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SERVICE DE LA PROGRAMMATION ET DES

MONOGRAPHIES

BUREAU DES MONOGRAPHIES

SERIE "FICHES D'INTERET TECHNIQUE"

EXPLOITATION FORESTIERE
- EXPLOITANT DE SCIERIE
MECANIQUE -

AOUT 2001

1
REGLEMENTATION DOUANIERE DES TAUX DE
DECHETS

Lors du contrôle d'une entreprise d'exploitation du bois, le vérificateur doit


connaître les taux de déchets découlant de l'utilisation de cette matière. Cette
connaissance lui permettra d'en tenir compte lors de la reconstitution du
chiffre d'affaires (C.A) ou détecter les ventes de déchets susceptibles de
générer des produits supplémentaires.

La législation douanière constitue une référence indispensable dans ce


sens. L'annexe II du décret n° 2 - 77 - 862 du 25 chaoual 1397 ( 9 octobre 1977),
régissant l'apurement des comptes d'admission temporaire (A.T), (1) expose le
régime fiscal des taux de déchets dans ce secteur d'activité.

Les conditions d'apurement des A.T relatifs au bois et le régime fiscal des
déchets sont inscris sur le tableau suivant :

Mse Produits Conditions Régime fiscal des


admis en d'apurement déchets
placée
compens-
en A.T ation
Groupe
K -
VII :
Ouvrages K - 1° Bois bruts, équarris ou K - 1° Bois bruts,
K - Bois en bois. sciés d'une épaisseur égale équarris ou sciés d'une
ou supérieur à 12 mm dest- épaisseur égale ou
en
inés à la fabrication des supérieur à 12 mm.
grumes caisses : 100 m3 de bois Franchise des droits et
peuvent être apurés par 79 taxes en faveur des
(bruts,
m3 de ces bois présentés déchets dans la limite de
équarris, sous forme de caisses ; 21 % en volume ;
sciés ...).

(1)
Pour plus d'informations, sur ce régime douanier, consultez le travail effectué par le
bureau des monographies sur "le taux de déchets dans le secteur textiles".

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2° Bois pour déroulage, pour 2° Bois pour déroulage.
la fabrication d'emballages Franchise des droits et
en bois déroulé ou des taxes en faveur des
éléments constitutifs desdits déchets dans la limite de
emballages : 100 m3 de bois 40 % en volume ;
peuvent être apurés par 60
m3 de ces bois présentés
sous forme d'emballages ou
de leurs éléments ;

3° Bois exotiques en grumes 3° Bois exotiques en


pour le sciage : 100 m3 de grumes. Franchise des
bois peuvent être apurés par droits et taxes en faveur
83 m3 de ces bois présentés des déchets dans la
sous forme de bois sciés de limite de 17 % en volume
même espèce ;

4° Bois pour l'industrie de la 4° Bois pour l'industrie


tonnellerie : 100 kg de bois de la tonnellerie.
peuvent être apurés par 78 kg Franchise des droits et
de ces bois présentés sous taxes en faveur des
forme de futailles, cuves, déchets dans la limite de
cuveaux et autres ouvrages 22 % du poids pris en
de tonnellerie. charge ;

5° Bois ronds bruts d'acajou 5° Bois ronds bruts


ou d'Okoumé pour la d'acajou ou d'Okoumé
confection de panneaux pour la confection de
contre-plaqués en acajou et panneaux contre-plaqués
okoumé, colles spéciales : en acajou et okoumé.
1.000 kg bruts de bois Les déchets résultant du
peuvent être apurés par 550 travail des bois sont,
kg de panneaux contre- dans le rapport indiqué
plaqués, l'exportation d'une ci-contre, admis en
tonne de panneaux contre- franchise des droits et
plaqués apurant 78,500 kg de taxes ;
colles spéciales ;
6° Bois blancs bruts
6° Bois blancs bruts destinés destinés à la fabrication
à la fabrication de la paille de de la paille de bois.
bois : 100 kg de bois peuvent Franchise des droits et
être apurés par 82 kg de taxes en faveur des
paille de bois. déchets dans la limite de
18 % du poids pris en
charge.

