Le Coran est la parole d'Allah révélé à son Messager pour faire sortir l'homme de l'obscurité
vers la lumière. C'est la première et principale source du juriste. S'il y trouve la réponse, alors il
s'arrête à cela. Sinon il passe à une autre source. Le Coran n'a pas tout détaillé la jurisprudence et
c'est ici qu'intervient la deuxième source, qui est la « Sunna », ayant pour but de détailler le Coran.
La « Sunna » désigne toutes les paroles du prophète, tout les actes qu'il a accompli, ainsi que
les actes ou dires d'autrui qu'il a approuvé. La « Sunna » englobe donc trois choses :
➢ paroles
➢ faits et actes
➢ approbations
La « Sunna » est nécessaire pour comprendre le Coran et les lois juridiques. Elle est la deuxième
source du juriste.
C'est l'accord unanime des érudits d'une même époque, appartenant à la communauté du
prophète, sur une question juridique.
C'est le fait de transiter la sentence d'un cas existant dans les textes (Coran ou Sunna) vers un
nouveau cas en raison d'une cause commune.
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3. Les différentes écoles juridiques (الفقهية
()المذاهب الفقهية
)المذاهب
Né à Koufa (Irak), d'origine perse non arabe, Abou Hanîfa est contemporain de deux
dynasties : Ommeyade et Abbaside. Certains biographes le classent parmi les Successeurs des
Successeurs (Tâbi'i At-Tâbi'îne) [3ème génération après celle du prophète] et d'autres le classent
parmi les Successeurs (Tâbi'înes) [2ème génération après celle du prophète]. Il était commerçant dans le
textile, en recherche d'indépendance économique pour pouvoir être libre dans ses études islamiques.
Son école de pensée fût appelée « l'école de la pensée » car il faisait souvent appelle à la raison et à
l'analogie. Cela n'est pas dû au fait qu'il remettait en cause les textes (Coran ou Sunna) ou qu'il les
rejetait...non !! Mais c'est parce que les traditions prophétiques (hadiths) qu'il avait entre ses mains
étaient peu nombreuses (dû au climat dans lequel il vivait)
Il eût comme célèbres professeurs : Ibrahim An-Nakha'î ( )إبراهيم النخعيainsi que Hammâd Ibn Abî
Souleymâne ()حماد بن أبي سليمان. Et parmi ses plus illustres élèves, il eût : Abou Youssouf ()أبو يوسف
ainsi que Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî ()محمد بن الحسن الشيباني.
Qu'Allah fasse miséricorde à cet imam, Abou Hanîfa.
Originaire d'une tribu du Yémen, la tribu de « Asbah », il était surnommé par « l'Imam de
Dar Al Hijra » (c'est-à-dire l'Imam de Médine). Il est né durant l'époque de la dynastie Abbasside et
il est mort durant le califat de Haroune Ar-Rachid. Il a vécu à Médine et il a suivi l'enseignement de
savants très compétents. Il a côtoyé Ibn Chihâb Az-Zouhri. Il a écrit son célèbre ouvrage :
« Al Mouwatta' » qui un recueil de traditions prophétiques (hadiths) ainsi que ses avis juridiques.
L'Imam Mâlik a eu des élèves de différentes régions du monde musulman, notamment de
l'Andalousie, du Maghreb...et figurait parmi ses meilleurs élèves, l'Imam Ach-Châfi'î ( ) الشافعي, qui
fondera par la suite sa propre école de pensée. Il se référait au Coran, à la Sunna et également aux
œuvres et aux actions des gens de Médine ()عمل أهل المدينة. Qu'Allah lui fasse miséricorde.
3.3. L'école de l'Imam Muhammed Ibn Idriss Ach-Châfi'î – 150/204 H ( ) محمد بن إدريس الشافعي
Né en Palestine, près de Gaza, l'année au cours de laquelle mourut Abou Hanîfa, l'Imam
Ach-Châfi'î a perdu son père peu après sa naissance. Il a émigré avec sa mère à La Mecque alors
qu'il était enfant. Il a appris le Coran et ensuite la langue arabe, la poésie, le droit et la Sunna.
Ensuite, il partit à Médine rejoindre l'Imam Mâlik pour suivre son enseignement. Ensuite il alla en
Irak pour rejoindre Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî, un des plus brillants élèves de
Abou Hanîfa, qui lui enseigna l'analogie. Puis il alla en Egypte où il mourrut et fût enterré.
L'Imam Ach-Châfi'î a donc rassemblé entre l'école traditionnaliste (= l'école du hadith) de par son
apprentissage auprès de l'Imam Mâlik, et entre l'école de la raison et de la pensée de par son
apprentissage auprès de l'élève de Abou Hanîfa : Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî.
Parmi ses élèves, nous nous contenterons de citer le plus brillant d'entre eux, qui n'est autre que
Ahmad Ibn Hanbal () أحمد بن حنبل, qui fondera lui-même sa propre école jurisprudentielle.
Enfin, l'Imam Ach-Châfi'î fût le premier à consacrer un ouvrage exclusivement aux fondements de
la jurisprudence (Oussoul Al Fiqh), intitulé : Ar-Rissâla () الرسالة. Qu'Allah lui fasse miséricorde.
