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Chapitre II

Antennes filaires

II.1 Antenne
La catégorie des antennes filaires, qui sont appelées aussi les filiformes, représente la
catégorie la plus importante car elle regroupe un ensemble important de types d’antennes vus
pratiquement partout sur les automobiles, les bâtiments, les navires, les avions, les vaisseaux
spatiaux, … etc. Les filiformes sont des antennes constituées par des fils conducteurs ou des
tiges métalliques. La forme, la taille et la fréquence d’emploi font la distinction entre les types
de ces antennes.
Une antenne est un conducteur parcouru par un courant électrique, rayonne de l’énergie
électromagnétique (La loi de Coulomb associée à la loi de Biot-Savard), donc une
transformation d’une onde guidée en une onde se propageant dans l’espace : définition
typique d’une antenne.
L’élément le plus petit du point de vue dimension, c’est le doublet électrique. Un ensemble
infini de doublets électriques constitué une antenne.
L’analyse du rayonnement d’une antenne peut se faire en découpant l’antenne en dipôle élémentaire et
en sommant leur contribution.

II.2 Antenne isolée dans l’espace

Soit une antenne de longueur L parcourue par un courant dont l’expression est donnée par :
I(z)=IM.sin[β(L-z)], β est la constante de propagation

Z
P

c R

L 
z 
I
Y

Fig. II. 1 : Antenne filaire isolée dans l’espace

1
Le dipôle élémentaire est placé au point c (la cote), l’intégration de plusieurs dipôles donne le
champ rayonné par l’antenne de longueur L :
j60 L
E  r, ,    sin  e j( t R)  I(z)e jz cos   dz (II.1)
R 0

 1  jL cos 
On obtient : E  r, ,   
j60IM
R

 sin    e
 

 jsin(L) cos   cos(L) e j( t R ) (II.2)

Cas particlier :

 . 
E  j.
60. I M . e jt . Cos  2 Cos . e j.R . e (II.3)
R Sin 
Pour L=λ/2 :

Pour L=λ:

E  j.
e jt . Sin  .Cos . e j.R . e
60. I M .
(II.4)
R Sin 

Exemple d'antenne rectiligne isolée dans l’espace

II.2.1 Fonction caractéristique de l’antenne isolée


Elle est donnée par le rapport entre le champ sur le champ maximum.

 . 
Cos  Cos 
L  /2
E E 2 
F() 
E max
 
Sin
si (II.5
)
E
max

Sin  .Cos
L
E E
F() 
E max
 
Sin
si (II.6 2
E )
max
II.2.2 . Fonctions caractéristiques de dipôles multiples de demi-onde
D'une façon générale, il s’agit là uniquement d’une généralisation de la démonstration précédente aux
antennes résonnantes accordées de longueur /2 . Des calculs analogues conduisent aux fonctions
caractéristiques suivantes pour ces antennes:

 . 
Cos  m Cos
F()   2
Sin
 si L  m/2 et m est impair

 . 
Sin  m Cos
F()   2
Sin
 si L  m/2 et m est pair

II.3 Antenne Dipôle demi-onde (L=λ/2) alimentée au milieu

Soit une antenne de longueur L parcourue par un courant dont l’expression est donnée par :

I=IM.sin[β(L-z)], β est la constante de propagation.

Z
P

+
Q R


z 

I
Y
L 

X
-
Q

Fig. II. 3 : Antenne Dipôle demi-onde

Le champ électrique est donné par l’expression suivante :


 L   L 
E  j.
60. I M . e jt . Cos  2
.Cos   Cos 


 2 . e j.R . e
(II.7)
R Sin 

3
Pour L=λ/2 (même expressions que celle de l’antenne isolée (demi-onde) :
 . 
Cos  Cos
2 
F,    (II.8)
Sin 

Pour L=λ :
cos cos   1
F,    
(II.9)
sin 

Exemples de Diagrammes de rayonnement (F(π/2-θ)):


90 0.5 90 1 90 1.5
120 60 120 60 120 60
0.4 0.8
1
0.3 0.6
150 30 150 30 150 30
0.2 0.4 0.5
0.1 0.2

180 0 180 0 180 0

210 330 210 330 210 330

240 300 240 300 240 300


270 270 270

90 1 90 2 90 2.5
120 60 120 60 120 60
0.8 1.5 2
0.6 1.5
150 30 150 1 30 150 30
0.4 1
0.2 0.5 0.5

180 0180 0180 0

210 330 210 330 210 330

240 300 240 300 240 300


270 270 270

Fig. II. 4 : Haut/ antennes asymétriques (L= /4,  /2, )


Bas/ dipôle symétrique (L= /2, , 2)

4
90 1.5 90 2 90 2
120 60 120 60 120 60
1.5 1.5
1
150 30 150 1 30 150 1 30
0.5
0.5 0.5

