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(514107) Kaʻepaokaʻawela
(514107) Kaʻepaokaʻawela, nommé provisoirement
2015 BZ509, est un astéroïde d'environ 3 kilomètres (514107) Kaʻepaokaʻawela
de diamètre découvert par les télescopes Pan-
STARRS en 2015. Il est co-orbital de Jupiter, mais il
parcourt son orbite dans le sens rétrograde, qui est
opposée à la direction de la plupart des autres corps du
système solaire. Les deux corps sont ainsi considérés
comme étant en résonance de moyen mouvement 1:-1
(le signe moins pour rétrograde). L'objet est inhabituel
en ceci que c'est le premier exemple d'un astéroïde
dans une résonance 1:-1 avec l'une des planètes.

Il a été découvert le 26 novembre 2014 à l'observatoire


de Haleakala sur l'île de Maui, aux États-Unis.
Orbite rétrograde de 2015 BZ509 avec marqueurs de
Une recherche statistique des orbites stables conclut en mouvement tous les 100 jours.
2018 que Kaʻepaokaʻawela est sur son orbite depuis la
Caractéristiques orbitales
formation du Système solaire, et qu'il s'agit donc d'un Époque 23 mars 2018 (JJ 2458200,5)
1

astéroïde interstellaire capturé il y a 4,5 milliards Établi sur 71 observations couvrant 1026 jours, U = 2
d'années sur une orbite rétrograde autour du 1
Soleil
a, 3, b, c
, mais ce résultat est critiqué [réf. nécessaire]. Demi-grand axe (a) 768,943×106 km
(5,14 ua)
1
Périhélie (q) 475,727×106 km
(3,18 ua)
Sommaire 1
Aphélie (Q) 1 060,662×106 km
Origine du nom (7,09 ua)
1
Orbite rétrograde synchrone Excentricité (e) 0,38
Origine et stabilité de l'orbite Période de ~4 252 j
Notes et références révolution (Prév) (11,64 a)
1
Notes Inclinaison (i) 163,0°
1
Références Longitude du 307,4°
Bibliographie nœud ascendant
Articles scientifiques (Ω)
1
Articles de vulgarisation Argument du 257,4°
périhélie (ω)
1
Anomalie 66,4°
Origine du nom moyenne (M0)
1, 2
Catégorie Astéroïde rétrograde
Le nom hawaïen Kaʻepaokaʻāwela
/kəˌʔɛpəˌokəʔaːˈvɛlə/ est composé de ka (« le »), Caractéristiques physiques
p p ( )
epa (« délicat » ou « espiègle », se référant à son Magnitude 16,0
1, 2
orbite contraire), o (« de »), et Kaʻāwela absolue (H)
6
(« Jupiter ») [réf. non conforme]. Le nom a été créé par Découverte
A Hua He Inoa, un programme en langue hawaïenne
dédié à nommer les objets découverts avec Pan- Date 26 novembre 2014
STARRS. Le nom soumis a été approuvé par l'Union Découvert par Pan-STARRS 1
astronomique internationale le 9 avril 2019. Avant Désignation 2015 BZ509
d'être nommé Kaʻepaokaʻawela, il avait reçu la
désignation provisoire 2015 BZ509, indiquant qu'il fut
le 12 750e objet observé entre le 16 et le 31 janvier 2015. Le Centre des planètes mineures lui a ensuite
attribué le numéro (514107) le 2 mars 2018 dans la MPC 109159.

Orbite rétrograde synchrone


L'orbite de Kaʻepaokaʻawela autour du Soleil le porte à une distance de
3,2–7,1 UA, et avec une périodicité de 11 ans et 8 mois (4 256 jours ;
semi-grand axe de 5,14 UA). Son orbite a une excentricité de 0,38 et une
7
inclinaison de 163° par rapport à l'écliptique .

Sa période de 11,65 ans est très proche de la période de 11,86 ans de


Jupiter. Pendant une année jovienne, Jupiter se déplace de 360° autour du
Soleil tandis que Kaʻepaokaʻawela se déplace de 366.3° dans la direction
opposée. L'excentricité de son orbite lui permet de passer alternativement
à l'intérieur et à l'extérieur de l'orbite de Jupiter, à ses approches les plus
proches de 176 millions de kilomètres.
Diagramme orbital.
Le premier diagramme ci-joint montre une orbite complète de l'astéroïde

Vue latérale de l'orbite dans un


référentiel lié à Jupiter.

Kaʻepaokaʻawela, dans le système de coordonnées lié


à Jupiter. La vue est depuis le nord vers le sud du
système solaire. Le point au milieu est le Soleil, et le
cercle vert est l'orbite de la Terre. Le cercle noir
montre la taille de l'orbite de Jupiter mais dans ce
cadre de référence, Jupiter (le point rouge) reste Kaʻepaokaʻawela montre un mouvement rétrograde
presque stationnaire. L'orbite de l'astéroïde est apparent dans le ciel alors qu'il est de l'autre côté du
représentée en bleu quand il est au-dessus du plan de Soleil, plutôt qu'en opposition avec le Soleil.
l'orbite de Jupiter, et en magenta lorsqu'il est en
dessous du plan de l'orbite de Jupiter.

