2019
Alors que la sphère médiatique, emmenée -parfois « emballée »- par les réseaux sociaux, se
montre parfois réticente à notre activité, notre tableau de bord annuel, dans son formalisme et sa
rigueur, apporte à point nommé le signal de l’objectivité et du sérieux qui préside à nos missions :
promouvoir et défendre la chasse, mettre en valeur le patrimoine cynégétique girondin, et participer
activement à la gestion de la faune sauvage et ses habitats.
Désormais incontournable, cet ouvrage, qui compile « le beau et le technique », est un témoignage
de l’engagement que nous mettons à respecter, avec enthousiasme et professionnalisme, toutes
les missions confiées.
Il marque avec force les liens étroits que nous maintenons avec nos adhérents, nos partenaires
institutionnels et financiers qui nous font l’honneur de leur confiance renouvelée.
Contrairement aux propos tenus par certains, la chasse n’échappe en rien à tous les principes qui
fondent la vie collective. Bien au contraire, elle en est le ciment, le lien privilégié et un atout pour le
maintien et le développement de la biodiversité.
Chaque page de ce tableau de bord annuel en est un témoignage.
Des chiffres clés, des objectifs, des actions menées, des engagements pris, une chaîne ininterrompue
de bénévoles et de professionnels oeuvrent par amour de la nature dans le respect des traditions qui
fondent notre beau département, notre grande région.
Nous sommes dans le domaine du concret. Si l’opinion vacille parfois sur notre image, les éléments
objectifs et scientifiques apportés par cet opus sont de nature à résoudre une équation simple : sans
l’apport de la chasse dans les domaines économiques et sociaux de nos territoires, sans la présence
permanente et bénévole de ses pratiquants, les pivots d’entretien des territoires, de gestion des
habitats naturels, de gestion de la faune, la vie rurale serait orpheline.
Vous trouverez donc dans ces pages le portait dressé d’une chasse démocratique, populaire,
engagée dans les changements de société et dans le développement durable des espèces, des
habitats et des espaces.
Cette compilation de données ne serait rendue possible sans l’engagement des femmes et des
hommes qui composent les ACCA et les Sociétés de chasse, nos partenaires institutionnels et
financiers, les milliers de chasseresses et chasseurs que comptent encore le plus grand département
cynégétique de France.
Merci donc à celles et ceux qui donnent cette dimension à notre chasse girondine !
Ne cédons pas au chant des sirènes du jacobinisme et gardons cette belle identité, ces résultats
positifs dans de nombreux domaines, dont le recrutement, et portons fièrement ce document
annuel comme un gage d’engagement pour la Nature et la vie rurale !
Henri SABAROT
Président de la Fédération Départementale
des Chasseurs de la Gironde
ÉDITO P.1
ENGAGEMENTS ET MISSIONS
ORGANIGRAMME CA
HENRI SABAROT
Président
> Commission Grand gibier - Sécurité - Plan de chasse - Gestion des dégâts - Prévention
Rapporteur : Victor ALCARAZ
Membres : C. DUCOURNEAU – M. BERTIN – J. ROUX – R. SILVESTRINI – T. VARENNE
HENRI SABAROT
Président
GUILLAUME DESENFANT OLIVIER LAFEUILLADE EMMANUEL ROBIN NICOLAS SAVARY JÉRÔME WERNO
Directeur de la Directeur administratif Directeur des actions Directeur juridique Directeur
communication et financier territoriales et dégâts technique
CÉDRIC CUGNY
CAROLINE CHAUMETTE Colombidés - Formations
Accueil - Guichet Unique
Service administratif
NICOLAS DIOT
Bécassines - Zones humides - SAGIR
DOMINIQUE FRAISSE
Permis de chasser FRANCK EHANNO
Petit gibier - Nuisibles - Subventions
VALENTIN HERMOUET
SANDRINE VIVANCOS Milieux agricoles et innovations
Plan de chasse - Formations - Subventions
THIBAULT LECLERCQ
Bécasse - Turdidés - Cerf
THIERRY MALLIÉ
Chevreuil - Sanglier - Caille
GIL BOULET
Expert dégâts
STEEVE LAPLANCHE
Expert dégâts
LAURENT FURLAN
Service d’entretien Formateur Permis de chasser
des locaux et du
Domaine de Pachan
ARNAUD MATÉOS
Formateur Permis de chasser
BILAN FINANCIER
Opinion
Bilan au 30 juin 2018 En exécution de la mission qui nous a été confiée par votre Assemblée Générale, nous avons effectué
l’audit des comptes annuels de la Fédération Départementale de la Chasse de la Gironde, relatifs à
l’exercice clos le 30/06/2018, tels qu’ils sont joints au présent rapport.
ACTIF € Nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français,
réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi
ACTIF IMMOBILISÉ 2 843 654 que la situation financière et du patrimoine de la Fédération Départementale de la Chasse de la
Gironde à la fin de cet exercice.
CRÉANCES EN COURS 5 504 020 Fondement de l’opinion
Référentiel d’audit
TOTAL ACTIF 8 347 674 Nous avons effectué notre audit selon les normes d’exercice professionnel applicables en France. Nous
estimons que les éléments que nous avons collectés sont suffisants et appropriés pour fonder notre
PASSIF opinion.
Les responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont indiquées dans la partie
FONDS ASSOCIATIFS ET RÉSERVES 7 264 529 « Responsabilités du commissaire aux comptes relatives à l’audit des comptes annuels » du présent rapport.
Indépendance
RÉSULTAT DE L'EXERCICE + 9 972 Nous avons réalisé notre mission d’audit dans le respect des règles d’indépendance qui nous sont
applicables, sur la période du 01/07/2017 à la date d’émission de notre rapport, et notamment nous
PROVISION POUR RISQUES ET CHARGES 53 565 n’avons pas fourni de services interdits par le code de déontologie de la profession de commissaire aux
DETTES 1 019 608 comptes.
Justification des appréciations
TOTAL PASSIF 8 347 674 En application des dispositions des articles L.823-9 et R.823-7 du code du commerce relatives à la
justification de nos appréciations, nous portons à votre connaissance les appréciations suivantes qui, selon
notre jugement professionnel, ont été les plus importantes pour l’audit des comptes annuels de l’exercice.
Compte de résultat au 30 juin 2018 Les paragraphes pages 20/21/22 de l’annexe exposent les règles et méthodes comptables relatives à la
comptabilisation des immobilisations et des subventions versées par le Conseil Régional d’Aquitaine.
Nos travaux ont portés sur la vérification du calcul des amortissements défini dans l’annexe mais également
sur le rapprochement des investissements avec les subventions d’investissements reçues et les emprunts
€ souscrits pour les financer.
Les appréciations ainsi portées s’inscrivent dans le contexte de l’audit des comptes annuels pris dans leur
VENTE DE MARCHANDISES 3 990 ensemble et de la formation de notre opinion exprimée ci-avant. Nous n’exprimons pas d’opinion sur des
éléments de ces comptes annuels pris isolément.
Nous nous sommes assurés de la correcte application de méthodes exposées en annexe.
PRODUCTION VENDUE SERVICES 889 669
Vérification du rapport de gestion et des autres documents adressés aux associés
Nous avons également procédé, conformément aux normes d’exercice professionnel applicables en
TOTAL 893 659 France, aux vérifications spécifiques prévues par la loi.
Nous n’avons pas d’observation à formuler sur la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des
SUBVENTION D'EXPLOITATION REÇUES 469 298 informations données dans le rapport de gestion du Président et dans les autres documents adressés aux
associés sur la situation financière et les comptes annuels.
AUTRES PRODUITS 2 830 209 Concernant les informations fournies en applications des dispositions de l’article L.225-102-1 du code
de commerce sur les rémunérations et avantages versés aux mandataires sociaux ainsi que sur les
REPRISE PROV TOITURE + engagements consentis en leur faveur, nous avons vérifié leur concordance avec les comptes ou avec les
174 509 données ayant servi à l’établissement de ces comptes et, le cas échéant, avec les éléments recueillis par
REMB SINSITRE TEMPÊTE
votre société auprès des sociétés contrôlant votre société ou contrôlées par elle. Sur la base de ces travaux,
TOTAL PRODUITS D'EXPLOITATION 4 367 275 nous attestons l’exactitude et la sincérité de ces informations.
Responsabilités de la direction et des personnes constituant le gouvernement d’entreprise
ACHATS DE MARCHANDISES 95 663 relatives aux comptes annuels
Il appartient à la direction d’établir des comptes annuels présentant une image fidèle conformément aux
(Variations de stocks incluses)
règles et principes comptables français ainsi que de mettre en place le contrôle interne qu’elle estime
nécessaire à l’établissement de comptes annuels ne comportant pas d’anomalies significatives, que celles-
AUTRES ACHATS ET CHARGES EXTERNES 1 584 911 ci proviennent de fraudes ou résultent d’erreurs.
Lors de l’établissement des comptes annuels, il incombe à la direction d’évaluer la capacité de la société
IMPÔTS ET TAXES 146 723 à poursuivre son exploitation, de présenter dans ces comptes, le cas échant, les informations nécessaires
relatives à la continuité d’exploitation et d’appliquer la convention comptable de continuité d’exploitation,
PERSONNEL 1 604 646 sauf s’il est prévu de liquider la société ou de cesser son activité.
Les comptes annuels ont été arrêtés par le Président du Conseil d’Administration,
DOTATION AUX AMORTISSEMENTS Monsieur Henri Sabarot.
281 069
ET PROVISIONS Responsabilités du commissaire aux comptes relatives à l’audit des comptes annuels
Il nous appartient d’établir un rapport sur les comptes annuels. Notre objectif est d’obtenir l’assurance
SUBVENTIONS ACCORDÉES 801 513 raisonnable que les comptes annuels pris dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies
significatives.
AUTRES CHARGES 11 629 L’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, sans toutefois garantir qu’un audit
réalisé conformément aux normes d’exercice professionnel permet de systématiquement détecter toute
anomalie significative.
TOTAL CHARGES D'EXPLOITATION 4 526 154
Les anomalies peuvent provenir de fraudes ou résulter d’erreurs et sont considérées comme significatives
lorsque l’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles puissent, prises individuellement ou en cumulé,
RÉSULTAT D'EXPLOITATION -158 480 influencer les décisions économiques que les utilisateurs des comptes prennent en se fondants sur ceux-ci.
