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MPSI 1 & 4 Devoir commun 2010

Problème 1 – Sous-espace vectoriel constitué de 3. Soit h ∈ L(E). Montrer que h ∈ Sim(E) si et seulement si il existe a > 0 tel
que h∗ h = aIdE .
similitudes 1
4. Soit h ∈ L(E). Montrer que
Soit n ∈ N∗ et E est un espace euclidien de dimension n ; on note (x|y) le produit
scalaire de deux éléments x et y de E. h ∈ Sim(E) si et seulement si h∗ h est colinéaire à IdE .
Si f et g sont dans L(E), f g désigne la composée f ◦ g des applications et
f ∗ désigne l’endomorphisme adjoint de f . On rappelle les propriétés suivantes de Partie II – Encadrement et valeurs particulières de dn
l’adjoint :
5. Montrer que dn > 1.
(a) il existe un unique f ∗ ∈ L(E) tel que pour tous x, y ∈ E, (f (x)|y) = (x|f ∗ (y)) ;
6. Soit V un sous-espace vectoriel de L(E) inclus dans Sim(E). On fixe x ∈
(b) l’application f 7→ f ∗ est linéaire, (f g)∗ = g ∗ f ∗ et (f ∗ )∗ = f ;
E \ {0}. En considérant Φ : f 7→ f (x), application linéaire de V dans E,
(c) si B est une base orthonormée de E, la matrice de f ∗ dans B est la transposée montrer que dim(V ) 6 n. Ainsi
de celle de f dans B.
On appelle endomorphisme antisymétrique de E tout endomorphisme de E tel 1 6 dn 6 n.
que f ∗ = −f . On admet que l’ensemble des endomorphismes antisymétriques de
E est un sous-espace vectoriel de L(E). 7. Dans cette question seulement, on suppose n = 2. Expliciter un espace vecto-
On appelle similitude de E tout endomorphisme f de E du type λg avec λ ∈ R riel de dimension 2, formé de matrices de similitudes. En déduire, avec soin,
et g ∈ O(E), où O(E) est l’ensemble des automorphismes orthogonaux de E. que d2 = 2.
On désigne par Sim(E) l’ensemble des similitudes de E. On appelle matrice de 8. Dans cette question seulement, on suppose n impair. Soient f, g ∈ GL(E).
similitude toute matrice colinéaire à une matrice orthogonale : c’est donc la matrice (a) Montrer que l’application x 7→ det(f + xg) est polynomiale de R dans R.
d’une similitude dans une base orthormale. Quel est son degré ?
On rappelle que le polynôme caractéristique χf (x) = det(f −xIdE ) de f ∈ L(E) (b) Montrer qu’il existe λ ∈ R tel que f + λg soit non inversible.
est un polynôme de degré n.
(c) En déduire que dn = 1.
Le but du problème est d’étudier l’entier dn défini de la manière suivante : E 9. Soit V un sous-espace vectoriel de L(E) inclus dans Sim(E), de dimension
étant un espace euclidien de dimension n, dn est la dimension maximale d’un d > 1. Montrer qu’il existe un sous-espace vectoriel W de L(E) inclus dans
sous-espace vectoriel de L(E) inclus dans Sim(E) c’est-à-dire d’un sous-espace Sim(E), de même dimension d, et contenant IdE .
vectoriel de L(E) formé de similitudes. On peut démontrer - et nous l’admettrons C’est pourquoi, dans toute la suite, on s’intéressera uniquement à des sous-espaces
- que la notation dn est licite, car cet entier ne dépend effectivement que de la vectoriels de L(E), inclus dans Sim(E) et contenant IdE .
dimension de E.

Partie III – Systèmes anti-commutatifs d’endomorphismes


Partie I – Étude de Sim(E)
antisymétriques
1. Soit f ∈ O(E). Montrer que f ∗ = f −1 .
Soit V un sous-espace vectoriel de L(E) contenant IdE , inclus dans Sim(E) et de
2. Montrer que l’ensemble des similitudes non nulles est un sous-groupe de dimension d > 2.
GL(E) pour la composition des applications.
10. Soit f ∈ L(E). Montrer que l’on définit un produit scalaire sur L(E) en
1. d’après Maths 2 Centrale PSI 2010 posant, pour tout f, g de L(E), hf |gi = tr(f ∗ g).

