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Inflammabilité - Lutte contre l'Incendie

PROTECTION ET LUTTE CONTRE L'INCENDIE E3 -1/A


MOYENS DE PRÉVENTION ET D'INTERVENTION
Ingénieurs en
Sécurité Industrielle

I - PRÉVENTION - DÉTECTION - INTERVENTION ..................................................................... 1

II - DÉTECTEURS .......................................................................................................................... 2

1 - Différents types de détecteurs .....................................................................................................2


2 - Exemple d’application d’un système de détection : les turbocompresseurs
d’Hassi Messaoud ........................................................................................................................ 4

III - INTERVENTION CONTRE LES SINISTRES ............................................................................ 5


1 - Extincteurs ...................................................................................................................................5
2 - Eau incendie.................................................................................................................................6
3 - Amenée de moyens complémentaires ....................................................................................... 13

IV - FORMATION ........................................................................................................................... 15

Ce document comporte 16 pages


SE FEU - 02318_A_F - Rév. 0 31/03/2005

 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training


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E 3 -1/A

I- PRÉVENTION - DÉTECTION - INTERVENTION


La prévention est l'ensemble des mesures propres à éviter, autant que possible, l'éclosion d'un incident. Si
celui ci se déclenche, il nécessitera une intervention humaine, associée à des moyens matériels, permettant
de limiter les effets tant sur les individus que sur le matériel concerné.

L'un des risques des sites industriels est le risque d'incendies.

Le choix des matériaux et matériels entrant lors du design d'une unité de production, les bonnes pratiques
d'opération, le strict respect des procédures et consignes opératoires font partie intégrante de la prévention.

Pour éviter qu'un incident ne se transforme en accident majeur, la prévention passe par une conception
permettant :

- une évacuation correcte de la zone vers des zones identifiées comme sûres

• identification des zones


• balisage / fléchage / plans d'évacuation

- un accès correct pour les secours

• des voies d'accès libres


• des zones de passage suffisamment larges pour personnes et matériel
• pas de zones où l'on risque d'être bloqué

- la limitation de la propagation

• des distances suffisantes entre les équipements


• une politique de maintenance et d'inspection efficace

Elle s'appuie ensuite sur des éléments de détection fuite/feu et d'alarme :

- les hommes présents qui pourront déclencher une alarme par exemple avec des réseaux
téléphoniques, des déclencheurs manuels (bris de glace), … Par exemple, à Hassi
Messaoud, le long des routes, tous les 100 m des postes d'appel sont installés avec
avertisseur sonore, gyrophare et téléphone relié à la salle de contrôle

- des alarmes audibles en tout point de la zone concernée.

- les détecteurs qui peuvent pallier les faiblesses des sens des hommes

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II - DÉTECTEURS

1- DIFFÉRENTS TYPES DE DÉTECTEURS


a - Choix d'un détecteur

Le détecteur est choisi en fonction du phénomène physique à détecter. Il peut être ponctuel ou
multipoint.

Phénomène physique détecté Type de détecteurs

Présence d'hydrocarbures Mesure du % limite inférieure d'explosivité

Fumées Ionique/optique

Flammes Infrarouge/ultraviolet

Chaleur Thermostatique/thermovélocimétrique

La mesure de LIE permet de réagir avant la combustion. Les autres détecteurs sont utilisés alors que
la combustion a déjà pris place. Le choix des détecteurs peut se représenter comme suit :

D SEC 1462 A

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b - Les détecteurs ioniques

Les détecteurs ioniques sont des détecteurs précoces, sensibles aux gaz et aérosols de combustion :
ceux là passent dans une chambre d'ionisation par radio élément artificiel et modifient, par leur
présence les courants d'ionisation, ce qui génère des informations d'alarme.