3
Il est à préciser aussi que l'article 136 du code des douanes stipule que :
"Les comptes d'admission temporaire peuvent être apurés sur la base des
éléments déclarés par le soumissionnaire". Ainsi, le soumissionnaire a le droit
d'opter :

- Soit pour les donnés fixés par le tableau ci-dessus pour pouvoir apurer ses
comptes d'A.T. ;

- Soit pour le régime déclaratif. "Dont le principe consiste au dépôt d'une


déclaration, renfermants les éléments techniques issus du processus de
fabrication au moment d'exportation des marchandises, dans un des bureaux
de souscription de l'acquisition à caution". (1)

De ce fait le vérificateur, lors de la préparation de la vérification, a intérêt


à se renseigner sur le mode pour lequel le contribuable a opté pour
l'apurement de ses comptes d'A.T. Si ce dernier a choisi le mode déclaratif, le
vérificateur doit se baser sur les déclarations faites, sinon ce sont les taux de
déchets du tableau ci-dessus qui doivent être appliqués. De même tous les
contrôles et les investigations de l'administration des douanes doivent être
pris en considération.

FICHE SIGNALETIQUE RELATIVE A UN CAS VERIFIE


ET LIQUIDE

(1)
"Le taux de déchets dans le secteur textiles", op. cit. P 15.

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I - RENSEIGNEMENTS SUR LA PERSONNE VERIFIEE

1 - Forme juridique : Société de fait ;


2 - Activité : Exploitant de scierie mécanique ;
3 - Classification à l'impôt des patentes : B 2 et A 2 ;
4 - Base de la T.P : 20.630,00 et 9.002,00 ;
5 - Nombre d'employés : 17 personnes ;

II - RENSEIGNEMENTS D'ORDRE COMPTABLE

1 - Système comptable employé : Centralisateur classique ;


2 - Documents comptables présentés au contrôle :
- Journal général et livre d'inventaire cotés et paraphés ;
- Journaux auxiliaires ;
- Grand livre sur fiches ;
- Livre de paie.
3 - Motifs du rejet de la comptabilité :
Bien que le vérificateur considère que la comptabilité tenue par l'entreprise
ne soulève aucune anomalie en la forme, il remarque qu'elle est entachée de
graves irrégularités quant au fond. Il s'est basé sur les recoupements recueillis
auprès des services des Eaux et Forêts qui lui ont permis de constater que le
chiffre d'affaires (C.A) déclaré a été manifestement minoré particulièrement
pour la partie soumise à la T.V.A. , en l'occurrence les ventes de bois scié (bois
d'oeuvre). Par conséquent il a conclu que le chiffre d'affaires émanant de la
comptabilité présentée est totalement à écarter et il a procédé à sa
reconstitution compte tenu des données recoupées auprès des Eaux et Forêts.

III - LES REDRESSEMENTS EN MATIERE DU CHIFFRE


D'AFFAIRES

III - 1 - En matière de l'I.G.R.

5
III - 1 - 1 La position du vérificateur

Observations sur le C.A de l'entreprise :


Le vérificateur a constaté des écarts importants entre la production globale
déclarée par l'entreprise et celle communiquée par les services des Eaux et
Forêts compte tenu des taux de M'jej (bois taré). Sur la base de ce motif il a
écarté le C.A émanant de la comptabilité de l'intéressé et a procédé à sa
reconstitution. A cet effet, deux approches sont envisagées :
- La première consiste à retenir comme base de reconstitution, les ventes de
différentes catégories de bois figurant sur les permis de colportage,
documents délivrés aux clients de l'entreprise par les services des Eaux et
Forêts de la ville. Ce document est indispensable pour le transport des
produits de la forêt à l'extérieur de la ville où la scierie est implantée. Il précise
la nature et la quantité de bois vendus, la destination de la marchandise, la
date de livraison, l'origine du produit....
Les quantités de bois ayant fait l'objet de déclaration auprès du service
précité pour l'obtention des permis de colportages, comparées aux quantités
puisées de la comptabilité présentée sont détaillées comme suite :
1990
Nature de bois B. scié (m3) B. grume (kg) B. de feu (Kg) Déchets (kg)
Quantités recoupées 934 150.500 1.121.900 159
" déclarées 583 1.422.410 1.454.500 57
Ecarts constatés - 350 + 1.271.910 + 332.600 - 102
1991
Nature de bois B. scié (m3) B. grume (kg) B. de feu (Kg) Déchets (kg)
Quantités recoupées 1.071 209.200 2.551.450 85
" déclarées 569 897.755 1.384.600 0
Ecarts constatés - 447 + 688.555 - 1.159.650 - 85
N.B. : 1 m3 de bois d'oeuvre = 700 kg.
La principale remarque qui ressort de ce rapprochement est la minoration
notoire des ventes de bois scié soumis à la T.V.A, et en contrepartie la
majoration, du moins pour l'exercice 1990, des autres catégories de bois
entrant dans le cadre des opérations exonérées de la T.V.A, à savoir le bois de
feu et le bois en grume.
Cette première approche est à écarter car les permis de colportage ne sont
nécessaires que pour les ventes de marchandises destinées à l'extérieur de la