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Soit W l’orthogonal de RIdE dans V pour le produit scalaire h·|·i. où les ri sont les racines complexes de P comptées avec multiplicités.
11. Montrer que pour tout f ∈ V , f ∗ + f est colinéaire à IdE . (Utiliser le fait que L’objectif du problème est de montrer que si f est de degré d, alors
IdE + f ∈ V .)
M (f )
12. Montrer que si f ∈ W , alors f ∗ ∈ W ; en déduire que f est antisymétrique. √ 6 H(f ) 6 2d−1 M (f ).
d+1
13. Justifier l’existence d’une base (h1 , . . . , hd−1 ) de W orthogonale pour h|i. On
garde cette base dans la question suivante.
Partie I – Démonstration de l’inégalité de gauche
14. Montrer que les hi sont antisymétriques et que ∀i 6= j, hi hj +hj hi est colinéaire
à IdE ; en déduire que hi hj + hj hi = 0. (On pourra remarquer que (a + b)2 = d
X
a2 + ab + ba + b2 .) Que faire pour que les hi soient aussi des automorphismes On fixe dans cette partie f = ak X k ∈ C[X] de degré d.
orthogonaux ? k=0

15. Réciproquement, soit (h1 , . . . , hd−1 ) une famille de L(E) telle que les hi soient 1. Montrer que pour tous f, g ∈ C[X], M (f g) = M (f )M (g).
 
des automorphismes orthogonaux antisymétriques vérifiant pour tous i 6= j, d
2. Montrer que pour tout k ∈ [[1, d]], on a 6 2d−1 . (On pourra utiliser une
hi hj + hj hi = 0. Montrer que Vect(IdE , h1 , . . . , hd−1 ) est un sous-espace vec- k
toriel de L(E), de dimension d, inclus dans Sim(E). récurrence sur d.)

Ainsi, si dim(E) > 2, sont équivalentes les deux propriétés : 3. Rappeler sans démonstration la formule donnant ak /ad en fonction des racines
r1 , . . . , rd (comptées avec multiplicités) de f .
• il existe un sous-espace vectoriel de L(E) de dimension d > 2 inclus dans  
Sim(E) d
4. Montrer que pour tout k ∈ [[0, d]], |ak | 6 M (f ).
k
• il existe une famille (f1 , . . . , fd−1 ) d’automorphismes orthogonaux antisy-
métriques de E vérifiant : 5. Montrer que H(f ) 6 2d−1 M (f ).

∀i 6= j, fi fj + fj fi = 0
Partie II – La formule de Jensen
Z 2π
Problème 2 – Hauteur d’un polynôme et mesure 6. Soit r ∈ R \ {±1} et I(r) = ln(r2 − 2r cos t + 1)dt.
0
de Mahler (a) Justifier l’existence de I(r).
Z π
Dans tout le problème, d est un entier supérieur ou égal à 1. Si f ∈ C[X] de
d (b) Montrer que I(r) = 2 ln(r2 − 2r cos t + 1)dt.
X 0
degré d, avec f = ak X k , on appelle hauteur de f la quantité
(c) Déterminer la décomposition en produit d’irréductibles de X 2n − 1 sur
k=0
C, puis sur R.
H(f ) = max |ai | Y    
06i6d kπ
(d) Soit Pn (r) = 1 − 2r cos + r2 . Montrer que
et mesure de Mahler de f la quantité n
16k6n

d
Y r+1
M (f ) = |ad | max{1, |ri ]} Pn (r) = (r2n − 1) .
k=1
r−1

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1 14. Montrer que pour tout f ∈ C[X] de degré d, on a


(e) Déterminer lim ln |Pn (r)|.
n→+∞ n
(f) En déduire que M (f )
 √ 6 H(f ).
0 si |r| < 1 d+1
I(r) =
4π ln |r| si |r| > 1.
(On pourra considérer une suite de polynômes (fn )n sans racine de module 1
(On pourra reconnaı̂tre une somme de Riemann.) et convergente vers f .)
7. Soit t, r ∈ R. Exprimer |eit − r| en fonction de r et cos t.
8. On suppose P = X − α avec α ∈ C et |α| 6
= 1. Montrer que
Z 2π
1
ln |P (eit )|dt ne dépend que de |α|.
2π 0
9. On suppose P = X − α avec α ∈ C et |α| = 6 1. Montrer que
Z 2π 
1 0 si |α| < 1
ln |P (eit )|dt =
2π 0 ln |α| si |α| > 1.

10. (Lemme de Jensen) Soit f ∈ C[X] sans racines de module 1. Montrer que
 Z 2π 
1 it
M (f ) = exp ln |f (e )|dt .
2π 0

11. Montrer l’inégalité de Jensen : si u ∈ C([0, 1], R), alors


Z 1 Z 1
exp u(t)dt 6 exp(u(t))dt.
0 0

(Utiliser des sommes de Riemann et la convexité de exp.)

Partie III – Démonstration de l’inégalité de droite


2
d
X Z 1 Xd
12. Soit f = ak X k ∈ C[X]. Exprimer ak e2iπkt dt en fonction des


k=0 0
k=0

|ak |.
13. Montrer que pour tout f ∈ C[X] de degré d sans racine de module 1, on a

M (f )
√ 6 H(f ).
d+1

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