Comme précisé par l’article L.823-10-1 du code de commerce, notre mission de certification des comptes
PRODUITS FINANCIERS 105 193 ne consiste pas à garantir la viabilité ou la qualité de la gestion de votre société.
Une description plus détaillée de nos responsabilités de commissaire aux comptes relatives à l’audit des
PRODUITS EXCEPTIONNELS 69 816 comptes annuels figure dans l’annexe du présent rapport et en fait partie intégrante.
(Dont réintégration des subventions
et cessions véhicules) Fait à Floirac,
Le 15/01/2019,
CHARGES FINANCIÈRES 501 Le Commissaire aux Comptes,
Bilan Juris Conseil
Hervé PARISOT
CHARGES EXCEPTIONNELLES 6 056
BÉNÉFICE +9 972
GUICHET UNIQUE
39 242 chasseurs ont validé pour la saison 2018-2019. Parmi Perspectives
ces chasseurs, 1 086 chasseurs sont des nouveaux permis.
20 914 validations ont été faites par internet soit 53,3% des La réforme de la chasse de la saison 2019-2020 va entraîner la mise
validations totales. 13 407 de ces validations sont des e-validations, en place d’une validation nationale unique et la suppression du décret
le chasseur imprimant directement sa validation de chez lui. Le autorisant à chasser sur les communes limitrophes d’un département
nombre de e-validations augmente chaque année. avec une validation départementale. Ces changements permettront
de connaître réellement le nombre de chasseurs.
Validations classiques Internet total e-validation
et internet
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
9
9
0
4
00
01
01
01
01
01
01
01
01
01
01
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
08
10
12
14
15
16
17
18
09
11
13
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Les chiffres analysés sont pour cette saison encore le reflet des saisies
de demande de validations et non le chiffre réel des chasseurs
validant. Un chasseur, qui valide pour plusieurs départements, est pris
en compte par son nombre de validations et donc de saisies. Il peut
donc être comptabilisé plusieurs fois.
RECRUTEMENT
des priorités de la Fédération. 1ère année de BTSA Développement et Animation des Territoires
Ruraux au Lycée de Mugron (40), stagiaire pour la société
Pour recruter, la 1ère étape est une bonne communication mais
CAP2 MARKETING experte en marketing, conseil en stratégie et
aussi compter sur l’engagement de tous les chasseurs en activité
communication. Elle a analysé notre base de données chasseurs pour
pour attirer un proche de la famille, un ami, un voisin, un collègue de
comprendre les raisons de ceux qui n’ont pas validé en 2018-2019.
travail, un retraité, et convaincre de passer l’examen du permis.
Les résultats de cette enquête ont apporté un éclairage nouveau
La 2ème étape est le passage de l’examen du permis pour obtenir
sur notre compréhension de ceux qui arrêtent : 57% ont moins de
le titre permanent du permis de chasser valable à vie. La Fédération
60 ans.
est le premier département en nombre de nouveaux permis. Ce
résultat est rendu possible grâce à l’opération « passez le permis pour Les raisons de l’abandon doivent s’analyser par tranches d’âge. Les
0 € ». Depuis 2015, la Fédération propose une fois par an et sur une niveaux de population de gibier qui ont longtemps servi de prétexte
courte durée cette opération promotionnelle. A chaque opération, pour expliquer la perte de chasseurs ne comptent plus que pour
environ 900 dossiers d’inscription parviennent à la Fédération 10% des sondés.
auxquels s’ajoutent les dossiers qui arrivent tout au long de l’année.
Pour 22%, notamment chez les moins de 45 ans, le coût de la
Cette opération offre la formation du permis de chasser.
pratique est en cause. Il faut ici comprendre que c’est un problème
De 700 reçus en 2014, nous sommes passés à 981 en 2015, de valeur. Ils ne retrouvent pas en valeur les 150€ qu’ils ont dépensé
1 095 en 2016, 1 314 en 2017, 1 245 en 2018 et un peu plus de pour leur permis. On ne peut pas parler de coût élevé quand on voit
1 200 en 2019. Ces chiffres importants imposent une organisation des jeunes avec un smartphone valant souvent plus de 700€. La
sans faille, 3 formateurs et une secrétaire à temps plein, un stand qui seconde raison qui touche la tranche des 45-60 ans est le manque
fonctionne du lundi au vendredi toute l’année. Le faible absentéisme de temps. Il faut ici expliquer que les personnes font le choix de
lié à la bonne gestion administrative et le pourcentage de réussite, consacrer du temps à autre chose que la chasse. Une activité qui
parmi les meilleurs de France avec 85 %, contribuent à ce succès. se compte en demi-journée est difficilement compatible avec une
activité professionnelle et souvent le temps qui reste à disposition de
La 3ème étape, la plus difficile, est de fidéliser ces nouveaux
ces actifs, est consacré à la famille.
chasseurs. A cette intention, une enquête vient d’être renouvelée
comme en 2007 pour connaître et répondre à leurs attentes. Enfin, cette enquête, nous apprend que 74% des sondés pensent
revalider un jour leur permis.
Depuis 2005 et la création du Guichet Unique, la Fédération
possède les données pour analyser la perte des chasseurs. Elle En conclusion, on voit que la chasse est une activité qui plaît de par le
est en moyenne de 2% par an. Mais que cache cette réalité ? Nous recrutement toujours important (plus de 1 200 chaque année). Nous
constatons, chaque année, que 5 000 chasseurs arrêtent quand devons toutefois relever le défi de l’évolution de notre pratique pour
4 000 reprennent leur validation. La Fédération, dont une des qu’elle corresponde aux attentes de notre société. La part croissante
missions, est la défense de la chasse, a compris que cela ne pouvait de femmes qui passent le permis doit nous faire réfléchir. Nous
passer que par une lutte contre l’érosion des effectifs. Comprendre devons également travailler sur les émotions que procure notre loisir
les raisons de ceux qui arrêtent, doit nous permettre de construire et le partage des valeurs. Car plus que le gibier c’est cela que les
une politique de recrutement pour les nouveaux chasseurs. Alors que jeunes recherchent. Enfin, il faut proposer des modes de chasse qui
chaque année nous recrutons plus de 1 200 nouveaux chasseurs et s’articulent harmonieusement entre nos vies professionnelles
que la part des femmes ne cesse d’augmenter, nos effectifs peinent et nos vies de famille. C’est en apportant des réponses à ces enjeux
à se stabiliser. que nous stopperons l’érosion de nos effectifs.
13% 14%
Décès de l'auxiliaire (chien(s),
70-80 faucon, ...)
6%
60-70 21% 26% Manque de temps
20%
RECRUTEMENT P.7
SOMMAIRE
P.8 SOMMAIRE
SOMMAIRE
SOMMAIRE
Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous avons voulu cette année aborder notre tableau de bord annuel sous un angle différent.
Afin d’y retrouver le plus de renseignements possibles, nous avons souhaité mettre en évidence
les chiffres clés de cette saison et vous présenter certains dossiers importants.
COMMUNICATION 14
LES MILIEUX 18
Le milieu viticole 20
Les milieux humides 22
Le périurbain 28
SOMMAIRE P.9
01
PART. 01
PERMIS
DE CHASSER
ET AUTRES
FORMATIONS
P.10
1
PERMIS DE CHASSER
Chasse
accompagnée
(1/2 journée)
Nombre de jours : 7
Nombre de participants :
Chasse à l’arc
65 Nombre de jours : 7
Hygiène de Nombre de participants :
Responsable la venaison
association (1/2 journée) 91
(1/2 journée)
Nombre de jours : 1,5
Nombre de jours : 3,5
Nombre de participants :
Nombre de participants :
79
80
Gardes
Piégeurs particuliers Corvidés
Nombre de jours : 4 Nombre de jours : 3 Nombre de jours : 1,5
Nombre de participants : Nombre de participants : Nombre de participants :
97 36 29
Sécurité
Sécurité en à la chasse
palombière (module 1) (1/2 journée)
Sécurité
Nombre de jours : 1 Nombre de jours : 10,5 à la chasse
(module 2) (1/2 journée)
Nombre de participants : Nombre de participants :
7 Nombre de jours : 14
416 Nombre de participants :
117
Nombre de participants :
Nombre de participants
44 1 196
P.12 PERMIS DE CHASSER ET FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
1
PERMIS DE CHASSER
LA SÉCURITÉ À LA CHASSE HYGIÈNE DE LA VENAISON :
La sécurité à la chasse est une priorité pour les responsables
TOUS CONCERNÉS !
cynégétiques et les chasseurs. La Fédération Départementales des
Chasseurs de la Gironde développe une série d’actions. En plus
de l’examen théorique instauré en 1976, les chasseurs doivent Depuis 2011, 2 072 personnes ont été formées à l’hygiène de la
passer, depuis 2003, un examen pratique axé principalement sur venaison en Gironde. Chaque année, de nouvelles formations sont
la sécurité à la chasse. faites sur l’ensemble du département. La saison passée, 2 formations
supplémentaires ont été organisées très localement sur les zones
En 2007, la Fédération a mis en place des formations gratuites à concernées par la surveillance de la tuberculose bovine.
l’intention des organisateurs de battues et des chasseurs de grand
gibier. Ces formations ont évolué rapidement pour intégrer l’ensemble Tous les ans, une enquête est réalisée auprès de ces personnes pour
des chasseurs (migrateur, petit gibier, …) quelque soit le mode de connaître l’état général de la venaison du grand gibier (cerf, chevreuil
chasse. Plus récemment, des cours de tirs au grand gibier en battue et sanglier) lors de la précédente saison de chasse. Elle est diffusée par
(formations de réglages de carabine) sont organisées sur un stand de internet, via un « google forms », pour les personnes ayant un mail et
tir pratique dédié. Au total, 838 chasseurs ont été ainsi formés. par courrier pour les autres. Afin d’affiner la qualité des résultats, il est
précisé aux sondés de bien indiquer la commune sur laquelle ils exercent.
Des formations approche/affût sont aussi proposées avec un volet
sécurité important (comportements, manipulations). 204 chasseurs
ont été formés au cours des deux dernières saisons de chasse.
