Les P rise atte Le P arais
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Les P Les M e s M L a G R a ze e o m
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Réserve de
108 77 66 Élevée
la Centrale
Figure 7 : Richesse spécifique de l’avifaune nicheuse dans les marais du Médoc en 2019

P.26 MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN


3
Les papillons et les libellules

L’objectif de l’étude des Rhopalocères et des Odonates est de mieux


connaître la diversité des espèces présentes et la densité de certaines
populations. Les propriétés du Médoc et du Blayais renferment une Tableau VII : Résultats d’inventaires Rhopalocères et Odonates 2019
grande diversité d’espèces, mais la patrimonialité des propriétés peut

LES MILIEUX
être qualifiée de moyenne pour ces cortèges. Nombre Nombre
espèces espèces
Pour les papillons, une seule espèce d’intérêt communautaire a été Rhopalocères Odonates
recensée, le Cuivré des marais, qui est classé «en danger critique»
Propriétés Médoc 49 18
(2 individus contactés). Une petite population de cette espèce a été
recensée sur le site de la Réserve de la Centrale du Blayais (3 individus Propriétés Blayais 20 19
contactés). Dans cette même réserve, une nouvelle espèce a été
observée lors des inventaires de 2019 (hors transects). Il s’agit du Réserve de la Centrale 14 12
Fadet des laîches (1 individu femelle contacté le 24/06/2019), qui
Nombre total espèces
est une espèce plutôt inféodée aux landes humides à molinies. Elle différentes
55 26
est classée «en danger».

Pour les libellules, une seule espèce d’intérêt patrimonial a été


contactée : l’Agrion de Mercure, classé «quasi menacée» (1 individu
sur une propriété du Blayais, et un individu sur le Domaine de Pachan).

Résultats des investigations naturalistes sur le


Domaine de Boucolle
En 2019, dans le cadre de la réalisation de l’état des lieux du plan de
gestion de la propriété de Boucolle, plusieurs inventaires ont été menés
sur plusieurs cortèges d’espèces animales, sur les habitats et sur la flore
afin de mieux connaître la biodiversité de cette propriété et évaluer son
rôle dans la préservation des zones humides et des habitats d’intérêt
communautaire à l’échelle du Delta de la Leyre. Ces inventaires ont été
réalisés en partenariat avec le Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon
(PNMBA) pour le suivi piscicole et le Conservatoire Botanique National
Sud Atlantique (CBNSA) pour la flore et la caractérisation des habitats.
Le Tableau VIII présente la synthèse des résultats et la Figure 8 vulgarise
les habitats d’intérêt communautaire localisés sur le site.

Figure 8 : Localisation des habitats d’intérêt communautaire

Tableau VIII : Synthèse des résultats des inventaires sur le Domaine de Boucolle

Biodiversité Valeur patrimoniale

⋅ Nombreuses espèces (N= 154) dont 38 d’intérêt communautaire


⋅ Nombreuses espèces ayant un statut de menace élevé
Avifaune +++
⋅ Effectifs forts d’oiseaux sur le site
⋅ Richesse spécifique forte

⋅ Présence d’une espèce à enjeux : l’anguille d’Europe


FAUNE Ichtyofaune ++ ⋅ Présence d’espèces inféodées à ce type de milieu halophile
(N=10 espèces)

⋅ Présence d’une espèce d’intérêt communautaire :


Mammifères +++
la loutre d’Europe (2 individus)

⋅ Pas d’espèce d’intérêt


Rhopalocères +
⋅ Peu abondant

FLORE ++ ⋅ 5 espèces à enjeux

⋅ 7 habitats d’intérêt communautaire


HABITATS +++ ⋅ Grande représentativité de ces habitats
⋅ Biodiversité à enjeux dans ces habitats
* +++ : forte valeur patrimoniale, ++ : valeur patrimoniale moyenne, + : faible valeur patrimoniale

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.27


3
LES MILIEUX

C > PÉRIURBAIN
Etat d’avancement
Depuis quelques années, la grande faune s’est installée aux abords de l’agglomération de Bordeaux dans des zones en friche où les
animaux trouvent des zones de quiétude et de nourriture. Le développement croissant de populations de sangliers et de chevreuils
entraîne des problèmes de sécurité publique, des dégâts agricoles et de nombreuses détériorations d’infrastructures urbaines
(cimetières, stades, ronds-points, …).

Face à ce constat, la Fédération travaille depuis fin 2018 à l’élaboration En 2019, la 2ème phase du projet a été lancée. La priorité a été donnée
d’un plan de gestion et de suivi de la faune sauvage à l’échelle de à l’expertise de la vallée maraîchère de Blanquefort. Ce fût une année
la Métropole de Bordeaux qui doit aboutir fin 2020. L’objectif est «test» pour les mesures envisagées.
de définir un ensemble d’actions concrètes apportant des réponses
aux différentes problématiques qu’engendre la présence et/ou la Pour cela la Fédération a recruté un service civique, M. Antoine Bertrand,
concentration de certaines espèces dans des espaces enclavés ou durant 12 mois de novembre 2018 à octobre 2019, pour effectuer cette
périphériques de l’agglomération bordelaise. démarche dans la vallée maraîchère élargie. Il a eu pour mission :

Ce travail rassemble divers partenaires dans un comité de pilotage. Ce d’expertiser les principales enclaves périurbaines de cette zone
projet est soutenu financièrement par Bordeaux Métropole, le Conseil du projet afin de déterminer et de cartographier les zones refuges et
Régional Nouvelle Aquitaine et le Conseil Départemental de la Gironde. les principaux foyers d’animaux posant des problèmes aux maraîchers
(sanglier, chevreuil et lapin de garenne, Figure 9).
Un premier état des lieux a été réalisé en 2018. Celui-ci a confirmé
une présence effective du sanglier dans toute la zone périurbaine de rencontrer les propriétaires et les gestionnaires pour recueillir les
de l’agglomération avec de grosses concentrations par endroit toute attentes et les besoins selon les problématiques et les éléments de
l’année (Bordeaux nord, Vallée maraîchère de Blanquefort, les coteaux contexte rencontrés.
des communes de rives droites, …).
de récupérer les droits de chasse des propriétaires pour la mise en
Dans ces territoires, aucune association de chasse n’existe. De ce fait, œuvre des actions de chasse dans les principaux foyers d’animaux
une société de chasse a été créée, l’Association de Chasse Périurbaine identifiés ou à défaut à proximité.
de Bordeaux (ACPB), pour réinvestir ces espaces afin que le chasseur
d’organiser des rencontres et des réunions avec les collectivités et
joue le rôle de régulateur de ces espèces avec des modes de chasse
les partenaires pour partager ce diagnostic et les actions envisagées sur
adaptés.
cette entité territoriale.
Les principales thématiques d’actions qui vont être proposées dans le
de mandater l’ACPB dans les communes de Bordeaux, Bruges,
plan de gestion sont :
Eysines, Le Haillan et les ACCA existantes (Blanquefort et Le Taillan-
• les modes d’intervention adaptés : la chasse à l’approche et l’affût, la Médoc) pour mettre en œuvre dès 2019 les plans d’interventions du
micro-battue, le piégeage, la capture par panneautage, … projet liés à l’action de chasse (Figure 10).

• l’aménagement de milieux (travaux de gestion de la végétation, de communiquer auprès de communes concernées pour
plantations, protections, …) l’information générale à la population via les bulletins municipaux.

• les formations spécifiques des chasseurs (mode de chasse et de recruter des chasseurs pour l’ACPB
sécurité)
et d’aménager des zones de chasse : mise en sécurité, layons de tir,
• une communication maîtrisée auprès du grand public et des acquisition et installation de miradors pour affût et/ou battue, …
collectivités

P.28 MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN


3

LES MILIEUX
Figure 9 : Principales zones refuges des animaux
dans la vallée de la Jalle de Blanquefort

Localisation des enclaves Principales remises grande faune Foyer lapin de garenne

Figure 10 : Nouvelle organisation cynégétique


de la vallée en 2019

Localisation des enclaves Droit de chasse en attente ACPB Mesures administratives annuelles
Principales remises grande faune Territoires ACCA Mesures administratives ponctuelles
Droite de chasse ACPB Chasses privées

Perspectives
En 2020, la Fédération se consacrera à rédiger le plan de gestion de suivi des espèces concernées à l’échelle de la métropole bordelaise et veillera à
la mise en place des mesures dans les autres territoires du projet périurbain.

MILIEU VITICOLE MILIEUX HUMIDES PÉRIURBAIN P.29


04
PART. 04

SUIVI DES
ESPÈCES
GRAND GIBIER
GIBIER MIGRATEUR
PETIT GIBIER
R ÉSEAUX DE SURVEILLANCE
ÉPIDÉMIOLOGIQUE

P.30
4

SUIVI DES ESPÈCES

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.31
4

> LES CHIFFRES CLÉS DE L’ANNÉE


SUIVI DES ESPÈCES

Prélèvements de cerf

Grand Gibier 2 070

Prélèvements de chevreuil

12 450
Prélèvements de cerf
par commune pour 2018-2019

Prélèvements de sanglier
12 010
dont 1 319 régulés
en mars

Prélèvements de chevreuil
par commune pour 2018-2019

Prélèvements de sanglier
par commune pour 2018-2019

P.32 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Le cerf

Depuis le début des années 70 et l’instauration du premier plan incitative sur le prix des bracelets pour favoriser le prélèvement
de chasse cerf, une attention particulière est portée sur la gestion des femelles, une diversification des modes de chasse pour
du cerf. Les comptages, comme les attributions, font apparaître faciliter les prélèvements (chasse à l’approche et chasse à l’affût)
depuis les premières années de présence, une abondance et des adaptations des itinéraires techniques forestiers comme par
de cervidés dans le massif du Médoc et dans le Sud-Gironde. exemple la création de layons de tir en bordure de parcelles favorables
Une gestion concertée, un dialogue constant et une écoute également à la lutte contre les incendies et à la biodiversité.
attentive entre chasseurs, agriculteurs et forestiers, permettent
une approche pragmatique de l’espèce et un bon taux de réalisation Les réunions vont se poursuivre régulièrement pour améliorer les
du plan de chasse. échanges, partager les constats et évaluer les plans d’actions en
n’oubliant pas non plus que les situations trouvent la solution souvent
En outre, le code forestier prévoit une Commission régionale de au plus près du terrain avec les acteurs locaux.
la forêt et du bois chargée d’élaborer les programmes régionaux.
Elle comprend des représentants des collectivités territoriales, des
administrations déconcentrées de l’État, des établissements publics
intéressés, des organisations professionnelles, des associations de
protection de l’environnement, des fédérations départementales
des chasseurs, des associations d’usagers de la forêt ainsi que des
personnalités qualifiées.

Un comité composé paritairement de représentants des


propriétaires forestiers et des chasseurs est rattaché à cette
commission. Il établit, en concertation avec les commissions
départementales de la chasse et de la faune sauvage territorialement
compétentes, le bilan des dégâts de gibier recensés au cours de l’année
écoulée. Il adopte après consultation des commissions départementales
de la chasse et de la faune sauvage territorialement compétentes, un
programme d’actions permettant de favoriser l’établissement d’un
équilibre sylvocynégétique dans les zones les plus affectées.

Ainsi, de nombreuses réunions se sont déroulées sur le plan


départemental mais aussi régional avec les représentants de la forêt et de
l’administration. L’objectif est d’échanger et de partager les constats
sur les zones les plus affectées par les dégâts de cervidés et sur
l’abondance et l’évolution des populations de cervidés dans les
différentes unités de gestion départementales.
Figure 11 : Niveau d’abondance par unité de gestion pour le cerf en 2018-2019
À cet effet, un observatoire territoires-gibiers a été créé. Les
sylviculteurs peuvent désormais télésignaler l’apparition de dégâts liés Le cerf est présent partout sur la rive gauche de l’estuaire de la Gironde
aux cervidés, et les fédérations des chasseurs apportent des données et la Garonne et également sur le massif de la Double (nord-est du
sur les suivis techniques des cervidés et les niveaux d’attribution et de département). Ailleurs, il se fait rare.
réalisations des plans de chasse par commune.
L’abondance la plus forte est l’Unité de Gestion 1, le Médoc, avec plus de
Pour le cerf, deux zones ont été validées comme nécessitant la mise en 8 cerfs attribués aux 1000 hectares. Ce secteur, avec cette forte densité,
place d’un plan d’actions spécifiques. La situation peut évoluer, ainsi, le le place au 5ème rang du niveau national.
reste du département reste en vigilance. Pour le cerf, les plans d’actions
reposent essentiellement sur une augmentation des prélèvements Le sud Gironde n’est pas en reste, notamment pour les communes
de cerfs pour diminuer les populations, une politique financière limitrophes du département des Landes.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.33
4
SUIVI DES ESPÈCES

Traitement Figure 12 : Cartes des communes

des déchets
concernées par la tuberculose bovine

de la venaison
Depuis 2011, un programme de surveillance de la tuberculose
bovine au sein de la faune sauvage a été mis en place en France
(Programme SYLVATUB). Son objectif est d’estimer la prévalence
de la maladie chez les sangliers, les cerfs, les blaireaux et les
chevreuils, y compris en zones indemnes, et de suivre l’évolution
des foyers afin de déterminer les liens épidémiologiques entre
les faunes sauvage et domestique.

