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Généralités sur les oscillations

Un grand nombre de systèmes physiques de types différents, mécanique, électrique, acoustique,


microscopique sont représentés et étudiés par le modèle de l'oscillateur harmonique, sans ou avec
amortissement, en régime libre ou forcé. En régime forcé, pour des conditions particulières, les phénomènes
de résonance apparaissent. Les systèmes simples : la masse accrochée à un ressort, le pendule, le circuit
électrique RLC sont utilisés pour illustrer les phénomène d’oscillations des systèmes réels comme un enfant
sur une balançoire, le balancier d'une horloge, un arbre ou un pont dans la tempête ou le système de l'équilibre
vertical de l'oreille interne du corps humain.

Sismographe, haut-parleur, microphone, instruments de musique à vent ou à cordes, amortisseurs d'un


véhicule, microscope à force atomique se comportent comme des oscillateurs.
Les systèmes oscillants constituent ainsi un thème d'étude important en physique.

https://www.youtube.com/watch?v=uhWQ5zr5_xc (Pont Tacoma - Résonance mécanique)

I. Définitions générales
1. Oscillation (vibration) : c’est un mouvement qui s’effectue de part et d’autre (aller-retour) d’une
position d’équilibre. Une vibration désigne les oscillations rapides des systèmes mécaniques qui restent
voisines d’un état de repos (équilibre)
Un tel mouvement peut :
a. Soit être provoqué par une excitation : on parle alors de vibrations forcées (oscillations forcées).
b. Soit le résultat d’une action imposée à un instant donné, comme écarter le système de sa position de
repos (équilibre), ou lui imposer une impulsion initiale : on parle alors de vibrations libres
(oscillations libres)
En générale, les systèmes mécaniques présentent de l’amortissement les vibrations libres décroissent au
cours du temps pour devenir insignifiantes : on parle alors de vibrations libres amorties (oscillations libres
amorties). Au contraire, les vibrations forcées subsistent tant qu’il y a excitation.

2. L'oscillateur
Le système physique est appelé oscillateur ou système oscillant lorsque son équation horaire 𝑞(𝑡) varie
périodiquement de part et d'autre d'une valeur notée 𝑞𝑒 (𝑡), entre deux valeurs extrêmes notées 𝑞1 et 𝑞2 telles
que 𝑞1 < 𝑞𝑒 < 𝑞2.
L'oscillation, de forme quelconque et de
période , se reproduit de façon régulière au
cours du temps, quel que soit t :
𝑞(𝑡) = 𝑞(𝑡 + 𝑇).
Un exemple de réponse d'un oscillateur est
donné sur la figure ci-contre.

Suivant la nature du système la grandeur q représente par exemple la position d'un point matériel, une
intensité ou une tension électrique, la charge portée par un condensateur, un moment dipolaire, une densité
moyenne d'électrons dans un plasma.
𝑞 ⇒ 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜃, 𝑖, 𝑢, 𝑞 … ..
Remarque : dérivation par rapport au temps
Dans ce module les dérivations première et seconde par rapport au temps sont notées respectivement :
𝑑𝑞 𝑑2 𝑞
𝑞′(𝑡) = = 𝑞̇ (𝑡) et 𝑞′′(𝑡) = = 𝑞̈ (𝑡) Ou simplement 𝑞̇ et 𝑞̈ .
𝑑𝑡 𝑑𝑡 2

2. 1. L'oscillateur harmonique
Dans le cas où la forme des oscillations est sinusoïdale ou harmonique, l'oscillateur est appelé oscillateur
harmonique.
L'excitation appliquée au système est très brève, elle disparaît dès que le système oscille, cette excitation
est produite par les conditions initiales imposées au système (position et vitesse initiales). Les oscillations
sont dites libres.
L'énergie totale du système se conserve au cours du temps, le système ne dissipe pas d'énergie.

La réponse de l'oscillateur harmonique s'écrit :


𝑞(𝑡) = 𝑞𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔0 𝑡 + 𝜑),
ou en choisissant convenablement l'origine des temps :
𝑞(𝑡) = 𝑞𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔0 𝑡.