La Fédération utilise aussi tous les supports de communication (site
internet, revue fédérale, réunions, …) pour rappeler aux chasseurs
l’ensemble des règles élémentaires. Même si la quasi-totalité sont
des « auto-accidents » ou des accidents entre chasseurs, des « non Figure 4 :
Nombre de personnes formées
chasseurs » sont parfois victimes. Pour y faire face, les règles de partage par commune de résidence
de la nature sont nécessaires et sont relayées par de la communication
institutionnelle et locale et lors de toutes les formations.
Les statistiques entretenues par l’ONCFS révèlent que les accidents ont
diminué au fil des années. Ces résultats incitent bien entendu à les
poursuivre davantage.
45
40 39
35
30 31
27
29
26
Résultats
25 24
23 22 22 21
20
15 15
19 18
16 16
18 Seules 4 anomalies ont été rapportées :
14 13
10
5
10
7 - la présence de varons sous la peau d’un chevreuil,
0
- deux cas signalés de pus, pour des sangliers au niveau du thorax et
-
05 5
06 6
07 7
08 8
15 5
16 6
17 7
18 8
9
00 0
02 2
04 4
10 0
12 2
14 4
01 01
03 03
09 09
11 11
13 13
20 -201
20 -201
20 -201
20 -201
01
20 200
20 200
20 200
20 201
20 201
20 201
20 -20
20 -20
20 -20
20 -20
20 -20
-2
9 9-
19
COMMUNICATION
P.14
2
COMMUNICATION
Retrouvez toute l’actualité FDC33 sur nos réseaux :
www.chasseurs33.com chasseursdegironde
fdchasseurs33 Fédération-des-chasseurs-de-la-Gironde
COMMUNICATION P.15
2
COMMUNICATION
Plus que jamais en effet, alors que la chasse est attaquée de toute part, la
Fédération a pour souhait de faire se retrouver autour de ces valeurs de
respect, de partage, de transmission des savoirs, et de développement
durable des espèces et des espaces. Devenu « marque à part entière »,
le logo au graphisme contemporain et ses déclinaisons se sont
développés sur les courriers officiels de la Fédération, mais aussi sur
l’ensemble des moyens de communication internes et externes, tels
que les photos sur les profils Facebook, Twitter ainsi que sur le compte
Instagram (@chasseursdegironde) de la Fédération avant de s’illustrer
sur des produits dérivés.
P.16 COMMUNICATION
2
II > SOCIO-DÉMOGRAPHIE DE LA CHASSE,
HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN…
COMMUNICATION
« À l’image de la société française, la sociologie des pratiquants Nonobstant l’omniprésence sur les réseaux sociaux, la Fédération
de la chasse s’est considérablement modifiée depuis les continue d’assurer régulièrement une présence physique, technique
années 1980. Plus âgés, plus urbains, avec un changement ou scientifique sur des théâtres différents : foires, fêtes de la chasse,
de représentation des catégories professionnelles (dans parmi lesquelles la Fête de Blaye, la Ferme de Nouvelle Aquitaine
les effectifs de chasseurs, le nombre de cadres moyens et en coordination avec la Fédération Régionale des Pêcheurs, la
supérieurs dépasse désormais celui des employés, des journée Biodiversité du Porge, les animations scolaires et extérieures
ouvriers actifs et des agriculteurs). Le nouveau chasseur est (comptages des oies Bernaches cravant sur le Bassin d’Arcachon, sorties
de moins en moins fréquemment résident des milieux où il nature), pour valoriser et partager les travaux et actions du service
chasse. À l’horizon 2040, le gros des effectifs actuels nés lors technique, des ACCA et Sociétés de Chasse. Les actions de biodiversité
du baby-boom ne sera plus chasseur. Pour correspondre aux portées par le service technique, et développées en partenariat avec
attentes des jeunes et des nouveaux chasseurs, la chasse et d’autres acteurs (Société Arbres et Paysages, CIVB…) sont aussi des
ses acteurs devront être en mesure d’adapter leur offre et relais de communication importants auprès du grand public.
leur organisation ». Cette constatation, extraite de « la Lettre Pour le jeune public, il s’agit de développer des animations et des
n°2 Chasse, Nature et Société 2040 » publiée par la Fondation interventions basées sur les connaissances de la faune sauvage et
François Sommer, renvoie les fédérations aux stratégies de des milieux. L’objectif de la Fédération est d’inciter à l’observation de
communication à adopter pour fidéliser et attirer de nouveaux son environnement, et provoquer chez l’enfant l’éveil à la nature de la
pratiquants. façon la plus ludique possible. La Fédération intervient donc en milieu
scolaire ou lors des temps d’activités périscolaires.
Ainsi, depuis quelques années, la Fédération met en place, notamment, Concernant le support institutionnel, l’année 2018 a été marquée par
une période de « promotion » en proposant de faire passer le permis la volonté du Conseil d’Administration de renouer avec une publication
de chasser pour 0 € dont le succès ne se dément pas. Environ 1 200 girondine trimestrielle « Nos chasses en Gironde ». En faisant le choix
nouveaux permis bénéficient, depuis 5 ans, de cette opportunité portée de privilégier cet axe de communication plus local, le but était d’étoffer
par une campagne de communication dense et efficace sur l’ensemble l’information girondine et sa mise en valeur. Les travaux de réflexion et
des canaux de presse, radio et affichages. L’enjeu de la fidélisation est de création ont donc été menés à bien pour fournir cette nouvelle revue
par ailleurs un axe majeur. La page Facebook de la Fédération, couplée de 16 pages dans le courant de l’année 2019.
aux autres vecteurs de communication sont des outils au service de Enfin, on ne peut occulter l’intérêt des partenaires publics, des élus
notre image, à condition d’être relayés, et que chaque chasseur se sente locaux, de la presse et des administrations décentralisées avec lesquels
« ambassadeur » de notre activité et des valeurs portées (voir plus-haut). les liens sont entretenus toute l’année pour mieux valoriser et faire
À ce titre, les différents films de la Fédération et les dizaines de milliers connaître nos actions et nos missions.
de vues qu’ils génèrent, sont autant de relais indispensables pour
exposer nos valeurs, nos traditions, et ceux qui les portent.
COMMUNICATION P.17
03
PART. 03
LES
MILIEUX
MILIEU VITICOLE
MILIEUX HUMIDES
PÉRIURBAIN
P.18
3
LES MILIEUX
LES MILIEUX
Bilan technique
Pour cette deuxième année, 58 viticulteurs ont été rencontrés,
toujours en partenariat avec l’association Arbres & Paysages en Gironde.
Autant de projets de plantation de haies ont été développés par la
Fédération pour lesquels elle a attribué une participation financière
au regard de l’intérêt du projet évalué. À la fin de la campagne de
plantation 2018-2019, 28 d’entre eux ont été réalisés et soutenus
financièrement par la Fédération (jusqu’à 50 % de prise en charge).
Au total, 10 813 mètres linéaires de haies ont été plantés et
financés dans le vignoble bordelais grâce à cet appel à projet lancé par 13,825 km de haies
la Fédération en janvier 2018. Ces résultats sont très encourageants, depuis 2017
en effet, 7 801 m de plus que la première année ont été plantés.
Le montant des subventions attribuées pour ces 28 projets s’élève à
18 806,18 € pour la campagne de plantation 2018-2019.
Depuis le début de ce programme, la Fédération a soutenu
financièrement la plantation de 13 825 m de haies champêtres sur Soit
des territoires chassables au sein du vignoble bordelais.
14 417
arbres plantés
Grâce à notre réseau de partenaires, avec le concours important des associations de chasse locales en terme de veille foncière, la
Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune Sauvage (FPHFS) et la SAFER Nouvelle-Aquitaine, les résultats de cette politique
de sauvegarde des zones humides, engagée depuis 20 ans, sont très satisfaisants. De ce fait, la Fédération est reconnue comme un des
acteurs majeurs du département fortement impliqués dans la sauvegarde de ces milieux fragiles.
2 acquisitions ont été finalisées en 2018 sur les 14 dossiers à l’étude par la commission fédérale « propriétés fédérales ». L’objectif de 2019 a été
de concrétiser l’ensemble de ces projets. 7 territoires ont donc été acquis en 2019 et 5 sont encore en cours d’instruction chez les notaires
pour une signature en début d’année 2020. Le Tableau II présente l’état d’avancement de l’ensemble des projets.
NOMBRE DE
COMPLEXE HUMIDE COMMUNE SURFACE (HA)
PARCELLES
INTÉRÊTS ETAT D’AVANCEMENT
Marais du Nord-
Jau-Dignac-et-Loirac 3,665 1 Parcelles de marais à restaurer ACQUIS
Médoc
Arcins 5,6881 2 Intérêt écologique majeur En cours d’acquisition
Marais du
Haut-Médoc Intérêt pour la biodiversité et première
Saint-Christoly-Médoc 10,881 3 acquisition dans ce marais
ACQUIS
Perspectives
Les principaux axes de la politique foncière de la Fédération en
faveur des zones humides, définis pour 5 ans, arrivent à leur terme.
La commission en charge de mener cette politique doit redéfinir de
nouveaux objectifs de travail pour 2020-2025.
La FPHFS et le financement des acquisitions
Pour rappel, la FPHFS a été créée par le monde cynégétique
dans les années 1970, elle est reconnue d’utilité publique
depuis 1983 et, est financée par les chasseurs. Par exemple,
Pour 2018-2019, la Fédération
chaque chasseur girondin, qui valide son permis de chasser,
a subventionné des ACCA et SC,
contribue à financer la FPHFS à hauteur de 0,50 €, soit un
à travers le catalogue, montant pour la Gironde d’environ 19 000 € en 2019.
pour un montant total de 40 947 €. Les projets d’acquisition présentés à la FPHFS par la
551 hectares de zones humides ont été Fédération sont financés selon la répartition suivante :
entretenus lors de la dernière saison. 60% du montant par la FPHFS et 40% par la Fédération.
Depuis le début, la FPHFS et la Fédération ont acquis
68 territoires situés en zones humides pour 843,5 ha.
LES MILIEUX
B. 2 Animation et coordination des plans de gestion des propriétés
fédérales ou en gestion
La Fédération s’est lancée dans la réalisation de plans de gestion
depuis 2017. Du fait de la configuration, de la répartition des
sites et de leur petite superficie pour certains, la commission
fédérale a décidé d’élaborer ces plans de gestion à une échelle
territoriale pertinente et cohérente avec les enjeux des zones
humides concernées, soit au niveau d’un bassin versant, soit
d’un complexe humide, ou encore d’une entité administrative
ou géographique connue.
