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Physique L’amplificateur opérationnel
Électronique - chap.II
L’amplificateur opérationnel
En électronique, il est souvent nécessaire d’amplifier des signaux. En effet au niveau des antennes de
réception (poste de radio ou antenne de radioastronomie), il n’est pas rare que la puissance des signaux
détectés atteigne 10−11 à 10−12 W. Un étage d’amplification est alors indispensable pour pouvoir traiter
et/ou mesurer précisément ces signaux. Bien évidemment, l’amplification n’est possible que si de l’énergie
est prélevée à des sources d’énergie externes (secteur ou batteries).
Il existe différentes solutions pour amplifier un signal électrique. En électronique, la plupart des com-
posants réalisant une amplification reposent sur l’utilisation du transistor, mis au point en 1947. En
particulier, nous nous intéresserons à l’amplificateur opérationnel, qui permet non seulement d’amplifier
des signaux mais aussi, comme son nom l’indique, d’effectuer des opérations sur les signaux. Nous décrirons
son fonctionnement, sa modélisation électrique ainsi que son utilisation dans quelques montages de base.
I L’amplificateur opérationnel
I.1. Présentation
Comme le montre la figure 1, un amplificateur est un composant complexe, constitué de nombreux
composants passifs (résistances et condensateurs) mais aussi de composants actifs (transistors). De nos
jours, quel que soit le modèle, l’encombrement d’un amplificateur opérationnel est minime (voir figure 2).
⋆ trois bornes d’alimentation, que l’on relie aux bornes (Vcc+ , 0, −Vcc−) d’une alimentation continue
externe. On choisit généralement une alimentation symétrique telle que Vcc+ = 15 V et −Vcc− = −15 V ;
⋆ parfois des bornes de réglage externe.
Remarque
Un amplificateur opérationnel ne fonctionne que s’il est alimenté en énergie : c’est un composant
actif.
Les représentations normalisées d’un amplificateur opérationnel, indiquées sur la figure 3, ne
font généralement pas apparaître les bornes d’alimentation et les bornes de réglage.
+ +
− −
i+
+ is
ε −
i
+ −
V
Vs
V−
Figure 4 –
Vs
SATURATION
+Vsat
RÉGIME
LINÉAIRE
Vs = µ 0 ε
−ε′sat
ε =V+−V−
0 εsat
′
−Vsat
SATURATION
Propriété
En régime statique et en sortie ouverte (is = 0), un amplificateur opérationnel
possède trois modes de fonctionnement :
′
Une saturation négative Vs = −Vsat . On a alors ε ≤ −ε′sat ;
Remarque
′
Dans la pratique, Vsat ≈ Vsat (et par conséquent ε′ ≈ ε). Si l’amplificateur opérationnel est
alimenté par une tension stabilisée +15 V/ − 15 V, on aura généralement 12 V ≤ Vsat ≤ 15 V.
iµs
ε Re Rs
µ0 ε
− Vs
Remarque
Il existe aussi une saturation en courant ! L’intensité iµs du courant de sortie ne peut pas
Vsat 12, 5
dépasser une valeur maximale iµs,max = ≃ ≃ 25 mA.
Rs 50
Remarque
Lorsque la saturation en courant est atteinte, la caractéristique de l’A.O. (figure 5) et sa mo-
délisation statique sont modifiées.
Définition :
i+= 0
+ is
ε=0 −
i =0 + ∞
−
Vs indépendant de is −
V += V −
La caractéristique d’un amplificateur opérationnel idéal est représentée sur la figure 8. Ses propriétés
en régime linéaire sont résumées sur la figure 7.
Remarque
En régime linéaire, la valeur de Vs est a priori quelconque. Nous verrons qu’elle est en fait fixée
par le circuit extérieur.