3.4. L'école de l'Imam Ahmad Ibn Hanbal – 164/241 H () أحمد بن حنبل
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Son école de pensée s'est répandue particulièrement en Irak et au Hijâz.
Qu'Allah lui fasse miséricorde.
Il y a plusieurs causes qui expliquent la naissance de ces différentes écoles. Parmi ces causes,
nous citerons :
– la scission politique qui a engendré des troubles et des guerres sanglantes
– la dispersion des savants dans divers contrées du monde, pour faire fuite aux troubles qui
régnaient
– les notions et les bases linguistiques car cela conduit à une divergence dans la
compréhension des textes
– l'environnement politique, économique, social et l'environnement naturel.
Les principales causes qui ont favorisé l’expansion de ces écoles sont les suivantes :
– les élèves, qui ont été marqués et influencés positivement par leurs professeurs ce qui les a
poussé à les défendre et à répandre leurs avis, tel que Abou Youssouf vis-à-vis de Abou
Hanîfa
– l'écriture des avis juridiques des professeurs par les élèves et adeptes des différentes écoles
et la dispersion et la distribution de ces écrits aux gens
Dans ce sens, l'Imam Ach-Châfi'î a dit : « Layth Ibn Sa'ad était plus savant que l'Imam
Mâlik, mais ses compagnons l'ont délaissé », c'est-à-dire qu'ils n'ont pas pris soin d'écrire
ses avis juridiques et de les répandre comme l'ont fait les compagnons de l'Imam Mâlik à son
égard
– l'enseignement est aussi une cause de la dispersion des écoles car après que les meilleurs
élèves aient écrit et répandu les avis de leurs professeurs à travers le monde, le peuple a
voulu que les enseignants et les juges suivent une même école jurisprudentielle afin que les
idées et les esprits soient stables, loin de toute divergence et instabilité.
C'est ainsi que nous trouvons que l'école de l'Imam Mâlik est répandu dans le Maghreb, et
que l'école de Abou Hanîfa est répandu en Turquie et au Pakistan...
Il y a des écoles juridiques qui n'ont pas connu le succès et pour lesquelles Allah n'a pas
décrété la durée et l'expansion. Par ces écoles, il y a :
– l'école de l'Imam Al Awzâ'î [86/156 H] () الوزاعي
Son école avait commencé à prendre de l'ampleur au Shâm (région de la Syrie) et en
Andalousie. Mais elle s'est dissipée au Shâm face à l'école de l'Imam Ach-Châfi'î, tout
comme elle s'est dissipée en Andalousie face à l'école de l'Imam Mâlik.
Son école a totalement disparue au milieu du troisième siècle de l'Hégire.
– l'école de l'Imam At-Tabarî [224/310 H] () الطبري
Son école s'est répandu à Bagdad jusqu'au cinquième siècle de l'Hégire où elle a disparu.
– l'école littéraliste fondé par Daoud Az-Zâhirî [202/270 H] () داود الظاهري
Daoud Az-Zâhirî était, à son début, un adhérent de l'école de l'Imam Ach-Châfi'î, très attaché
à son école puis il a fondé sa propre école qui a pour base de prendre les textes dans leur
sens littéral. Son école a commencé à se dissiper au cinquième siècle puis elle a disparu
complètement au huitième siècle de l'Hégire. Parmi les fervents adeptes à cette école,
il y a eu : Ibn Hazm () ابن حزم, décédé en 456 H.
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CHAPITRE 1 : LA PURIFICATION
كتاب الطهارة
Le mot " = ( " الطهارةpurification) signifie dans le sens linguistique ce qui est liée à la propreté ( ) النظافة.
Dans le sens religieux, il signifie : le fait d'enlever un état d'impureté ou nettoyer une saleté d'une manière
particulière. La purification ( ) الطهارةest de deux sortes :
1) La purification d'une saleté ou d'une impureté () طهارة الخبث. C'est le fait de se purifier d'une
impureté perceptible (qui a un goût, une odeur et une couleur) qui touche le corps, le vêtement ou l'endroit.
2) La purification d'un état d'impureté () طهارة الحدث. C'est le fait de se purifier d'un état d'impureté,
qui n'est pas perceptible avec la main, l’œil... Nous reviendrons plus en détail sur cela dans la suite du cours.
Les juristes ont pour habitude d'entamer leurs ouvrages par le chapitre de la purification car c'est la clé pour
accéder à la prière, qui est elle-même la clé du paradis. Selon Ibn Omar ( ) رضيهنع اهنع عنه, le prophète
( ) صلىهنع اهنع عليههنع وهنع سلمa dit : « Allah ( )عزهنع وهنع جلn'accepte pas une prière sans purification, ni une aumône faite avec
des biens mal acquis » (Mouslim).
1) Quelques terminologies
● L'eau absolue ( ) الماء المطلق: toute eau restée à son état naturel, non mêlée à une autre matière, telle
que l'eau de la pluie ou l'eau des rivières, des puits, des lacs, des sources,de la mer,...
Ces eaux sont pures et purifiantes.