Réserve ornithologique
2018 2019 - 2023
de la Centrale du Blayais
Ile de Boucolle
2019 2020 - 2024
(Delta de la Leyre, Le Teich)
Tableau IV : Bilan des travaux et des suivis réalisés des plans de gestion du Blayais et du Médoc
Améliorer les capacités d’accueil des mares temporaires 4 mares 7 804,00 € 2 mares 2 450,00 €
Mettre en place des ouvrages permettant la gestion des niveaux d’eau 12 busages 8 busages
21 036,20 € 14 156,24 €
Contribuer à améliorer la gestion hydraulique des marais 2 réunions 1 réunion
Mettre en place des inventaires sur des cortèges d’espèces non recensés 60 relevés 72 relevés
Établir un suivi des oiseaux d’eau en période d’hivernage et de nidification 10 relevés 6 441,36 € 10 relevés 6 947,55 €
Alimenter et analyser les bases de données et fournir des données aux partenaires 2 jours 2 jours
et aux observatoires
LES MILIEUX
Station de fritillaires pintades
Tableau V: Bilan des travaux et des suivis réalisés du plan de gestion de la réserve de la centrale du Blayais
Entretenir les clôtures et la quiétude de la zone tampon autour de la réserve Surveillance 250,00 €
Gérer les niveaux d'eau en fonction des espèces recherchées Acquisition de traverses moines UG3 3 048,00 €
Maintenir, relancer et engager de nouvelles campagnes de baguage Acquisition et fabrication de 4 nasses capture SH 2 571,30 €
Mettre en place des inventaires sur les autres taxons et instaurer des suivis Inventaires Odonates (6 jours) 2 595,00 €
Actualiser les bases de données et réaliser un travail d'analyses Création et mise à jours (2 jours) 750,00 €
statistiques avec publications
Créer et entretenir les infrastructures d'accueil du public Construction local matériel AGERAD 4 250,00 €
TOTAL 26 711,65 €
Ces inventaires ont été réalisés, au printemps/été 2019 selon des protocoles standardisés, par une étudiante de Master 1 Biodiversité, Écologie,
Environnement de l’Université de Bordeaux, Melle Amandine DUROUEIX pour le Blayais et un étudiant de Master 1 Écologie Humaine de l’Université
de Michel Montaigne, M. Alexis BATAILLE pour le Médoc.
Les oiseaux nicheurs Les Figures 6 et 7 illustrent les données par territoire de la richesse
spécifique de l’avifaune nicheuse dans le Blayais (dont Réserve de la
L’inventaire sur l’avifaune nicheuse, en 2019, par la méthode d’Indice Centrale) et dans le Médoc.
Ponctuel d’Abondance (IPA) a permis de recenser une richesse
58
spécifique importante et à un degré de patrimonialité fort du fait 60
40 36
En 2019, pour les propriétés du Médoc, 83 espèces différentes ont 29 29 30
32 32 32
28
été contactées sur les 20 Points d’Ecoute (PE) de l’ensemble de 30
Pour les propriétés du Blayais (dont la réserve de la Centrale), Figure 6 : Richesse spécifique de l’avifaune nicheuse dans les marais du Blayais en 2019
94 espèces différentes ont été observées sur 16 Points d’Ecoute.
74 espèces nicheuses ont été comptabilisées. La Réserve de la
Centrale renferme à elle seule 77 espèces nicheuses avec une
50
patrimonialité élevée. 44 45
40
33 34
Tableau VI : Synthèse des résultats de ces suivis IPA 31
30 27
26
Nombre Nombre Moyenne de
Patrimonialité
d'espèces d'espèces la richesse 19 19 19
espèces 20
contactées nicheuses spécifique
Propriétés 10
83 72 30 Très forte
Médoc
0
Propriétés
94 74 33 Forte rise
s
s ou
est
s à J
au
lanc
art
Le B
rion
rcin
s
rad
e
Bas
ses
assa
nat
ach
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Blayais Les P rise atte Le P arais
d'A
ran
de p t les Le C
aine
de P
Les P Les M e s M L a G R a ze e o m
L La D
Réserve de
108 77 66 Élevée
la Centrale
Figure 7 : Richesse spécifique de l’avifaune nicheuse dans les marais du Médoc en 2019
LES MILIEUX
être qualifiée de moyenne pour ces cortèges. Nombre Nombre
espèces espèces
Pour les papillons, une seule espèce d’intérêt communautaire a été Rhopalocères Odonates
recensée, le Cuivré des marais, qui est classé «en danger critique»
Propriétés Médoc 49 18
(2 individus contactés). Une petite population de cette espèce a été
recensée sur le site de la Réserve de la Centrale du Blayais (3 individus Propriétés Blayais 20 19
contactés). Dans cette même réserve, une nouvelle espèce a été
observée lors des inventaires de 2019 (hors transects). Il s’agit du Réserve de la Centrale 14 12
Fadet des laîches (1 individu femelle contacté le 24/06/2019), qui
Nombre total espèces
est une espèce plutôt inféodée aux landes humides à molinies. Elle différentes
55 26
est classée «en danger».
Tableau VIII : Synthèse des résultats des inventaires sur le Domaine de Boucolle
C > PÉRIURBAIN
Etat d’avancement
Depuis quelques années, la grande faune s’est installée aux abords de l’agglomération de Bordeaux dans des zones en friche où les
animaux trouvent des zones de quiétude et de nourriture. Le développement croissant de populations de sangliers et de chevreuils
entraîne des problèmes de sécurité publique, des dégâts agricoles et de nombreuses détériorations d’infrastructures urbaines
(cimetières, stades, ronds-points, …).
Face à ce constat, la Fédération travaille depuis fin 2018 à l’élaboration En 2019, la 2ème phase du projet a été lancée. La priorité a été donnée
d’un plan de gestion et de suivi de la faune sauvage à l’échelle de à l’expertise de la vallée maraîchère de Blanquefort. Ce fût une année
la Métropole de Bordeaux qui doit aboutir fin 2020. L’objectif est «test» pour les mesures envisagées.
de définir un ensemble d’actions concrètes apportant des réponses
aux différentes problématiques qu’engendre la présence et/ou la Pour cela la Fédération a recruté un service civique, M. Antoine Bertrand,
concentration de certaines espèces dans des espaces enclavés ou durant 12 mois de novembre 2018 à octobre 2019, pour effectuer cette
périphériques de l’agglomération bordelaise. démarche dans la vallée maraîchère élargie. Il a eu pour mission :
Ce travail rassemble divers partenaires dans un comité de pilotage. Ce d’expertiser les principales enclaves périurbaines de cette zone
projet est soutenu financièrement par Bordeaux Métropole, le Conseil du projet afin de déterminer et de cartographier les zones refuges et
Régional Nouvelle Aquitaine et le Conseil Départemental de la Gironde. les principaux foyers d’animaux posant des problèmes aux maraîchers
(sanglier, chevreuil et lapin de garenne, Figure 9).
Un premier état des lieux a été réalisé en 2018. Celui-ci a confirmé
une présence effective du sanglier dans toute la zone périurbaine de rencontrer les propriétaires et les gestionnaires pour recueillir les
de l’agglomération avec de grosses concentrations par endroit toute attentes et les besoins selon les problématiques et les éléments de
l’année (Bordeaux nord, Vallée maraîchère de Blanquefort, les coteaux contexte rencontrés.
des communes de rives droites, …).
de récupérer les droits de chasse des propriétaires pour la mise en
Dans ces territoires, aucune association de chasse n’existe. De ce fait, œuvre des actions de chasse dans les principaux foyers d’animaux
une société de chasse a été créée, l’Association de Chasse Périurbaine identifiés ou à défaut à proximité.
de Bordeaux (ACPB), pour réinvestir ces espaces afin que le chasseur
d’organiser des rencontres et des réunions avec les collectivités et
joue le rôle de régulateur de ces espèces avec des modes de chasse
les partenaires pour partager ce diagnostic et les actions envisagées sur
adaptés.
cette entité territoriale.
Les principales thématiques d’actions qui vont être proposées dans le
de mandater l’ACPB dans les communes de Bordeaux, Bruges,
plan de gestion sont :
Eysines, Le Haillan et les ACCA existantes (Blanquefort et Le Taillan-
• les modes d’intervention adaptés : la chasse à l’approche et l’affût, la Médoc) pour mettre en œuvre dès 2019 les plans d’interventions du
micro-battue, le piégeage, la capture par panneautage, … projet liés à l’action de chasse (Figure 10).
• l’aménagement de milieux (travaux de gestion de la végétation, de communiquer auprès de communes concernées pour
plantations, protections, …) l’information générale à la population via les bulletins municipaux.
• les formations spécifiques des chasseurs (mode de chasse et de recruter des chasseurs pour l’ACPB
sécurité)
et d’aménager des zones de chasse : mise en sécurité, layons de tir,
• une communication maîtrisée auprès du grand public et des acquisition et installation de miradors pour affût et/ou battue, …
collectivités
LES MILIEUX
Figure 9 : Principales zones refuges des animaux
dans la vallée de la Jalle de Blanquefort
Localisation des enclaves Principales remises grande faune Foyer lapin de garenne
Localisation des enclaves Droit de chasse en attente ACPB Mesures administratives annuelles
Principales remises grande faune Territoires ACCA Mesures administratives ponctuelles
Droite de chasse ACPB Chasses privées
Perspectives
En 2020, la Fédération se consacrera à rédiger le plan de gestion de suivi des espèces concernées à l’échelle de la métropole bordelaise et veillera à
la mise en place des mesures dans les autres territoires du projet périurbain.