Vs
SATURATION
+Vsat
RÉGIME
LINÉAIRE
ε =V+−V−
0
′
−Vsat
SATURATION
Ve
−
Vs
b) ::::::::
Intérêt:::::::::::
pratique ::::
du :::::::::
suiveur
On souhaite alimenter un circuit d’utilisation, modélisé par une résistance de charge Ru = 10 Ω , par
un générateur de Thévenin, constitué d’une f.e.m. Eg et d’une résistance Rg = 50 Ω.
Le circuit d’utilisation doit fonctionner sous la tension constante Eg .
Rg
Eg Ru Vs
Figure 10 –
Si la charge est branchée directement sur l’alimentation (voir figure 10), la tension à ses bornes vaut
Ru Eg
Vs = Eg ⇒
Ru + Rg 6
Le circuit d’utilisation est alors alimenté à tension constante, égale à la f.e.m. du générateur.
Rg +
−
Eg Ve
Vs Ru
Figure 11 – Le montage suiveur assure une adaptation d’impédance en découplant les circuits amont et
aval.
Propriété
Le montage suiveur permet une adaptation d’impédance entre deux circuits.
Exercice
::::::::
Déterminer la puissance consommée par la charge Ru en l’absence puis en présence d’un sui-
veur.
En l’absence de suiveur, le générateur de courant débite à la fois dans la résistance Ru et dans sa résistance
interne Rg . La puissance fournie à la charge n’est donc pas maximale et
!2
Vs2 Eg2 Ru
Pu = =
Ru Ru Ru + Rg
Bien entendu, la différence entre ces puissances est apportée par l’alimentation de l’amplificateur opérationnel.
R1
i b
− is
A
Ve
+
Vs
Ve − VA VA − Vs
i= =
R1 R2
Si l’amplificateur opérationnel fonctionne en régime linéaire :
VA = V + = 0
On en déduit
R2
Vs = − Ve en régime linéaire
R1
Ce montage réalise une amplification du signal d’entrée si R2 > R1 . Du fait du signe −, on parle d’un
montage amplificateur inverseur.
Remarque
Le montage se comporte comme un inverseur car le signal d’entrée est appliquée sur l’entrée
inverseuse.
Remarque
Il n’est pas recommandé d’appliquer la loi des nœuds à la sortie de l’amplificateur opérationnel
car l’intensité du courant de sortie is n’est pas connue ! Pour connaître is , il faut disposer d’une
modélisation interne de l’A.O. .
+ is
i
A b
R2
Ve i Vs
R1
Appliquons la loi des nœuds au point A. Comme l’A.O. est idéal, i− = 0. On en déduit
0 − VA VA − Vs
i= =
R1 R2
Si l’A.O. fonctionne en régime linéaire
V+ = V− soit Ve = VA
On en déduit !
R2
Vs = 1+ Ve en régime linéaire
R1
Le montage réalise une amplification du signal d’entrée sans en changer le signe. On parle de montage
amplificateur non-inverseur.
Remarque
Le montage se comporte comme un non-inverseur car le signal d’entrée est appliquée sur l’entrée
non-inverseuse.
R1 R0
V1
R2 b
−
A
V2
R3
+
Vs
V3
III.3. Sommateur
Considérons le montage de la figure 14.
L’amplificateur opérationnel étant supposé idéal, il n’y a pas de courant de polarisation et i− = 0.
Appliquons le théorème de Millman au point A :
V1 V2 V3 Vs
+ + +
R R2 R3 R0
VA = 1
1 1 1 1
+ + +
R1 R2 R3 R0
N
X
Vs = − Ai Vi avec Ai > 0 ∀ i
i=1
Ce montage réalise la somme, pondérée par des coefficients Ai positifs, des N signaux d’entrée Vi et
avec inversion du signe. C’est pour cette raison que ce montage est appelé sommateur. C’est un exemple
qui montre que l’amplificateur opérationnel est bien capable de réaliser des opérations.
III.4. Soustracteur
Considérons le montage de la figure 15.
