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1. Définition
1.1. Définition
Une suite numérique est une fonction de dans , définie à partir d'un certain rang n0 ∈ .
La notation (un) désigne la suite et un désigne l'image de l'entier n (appelé encore terme d'indice n de la suite
(un)).
2.1. Définition
Soit (un) une suite de nombres réels. On dit que :
La suite (un) est croissante (à partir du rang n0) lorsque un un+1 pour tout entier n n0.
La suite (un) est décroissante (à partir du rang n0) lorsque un un+1 pour tout entier n n0.
La suite (un) est monotone (à partir du rang n0) si elle est croissante ou décroissante à partir du rang n0.
La suite (un) est stationnaire (ou constante à partir du rang n0) lorsque un = un+1 pour tout entier n n0.
2n 2 + 1
Exemple : un =
n2 + 5
Considérons la fonction ƒ définie sur ]0 ; +∞[ par :
2 x2 + 1
ƒ(x) =
x2 + 5
18 x
Nous avons, pour tout x ∈ ]0 ; +∞[ : ƒ'(x) = >0
( x + 5)
2 2
2n
Exemple 2 : un = pour n 1
n2
La suite (un) à termes STRICTEMENT POSITIFS.
Évaluons, pour tout n 1, la situation du quotient de deux termes consécutifs par rapport à 1 :
Recherchons s'il existe des valeurs de l'entier n pour lesquelles le quotient ci-dessus est supérieur à 1 :
2
un +1 n 1 n 1 1
1 ⇔ ⇔ ⇔ 2n n + 1 ⇔ ( 2 −1)n 1 ⇔ n
un n +1 2 n +1 2 2 − 1> 0 2 −1
un +1
1 ⇔ n 2 +1
un
un +1
Or n est un entier ; le quotient est supérieur ou égal à 1 si et seulement si n est supérieur ou égal à 3.
un
Note : si l'on a pronostiqué le résultat (avec une calculatrice par exemple), on peut alors rédiger une solution plus
courte : pour n 3, on a :
1 1
1+ 1+
n 3
n +1 4
n 3
n 3
Par passage à l'inverse, il vient : (inégalité entre nombres positifs)
n +1 4
2
n 9
En élevant au carré, il vient :
n +1 16
2
n 18
D'où : 2× 1
n +1 16
1
On a, pour tout n ∈ *
: un+1 − un = >0
(n + 1) 2
2.2.3. Par récurrence : pratique pour les suites du type un+1 = ƒ(un).
u0 = 16
Soit (un) la suite définie par :
un +1 = un
℘(n) : 0 un+1 un
0 un +1 un
0 un+2 un+1
D'où ℘(n + 1).
La propriété ℘ est initialisée au rang 0 et héréditaire à partir du rang 0, donc d'après le principe de raisonnement
par récurrence, elle est vraie à tout rang n :
pour tout n 0, on a un+1 un
La suite (un) est bien décroissante.
3.1. Définition
Une suite (un) est majorée lorsqu'il existe un réel M tel que un M pour tout entier n.
Une suite (un) est minorée lorsqu'il existe un réel m tel que m un pour tout entier n.
Une suite (un) est bornée lorsqu'elle est minorée et majorée.
( −1) n + sin n
Exemple 1 : un = , pour n 1
n2
1
On a : −2 (−1)n + sin n 2 et 0 1 (n 1)
n2
D'où : −2 un 2
La suite (un) est bornée.
n
1
Exemple 2 : un = 2
, pour n 1
k =1
k
On a :
n n
1 1 1 1 1
un = 1 + 1+ − =1+1− =2− 2
k −1 k
2
k =2
k n n
k =2
n
1
Exemple 3 : un =
k =0
k!
℘(k) : k! 2 k −1
(k + 1)! = (k + 1) × k! (k + 1) 2 k − 1
Et comme (k + 1) 2: (k + 1)! 2k
k! 2 k − 1 pour tout k 1
n n
1 1
On peut donc écrire : un = 1 + 1+ k −1
k! 2
1
k =1 k =1
n
1 n −1 1 k 1−
2
n
1
n
Or : = = = 2 1− 2
k =1
2 k −1 k =0
2 1−
1 2
2
D'où, en ajoutant 1 : un 3
3.2.2. Fonctionnelle
2n 2 + 1
Exemple : un =
n2 + 5
On a déjà vu (plus haut) que (un) est croissante (pour n 0) et lim un = 2.
n →+∞
1 1
Comme u0 = , on en déduit que : un 2
5 5
La suite (un) est bornée.