● L'eau usagée ( ) الماء المستعمل: toute eau déjà utilisée pour les ablutions ou le grand lavage tant que
celle-ci n'est pas touchée par une impureté.
● L'eau mélangée à un corps pur tel que le savon, le vinaigre...Elle est pure et purifiante aussi
longtemps que ses caractéristiques initiales restent inchangées.
● L'eau mélangée à un corps impur : Si l'une de ses caractéristiques initiales change, alors elle
devient impure et donc non purifiante. Et si ses caractéristiques restent inchangées, alors elle est
purifiante quelque soit sa quantité.
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II. Les récipients ()الواني
● Il est permis d'utiliser tout les types d'ustensiles sauf ceux en or ou en argent
● L'interdiction, concernant les récipients d'or et d'argent, englobe aussi bien la nourriture, la boisson
ou toute autre utilisation
● Il est permis de posséder un récipient contenant une petite quantité d'argent si les conditions
suivantes sont réunies : - il faut que ce soit de l'argent et non de l'or
- il faut que l'argent soit en petite quantité
- il faut que l'argent soit utilisé en cas de besoin
● Il est recommandé de couvrir les récipients le soir en mentionnant le nom d'Allah ( ) عزهنع وهنع جل.
Le « Su'r » (ؤرƒ• ) السc'est l'eau qui reste dans le récipient après avoir bu. Il y a différents types de « Su'r » :
1) Le « Su'r » de l'être humain : il est pur que le buveur soit musulman, mécréant, en état d'impureté
majeur ou une femme en état de menstrues
2) Le « Su'r » des animaux dont la chair est licite : il est pur et purifiant
4) Le « Su'r » des animaux dont la chair est illicite et les oiseaux de proie : il est impur
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IV. Les règles de bienséance à adopter pour accomplir ses besoins
Allah ( )عزهنع وهنع جلnous a comblé de Ses bienfaits. Parmi Ses bienfaits, il y a les bienfaits de la nourriture
et de la boisson. Mais l'être humain oublie bien souvent le bienfait de pouvoir faire ses besoins. Et l'Islam n'a
laissé aucune chose sans nous indiquer son bienfait et le comportement à adopter face à elle. C'est ainsi que
notre religion nous a orienté vers de nobles comportements à adopter lorsque l'individu accomplit ses besoins
naturels, que nous résumerons de la manière suivante :
- Dire en entrant aux toilettes : ث و الخبا ‹ئث • بسم ا ـ اللهم إن‘ي أعوذ بك من
‹ الخب
[Bismillâh, Allâhoumma innî a'oûzou bika mina-lkhobthi wa lkhabâ-ith]
(Au nom d'Allah, je prends refuge auprès de Toi contre les démons mâles et femelles )
•
- Dire en sortant des toilettes : غ ‡فران—ك [Ghoufrânak]
(J'implore Ton Pardon)
5) Choisir un endroit retiré, loin des regards : car ce n'est pas convenable et le fait de découvrir ses
parties intimes devant autrui est illicite.
6) Interdiction d'uriner dans une eau stagnante et dans l'endroit où l'on se lave
7) Interdiction de faire ses besoins sur les chemins empruntés par les gens et les endroits
ombragés . Fait partie de l'interdiction également le fait de faire ses besoins à proximité de tout
endroit qui pourrait nuire tels que les points d'eau, les arbres fruitiers, les parcs publics,...
10) Ne pas faire face à la « Qibla » ou lui donner le dos en plein air
11) Il est préférable de lever son vêtement qu'au moment où la personne s'approche du sol
12) Al Istinjâ
C'est le fait de se nettoyer les parties intimes après avoir fait ses besoins. C'est un acte obligatoire.
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Il y a plusieurs points à citer sur Al Istinjâ, qui sont résumés dans ce qui suit :
– Essuyer ses parties intimes au moins trois fois et il est recommandé d'essuyer un nombre de fois
impair
– Il est autorisé de faire Al Istinjâ avec l'eau ou tout matière sèche (papier toilette, pierre, feuille,...)
sauf les os, les crottins, la nourriture, toute chose impure, toute chose sacré (page de Coran ou de
livres religieux,...que ce soit écrit en arabe ou autre),...
– Il est autorisé de rassembler entre le papier et l'eau
– Se laver les mains (avec du savon ou autre)
– Ne pas utiliser sa main droite pour se purifier
– Al Istinjâ s'effectue pour tout ce qui sort des parties intimes (urine, excrément) sauf les pets ou gaz
intestinaux car cela est une innovation. L’imam Ahmed a dit : « Faire Al-Istinjâ suite à un gaz
intestinal n’est ni dans le Livre d'Allah ni dans la Sunna de son Messager ».
De même, fait partie des innovations le fait de faire Al Istinjâ après un sommeil ou après avoir
toucher une femme ou son sexe
– Al Istinjâ se fait avant les ablutions
– Il n'est pas légiféré de presser son sexe plusieurs fois après avoir uriné car cela ouvre la porte aux
chuchotements du diable ( ) الوسواسet est considéré chez les gens de science (tels que Ibn Taymiyya,
Ibn Al Qayyim,...) comme une innovation. [voir le point suivant pour le remède à cela]
– Il est recommandé d'asperger d'eau son sexe et son vêtement (ou sous-vêtement) pour dissiper les
doutes et chuchotements du diable.