Il existe 3 niveaux de risque par département. Pour le département


de la Gironde, seulement 40 communes du nord-est du département
ont été classées en zone à risque par arrêté préfectoral. Ce classement
est dû à des cas avérés dans les départements limitrophes sur la faune
sauvage et des élevages bovins. En Gironde, seuls des élevages bovins
sont concernés.

Lors de la saison de chasse 2018-2019, la Fédération a engagé une


réflexion sur les déchets de la venaison en priorisant les 40 communes
concernées par la tuberculose bovine (Figure 12).
Figure 13 : Délimitation des
Au final, il a été convenu que pour la saison 2019-2020, les unités de unités de gestion

gestion du Blayais-Bourgeais (N°11), du Nord Gironde (N°10) et du


St Emilionnais (N°7) auront la possibilité de traiter leurs déchets de NOMS UG N°UG
venaison par équarrissage (Figure 13). Médoc 1
Afin de mettre en œuvre l’équarrissage, un technicien a travaillé de Sud Bassin 2
manière théorique dans un premier temps (analyse des prélèvements) Sud Gironde 3
et dans un second temps, il a rencontré les présidents des territoires de Sud-est Gironde 4
chasse concernés. Vallée de la Garonne 5
Entre-Deux-Mers 6
St Emillionnais 7
Nord-est Bordeaux 8
Presqu’île d’Ambès 9
Nord Gironde 10
Blayais-bourgeais 11
Périurbain 12

P.34 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Qu’est-ce que la tuberculose bovine ?
La tuberculose bovine est une maladie infectieuse transmissible
à l’homme (zoonose) causée par la bactérie Mycobacterium bovis
(M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces

SUIVI DES ESPÈCES


domestiques et sauvages, particulièrement bovins et cervidés,
mais aussi les sangliers, blaireaux ou renards. Elle se transmet
le plus souvent par voie respiratoire, même si elle peut se faire
par voie digestive également. Les animaux sauvages, sangliers,
blaireaux et cerfs, peuvent également contracter l’infection. Ils
sont donc susceptibles de contaminer à leur tour les élevages.
(source : ANSES)

Estimation des déchets


Les 3 unités de gestion regroupent 138 communes. 233 territoires Figure 15 : Cercles de 10 kilomètres pour définir les points de collecte
de chasse (ACCA, SC et Chasses privées) sont concernés par cette
opération. Cela représente 17 cerfs, 1 716 chevreuils et 1 947 sangliers l’Association des maires de Gironde, la Direction Départementale de la
prélevés pour la saison 2018-2019. Les déchets de venaison ont ainsi Protection des Populations et le Groupement de Défense Sanitaire.
été estimés à 40 tonnes sur l’ensemble de la saison de chasse en
Le choix du point de collecte s’est orienté principalement sur des
prenant en compte également le mois de mars (période de destruction
propriétés communales comme les centres techniques. Chaque
du sanglier) (Figure 14).
emplacement a été validé par la société d’équarrissage. Pour chaque
9 point de collecte, l’estimation du poids des déchets mensuels nous
8
permet de calculer le nombre de bacs nécessaires, en sachant qu’un
bac peut recevoir environ 350 kg de déchets.
7

6 La gestion des points de collecte


5
La Fédération a distribué à chaque détenteur d’un plan de chasse des
4 sacs biodégradables en fonction des prélèvements effectués la saison
3
précédente. Les sacs peuvent contenir 15 kg de déchets (pattes, tête,
peau et viscères) au maximum. Les responsables placeront leurs
2
déchets dans ces sacs et les mettront soit au congélateur soit dans les
1 bacs d’équarrissage. Bien évidemment si les sacs de déchets ont été
0
mis au congélateur, ils doivent être impérativement mis dans le bac
Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars
d’équarrissage avant le passage du camion.
Figure 14 : Estimation du poids en tonnes des déchets de venaison par mois Un référent, ou plusieurs, souvent membre du bureau de l’association
de chasse locale, est nommé pour gérer le bon fonctionnement du
Points de collecte point de ramassage. Lorsque celui-ci décide de faire vider le bac, il doit
appeler la société d’équarrissage via une plateforme téléphonique.
La Fédération a convenu que les points de collecte devaient être situés Sous 48h maximum, le référent sera averti, le jour même, du passage
au maximum à 10 kilomètres des territoires de chasse. Des cercles de de la société d’équarrissage.
10 kilomètres de rayon ont été tracés sur une carte afin d’analyser si La société d’équarrissage indiquera chaque mois à la Fédération la
toutes les communes étaient comprises dans ces cercles (Figure 15). quantité de déchets récoltés par point de collecte.
Une fois la répartition des cercles validée, les présidents d’ACCA ainsi
que les mairies des communes situées au centre des cercles ont été Quel coût pour les associations de chasse ?
démarchés afin de trouver un emplacement pour installer le ou les bacs
d’équarrissage ainsi qu’éventuellement un ou des congélateurs pour Cette démarche peut paraître lourde à mettre en place pour une
éviter les nuisances olfactives en période de forte chaleur. association de chasse. Il a donc été naturel pour cette saison « test » que
la Fédération prenne à sa charge toute la procédure ainsi que l’achat du
Une réunion d’information a été organisée dans chaque cercle où
matériel (bacs d’équarrissage, congélateurs, sacs biodégradables, …).
étaient conviés : les responsables des territoires de chasse, les mairies,
Les frais de ramassage sont également pris en charge par la Fédération.
l’Association des maires de Gironde, la Direction Départementale de la
Protection des Populations et le Groupement de Défense Sanitaire. Pour cette mission sanitaire, la Fédération a obtenu des aides financières
de la part du CRNA ainsi que du CD33.
Le choix du point de collecte s’est orienté principalement sur des
propriétés communales comme les centres techniques. Chaque Une À l’avenir ?
Une fois la répartition des cercles validée, les présidents d’ACCA ainsi
que les mairies des communes situées au centre des cercles ont été Pour la future saison de chasse 2020-2021, les unités de gestion N°4,
démarchés afin de trouver un emplacement pour installer le ou les bacs 5, 6, 8 et 9 verront mettre en place cette démarche de ramassage des
d’équarrissage ainsi qu’éventuellement un ou des congélateurs pour déchets avec 11 points de collecte. L’estimation du poids des déchets à
éviter les nuisances olfactives en période de forte chaleur. récolter serait de 80 tonnes.
Une réunion d’information a été organisée dans chaque cercle où Lors de la saison de chasse 2021-2022, le dispositif sera étendu à tout
étaient conviés : les responsables des territoires de chasse, les mairies, le département avec les dernières unités de gestion N°1, 2 et 3.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.35
4
SUIVI DES ESPÈCES

Existe-t-il un « sanglier urbain » ?


Carole MARIN

Cette question est au cœur d’une thèse de doctorat en cours, portant de l’occupation de zones situées dans le nord de Bordeaux par des
sur le sanglier dans la métropole bordelaise. La recherche est populations de sanglier.
réalisée par Carole Marin, vétérinaire et doctorante en géographie
à l’Unité Mixte de Recherche « Passages » du CNRS et de l’Université Au sein de la Fédération, une équipe se crée autour du projet de thèse :
de Bordeaux Montaigne, sous la direction de Laurent Couderchet et Jérôme Werno présenté plus haut, Emmanuel Robin, directeur des
Nicolas Lemoigne. actions territoriales, Nicolas Savary, directeur juridique et du service
dégâts de grand gibier, Valentin Hermouet, ingénieur agronome,
Les premières discussions ont associé Laurent Couderchet, Nicolas Thierry Mallié, Steeve Laplanche et Julien Haas, techniciens cynégétiques
Lemoigne, Carole Marin et Jérôme Werno, docteur en biologie et Antoine Bertrand, technicien cynégétique en service civique. Le travail
animale et directeur technique de la Fédération, près d’un an avant le de recherche reçoit également le précieux soutien de tous les services
commencement effectif de la thèse en septembre 2018. Dans le cadre de la Fédération. Les discussions, le partage de compétences et de
de ces travaux préliminaires, un étudiant en géographie de 3ème année connaissances, la confrontation des points de vue, mais aussi les moyens
de licence, Gabriel Badoc, a réalisé un stage volontaire d’été de 2 mois humains et matériels alloués à la recherche justifient une fois encore la
en 2018 au sein de la Fédération, s’engageant dans une analyse spatiale collaboration entre l’Université et les instances cynégétiques.

« Sanglier des champs ou sanglier des villes ?


L’idée de la recherche est née en 2017 de la rencontre des sciences vétérinaires et de la géographie, pour une réflexion
sur les enjeux relatifs à la faune sauvage et à ses interactions avec les sociétés humaines. Cette recherche a naturellement
trouvé sa place dans le prolongement des collaborations historiques entre la Fédération des Chasseurs de la Gironde
et la recherche géographique bordelaise. Les racines sont anciennes : des interventions pédagogiques régulières dans
le cadre des enseignements professionnalisant en géographie, à l’atlas des zones humides de la Gironde, jusqu’aux
travaux récents de doctorat consacrés à la chasse traditionnelle à la palombe dans le Sud-Ouest de la France.
Dans le prolongement de ces expériences multiples, l’actualité liée à la prolifération du sanglier a imposé ce nouveau
sujet de recherche sur le territoire de la métropole bordelaise, espace de cristallisation des enjeux sociaux-spatiaux relatifs
aux mutations comportementales de l’espèce. Si l’enjeu social et politique est considérable, l’enjeu scientifique l’est tout
autant, au point que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a pris en charge le financement de la
thèse. Les échanges avec les représentants des fédérations de chasse ont révélé la complexité des questions relatives à
l’évolution des populations de sanglier d’une part, et de chasseurs d’autre part. Dans un contexte européen de remise en
question de la légitimité sociétale des pratiques de chasse, et où l’espace médiatique valorise la lutte contre la souffrance
animale, l’évolution de la chasse se présente comme un révélateur de l’urbanisation de la société contemporaine jusque
dans les campagnes. A l’instar de la thèse en cours de Salif Cheikhou Diao : « Pratiques, représentations et symboliques
de la chasse à la palombe », ce travail interroge la pérennité des modèles cynégétiques français en regard des mutations
sociétales.».
Laurent COUDERCHET, Professeur des Universités en Géographie, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5319 PASSAGE CNRS
et Nicolas LEMOIGNE, Maître de Conférences, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5319 PASSAGE CNRS

P.36 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Contexte Quelques résultats préliminaires
Le sanglier, espèce forestière, s’invite dans les territoires périurbains, Le suivi des populations de sangliers
et même au cœur de la ville, profitant de la quiétude de ces zones non
chassées et des aménagements des espaces ouverts, figures essentielles Les Figures 16 et 17 montrent une densification généralisée des

SUIVI DES ESPÈCES


des projets d’urbanisme récents. Pour caractériser ce phénomène, prélèvements réalisés par la chasse en Gironde depuis 10 ans, en
certains articles de presse internationale utilisent même l’expression particulier dans le nord-est Gironde, autour du Bassin d’Arcachon,
de « sanglier urbain ». Or dans ces espaces, le sanglier représente dans l’Entre-Deux-Mers et autour de la métropole bordelaise. Ces
une nature sauvage et hors de contrôle et sa présence s’accompagne résultats sont issus des données déclaratives des bilans de chasse et
de problèmes économiques (dégâts dans les exploitations agricoles des bilans de destruction de sanglier en mars.
urbaines et périurbaines, dans les espaces verts aménagés, dans
les jardins de particuliers), de sécurité (collisions automobiles),
écologiques (envahissement de petites réserves urbaines), et de
Figure 16 : Répartition des prélèvements
risques sanitaires. de sangliers en Gironde, saison 2009-2010
(saison de chasse et mois de mars), carte en
La prolifération du sanglier dans l’agglomération bordelaise semis de points
mobilise différents acteurs, certains sont nouvellement confrontés
aux enjeux liés à la présence de cet animal sauvage : gestionnaires de
petites réserves urbaines, élus, agents des services de l’aménagement
du territoire, citadins usagers de la nature, gestionnaires cynégétiques,
chasseurs et même chercheurs universitaires. La question de la
présence de cet animal dans ces territoires particuliers, ainsi que
celle de la régulation de ses populations par la chasse, pratique
traditionnellement rurale, amène à la rencontre de différents acteurs et
à l’interpénétration des mondes urbain et rural.