Le deuxième diagramme montre une orbite complète d'astéroïde Kaʻepaokaʻawela, dans un système de
référence lié à Jupiter. La vue est de côté, par rapport au plan de l'écliptique. Le Soleil est le disque jaune au
milieu. Le plan de l'orbite de Jupiter est représenté en noir, mais dans ce cadre de référence, Jupiter (le point
rouge) reste à l'extrémité droite de la ligne noire. L'orbite de cet astéroïde est montrée en bleu quand elle est au-
dessus (au nord) du plan de l'orbite de Jupiter, et elle est montrée en magenta quand elle est au-dessous (au sud
du plan de l'orbite de Jupiter
du plan de l'orbite de Jupiter.

Origine et stabilité de l'orbite


De toute évidence, le passage à proximité de Jupiter perturbe les éléments orbitaux. Chaque fois qu'il passe
près de Jupiter, ses éléments orbitaux, y compris sa période, sont légèrement modifiés. Sur le long terme,
l'angle entre la position de l'astéroïde et de son périhélie moins l'angle entre Jupiter et le périhélie de l'astéroïde
a tendance à osciller autour de zéro, avec une période d'environ 660 ans, et une amplitude d'environ 125°, bien
que parfois cette différence « saute un tour » et glisse de 360°.

Cependant, les perturbations de Jupiter maintiennent la stabilité de cette orbite sur des millions d'années. Les
simulations montrent qu'il est dans sa relation co-orbitale avec Jupiter depuis au moins un million d'années et
continuera pendant au moins un autre million d'années.
8, 9, 10
Maria Helena M. Morais et Fathi Namouni ont montré en 2013, grâce à des travaux théoriques , qu'un
astéroïde rétrograde peut coorbiter de façon stable avec une planète, c'est-à-dire avoir une orbite très voisine de
celle d'une planète mais parcourue dans le sens contraire et néanmoins stable pendant des millions d'années.

En 2016, Paul Wiegert, Martin Connors (en) et Christian Veillet ont démontré que l'astéroïde
11
Kaʻepaokaʻawela est dans ce cas .

Cependant, dans un article paru en mai 2018, Fathi Namouni et Maria Helena M. Morais annoncent avoir
calculé l'orbite de Kaʻepaokaʻawela lors des 4,5 derniers milliards d'années grâce à la simulation numérique
d'un million d'astéroïdes semblables. Ils montrent que, même en remontant jusqu'à la naissance du Système
solaire, il y a 4,5 milliards d'années, cet objet aurait toujours eu une orbite rétrograde. Comme il est presque
certain qu'à cette époque tous les astéroïdes (et les planètes) tournaient autour du Soleil dans le même sens,
12, 13
Kaʻepaokaʻawela a dû naître dans un système stellaire voisin avant d'être capturé par Jupiter .

La conclusion de Fathi Namouni et Maria Helena M. Morais est néanmoins critiquée par divers autres auteurs.
Scott Tremaine fait notamment remarquer que la probabilité d'une telle capture pourrait être extrêmement
faible, rendant de ce fait le scénario proposé potentiellement peu probable. Konstantin Batyguine indique pour
sa part qu'il est attendu que la planète 9, si elle existe bien, « contamine » le système solaire avec des objets sur
14
des orbites rétrogrades .

Comment cet astéroïde (ou comète) est entré dans cette orbite de résonance est un mystère, mais on pense qu'à
un certain moment dans le passé lointain, il a été placé sur une orbite ressemblant à son orbite actuelle par une
interaction avec Saturne, puis son orbite a été perturbé dans l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui. De
même, dans un avenir lointain, il pourrait éventuellement se rapprocher suffisamment de Saturne pour être
expulsé de sa relation co-orbitale actuelle avec Jupiter.

On [Qui ?] a longtemps [Quand ?] pensé que Kaʻepaokaʻawela pourrait être une comète de la famille de Halley
(également rétrograde) qui serait entrée en résonance avec Jupiter à la suite d'une interaction avec Saturne, bien
11
qu'aucune activité cométaire n'ait été détectée .

Notes et références

Notes
1. Les modèles actuels de formation des corps planétaires sont incapables d'expliquer par une
formation in situ une orbite aussi inclinée à une époque où les planètes devaient être sur des
orbites quasi coplanaires et en interaction avec des disques de débris également coplanaires,
tous en circulation dans le sens prograde
tous en circulation dans le sens prograde.

2. Oumuamua est aussi un petit corps d'origine extrasolaire, mais, se déplaçant sur une trajectoire
hyperbolique, il n'est que de passage dans le Système solaire.
3. On connaît d'autres exemples de matière d'origine extrasolaire, notamment sous forme de
poussière. Dix-neuf autres astéroïdes, tous des centaures gravitant entre Jupiter et Neptune,
sont peut-être aussi d'origine extrasolaire 4, 5.