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ville.
- La seconde approche repose sur le volume de bois sortie de la forêt c'est à
dire les quantités effectivement acquises par l'entreprise, les recoupements
communiqués par les Eaux et Forêts permettent de reconstituer la production
de l'entreprise comme ci-après :
Exercice 1990
Références B. d'oeuvre B. de feu Mjej (Bois taré) : B. de sciage
(m3) (stère) % | quantité (m3)
Article 6 1.684 2.962 50 % 842 842
" 27 1.404 1.081 45 % 632 772
" 45 600 452 50 % 300 300
" 23 470 420 20 % 94 376
4.158 m3 4.915 stères 1.868 m3 2.290 m3

* Le bois Mjej est converti en bois de feu d'après une norme de 300 kg / m3
soit : 1.868 m3 x 300 kg = 560.400 kg.
* Le stère de bois de feu converti en kg (450 kg / stère), soit :
4.915 x 450 = 2.211.750 kg.
-Total achats bois de feu = 560.400 + 2.211.750 = 2.772.150 kg.
-Total achats bois de sciage (bois scié + déchets) = 2.290 m3
Exercice 1991
Références B. d’œuvre B. de feu Mjej (Bois taré) : B. de sciage
(m3) (stère) % | quantité (m3)
Article 12 697 1.014 60 % 418 279
" 3 686 1.390 40 % 274 412
" 6 886 215 50 % 443 443
" 28 601 396 20 % 120 481
2.870 m3 3.015 stères 1.255 m3 1.615 m3
* Le bois Mjej est converti en bois de feu d'après une norme de 300 kg / m3
soit : 1.255 m3 x 300 kg = 376.500 kg.
* Le stère de bois de feu converti en kg (450 kg / stère), soit :
3.015 x 450 = 1.356.750 kg.
Total achats bois de feu = 376.500 + 1.356.750 = 1.733.250 kg
Total achats bois de sciage = 1.615 m3.

Le vérificateur précise que le permis de colportage, dont l'entreprise


conteste sa valeur probante, est un document officiel délivré par
l'administration des Eaux et Forêts. Il est établi à la demande et n'est délivré au

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client ou au transporteur qu'après contrôle par ladite administration de la
nature du bois, de son origine, du cubage ou poids du chargement ... Ainsi
personne ne peut remettre en cause la force probante de ce document.

Ces anomalies, étalées ci-dessus, ont été considérées comme étant des
irrégularités graves ayant pour effet de remettre en cause le caractère probant
de la comptabilité présentée, aux termes de l'article 33 de l'IGR. En
conséquence le vérificateur a écarté les C.A. qui en découlent et a procédé à
leur reconstitution de la manière suivante :
Reconstitution de la production de bois scié
Cette production a été déterminé à partir des quantités de bois d'oeuvre
recoupées après abattement du taux de Mjej, et compte tenu des déchets de
sciages dont le taux admis par la profession est de 10 %. La production du
bois scié est fixée comme suit :
1990 1991
Production de bois d'oeuvre rec-
oupée (déduction faite du Mjej).. 2.290,000 m3 1.615,000 m3
Déchets de sciage (10%)................ - 229,000 m3 - 161,500 m3
Production de bois scié 2.061,000 m3 1.453,500 m3

Compte tenu des prix de vente pratiqués, les C.A. ont été rectifiés comme ci-
après :

Exercice 1990 :
Nature de bois Bois scié Déchets Bois de feu
Production de l'exercice ............... 2.061,000 m3 229,000 m3 2.772.150 kg
Stock initial .................................... 12,084 m3 - -
Stock final ...................................... 19,908 m3 - 223.500 kg
Quantités vendus ........................... 2.053,176 m3 229,000 m3 2.548.650 kg
Prix pratiqués ................................ 2.100,00 dh 270,00 dh 0,43 dh
C.A reconstitué 4.311.669,6 61.830,00 1.095.919,5
Total 5.469.419,10
C.A. déclaré 4.670.912,94
Différence non déclarée 798.506,16