Ce type de détecteur se retrouve souvent dans les salles d'instrumentation électrique.

c - Les détecteurs optiques de fumée

Sensibles aux fumées visibles, ils fonctionnent selon des principes d'atténuation de la lumière par les
fumées.

d - Les détecteurs optiques de flamme

Sensibles à l'énergie dépensée par les flammes : réaction aux infrarouges et ultraviolets.

e - Les détecteurs thermiques

Fonctionnent sous plusieurs principes :

- mécanique → bilame

- électrique → variation de la résistance d'un circuit électrique

- pneumatiques → par exemple fuite sur un circuit vinyle sous pression induisant une rapide
dépressurisation

f - Les détecteurs thermovélocimétriques

Suivi de l'évolution d'une température dans un temps donné

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2 - EXEMPLE D'APPLICATION D'UN SYSTÈME DE DÉTECTION : LES TURBO


COMPRESSEURS D'HASSI MESSAOUD (en 2000)
Les turbo compresseurs sont compartimentés en 4 zones équipées de détecteurs de gaz ou de
détecteurs thermiques dont les seuils de température de déclenchement sont différents :

Zone 2 Zone 2 Zone 3


Zone 1 Turbine côté Turbine côté Côté Zone 4
Auxiliaires Compresseur
auxiliaires échappement échappement

Détecteurs de gaz
(nombre) 2 4

Détecteurs thermiques
(nombre) 2 2 2 2

Seuils de
déclenchement (°C) 162 232 315 315 107

Pulvérisation CO2
Détecteurs
Détecteur gaz thermiques
Détection gaz :

- si un détecteur atteint 25 % de la LIE, il


y a alarme
- si un seul détecteur atteint 50 % de la
LIE, il y a arrêt de la station

Détection thermique :

Lorsque le seuil de température est atteint, une


séquence de déclenchement est lancée :

- alarme visuelle et sonore


- temporisation d'évacuation
- percussion d'une bouteille de CO2 sur
les zones 1 à 3 après fermeture de
toute ventilation et isolement
- pour la zone 4, décharge d'un ballon de
1000 kg de poudre à l'aide de bouteille
d'azote
D SEC 1463 A

Note : ceci correspond à l'état connu en 2000. Des modifications étaient alors envisagées sur
certaines stations de recompression.

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III - INTERVENTION CONTRE LES SINISTRES


Tous les sinistres ne sont pas détectables automatiquement. Les moyens mis en œuvre pour leur traitement
dépendent de l'ampleur du sinistre.

L'article R.232.12.20 du code du travail précise que : toute personne apercevant un début d'incendie doit
donner l'alarme et mettre en œuvre les moyens de premier secours, sans attendre l'arrivée du personnel
spécialement désigné.

1- EXTINCTEURS
Sur un feu d'ampleur limitée ou naissant, l'extinction peut être faite à l'aide d'extincteurs portatifs ou
à roue.

D SEC 1464 A

Exemple d'extincteurs utilisés en site pétrochimique

Les extincteurs sont des appareils qui permettent de projeter sous l'effet d'une pression intérieure et de
diriger un agent d'extinction spécifique sur un foyer d'incendie. La pression est fournie par
compression préalable ou libération d'un gaz auxiliaire ou encore par pompe ou réaction chimique.

L'agent d'extinction peut être de l'eau, de la poudre, du CO2 . Leur utilisation est spécifique.

Type de feu Eau Poudre CO 2

Oui si poudre
A Feux de solides Oui Inefficace
polyvalente

Feu de liquides ou Oui si additif


B Oui Oui
solides liquéfiables spécifique

C Feux de gaz Non Oui Oui

D Feux de métaux Non Oui Non

Feux électriques Non Oui Oui

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2- EAU INCENDIE
Pour toutes les interventions de grande ampleur, il est indispensable d'avoir recours à l'eau : à
température ambiante, l'eau possède la plus grande chaleur latente de vaporisation de tous les
liquides (600 kilocalories par kilogramme à pression atmosphérique). Elle servira en extinction du
sinistre et en protection des équipements voisins.

a - Approvisionnement en eau incendie

L'eau doit être trouvée au plus près : les sites peuvent prélever sur :

- une nappe d'eau voisine (fleuve, étang, …)


- une nappe phréatique
- un forage profond

Ce dernier moyen est celui appliqué à Hassi Messaoud, par exemple, où l'eau est extraite par trois
forages jusque dans les couches secondaires de l'albien.

b - Stockage de l'eau incendie

Une réserve d'eau doit être constituée afin de pouvoir en utiliser des quantités conséquentes en un
temps limité. La réserve peut être une lagune propre au site ou un ou plusieurs bacs de stockage.

