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208 0333 Maths Ex MPSI:208 0333 Maths Ex MPSI 23/06/10 14:49 Page 1
BRÉAL
Titres disponibles en première année dans la filière MPSI... LES NOUVEAUX
Précis
Précis
En Physique En Mathématiques
Optique MPSI-PCSI-PTSI Analyse MPSI
Mécanique MPSI Algèbre et géométrie MPSI
Électrocinétique MPSI
Livres d’exercices
Électromagnétisme MPSI
Mathématiques MPSI
Thermodynamique MPSI
LES NOUVEAUX
Physique MPSI
En Chimie
Chimie MPSI
B R É A L
MPSI
LES NOUVEAUX
Mathématiques
Précis B R É A L
Exercices
Exercices
Une collection tenant compte de vos besoins et de vos
contraintes, conçue pour s’entraîner efficacement et
progresser tout au long de l’année.
Les Nouveaux Précis Bréal sont la collection de référence pour Solutions D.GUININ • B.JOPPIN
réussir sa prépa et intégrer une grande école d’ingénieurs.
Commentaires
Réf. : 208.0333
ISBN : 2 7495 0175 X
9:HSMHOJ=ZUV\Z]: Tout le nouveau programme
2080333_PAGES 1-2:2080333_PAGES 1-2 17/11/10 16:26 Page 1
LES NOUVEAUX
Précis B R É A L
Mathématiques
MPSI
D a n i e l G U I N I N • B. J O P P I N
Professeur en classes préparatoires scientifiques
Maître de conférence à l’université Lyon I
2080333_PAGES 1-2:2080333_PAGES 1-2 17/11/10 16:26 Page 2
LES NOUVEAUX
Précis
B R É A L
Titres disponibles dans la filière MPSI
■ Électromagnétisme MPSI
■ Électrocinétique MPSI
■ Thermodynamique MPSI
■ Physique MPSI
© Bréal 2003
Toute reproduction même partielle interdite.
ISBN 978 2 7495 0175 8
ref : 208 0333 - e-sbn : 978 2 7495 2017 9
Avant-propos
La préparation aux concours commence dès la première année de classe préparatoire, dans la
perspective de passer le cap de l’écrit et de faire une bonne prestation orale.
C’est dans cet objectif que cet ouvrage vous propose 264 sujets d’oraux et 63 problèmes.
Il a pour ambition de vous aider à «rentrer» dans un sujet, de le «lire», sans se limiter à une
solution idéale ou académique.
Sujets d’oraux
Ils sont tous tirés d’annales récentes de concours.
Le plus délicat est souvent la phase de démarrage : par quel bout le prendre ?
C’est pourquoi les solutions proposées sont accompagnées et entrecoupées de com-
mentaires dont le but est de :
Réfléchir à haute voix, comme c’est indispensable lors de toute épreuve orale, qu’il s’agisse des
colles en cours d’année ou, à plus forte raison, d’un oral «pour de vrai».
Les énoncés de «planches» sont la plupart du temps assez brefs et il est de l’initiative du
candidat d’en tirer le maximum. L’objet des commentaires est aussi de donner des idées
dans ce sens.
Certaines solutions peuvent être éclairées par une figure qui n’est pas nécessairement
proposée. Confronté à cette situation, vous devez avoir le réflexe de faire «votre» figure.
Et votre virtuosité dans l’utilisation d’une calculatrice fera le reste !
Souvent, plusieurs pistes s’offrent à vous et plusieurs solutions sont satisfaisantes. C’est
pourquoi de nombreux sujets proposent plusieurs démarches.
La connaissance du cours est supposée acquise et les exercices de «rodage basique» sont
travaillés en classe ; il y en a dans tous les manuels. C’est le minimum vital pour utiliser
cet ouvrage avec profit.
Ce double aspect vous permettra de disposer d’un outil de travail personnel, complet et adapté,
dès la première année, à la dure réalité des concours.
Cet ouvrage vous aidera en outre à accéder avec confiance en deuxième année et il constituera
pour vous une bonne base de révision pour les notions supposées acquises et utiles aux concours.