Exercice 1991 :
Nature de bois Bois scié Déchets Bois de feu
Production de l'exercice ............... 1.453,500 m3 161,500 m3 1.733.250 kg
Stock initial .................................... 19,908 m3 - 223.500 kg
Stock final ...................................... 32,722 m3 - 133.000 kg
Quantités vendus ........................... 1.440,686 m3 161,500 m3 1.823.750 kg

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Prix pratiqués ................................. 2.500,00 dh 280,00 dh 0,46 dh
C.A reconstitué 3.601.715 45.220 838.925
Total 4.485.860,00 dh
C.A. déclaré 3.780.904,24
Différence non déclarée 704.995,76 dh

Le vérificateur précise que les quantités de bois achetés, et qui ont servi de
base pour la reconstitution de la production de l'entreprise, sont les quantités
effectivement sorties de la forêt et qui sont soumises au contrôle des services
des Eaux et Forêts, et non les quantités adjugées. Il s'agit de recoupements
basés sur des données réelles au vu desquelles il a été procédé à la
reconstitution de la production effective de l'entreprise.

III - 1 - 2 La position du contribuable

Contestations relatives au rejet de la comptabilité


- Les recoupements théoriques ne pourraient servir de base au rejet de la
comptabilité ni être allégués sur les infractions énumérées à l'article 33 du
Dahir régissant l'I.G.R. ;
- La comptabilité étant tenue conformément aux dispositions de l'article 29 du
même Dahir, son rejet s'avère abusif ;
- Le vérificateur est invité à prouver matériellement que l'entreprise a réalisé
des ventes de bois "de toutes sortes" auprès de tel ou tel client et ne les a pas
comptabilisé ;
- Le vérificateur se retrouve avec 2 volumes de bois de sciage :
. 755,639 m3 et 583,639 m3 en 1990
. 570,186 m3 et 569,559 m3 en 1991.
Il se demande d'où il a puisé le 2ème cubage, sachant qu'il n'y a qu'une seule
comptabilité et une seule facturation des ventes ;
- Concernant les autres catégories de bois "autres" le vérificateur a trouvé que
la production est supérieur aux recoupements en sa possession. En principe,
selon le contribuable, il doit lui restituer le montant de l'impôt afférent à ce que
l'entreprise a déclaré en plus tant en 1990 qu'en 1991.
Contestations relatives à la reconstitution du C.A.

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Pour rejeter les chiffres avancés par le vérificateur et remettre en cause les
recoupements, sur lesquels il s'est basé pour rejeter la comptabilité et
reconstituer le chiffre d'affaires, le contribuable a évoqué un certain nombre de
difficultés que connaît ce secteur d'activité :

- Le contribuable précise que depuis toujours, l'Administration des Eaux et


Forêts ne soumet à la vente que les arbres malades et c'est pourquoi aucune
garantie de quantité ou qualité n'est donnée aux exploitants ;

- L'estimation de la production se fait par les agents de l'Administration suivant


l'état externe des arbres sur pied, donc avant l'opération d'abattage et sciage ;

- Quelle que soit la compétence d'un cadre des Eaux et Forêts il ne pourrait
jamais donner une estimation juste d'un arbre sur pied ;
- Tant que l'administration ne vend que des arbres malades, sans donner de
garanties de quantité et qualité, estime les arbres sur pied et ne recontrôle pas
son étude au sein des scieries, après transformation, le service des impôts
n'est pas en droit d'opposer de pareils renseignements ;

- De même il remet en cause les permis de colportage, sur lesquels le


vérificateur a fondé sa position. Pour lui ce document n'a aucune valeur
probante vu les agissements et les irrégularités que connaît ce secteur. Pour
être plus convainquant il donne l'exemple suivant : «Un client donné nous
passe commande, prend le papier de chargement cacheté par nos soins et
pour un avantage quelconque accordé par un concurrent, il se fait livrer par lui
et présente notre papier aux Eaux et Forêts».
Le contribuable a proposé la création d'une commission technique
consolidée par un cadre des Eaux et Forêts et de l'inspecteur vérificateur.
Cette commission aurait pour tâche de se rendre dans n'importe quelle scierie
d'une façon officielle et de participer à la transformation de 3 arbres ou plus
pris au hasard. Le résultat dégagé doit être accepté par tout le monde.