Hassi Messaoud possède ainsi deux stockages de 5000 m3, un de 8500 m 3 , un de 10000 m 3 et un de
16000 m3 .

c - Distribution de l'eau incendie

L'eau doit être accessible à tout endroit où un incident peut se produire. Il est donc indispensable de
disposer d'un réseau de distribution au plus près. Le site industriel disposera donc d'un réseau très
étendu, utilisable à tout instant.

Le réseau sera surveillé très régulièrement, en particulier en raison de la nature potentiellement


agressive de l'eau utilisée (par exemple, les eaux des forages profonds sont très chargées en sels
agressifs à Hassi Messaoud). Cela justifie aussi que le réseau soit aérien pour faciliter la détection de
fuite éventuelle. La mise en aérien peut ne pas être la meilleure solution dans des régions où le gel est
possible. Il y a dans ces cas un compromis à trouver entre facilité de détection/réparation et
opérabilité.

En cas de problème localisé sur le réseau, l'isolement d'un tronçon ne doit pas empêcher l'utilisation
du réseau : ce dernier doit donc être bouclé, maillé et sectionnable.

L'eau doit être disponible dès ouverture d'un point quelconque du réseau dans les conditions
d'utilisation immédiate. Il est impératif que la pression dans le réseau soit donc maintenue. Cela peut
être fait soit par une position en élévation du bac de stockage d'eau soit par un système de pompe de
maintien de la pression (pompe Jockey). Le système de maintien de pression par pompe permet, en
outre, une circulation de l'eau en permanence dans le réseau et donc participe ainsi à sa protection.

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À l'ouverture d'un point quelconque du réseau, un système d'automatisme doit permettre le démarrage
rapide de pompes d'eau à haut débit, par exemple sur détection de pression basse.

D SEC 1465 A
Pomperie Incendie Hassi Messaoud

Le réseau d'eau incendie ne doit être utilisé que pour la lutte contre les sinistres et non pour des fins
opérations ou maintenance, sauf accord écrit du service Sécurité et après mise en place de moyens
appropriés :

- pour limiter les risques de pollution

- pour éviter une mise en danger des intervenants en cas de mise en service du réseau pour
intervention incendie

d - Équipements de connexion sur le réseau incendie

Le réseau alimente des postes de distribution et des points d'injection d'eau équipés de dispositifs
spécifiques.

• Postes de distribution

Les postes de distribution sont appelés hydrants. Ils possèdent un ou plusieurs orifices, en général de
diamètre 100 mm (ou 65 mm), munis chacun d'une vanne quart de tour et de raccords symétriques
type “pompier”.

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Une vanne ou un robinet permet l'isolement total de l'hydrant.

D SEC 1466 A
Un hydrant

Sur ces raccords, les pompiers pourront connecter des tuyaux, établir des lances à eau, connecter un
certain nombre d'équipements d'attaque du feu.

Les tuyaux sont destinés à faire circuler l'eau ou une solution moussante d'un point à un autre. Ils ne
sont pas destinés à véhiculer des hydrocarbures. Ces tuyaux doivent être éprouvés tous les trois ans.