Les auteurs
Sommaire
1. Algèbre générale 7
Sujets d’oraux 8
A. Nombres complexes, trigonométrie 8
B. Ensembles et fonctions. Opérations, groupes, anneaux 22
C. Ensembles finis, dénombrements 29
D. Arithmétique des entiers 35
Thèmes d’étude – Problèmes 45
8. Espaces euclidiens.
Transformations et matrices orthogonales
Géométrie et coniques 371
Sujets d’oraux 372
A. Espaces euclidiens 372
B. Transformations et matrices orthogonales 378
C. Géométrie dans le plan ou dans l’espace 382
D. Coniques 387
Thèmes d’étude – Problèmes 396
6 Sommaire
CHAPITRE 1
Algèbre générale
Sujets d’oraux 8
A. Nombres complexes, trigonométrie 8
B. Ensembles et fonctions. Opérations, groupes, anneaux 22
C. Ensembles finis, dénombrement 29
D. Arithmétique des entiers 35
Ex. 1
Résoudre l’équation (E) : z 3 (16 i )z 2 + (89 16i )z + 89i = 0, d’inconnue z ! ".
Une équation de degré 3 ne peut être résolue de façon élémentaire qu’en en connaissant une
racine. Le premier objectif est alors de déterminer une solution «apparente».
Outre des racines telles que 1 ou 1, voire 2 ou 2, etc. il est fréquent de chercher une racine
particulière qui soit réelle ou bien imaginaire pure.
Il existe u , v, w dans " tels que z 3 (16 i )z 2 + (89 16i )z + 89i = (z + i )(uz 2 + vz + w).
L’examen des termes en z 3 donne u = 1 et celui des termes constants donne w = 89.
Une rapide identification donne alors v = 16 et on est ramené à la résolution de z 2 16z +89 = 0.
Dans les exemples numériques d’équation de degré 2, il est préférable de former l’expression
canonique. L’usage du discriminant (même réduit) serait un gaspillage.
Rappelons à ce sujet que les égalités U 2 V 2 = (U V )(U + V ) et U 2 + V 2 = (U iV )(U + iV )
sont toujours vraies, que U et V soient réels ou complexes.
Ex. 2
Étant donné z et z dans ", on considère u ! " tel que u 2 = zz .
z+z z+z
Montrer que z + z = 2
u +
2
+u .
8 Sujets d’oraux
2 2 2
Le carré du second membre est s 2u + s + 2u = s 2u + s + 2u + 2 s2 4u 2 .
Avec s = z + z et u 2 = zz , il vient s2 4u 2 = (z + z )2 4zz , donc s2 4u 2 = (z z )2 .
Rappelons une règle usuelle, dite l’égalité du parallélogramme :
a + b 2 = a 2 + b 2 + 2 Re(a b) et a b2= a2+ b2 2 Re(a b)
2 2 2 2
donne : a + b + a b =2 a +2 b .
2 2 2 2
On a aussi s 2u + s + 2u =2 s +8 u = 2 s 2 + 8 zz .
2 2 2
Notons que s 2 = z 2 + z + 2ezz et z z = z 2
+ z 2 Re zz .
On a obtenu une avancée significative, le terme u a formellement disparu.
Il vient ainsi :
2 2
s 2u 2 + s + 2u 2 + 2 s2 4u 2 = 2 z 2 + 2 z + 4 Re zz + 8 zz + 2 z 2 + 2 z 4 Re zz ,
c’est-à-dire :
2 2 2
s 2u + s 2u =4 z2+ z + 2 zz =4 z + z
Ex. 3
n 1 n 1
k" k"
Étant donné n ! !, n ! 2, calculer les sommes Sn = sin et Tn = sin .
n 2n
k =1 k =1
1)
k" i k"
sin est la partie imaginaire de e n
n
n 1 k"
i
Sn est la partie imaginaire de Yn = e n , somme de n 1 termes consécutifs d’une suite
k =1
i " i "
géométrique, de premier terme e n et de raison e n " 1. On a donc :
i (n 1)"
i " e n 1
Yn = e n
i "
e n 1
i a
Dans eia 1, on factorise par e 2 , ce qui fait apparaître :
i a i a i a i a a
e ia 1=e 2 e 2 e 2 = 2ie 2 sin .
2
1
En complément, on peut étudier S , ce qui est un thème classique.
n n
"
1 " 2n 1 u "
S est égal à
n n 2 tan "
, ce qui est de la forme n tan u avec u = 2n .