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Sinon il propose une autre solution au problème. Il s'agit de reconstituer son
chiffre d'affaire sur la base de ses propres indicateurs. Il peut admettre les taux
de M'jej et chutes avancés par le vérificateur, mais non plus ceux des grumes.
Ainsi il confirme que le pourcentage des grumes se situe entre 65 et 70 % des
estimations du bois d'oeuvre. Mais, au lieu de ces pourcentages il propose de
scinder le cubage du bois scié vendu de la manière suivante : garder 48 % pour
le bois de sciage et appliquer 52 % pour les grumes. Ce qui lui a permit de
déduire l'application ci-après :

Exercice 1990 :
Cubage vendu en 1990 = 2.053,176 m3.
Cubage bois d'oeuvre 48 % = 2.053,176 m3 x 48% = 985,524
Cubage du bois en grumes = 2.053,176 m3 - 985,524 m3 = 1.076,652
Nouveau C.A. bois scié = 2.100,00 dh x 985,524 = 2.069.600,40 dh
Conversion du cubage des grumes en kg :
1.067,652 x 800 kg = 854.121,60 DH.
C.A. grumes sachant qu'un kg peut être vendu entre 1,80 et 2 DH
854.121,60 x 1,90 = 1.622.831,04 DH
Nouveau C.A. reconstitué après retouches :
Bois d'oeuvre = 2.069.600,40 DH
Bois en grumes = 1.622.831,04 DH
Déchets = 61.830,00 DH
Bois de feu = 1.095.919,50 DH
Total = 4.850.180,94 DH
C.A déclaré = 4.670.912,94 DH
Différence à réintégrer = 179.268,00 DH

Exercice 1991 :
Cubage global vendu d'après la reconstitution du C.A:1440,686 m3
Cubage relatif au bois d'oeuvre : 1440,686 m3 x 48 % = 691,529 m3
Cubage relatif au bois en grumes: 1440,686 - 691,529 = 749,157 m3
Conversion du volume des grumes en kg:749,157x 800=599.325,6 kg

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C.A rectifié Bois d'oeuvre : 2.500 dh x 691,529 = 1.728.822,50 DH
C.A grumes : 2,00 dh x 599.325,60 kg = 1.198.651,20 DH
C.A. reconstitué après retouches :
Bois d'oeuvre = 1.728.822,50
Grumes = 1.198.651,20
Déchets = 45.220,00
Bois de feu = 838.925,00___
Total = 3.811.618,70 DH
C.A déclaré = 3.780.904,24 DH
Différence à réintégrer = 30.714,46 DH
En définitif, il a accepté les réintégrations suivantes :
Exercice 1990 : 179.268,00 DH
Exercice 1991 : 30.714,46 DH

III - 1 - 3 La position de la C.N.R.F.

Il faut noter tout d'abord que la C.L.T a maintenu les redressements


proposés par le contribuable sans fournir des explications.
Sur le principe de la reconstitution du C.A., la C.N.R.F. a affirmé que
l'inspecteur n'a relevé aucune des irrégularités graves de nature à remettre en
cause la valeur probante de la comptabilité tenue par le contribuable au sens
des articles 33 de la loi n° 17/89 régissant l'I.G.R et 38 de la loi n° 30/85 relative
à la T.V.A. Ainsi, il ne peut reconstituer le C.A. que s'il apporte la preuve de
l'insuffisance des chiffres déclarés. De ce fait elle a décidé de reconduire la
décision de la C.L.T, c'est à dire l'acceptation des propositions de l'entreprise,
à savoir :
Exercice 1990 : 179.268,00 DH
Exercice 1991 : 30.714,46 DH

III - 2 - En matière de la T.V.A.

III - 2 - 1 La position du vérificateur

Sur la base des redressements apportés au C.A, en matière de l'IGR, le

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vérificateur a procédé à la reconstitution du C.A taxable et de la taxe y
afférente de la manière suivante :
Libellés 1990 1991
Bois scié Déchets Bois scié Déchets
C.A reconstitué 4311669,1 61830 3601715 45220
C.A total reconstitué 4.373.499,10 3.646.935,00
C.A déclaré 1.239.960,94 981.347,24
Différence TTC 3.133.538,16 2.665.587,76
Différence HT 2.633.220,00 2.239.980,00
Taxe correspondante (19%) 500.311,80 425.596,20
Complément de déduction (*) - - 5.077,66
T.V.A à rappeler 500.311,80 420.518,60
(*) Suite à la reconstitution du C.A le pourcentage des taxes déductibles ayant grevé
les achats de biens ou services, est porté à 78,80 %, ce qui est traduit par un
complément de déduction à accorder de 5.077,66 dh au titre de l'exercice 1991.