Les oscillations sont caractérisées par une amplitude 𝑞𝑚 et par une période 𝑇0 , appelée période propre ; 𝑇0
est liée à la pulsation propre 𝜔0 et à la fréquence propre 𝑓0 par les relations
2𝜋 1
𝑇0 = = .
𝜔0 𝑓0

2. 2. L'oscillateur harmonique amorti


Un système physique en évolution dissipe généralement de l'énergie (par frottement, par effet Joule, etc.) :
l'énergie totale ne se conserve plus dans le temps. Le système est dit amorti. On constate alors que
l'amplitude des oscillations décroît au cours du temps : les oscillations sont harmoniques amorties (ou
pseudo-sinusoïdales ou pseudopériodiques).
Les oscillations sont libres (excitation très brève produite par les conditions initiales, il n'y a pas
d'excitation pendant les oscillations). Le système physique est décrit par le modèle de l'oscillateur
harmonique amorti. On distingue différents régimes d'évolution : apériodique, critique et pseudo-
périodique.
A titre d'exemples, deux réponses de tels oscillateurs. Remarquez que, dans les deux cas, l'amplitude des
oscillations décroît en fonction du temps. Dans le cas d'un amortissement fort, il n'y a plus d'oscillations.
Régime pseudo-périodique Amortissement « fort »

2. 3. L'oscillateur harmonique forcé


Lorsque le système, oscillateur harmonique ou oscillateur harmonique amorti, est soumis à une
excitation permanente produite par un dispositif extérieur. Les oscillations sont dites forcées.
L'excitation peut être de différentes formes. Ces principales formes d'excitation sont représentées dans la
figure ci-dessous.

L'excitation fournit de façon permanente de l'énergie au système.


Dans le cas d'une excitation sinusoïdale et d'un système amorti, l'excitation fournit au système à chaque
période, une quantité d'énergie exactement égale à celle dissipée par le système. Au bout d'un certain temps,
les oscillations du système ne sont plus ainsi amorties, elles sont harmoniques de pulsation égale à celle de
l'excitation, le système évolue en régime permanent.
Sous certaines conditions, l'excitation conduit à un phénomène de résonance. Le système physique est
décrit par le modèle de l'oscillateur harmonique forcé.
La figure ci-dessous représente la réponse d'un tel oscillateur en régime permanent :

2. 4. L'oscillateur anharmonique
Lorsqu'un système physique évolue suivant une loi périodique, celle-ci est généralement de forme
quelconque, le système n'est donc pas décrit par un oscillateur harmonique. Cependant :
 D'une part, à condition de ne considérer que des petites variations de 𝑞(𝑡) (approximation des petites
oscillations), on constate que certains systèmes, se comportent comme des oscillateurs harmoniques.
 D’autre part, on montre mathématiquement que toute oscillation périodique se décompose en une
somme d'oscillations harmoniques, de pulsations multiples d'une pulsation donnée appelée pulsation
fondamentale (décomposition de Fourrier). L'oscillateur est dit anharmonique.
Le système physique dont la réponse est représentée ci-
contre est un oscillateur anharmonique.

En effet 𝑞(𝑡) :
 est une fonction périodique du temps,
 elle est de forme quelconque,
 elle se décompose en une somme de quatre fonctions harmoniques, la première de pulsation 𝜔0 , les
trois autres de pulsations multiples de celle-ci, soit :
𝑞(𝑡) = 2 sin(0.8𝑡) + 3 sin(1.6𝑡) + 4 sin(2.4𝑡) + 5 sin(3.2𝑡) (unité SI)
avec 𝜔0 = 0.8; 𝜔1 = 2𝜔0 = 1.6; 𝜔2 = 3𝜔0 = 2.4; 𝜔3 = 4𝜔0 = 3.2 (rad. s−1 )