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V. Les impuretés
L'élimination de l'impureté est considérée chez les savants comme obligatoire. Mais cette obligation
est levée en cas d'oubli et d'incapacité.
Conséquence : Celui qui prie avec une impureté sur son vêtement (ou autre) et ne s'aperçoit de cela qu'après
la prière, il n'est pas nécessaire de recommencer la prière. De même s'il prie avec une impureté qu'il est
incapable d'enlever pendant la prière.
On doit enlever l'impureté de trois endroits : du corps, des vêtements et de l'endroit (où l'on prie)
Il s'agit de tout animal mort d'une cause naturelle sans avoir été immolé
religieusement. Également, est considéré comme faisant partie de cette catégorie (bête morte) : tout organe
d'un animal amputé de son vivant (sauf le poisson).
Ainsi, de manière générale, la bête morte est impure. Toutefois il y a des exceptions, qui sont les suivantes :
– les poissons et les sauterelles
– les animaux morts naturellement et qui n'ont pas de sang qui coule tels que les fourmis, abeilles,
mouches, moustiques,...
– l'être humain qu'il soit musulman ou mécréant
– les peaux tannées
– les os, les cornes, les griffes, les poils, les plumes des animaux morts de causes naturelles sont purs.
Il s'agit uniquement du sang des menstrues. Quant au sang répandu (ou encore
appelé le sang qui coule en grande quantité), il est également impur chez la grande majorité des savants en
vertu du verset 146 de la sourate 6 (sourate « Les bestiaux »).
3.3. L'urine et les excréments de l'être humain et des animaux dont la chair est illicite
« Al Madhyou » [ ] المذيest un liquide visqueux et blanchâtre émis lors des préliminaires amoureux ou du
désir sexuel ou d'un regard avec plaisir de l'homme envers une femme ou vice versa...Il est émis aussi bien
par l'homme que la femme, bien qu'il soit plus abondant chez la femme. Ce liquide est aussi impur.
Ibn Abbas a dit (qu'Allah l'agrée) : « Il y a le sperme, le Madhyou, le Wadyou : le sperme nécessite le ghusl
(grand lavage) ; en ce qui concerne le Madhyou et le Wadyou, laves ton sexe ou ta partie intime et fais tes
ablutions pour la prière ».
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3.5. La salive du chien
Quant au reste de son corps, il est pur car il n'y a rien qui prouve le contraire.
3.6. Le porc
Sont impurs l'animal lui-même et ses constituants tels que sa salive, son urine, son
sang, sa peau, ses poils...
3.7. L'alcool
4.1. Le sperme
4.2. Le chien
4.3. L'urine et les excréments des animaux dont la chair est licite
4.5. Le vomi
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VI. Les moyens légaux pour la levée des souillures ( ) المطهرات الشرعية
Nous avons cité les différentes impuretés et nous avons établi que l'impureté doit être enlevée de
l'endroit, du corps et du vêtement. Il nous reste à énumérer les différentes manières légales d'enlever la
souillure.
1) Le lavage ( ) الغسل
C'est la base dans l'enlèvement des souillures du vêtement, de l'endroit ou du corps, avec de
l'eau absolue (c'est-à-dire naturelle).
2) L'aspersion ( ) النضح
La base est qu'il faut laver l'impureté. Mais l'aspersion est permise dans les cas suivants :
– le vêtement touché par le Madhiy
– l'urine du bébé mâle dont l'alimentation principale est le lait et qui ne consomme pas de la nourriture
– le vêtement ou l'endroit dont on doute de la propreté (chez les Malikites)
Cela consiste à faire disparaître l'impureté visuelle par un essuyage répété sur le sol ou par
l'intermédiaire d'un objet (morceau de bois...). Ce procédé concerne particulièrement l'impureté en dessous
des chaussures.
4) L'essuyage ( ) المسح
On a spécialement recours à l'essuyage pour nettoyer les ustensiles ou objets lisses ou objets
qui risquent la dégradation par le lavage. Également, l'essuyage purifie l'impureté qui sort des parties intimes.
Cela concerne le long vêtement (de la femme) qui est en contact avec le sol.
L'abattage purifie la peau, les os, la viande (de l'animal licite à la consommation).
7) Le tannage ( ) الدبغ
8) La transformation ( ) الْستحالة
9) L'assèchement ( ) الجفاف
Ce moyen est utilisé pour purifier les puits dans lesquels sont tombés des cadavres humains
ou animaux.
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VII. Les règles d'hygiène inhérentes à la nature humaine ( ) ْسنن الفطرة
Il est d'usage chez les juristes de citer (dans le chapitre de la purification) un ensemble de mesures
concernant l'entretien et la propreté du corps, appelées ' Sunan Al Fitra '. Ces règles d'hygiène sont
rapportées principalement dans deux traditions prophétiques.