Objectifs de l’étude
Un des principaux objectifs de l’étude est de fournir des éléments
de caractérisation et d’analyse du phénomène de prolifération et
de dispersion des populations de sangliers et de ses enjeux socio-
économiques dans les espaces urbains et périurbains. Le travail
porte sur la métropole bordelaise. En effet, le fonctionnement des
populations de sangliers en milieu urbain reste largement méconnu.

Par ailleurs, le sanglier « urbain » rassemble ou confronte différentes


parties prenantes autour d’une même réalité. Au sein de cet espace,
il s’agit de mettre en perspective la multiplicité des représentations,
pratiques et cultures de la chasse, de l’animal sauvage et de la nature.
L’animal semble s’adapter à un nouvel environnement, qu’en est-il des Figure 17 : Répartition des prélèvements de sangliers en
différents acteurs ? Gironde saison 2018-2019 (saison de chasse et mois de
mars), carte en semis de points
Finalement, la gestion des populations de sangliers étant encore peu
organisée au sein de la métropole bordelaise, cet espace représente un
formidable terrain pour l’étude de différentes stratégies de contrôle de
l’évolution des effectifs de sangliers et des impacts qui en découlent.
Nous espérons que les résultats pourront être généralisés à d’autres
espaces urbanisés.

Méthode
Pour atteindre cet objectif, un suivi des populations de sangliers est
réalisé à partir de l’analyse de données de prélèvements de sangliers
centralisées par la Fédération des Chasseurs de la Gironde, d’un
relevé de présence de l’espèce dans la zone étudiée, d’un suivi de la
mobilité et de l’activité des populations de sangliers concernées par
l’étude et enfin de l’analyse de tractus génitaux de laies prélevées
par des chasseurs volontaires pour se joindre à l’étude. Également,
diverses enquêtes sont réalisées auprès des acteurs précités. Parmi les
enquêtés, citons les candidats du département de la Gironde au permis
de chasser ainsi que les chasseurs girondins en activité pour la saison
2019-2020.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.37
4
La Figure 18 illustre la présence du sanglier dans l’enveloppe urbaine D’autres travaux en cours ont pour objectif la caractérisation de l’effet
bordelaise. La surface a été quadrillée en mailles de 100 ha. 30% de « réserve » du territoire urbain et périurbain bordelais, des
ces mailles ont été tirées aléatoirement. De mars à mai 2019, chaque populations de sangliers présentes et de leurs adaptations à ce nouvel
quadrat tiré au sort a été visité par Antoine Bertrand, afin de trouver environnement. L’hypothèse principale de cette partie de l’étude est
SUIVI DES ESPÈCES

des indices de présence du sanglier : empreintes, souilles, houzures, que l’on trouve dans la zone deux types de populations de sangliers :
chaudron, bauge, boutis, visuel. L’objectif est d’examiner la probabilité un type de population qui utilise le territoire comme une zone
qu’un site soit occupé par des populations de sanglier en fonction des refuge pour échapper à la chasse pratiquée aux alentours, et un type
caractéristiques du milieu : occupation du sol (milieux boisés, bâtis, de population acclimaté, sédentarisé, développant de nouvelles
espaces verts, espaces agricoles), connectivité paysagère ou barrières caractéristiques. Ainsi, 30 individus, capturés dans certaines
physiques, puis de transposer les résultats obtenus à toute la surface communes de l’agglomération, seront équipés prochainement de
du périmètre d’étude. colliers GPS, permettant d’obtenir leur localisation géographique
précise toutes les 30 minutes. Ces données seront couplées aux
résultats de l’analyse de la reproduction des femelles dans la zone.

Bordeaux : des sangliers et des Hommes

La plupart des villes européennes sont touchées par le phénomène


de prolifération de sangliers au sein de zones urbanisées. Elles
choisissent alors différentes stratégies pour gérer la situation.
En 2012, la chasse à l’arc avait été introduite à Barcelone.
Cette expérience a été rapidement arrêtée en raison de l’opinion
publique et finalement, la tranquillisation ou l’utilisation de
cages–pièges, suivies de l’euthanasie des animaux par des vétérinaires
de l’Université Autonome de Barcelone, a été la solution choisie.
Bordeaux Métropole suit le modèle adopté à Berlin depuis plusieurs
années déjà : celui de l’intervention de chasseurs pour réguler les
populations de sangliers dans ces zones urbaines et périurbaines.

Notons qu’un tiers des candidats au permis de chasser enquêtés


jusqu’ici considère que chasser dans le périurbain génère des
problèmes avec les habitants et les promeneurs. Dans une perspective
d’analyse globale du phénomène, un intérêt particulier est porté aux
représentations de la pratique cynégétique par les nouveaux acteurs
Figure 18 : Présence du sanglier dans la zone non chassée de Bordeaux Métropole de l’enjeu sanglier : les citadins.

Colliers GPS

P.38 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Indemnisation des dégâts
En 2018-2019, le montant des dégâts indemnisés s’élève à Néanmoins, la superficie des céréales détruites demeure l’indice le
226 159 €. L’augmentation du montant des dégâts par rapport à plus objectif de l’évolution de l’impact du sanglier et du cerf établi dans
l’année 2017-2018 (184 970,56 €) s’explique par une hausse des le contexte propre à l’expertise. Cette superficie représente 0,25 % des
prix des céréales. 40 500 hectares de céréales cultivés sur le département (Figure 20).

350 000 € 180

160
300 000 €

140
Superficie en hectare

250 000 €
120

200 000 € 100

80
150 000 €

60
100 000 €
40
50 000 € 20

0 €
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Figure 19 : Évolution du coût des dégâts depuis 1999 Figure 20 : Évolution de la superficie céréalière détruite par les cerfs et les sangliers

La fluctuation du cours des céréales impacte sensiblement le montant


En ce qui concerne l’évolution des dégâts du chevreuil sur le vignoble,
des dégâts annuels. En 15 ans, le prix du maïs « conso » au quintal
les variations tarifaires des prix du kilo de raisin sont moins aléatoires
s’est établi dans une fourchette comprise entre 7,80 € et 19,10 €.
que pour la production céréalière. Il existe un prix pour chaque
Cette saison, le prix arrêté par la commission départementale
groupe d’AOC évalué sur la base des calculs effectués par l’Organisme
d’indemnisation atteint les 13,30 € contre 10,40 €, soit une
de Gestion et de Comptabilité du Centre d’Économie Rurale de la
augmentation de 27,88 %.
Gironde qui établit une valeur sur la base du coût de production d’un
Si le cours du maïs de consommation courante suit une logique de kilogramme de raisin par groupe d’appellation. Ce coût varie suivant si
marché établi sur l’évolution des stocks mondiaux, les denrées à l’exploitation viticole est soumise au faire valoir direct ou au fermage.
haute valeur ajoutée suivent un schéma économique plus aléatoire La stabilité géographique des AOC concourt à la stabilité des données
construit sous l’influence commerciale de productions contractualisées. économiques.
Ainsi, le prix d’un maïs « semence » peut varier sensiblement suivant
Chez le chevreuil, les aléas sont liés aux conditions climatiques
la variété cultivée mais aussi suivant le contrat. Il peut varier du
printanières qui empêchent ou favorisent le débourrement de la
simple au double. Dans ce contexte, les denrées à haute valeur
vigne. La Figure 21 indique l’évolution du montant des dégâts
ajoutée deviennent un élément perturbateur des prévisions. Ce
sur vigne. En 2018-2019, les dégâts sur vigne se sont élevés à
type de culture peut avoir un impact sévère sur la facture des dégâts.
18 928,45 €, contre 11 559 € en 2017-2018. L’impact du chevreuil
Exemple, en 2018-2019, un dossier de maïs doux a été
sur le vignoble (38 %) est en diminution en raison du maintien
indemnisé par la Fédération à hauteur de 22 798,33 € pour
d’un taux de prélèvement élevé (2,45 chevreuils aux 100 ha
une surface détruite de 3,97 ha. Ce dossier représente à lui seul
chassables) et des prélèvements administratifs réalisés en période
93,7 % de la facture des dégâts sur maïs doux.
de débourrement. La part des dégâts imputable aux sangliers
Les actions préventives sont donc prioritairement dirigées vers ces (58,20 %) est en forte augmentation. La part des dégâts imputable aux
cultures spécialisées. Le taux de dégâts sur les denrées à haute valeur cerfs (3,80 %) est en nette diminution.
ajoutée introduit une variable trop aléatoire pour que l’on puisse
conserver la superficie des céréales détruites comme indicateur de
l’évolution financière des dégâts.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.39
4
70 000,00 €
90
60 000,00 €
80
70
50 000,00 €
SUIVI DES ESPÈCES

60
40 000,00 € 50
40
30 000,00 €
30
20
20 000,00 €
10
10 000,00 € 0
Sanglier Cerf Chevreuil
0,00 €
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2016 2017 2018

Figure 21 : Évolution du montant des dégâts sur vigne Figure 23 : États comparatifs en % des dégâts par espèce

Répartition des dégâts par culture Conclusion


Pour une valeur de 46 335,19 €, contre 45 558 € en 2017, le nombre En 2018-2019, les dépenses d’indemnisation et de prévention
de dossiers (N=15) concernant les cultures à Haute Valeur Ajoutée des dégâts de grand gibier sont en hausse. L’augmentation de
(HVA : légumes, semences, cultures biologiques…) est en baisse 27,88 % du barème départemental d’indemnisation du maïs
par rapport à l’année précédente (N=21). Pour rappel, seulement consommation et l’accroissement de nos dépenses de prévention
10 dossiers avaient été instruits en 2015. expliquent cette hausse. L’analyse des dégâts et des tableaux de
chasse font apparaître des indications qu’il faut absolument prendre
Les pertes occasionnées aux prairies accusent une valeur de en compte pour garder le contrôle de l’impact économique de la grande
12 428,57 €, contre 9 594 € en 2017. Aucune perte de récolte n’a faune sur la production agricole :
été déclarée sur les 18 630 ha de prairies artificielles et temporaires
cultivées sur le département. - les dégâts de cerfs sont au même niveau que l’année précédente.
Les prélèvements (2018) sont en légère baisse.
Le montant des dégâts imputables aux cultures Céréalières, aux
Oléagineux et Protéagineux (COP) est de 143 073,96 €, contre - les dégâts de sangliers sont en hausse avec des prélèvements
119 711,70 € en 2017. aussi importants que l’année précédente.

L’évolution des dégâts sur les denrées à haute valeur ajoutée dépend - les dégâts de chevreuils sont en hausse. Les prélèvements sont
de l’évolution des superficies emblavées et des moyens préventifs stables.
réservés à ce type de production.
Une dépense de prévention importante s’élevant à 209 962,30 €
dont 154 597,30 € correspondent à l’agrainage de dissuasion et
Herbages
6% 55 365 € au matériel de dissuasion.
Vigne
8%

HVA
21%

COP
65%

Figure 22 : Répartition des dégâts par famille de culture pour 2018-2019

Répartition des dégâts par espèce


Le sanglier demeure le responsable majeur des dégâts aux cultures
et récoltes agricoles. 81 % de la facture dégât lui est imputable, soit
183 028,80 €, contre 149 826,15 € en 2017.

Les dégâts du cerf représentent 12 % de la facture générale, soit


26 881,98 €, contre 25 896 € en 2017. En 2018, 18,81 % des dégâts
sur la production céréales, oléagineux et protéagineux sont
dus au cerf, contre 4,55 % en 2017 et 15,31 % en 2016. A l’inverse
des années précédentes, aucun dégât sur les productions HVA n’est
imputable au cerf.