SUIVI DES
ESPÈCES
GRAND GIBIER
GIBIER MIGRATEUR
PETIT GIBIER
R ÉSEAUX DE SURVEILLANCE
ÉPIDÉMIOLOGIQUE
P.30
4
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.31
4
Prélèvements de cerf
Prélèvements de chevreuil
12 450
Prélèvements de cerf
par commune pour 2018-2019
Prélèvements de sanglier
12 010
dont 1 319 régulés
en mars
Prélèvements de chevreuil
par commune pour 2018-2019
Prélèvements de sanglier
par commune pour 2018-2019
P.32 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Depuis le début des années 70 et l’instauration du premier plan incitative sur le prix des bracelets pour favoriser le prélèvement
de chasse cerf, une attention particulière est portée sur la gestion des femelles, une diversification des modes de chasse pour
du cerf. Les comptages, comme les attributions, font apparaître faciliter les prélèvements (chasse à l’approche et chasse à l’affût)
depuis les premières années de présence, une abondance et des adaptations des itinéraires techniques forestiers comme par
de cervidés dans le massif du Médoc et dans le Sud-Gironde. exemple la création de layons de tir en bordure de parcelles favorables
Une gestion concertée, un dialogue constant et une écoute également à la lutte contre les incendies et à la biodiversité.
attentive entre chasseurs, agriculteurs et forestiers, permettent
une approche pragmatique de l’espèce et un bon taux de réalisation Les réunions vont se poursuivre régulièrement pour améliorer les
du plan de chasse. échanges, partager les constats et évaluer les plans d’actions en
n’oubliant pas non plus que les situations trouvent la solution souvent
En outre, le code forestier prévoit une Commission régionale de au plus près du terrain avec les acteurs locaux.
la forêt et du bois chargée d’élaborer les programmes régionaux.
Elle comprend des représentants des collectivités territoriales, des
administrations déconcentrées de l’État, des établissements publics
intéressés, des organisations professionnelles, des associations de
protection de l’environnement, des fédérations départementales
des chasseurs, des associations d’usagers de la forêt ainsi que des
personnalités qualifiées.
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.33
4
SUIVI DES ESPÈCES
des déchets
concernées par la tuberculose bovine
de la venaison
Depuis 2011, un programme de surveillance de la tuberculose
bovine au sein de la faune sauvage a été mis en place en France
(Programme SYLVATUB). Son objectif est d’estimer la prévalence
de la maladie chez les sangliers, les cerfs, les blaireaux et les
chevreuils, y compris en zones indemnes, et de suivre l’évolution
des foyers afin de déterminer les liens épidémiologiques entre
les faunes sauvage et domestique.
P.34 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Qu’est-ce que la tuberculose bovine ?
La tuberculose bovine est une maladie infectieuse transmissible
à l’homme (zoonose) causée par la bactérie Mycobacterium bovis
(M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.35
4
SUIVI DES ESPÈCES
Cette question est au cœur d’une thèse de doctorat en cours, portant de l’occupation de zones situées dans le nord de Bordeaux par des
sur le sanglier dans la métropole bordelaise. La recherche est populations de sanglier.
réalisée par Carole Marin, vétérinaire et doctorante en géographie
à l’Unité Mixte de Recherche « Passages » du CNRS et de l’Université Au sein de la Fédération, une équipe se crée autour du projet de thèse :
de Bordeaux Montaigne, sous la direction de Laurent Couderchet et Jérôme Werno présenté plus haut, Emmanuel Robin, directeur des
Nicolas Lemoigne. actions territoriales, Nicolas Savary, directeur juridique et du service
dégâts de grand gibier, Valentin Hermouet, ingénieur agronome,
Les premières discussions ont associé Laurent Couderchet, Nicolas Thierry Mallié, Steeve Laplanche et Julien Haas, techniciens cynégétiques
Lemoigne, Carole Marin et Jérôme Werno, docteur en biologie et Antoine Bertrand, technicien cynégétique en service civique. Le travail
animale et directeur technique de la Fédération, près d’un an avant le de recherche reçoit également le précieux soutien de tous les services
commencement effectif de la thèse en septembre 2018. Dans le cadre de la Fédération. Les discussions, le partage de compétences et de
de ces travaux préliminaires, un étudiant en géographie de 3ème année connaissances, la confrontation des points de vue, mais aussi les moyens
de licence, Gabriel Badoc, a réalisé un stage volontaire d’été de 2 mois humains et matériels alloués à la recherche justifient une fois encore la
en 2018 au sein de la Fédération, s’engageant dans une analyse spatiale collaboration entre l’Université et les instances cynégétiques.
P.36 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Contexte Quelques résultats préliminaires
Le sanglier, espèce forestière, s’invite dans les territoires périurbains, Le suivi des populations de sangliers
et même au cœur de la ville, profitant de la quiétude de ces zones non
chassées et des aménagements des espaces ouverts, figures essentielles Les Figures 16 et 17 montrent une densification généralisée des
Objectifs de l’étude
Un des principaux objectifs de l’étude est de fournir des éléments
de caractérisation et d’analyse du phénomène de prolifération et
de dispersion des populations de sangliers et de ses enjeux socio-
économiques dans les espaces urbains et périurbains. Le travail
porte sur la métropole bordelaise. En effet, le fonctionnement des
populations de sangliers en milieu urbain reste largement méconnu.
Méthode
Pour atteindre cet objectif, un suivi des populations de sangliers est
réalisé à partir de l’analyse de données de prélèvements de sangliers
centralisées par la Fédération des Chasseurs de la Gironde, d’un
relevé de présence de l’espèce dans la zone étudiée, d’un suivi de la
mobilité et de l’activité des populations de sangliers concernées par
l’étude et enfin de l’analyse de tractus génitaux de laies prélevées
par des chasseurs volontaires pour se joindre à l’étude. Également,
diverses enquêtes sont réalisées auprès des acteurs précités. Parmi les
enquêtés, citons les candidats du département de la Gironde au permis
de chasser ainsi que les chasseurs girondins en activité pour la saison
2019-2020.
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.37
4
La Figure 18 illustre la présence du sanglier dans l’enveloppe urbaine D’autres travaux en cours ont pour objectif la caractérisation de l’effet
bordelaise. La surface a été quadrillée en mailles de 100 ha. 30% de « réserve » du territoire urbain et périurbain bordelais, des
ces mailles ont été tirées aléatoirement. De mars à mai 2019, chaque populations de sangliers présentes et de leurs adaptations à ce nouvel
quadrat tiré au sort a été visité par Antoine Bertrand, afin de trouver environnement. L’hypothèse principale de cette partie de l’étude est
SUIVI DES ESPÈCES
des indices de présence du sanglier : empreintes, souilles, houzures, que l’on trouve dans la zone deux types de populations de sangliers :
chaudron, bauge, boutis, visuel. L’objectif est d’examiner la probabilité un type de population qui utilise le territoire comme une zone
qu’un site soit occupé par des populations de sanglier en fonction des refuge pour échapper à la chasse pratiquée aux alentours, et un type
caractéristiques du milieu : occupation du sol (milieux boisés, bâtis, de population acclimaté, sédentarisé, développant de nouvelles
espaces verts, espaces agricoles), connectivité paysagère ou barrières caractéristiques. Ainsi, 30 individus, capturés dans certaines
physiques, puis de transposer les résultats obtenus à toute la surface communes de l’agglomération, seront équipés prochainement de
du périmètre d’étude. colliers GPS, permettant d’obtenir leur localisation géographique
précise toutes les 30 minutes. Ces données seront couplées aux
résultats de l’analyse de la reproduction des femelles dans la zone.
Colliers GPS
P.38 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
160
300 000 €
140
Superficie en hectare
250 000 €
120
80
150 000 €
60
100 000 €
40
50 000 € 20
0 €
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Figure 19 : Évolution du coût des dégâts depuis 1999 Figure 20 : Évolution de la superficie céréalière détruite par les cerfs et les sangliers
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.39
4
70 000,00 €
90
60 000,00 €
80
70
50 000,00 €
SUIVI DES ESPÈCES
60
40 000,00 € 50
40
30 000,00 €
30
20
20 000,00 €
10
10 000,00 € 0
Sanglier Cerf Chevreuil
0,00 €
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2016 2017 2018
Figure 21 : Évolution du montant des dégâts sur vigne Figure 23 : États comparatifs en % des dégâts par espèce
L’évolution des dégâts sur les denrées à haute valeur ajoutée dépend - les dégâts de chevreuils sont en hausse. Les prélèvements sont
de l’évolution des superficies emblavées et des moyens préventifs stables.
réservés à ce type de production.
Une dépense de prévention importante s’élevant à 209 962,30 €
dont 154 597,30 € correspondent à l’agrainage de dissuasion et
Herbages
6% 55 365 € au matériel de dissuasion.
Vigne
8%
HVA
21%
COP
65%
P.40 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Prélèvements issus
des carnets de bécasses
Prélèvements issus
des pantes alouettes
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.41
4
SUIVI DES ESPÈCES
Réseaux Alaudidés-Turdidés
« La saison 2018-2019 est la plus mauvaise que nous ayons connue depuis nos enquêtes, médiocre en zone forestière surtout sur le littoral et
un peu mieux en zone agricole, dans des endroits fournis en haie et baies sauvages diverses. Bien que les populations se maintiennent, on
observe une chute des prélèvements (source : réseau de correspondants FDC33). Pour la grive musicienne, le maximum de prélèvement a
été réalisé la deuxième décade d’octobre. Elle reste l’oiseau le plus prélevé. La grive mauvis, deuxième oiseau prélevé, est en chute depuis
plusieurs années. Le merle noir, est, lui aussi, en légère diminution. La grive draine, peu prélevée, est toujours présente dès octobre.
On l’observe en petits vols au moment de la migration. La grive litorne boude notre territoire girondin, elle migre plutôt vers le couloir
rhodanien, son prélèvement reste minime. Le chasseur de grives est quelque peu découragé, pourtant au moment où j’écris ces lignes
il n’y a pas lieu de s’inquiéter… »
P.42 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
« La saison 2018-2019 en Gironde restera comme une saison très moyenne en termes de prélèvement. Derrière cette analyse se cache une
réalité bien différente en fonction des secteurs. En effet, si certains endroits de la Gironde ont bénéficié de belles arrivées de bécasses permettant
de belles journées de chasse avec des rencontres nombreuses, cela ne concerne qu’une minorité de chasseurs. D’autres régions n’ont pas
accueilli le contingent habituel d’oiseaux. Saison donc atypique au niveau des conditions météo et disparate en termes de prélèvement. La
saison 2018-2019 restera aussi celle de la première zone de non-tir de bécasse. En effet, à l’initiative des chasseurs de Salles, un secteur a été
dédié à la rencontre de l’oiseau sans prélèvement. Cette zone de non-tir permettra au fil des ans de fidéliser des oiseaux et donc de multiplier les
contacts avec les bécasses même quand ces dernières se font plus rares sur les zones de chasse. »
Résultats 2018-2019
Le Tableau IX nous confirme que la saison 2018-2019 fut une saison assez triste, avec un prélèvement moyen par chasseur du réseau
de 11 bécasses pour 36 mordorées différentes vues. En ce qui concerne l’âge-ratio, le sérieux des correspondants a permis de collecter
510 ailes de bécasses pour la saison 2018-2019. Après analyse, les jeunes représentent 76 %. C’est un taux correct pour le département
de la Gironde.