1. Le Siwâk ( ) السواك
7. Al-Istinjâ ( ) الْستنجاء
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VIII. Les ablutions ( ) الوضوء
Nous avons parlé précédemment de la première sorte de purification, qui est la purification
d'une saleté ou d'une souillure ( ) طهارة الخبث. Nous allons, à présent, nous intéresser à la deuxième sorte de
purification, qui est la purification d'un état d'impureté ( ) طهارة الحدث.
1. Définition
2. Statut juridique
L'accomplissement des ablutions est une condition pour la validité des pratiques cultuelles
telles que la prière. Le prophète ( ) صلىهنع اهنع عليههنع وهنع سلمa dit : « Allah ( ) عزهنع وهنع جلn'accepte pas la prière d'une
personne qui a eu un incident (hadath) que si elle a renouvelé ses ablutions »
3. Mérites
L'accomplissement des ablutions comporte des mérites que nous résumerons dans les points
suivants :
– l'intention
– laver le visage (avec le rinçage de la bouche, l'inspiration et l'expiration de l'eau par le nez)
– laver les deux mains jusqu'aux coudes
– essuyer la tête (avec les oreilles)
– laver les pieds jusqu'aux chevilles
– l'ordre
– la succession
– prononcer l'invocation : « Bismillah » ( ) بسمهنع اlors du commencement
– laver ses mains jusqu'aux poignets trois fois avant de les introduire dans le récipient
– laver chaque membre à trois reprises
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– l'utilisation du Siwâk
– faire pénétrer les doigts dans la barbe épaisse et entre les doigts et les orteils lors du lavage () التخليل
– commencer par la droite
– le frictionnement () الدلك
– ne pas gaspiller l'eau
– faire les invocations après les ablutions
بده !و !رسوله# ا !ع%ش !هد أن& م !ح &مد # !وأ،ش )ري !ك !له! !حد!ه ل# ا !و& & ل! إ !ل !ه إل#ش !هد أن
# أ
! ! #
!ه )رين, واج !علن)ي م)ن! المتط & #
# !اج !علن)ي م)ن! الت &و )ابين &
# الله &م
– accomplir deux unités de prière après les ablutions
– prolonger le lavage des membres au-delà de la limite.
Remarque : Il est répandu chez les gens d'accomplir certains actes lors des ablutions, qui ne sont pas
légiférés en réalité. Parmi cela, nous citerons :
– Prononcer l'intention à voix haute
– Essuyer la nuque
– Prononcer certaines invocations durant l'accomplissement des ablutions
– Laver plus de trois fois un membre
Remarques :
1) Les ablutions sont annulées par toutes les causes qui nécessite le grand lavage ( ) الغسل.
2) Le vomi n'annule pas les ablutions.
3) Le contact avec une personne de l'autre sexe n'annule pas les ablutions, à condition qu'il n'y a pas
sorti du liquide Al Madhy.
4) Il est permis de recourir à l'aide d'autrui pour effectuer ses ablutions.
5) Il est permis, à celui qui a fait ses ablutions, d'essuyer ses membres à l'aide d'une serviette ou autre.
6) L'éclat de rire n'annule pas les ablutions, contrairement à l'avis des Hanafites.
7) Porter un mort ou le laver n'annule pas les ablutions.
8) Le doute n'annule pas les ablutions pour celui qui était certain de les avoir. Par contre, celui qui
était certain de ne pas avoir ses ablutions et doute de les avoir accompli, doit refaire ses ablutions.
– Toucher le Coran
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8. Les actes pour lesquels les ablutions sont recommandées
– le rappel d'Allah
– avant de dormir (également pour celui en état d'impureté majeur)
– après un vomissement
– pour celui en état de Janâba s'il veut manger, boire ou avoir à nouveau des rapports intimes
– avant de faire ses grandes ablutions
– après avoir consommé des aliments touchés par le feu
– renouveler ses ablutions pour chaque prière
– à chaque fois que l'individu perd ses ablutions
– après avoir porté un mort
– lors de la colère
Houmrân, l’affranchi de Othmân, que Dieu les agrées, a rapporté que ce dernier demanda
qu’on lui apporte de l’eau, pour faire ses ablutions. Il les fit de la manière suivante :
Il se lava les mains trois fois, se rinça la bouche, aspira de l’eau avec le nez, puis l’expira, se lava le visage
trois fois, se lava sa main droite jusqu’au coude trois fois, ainsi que sa main gauche, puis il passa les mains
mouillées sur sa tête, enfin se lava le pied droit jusqu’à la cheville, ainsi que son pied gauche, et dit à la fin :
« j’ai vu le Prophète (pbsl) faire ses ablutions de la même manière que je les ai faites. Ensuite le Prophète a
dit :
« Celui qui fait ses ablutions de la même façon que je les ai faites et qu’ensuite il se lève pour accomplir
deux Raka'as (unités) sans penser à autre chose hormis la prière, verra ses péchés effacés » (Al Boukhari et
Mouslim).
Le terme [ المسحAl Mash] signifie ici le passage de la main mouillée sur un chausson, en un
endroit particulier, et durant un temps précis.
Il y a unanimité chez les savants de la Sunna qu'il est légiféré de passer les mains
mouillées sur les khuff (chaussons) pour les hommes et les femmes en résidence ou durant le voyage, que ce
soit pour un besoin ou autre.