Les dégâts du chevreuil représentent 7,5 % des dépenses


d’indemnisation, soit 16 248 €, contre 9 248 € en 2017. Figure 24 : Localisation des dégâts par commune

P.40 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

> LES CHIFFRES CLÉS DE L’ANNÉE

SUIVI DES ESPÈCES


Gibier migrateur

Prélèvements issus
des carnets de bécasses

Le prélèvement moyen des 10 dernières saisons


est de 32 400 bécasses en Gironde.
Prélèvements issus Lors de la saison 2018-2019,
des carnets de tonnes 28 100 bécasses
ont été prélevées.

Le prélèvement moyen des 10 dernières saisons


est de 21 485 sarcelles d’hiver en Gironde.
Lors de la saison 2018-2019,
19 842 sarcelles d’hiver
ont été prélevées aux tonnes.

Prélèvements issus
des pantes alouettes

Le prélèvement moyen des 10 dernières saisons


est de 73 900 alouettes.
Lors de la saison 2018-2019,
35 500 alouettes
ont été prélevées aux pantes.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.41
4
SUIVI DES ESPÈCES

La vie des réseaux

Réseaux Alaudidés-Turdidés

« La saison 2018-2019 est la plus mauvaise que nous ayons connue depuis nos enquêtes, médiocre en zone forestière surtout sur le littoral et
un peu mieux en zone agricole, dans des endroits fournis en haie et baies sauvages diverses. Bien que les populations se maintiennent, on
observe une chute des prélèvements (source : réseau de correspondants FDC33). Pour la grive musicienne, le maximum de prélèvement a
été réalisé la deuxième décade d’octobre. Elle reste l’oiseau le plus prélevé. La grive mauvis, deuxième oiseau prélevé, est en chute depuis
plusieurs années. Le merle noir, est, lui aussi, en légère diminution. La grive draine, peu prélevée, est toujours présente dès octobre.
On l’observe en petits vols au moment de la migration. La grive litorne boude notre territoire girondin, elle migre plutôt vers le couloir
rhodanien, son prélèvement reste minime. Le chasseur de grives est quelque peu découragé, pourtant au moment où j’écris ces lignes
il n’y a pas lieu de s’inquiéter… »

Raymond Sylvestrini, Administrateur FDC33

Grive draine Grive litorne


2% 2%
Résultats 2018-2019 Merle
9%
Comme chaque saison, les grives musiciennes et mauvis composent
la majorité du tableau de chasse (87 %). La saison 2018-2019 ne
restera pas gravée dans les mémoires des correspondants, avec un
prélèvement moyen de 54 turdidés. La moyenne de ces dix dernières
années est de 86 turdidés.
Grive mauvis
29%
Grive musicienne
58%

Figure 25 : Répartition des prélèvements


de turdidés pour 2018-2019

P.42 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Réseau Bécasse

« La saison 2018-2019 en Gironde restera comme une saison très moyenne en termes de prélèvement. Derrière cette analyse se cache une
réalité bien différente en fonction des secteurs. En effet, si certains endroits de la Gironde ont bénéficié de belles arrivées de bécasses permettant
de belles journées de chasse avec des rencontres nombreuses, cela ne concerne qu’une minorité de chasseurs. D’autres régions n’ont pas
accueilli le contingent habituel d’oiseaux. Saison donc atypique au niveau des conditions météo et disparate en termes de prélèvement. La
saison 2018-2019 restera aussi celle de la première zone de non-tir de bécasse. En effet, à l’initiative des chasseurs de Salles, un secteur a été
dédié à la rencontre de l’oiseau sans prélèvement. Cette zone de non-tir permettra au fil des ans de fidéliser des oiseaux et donc de multiplier les
contacts avec les bécasses même quand ces dernières se font plus rares sur les zones de chasse. »

Frédéric Massie, Administrateur FDC33

Résultats 2018-2019
Le Tableau IX nous confirme que la saison 2018-2019 fut une saison assez triste, avec un prélèvement moyen par chasseur du réseau
de 11 bécasses pour 36 mordorées différentes vues. En ce qui concerne l’âge-ratio, le sérieux des correspondants a permis de collecter
510 ailes de bécasses pour la saison 2018-2019. Après analyse, les jeunes représentent 76 %. C’est un taux correct pour le département
de la Gironde.

Tableau IX : Récapitulatif des 10 dernières saisons de chasse du réseau bécasse

ICA (Indice
Bécasses
Nombre de Prélèvements/ Cynégétique d’Abondance :
SAISON correspondants chasseurs
vues/
Nombre d’oiseaux vus par
chasseurs
heure de chasse)

2009/2010 75 17 55 0,4

2010/2011 77 10 37 0,32

2011/2012 84 11 35 0,3

2012/2013 76 13 44 0,33

2013/2014 72 17 54 0,41

2014/2015 69 12 44 0,31

2015/2016 67 10 36 0,27

2016/2017 71 13 50 0 ,35

2017/2018 61 11 40 0,31

2018/2019 64 11 36 0,3

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.43
4
SUIVI DES ESPÈCES

Réseau Palombe

« Globalement saison très atypique avec des installations qui ont vu beaucoup d’oiseaux contrairement à d’autres, pas forcément très éloignées,
mais qui ont été plutôt très mal servies.
Dans l’ensemble la migration a été correcte et cette saison s’inscrit dans les saisons plutôt bonnes.
Les vents dominants étaient de nord au mois d’octobre avec du beau temps mais de fréquents brouillards pénalisants ; novembre a connu une longue
période de vent de sud avec du beau temps également.
Le couloir central a encore été bien servi cette année, toutefois en se déplaçant limite Dordogne/ Lot-et-Garonne sur l’est du département.
Le couloir atlantique, quant à lui, a été délaissé et c’est malheureusement le cas depuis plusieurs années.
Le comportement des oiseaux était plutôt méfiant une fois posés dans les palombières.
Nous avons connu deux gros pics de migration, le premier a duré 6 jours du 16 au 22 octobre, avec en moyenne 35 vols observés par installation le jour
de la Saint-Luc, le second du 3 au 5 novembre, avec 33 vols observés par installation le 3 novembre. »

Alain Videau, Administrateur FDC33

Résultats 2018-2019

Tableau X : Résultats issus du réseau des correspondants « palombe »


pour la saison 2018-2019

Nombre de correspondants «palombe» 79


Nombre moyen de chasseurs par installation 3
Nombre moyen de jours de chasse par installation 38
Nombre moyen de vols vus par installation 386
Nombre moyen de palombes vues par installation 26 091
Nombre moyen de palombes prélevées par installation 116
Nombre total de palombes prélevées pour le réseau 9 174

P.44 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Réseau Gibier d’eau

« Même si pour un chasseur de migrateurs, en termes de passage d’oiseaux, rien n’est écrit d’avance et chaque nouvelle saison réserve son lot de
surprises, il n’en reste pas moins vrai que ces dernières années, deux éléments ne jouent pas en leur faveur.
Le premier est le déficit hydrique qui ne permet pas de pratiquer la chasse au gibier d’eau sur des marais à sec. En effet, les périodes de
sécheresse durent de plus en plus longtemps et les zones humides en souffrent terriblement.
Le second concerne les conditions météorologiques, avec des hivers doux, trop doux pour que les canards, appelés « migrateurs à regret »,
décident à cause du froid, de descendre plus au sud mais préfèrent plutôt rester sur leurs zones d’hivernage nordiques.
Il y a eu quand même de belles boutées de canards et de bécassines, lors de vents favorables, quelques fois sur des couloirs privilégiés
mais surtout, il fallait y être ces jours et ces nuits-là.
Certains secteurs ont connu une migration assez régulière tout au long de la saison, comme les lacs par exemple.
En règle générale, les patients et les passionnés ont eu leur part de bonheur.
La grande déception restera encore une fois, l’interdiction de la chasse des oies cendrées en février. »

Jean-Francis Seguy , Administrateur FDC33

Résultats 2018-2019

Tableau XI : Prélèvements des 10 premières espèces issus des carnets de tonne 2018-2019 pour 1 021 carnets analysés

Sarcelle Canard Canard Canard Canard Canard Oie Bécassine Foulque Fuligule
Espèce
d’hiver colvert souchet pilet siffleur chipeau cendrée des marais macroule milouin

Nombre
prélevé 19 842 7 074 6 089 2 751 2 681 1 541 666 634 519 467
total

Nombre
moyen
prélevé par
19,43 6,92 5,96 2,69 2,62 1,50 0,65 0,62 0,50 0,45
installation

Pour cette saison, 42 pièces (anatidés, rallidés et limicoles) ont été prélévées en moyenne par installation.

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4
SUIVI DES ESPÈCES

Réseau Bécassines

« Le résultat de la chasse à la bécassine, dépend encore plus que pour les autres espèces, des conditions d’accueil.
Pour l’ouverture 2018, celles-ci bien que disparates, étaient plutôt défavorables.
Les marais accueillants ont eu la chance de voir arriver de nombreux oiseaux lors de deux pics migratoires de mi-septembre et de mi-octobre.
Cette deuxième vague de migration fut particulièrement riche en bécassine sourde. Des concentrations importantes de ce discret limicole
furent rencontrées dans plusieurs marais. »

Frédéric Massie, Administrateur FDC33

Résultats 2018-2019

Tableau XII : Récapitulatif des 12 dernières saisons de chasse du nombre de sorties, des bécassines vues et de leur ICA

2007- 2008- 2009- 2010- 2011- 2012- 2013- 2014- 2015- 2016- 2017- 2018-
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nombre de
sorties 477 399 255 328 512 682 563 528 494 623 664 534
Bécassines des
marais vues 2 738 2 559 2 394 2 243 3 902 4 271 6 569 4 208 3 094 5 043 4 509 4 038
ICA
Bécassine 5,74 6,41 9,39 6,84 7,62 6,26 11,67 7,97 6,26 8,09 6,79 7,56
des marais

Bécassines
sourdes vues 120 212 124 105 241 274 570 320 466 861 517 614
ICA
Bécassine 0,25 0,53 0,49 0,32 0,47 0,4 1,01 0,61 0,94 1,38 0,38 1,15
sourde

P.46 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.47
4
SUIVI DES ESPÈCES

La bécassine des marais


et la bécassine sourde
Ces deux espèces sont suivies principalement par des réseaux Distribution et provenance des observations
cynégétiques : le Club International des Chasseurs de Bécassines
(CICB), l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage Les communes du littoral, comprenant la chaîne des marais et étangs
(ONCFS) et la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) qui d’arrière-dune et le Bassin d’Arcachon, demeurent les territoires où le
travaillent sur l’ensemble de l’aire de répartition de ces oiseaux. réseau a logiquement recruté le plus de contributeurs pour les deux
Le réseau girondin est un contributeur de ce réseau, les données modes de chasse (Figure 26).
collectées sont basées sur le volontariat d’environ 70 passionnés Les communes bordant les fleuves et surtout l’Estuaire, disposant de
dont 40 sont réguliers. vastes prairies humides viennent en suivant, et supplantent parfois le
Ces derniers récoltent et conditionnent les plumages de leurs premier bassin de correspondants en captures.
captures dont ils indiquent également le poids, renseignent un Plus anecdotique, quelques contacts fructueux ont eu lieu dans les
carnet prélèvements/observations et occasionnellement, retournent communes forestières de l’intérieur.
les bagues. Rappelons que la pression cynégétique génère, par ces
réseaux, la plus forte pression d’observation sur les espèces concernées.

Au fil des ans, beaucoup de données sont collectées à différentes


périodes du cycle biologique de ces espèces et de leurs aires de
distribution :

- la densité des couples reproducteurs (mesurée pendant les missions


de baguage de l’ONCFS sur les sites de reproduction).

- la fréquentation des territoires (étapes migratoires, zones


d’hivernage).

- informations issues de la récolte de bagues (origine des oiseaux,


longévité, fidélité au site d’hivernage).

- informations issues de la collecte d’ailes et de rectrices (âge et sex-


ratio).