3. Coordonnées généralisées et nombre de degrés de liberté :


On appelle coordonnées généralisées d’un système physique, un ensemble de variables réelles qui
décrivent les différents mouvements du système.
Le nombre de coordonnées pour un point est de trois (03) (03 directions de l’espace), et donc un système
de N points matériels possède 3N coordonnées.
Le nombre de coordonnées pour un corps rigide est de six (06) (03 directions plus 03 rotations), et donc
un système de M corps rigides possède 6M coordonnées.
On appelle degré de liberté (ddl) d’un système sa capacité d’effectuer un mouvement de translation ou de
rotation par rapport aux axes principaux.
Le nombre de degré de liberté n d’un système est le nombre de coordonnées généralisées minimum (ou
indépendantes) nécessaire à la description complète d’un système. Il est égal au nombre de coordonnées
moins le nombre de contraintes (liaisons ou relations) C. Pour un système de M corps rigides et N points
matériels, Le nombre de degré de liberté n est donné par :
𝑛 = (6𝑀 + 3𝑁) − 𝐶
Exemple :
Le pendule de l’exemple est un Les contraintes sont ;
corps rigide et donc le nombre de 𝑧𝐺 = 0, , 𝜑 = 0, 𝜙 = 0
coordonnées est de six (06) : 𝑥𝐺 = 𝑂𝐺 cos 𝜃
𝑥𝐺 , 𝑦𝐺 𝑒𝑡 𝑧𝐺 pour le centre de 𝑦𝐺 = 𝑂𝐺 sin 𝜃
masse G 05 contraintes
𝜃, 𝜑 𝑒𝑡 𝜙 pour les rotations autour
des axes principaux
𝑛 = 6 − 5 = 1 ddl
Le système est à un degré de liberté

4. Energies Cinétique, Potentielle et Totale


4. 1. Energies Cinétique
L’énergie cinétique d’un système à un degré de liberté est fonction de 𝑞̇ et 𝑞̈ . Elle s’écrit sous la forme
générale :
1
𝑇(𝑞) = 𝑎(𝑞) 𝑞̇ 2
2
où 𝑎(𝑞) est une fonction de la coordonnée généralisée 𝑞 représentant le coefficient d’inertie.

4. 2. Energie potentielle
Lorsque les amplitudes par rapport à la position d’équilibre sont faibles, il est toujours possible, de
développer l’énergie potentielle 𝑈(𝑞) en série de Taylor au voisinage de la position d’équilibre 𝑞 = 0. En
négligeant les puissances de q d’ordre supérieur à deux, on obtient :
𝜕𝑈 𝜕 2𝑈
𝑈(𝑞) = 𝑈(0) + | 𝑞+ | 𝑞2 + ⋯
𝜕𝑞 𝑞=0 𝜕𝑞 2 𝑞=0
𝜕𝑈 𝜕2 𝑈
𝑞 = 0 correspond à un minimum de U(q) pour lequel | = 0 et | > 0 (condition d’oscillation ou
𝜕𝑞 𝑞=0 𝜕𝑞 2 𝑞=0
condition d’équilibre stable).
Prenant l’origine de l’énergie potentielle à cette position d’équilibre (𝑈(0) = 0), l’énergie potentielle 𝑈(𝑞)
peut s’écrire sous la forme quadratique :
1
𝑈(𝑞) ≅ 2𝑏0 𝑞 2
𝜕2 𝑈
Où 𝑏0 = |
𝜕𝑞 2 𝑞=0

4. 3. Energie Totale
L’énergie totale st tout simplement la somme des énergies cinétique et potentielle.
𝐸 =𝑇+𝑈
II. Etat d’équilibre
L’état ou la position d’équilibre d’un système mécanique oscillant correspond aux extremums de l’énergie
potentielle. La condition d’équilibre s’écrit alors :
𝑑𝑈
| =0
𝑑𝑞 𝑞=𝑞
0
On distingue deux type de position d’équilibre, la première correspond au minimum et la deuxième au
maximum de l’énergie potentielle.