Al Moughîra Ibn Chou'ba a dit : « J'étais en voyage en compagnie du prophète ( ) صلىهنع اهنع عليههنع وهنع سلمquand
celui-ci voulut accomplir ses ablutions. J'ai voulu lui ôter ses chaussons pendant les ablutions, mais il me
dit : « Laisse-les car je les ai mis en état de pureté » ». Al Moughîra dit : « Le prophète ( ) صلىهنع اهنع عليههنع وهنع سلم
s'est contenté de les essuyer » (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim).
Il y a des conditions à vérifier pour que l'essuyage soit valide. Parmi elles :
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– Les chaussons doivent être purs et couvrir les pieds jusqu'aux chevilles
– On doit pouvoir les utiliser pour marcher
– Respecter la durée légale de l'essuyage : un jour et une nuit (24h) pour le résident et trois jours et
trois nuits (72h) pour le voyageur.
Remarques générales :
1) Il est permis d'essuyer également sur des chaussettes qu'elles soient en laine, coton, tissu... à
condition de respecter les conditions citées en 10.2.
2) Il est permis d'essuyer sur des chaussettes ou chaussons troués ou déchirés à condition que la
déchirure ou le trou soit petit.
3) Il est permis également d'essuyer sur le turban. Il a été rapporté trois situations chez le prophète
concernant l'essuyage sur la tête.
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IX. La grande purification [Al Ghousl] ( ) الغسل
1. Définition
Dans le sens linguistique, [ الغسلAl Ghousl] désigne l'acte de laver, c'est-à-dire l'écoulement
de l'eau sur un élément.
Dans le sens religieux, [ الغسلAl Ghousl] désigne le fait de répandre l'eau purifiante (lustrale)
sur tout le corps d'une manière précise.
Cette acte a été légiféré par le verset des ablutions (sourate La Table Servie, verset 6) lorsqu'Allah ( ) عزهنع وهنع جل
dit : « Et si vous êtes en état d'impureté (majeur) [Junoubane], alors purifiez-vous »
– C'est une règle de bienséance qui a pour but de structurer la vie du croyant, lui inculquer les bonnes
manières et rendre au corps toute sa vitalité par la propreté
– La recherche de la récompense, car il est le moyen qui permet d'accéder à la pratique des différents
actes d'adoration.
Le grand lavage est exigé à la suite d'une souillure majeure [ Hadathoune Akbar] :
– Éjaculation du sperme par jouissance, quelque soit la cause qui a mené à cela
– La rencontre des deux organes sexuels, même s'il n'y a pas émission du sperme
– A la fin des menstrues et des lochies
– Suite à la conversion à l'islam
– La mort.
– L'intention
– Répandre l'eau purifiante sur tout le corps.
Aïcha a dit : « Lorsque le Messager d’Allah voulait faire le Ghousl, il commençait par se
laver les mains, puis il puisait de l’eau par sa droite pour la verser dans sa gauche et lavait sa partie intime.
Ensuite, il faisait ses ablutions comme pour la prière. Puis, il prenait de l’eau et faisait passer ses doigts
mouillés dans ses cheveux jusqu’aux racines. Puis il versait de l’eau sur sa tête trois fois, ensuite sur tout le
corps. Il se lavait enfin les pieds » [Al-Boukhâri et Mouslim].
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– Pour la femme en état de métrorragie pour chaque prière
– Après le réveil d'un évanouissement ou la perte de raison
– Après avoir laver un mort
– Pour la station de 'Arafat lors du pèlerinage
– Pour « Al Ihrâm » : avant de se mettre en état de sacralisation pour la Omra ou le Hajj
– Avant d'entrer à La Mecque.
7. Le lavage de la femme
Le Ghousl de la femme pour l'état de ' Al Janâba ' est identique à celui de l'homme.
Par contre, pour le Ghousl à la fin des menstrues ou lochies, il est aussi similaire à celui de l'homme sauf que
la femme doit prendre en considération les points suivants :
8. Les actes interdits pour celui qui est en état d'impureté majeur
– La prière
– Le Tawâf
– Toucher le Coran
– Réciter le Coran
– S'asseoir dans les mosquées.
Remarques générales :
1) Il n'est pas nécessaire de faire ses ablutions après le Ghousl, car la purification par le Ghousl englobe
les ablutions.
2) Si deux causes nécessitant le grand lavage (par exemple : Janâba et menstrues) se rassemblent, un
seul lavage alors suffit.
5) Il est permis à l'homme de se rendre au bain public (Hammâm) s'il n'y a pas de choses illicites. Cela
n'est pas permis aux femmes.
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X. Les ablutions sèches [At-Tayammum] ( ) التيمم
1. Définition
2. La législation du At-Tayammum
Les causes légales autorisant le recours aux ablutions sèches reviennent soit à une absence
d'eau, soit à une incapacité à utiliser l'eau malgré sa présence. On peut détailler ceci dans las cas suivants :
4. Description du Tayammum
Puisque le Tayammum est un substitutif des ablutions et du grand lavage dans le cas où l'eau
est indisponible, il permet d'accomplir tout ce que les ablutions et le grand lavage permettent.