2n
tan u
On a lim u = 0 et, classiquement, lim = 1.
n + u 0 u
Sn "
On en déduit alors que la suite a pour limite .
n n !2 2
2)
Pas de faux espoir ! La somme Tn ne se ramène pas à Sn , même de façon lointaine. Toutefois le
démarrage est analogue.
k"
sin
2n
est la partie imaginaire de eik " / 2n . Comme précédemment, on a :
(n 1)" (n 1)"
n 1 sin sin
i k" i " 4n 4n
e 2n = e 4 dont la partie imaginaire est Tn = "
.
"
k =1 sin 2 sin
4n 4n
(n +1)" " " " "
" (n 1)" (n + 1)" cos cos cos sin sin
4n 4 4n 4 4n ,
Avec 2 = , on a aussi Tn = " =
4n 4n 2 sin 2 sin
"
4n 4n
1 1
et finalement, Tn = .
2 tan " / 4n 2
Ex. 4
n
1 + cos nx 1 x
Soit x réel, x #/ 0 mod ". Montrer que cos kx = + sin nx cotan .
2 2 2
k =0
n n
Il est classique d’associer la somme Bn = sin kx à la somme An = cos kx .
n k =0 k =0
Notons que l’on a Bn = sin kx .
k =1
Ces deux sommes sont des grands classiques qui s’apparentent à des questions de cours. Toutefois,
le résultat usuel n’a pas cette forme.
n
ikx
Soit Sn = An + iBn : alors Sn = e est la somme de n + 1 termes consécutifs d’une suite
k =0
géométrique, de premier terme 1 et de raison eix " 1.
On a eix " 1 si et seulement si x n’est pas un multiple entier pair de ".
Le cas où x serait un multiple entier impair de " est facile à traiter directement.
10 Sujets d’oraux
(n +1)x (n +1)x
nx sin 2 nx sin 2
Les parties réelle et imaginaire donnent An = cos 2 x et Bn = sin 2 x .
sin sin
2 2
Ce sont ces expressions qui sont classiques. Voyons celle qui est demandée et son analogue.
Notons que sin x / 2 " 0 rend indispensable x /# 0 mod 2".
1 nx x cos(x / 2)
(1 + cos nx ) = cos2 doit être dégagé de An et cotan = demande de faire
2 2 2 sin(x / 2)
apparaître cos(x / 2). Une formule du type sin(a + b) va le permettre.
(n + 1)x nx x nx x
On a sin 2
= sin
2
cos + cos
2 2
sin
2
et il s’ensuit :
nx nx x nx
An = cos sin cotan + cos2 ,
2 2 2 2
1 + cos nx 1 x
ce qui donne An = + sin nx cotan .
2 2 2
nx x nx nx 1 cos nx x 1
On obtient aussi Bn = sin2 cotan + cos sin = cotan + sin nx .
2 2 2 2 2 2 2
Ex. 5
On considère l’application # du plan dans lui-même qui, au point M d’affixe z associe le point
3+i 3 1 i 3
M d’affixe z = z+ .
4 2
Montrer qu’il y a un point invariant et un seul, noté A, et que, pour tout M " A, le triangle
AMM est rectangle.
# est une similitude, et ce n’est pas une translation ; elle a donc un point fixe unique. La première
question est de le préciser.
Classiquement, Z ! " est réel si et seulement si Z = Z . Mais il faut garder en perspective que
l’on s’intéresse à Z réel positif.
1
On considère z ! ", z " 0, et on pose Z = (z u )(1 vz ).
z
Alors, pour z = 1, Z = z (z u )(1 vz ) = (1 u z)(1 vz ).
Supposons que v = u .
Pour z = 1, on a Z = (1 u z)(1 u z) = 1 u z 2 qui est réel et positif.
Supposons Z réel, c’est-à-dire Z Z = 0.
Pour tout z de module 1, on a Z = (1 u z)(1 vz ) = 1 vz u z + uv, donc :
Z Z =1 vz u z + uv (1 vz u z + u v ) = (u v)z (u v)z + uv u v.
Avec z = 1 et z = 1, on obtient u + v u v + uv u v = 0 et u v + u + v + uv u v = 0.