3.3.3. Par récurrence
℘(n) : 0 un 3
• Par hypothèse, on a ℘(0). La propriété est initialisée au rang 0.
• Montrons que ℘ est héréditaire à partir du rang 0.
Soit n ∈ . Supposons ℘(n) : 0 un 3
Alors, en ajoutant 6 : 6 6 + un 9
Par passage à la racine carrée (qui est une fonction croissante sur +) :
6 6 + un 3
Donc : 0 un+1 3
4.1. Définition
On dit qu'une suite est convergente vers un réel (ou admet une limite finie ) lorsque tout intervalle ouvert I
centré en contient tous les termes de la suite à partir d'un certain rang.
Remarque : mathématiquement, une suite (un) admet une limite finie lorsque :
∗
∀ε ∈ + , ∃N ∈ tel que : (n N |un − | < ε)
Autrement dit :
Pour tout réel ε strictement positif, il existe un certain rang N tel qu'à partir de ce rang on ait : − ε < un < + ε
Autrement dit :
Tout intervalle ouvert centré en contient tous les termes de la suite à partir d'un certain indice
Heureusement, nous disposons de théorèmes (voir ci-dessous) pour prouver la convergence d'une suite dont
l'emploi est bien plus aisé que cette définition.
Il existe des suites qui ne convergent pas (on dit alors qu'elles divergent). Il y en a de deux types :
Celles qui n'ont pas de limite : par exemple un = (−1)n. (u2p = 1 et u2p+1 = −1)
Notons que cette suite est bornée mais ne converge pas. Par contre, toute suite convergente est nécessairement
bornée.
4.2. Deux techniques pour montrer qu'une suite est convergente :
4.2.1. Cas des suites du type un = ƒ(n) : les théorèmes énoncés sur les limites de fonctions s'appliquent
Si lim ƒ(x) = alors lim un =
x →+∞ n →+∞
Exemples :
n2 + 1
Avec le théorème des "gendarmes" : soit un = pour n 1. Étudions la limite de la suite (un) :
n
On a : n2 < n2 + 1.
En outre, n2 + 1 < (n + 1)2. (En effet, (n + 1)2 = n2 + 2n + 1 > n2 + 1 car 2n > 2 > 0)
On a donc l'encadrement suivant : n2 < n2 + 1 < (n + 1)2
Par passage à la racine (tous les membres sont positifs), il vient :
n< n2 + 1 < n + 1
1
Puis en divisant par n (positif) : 1 < un < 1 +
n
1
Comme lim (1 + ) = 1, on en déduit (théorème des gendarmes) que lim un = 1.
n →+∞ n n →+∞
Avec les théorèmes de comparaison : soit un = n4(cos n − 2). Étudions la limite de la suite (un) :
Comme −1 cos n 1, on a : −3 cos n − 2 −1, donc un −n4.
Or lim (−n4) = −∞, d'où lim un = −∞. (On dit alors que la suite (un) diverge vers −∞)
n →+∞ n →+∞
Or, la suite (vn) définie par vn = ln (n + 1) est divergente vers +∞. On en déduit par comparaison que (un) diverge
également vers +∞.
Exercice : l'affirmation "une suite qui diverge vers +∞ est nécessairement croissante" est-elle vraie ?
Réponse : non ! Considérer : un = (−1) + n.
n
− 1 si n est pair
un+1 − un = (−1) + n + 1 − (−1) − n = (−1) (1 + 1) + 1 = 2(−1) +1=
n+1 n n+1 n+1
3 si n est impair
D'où : 2
2
− −1=0
1
= 1 ou = −
1
= 1 ou =
π
D'où : 1 = sin 1, ce qui est absurde car sin 1 < 1 (puisque 1 ∈ ]0, [)
2
Donc les suites (cos n) et (sin n) divergent.