ICA (Indice
Bécasses
Nombre de Prélèvements/ Cynégétique d’Abondance :
SAISON correspondants chasseurs
vues/
Nombre d’oiseaux vus par
chasseurs
heure de chasse)
2009/2010 75 17 55 0,4
2010/2011 77 10 37 0,32
2011/2012 84 11 35 0,3
2012/2013 76 13 44 0,33
2013/2014 72 17 54 0,41
2014/2015 69 12 44 0,31
2015/2016 67 10 36 0,27
2016/2017 71 13 50 0 ,35
2017/2018 61 11 40 0,31
2018/2019 64 11 36 0,3
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.43
4
SUIVI DES ESPÈCES
Réseau Palombe
« Globalement saison très atypique avec des installations qui ont vu beaucoup d’oiseaux contrairement à d’autres, pas forcément très éloignées,
mais qui ont été plutôt très mal servies.
Dans l’ensemble la migration a été correcte et cette saison s’inscrit dans les saisons plutôt bonnes.
Les vents dominants étaient de nord au mois d’octobre avec du beau temps mais de fréquents brouillards pénalisants ; novembre a connu une longue
période de vent de sud avec du beau temps également.
Le couloir central a encore été bien servi cette année, toutefois en se déplaçant limite Dordogne/ Lot-et-Garonne sur l’est du département.
Le couloir atlantique, quant à lui, a été délaissé et c’est malheureusement le cas depuis plusieurs années.
Le comportement des oiseaux était plutôt méfiant une fois posés dans les palombières.
Nous avons connu deux gros pics de migration, le premier a duré 6 jours du 16 au 22 octobre, avec en moyenne 35 vols observés par installation le jour
de la Saint-Luc, le second du 3 au 5 novembre, avec 33 vols observés par installation le 3 novembre. »
Résultats 2018-2019
P.44 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
« Même si pour un chasseur de migrateurs, en termes de passage d’oiseaux, rien n’est écrit d’avance et chaque nouvelle saison réserve son lot de
surprises, il n’en reste pas moins vrai que ces dernières années, deux éléments ne jouent pas en leur faveur.
Le premier est le déficit hydrique qui ne permet pas de pratiquer la chasse au gibier d’eau sur des marais à sec. En effet, les périodes de
sécheresse durent de plus en plus longtemps et les zones humides en souffrent terriblement.
Le second concerne les conditions météorologiques, avec des hivers doux, trop doux pour que les canards, appelés « migrateurs à regret »,
décident à cause du froid, de descendre plus au sud mais préfèrent plutôt rester sur leurs zones d’hivernage nordiques.
Il y a eu quand même de belles boutées de canards et de bécassines, lors de vents favorables, quelques fois sur des couloirs privilégiés
mais surtout, il fallait y être ces jours et ces nuits-là.
Certains secteurs ont connu une migration assez régulière tout au long de la saison, comme les lacs par exemple.
En règle générale, les patients et les passionnés ont eu leur part de bonheur.
La grande déception restera encore une fois, l’interdiction de la chasse des oies cendrées en février. »
Résultats 2018-2019
Tableau XI : Prélèvements des 10 premières espèces issus des carnets de tonne 2018-2019 pour 1 021 carnets analysés
Sarcelle Canard Canard Canard Canard Canard Oie Bécassine Foulque Fuligule
Espèce
d’hiver colvert souchet pilet siffleur chipeau cendrée des marais macroule milouin
Nombre
prélevé 19 842 7 074 6 089 2 751 2 681 1 541 666 634 519 467
total
Nombre
moyen
prélevé par
19,43 6,92 5,96 2,69 2,62 1,50 0,65 0,62 0,50 0,45
installation
Pour cette saison, 42 pièces (anatidés, rallidés et limicoles) ont été prélévées en moyenne par installation.
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.45
4
SUIVI DES ESPÈCES
Réseau Bécassines
« Le résultat de la chasse à la bécassine, dépend encore plus que pour les autres espèces, des conditions d’accueil.
Pour l’ouverture 2018, celles-ci bien que disparates, étaient plutôt défavorables.
Les marais accueillants ont eu la chance de voir arriver de nombreux oiseaux lors de deux pics migratoires de mi-septembre et de mi-octobre.
Cette deuxième vague de migration fut particulièrement riche en bécassine sourde. Des concentrations importantes de ce discret limicole
furent rencontrées dans plusieurs marais. »
Résultats 2018-2019
Tableau XII : Récapitulatif des 12 dernières saisons de chasse du nombre de sorties, des bécassines vues et de leur ICA
2007- 2008- 2009- 2010- 2011- 2012- 2013- 2014- 2015- 2016- 2017- 2018-
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Nombre de
sorties 477 399 255 328 512 682 563 528 494 623 664 534
Bécassines des
marais vues 2 738 2 559 2 394 2 243 3 902 4 271 6 569 4 208 3 094 5 043 4 509 4 038
ICA
Bécassine 5,74 6,41 9,39 6,84 7,62 6,26 11,67 7,97 6,26 8,09 6,79 7,56
des marais
Bécassines
sourdes vues 120 212 124 105 241 274 570 320 466 861 517 614
ICA
Bécassine 0,25 0,53 0,49 0,32 0,47 0,4 1,01 0,61 0,94 1,38 0,38 1,15
sourde
P.46 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.47
4
SUIVI DES ESPÈCES
- une moyenne des poids des oiseaux (hors vague de froid) permet :
- d’évaluer, en cas de gel prolongé, si les oiseaux sont en état de
détresse physiologique.
- de mesurer et d’interpréter, sur les oiseaux préalablement
bagués puis recapturés, les variations pondérales pendant la
Figure 26 : Communes où au moins une bécassine est prélevée à la tonne et où chasse au
migration. moins un correspondant
P.48 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
500
200
- En janvier 2019, elle a même doublé par rapport à cette moyenne !
Nous verrons plus loin ce qui a motivé ce changement d’habitude 100
0
ût 1 ût 2 ût 3 Sept 1 ept 2 Sept 3 Oct 1 Oct 2 Oct 3 Nov 1 Nov 2 Nov 3 Déc 1 Déc 2 Déc 3 Janv 1 anv 2 Janv 3
Ao Ao Ao S J
2017-2018 2018-2019
Moyenne de sorties par décades de la saison 2007 à 2018 Nombre de sortie par décade pour 2018-2019
45 Figure 28 : Observations (nombre de contacts) des bécassines des marais pour les saisons
40 2017-2018 et 2018-2019
35
30
25
20 En revanche, il semble que les chasseurs aient bien intégré la bonne
10
15
saison 2016-2017 pour la bécassine sourde (meilleur ICA depuis la
5 création du réseau avec une valeur de 1, 38), puis les arrivées atypiques
0
ût ût ût pt sept sept oct oct oct nov nov nov déc déc déc janv janv janv
de décembre 2017 jusqu’à la fermeture. L’espoir que le phénomène
ao 0 ao 1 ao se 0 0 1 0 0 0 1
se reproduise en fin de saison 2019, surtout avec l’accroissement
0 0
10 2 3 10 20 30 u 1 u 2 u 3 au 1 au 2 au 3 au 1 au 2 au 3 au 10 au 20 au 31
au 1 au 1 au 1 au 1 au 1 au u 1 a 11 a 21 a
u 1 1 2 u 1 2 d du du du
1 11 u 21 du 1 u 11 u 21 du 1 u 11 u 21
d du du d du du du d d d d d
spectaculaire des contacts enregistrés en octobre (trois fois plus de
contacts que la moyenne !), les auront sans doute influencés.
Figure 27 : Nombre de sorties par décade des correspondants
Après un début d’hiver 2017 particulièrement prospère en bécassines
des marais, certains correspondants, ayant pris leurs marques pour
Les observations des deux dernières saisons indiquent que les l’année suivante (beaucoup de sorties infructueuses à la même décade),
observations de bécassines des marais ne se sont pas présentées ont au contraire indiqué que celui de 2018 leur apparaît comme une
sur nos territoires de la même façon. Il faut préciser un cumul de période de vaches maigres pour cette espèce, heureusement compensé
précipitations inférieur aux normes pendant toute l’année 2017 par l’arrivée de bécassines sourdes (Figure 29).
(en dehors de juin), saison où les bécassines des marais sont arrivées
plus tard (1 380 contacts entre octobre et novembre !). Inversement,
2017-2018 2018-2019 Moyenne de 2007 à 2018
le mois de janvier 2018 a été très pluvieux (record de 1958 battu !),
mettant un terme assez brutalement au stress hydrique de nos 120
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.49
4
SUIVI DES ESPÈCES
En effet, la saison 2017-2018 se plaçait bien, avec des arrivées Pour la saison 2017-2018, les contributeurs ont retourné
ponctuelles pratiquement chaque mois : les mouvements significatifs 433 plumages de bécassines des marais, dont 429 ont pu être
sont enregistrés début octobre ce qui est habituel, puis novembre, catégorisés. En 2018-2019, 520 plumages ont été récoltés dont
décembre et même ceux intervenus en fin janvier dépassent la 481 ont pu être identifiés. L’évolution du pourcentage de jeunes dans
moyenne. nos tableaux de chasse a évolué depuis la création du réseau girondin,
il demeure assez moyen ces deux dernières années après avoir connu
Pour la saison 2018-2019, l’essentiel du contingent est arrivé fin une baisse en 2015-2016 (Figure 30).
octobre-début novembre. Le nombre de contacts se maintient à un bon
niveau pendant deux décades (autour de 100), avant de s’amenuiser Concernant la bécassine sourde, 172 plumages ont été récoltés
jusqu’en décembre. Notons qu’à cette période, des contributeurs en 2017-2018, 166 ont pu être catégorisés. En 2018-2019, ce nombre
ont noté plus de contacts que la moyenne pendant les trois décades s’élève à 182 plumages pour 165 identifiables. Les écarts sont
précédant la fermeture. beaucoup plus important pour la bécassine sourde (il en va de même
pour son ICA sur nos territoires). Cela démontre qu’il faut être « prudent »
Malgré le nombre record de contacts enregistrés en octobre pour interpréter des données collectées sur une zone aussi restreinte
et légèrement supérieurs à la moyenne en décembre et janvier, l’ICA qu’un département français, qui n’est, somme toute, qu’un malheureux
de la saison 2018-2019 (Tableau XII, page 46) ne se place qu’en confetti au regard de l’immense aire biogéographique de cette espèce.
deuxième position depuis l’existence du réseau.