III - 2 - 2 La position du contribuable

Sur la base de sa propre reconstitution du C.A, comme indiquée plus


haut, il a dégagé les minorations de taxe suivantes :

Libellés 1990 1991


C.A bois d'oeuvre 2.069.600,40 1.728.822,50
Déchets 61.830,00 45.220,00
Total 2.131.430,40 1.744.042,50
C.A déclaré 1.239.960,94 981.347,24
Différence TTC 891.469,46 792.695,26
C.A HT 749.137,45 666.133,53
Taxe correspondante 142.336,10 126.565,40
Complément de déduction - - 5.077,66
Taxe à rappeler 142.336,10 121.487,70

III - 2 - 3 La position de la C.N.R.F.

Pour les mêmes considérations évoquées plus haut, elle a refusé les
réintégrations du vérificateur. Mais, elle a accepté celles proposées par le
redevable. Les taxes à rappeler sont en définitive :
Exercice 1990 : 142.336,10 DH
Exercice 1991 : 121.487,70 DH

13
IV - LES AUTRES CHEFS DE REDRESSEMENT

IV - 1 - Revenus professionnels

Le vérificateur Le contribuable La C.N.R.F


Frais d'assurance
Absence de justifications: Les justifications Le maintien des
Ex 1990 : 5.734,12 dh seront produites réintégrations pour
ultérieurement. absence de justif.
Frais de téléphone
Frais ne concernant pas Acceptées.
l'entreprise : -
Ex 1990 : 1.106,55 dh
Ex 1991 : 1.071,28 dh
Pertes et profits
En 1990 réintégration d'un Le dit exercice n'est Maintien, car l'exerc-ice
montant de 6.374,22 dh au pas prescrit. est prescrit suite à
motif qu'il s'agit de frais se l'option pour la
rapportant à un exercice prescription anticipée en
prescrit (1989). date du 7/8/1990.
En 1991 réintégration d'un L'inspecteur n'a Maintien, frais non liés à
montant de 227,36 dh, du fait pas produit le détail l'exploitation de
qu'il s'agit d'une dépense de cette l'entreprise.
personnelle non déductible réintégration.
(téléphone)

IV - 2 - Revenus fonciers

Suite à l'examen de la déclaration annuelle du contribuable, il s'est avéré


que cette déclaration ne fait pas état des revenus fonciers relatifs à un bien
immobilier dont le loyer annuel brut est de 43.200,00 dh. Le montant à
réintégrer au revenu imposable est de : 43.200,00 x 75 % = 32.400,00 dh.

14
V - RESULTAT DE LA VERIFICATION

V - 1 - En matière de l'I.G.R.

Chiffre d'affaires et base imposable

Libellés Chiffre d'affaires Base imposable


Av. vérif. Ap. vérif. % de min. Av. vérif. Ap. vérif. % de min.
/ C.A.D / C.A.D
1990 4670912 4850180 3,84 % 129.090 326.204 4,22 %
1991 3780904 3811618 0,81 % 145.629 210.042 1,70 %
Pourcentage moyen de min. 2,33 % 2,96 %

Pourcentage du bénéfice fiscal par rapport au C.A.D

Exercices Avant vérification Après vérification Minoration


1990 2,76 % 6,98 % 4,22 %
1991 3,85 % 5,55 % 1,70 %

Pourcentage des frais généraux par rapport au C.A

Frais généraux 1990 1991


Montant % Montant %
Frais de personnel 338.530 7,24 % 368.231 9,73 %
Taxe sur les produits TVA 192.125 4,11 % 154.038 4,07 %
Eau, electricité et chauffage 55.887 1,19 % 71.173 1,89 %
Intermidiaires et honnoraires 7.653 0,16 % 7.643 0,20 %
Frais de transport 230.763 4,94 % 187.723 4,96 %

Pourcentage du bénéfice brut et du bénéfice net comparé à ceux


d'une entreprise similaire

Entreprise vérifié Entreprise similaire


Exercices % B.B. % B.N. % B.B. % B.N.
1990 26,23 % 2,60 % 37,50 % Déficit
1991 31,43 % 2,85 % 35,80 % 2,94 %

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V - 2 - En matière de la T.V.A.