Il existe des tuyaux pour aspiration (courts) et d'autres (20 m) pour refoulement, dans des diamètres
de 45, 70 ou 110 mm. Les tuyaux de refoulement sont en général rangés enroulés (pour éviter les
risques de pincement) dans des armoires spécifiques ou dans des véhicules incendie. D SEC 1467 A

Tuyaux de refoulement

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Les raccordements de tuyaux se font à l'aide de raccords, réduction, divisions, …

D SEC 1468 A
Raccord avec réduction Raccord avec division

Exemples de raccords pompier

• Points d'injection avec équipements spécifiques

Des postes fixes peuvent être installés pour protéger des équipements plus que pour l'attaque du feu :

- lance monitor

D SEC 1469 A

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- rideaux d'eau/queues de paon (installable aussi en poste mobile)

D SEC 1470 A
Établissement d’un rideau d’eau

- diffuseurs à poste fixes, installés souvent sur les stockages, brumisateurs de protection
d'aspiration de soufflante d'air vers les fours, … (ceux-là sont souvent automatiques)

D SEC 1471 A

Couronne de refroidissement

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- montées d'eau : permettent par des tuyauteries fixes de monter de l'agent extincteur dans le
haut des structures

D SEC 1472 A

Orifice d’alimentation d’une colonne incendie

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• Mousse

Pour les feux d'hydrocarbures, l'eau en général ne suffit pas et une bonne extinction se conçoit en
utilisant des mousses. La mousse est un mélange d'eau, de 2 à 6 % d'émulseur et d'air en quantité
variable.

Les émulseurs sont stockés soit dans des containers disposés en unité soit dans des véhicules
d'intervention ou des citernes tractables

La fabrication de mousse se fait selon le principe suivant.

Équipement
Eau Équipement
de fabrication Eau + de production MOUSSE
de solution émulseur de mousse
moussante

D SEC 1474 A
Réserve AIR
d'eau Réserve
Pompe ou émulseur
surpresseur

Schéma de principe d'une fabrication de mousse

* Cas des bacs

Les bacs sont équipés de couronnes de refroidissement, boites à mousse, de rampes d'injection
d'eau, …

Boite à mousse
D SEC 1473 A

Déversement de mousse

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3- AMENÉE DE MOYENS COMPLÉMENTAIRES


a - Les pompiers

La spécificité des feux d'hydrocarbures amène les pétroliers à disposer de pompiers professionnels
propres. Ces pompiers peuvent avoir un rôle dans la marche normale de l'usine (opérateur, agent de
maintenance, …).

Des accords sont en général passés entre industries similaires pour assistance mutuelle en cas de
sinistre.

Certaines entreprises ont des accords avec les pompiers de ville mais il est indispensable que ceux ci
connaissent correctement les lieux et soient formés régulièrement à la lutte contre les feux
d'hydrocarbures.

b - Les véhicules d'intervention

Les véhicules d'intervention comportent un stockage d'émulseur. Ils doivent être connectés en général
sur le réseau incendie afin d'alimenter en mousse un canon longue portée, opéré du dessus par un
pompier ou à distance par télécommande.

Les camions comportent leur propre stock de tuyau incendie, en partie sur dérouleur.

Canon à mousse

D SEC 1475 A

Citernes de mousse avec lances + tuyaux

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c - Les canons et autres équipements mobiles

Les canons tractés installables sont directement sur hydrants ou en prémélange émulseur : ils peuvent
donc être placés de façon optimale.

D SEC 1476 A
Lance Canon mixte

d - Les lances

Les pompiers utilisent des lances qu'ils connecteront par raccord pompier aux tuyaux souples tirés
depuis hybrants ou camions.

Les lances à eau sont utilisées pour lutter contre un incendie, disperser un nuage de gaz, protéger
contre la chaleur.
D SEC 1477 A

Lances à eau
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Les lances à mousse sont utilisées pour l'attaque du feu ou en protection pour éviter une vaporisation
d'une flaque d'hydrocarbures, par exemple (tapis de mousse).

D SEC 1478 A
Lances à mousse

IV - FORMATION
Le personnel de l'entreprise doit être entraîné à la lutte anti incendie, par :

- exercices incendie pour l'ensemble du personnel, éventuellement adapté au poste

- simulation d'accidents pour le personnel d'intervention et d'opération

- évacuation des bâtiments (exigence légale si il y a plus de 50 personnes dans le bâtiment)

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