Comme l’A.O. est idéal, les courants de polarisation sont nuls et i+ = i− = 0. Appliquons alors le
théorème de Millman au point A :
Vs V1
+
R R1 R1 Vs + R2 V1
VA = 2 =
1 1 R1 + R2
+
R1 R2
R2
Ab
R1 −
R3 b
+
B
V1
Vs
V2 R4
Par ailleurs, le potentiel du point B s’obtient par la formule du pont diviseur de tension (car i+ = 0) :
R4
VB = V2
R3 + R4
Si l’amplificateur opérationnel fonctionne en régime linéaire :
R1 Vs + R2 V1 R4
VA = VB soit = V2
R1 + R2 R3 + R4
On en déduit !
R1 + R2 R4 R2
Vs = V2 − V1
R1 R3 + R4 R1 + R2
Pour obtenir un amplificateur de différence, il suffit que les coefficients devant V1 et V2 soit égaux
R2 R4 1 1 R1 R3
= soit = d’où =
R1 + R2 R3 + R4 R1 R3 R2 R4
1+ 1+
R2 R4
Dans ces conditions,
R2
Vs = (V2 − V1 ) en régime linéaire
R1
Le montage réalise une amplification de la différence entre les signaux d’entrée. C’est pour cette raison
qu’on le nomme soustracteur ou, plus justement, amplificateur de différence. Ici encore, l’amplifica-
teur opérationnel permet de réaliser des opérations sur les signaux.
III.5. Intégrateur
Considérons le montage de la figure 16 où l’amplificateur opérationnel est supposé idéal.
Appliquons la loi des nœuds au point A. En appelant iR l’intensité traversant le résistor, iC celle
traversant le condensateur et i− le courant de polarisation, on a
iR = uR = Ve − VA
R R
−
iR = iC + i avec duc d(VA − Vs )
iC = C = C
dt dt
i = 0 (pas de courant de polarisation)
−
R b
−
A
Ve
+
Vs
On en déduit
Ve − VA d(VA − Vs ) dVs dVA 1
=C soit = − (VA − Ve )
R dt dt dt RC
L’amplificateur opérationnel étant idéal, le régime linéaire est caractérisé par
V+ =V− soit VA = 0
On en déduit
t
dVs 1 1
Z
=− Ve soit Vs (t) = − Ve (τ )dτ en régime linéaire
dt RC RC
Le signal de sortie est, au facteur négatif −1/RC près, une primitive du signal d’entrée. Le montage
étudié réalise une intégration du signal d’entrée : on parle de montage intégrateur.
Remarque
Du fait de la présence du signe "−", on parle d’intégrateur inverseur.
Remarque
Un montage purement intégrateur ne peut pas être stable. En effet, si le signal d’entrée possède
une composante continue E0 , même infime, le signal de sortie va se comporter comme Vs ∝
E0 t → ∞. Le signal de sortie diverge.
En effet, dans le cas du montage de la figure 16, le courant d’intensité i = (Ve − VA )/R = Ve /R
qui traverse la résistance traverse aussi le condensateur (pas de courant de polarisation pour un
A.O. idéal). Si Ve est constante, la charge du condensateur augmente donc indéfiniment et la
tension Vs à ses bornes aussi. Afin de remédier à ce défaut, il faudrait permettre au condensateur
de se décharger dans une résistance, placée par exemple en parallèle avec le condensateur.
Remarque
En régime sinusoïdal permanent de pulsation ω, on peut utiliser les notations complexes :
De la relation
dVs 1
=− Ve
dt RC
on déduit
1
Vs = − Ve
jRCω
En notations complexes, il est équivalent d’intégrer et de diviser par jω.
Exercice
::::::::
Retrouver le comportement intégrateur du montage en utilisant les notations complexes et le théorème de
Millman.
III.6. Dérivateur
Considérons le montage de la figure 17 où l’amplificateur opérationnel est supposé idéal.