Libellés Taxe à la charge du redevable Minoration


Ap. vérif. (1) Av. vérif. (2) Montant % / à (2) % / C.A.D
(IGR)
1990 334.461,69 192.125,54 142.336,15 74,08 % 3,05 %
1991 275.526,55 154.038,80 121.487,75 78,87 % 3,21 %

AUTRES CAS DE RECONSTITUTION DU CHIFFRE


D'AFFAIRES
Pour mieux cerner les méthodes de reconstitution du chiffre d'affaires de
ce type d'activité, le bureau des monographies a tenu de présenter d'autres cas
tirés de dossiers vérifiés et liquidés.

1er CAS :

Il s'agit d'une société qui se donne à l'activité de l'achat-revente du bois


en demi gros. Quoique ladite société soit inscrite à la patente en tant que
"marchand importateur" aucune opération d'importation n'a été enregistrée
durant les exercices vérifiés.

Dans ce cas le vérificateur a adopté la méthode du contrôle quantitatif en


se basant sur les achats et les stocks d'entrée et de sortie de chaque produit.
La formule adoptée est la suivante :

Ventes réelles = Stock d'entrée + Achats - Stock de sortie

Avec une comparaison avec les ventes déclarées, il dégage la minoration


du C.A en quantité à laquelle il applique le prix de vente unitaire connu dans le

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secteur.
La liste des produits (selon la nature du bois) ayant fait l'objet du contrôle
quantitatif est la suivante :

- Samba 205 x 65
- Izorel
- C.P. 4 m / m
- C.P. 5 m / m
- C.P. 7 m / m
- C.P. 10 m / m
- PIN (maritime et espagnol)
- Hêtre Etuvé (T. Dimensions)
- S. Rouge (T. Dimensions)
- S. Blanc (T. Dimensions)
- S. Rouge V. Roulant
- Stratibois
- Novobois Plast
- PIN
- PIN Portugais
- S. Blanc C.S Rt 205 x 65
- S. Blanc URSS Mad
- Bois rouge Menuiserie
- Scandinave charpente
- Samba aviv
- IROKO Plot
- C.P. Amazoukoue
- URSS Rouge
- Panocema
- Faces Oukoumees
- Placage Chene
- Placage TEEK
- Bois Rouge Suède 155 x 45

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- Bois Rouge Suède 155 x 27
- Bois Rouge Suède 230 x 80
- Bois Rouge Suède 115 x 80
- S. Rouge menuiserie
- S. Rouge RWWL
- S. Rouge Royale
- Acajou Kossipo
- Panneaux Pacema
- Iroko Grume
- Decorlam
- C.P. 15 m / m
- C.P. 18 m / m
- UTS Kots
- Etre Eterve
- Decor LAM
- Latte Okoumé

N.B. : L'intéressé a été taxé suite à la décision de la C.L.T. Cette dernière a


réduit de 30 % les prix de vente retenus pour la valorisation des manquants.

2ème CAS :

Le deuxième cas concerne une société (SARL) qui exerce trois activités
différentes :

- Vente de bois et matériaux de construction en détail ;


- Exploitation d'une scierie mécanique ;
- Vente de quincaillerie en détail.

Avant de procéder à la reconstitution du C.A, le vérificateur a rappelé les


motifs de cette reconstitution :

- Absence du livre d'inventaire coté et paraphé ;

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- Le journal général coté et paraphé le 22/01/1986 récapitule les écritures
comptables à compter de l'année 1991. Les écritures de l'exercice 1990 ne sont
pas comprises ;
- Irrégularités dans l'inventaire du stock : des articles inventoriés au stock
initial n'existent pas au stock final, au moment où il n'y a eu aucune vente
déclarée.

Comme le cas précédent le vérificateur s'est basé sur le contrôle


quantitatif. L'exemple suivant est présenté à titre d'illustration, il concerne le
Contreplaque :

Libellés 1991 1992 1993 1994


- Achats en m² - 23.690,58 31.984,63 25.094,14
- stock initial (+) 2.299,65 2.299,65 4.185,40 7.975,29
- Stock final (-) 2.299,65 4.185,40 7.975,29 7.376,86
Achats revendus - 21.804,83 28.194,74 25.692,57
Ventes déclarées - 16.173,26 21.666,54 18.854,85
Minoration en m² - 5.631,57 6.528,20 6.837,72
Prix moyen par m² - 46,45 55,46 66,30
Minoration en valeur - 261586,43 362053,97 453340,84

Le prix moyen a été calculé en utilisant le rapport :


CA / quantité vendue, et ce pour chaque exercice.

N.B. : Le vérificateur a accordé, par la suite, un taux de déchet de 2% pour


parvenir à un accord avec l'intéressé.