- une moyenne des poids des oiseaux (hors vague de froid) permet :
- d’évaluer, en cas de gel prolongé, si les oiseaux sont en état de
détresse physiologique.
- de mesurer et d’interpréter, sur les oiseaux préalablement
bagués puis recapturés, les variations pondérales pendant la
Figure 26 : Communes où au moins une bécassine est prélevée à la tonne et où chasse au
migration. moins un correspondant

Deux modes de chasse permettent de collecter des informations Participation


- La chasse à la tonne qui est une pratique statique. Il faudra un Au fil des ans, le nombre de contributeurs est assez constant .
minimum de flux migratoire pour que cette source réagisse (à condition
que les niveaux d’eau soient compatibles avec les besoins des oiseaux). Nombre de
Retour de Retour de
carnets carnets
correspondants
« chassés » « non chassés »
- La chasse à la botte ou devant soi, évidemment plus prospective,
permettant de couvrir beaucoup plus d’espace, là où la gestion de la Saison
2017-2018 69 24 8
végétation et où les niveaux d’eau sont appropriés.
Saison
2018-2019 69 20 3

P.48 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Pression d’observation
Les contributeurs ont totalisé 534 sorties en 2018-2019 (Figure 27). 600

500

- En dehors de la 2ème décade de septembre, on constate aisément que


400
la pression de chasse de la saison écoulée est demeurée supérieure ou
égale à la moyenne de la décennie écoulée. 300

200
- En janvier 2019, elle a même doublé par rapport à cette moyenne !
Nous verrons plus loin ce qui a motivé ce changement d’habitude 100

0

ût 1 ût 2 ût 3 Sept 1 ept 2 Sept 3 Oct 1 Oct 2 Oct 3 Nov 1 Nov 2 Nov 3 Déc 1 Déc 2 Déc 3 Janv 1 anv 2 Janv 3
Ao Ao Ao S J

2017-2018 2018-2019
Moyenne de sorties par décades de la saison 2007 à 2018 Nombre de sortie par décade pour 2018-2019

45 Figure 28 : Observations (nombre de contacts) des bécassines des marais pour les saisons
40 2017-2018 et 2018-2019
35
30
25
20 En revanche, il semble que les chasseurs aient bien intégré la bonne
10
15
saison 2016-2017 pour la bécassine sourde (meilleur ICA depuis la
5 création du réseau avec une valeur de 1, 38), puis les arrivées atypiques
0
ût ût ût pt sept sept oct oct oct nov nov nov déc déc déc janv janv janv
de décembre 2017 jusqu’à la fermeture. L’espoir que le phénomène
ao 0 ao 1 ao se 0 0 1 0 0 0 1
se reproduise en fin de saison 2019, surtout avec l’accroissement
0 0
10 2 3 10 20 30 u 1 u 2 u 3 au 1 au 2 au 3 au 1 au 2 au 3 au 10 au 20 au 31
au 1 au 1 au 1 au 1 au 1 au u 1 a 11 a 21 a
u 1 1 2 u 1 2 d du du du
1 11 u 21 du 1 u 11 u 21 du 1 u 11 u 21
d du du d du du du d d d d d
spectaculaire des contacts enregistrés en octobre (trois fois plus de
contacts que la moyenne !), les auront sans doute influencés.
Figure 27 : Nombre de sorties par décade des correspondants
Après un début d’hiver 2017 particulièrement prospère en bécassines
des marais, certains correspondants, ayant pris leurs marques pour
Les observations des deux dernières saisons indiquent que les l’année suivante (beaucoup de sorties infructueuses à la même décade),
observations de bécassines des marais ne se sont pas présentées ont au contraire indiqué que celui de 2018 leur apparaît comme une
sur nos territoires de la même façon. Il faut préciser un cumul de période de vaches maigres pour cette espèce, heureusement compensé
précipitations inférieur aux normes pendant toute l’année 2017 par l’arrivée de bécassines sourdes (Figure 29).
(en dehors de juin), saison où les bécassines des marais sont arrivées
plus tard (1 380 contacts entre octobre et novembre !). Inversement,
2017-2018 2018-2019 Moyenne de 2007 à 2018
le mois de janvier 2018 a été très pluvieux (record de 1958 battu !),
mettant un terme assez brutalement au stress hydrique de nos 120

territoires. Ces écarts expliquent en partie la différence très nette de 100

configuration entre les deux dernières saisons. 80

Néanmoins, en se basant sur leurs observations, ce n’est visiblement 60

pas l’abondance de bécassines des marais qui a motivé le regain 40

d’activité des correspondants en janvier 2019. La Figure 28 confirme 20


qu’en dehors des pics d’observations enregistrés en octobre-novembre 0
2017 et en septembre 2018, ces deux dernières années s’inscrivent ût
1
ût
2
ût
3
pt
1
pt
2
pt
3 t 1

t 2

t 3

v 1 v 2 ov 3 éc 1 éc 2 éc 3 nv 1 nv 2 nv 3

Ao Ao Ao Se Se Se Oc Oc Oc No No N D D D Ja Ja Ja
dans la moyenne.
Figure 29 : Observations (nombre de contacts) de bécassine sourde

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.49
4
SUIVI DES ESPÈCES

En effet, la saison 2017-2018 se plaçait bien, avec des arrivées Pour la saison 2017-2018, les contributeurs ont retourné
ponctuelles pratiquement chaque mois : les mouvements significatifs 433 plumages de bécassines des marais, dont 429 ont pu être
sont enregistrés début octobre ce qui est habituel, puis novembre, catégorisés. En 2018-2019, 520 plumages ont été récoltés dont
décembre et même ceux intervenus en fin janvier dépassent la 481 ont pu être identifiés. L’évolution du pourcentage de jeunes dans
moyenne. nos tableaux de chasse a évolué depuis la création du réseau girondin,
il demeure assez moyen ces deux dernières années après avoir connu
Pour la saison 2018-2019, l’essentiel du contingent est arrivé fin une baisse en 2015-2016 (Figure 30).
octobre-début novembre. Le nombre de contacts se maintient à un bon
niveau pendant deux décades (autour de 100), avant de s’amenuiser Concernant la bécassine sourde, 172 plumages ont été récoltés
jusqu’en décembre. Notons qu’à cette période, des contributeurs en 2017-2018, 166 ont pu être catégorisés. En 2018-2019, ce nombre
ont noté plus de contacts que la moyenne pendant les trois décades s’élève à 182 plumages pour 165 identifiables. Les écarts sont
précédant la fermeture. beaucoup plus important pour la bécassine sourde (il en va de même
pour son ICA sur nos territoires). Cela démontre qu’il faut être « prudent »
Malgré le nombre record de contacts enregistrés en octobre pour interpréter des données collectées sur une zone aussi restreinte
et légèrement supérieurs à la moyenne en décembre et janvier, l’ICA qu’un département français, qui n’est, somme toute, qu’un malheureux
de la saison 2018-2019 (Tableau XII, page 46) ne se place qu’en confetti au regard de l’immense aire biogéographique de cette espèce.
deuxième position depuis l’existence du réseau.

Tous les territoires n’ont pas été pourvus d’oiseaux car en 2017-
2018, quelques adhérents ont réalisé quelques sorties infructueuses Bécassine des marais Bécassine sourde
(Blayais) tandis que les communes du littoral enregistraient quant à 80
elles de belles « concentrations ». 70
60
50
Analyse du tableau de chasse des adhérents 40
30
Comme nous l’avions précisé plus haut, les réseaux cynégétiques 20

disposent d’un atout concernant le suivi du succès de la reproduction 10


0
qu’est l’analyse du tableau de chasse. En l’occurrence, la récolte
8

9
0

4
00

00

01

01

01

01

01

01

01
01

01

01

des plumages permet aux spécialistes d’établir l’âge-ratio (soit le


-2

-2

-2

-2

-2

-2

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-2

-2

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07

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20

20

20

20

20

20

20
20

20

20

pourcentage de jeunes).

Il existe des cas où les plumages ne permettent pas d’identifier Figure 30 : Pourcentage de juvéniles pour les bécassines des marais et sourdes
les classes d’âge ou de sexe (limites de la méthode, prélèvements
inappropriés ou plumes manquantes, mauvais conditionnement des
prélèvements, etc.).

REMARQUE : d’autre part, il est important d’intégrer la notion de migration


différenciée dans la lecture de cette courbe car, les jeunes arrivant en
premier sur nos territoires avant les adultes, les deux contingents ne
bénéficieront pas forcément des mêmes conditions de migration. En
fonction de ces circonstances annuelles, une classe d’âge peut se voir
surreprésentée vis-à-vis de l’autre.

P.50 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Le courlis cendré

Le courlis cendré (Numenius arquata) fait partie des grands GASSAUGI, les ACCA et communes de Carcans, Hourtin, Lacanau et le
limicoles. Il mesure de 50 à 60 cm de long et possède un bec fin Porge, la RNN de Cousseau (SEPANSO), la RNN d’Hourtin (ONF) et la
et recourbé vers le bas. Il existe 3 sous-espèces mais la France Fédération. Le SIAEBVELG a mis en place un plan de gestion des zones
n’est visitée que par Numenius arquata arquata. La sous-espèce humides connexes aux lacs : restauration et entretien par broyage
qui nous préoccupe niche de l’Ouest de l’Europe jusqu’à l’Oural mécanique, brûlage dirigé, etc. Afin de suivre l’efficacité de ces travaux,
et du cercle arctique jusqu’en Espagne. Il est migrateur. un suivi des limicoles nicheurs a été mis en place.

La population à l’échelle mondiale est estimée entre 700 000 à Evolution de l’hivernage en Gironde
1 000 000 d’individus (d’après le PNG Courlis cendré) et les populations
Le courlis cendré est suivi en hivernage au mois de janvier uniquement
semblent décliner. En France, la population nicheuse est estimée de
par le réseau sur les sites du Bassin d’Arcachon et de l’Anse du Verdon.
1 300 à 1 600 couples et semble diminuer alors que la population
Depuis 3 ans, les comptages, uniquement au mois de janvier, sont
hivernante avoisine les 23 000 individus en moyenne entre 1991 et
réalisés sous la coordination de la LPO-ONCFS. Grâce à la Figure 31, on
2011 et serait en légère augmentation (d’après le PNG Courlis cendré).
observe que l’hivernage dépasse les 2 000 individus au mois de janvier
Le courlis cendré est une espèce chassable faisant partie de
sur le Bassin d’Arcachon depuis 2014. Les effectifs sur l’Anse du Verdon
l’annexe II B de la Directive Oiseaux. Il est considéré comme ayant un
sont moindres puisqu’ils ne dépassent pas les 300 individus sauf en
statut défavorable au sein de l’Europe (classé « vulnérable » par Union
2016. Sur le Bassin d’Arcachon, les courlis cendrés sont essentiellement
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) France en
présents sur l’île aux Oiseaux à marée haute et sur toutes les vasières
2011 et « quasi menacé » par UICN World en 2015). Il a fait l’objet d’un
à marée basse.
moratoire suspendant sa chasse sur tout le territoire entre juillet 2008
et février 2012 et depuis 2012, sa chasse est suspendue uniquement
sur les sites continentaux. Pour la saison 2018-2019, il n’était chassable
que sur le DPM. Anse du Verdon Bassin d'Arcachon

500 3500

Au niveau national
Effectifs de courlis cendré sur le Bassin d'Arcachon
Effectifs de courlis cendré sur l'Anse du Verdon

450
3000
400

Le Ministère de l’Environnement a chargé l’ONCFS de rédiger un 350 2500

300
Plan National de Gestion (PNG) afin de faire le point sur l’état de la 250
2000

population et réaliser des préconisations de gestion. En 2015, piloté 200


1500

par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement 150 1000

et du Logement (DREAL) Normandie et animé par la Fédération 100


500

Régionale des Chasseurs de Normandie aidé par le Bureau d’Etude


50

0 0
NaturAgoraDéveloppement, le PNG a démarré pour 5 ans. 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Au niveau départemental Figure 31 : Évolution des effectifs de courlis cendré recensés au mois de janvier sur le Bassin
d’Arcachon et l’Anse du Verdon
Concernant la Fédération, le courlis cendré fait partie des espèces
suivies par le réseau Oiseaux d’Eau (ONCFS/FNC/FDC) en hivernage
depuis les années 80. Il est également suivi lors du protocole de la
fréquentation des mares de chasse de mars à août depuis 2007 (un
échantillon de mares de chasse au gibier d’eau fait l’objet d’un suivi
tous les 10 jours). Et enfin, depuis 2014, le Syndicat Intercommunal
d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant et Étangs du Littoral
Girondin (SIAEBVELG) coordonne un suivi des limicoles nicheurs
sur les bords des grands lacs médocains en partenariat avec le

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.51
4
SUIVI DES ESPÈCES

Évolution de la reproduction en Gironde Évolution des prélèvements en Gironde


Grâce à deux protocoles bien distincts, on peut avoir une première Les connaissances des prélèvements du courlis cendré en Gironde ne
approche sur la présence du courlis cendré en période de reproduction se font qu’à travers les carnets de tonne depuis 2006 et depuis 2017
en Gironde mais également lors de ses périodes de migration. Grâce via des fiches de prélèvements pour le Domaine Public Maritime pour
au suivi de la fréquentation des mares de chasse, le courlis cendré est les chasseurs à la botte. Le courlis cendré est donc une espèce chassable
recensé essentiellement sur les marais du Nord Médoc avec une forte sous moratoire (absence de données entre 2008 et 2012).
présence en mars. Le suivi coordonné par le SIAEBVELG indique que
8 couples sont répartis entre le sud de la RNN de Cousseau et le nord En Gironde, 1 000 installations de chasse au gibier d’eau, dites
du lac d’Hourtin. Les premiers couples se sont installés en 2016 et tonnes en Sud-Ouest, sont actives chaque saison. Lors de l’analyse des
semblent trouver dans ces milieux entretenus un accueil favorable pour prélèvements, on observe que les prélèvements de courlis cendré ne
leur reproduction. Cette espèce étant très discrète lors de sa période de dépassent pas les 50 individus pour la totalité des carnets analysés. Il
reproduction, d’autres couples ont pu échapper aux comptages. ne fait pas partie des espèces privilégiées par le chasseur de tonne

REMARQUE : en dehors de nos protocoles, nous avons connaissance de Les chasseurs à la botte du DPM sur le Bassin d’Arcachon sont peu
couples reproducteurs dans le Camp Militaire de Captieux et dans certaines nombreux à le chasser. Depuis 2016-2017, 26 chasseurs ont prélevé
communes du centre Médoc. 117 courlis cendrés au total, ce qui représente 4,5 courlis cendrés par
chasseur pour 3 saisons de chasse soit 1,5 courlis/an/chasseur.