Tous les territoires n’ont pas été pourvus d’oiseaux car en 2017-
2018, quelques adhérents ont réalisé quelques sorties infructueuses Bécassine des marais Bécassine sourde
(Blayais) tandis que les communes du littoral enregistraient quant à 80
elles de belles « concentrations ». 70
60
50
Analyse du tableau de chasse des adhérents 40
30
Comme nous l’avions précisé plus haut, les réseaux cynégétiques 20
9
0
4
00
00
01
01
01
01
01
01
01
01
01
01
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
07
08
10
12
14
15
16
17
18
09
11
13
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
pourcentage de jeunes).
Il existe des cas où les plumages ne permettent pas d’identifier Figure 30 : Pourcentage de juvéniles pour les bécassines des marais et sourdes
les classes d’âge ou de sexe (limites de la méthode, prélèvements
inappropriés ou plumes manquantes, mauvais conditionnement des
prélèvements, etc.).
P.50 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Le courlis cendré (Numenius arquata) fait partie des grands GASSAUGI, les ACCA et communes de Carcans, Hourtin, Lacanau et le
limicoles. Il mesure de 50 à 60 cm de long et possède un bec fin Porge, la RNN de Cousseau (SEPANSO), la RNN d’Hourtin (ONF) et la
et recourbé vers le bas. Il existe 3 sous-espèces mais la France Fédération. Le SIAEBVELG a mis en place un plan de gestion des zones
n’est visitée que par Numenius arquata arquata. La sous-espèce humides connexes aux lacs : restauration et entretien par broyage
qui nous préoccupe niche de l’Ouest de l’Europe jusqu’à l’Oural mécanique, brûlage dirigé, etc. Afin de suivre l’efficacité de ces travaux,
et du cercle arctique jusqu’en Espagne. Il est migrateur. un suivi des limicoles nicheurs a été mis en place.
La population à l’échelle mondiale est estimée entre 700 000 à Evolution de l’hivernage en Gironde
1 000 000 d’individus (d’après le PNG Courlis cendré) et les populations
Le courlis cendré est suivi en hivernage au mois de janvier uniquement
semblent décliner. En France, la population nicheuse est estimée de
par le réseau sur les sites du Bassin d’Arcachon et de l’Anse du Verdon.
1 300 à 1 600 couples et semble diminuer alors que la population
Depuis 3 ans, les comptages, uniquement au mois de janvier, sont
hivernante avoisine les 23 000 individus en moyenne entre 1991 et
réalisés sous la coordination de la LPO-ONCFS. Grâce à la Figure 31, on
2011 et serait en légère augmentation (d’après le PNG Courlis cendré).
observe que l’hivernage dépasse les 2 000 individus au mois de janvier
Le courlis cendré est une espèce chassable faisant partie de
sur le Bassin d’Arcachon depuis 2014. Les effectifs sur l’Anse du Verdon
l’annexe II B de la Directive Oiseaux. Il est considéré comme ayant un
sont moindres puisqu’ils ne dépassent pas les 300 individus sauf en
statut défavorable au sein de l’Europe (classé « vulnérable » par Union
2016. Sur le Bassin d’Arcachon, les courlis cendrés sont essentiellement
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) France en
présents sur l’île aux Oiseaux à marée haute et sur toutes les vasières
2011 et « quasi menacé » par UICN World en 2015). Il a fait l’objet d’un
à marée basse.
moratoire suspendant sa chasse sur tout le territoire entre juillet 2008
et février 2012 et depuis 2012, sa chasse est suspendue uniquement
sur les sites continentaux. Pour la saison 2018-2019, il n’était chassable
que sur le DPM. Anse du Verdon Bassin d'Arcachon
500 3500
Au niveau national
Effectifs de courlis cendré sur le Bassin d'Arcachon
Effectifs de courlis cendré sur l'Anse du Verdon
450
3000
400
300
Plan National de Gestion (PNG) afin de faire le point sur l’état de la 250
2000
0 0
NaturAgoraDéveloppement, le PNG a démarré pour 5 ans. 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Au niveau départemental Figure 31 : Évolution des effectifs de courlis cendré recensés au mois de janvier sur le Bassin
d’Arcachon et l’Anse du Verdon
Concernant la Fédération, le courlis cendré fait partie des espèces
suivies par le réseau Oiseaux d’Eau (ONCFS/FNC/FDC) en hivernage
depuis les années 80. Il est également suivi lors du protocole de la
fréquentation des mares de chasse de mars à août depuis 2007 (un
échantillon de mares de chasse au gibier d’eau fait l’objet d’un suivi
tous les 10 jours). Et enfin, depuis 2014, le Syndicat Intercommunal
d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant et Étangs du Littoral
Girondin (SIAEBVELG) coordonne un suivi des limicoles nicheurs
sur les bords des grands lacs médocains en partenariat avec le
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.51
4
SUIVI DES ESPÈCES
REMARQUE : en dehors de nos protocoles, nous avons connaissance de Les chasseurs à la botte du DPM sur le Bassin d’Arcachon sont peu
couples reproducteurs dans le Camp Militaire de Captieux et dans certaines nombreux à le chasser. Depuis 2016-2017, 26 chasseurs ont prélevé
communes du centre Médoc. 117 courlis cendrés au total, ce qui représente 4,5 courlis cendrés par
chasseur pour 3 saisons de chasse soit 1,5 courlis/an/chasseur.
P.52 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
La saison cynégétique 2018-2019 restera une année mémorable à l’Est du département. Les oiseaux ont été vus dans l’Armagnac à
pour le pigeon ramier que ce soit pour la migration pyrénéenne la pointe du jour. La même journée, ils étaient vu en fin d’après-midi
ou pour l’hivernage dans le Sud-Ouest. sur leurs lieux d’hivernage (cercle de couleur bleu sur la Figure 33) en
péninsule ibérique pour une grande majorité.
Migration Pyrénéenne La Figure 33 montre les 2 couloirs empruntés par les pigeons
ramiers pour rejoindre leurs lieux d’hivernage. Les villes
mentionnées sont les villes où le flux d’oiseaux ayant franchi les
3 000 000
2 575 794 2 557 374
Pyrénées a été vu.
2 500 000
Soria
Les chiffres présentés sont des effectifs réels. Les observateurs Pinheiro
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.53
4
SUIVI DES ESPÈCES
Décembre Janvier
2 500 000
2 078 901
2 000 000
1 500 000
912 112
1 000 000
500 000
0
1
9
0
4
00
00
00
00
00
00
00
01
01
01
01
01
01
01
00
00
00
01
01
01
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
00
02
04
05
06
07
08
10
12
14
15
16
17
18
99
01
03
09
11
13
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
19
20
20
20
20
20
P.54 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Tableau XIII : Extrait du récapitulatif de la récolte de bagues effectuée par les chasseurs girondins
Port de Distance
Date Baguage Lieu Baguage Date Reprise Lieu Reprise
bague (jours) parcourue (kms)
Vendays-Montalivet
23/09/2017 Pays-Bas 23/10/2017 30 836,23
(33)
Braud et St Louis
21/02/2017 24/12/2017 Braud et St Louis (33) 306
(33)
Braud et St Louis
30/10/2017 16/01/2018 Braud et St Louis (33) 78
(33)
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.55
4
SUIVI DES ESPÈCES
4
Les balises
Récemment, les progrès technologiques et de miniaturisation rendent
possible la pose de balises GPS et GLS sur des oiseaux aussi modestes
que les bécassines des marais ou encore les tourterelles des bois.
Ces nouveaux outils permettront de mieux renseigner et d’affiner les
connaissances sur le déroulement des rythmes de vie des oiseaux
(annuels et nycthéméraux).
Les premiers essais de balises sur les bécassines des marais se sont
révélés prometteurs, mais il faudra qu’un nombre conséquent d’oiseaux
soient équipés pour désigner un comportement représentatif de
l’espèce suivie. Cet outil, (assez onéreux il faut bien le dire), est donc
complémentaire des autres techniques de suivis.
Même sur un plan beaucoup plus local (Figure 36), elle permettra
d’avoir une meilleure visibilité de l’exploitation de l’espace par l’oiseau
sur un site d’hivernage.
P.56 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
Outre le support pédagogique qu’apporte cette technologie aux
gestionnaires de territoires, elle pourrait aboutir à une gestion plus fine
des habitats et ainsi d’optimiser le potentiel d’accueil des sites. De très
bonne augure pour l’avenir…
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.57
1
4 DES
SUIVILES ESPÈCES
MILIEUX
P.58 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
14
ESPÈCES
MILIEUX
Petit Gibier
DES
SUIVILES
284 163 €
de subventions globales dont
sont attribuées
à nos ACCA et SC 108 761 €
de subventions sont attribuées
pour l’aménagement
du territoire
33 000 oiseaux
lâchés en été :
61% de faisans
39% de perdrix 350 ha de prairies
sont entretenues annuellement
Plus de 200 ha
de cultures à gibier
ont été plantés
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.59
4
SUIVI DES ESPÈCES
PETIT GIBIER Depuis, deux nouveaux cantons sont venus grossir les rangs pour la
Le suivi du petit gibier sédentaire de plaine demande une saison 2018-2019, celui de Créon et du Libournais-Fronsadais.
organisation lourde et de nombreux participants pour pouvoir
suivre les protocoles validés par l’ONCFS (devenu l’OFB en Dans le Tableau XIV, sont regroupées les informations comparables
2020). Aussi, les opérations de suivi pour faisans et perdrix sont entre ces cinq cantons pour la saison 2018-2019. Le nombre de retour
réalisées tous les deux ans. Il n’y a donc pas eu de suivi en 2019. des carnets sur les cantons les plus récents reste encore trop faible.
Le lièvre est suivi annuellement par l’analyse des carnets de Le canton de Créon ayant un taux de retour des carnets extrêmement
prélèvements sur les cantons harmonisés. faible, nous ne le commenterons pas.