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ETUDES STATISTIQUES RELATIVES AU SECTEUR

I - Adjudicataires de coupes de bois

Ces statistiques se basent sur une étude faite par la division des
recoupements en date du 21 juin 2000. L'étude a concerné les villes de Kénitra,
Tétouan et Chaouen. Elle porte sur 105 adjudicataires de coupe de bois. Elle a
abouti aux conclusions suivantes :

- Les chiffres d'affaires déclarés sont en deçà des montants des adjudications
recoupées ;
- Bon nombre parmi ces contribuables exercent plus d'une activité et
demeurent néanmoins soumis au régime du forfait ;
- plusieurs parmi eux doivent faire l'objet d'une vérification.

Sur la base des éléments chiffrés du rapport, le bureau des


monographies a pu déterminer les moyennes suivantes :

- Chiffre d'affaires moyen déclaré =181.379,10 DH


- Base imposable moyenne déclarée = 46.023,45 DH
- Montant moyen recoupé des adjudications = 720.115,15 DH

Ces chiffres démontrent l'ampleur de la fraude au niveau de ce secteur


d'activité. En effet les C.A.D représentent 25 % des adjudications recoupées,
c'est à dire une minoration du chiffre d'affaires qui peut atteindre plus de 75 %.
Il n'est pas logique que le C.A.D soit aussi inférieur des achats recoupés.

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II - Le domaine forestier par essence au Maroc(1)

Le domaine forestier au Maroc par essence se répartie comme suite (en


1.000 ha 1994) :
ESSENCE SUPERFICIE Part en %
- Cèdre 132 2,2
- Chêne - vert 1.364 23,5
- Chêne - liège 348 6,0
- Thuya 608 10,5
- Arganier 828 14,2
- Pins 95 1,6
- Genévrier 326 5,6
- Autres 2.112 36,3
Total forêts 5.814 100
- Alfa 3.156 -
Total domaine 8.969 -
Les forêts naturelles représentent 64,8 % des ressources forestières. Deux
essences se distinguent par leurs poids au sein des forêts naturelles, il s'agit
du chêne - vert qui représente 23,5 % et de l'arganier 14,2 % suivi du thuya et
du chêne-liège qui représentent respectivement 10,5 % et 6 %. Le cèdre, quant
à lui, ne représente que 2,2 %.

Ce patrimoine forestier s'amenuise annuellement de plus de 30.000 ha à


cause des défrichements qui approchent les 6.000 ha / an et de la récolte de
bois d'énergie qui se monte à environ 10 millions de m3, soit l'équivalent de
22.000 ha. L'urbanisation absorbe annuellement près de 1.000 ha et les
incendies ravagent près de 3.000 ha.

III - L'exploitation forestière(1)

(1)
Chaouki Benazzou et Tawfik Mouline, "Panorama économique du Maroc 1990-1997",
Publication Panorama 1998.
(1)
Idem.

21
L'évolution des productions moyennes se présente comme suite :
Nature du Bois 1986/89 1990/94 Variation
- Bois d'oeuvre (1.000 m3) 130 150 + 16 %
- Bois d'industrie (1.000 m3) 395 336 - 15 %
- Bois de feu (1.000 stère) 730 830 + 14 %
- Liège (1.000 stère) 141 143 +1%
La production de bois d'oeuvre a été en moyenne légèrement supérieure
durant la période 1990/94 comparativement à la période 19986/89, quant à la
production de bois d'industrie, elle a été inférieure de 15 % entre ces deux
périodes.
La production d'Alfa a été de 700 tonnes en 1990 et nulle les années
suivantes; cette situation est due à l'absence totale de demande. Des
négociations sont en cours avec la Cimenterie de l'oriental (CIOR), en vue de
l'utilisation de l'alfa comme combustible.

IV - La balance commerciale du bois(2)


Pour l'élaboration de cette balance commerciale de la filière du bois, il a
été pris en compte les rubriques suivantes de la nomenclature générale des
produits :
44. Bois, charbon de bois et ouvrages en bois ;
45. Liège et ouvrages en liège ;
47. Matière servant à la fabrication du papier ;
48. Papiers et cartons.
1990 1991 1992 1993 1994
Exportations (millions de dh) 77 500 773 793 873
Importations (millions de dh) 2.756 2.804 3.138 2.866 3.207
Taux de couverture 28 % 18 % 25 % 28 % 27 %
Source : office des changes.

(2)
Idem.

22

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