P.52 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


La palombe

La saison cynégétique 2018-2019 restera une année mémorable à l’Est du département. Les oiseaux ont été vus dans l’Armagnac à
pour le pigeon ramier que ce soit pour la migration pyrénéenne la pointe du jour. La même journée, ils étaient vu en fin d’après-midi
ou pour l’hivernage dans le Sud-Ouest. sur leurs lieux d’hivernage (cercle de couleur bleu sur la Figure 33) en
péninsule ibérique pour une grande majorité.
Migration Pyrénéenne La Figure 33 montre les 2 couloirs empruntés par les pigeons
ramiers pour rejoindre leurs lieux d’hivernage. Les villes
mentionnées sont les villes où le flux d’oiseaux ayant franchi les
3 000 000
2 575 794 2 557 374
Pyrénées a été vu.
2 500 000

La couleur verte montre le couloir emprunté par 900 000


2 000 000
palombes, le 4 novembre au poste de comptage d’Urrugne, poste
1 500 000 le plus à l’ouest du département. Les conditions climatiques étaient
1 064 500
1 000 000
totalement différentes de celle du 23 octobre. Si le vent de Sud est
synonyme de migration dans la plaine jusqu’au pied des Pyrénées, il
500 000
peut devenir un obstacle pour en franchir les cols. Les oiseaux ont dû
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
traverser par la côte du côté d’Urrugne, où le relief est le moins élévé.

Figure 32 : Migration postnuptiale pyrénéenne des palombes depuis 1999

Comme chaque année, 4 postes de comptage sont suivis par les


professionnels des Fédérations Départementales des Chasseurs de
Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie ainsi que par des stagiaires du Lycée Urrugne
Agricole de Saint-Pée-sur-Nivelle. Ces comptages ont pour but de
comprendre la phénologie de la migration dans les cols pyrénéens. Ils Arnéguy

ont lieu du 15 octobre au 11 novembre. 04/11/2018

Soria
Les chiffres présentés sont des effectifs réels. Les observateurs Pinheiro

dénombrent les pigeons ramiers qui franchissent la barrière 23/10/2018


Salamanque
pyrénéenne et qui ne sont pas revenus vers la France (retour). Avila

3 pics de migration ont eu lieu :


Caceres

- le 23 octobre avec 1 066 669 oiseaux dont 1 054 764


sur le seul poste de comptage d’Arneguy
- le 3 novembre avec 331 238 oiseaux Grandola

- le 4 novembre avec 1 183 202 oiseaux

Le 23 octobre 2018 restera donc dans les annales de la migration


pyrénéenne. Le vent du Nord, soufflant fort ce jour-là, a porté les pigeons
ramiers, au nombre d’un million, vers le poste de comptage d’Arneguy, Figure 33 : Couloirs migratoires empruntés par les palombes vers leurs lieux d’hivernage
un épais brouillard étant présent sur les 3 autres postes de comptage.
Pendant 3 heures, un flux continu et ininterrompu de pigeons
ramiers a franchi les Pyrénées sur le poste de comptage le plus

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.53
4
SUIVI DES ESPÈCES

Hivernage dans le Sud-Ouest Perspectives pour la saison 2019-2020


Pour la saison cynégétique 2018-2019, les comptages hivernaux ont La Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde a lancé
eu lieu le 12 décembre 2018 et le 16 janvier 2019 pour la zone agricole pour la saison une enquête prélèvement sur le pigeon ramier.
et le 8 décembre 2018 et le 12 janvier 2019 pour la zone forestière.
Dans un premier temps, l’enquête a été envoyée à 1 000 chasseurs tirés
Comme pour la migration transpyrénéenne, l’hivernage restera un au sort aléatoirement sur l’ensemble des personnes ayant validé leur
hivernage record pour le mois de décembre 2018. Plus de 2 millions permis de chasser dans le département. Dans un deuxième temps, elle
de pigeons ont été recensés dans le Sud-Ouest de la France. Un a été envoyée à tous les détenteurs d’une palombière.
record français a été atteint dans le département du Gers avec
un dortoir de 1 million de palombes au Sud-Est de Mirande sur L’enquête a pour but de connaître les prélèvements tout au long de la
la commune de Berdoues. En France, de telles concentrations ne saison suivant les modes de chasse (filet, fusil). Ceux-ci seront traités de
sont normalement pas visibles. Seule la péninsule ibérique possède façon anonyme. Les résultats seront abordés lors du prochain tableau
des dortoirs avec des densités de plus d’un million d’oiseaux. de bord.

Décembre Janvier

2 500 000

2 078 901

2 000 000

1 500 000

912 112

1 000 000

500 000

0
1

9
0

4
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00

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00

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20

20

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20

20

20
19

20

20

20

20

20

Figure 34 : Hivernage des palombes dans le Sud-Ouest en décembre et janvier

P.54 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Le baguage et balises
À la fin des années 80, les fédérations départementales des Alouette
chasseurs du Sud-Ouest commencent à s’intéresser de plus près
au baguage des oiseaux par l’intermédiaire d’un programme La Fédération travaille en étroite collaboration avec la Fédération
sur le pigeon ramier. Depuis cette époque, la Fédération s’est Départementale des Chasseurs des Landes et l’ONCFS (porteur du
diversifiée dans les différents programmes de baguage : programme). Les fédérations 24, 47 et 64 participent également au
alouettes, bécassines, bécasses, … programme de baguage qui a pour objectif :

Le baguage ? - de déterminer le déroulement de la migration


- d’estimer les populations migrantes
La pose, le retour et l’analyse d’un très grand nombre de bagues - d’améliorer les connaissances sur la physiologie et la biologie de
pendant des années ont permis de comprendre qu’il existe des l’espèce (âge-ratio par exemple)
populations nicheuses distinctes (quels sont les pays d’origine de la - d’estimer le taux de survie.
ressource ?), des migrations différenciées selon la classe d’âge et de
sexe, sur l’itinéraire emprunté pendant la migration, etc. En 2018, 180 alouettes ont été baguées dont 105 baguées en une
seule nuit (17/10/2018).
Quelques résultats pour 2018-2019
Bécassine
Bécasse
Pour la saison 2018-2019, une seule sortie a pu être effectuée par
43 sorties nocturnes ont été réalisées en 2018-2019 par la le service technique avec 2 bécassines des marais baguées. Comme la
Fédération, l’ONCFS et la SEPANSO (RNN de Cousseau) avec une durée bécasse des bois, elles sont fidèles à leurs sites d’hivernage à condition
moyenne de 2h et 10 minutes par sortie. Elles ont permis de contacter que ceux-ci soient en eau. La chasse permet de récupérer les bagues et
497 bécasses, de baguer 172 oiseaux et d’en contrôler 8. L’âge-ratio ainsi apporter des connaissances complémentaires sur les espèces. Le
obtenu par le baguage est de 49 % de jeunes. Tableau XIII représente quelques exemples de bagues récupérées par
les chasseurs du réseau « Bécassines ».
Le baguage de la bécasse a pu nous renseigner sur 2 points
importants : Caille des blés
- les oiseaux sont fidèles à leurs sites d’hivernage d’une saison à
l’autre Plusieurs prospections ont été effectuées au cours du printemps 2018
- la Gironde peut être considérée comme une zone d’hivernage dans le canton du Réolais mais sans succès.
plus qu’une zone de transit.

Tableau XIII : Extrait du récapitulatif de la récolte de bagues effectuée par les chasseurs girondins

Port de Distance
Date Baguage Lieu Baguage Date Reprise Lieu Reprise
bague (jours) parcourue (kms)

Vendays-Montalivet
23/09/2017 Pays-Bas 23/10/2017 30 836,23
(33)

Braud et St Louis
21/02/2017 24/12/2017 Braud et St Louis (33) 306
(33)

Braud et St Louis
30/10/2017 16/01/2018 Braud et St Louis (33) 78
(33)

04/08/2018 Hongrie 24/09/2018 Hourtin (33) 51 1399

16/01/2018 Geronce (64) 23/09/2018 Carcans (33) 250 207

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4
SUIVI DES ESPÈCES
4

Les balises
Récemment, les progrès technologiques et de miniaturisation rendent
possible la pose de balises GPS et GLS sur des oiseaux aussi modestes
que les bécassines des marais ou encore les tourterelles des bois.
Ces nouveaux outils permettront de mieux renseigner et d’affiner les
connaissances sur le déroulement des rythmes de vie des oiseaux
(annuels et nycthéméraux).

Cette technologie permet de restituer la position géographique de


l’oiseau équipé (entre 70 et 90 localisations maximum). Il est possible
de programmer les transmissions une fois par jour ou une fois par
semaine, selon qu’on veuille augmenter la durée de vie de l’appareil
et ainsi s’assurer qu’il puisse couvrir une étape importante du cycle
biologique annuel de l’oiseau (de mars à décembre). Les oiseaux
équipés en France auront donc transmis leurs positions avant et
pendant la migration pré-nuptiale, pendant la reproduction et pendant Figure 35 : Trajets prénuptiaux des bécassines des marais équipées en 2019
la migration post-nuptiale. Il est même envisageable de réutiliser une (situation au 15/06/2019) (Réseau Bécassines – Lettre N°16)
balise puisqu’il est théoriquement possible de la récupérer.

Un seul oiseau peut donc transmettre plusieurs informations tandis que


pour le baguage, la capture de l’oiseau bagué est l’ultime moment où
des informations sont collectées en dehors de celles prises au moment
du marquage. La seule exception est un contrôle, lors des opérations
de baguage, d’un oiseau déjà bagué.

Bécassines des marais

Les premiers essais de balises sur les bécassines des marais se sont
révélés prometteurs, mais il faudra qu’un nombre conséquent d’oiseaux
soient équipés pour désigner un comportement représentatif de
l’espèce suivie. Cet outil, (assez onéreux il faut bien le dire), est donc
complémentaire des autres techniques de suivis.

La Figure 35, issue de la lettre N°16 de juillet 2019 du réseau bécassine


de l’O.N.C.F. S, présente les données provenant des oiseaux équipés.
Le ratio des retours de données (en rapidité, quantité et qualité) sur
l’investissement (en temps et en moyens) est édifiant, la poursuite des
Figure 36 : Localisation journalière de 2 bécassines sur un site d’hivernage
progrès en matière de miniaturisation fera que cette technologie sera (Réseau Bécassines)
de plus en plus employée pour cerner les habitudes de ces voyageuses
au long cours.

Même sur un plan beaucoup plus local (Figure 36), elle permettra
d’avoir une meilleure visibilité de l’exploitation de l’espace par l’oiseau
sur un site d’hivernage.