En retranchant l’une à l’autre, on obtient u u = (v v). d’où Im u = Im v.
Il reste à comparer les parties réelles de u et v.
Ex. 7
a b
Soit (a, b) ! "2 , a < 1, b < 1. Montrer que 1 ab
< 1.
Étant donné z ! ", montrer que z < 1 équivaut à montrer que z 2 < 1, c’est-à-dire que :
zz < 1.
$
Étant donné $ et % réels positifs, % " 0, < 1 équivaut à $ < %.
%
a b
Montrer que < 1 équivaut à montrer que a b2< 1 ab 2.
1 ab
On étudie alors a b2 1 a b 2.
2 2
a b = (a b)(a b) = a + b2 ab ab
2
et 1 ab = (1 a b)(1 a b) = 1 ab ab + a 2 b 2
donnent : a b2 1 ab 2 = 1 a2 b2+ a2 b2 = (1 a 2 )(1 b 2 ).
Avec l’hypothèse 1 a 2 > 0 et 1 b 2 > 0, il vient :
a b2 1 a b 2 < 0,
ce qui est le résultat attendu.
12 Sujets d’oraux
Ex. 8
" 3" 5" 7" 9" 1
Montrer que cos 11 + cos 11 + cos 11 + cos 11 + cos 11 = 2 .
Une somme de cosinus est la partie réelle d’une somme de nombres complexes de module 1 par
la formule d’Euler.
4
" 3" 5" 7" 9" (2k +1) i "
C = cos + cos + cos + cos + cos est la partie réelle de T = e 11 .
11 11 11 11 11
k =0
10i "
i" 4 4
k 2i " k 2i " e 11 1
On a T = e 11 e 11 et e 11 = .
2i "
k =0 k =0 e 11 1
2ia ia
C’est une situation classique : e 1=e eia e ia = 2ie ia sin a .
5" 5"
4 sin sin
k 2i " 4i "
11
5i "
11
On en déduit e 11 = e 11
"
puis T = e 11 " .
k =0 sin sin
11 11
5"
5" sin 11
La partie réelle de T est C = cos .
11 sin "
11
5" 5" 1 10" 10" 10" "
Avec cos sin = sin et avec sin = sin " = sin , il vient alors :
11 11 2 11 11 11 11
1
C= .
2
On peut compléter cette étude en calculant la somme des sinus.
" 3" 5" 7" 9"
S = sin + sin + sin + sin + sin est la partie imaginaire de T
11 11 11 11 11
5" 5"
5" sin 11 sin2
11
On a donc S = sin 11 " = " .
sin sin
11 11
On pouvait raisonnablement espérer que la valeur de S soit simple, comme celle de C ; mais ce
n’est pas le cas.
"
Pour la valeur numérique de S, il faudrait passer par le calcul de sin et nous ne poursuivrons
11
pas dans ce sens.
Ex. 9
Soit a , b et c des réels tels que cos a + cos b + cos c = 0 et sin a + sin b + sin c = 0.
Montrer que cos 2a + cos 2b + cos 2c = 0 et sin 2a + sin 2b + sin 2c = 0.
n z+1 n
1) (z + 1)n = e2ina s’écrit aussi (z + 1)n = e2ia , c’est-à-dire 2ia = 1.
e
z+1 n
2ia = 1 fait intervenir les racines n èmes de 1.
e
Les racines n èmes de 1 sont les nombres e2ik " / n , avec k ! [[ 0, n 1 ]].
Les solutions de l’équation sont alors les complexes zk définis pour k ! [[ 0, n 1 ]] par :
2ia 2ik " / n 2i (a +k " / n )
zk + 1 = e e =e .
La présence du terme additif 1 dans z + 1 invite à passer en mode trigonométrique.
k" k"
On a zk + 1 = cos 2 a + + i sin 2 a + . En notant que :
n n
k" k" k"
cos 2 a + 1 = 2 cos2 a + 1 = 2 sin2 a +
n n n
k" k" k"
et sin 2 a + = 2 sin a + cos a + ,
n n n
k" k" k" k " i (a +k " / n )
il vient : zk = 2i sin a + n cos a +
n
+ i sin a +
n
= 2i sin a +
n
e .