R
C
b
−
A
Ve +
Vs
Utilisons les notations complexes et appliquons le théorème de Millman au point A (pas de courant de
polarisation) :
Vs Ve
+
R Zc
VA =
1 1
+
R Zc
Si l’amplificateur opérationnel idéal fonctionne en régime linéaire :
V+ =V− soit VA = 0
On en déduit
R
Vs = − Ve = −jRCω; Ve
Zc
dVe
Vs = −RC jω Ve =⇒ Vs (t) = −RC en régime linéaire
dt
Le signal de sortie est, à un facteur négatif −RC près, une dérivée du signal d’entrée. Le montage
étudié réalise une dérivation du signal d’entrée : on parle de montage dérivateur.
Remarque
Du fait de la présence du signe "−", on parle de dérivateur inverseur.
Exercice
::::::::
Retrouver le comportement dérivateur du montage en utilisant les notations réelles uniquement.
III.7. Bilan
Suite à l’étude des montages précédents, on notera avec intérêt les remarques suivantes.
Remarque
1. Tous les montages précédents possèdent une unique rétroaction qui va de la sortie vers
l’entrée inverseuse. On montrera que cette condition est un critère de fonctionnement
linéaire de l’A.O. ;
2. Lorsque l’entrée est appliquée sur la borne inverseuse, le montage se comporte comme un
inverseur (un signe "−" apparaît dans la relation entrée-sortie). Au contraire, lorsque le
signal d’entrée est appliqué sur la borne non-inverseuse, le montage est non-inverseur.
(ε>0)
V1 > V2 =⇒ Vs = +Vsat
′
V1 < V2 =⇒ Vs = −Vsat
(ε<0)
R1 +
R2 −
V1 Vs
V2
+Vsat
V2 = Vref
V1
0
′
−Vsat
Supposons que la tension V2 soit fixée à la valeur V2 = Vref . Le fonctionnement du comparateur peut
alors être représenté par le graphe de la figure 19.
Ce montage permet de comparer les deux tensions V1 et V2 :
⋆ si l’on observe une saturation positive, c’est que V1 > V2 ;
⋆ dans le cas d’une saturation négative V1 < V2 .
C’est pour cette raison que ce montage est appelé comparateur.
b) ::::::::::::::
Application :: à:::
la :::::::::::::
génération::::
de ::::::::::
signaux :::::::::::
créneaux
Les comparateurs de tensions sont utilisés dans de nombreuses applications. Mis à part les dispositifs de
déclenchement (oscilloscope) et de comptage, on peut citer en particulier la génération de signaux créneaux
à partir de signaux sinusoïdaux.
Fixons V2 = Vref à une tension de référence et imposons une tension d’entrée Ve = V1 sinusoïdale. Le
graphe de la figure 20 représente les signaux de sortie Vs et d’entrée Ve en fonction du temps.
On obtient des signaux de même période mais le rapport cyclique du signal de sortie n’est en général
pas égal à 1/2.
Ve
Vref
t
Vs
Vsat
′
−Vsat
a) Principe de fonctionnement
:::::::::::::::::::::::::::::::::
Ve A b
R2 Vs
R1
L’A.O. étant parfait, il n’y a pas de courant de polarisation. On en déduit, par application d’un pont
diviseur de tension :
R1
VA = kVs avec k =
R1 + R2
La différence de potentiel entre les bornes non-inverseuse et inverseuse vaut donc :
ε = V + − V − = kVs − Ve
La rétroaction sur la borne non-inverseuse va conduire à une saturation de l’A.O. . La tension de sortie
prendra donc les valeurs +Vsat et −Vsat
′
.
⋆ Supposons que l’A.O. soit en saturation positive : Vs = +Vsat . La saturation positive persiste tant
que Ve < VA , c’est-à-dire tant que Ve < kVsat .