L'ensemble {un ; n ∈ } est une partie non vide et majorée de . Notons sa borne supérieure. On a donc :
∗
∀ε ∈ +, ∃n0 ∈ tel que : − ε < un0
∀n ∈ : (n n0 un0 un )
∗
D'où : ∀ε ∈ +, ∃n0 ∈ tel que : (n n0 − ε < un )
Et par passage à la limite (lorsque ε tend vers 0) le théorème des gendarmes permet d'affirmer que :
la suite (un) admet une limite et cette limite est .
Notons que le théorème n'indique pas vers quel réel la suite converge. (Ce réel est parfois très difficile à
déterminer). On a cependant la propriété suivante :
u0
Si ƒ est continue et si (un) est une suite récurrente définie par :
.
un +1 = ƒ (un )
π2
(Sa limite est difficile à déterminer, elle vaut )
6
n
1
• La suite (un) définie par un = est croissante et majorée donc convergente. On montrera (voir sujet bac
k =0
k!
5.1. Théorème
La suite (un) définie par un = an possède les propriétés suivantes :
• si a > 1, alors (un) est strictement croissante et diverge vers +∞
• si a = 1, alors (un) est constante et converge vers 1
• si 0 < a < 1, alors (un) est strictement décroissante et converge vers 0
• si a = 0, alors (un) est constante et converge vers 0
• si −1 < a < 0, alors (un) n'est ni croissante, ni décroissante (les signes alternent) mais (un) converge vers 0
• si a −1, alors (un) n'est ni croissante, ni décroissante (les signes alternent) et (un) diverge (pas de limite).
Si a = 1, alors ln a = 0.
u n +1
Dans ce cas : ƒ'(x) = 0. Donc (un) est constante. (On pouvait aussi utiliser : = a = 1...)
un
n → +∞ n → +∞
Or, an = (−1)n|an|. Donc la suite (u2n) converge vers et la suite (u2n+1) converge vers − .
Exemples :
• Soit un = (2 + n)n. On a (2 + n)n 2n. Or, lim 2n = +∞ (théorème 1), donc la suite (un) diverge vers +∞.
n→+∞
1 1 1
• Soit (un) la suite définie pour n 0 par un = 1 + + 2 + ... + n . Chaque terme de la suite (un) est la
3 3 3
1
somme des (n + 1)èmes termes d'une suite géométrique de raison q = et de premier terme P = 1. On a donc :
1
3
n +1
1 1− n +1
P (1 − q N ) 3 3 1
un = = = 1−
1− q 1−
1 2 3
1
3
n +1
3
Or, lim = 0 (théorème 1) donc lim un = .
n →+∞ 3 n →+∞ 2
n
• Soit (un) la suite définie pour n 1 par un = e− k .
k =1
1 n
1
n
n 1− 1−
1 e e
On a : e− k = =
k =1
e 1−
1 e −1
1
e
n n
1 1
Or lim = 0 car 0 < < 1 donc lim e− k =
n →+∞ e e n →+∞
k =1
e −1
n
( − xa ) 1
p
Exercice : démontrer que pour tout x ∈ [0 ; 1[ : lim =
n →+∞
p =0 1+ x a
1,15n
Motivation : on considère la suite (un) définie pour n 1 par : un = .
n2
6.1.Théorème
nα
Pour tout réel α > 0 : lim = +∞
n →+∞ ln n
an
Pour tous réels a > 1 et α > 0 : lim = +∞
n →+∞ nα
an
Pour tout réel a tel que 0 < a < 1 et tout réel α : lim =0
n →+∞ nα
Démonstration :
nα e α ln n eN
• = = α
ln n ln n N = α ln n N
Lorsque n tend vers +∞, N tend aussi vers +∞ (car α > 0).
eN nα
En outre, lim = +∞ donc lim = +∞.