180 0 180 0 180 0

210 330 210 330 210 330

240 300 240 300 240 300


270 270 270

90 3 90 4 90 4
120 60 120 60 120 60
3 3
2
150 30 150 2 30 150 2 30
1
1 1

180 0 180 0 180 0

210 330 210 330 210 330

240 300 240 300 240 300


270 270 270

Fig. II. 5 : Haut/ antennes asymétriques (l=1,5, 2, 3)


Bas/ dipôle symétrique (L=3, 4, 6)

II.4. Antenne verticale au-dessus du sol ( Monopôle )


L’antenne quart d’onde verticale (GP, Ground Plane en anglais) est constituée d’une moitié de dipôle
et nécessite un plan de sol (radiants fixés à la base de l’antenne) ou une masse (la terre ou la
carrosserie d’un véhicule) afin de reconstituer électriquement le deuxième brin de l’antenne. La
présence d’un plan de masse en dessous d’un dipôle va modifier ses propriétés et son diagramme de
rayonnement, en raison de la réflexion produite par le plan métallique. Un monopôle correspond à un
cas particulier où un demi – dipôle demi-onde (une seule tige de longueur l), est placé verticalement au
dessus d’un plan de masse supposé idéal. L’excitation est connectée entre la tige restante et le plan de
masse (FigII.6 dessous). Cette antenne s’apparente à un dipôle demi-onde qui fonctionne à une
fréquence telle que l = λ/4. Avant d’expliquer pourquoi, il convient d’introduire la notion de plan
image créé par le plan de masse.

Fig. II. 6 – Antenne monopôle quart d’onde sur un plan conducteur


5
Plan image
Un plan de masse idéal est un plan infini formé par un conducteur parfait. Electriquement, il
représente une équipotentielle. Un plan de masse se comporte comme un plan d’antisymétrie pour tout
courant. En effet, supposant qu’un fil parcouru par un courant soit placé au dessus d’un plan masse. Si
le plan est parfaitement conducteur, l’onde émise par le fil vers le plan est entièrement réfléchie et
repart vers le fil. Tout se passe comme si le plan de masse se comportait comme un plan
d’antisymétrie, c'est-à-dire qu’un fil virtuel serait placé sous le premier fil symétriquement au plan de
masse et serait parcouru par un courant opposé en phase. Ce principe est à la base de la méthode des
images, qui permet de déterminer l’effet d’un plan de masse sur une antenne.

Fig. II. 7 – Un plan de masse se comporte comme un plan image

Revenons au monopôle. Le plan de masse créé donc un deuxième brin virtuel sous le premier
et parcouru aussi par un courant I1opposé en phase. Ces 2 brins forment donc un dipôle demi-onde. Le
monopôle aura donc les mêmes propriétés qu’une antenne dipôle pour un encombrement deux fois
plus faible.

6
EXERCICES CORRIGES

EXERCICE –1
On dispose de 2 antennes dipôles, de 16 cm et 4 cm.

60 nH 0,5 PF 65 Ω

16 cm

Ligne de transmission

15 nH 0,13 PF 5Ω

4 cm
Ligne de transmission

1. Calculer la fréquence de résonance du premier dipôle. Quelle est sa bande passante ? Pour quelle
application pourriez-vous l’utiliser ?
2. Est-ce que l’antenne 2 peut fonctionner à la même fréquence que l’antenne 1 ?
3. Pourquoi la valeur de la résistance de l’antenne 2 est aussi faible ?
4. Quelle solution proposez-vous pour faire résonner l’antenne 2 à la même fréquence que l’antenne 1
?
5. Est-ce que les 2 antennes présentent les mêmes bandes passantes ?

Solution :
1. Il s’agit d’une antenne dipôle qui résonne lorsque sa longueur L = /2

On peut aussi faire le calcul à partir du modèle électrique équivalent, qui s’apparente à un filtre RLC
série. La fréquence de résonance est de :

La bande passante peut se calculer à partir du modèle électrique RLC, à l’aide du facteur de qualité :
Q=fr/BP avec 1/Q=Rant/2.π.fr.Lant→BP=Rant/2.π.fr.Lant=172MHz
Il s’agit d’une antenne large bande accordée sur 919 MHz. Sa bande est suffisamment large pour
couvrir l’ensemble de la bande GSM.
2. Il est évident que l’antenne 2 n’a pas la même fréquence de résonnance que celle de l’antenne 1,
puisqu’elle est plus courte (4 fois plus faible), sa fréquence de résonance est plus grande (4 fois plus
grande). Celle-ci vaut : 3.75 GHz.
3. Comparons les modèles électriques des antennes 1 et 2. L’antenne 2 est 4 fois plus courte que
l’antenne 1 donc l’inductance et la capacité équivalente de l’antenne 2 sont 4 fois plus faibles que