Vs
+Vsat
′
−kVsat kVsat
Ve
0
′
−Vsat
b) :::::::::::::
Génération::::de ::::::::::
signaux :::::::::::
créneaux
Imposons alors une tension Ve sinusoïdale et supposons que Vsat = Vsat′
(ce qui est généralement le cas).
Le graphe de la figure 23 représente les signaux de sortie Vs et d’entrée Ve en fonction du temps.
Ve
kVsat
t
−kVsat
Vs
Vsat
′
−Vsat
La commutation entre les deux valeurs +Vsat et −Vsat de Vs n’a lieu que si
⋆ Ve atteint la valeur kVsat sur un front montant ;
⋆ Ve atteint la valeur −kVsat sur un front descendant.
De ce fait, le signal de sortie est un signal créneau de rapport cyclique 1/2.
Remarque
C’est grâce à ce dispositif que les oscilloscopes déclenchent sur un front montant ou un front
descendant. La valeur du seuil de déclenchement s’ajuste alors en modifiant la valeur de k à
l’aide d’un potentiomètre.
Expérimentalement, lorsque l’on connecte les deux bornes d’entrée à la masse, la tension de sortie de
l’amplificateur opérationnel n’est pas nulle. En réalité, l’A.O. ne fonctionne en régime linéaire que s’il existe
une petite tension entre les bornes d’entrée : cette tension est appelée tension de décalage, notée Vd .
Dans ce cas, la caractéristique d’un amplificateur opérationnel de gain infini est représentée sur la figure 24
(gauche). Ce défaut est modélisé par une source de tension représentée sur la figure 24 (droite).
Vs
SATURATION
+Vsat
RÉGIME
LINÉAIRE
0 Vd ε =V+−V− b
+ ∞
ε
b
−
Vd
′
−Vsat
SATURATION
Figure 24 – À gauche : caractéristique d’un amplificateur opérationnel de gain infini en tenant compte
d’une tension de décalage Vd . À droite : modélisation d’un amplificateur opérationnel possédant une tension
de décalage.
Remarque
La tension de décalage est principalement induite par une dérive thermique. Cependant, pour
des conditions de température "raisonnables", la tension de décalage reste généralement faible :
|Vd | . 10 mV.
b) :::::::::::
Courants :::de:::::::::::::::
polarisation
Sur chacune des entrées d’un A.O., les courants ne sont pas rigoureusement nuls : on parle de courants
de polarisation i+ et i− . Les courants de polarisation sont modélisés par des sources de courant placées
entre la masse et chaque entrée (voir figure 25).
i+
i+
b
+ ∞
ε i−
b
−
i−
Remarque
Les courants de polarisation sont principalement induits par une dérive thermique. Cependant,
pour des conditions de température "raisonnables", ces courants de polarisation restent généra-
lement faibles : |i+ |, |i− | . 500 pA.
Propriété
Les variations du signal de sortie d’un amplificateur sont limitées par un phéno-
mène non-linéaire de sorte que
dV
s
< σ avec σ ≃ 0, 5 V.µs
dt
Figure 26 – Influence du slew rate sur la forme des signaux (montage amplificateur inverseur).
On voit qu’en bonne approximation, un amplificateur opérationnel réel peut être modélisé par un filtre
passe-bas du premier ordre dans un large domaine de fréquences.
d
jω ↔
dt
la relation entre Vs et ε devient, en notations réelles :
1 dVs
+ Vs = µ 0 ε
ω0 dt
Conséquence
La réponse de l’amplificateur opérationnel, modélisé par un filtre passe-bas du
premier ordre, s’obtient par résolution de l’équation différentielle :
1 dVs
+ Vs = µ 0 ε
ω0 dt
Remarque
Pour de très hautes fréquences, on pourra utiliser un modèle du deuxième ordre :
µ0
µ= ! !
f f
1+j 1+j
f1 f2
avec f1 ≃ 10 Hz et f2 ≃ 1 MHz.