P.56 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Outre le support pédagogique qu’apporte cette technologie aux
gestionnaires de territoires, elle pourrait aboutir à une gestion plus fine
des habitats et ainsi d’optimiser le potentiel d’accueil des sites. De très
bonne augure pour l’avenir…

SUIVI DES ESPÈCES


Palombe

En 2018, 2 palombes ont été équipées sur le milieu périurbain :


une sur la zone bordelaise et une autre à Périgueux. Malheureusement,
un seul oiseau émet encore. Il s’agit de la palombe nommée « Vigo »,
un mâle de 410 grammes équipé d’une balise le 03/07/2018 à
Blanquefort. Sur la Figure 37, les déplacements de « Vigo » sont
représentés jusqu’au mois de novembre 2018. Le jour de l’ouverture le
08/09/2018, la palombe est partie se réfugier sur Bordeaux. Depuis ce
jour, elle s’y trouve toujours.

Figure 37 : Localisation de la palombe « Vigo »


avant l’ouverture générale de la chasse (vert) et après
l’ouverture (rouge)

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.57
1
4 DES
SUIVILES ESPÈCES
MILIEUX

P.58 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
14

> LES CHIFFRES CLÉS DE L’ANNÉE

ESPÈCES
MILIEUX
Petit Gibier

DES
SUIVILES
284 163 €
de subventions globales dont
sont attribuées
à nos ACCA et SC 108 761 €
de subventions sont attribuées
pour l’aménagement
du territoire

33 000 oiseaux
lâchés en été :

61% de faisans
39% de perdrix 350 ha de prairies
sont entretenues annuellement

90 ha de milieux ont été réouverts

Plus de 200 ha
de cultures à gibier
ont été plantés

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.59
4
SUIVI DES ESPÈCES

PETIT GIBIER Depuis, deux nouveaux cantons sont venus grossir les rangs pour la
Le suivi du petit gibier sédentaire de plaine demande une saison 2018-2019, celui de Créon et du Libournais-Fronsadais.
organisation lourde et de nombreux participants pour pouvoir
suivre les protocoles validés par l’ONCFS (devenu l’OFB en Dans le Tableau XIV, sont regroupées les informations comparables
2020). Aussi, les opérations de suivi pour faisans et perdrix sont entre ces cinq cantons pour la saison 2018-2019. Le nombre de retour
réalisées tous les deux ans. Il n’y a donc pas eu de suivi en 2019. des carnets sur les cantons les plus récents reste encore trop faible.
Le lièvre est suivi annuellement par l’analyse des carnets de Le canton de Créon ayant un taux de retour des carnets extrêmement
prélèvements sur les cantons harmonisés. faible, nous ne le commenterons pas.

Le lièvre Les autres enseignements tiennent en plusieurs points. Le premier est


que la majorité des chasseurs (71 à 83 %) sur les 4 cantons ne prélèvent
La connaissance des prélèvements est un socle essentiel pour la pas un seul animal.
gestion d’une espèce. Pourtant concernant le petit gibier de plaine et
les migrateurs, cet élément est souvent difficile à appréhender de façon Le deuxième est que le nombre de chasseurs prélevant au moins
précise. Le carnet de prélèvements est un outil efficace mais il faut du 1 lièvre dans la saison oscille entre 17 et 29 %.
temps pour que les chasseurs l’adoptent.
La troisième observation est le nombre de chasseurs prélevant plus
L’utilité des carnets de prélèvements d’un lièvre varie fortement de 6 à 22 % selon les cantons.

Historiquement, le groupement des chasseurs du Blayais-Cubzaguais a Enfin, le dernier enseignement est le nombre moyen de lièvres
été le premier à mettre en place des carnets de prélèvements en 2008 prélevés par chasseur qui est identique pour les cantons de l’Estuaire
pour ses adhérents. Il traite les données depuis et apporte un éclairage et du Réolais et Bastides avec 0,39 lièvre prélevé par chasseur suivi de
sur la situation du lièvre sur ces territoires depuis plus de dix ans. celui du Nord Gironde avec 0,25 lièvre prélevé par chasseur. Le canton
du Libournais-Fronsadais est le plus prolifique avec 0,57 lièvre prélevé
Sous son impulsion et avec l’appui de la Fédération, à partir de 2016, par chasseur.
un Plan de Gestion Cynégétique Approuvé (PGCA) a été adopté pour
chaque canton administratif qui le compose. Les cantons de l’Estuaire Ces résultats peuvent aussi exprimer que la chasse du lièvre en Gironde
et du Nord Gironde ont ainsi été les premiers à s’organiser de cette est encore une pratique où les spécialistes représentent la majeure
manière en même temps que celui du Réolais et Bastides. partie des prélèvements.

Tableau XIV : Analyse des carnets de prélèvements lièvres sur les cantons harmonisés

Canton Réolais et Canton


SAISON 2018-2019 Canton Nord Gironde Canton Estuaire
Bastide Libournais-Fronsadais
Canton Créon

Carnets analysés 772 643 216 140 108

Lièvres prélevés 229 250 84 80 8

Nombre chasseur sans


prélèvement 83% 77% 74% 71% 93%

Nombre chasseur avec


au moins 1 lièvre 17% 23% 26% 29% 7%

Nombre de chasseurs
avec plus d’1 lièvre 6% 11% 9% 22% 0%

Nombre de lièvre/
chasseur 0,25 0,39 0,39 0,57 0,07

P.60 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Chronologie des prélèvements (Figure 38) Comment améliorer l’analyse?

Le travail d’analyse statistique est à présent bien enseigné pour connaître


Canton du Libournais-fronsadais Canton du Réolais et Bastide

Canton du Nord gironde Canton de l'Estuaire


les prélèvements de la bécasse des bois sur notre département.
100 Concernant le lièvre nous sommes devant des difficultés. Le carnet est
90 obligatoire et distribué par les présidents de chaque association de
80
70
chasse locale et non pas par la Fédération comme pour la bécasse des
60 bois. Les PMA ne sont pas identiques entre cantons.
50
La saison 2019-2020 doit permettre de créer un fichier des chasseurs
40
30 sur un canton à titre expérimental. Par la suite, le carnet sera envoyé à
20 ceux qui le demandent comme pour la bécasse.
10
0
Oct 2 Oct 3 Nov 1 Nov 2 Nov 3 Déc 1 Déc 2 Déc 3 Janv 1

Figure 38 : Répartition par canton des prélèvements par décade

La chronologie des prélèvements est aussi un bon indicateur pour une


gestion dynamique. Pour chaque canton, la moitié du tableau final
est réalisée entre la fin de la 1ère décade de novembre et la fin de la
2ème décade de novembre. Cette observation est valable pour les cantons
où la chasse est ouverte tous les jours (Estuaire et Créon) comme pour
les cantons chassant trois jours par semaine (Nord Gironde, Libournais-
Fronsadais et Réolais et Bastides). En connaissant les prélèvements à
la mi-saison, on peut donc déduire le tableau final. Avec le recul de
plusieurs années, on pourrait donc adapter le PMA en cours de saison.

L’analyse sur le temps long

Seuls les cantons de l’Estuaire et du Nord Gironde ont suffisamment


d’antériorité pour pouvoir observer le résultat des analyses des carnets
de prélèvements dans le temps.
On observe que ces deux cantons plus anciens dans cette technique
ont connu également à leurs débuts des difficultés pour récupérer les
carnets de prélèvements. Le nombre de lièvres prélevés par chasseur
s’infléchit de façon relativement nette pour chaque canton. L’intérêt de
ces données est de permettre aux chasseurs de réfléchir et peut-être
d’orienter leur PMA afin préserver durablement la ressource.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.61
4
SUIVI DES ESPÈCES

Le Lapin Faisans et perdrix


Espèce quasi menacée de disparition sur certains territoires, il Ces deux espèces font partie de la base de la chasse au petit
est aussi un animal redoutable pour les dégâts agricoles là où il gibier, la Fédération encourage largement les techniques de
existe de forts noyaux de population. renforcement des populations par son catalogue de subventions.

Parmi les espèces de petit gibier sédentaire, il a été longtemps la La saison 2018-2019 renforce l’empreinte de la volonté fédérale
base de la chasse. Lorsqu’en 1958, le docteur Dellile introduit la d’axer ses efforts sur le petit gibier sédentaire de plaine ces dernières
myxomatose dans sa propriété d’Eure-et-Loir comme bien d’autres années. La Fédération a inscrit dans le SDGC, sa volonté d’harmoniser
avant lui, personne n’imaginait l’étendue que prendrait cette épidémie la réglementation locale par canton pour le petit gibier sédentaire de
sur ce petit lagomorphe. Plus de 60 ans après, le lapin de garenne est plaine. Le raisonnement est que les efforts, parfois très importants des
dans une situation préoccupante. L’UICN le classe parmi les espèces « chasseurs, n’ont de chances de réussite que si tout le monde applique
quasi menacées ». les mêmes règles du jeu en terme de gestion cynégétique.

L’observation des prélèvements en Gironde confirme son lent déclin Si l’introduction d’oiseaux (faisans et perdrix) pour le repeuplement est
avec 6 702 prélèvements pour la saison 2018-2019 (Figure 39). indispensable (Figure 40) et, est largement effectuée, l’aménagement
du territoire est un axe que la Fédération veut développer de façon
25 000
Piégeage Chasse Destruction
ambitieuse. Ceci explique qu’aucun autre canton n’a été harmonisé lors
20 274
de cet exercice. En revanche, une plateforme technique sur le terrain
20 000 visant à présenter les meilleures façons de réussir un renforcement de
population de petit gibier sédentaire a été faite. L’accueil qui lui a été
15 000 14 167 13 826

12 150
réservée va permettre de développer ce concept sur tous ces cantons.
11 471 11 432
10 987

10 000 9 150
8 507 L’introduction des oiseaux de repeuplement est soutenue par la
Fédération. Une différence est faite sur le taux de subvention. Les
6 702

5 000 4 290

communes composant les cantons harmonisés se voient attribuer une


0 aide de 75% sur les 100 premiers oiseaux lâchés, soit 15% de plus
09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
200
8-20
200
9-20
201
0-20
201
1-20
201
2-20
201
3-20
201
4-20
201
5-20
201
6-20
201
7-20
201
8-20
que sur les autres cantons. L’utilisation des aides par les associations
communales de chasse privilégie le faisan. Cet oiseau moins exigeant
Figure 39 : Prélèvements du lapin de garenne en Gironde
que la perdrix quant aux caractéristiques de son habitat peut expliquer
cette préférence.
Le lapin reste pour autant un animal paradoxal, car là où des noyaux
de populations existent, ils causent parfois de lourd dégâts agricoles. Faisans Perdrix
Ainsi, son statut SOD (Susceptible d’Occasionner des Dégâts) en 20 000
Gironde permet de régler les problèmes locaux de surpopulation.
15 000

En détaillant les prélèvements lors de la dernière saison, on constate


10 000
d’ailleurs que plus de la moitié des lapins tués l’ont été lors d’opération
de destruction. 5 000

La chasse loisir ne représente que 3 030 lapins dans le tableau 0


2016-2017 2017-2018 2018-2019
départemental. C’est pourquoi, la Fédération travaille sur un projet
pilote très encadré où sans toucher à son statut actuel, une expérience
Figure 40 : Nombre de faisans et de perdrix lâchés en été
d’introduction de lapins, d’aménagement du milieu et de gestion très
suivie, permettrait de servir d’exemple pour sauvegarder cette espèce
emblématique de nos campagnes.