Historiquement, le groupement des chasseurs du Blayais-Cubzaguais a Enfin, le dernier enseignement est le nombre moyen de lièvres
été le premier à mettre en place des carnets de prélèvements en 2008 prélevés par chasseur qui est identique pour les cantons de l’Estuaire
pour ses adhérents. Il traite les données depuis et apporte un éclairage et du Réolais et Bastides avec 0,39 lièvre prélevé par chasseur suivi de
sur la situation du lièvre sur ces territoires depuis plus de dix ans. celui du Nord Gironde avec 0,25 lièvre prélevé par chasseur. Le canton
du Libournais-Fronsadais est le plus prolifique avec 0,57 lièvre prélevé
Sous son impulsion et avec l’appui de la Fédération, à partir de 2016, par chasseur.
un Plan de Gestion Cynégétique Approuvé (PGCA) a été adopté pour
chaque canton administratif qui le compose. Les cantons de l’Estuaire Ces résultats peuvent aussi exprimer que la chasse du lièvre en Gironde
et du Nord Gironde ont ainsi été les premiers à s’organiser de cette est encore une pratique où les spécialistes représentent la majeure
manière en même temps que celui du Réolais et Bastides. partie des prélèvements.
Tableau XIV : Analyse des carnets de prélèvements lièvres sur les cantons harmonisés
Nombre de chasseurs
avec plus d’1 lièvre 6% 11% 9% 22% 0%
Nombre de lièvre/
chasseur 0,25 0,39 0,39 0,57 0,07
P.60 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.61
4
SUIVI DES ESPÈCES
Parmi les espèces de petit gibier sédentaire, il a été longtemps la La saison 2018-2019 renforce l’empreinte de la volonté fédérale
base de la chasse. Lorsqu’en 1958, le docteur Dellile introduit la d’axer ses efforts sur le petit gibier sédentaire de plaine ces dernières
myxomatose dans sa propriété d’Eure-et-Loir comme bien d’autres années. La Fédération a inscrit dans le SDGC, sa volonté d’harmoniser
avant lui, personne n’imaginait l’étendue que prendrait cette épidémie la réglementation locale par canton pour le petit gibier sédentaire de
sur ce petit lagomorphe. Plus de 60 ans après, le lapin de garenne est plaine. Le raisonnement est que les efforts, parfois très importants des
dans une situation préoccupante. L’UICN le classe parmi les espèces « chasseurs, n’ont de chances de réussite que si tout le monde applique
quasi menacées ». les mêmes règles du jeu en terme de gestion cynégétique.
L’observation des prélèvements en Gironde confirme son lent déclin Si l’introduction d’oiseaux (faisans et perdrix) pour le repeuplement est
avec 6 702 prélèvements pour la saison 2018-2019 (Figure 39). indispensable (Figure 40) et, est largement effectuée, l’aménagement
du territoire est un axe que la Fédération veut développer de façon
25 000
Piégeage Chasse Destruction
ambitieuse. Ceci explique qu’aucun autre canton n’a été harmonisé lors
20 274
de cet exercice. En revanche, une plateforme technique sur le terrain
20 000 visant à présenter les meilleures façons de réussir un renforcement de
population de petit gibier sédentaire a été faite. L’accueil qui lui a été
15 000 14 167 13 826
12 150
réservée va permettre de développer ce concept sur tous ces cantons.
11 471 11 432
10 987
10 000 9 150
8 507 L’introduction des oiseaux de repeuplement est soutenue par la
Fédération. Une différence est faite sur le taux de subvention. Les
6 702
5 000 4 290
P.62 GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
4
GRAND GIBIER GIBIER MIGRATEUR PETIT GIBIER RÉSEAUX DE SURVEILLANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE P.63
4
SUIVI DES ESPÈCES
Le gibier d’eau
N°186 - décembre 2017
* Les blaireaux évoqués sont victimes de collisions et sont collectés dans le cadre du
200 protocole de suivi de la tuberculose bovine (SYLVATUB)
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
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Nous nous étions inquiétés de l’impact réel de ce virus sur les
populations de turdidés. Les suivis réalisés en Allemagne depuis 2011
et aux Pays-Bas indiquent respectivement une baisse de 15% et 15,7%
des populations de merles noirs qui semblent, actuellement, être la
2 Mortalités de colombidés
La trichomonose
La maladie de Newcastle
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SUIVI DES ESPÈCES
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Figure 43 : Nombre de chevreuils, de lièvres et de lapins récupérés et analysés - collecter les blaireaux trouvés morts en bord de route pour l’analyse
depuis 1993 en Gironde
- assurer un bon suivi de la qualité de la venaison sur le grand gibier
(notamment sanglier)
Rappels concernant le lièvre
- assurer une élimination sécurisée des sous-produits de venaison
Le lièvre est le seul petit gibier sédentaire encore naturellement présent
(viscères, peau, tête, pattes, …).
sur l’ensemble des territoires du département, avec des niveaux
d’abondance variables (potentiel d’accueil des territoires, succès de la Sur les 40 communes, aucune anomalie sur 39 et 1 sans réponse
reproduction, etc.). L’éventail des pathologies observées sur le lièvre a (Francs). Cependant, les personnes qui chassent sur cette commune
considérablement évolué depuis la création de la section Girondine. chassent également sur les communes avoisinantes. Par conséquent,
on peut considérer qu’aucune anomalie n’a été constatée.
Intoxications aux anticoagulants
Pourquoi s’intéresser tant aux blaireaux ?
L’espèce représente à elle seule 76% des intoxications aux
anticoagulants de 97 à 2000. Les anticoagulants représentent 20,5% Parmi les animaux de la faune sauvage, le blaireau est l’espèce la
des pathologies recensées sur cette espèce au cours de la même période plus sensible à cette maladie et peut devenir un réservoir et un
(échantillon : 195 lièvres). Or, depuis l’arrête ministériel du 25/4/2002 vecteur excréteur important pour les bovins. Cette transmission se
interdisant l’emploi de la bromadiolone dans la lutte contre les réalise souvent au point d’abreuvage des bovins la nuit. La bactérie
ragondins, la mortalité par intoxication n’a cessé de chuter, pour peut surtout rester vivante plusieurs années dans des endroits
atteindre le niveau 0 pour la première fois en 2004. C’est donc la sombres, chauds et humides comme les terriers.
17ème année consécutive qu’aucune intoxication n’a été révélée sur
les 134 lièvres analysés entre 2004 et 2019 !
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Cette fois encore, il est intéressant de se pencher sur ces évènements Évolution des cas de parasitisme chez le lièvre
car ces pathologies impactent principalement les populations
De 1993 à 2000 g Entre 40 et 50 %
(animales ou végétales) en surdensité. On associe souvent la
notion de surdensité avec explosion démographique, or l’expérience De 2000 à 2007 g 22,7 %
du réseau nous montre qu’il peut aussi s’agir tout simplement de
De 2007 à 2014 g 14,2 %
phénomène de concentration. Ainsi, des populations, même
clairsemées de lièvres, peuvent être exposées à ce phénomène, par De 2015 à 2016 g Moins de 5 %
exemple, si des bouleversements du paysage réduisent les surfaces 2017 g 0 cas
toujours en herbe et obligent les individus à venir se concentrer sur
les dernières zones de gagnage disponibles. Même temporaires 2018 g 0 cas
(quelques heures par nuits), cette promiscuité artificielle est idéale 2019 g 4 cas
pour permettre aux parasites de trouver un hôte.
Au fil du temps, le taux d’infestation par individu va donc s’accroître,
et si le phénomène perdure, impacter sur la fertilité des adultes, REMARQUE : Les interdictions frappants la lutte chimique (20 %
réduire le taux de survie des jeunes et engendrer des mortalités. des mortalités) puis l’abandon et enfin l’interdiction des lâchers
(40 % fourchette basses) ont donc éliminé 60 % des mortalités extra-
Après la surpopulation, les phénomènes de concentration, le 3ème cynégétiques, il faut toutefois préciser que cela n’a pas engendré
cas de figure influençant l’impact du parasitisme sur le lièvre, d’explosion démographique dans le département. La régression des
est l’introduction d’individus issus d’élevages ou d’importation. habitats (notamment des surfaces toujours en herbe), demeure, comme
Les normes sanitaires font que, dans les deux cas, les individus chez toutes les espèces sauvages, le facteur limitant.
concernés n’ont peu ou pas été exposés aux différents germes
pathogènes naturellement présents sur le territoire de destination. La pseudo-tuberculose
Ils n’ont donc pu développer aucune défense (corporelle ou
comportementale), pas plus que la sélection naturelle, évincée des Cette maladie infectieuse avait fait un retour en « force » puisque
processus d’élevage depuis plusieurs générations, n’a pu, en amont 4 individus ont été trouvés en 2017. Comme à son habitude, cette
éliminer les individus déficients. maladie « disparaît » aussi soudainement qu’elle est apparue et
aucun cas n’a été signalé ces deux dernières années.
Lorsque ces lièvres sont ensuite introduits dans la nature, les germes,
qui y sont naturellement présents, investissent alors des individus
n’ayant aucune forme de défenses corporelles, et après une période
d’incubation, poursuivent sans peine leur cycle de développement.
Le territoire est alors surinfesté, au point d’affecter la dynamique de
la population sauvage.
La seule façon d’enrayer ces processus de concentration d’animaux
est de leur proposer de nouvelles zones de gagnage (prairies)
disséminées sur l’ensemble du territoire et d’éviter ainsi les
phénomènes de concentration.
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1
4 DES
SUIVILES ESPÈCES
MILIEUX
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Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les chasseurs de Gironde, membres des différents
réseaux, qui par leurs participations nous ont permis de rédiger cet ouvrage.
Nous remercions également tous les représentants des associations spécialisées qui apportent leur
concours dans le cadre des réseaux et des différents travaux réalisés.
Merci aux différentes institutions pour leur collaboration aux nombreuses missions techniques et
scientifiques portées par la Fédération Départementale des Chasseurs de la Gironde.
Pour finir, nos remerciements s’adressent à nos partenaires financiers, le Conseil Régional Nouvelle-
Aquitaine, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, le Conseil Départemental de la Gironde, le Conseil
Interprofessionnel du Vin de Bordeaux et la Fondation pour la Protection des Habitats de la Faune
Sauvage nous permettant d’approfondir nos travaux de protection, gestion et conservation des
milieux afin d’y préserver la biodiversité.
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