N →+∞ N n →+∞ ln n
ln n
a n e n ln a n ln a −α ln n
n ln a − α
• α
= α ln n = e = e n
.
n e
ln n ln n
ln n
Or , lim = 0 , donc lim ln a − α
= ln a > 0 et lim n ln a − α
= +∞
n →+∞ n n →+∞ n n →+∞ n
ln n
n ln a − α an
Donc lim e n
= +∞. D'où : lim = +∞.
n →+∞ n →+∞ nα
ln n
ln n
• Cette fois-ci, lim
ln a − α
= ln a < 0 , donc lim n ln a − α
= −∞
n →+∞ n n →+∞ n
ln n
n ln a − α an
Donc lim e n
= 0. D'où : lim = 0.
n →+∞ n →+∞ nα
Exemple :
Soit un = 3n − n4. Étudier la limite de la suite (un).
n4 3n n4
Écrivons que 3 − n = 3
1 − n . Or lim 4 = +∞ (théorème 2), donc lim n = 0
n 4 n
3 n →+∞ n n →+∞ 3
7. Récurrence double
Exemple: soit (un) la suite définie par : u0 = 1 ; u1 = 2 et un+2 = 5un+1 − 6un pour tout n 0.
Démontrer que un = 2n pour tout entier n.
On vérifie que la propriété est vraie pour u2 et u3 :
u2 = 5u1 − 6u0 = 10 − 6 = 4 = 22 ; u3 = 5u2 − 6u1 = 20 − 12 = 8 = 23
On suppose que un = 2n et que un+1 = 2n+1. Montrons qu'alors un+2 = 2n+2 :
• Si elle admet deux racines réelles distinctes λ1 et λ2, alors : un = A λn1 + B λn2 ( ) ( )
• Si elle admet une racine double λ, alors : un = (An + B) λn ( )
• Si elle admet deux racines complexes conjuguées λ = ρ e iθ et λ = ρ e − iθ alors :
un = A ρn cos(nθ) + B ρn sin(nθ)
u0 = 1 ; u1 = 2
Exemple : on considère la suite (un) définie par :
un + 2 = 2un +1 + 3un
1 n 3 n
Démontrer que : un = × 3 − ×(−1) . En déduire que (un) est croissante.
8 8
8. Suites adjacentes
8.1. Définition
On dit que deux suites (an) et (bn) sont adjacentes lorsque :
• (an) est croissante
• (bn) est décroissante
• la suite (bn − an) est positive et lim (bn − an) = 0
n →+∞
8.2. Théorème
Si deux suite (an) et (bn) sont adjacentes (avec an bn) alors elles convergent et ont même limite .
Démonstration :
La suite (an) est croissante et majorée par b0 (puisque an bn b0 puisque (bn) est décroissante) donc (an)
De même, la suite (bn) est décroissante et minorée par a0 (puisque a0 an bn puisque (an) est croissante) donc
(bn) converge.
En écrivant : bn = (bn − an) + an, on a, par linéarité de la limite : lim bn = 0 + = .
an 0 +
Posons ' =
. ( ' est la moyenne de an0 et de et comme < an0 , on a : < ' < an0 ).
2
1 1 1 1 1 n(n + 1) + n − (n + 1)2
yn+1 − yn = xn+1 + − xn − = + − =
(n + 1)(n + 1)! nn! (n + 1)! (n + 1)(n + 1)! nn! n(n + 1)(n + 1)!
−1
yn+1 − yn = <0
n(n + 1)(n + 1)!
Donc (yn) est décroissante.
1
Enfin on a : yn − xn =
nn!
Donc : lim ( yn − xn) = 0
n →+∞
Les suites (xn) et (yn) sont bien adjacentes donc admettent une limite commune (que l'on notera e)
2. On a donc, pour tout entier n : xn e yn
1
Il suffit de déterminer un entier n tel que : < 10−7
nn!
n = 10 convient. Donc e x10 à 10−7 près.
On obtient : e 2,7182818 (à 10−7 près)
p
3. Supposons e ∈ . Alors, il existe des entiers p et q tels que e = .
q
p
On aurait en particulier : < yq. xq <
q
1 1 1 1 a
En réduisant au même dénominateur la somme xq = + + + ... + , on peut écrire : xq = où a ∈ .
0! 1! 2! q! q!
a p a 1
D'où : < < +
q! q q! qq!
L'entier p(q − 1)! serait compris strictement entre a et a + 1 qui sont des entiers consécutifs, ce qui est
absurde. Donc e ∈ \ .