2)
k"
Les termes sin a + apparaissent dans les zk , et les zk sont les racines du polynôme
n
Q = (X + 1)n e2ina . On utilise l’expression du produit des racines à l’aide du terme
constant 1 e 2ina de Q.
n 1 n 1 n 1 n 1
n n i (a +k " / n ) k" n 2ina
On a zk = i 2 e sin a + et aussi zk = ( 1) (1 e ).
n
k =0 k =0 k =0 k =0
n 1 n 1 n 1
i (a +k " / n ) n ik " / n ik " / n
Dans le produit e = e ia e , le terme e est l’exponentielle de
k =0 k =0 k =0
n 1 n 1
i" i (a +k " / n ) 1)" / 2
la somme n k , c’est donc ei (n 1)" / 2 . Il s’ensuit e = eina ei (n .
k =0 k =0
n 1
Les deux expressions de zk donnent i n 2n eina ei (n 1)" / 2 Pn = ( 1)n +1 e2ina 1 .
k =0
1)" / 2 1
Avec e2ina 1 = 2ie ina sin na , et e i (n = in 1
, il vient alors Pn = sin na .
2n 1
14 Sujets d’oraux
Ex. 11
n 1
2ik " / n
Étant donné n ! !, n ! 2, montrer que 1 e est de module égal à n et calculer :
k =1
n 1
k"
sin .
n
k =1
À première lecture (trop rapide ?), ce sujet présente des ressemblances fortes avec le précédent.
On pourrait imaginer que c’est un cas particulier avec a = 0. La différence essentielle porte sur
k ! [[ 1, n 1 ]] au lieu de k ! [[ 0, n 1 ]].
Les e2ik " / n sont les racines de P (z ) = z n 1
+ zn 2
+ . . . + z + 1.
n
z 1
Pour z " 1, on a z n 1
+ zn 2
+ . . . + z + 1 = P (z ) = .
z 1
Les racines de P (z ) sont donc les racines n èmes de 1, sauf 1.
n 1
2ik " / n
Ce sont dons les e2ik " / n pour k ! [[ 1, n 1 ]] et on a donc P (z ) = z e .
k =1
La logique interne de cet exercice invite à examiner 1 e 2ik " / n en terme de sinus.
k " ik " / n
On a 1 e 2ik " / n = eik " / n e ik " / n e ik " / n = 2i sin e .
n
k"
Il s’ensuit que 1 e 2ik " / n = 2 sin .
n
n 1 n 1
2ik " / n n 1 k"
On en déduit alors que 1 e =2 sin , et finalement, il vient :
n
k =1 k =1
n 1
k" n
sin = n 1
.
n 2
k =1
Ex. 12
Étant donné n ! ! , on pose & = e2i " / n , montrer que, pour tout z ! ", on a :
n
k n
z+& = n zn + 1 .
k =1
n
Il n’y a guère d’autre point de départ que de développer z + &k par la formule du binôme.
n n
n p n p
On a z + &k = !n z p &k (n p)
. Avec &kn = 1, il vient z + &k = !n z p & kp
.
p=0 p=0
Ex. 13
Étant donné n ! ! , on note & = e2i " / n .
n 1
Montrer que, étant donné a et b dans ", on a (a + &k b) = a n ( b)n .
k =0
n 1
En déduire que l’on a (&2k 2 &k cos ' + 1) = 2(1 cos n ') pour tout n ! ! et ' ! #.
k =0
1)
La formule proposée est immédiate lorsque b = 0. On suppose dorénavant que b " 0.
a
Cela permet en particulier de faire apparaître les ( &k avec ( = .
b
n 1 n 1
k n a
Avec b " 0, on a (a + & b) = ( b) &k c’est-à-dire :
b
k =0 k =0
n 1 n 1
a
(a + &k b) = ( b)n (( &k ), en ayant posé ( = .
b
k =0 k =0
n 1
Les &k , k ! [[ 0, n 1 ]] sont les racines du polynôme X n 1 et on a X n 1= (X &k ).
n 1 k =0
Il vient alors (n 1= (( &k ).
k =0
n 1 n 1
a n
On en déduit (a + &k b) = ( b)n 1 et il vient (a + &k b) = a n ( b)n .
b
k =0 k =0
16 Sujets d’oraux
2)
L’expression &2k 2 &k cos ' + 1 est de degré 2 en &k alors que le produit précédent utilise
une expression de degré 1 en &k . Une factorisation préalable s’impose.