7
celles de l’antenne 1. Ce qui induit une fréquence de résonance LC 4 fois plus grande. Cependant, la
résistance équivalente de l’antenne 2 est quasiment 16 fois plus petite que celle de l’antenne 1.
En effet, la longueur effective de rayonnement a été divisée par 4, donc le champ électrique et le
champ magnétique rayonnés ont été divisé par 4. Cependant, la puissance rayonnée est divisée par 16
(P = E * H !). LA résistance du modèle correspond au résistance de pertes (ohmiques) et à la résistance
de rayonnement Rr : Pr = Rr*I², où I est le courant dans l’antenne. Il est donc normal que la résistance
de rayonnement ait été divisée par 4.

4. Il faut réduire la fréquence de résonance de l’antenne 2, par exemple en ajoutant une inductance
série de 45 nH en entrée de l’antenne.

5. Non, même si on modifie la fréquence de résonance de l’antenne 2, car les résistances de


rayonnement sont différentes. La bande passante est liée au facteur de qualité, inversement
proportionnel à la résistance. Comme la résistance de l’antenne 2 est 16 fois plus grande que celle de
l’antenne 1, son facteur de qualité est 16 fois plus important, mais sa bande passante 16 fois plus
faible. La bande passante de l’antenne 2 est de 11 MHz environ, ce qui est insuffisant pour couvrir
l’ensemble de la bande GSM. L’antenne 2 est trop sélective en fréquence.

EXERCICE –2
On souhaite mesurer le champ électrique à 900 MHz en utilisant un dipôle demi-onde de gain G=1,64
1. Quelle longueur donneriez-vous au dipôle ? Quelle est sa surface équivalente ?
2. Calculer la valeur théorique de son facteur d’antenne ?
3. Après caractérisation de cette antenne, on obtient les données suivantes :
Efficacité = 95 %, VSWR = 1.2 :1
La mesure sur une charge 50 ohms donne une puissance de -40 dBm. Quelle est la valeur du champ
électrique
Solution :
1. Il vaut mieux l’utiliser autour de sa fréquence de résonance (dipôle demi-onde) :
L=/2=c/2.f=16.7cm
On se place en conditions champ lointain. A la fréquence de résonance, la surface équivalente de
l’antenne est :
Seq=G./4.π→Seq=1.64.(0.33)²/4.π=0.0154m²
2. On suppose que la résistance d’entrée du récepteur connectée à l’antenne est égale à 50 ohms.
AF=20.log(E/V)=20.log[(1/).(4.π.Zo/G.Rr)1/2]=28 dB/m→25V/m
3. Efficacité =0.95 VSWR=1,2
Efficacité =PA/PR=0.95

8
EXERCICE – 3
Donner l’expression du champ électrique rayonnée par une antenne isolée dans l’espace et alimentée
au milieu, en déduire sa fonction caractéristique.
Tracer son diagramme de rayonnement pour L=/2 et L=.

Solution :
Le champ rayonné par l’antenne de longueur L :
Elle est donnée par le rapport entre le champ sur le champ maximum.

 . 
jt Cos  Cos  
 60. I M . e
E  j. . 2  . e  j .R . e

si L  /2
R Sin 
jt
 60. I M . e Sin .Cos   j .R 
E  j. . .e .e

si L  
R Sin
 . 
Cos  Cos
F()  2  . si L  /2
Sin 

Sin .Cos
F()  . si L
Sin 
90 90
1 1
120 60 120 60
0.8 0.8

0.6 0.6
150 30 150 30
0.4 0.4

0.2 0.2

180 0 180 0

210 330 210 330

240 300 240 300


270 270

L=/2 L=

9
EXERCICE –4
Soit une antenne horizontale :
Z
P
R


Y

X
On demande l’expression du champ total rayonné au point P pour une antenne double demi-ondes
alimentée en son milieu.

Solution :
- L’expression d’une antenne verticale double demi-ondes alimentée en son milieu :

 L   L 
jt Cos .Cos   Cos  
 60. I M . e  2   2  . e  j.R . e
E  j. .
R Sin  

- Dans le cas d’une antenne horizontale double demi-ondes alimentée en son milieu : il suffit de
remplacer θ par ψ :

 L   L 
jt Cos .Cos   Cos 
 60. I M . e  2   2   j.R 
E  j. . .e .e
R Sin  

Avec cosψ=sinθsinφ→sinψ=(1- sinθ²sinφ²)1/2

β.L=(2.π/).()=2.π, alors
jt
 60. I M . e Cos.Sin .Sin   1  j.R 
E  j. . .e .e

R 1  Sin .Sin 
2

10

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