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6. Les causes annulant le Tayammum
Remarques générales :
1) Le Tayammum se substitue aux ablutions et au grand lavage, s'il y a absence d'eau ou incapacité à
l'utiliser.
3) On peut prier autant de prières que l'on souhaite avec le même Tayammum, à condition qu'il ne soit
pas annuler par une des causes citées précédemment.
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XI. Les menstrues, les lochies et les métrorragies ( ) الحيض و النفاس و الْستحاضة
1. Définitions
– les menstrues ( ) الحيضdésignent « l'élimination périodique de sang par la partie intime chez la
jeune fille ou la femme pubère en bonne santé qui n'est due ni à une maladie, à un accouchement ou à une
défloration »
– les lochies ( ) النفاسdésignent « l'écoulement de sang utérin qui survient après un accouchement »
– les métrorragies ( ) الستحاضةdésignent « l'écoulement du sang de l'utérus en dehors de la période
des menstrues et des lochies ».
La couleur typique du sang des menstrues est le rouge foncé, voire même noirâtre.
Mais il peut avoir aussi une couleur rouge vif, jaunâtre ou encore trouble.
Si le sang est de couleur jaunâtre ou de couleur trouble, il y a deux situations possibles :
1) S'il survient durant la période de règles, alors il est assimilé aux règles.
2) S'il survient pendant la durée de pureté, après cessation des règles, alors il ne s'agit pas de règle,
conformément au hadith de Oummou 'Atiyya qui dit : « Une fois purifiées, nous ne tenions pas compte des
écoulements de couleur jaunâtre ou de couleur trouble ».
L'âge minimal des menstrues est de 9 ans chez Abou Hânifa, Mâlik, Ach-Châfi'î et
Ahmed Ibn Hanbal. D'autres savants tels que Ibn Taymiyya ont affirmé qu'il n'y a pas d'âge minimal.
Quant à l'âge maximal (ménopause), il est de 50 ans chez Abou Hanîfa et Ahmed Ibn Hanbal et de 70 ans
chez Mâlik. Ibn Taymiyya et Ibn Al Qayyim sont d'avis qu'il n'y a pas de limite fixe pour la ménopause.
D'autres savants tels que Ibn Taymiyya, Ach-Chawkânî,... sont d'avis qu'il n'y a pas
de durée minimale ni maximale pour les règles. Et c'est un avis fort.
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2.4. La femme enceinte et les menstrues
Première avis : La femme enceinte peut avoir des menstrues. C'est l'avis de Mâlik, Ach-Châfi'î, Ibn
Taymiyya, Ibn Al Qayyim et d'autres.
Deuxième avis : La femme enceinte ne peut avoir de menstrues. C'est l'avis de Abou Hanîfa, Ahmed Ibn
Hanbal et du Conseil de Fatwa Saoudien. Et c'est l'avis de Al Qardâwî parmi les savants contemporains.
A la fin des menstrues, la femme doit effectuer le grand lavage (cf IX. Le grand lavage)
Par contre, la femme doit rattraper uniquement le jeûne (pas la prière) après la période de menstrues.
Il n'y a pas de durée minimale pour les lochies. Mais la durée maximale des lochies est de 40
jours chez la majorité des savants.
Tout ce qui est interdit pour la femme en état de menstrues l'est aussi pour la femme en état de lochies.
4.1. Introduction
Première tradition prophétique : Hadith de Fâtima Bint Abî Hubaysh qui rapporte qu'elle était atteinte
de métrorragie et que le prophète lui a dit : « S'il s'agit du sang des menstrues, c'est un sang noir
reconnaissable. Si tel est le cas, abstiens-toi de prier. Mais si c'est l'autre, accomplis tes ablutions et prie,
car il ne s'agit là que d'une hémorragie ».
Deuxième tradition prophétique : Hadith de Oummou Habîba dans lequel le prophète lui dit :
« Demeure en période de menstrues pendant la durée habituelle de ton cycle, puis lave-toi et prie »
Troisième tradition prophétique : Hadith de Hamna Bint Jahch dans lequel elle se plaignit au prophète
de violentes et courantes hémorragies. Le prophète lui dit : « Considère donc que ton cycle menstruel est de
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six ou sept jours dans la science d'Allah, puis accomplis tes grandes ablutions. Lorsque tu verras que tu es
purifiée, tu feras tes prières et ton jeûne pendant 24 nuits et 24 jours ou 23 nuits et 23 jours, car cela te
suffira. C'est ainsi que tu feras chaque mois tout comme le font les femmes qui ont leurs périodes
menstruelles et qui se purifient à des périodes régulières...» (Rapporté par Abou Dâoud).
A travers ces trois traditions prophétiques, on peut distinguer trois cas chez la femme
atteinte de métrorragies :
1er cas : la femme accoutumée ( ) المعتادةet c'est celle qui a une durée de règles habituelle et fixe.
Durant ces jours habituels, elle s'abstient de prier, de jeûner, d'avoir des rapports intimes,... Au delà de cette
durée, elle accomplit le grand lavage et se considère en état de pureté pour le reste du cycle. La preuve est le
Hadith de Oummou Habîba cité précédemment (c-à-d : la deuxième tradition prophétique citée en 4.1.).