Considérons X 2 2X cos ' + 1. C’est aussi X 2 (ei ' + e i ' )X + 1 et il apparaît que les racines
en sont ei ' et e i ' . On a donc X 2 2X cos ' + 1 = (X ei ' )(X e i ' ).
Il s’ensuit que &2k 2 &k cos ' + 1 = (&k ei ' )(&k e i ' ). On a donc :
n 1 n 1 n 1
2k k k
(& 2 & cos ' + 1) = (& i'
e ) (&k e
i'
).
k =0 k =0 k =0
La question précédente donne :
n 1 n 1
(&k i'
e ) = ( 1) (e
n in '
1) et (&k e
i'
) = ( 1)n (e in '
1).
k =0 k =0
Avec (ein ' 1)(e in '
1) = 2 e in ' e in ' = 2 2 cos n ', il vient finalement :
n 1
(&2k 2 &k cos ' + 1) = 2(1 cos n ').
k =0
Ex. 14
a b a b
1) Étant donné a et b complexes non nuls, montrer que 2 2 = .
a b ab
a b 1 1 b a a b a b
1) 2 2 = = Il s’ensuit 2 2 = .
a b a b ab a b ab
y z x
2) Avec a = 2
, b= 2
, c= 2
, l’égalité précédente donne :
y z x
y z y z
y z = y z 2 2 d’où : x y z = x y z 2 2 .
y z y z
y z y x x z
L’inégalité triangulaire donne 2 2 ) 2 2 + 2 2 .
y z y x x z
On conclut alors avec :
x z y x
y z x = x y z 2 2 et z y x = x y z 2 2 .
x z y x
De ces inégalités successives, avec le même terme au début et à la fin, il vient que toutes les
inégalités sont en fait des égalités.
Il reste alors à les prendre dans le bon ordre, en particulier pour mettre en œuvre l’hypothèse de
récurrence.
n n +1 n n
Il s’ensuit que ak + an +1 = ak , donc ak = ak .
k =1 k =1 k =1 k =1
Avec "(n ), les ak , k ! [[ 1, n ]] ont même argument '.
18 Sujets d’oraux
n
Il s’ensuit que A = ak est d’argument '.
k =1
n n +1
L’égalité ak + an +1 = ak se lit aussi A + an +1 = A + an +1 , et la propriété "(2)
k =1 k =1
montre que an +1 est aussi d’argument '. On a ainsi prouvé l’implication "(n ) "(n + 1).
En conclusion, la propriété "(n ) est vraie pour tout n ! ! .
Ex. 16
n
k
Montrer que toutes les racines du polynôme P (x ) = !n sin(k ')x k sont réelles.
k =1
n
k
Un réflexe conditionné tentera beaucoup : P (x ) est la partie imaginaire de !n eik ' x k , ce
k =1
qui serait vrai si... x était présupposé réel. Ce réflexe doit être maîtrisé !
Un moyen est de mettre x sous forme trigonométrique : x = rei $ et de découvrir ce qui se
présentera de constructif. On n’explorera pas cette piste.
Un autre est d’exprimer sin(k ') en exponentielles (formule d’Euler).
n n
1 ik ' k k
On a sin(k ') = (e e ik ' ) et il s’ensuit 2iP (x ) = !n x k eik ' !n x k e ik '
.
2i
k =1 k =1
Avec la formule du binôme, on a :
n n
k k
!n x k eik ' = (xei ' + 1)n 1 et !n x k e ik '
= (xe i'
+ 1)n 1
k =1 k =1
Il vient ainsi 2iP (x ) = (ei ' x + 1)n (e i ' x + 1) . n
Si xe i ' + 1 = 0, c’est-à-dire x = ei ' , alors il vient xei ' + 1 = 1 e 2i ' et ce nombre est nul si
et seulement si ' est un multiple entier de ".
Notons que si xei ' est nul, alors x est racine de P .
Si ' est nul modulo ", alors sin k ' = 0 et P (x ) = 0 pour tout x , réel ou non.
Ce cas particulier est naturellement sous-entendu dans le texte, mais il aurait fallu le préciser.