P.62 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.63
4
SUIVI DES ESPÈCES

Le gibier d’eau
N°186 - décembre 2017

RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE


Avant-propos
Le réseau SAGIR (SAvoir pour aGIR) a été créé en 1970 par le Échantillons collectés en 2019
Conseil Supérieur de la Chasse pour mesurer l’impact de
l’agriculture moderne sur la faune sauvage. Exclusivement
financée, alimentée en données et animée par les milieux Espèces Nombres récoltés
cynégétiques, la structure a évolué en élargissant sa vigilance
à l’ensemble des mortalités extra-cynégétiques (toxicologie, Chevreuil 3
parasitisme, virologie et bactériologie, etc.), devenant ainsi le Sanglier 3
seul réseau permanent de surveillance sanitaire au monde.
Lièvre 6
Les données sont collectées de façon aléatoire s’appuyant sur
la pression d’observation qu’exercent les chasseurs sur leurs Lapin 1
territoires de chasse.
Blaireau* 3
Bilans des mortalités extra-cynégétiques pour Hérisson 1
2018-2019 (Figure 41) Tourterelle turque 6
Les institutions nationales font régulièrement appel au SAGIR Cygne tuberculé 2
à l‘occasion des grandes crises sanitaires : radio-contamination,
rage, tuberculose bovine, influenza aviaire, et au moment où nous Merle noir 1
rédigeons ces lignes, des personnels sont formés pour assurer le
suivi de la peste porcine. Oie cendrée 1
Canard colvert 1
La section girondine du SAGIR existe depuis 1993. Au total,
1 816 demandes d’analyses ont été demandées auprès des Corneille noire 1
laboratoires.
Faucon crécerelle 1

* Les blaireaux évoqués sont victimes de collisions et sont collectés dans le cadre du
200 protocole de suivi de la tuberculose bovine (SYLVATUB)
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016-2017
2018
2019

Figure 41 : Évolution du nombre d’analyses depuis 1994 en Gironde

P.64 GRAND GIBIER GIBIERS MIGRATEURS PETITS GIBIERS RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Nous nous étions inquiétés de l’impact réel de ce virus sur les
populations de turdidés. Les suivis réalisés en Allemagne depuis 2011
et aux Pays-Bas indiquent respectivement une baisse de 15% et 15,7%
des populations de merles noirs qui semblent, actuellement, être la

SUIVI DES ESPÈCES


seule espèce impactée.

2 Mortalités de colombidés

La trichomonose

Connue des paloumayres, car elle est facilement identifiable et surtout


parce qu’elle est transmissible à l’homme (zoonose). Des cas ont été
suspectés dans la ceinture Bordelaise, un cas confirmé sur pigeon
ramier à St-Médard-en-Jalles en 2018. Il y a probablement d’autres
foyers sur le département, les découvreurs reconnaissant la pathologie
estimant inutile de le faire confirmer par des analyses.

La maladie de Newcastle

Ce phénomène s’étend en 2019, depuis les communes de Macau,


Mérignac, St-Médard-en-Jalles, Lanton, Le Teich, Lège-Cap-Ferret, Le
Synthèse des pathologies Porge, impliquant parfois des dizaines d’oiseaux (Figure 42). Le réseau
est en attente des recherches complémentaires réalisées sur des pools
concernant les oiseaux transmis aux laboratoires pour révéler le virus. On peut déjà préciser
qu’ils présentaient souvent des taux d’infestation parasitaire élevés.
Les principaux faits marquants sont :
Alors que la trichomonose et la maladie de Newcastle sont censées
2 La France a retrouvé son statut indemne le 27 octobre 2017 affecter tous les colombidés, c’est étrangement la tourterelle turque qui
pour l’influenza aviaire. est concernée par ces mortalités même si d’importantes populations de
pigeons ramiers fréquentent les mêmes zones.
2 La poursuite des mortalités de cygnes tuberculés sur les
communes du littoral Sud. Il y a eu régulièrement des signalements
depuis 2016. Ces deux dernières années, le réseau n’a été contacté
qu’à 8 reprises, signalant d’importantes mortalités (par demi-douzaine
à la fois) toujours après la saison estivale. La cause de mortalité est
désormais cernée et diffusée : essentiellement des cas de parasitoses
intensives du tube digestif. Ce phénomène est lié à des concentrations
d’oiseaux importantes et chroniques provoquées par du nourrissage.
Il n’y a pas eu d’autre cas de saturnisme au plomb de pêche que
celui observé et vérifié par autopsie en 2017 sur cette zone. Aucune
demande d’analyse des acteurs locaux, désormais familiarisés avec le
phénomène n’a été formulée. Néanmoins un individu a été analysé par
l’école vétérinaire de Toulouse par principe de précaution (recherches
hors protocole uniquement pour confirmer l’absence d’Influenza
aviaire). La mobilisation du réseau s’est donc limitée à du constat de
la part des agents de l’ONCFS, de la Fédération et de la communication
des services municipaux pour expliquer ces mortalités auprès de la
population estivale. En revanche, en dehors du « bouche à oreille »,
aucune mesure collective n’est envisagée pour stopper sinon interdire
le nourrissage…

REMARQUE : Le réseau SAGIR a fait un communiqué de presse au niveau


national expliquant l’impact similaire du nourrissage « récréatif » par les
particuliers dans leur jardin. Cette pratique, très en vogue, générant
également des concentrations de cadavre, s’est révélée catastrophique et
a provoqué l’effondrement de populations de passereaux. Figure 42 : Communes ayant collectées des tourterelles turques en 2018 et 2019

2 Mortalité de merles et virus USUTU


2018 avait été marquée par le signalement de mortalités de merles
dans un périmètre allant de la ceinture bordelaise au Bassin
d’Arcachon. Bien que les échantillons aient été détruits, ces
découvertes extrêmement atypiques se sont produites simultanément
avec d’autres départements français et pays d’Europe (Allemagne,
Pays-Bas, Belgique et Suisse). Les analyses ont permis d’isoler et de
démontrer l’émergence du virus USUTU, transmis par des moustiques,
surtout en cas de fortes chaleurs.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.65
4
SUIVI DES ESPÈCES

Synthèse des pathologies


concernant les mammifères
Le chevreuil, le lièvre et le lapin sont les espèces les mieux représentées
depuis la création du réseau avec des taux de représentation variables
(Figure 43).
SYLVATUB
La zone SYLVATUB est composée de 40 communes concernées
Chevreuil Lièvre Lapin par la prophylaxie de la tuberculose bovine sur le cheptel bovin
160
uniquement. Elle fait l’objet d’un arrêté préfectoral qui indique
140
les actions que doivent conduire les chasseurs dans le cadre de la
120
prévention de la maladie pour la faune sauvage.
100

80 Notre collaboration consiste en plusieurs points :


60

40 - localiser les terriers de blaireaux (rayons de 2 km autour d’un animal


20 infecté) et transmettre ces données à l’Association Départementale
0 des Piégeurs Agréés de Gironde (ADPAG) chargée de capturer ces
derniers autant qu’il soit possible.
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
20 15

7
18
19
-1
20
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20

20
20
20
20

20
20
16

Figure 43 : Nombre de chevreuils, de lièvres et de lapins récupérés et analysés - collecter les blaireaux trouvés morts en bord de route pour l’analyse
depuis 1993 en Gironde
- assurer un bon suivi de la qualité de la venaison sur le grand gibier
(notamment sanglier)
Rappels concernant le lièvre
- assurer une élimination sécurisée des sous-produits de venaison
Le lièvre est le seul petit gibier sédentaire encore naturellement présent
(viscères, peau, tête, pattes, …).
sur l’ensemble des territoires du département, avec des niveaux
d’abondance variables (potentiel d’accueil des territoires, succès de la Sur les 40 communes, aucune anomalie sur 39 et 1 sans réponse
reproduction, etc.). L’éventail des pathologies observées sur le lièvre a (Francs). Cependant, les personnes qui chassent sur cette commune
considérablement évolué depuis la création de la section Girondine. chassent également sur les communes avoisinantes. Par conséquent,
on peut considérer qu’aucune anomalie n’a été constatée.
Intoxications aux anticoagulants
Pourquoi s’intéresser tant aux blaireaux ?
L’espèce représente à elle seule 76% des intoxications aux
anticoagulants de 97 à 2000. Les anticoagulants représentent 20,5% Parmi les animaux de la faune sauvage, le blaireau est l’espèce la
des pathologies recensées sur cette espèce au cours de la même période plus sensible à cette maladie et peut devenir un réservoir et un
(échantillon : 195 lièvres). Or, depuis l’arrête ministériel du 25/4/2002 vecteur excréteur important pour les bovins. Cette transmission se
interdisant l’emploi de la bromadiolone dans la lutte contre les réalise souvent au point d’abreuvage des bovins la nuit. La bactérie
ragondins, la mortalité par intoxication n’a cessé de chuter, pour peut surtout rester vivante plusieurs années dans des endroits
atteindre le niveau 0 pour la première fois en 2004. C’est donc la sombres, chauds et humides comme les terriers.
17ème année consécutive qu’aucune intoxication n’a été révélée sur
les 134 lièvres analysés entre 2004 et 2019 !

P.66 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4

SUIVI DES ESPÈCES


Le parasitisme

Cette fois encore, il est intéressant de se pencher sur ces évènements Évolution des cas de parasitisme chez le lièvre
car ces pathologies impactent principalement les populations
De 1993 à 2000 g Entre 40 et 50 %
(animales ou végétales) en surdensité. On associe souvent la
notion de surdensité avec explosion démographique, or l’expérience De 2000 à 2007 g 22,7 %
du réseau nous montre qu’il peut aussi s’agir tout simplement de
De 2007 à 2014 g 14,2 %
phénomène de concentration. Ainsi, des populations, même
clairsemées de lièvres, peuvent être exposées à ce phénomène, par De 2015 à 2016 g Moins de 5 %
exemple, si des bouleversements du paysage réduisent les surfaces 2017 g 0 cas
toujours en herbe et obligent les individus à venir se concentrer sur
les dernières zones de gagnage disponibles. Même temporaires 2018 g 0 cas
(quelques heures par nuits), cette promiscuité artificielle est idéale 2019 g 4 cas
pour permettre aux parasites de trouver un hôte.
Au fil du temps, le taux d’infestation par individu va donc s’accroître,
et si le phénomène perdure, impacter sur la fertilité des adultes, REMARQUE : Les interdictions frappants la lutte chimique (20 %
réduire le taux de survie des jeunes et engendrer des mortalités. des mortalités) puis l’abandon et enfin l’interdiction des lâchers
(40 % fourchette basses) ont donc éliminé 60 % des mortalités extra-
Après la surpopulation, les phénomènes de concentration, le 3ème cynégétiques, il faut toutefois préciser que cela n’a pas engendré
cas de figure influençant l’impact du parasitisme sur le lièvre, d’explosion démographique dans le département. La régression des
est l’introduction d’individus issus d’élevages ou d’importation. habitats (notamment des surfaces toujours en herbe), demeure, comme
Les normes sanitaires font que, dans les deux cas, les individus chez toutes les espèces sauvages, le facteur limitant.
concernés n’ont peu ou pas été exposés aux différents germes
pathogènes naturellement présents sur le territoire de destination. La pseudo-tuberculose
Ils n’ont donc pu développer aucune défense (corporelle ou
comportementale), pas plus que la sélection naturelle, évincée des Cette maladie infectieuse avait fait un retour en « force » puisque
processus d’élevage depuis plusieurs générations, n’a pu, en amont 4 individus ont été trouvés en 2017. Comme à son habitude, cette
éliminer les individus déficients. maladie « disparaît » aussi soudainement qu’elle est apparue et
aucun cas n’a été signalé ces deux dernières années.
Lorsque ces lièvres sont ensuite introduits dans la nature, les germes,
qui y sont naturellement présents, investissent alors des individus
n’ayant aucune forme de défenses corporelles, et après une période
d’incubation, poursuivent sans peine leur cycle de développement.
Le territoire est alors surinfesté, au point d’affecter la dynamique de
la population sauvage.
La seule façon d’enrayer ces processus de concentration d’animaux
est de leur proposer de nouvelles zones de gagnage (prairies)
disséminées sur l’ensemble du territoire et d’éviter ainsi les
phénomènes de concentration.

GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.67
1
4 DES
SUIVILES ESPÈCES
MILIEUX

P.68 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les chasseurs de Gironde, membres des différents
réseaux, qui par leurs participations nous ont permis de rédiger cet ouvrage.

Nous remercions également tous les représentants des associations spécialisées qui apportent leur
concours dans le cadre des réseaux et des différents travaux réalisés.

Merci aux différentes institutions pour leur collaboration aux nombreuses missions techniques et
scientifiques portées par la Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde.

Pour finir, nos remerciements s’adressent à nos partenaires financiers, le Conseil Régional Nouvelle-
Aquitaine, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, le Conseil Départemental de la Gironde, le Conseil
Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et la Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune
Sauvage nous permettant d’approfondir nos travaux de protection, gestion et conservation des
milieux afin d’y préserver la biodiversité.

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Crédits photos : Caroline Péré FDC33 - Guillaume Desenfant FDC33 - Julien Haas FDC33 - Stéphane Hameaux FDC33 - Valentin Hermouet FDC33
Emmanuel Robin FDC33 - Dominique Gest FNC - Tous droits réservés - Couverture : Guillaume Desenfant FDC33
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