C'est ainsi que doivent être comprises ces traditions prophétiques et ainsi, toute ambiguïté sera levée.
« Les hadiths concernant la femme atteinte de métrorragies nous montrent que cette dernière peut être
classée en trois catégories :
• La femme accoutumée qui a une durée de règles habituelle fixe. Cette habitude a été constatée à
plusieurs reprises, ne serait-ce que deux fois, même une seule fois pour certains. Durant ces jours
habituels, cette femme demeure en période de règles, elle ne peut accomplir ni la prière, ni le jeûne,
ni avoir des relations sexuelles. Tout ce qui est interdit à la femme en période de règles lui est interdit
durant ces jours.
• Une femme qui n’a pas une durée de règles habituelle, ou qui en avait une mais l’a oublié.
Cependant, elle sait distinguer le sang des règles des autres par sa texture, sa couleur noire et sa forte
odeur. Cette femme est appelée « Al-moumayyiza » (celle qui sait faire la différence). Elle doit
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s’abstenir, durant les jours d’écoulement du flux menstruel, d’accomplir tout ce qu’une femme en
période de règles ne peut accomplir.
• Une femme qui n’a pas de durée de règles habituelle, ou qui en avait une mais l’a oublié, ne sachant
pas distinguer un sang d’un autre. Celle-ci est appelée « Al-mouhayyara » (l’embarrassée), car elle
ne peut reconnaître ses jours de règles se trouvant ainsi dans une situation embarrassante. Certains se
sont longuement exprimés au sujet de ses obligations, lui imposant des responsabilités insupportables
que la nature souple et facile de la législation musulmane rejette.
A ce sujet, nous devons accorder la primauté à l’avis de Ach-Chawkânî et de son élève Siddîq
Hassan Khân, qui apporte une souplesse et une facilité pour la femme atteinte de métrorragie à la lumière des
hadiths authentiques. Ach-Chawkânî dit :
« Sache que des Hadiths ont été relatés prouvant le fait de se référer à l’habitude des femmes à l’instar du
Hadith de Hamna Bint Jahch, qui est un hadith authentique, dans lequel le prophète dit : « Considère donc
que ton cycle menstruel est de six ou sept jours dans la science d'Allah, puis accomplis tes grandes
ablutions... ».
D’autres Hadiths impliquent le fait de se référer aux caractéristiques du sang, à l’instar du Hadith de Fâtima
Bint Abî Hubaysh qui était atteinte de métrorragie et à qui le prophète a dit : « S'il s'agit du sang des
menstrues, c'est un sang noir reconnaissable. Si tel est le cas, abstiens-toi de prier. Mais si c'est l'autre,
accomplis tes ablutions et prie, car il ne s'agit là que d'une hémorragie ».
D’autres Hadiths impliquent le fait de se référer à sa durée habituelle, à l’instar du Hadith de Oummou
Habîba à qui le prophète a dit : « Demeure en période de menstrues pendant la durée habituelle de ton
cycle, puis lave-toi et prie ».
Il est possible de concilier ces Hadiths en disant que la femme ayant ses premières règles ou qui a oublié la
durée habituelle de ses règles, se réfère aux caractéristiques du sang. Si le sang qu’elle constate a le même
aspect décrit par le messager d'Allah, alors il s’agit du flux menstruel. Si son aspect est différent, il ne s’agit
pas de règles.
Si elle ne parvient pas à distinguer le flux menstruel car en coulant, il prend des aspects différents, ou parce
qu’il prête à confusion, elle se réfère aux femmes proches d’elle (car dans la plupart des cas, sa durée
habituelle ne diffère pas de leurs durées habituelles). Si leurs durées habituelles sont différentes, elle prend
en considération la durée habituelle de la majorité d’entre elles. Si aucune majorité ne se dégage, alors elle
observe une période de règles de six ou sept jours comme lui a commandé le prophète (pbsl).
S’il ne s’agit pas d’une débutante, mais d’une femme qui connaît parfaitement sa durée de règles habituelle,
elle se réfère à son habitude. Si l’écoulement de sang persiste au-delà de sa durée de règles habituelle, elle se
réfère à l’aspect du sang. Si elle doute de sa durée habituelle, pour une cause incidente, ou si elle ne parvient
pas à distinguer le flux menstruel par son aspect, alors elle se réfère aux femmes proches d’elle. Si la durée
de leurs règles diffère les unes des autres, elle est dans le même cas que la débutante mentionnée ci-dessus.
– Il n'est pas obligatoire pour elle d'effectuer le grand lavage pour chaque prière. Le seul lavage
obligatoire c'est au moment où s'arrêtent les menstrues.
– Elle doit accomplir ses ablutions pour chaque prière.
– Elle ne doit pas faire ses ablutions avant l'entrée du temps imparti à la prière.
– Il est permis à l'époux (d'une femme dans une telle situation) d'avoir des rapports intimes.
– Elle est soumise aux mêmes règles que les femmes purifiées (c-à-d : qu'elle prie, jeûne, lit le Coran,
peut le toucher et le porter,...).
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