Références
1. (en) « (514107) 2015 BZ509 » (http://www.minorplanetcenter.net/db_search/show_object?objec
t_id=514107), sur le site du Minor Planet Center (consulté le 17 mai 2018).
2. (en) « (514107) 2015 BZ509 » (http://ssd.jpl.nasa.gov/sbdb.cgi?sstr=514107), sur
ssd.jpl.nasa.gov, Jet Propulsion Laboratory (consulté le 17 mai 2018).
3. (en) F. Namouni et M. H. M. Morais, « An interstellar origin for Jupiter’s retrograde co-orbital
asteroid », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society: Letters, vol. 477, no 1, juin 2018,
p. L117-L121 (DOI 10.1093/mnrasl/sly057 (https://dx.doi.org/10.1093%2Fmnrasl%2Fsly057)).
4. « Découverte de la première population d’astéroïdes « venus d’ailleurs » » (http://www.cnrs.fr/fr/
decouverte-de-la-premiere-population-dasteroides-venus-dailleurs?utm_campaign=Newslette
r%20de%20l%27Insu&utm_medium=email&utm_source=Revue%20newsletter), sur CNRS,
23 avril 2020 (consulté le 9 mai 2020).
5. (en) F. Namouni et M. H. M. Morais, « An interstellar origin for high-inclination Centaurs »,
Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 494, no 2, mai 2020, p. 2191-2199
(DOI 10.1093/mnras/staa712 (https://dx.doi.org/10.1093%2Fmnras%2Fstaa712)).
6. ulukau HAWAIIAN ELECTRONIC LIBRARY.
7. (en) « JPL Small-Body Database Browser: 514107 Ka'epaoka'awela (2015 BZ509) » (https://ss
d.jpl.nasa.gov/sbdb.cgi?sstr=2514107), Jet Propulsion Laboratory (consulté le
3 décembre 2018).
8. Morais et Namouni 2013.
9. Morais et Namouni 2015.
10. Morais et Namouni 2016.
11. Wiegert, Connors et Veillet 2017.
12. « Découverte du premier corps du Système solaire d'origine extrasolaire » (http://www2.cnrs.fr/p
resse/communique/5609.htm), sur CNRS, 21 mai 2018 (consulté le 22 mai 2018).
13. Namouni et Morais 2018.
14. Billings 2018.

Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles scientifiques
[Morais et Namouni 2013] (en) M. H. M. Morais
et F. Namouni, « Retrograde resonance in the
planar three-body problem », Celestial Mechanics and Dynamical Astronomy, vol. 117, no 4,
décembre 2013, p. 405-421
(DOI 10.1007/s10569-013-9519-2 (https://dx.doi.org/10.1007%2Fs10569-013-9519-2), lire en ligne (https://arxiv.or
g/pdf/1305.0016v2) [PDF], consulté le 30 mars 2017).
[Morais et Namouni 2015] (en) F. Namouni et M. H. M. Morais, « Resonance capture at arbitrary
[Morais et Namouni 2015] (en) F. Namouni
et M. H. M. Morais, Resonance capture at arbitrary
inclination », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 446, no 2,
11 janvier 2015, p. 1998-2009
(DOI 10.1093/mnras/stu2199 (https://dx.doi.org/10.1093%2Fmnras%2Fstu2199), lire en ligne (https://arxiv.org/pd
f/1410.5383) [PDF], consulté le 30 mars 2017).
[Moaris et Namouni 2016] (en) Maria Helena M. Morais et Fathi Namouni, « A numerical
investigation of co-orbital stability and libration in three dimensions », Celestial Mechanics
and Dynamical Astronomy, vol. 125, no 1, mai 2016, p. 91-106
(DOI 10.1007/s10569-016-9674-3 (https://dx.doi.org/10.1007%2Fs10569-016-9674-3), lire en ligne (https://arxiv.or
g/pdf/1602.04755) [PDF], consulté le 30 mars 2017).
[Namouni et Morais 2018] (en) Fathi Namouni et Helena Morais, « An interstellar origin for
Jupiter’s retrograde co-orbital asteroid », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society:
Letters, vol. 477, no 1, 11 juin 2018, p. L117–L121
(DOI 10.1093/mnrasl/sly057 (https://dx.doi.org/10.1093%2Fmnrasl%2Fsly057)).

[Wiegert, Connors et Veillet 2017] (en) Paul Wiegert, Martin Connors et Christian Veillet, « A
retrograde co-orbital asteroid of Jupiter », Nature, vol. 543, 30 mars 2017, p. 687-690
(DOI 10.1038/nature22029 (https://dx.doi.org/10.1038%2Fnature22029)).

Articles de vulgarisation
[Billings 2018] (en) LeeBillings, « Astronomers Spot Potential "Interstellar" Asteroid Orbiting
Backward around the Sun » [« Des astronomes repèrent une potentiel astéroïde
« interstellaire » orbitant à l'envers autour du Soleil »], Scientific American, 21 mai 2018 (lire
en ligne (https://www.scientificamerican.com/article/astronomers-spot-potential-interstellar-asteroid-orbiting-backw
ard-around-the-sun/)).

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