1. Equilibre stable
l
Il correspond au minimum de l’énergie potentielle qui se traduit par ; 
𝜕 2𝑈
| >0 m
𝜕𝑞 2 𝑞=0
Le système, une fois écarté de sa position d’équilibre, il y retourne

2. Equilibre instable
m
Il correspond au maximum de l’énergie potentielle qui se traduit par ;
𝜕 2𝑈
| <0 l 
𝜕𝑞 2 𝑞=0
Le système, une fois écarté de sa position d’équilibre, il ne la regagne pas

3. Exemple h
𝑈 = −𝑚𝑔ℎ = −𝑚𝑔(𝑙 − 𝑙 cos 𝜃) m
𝑑𝑈
| = −𝑚𝑔 sin 𝜃 = 0 ⟹ sin 𝜃 = 0
𝑑𝑞 𝑞=𝑞0 l 
Les positons d’équilibres sont donc :
𝜃 = 0 et 𝜃 = 𝜋

𝜕2 𝑈
| = −𝑚𝑔𝑙 cos 𝜃|𝜃=0 = −𝑚𝑔𝑙 < 0 ⇒ 𝜃 = 0 correspond à l’équilibre instable.
𝜕𝜃2 𝜃=0
𝜕2 𝑈
| = −𝑚𝑔𝑙 cos 𝜃|𝜃=𝜋 = +𝑚𝑔𝑙 > 0 ⇒ 𝜃 = 𝜋 correspond à l’équilibre stable.
𝜕𝜃2 𝜃=𝜋

III. Méthodes d’études des oscillations


1. Méthode de Newton
La méthode de Newton consiste en l’utilisation du Principe Fondamental de la Dynamique (PFD) :
𝑑𝑝⃗
∑ 𝐹⃗ = connu sous la forme ∑ 𝐹⃗ = 𝑚𝑎⃗ pour les mouvement de translation
𝑑𝑡
Ou du théorème du moment cinétique :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∑ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑ℒ
ℳ (𝐹⃗ ) = /𝑂 qui est une conséquence du PFD pour les mouvements de rotation.
/𝑂 𝑑𝑡

2. Théorème de l’énergie mécanique


La variation de l'énergie mécanique d'un système entre deux points A et B est égale à la somme des travaux
des forces non conservatives appliquées au système entre ces deux points.
∆𝐸𝑚 = ∑ 𝑊𝐴𝐵 (𝐹⃗𝑒𝑥𝑡 𝑁𝐶
)

Si le système est conservatif, ne subissant aucune force non conservative. L’application du théorème de
l'énergie mécanique donne :
∆𝐸𝑚 = 0
L'énergie mécanique se conserve au cours du temps, donnant :
𝑑𝐸𝑚
= 0 équation de la conservation de l’énergie.
𝑑𝑡
3. Formalisme de Lagrange
L’équation de Lagrange ou Formalisme de Lagrange pour les systèmes conservatifs s’écrit :
𝑑 𝜕ℒ 𝜕ℒ
( )− =0
𝑑𝑡 𝜕𝑞𝑖̇ 𝜕𝑞𝑖
Avec ℒ = 𝑇 − 𝑈 le Lagrangien du système.
Dans le cas des systèmes non conservatifs subissant des forces de frottement, L’équation de Lagrange
devient :
𝑑 𝜕ℒ 𝜕ℒ
( )− = 𝑓𝑞
𝑑𝑡 𝜕𝑞𝑖̇ 𝜕𝑞𝑖
𝜕𝐷
Si la force de frottement est de type visqueux dépendant de la vitesse, 𝑓𝑞 = −𝛽𝑞𝑖̇ = − 𝜕𝑞̇ L’équation de
Lagrange devient :
𝑑 𝜕ℒ 𝜕ℒ 𝜕𝐷
( )− =−
𝑑𝑡 𝜕𝑞𝑖̇ 𝜕𝑞𝑖 𝜕𝑞𝑖̇
D est la Fonction dissipation
Dans le cas d’un système subissant une force extérieure 𝑭𝒆,𝒒 (système forcé) en plus de la force de
frottement l’équation de Lagrange peut s’écrire sous l’une des deux formes équivalentes suivantes :
𝑑 𝜕ℒ 𝜕ℒ
( )− = 𝐹𝑒,𝑞 − 𝛽𝑞𝑖̇
𝑑𝑡 𝜕𝑞𝑖̇ 𝜕𝑞𝑖
𝑑 𝜕ℒ 𝜕ℒ 𝜕𝐷
( )− + = 𝐹𝑒,𝑞
𝑑𝑡 𝜕𝑞𝑖̇ 𝜕𝑞𝑖 𝜕𝑞𝑖̇

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