C’est une initiative qu’il faut prendre à l’oral.
1+$
1) Soit $ un réel positif non nul. Montrer que : *z ! $ , z $ ! z 1 (1)
2
Dans quels cas y a-t-il égalité ?
2
3) Soit z ! $ + %n . Montrer que : z 1 ! .
n+1
" 2
Indication : on pourra vérifier et utiliser *x ! # , 0 ) x ) x ) sin x .
2 "
1) a)
On peut dégager deux preuves. L’une fait appel à la forme trigonométrique de z .
1+$ 1 1 1
z 1 = (1 + $)(z 1) = z $ + $z 1 ) z $ + $z 1 .
2 2 2 2
1+$
Avec $z 1 = z $ z = z $ car z ! $ et $ réel, il vient z 1 ) z $.
2
b)
Pour le cas d’égalité, on utilise la forme trigonométrique.
' '
Il y a égalité si et seulement si (1 $)2 + 4 $ sin2 = (1 + $)2 sin2 c’est-à-dire :
2 2
'
(1 $)2 = (1 $)2 sin2 , ce qui donne $ = 1 ou ' = ".
2
2) a)
On commence par exprimer z $ et z $ à l’aide des arguments de z et de $.
20 Sujets d’oraux
'+# ' # ' # '+# ' #
i i i i
On a z $ = ei ' ei # = e 2 e 2 e 2 = 2ie 2 sin .
2
i
' # ' +#
De même, z $ = 2ie 2 sin . Il s’ensuit :
2
' +# ' #
(z $)(z $) = 4 sin sin = 2 cos ' cos # = 2(cos ' cos #)
2 2
car ' < # ) ", d’où aussi :
1 $ 2 = (1 $)(1 $) = 2(1 cos #)
# #
On a vu que 1 $ 2 = (1 $)(1 $) = 2(1 cos #) = 4 sin2 , d’où 1 $ = 2 sin .
2 2
#
On en déduit finalement que z $ + z $ ) 4 sin =2 $ 1.
2
3) a)
Le résultat donné en indication est une classique inégalité de convexité. On en donne ici une
preuve sans cet argument technique.
2 "
La fonction f de [0, " / 2] dans # définie par f (x ) = sin x x s’annule en 0 et en .
" 2
2 2 2
Avec f (x ) = cos x et f (x ) = sin x ) 0, f décroît de 1 à et s’annule donc
" " "
"
en #0 ! 0, .
2
" "
f est croissante sur 0, #0 et décroissante sur #0 , . Elle est donc positive sur 0, .
2 2
Ex. 18
Soit E un ensemble fini muni d’une loi de composition interne associative. Montrer l’existence
de u ! E tel que u 2 = u .
La priorité est d’installer une égalité entre des puissances distinctes d’un même élément.
L’application ! E , n # x n , n’est pas injective ; il y a lieu de l’exprimer.
Pour x quelconque dans E , l’ensemble x n , n ! ! est inclus dans E , donc il est fini.
L’application n # x n n’étant donc pas injective, il existe des entiers m et p dans ! tels que :
x m = x m +p .
On en déduit, pour tout k ! !, x m +kp
= x m puis, pour tout j ! !, x m +kp+j = x m +j .
On posant u = x m +j , l’objectif u 2 = u , c’est-à-dire x 2(m +j) = x m +j sera atteint en choisissant j et
k tels que m + j = kp.
Pour cela, il suffit de choisir k tel que kp ! m puis j = kp m .
Ex. 19
Soit A et B des sous-groupes d’un groupe G ; l’opération de ce groupe est notée multiplica-
tivement.
Montrer que A $ B est un sous-groupe si et seulement si A % B ou B % A.
Montrer que AB est un sous-groupe si et seulement si AB = BA.
On note AB l’ensemble des produits, dans cet ordre, d’un élément de A par un élément de B.
1)
Si un des sous-groupes A et B est inclus dans l’autre, alors A $ B est égal à A ou à B, c’est
évidemment un sous-groupe.
Seule la réciproque mérite vraiment attention. Pour cela, on peut étudier la proposition con-
traposée.
22 Sujets d’oraux
2)
Il faut bien prendre garde que AB = BA ne signifie pas que les éléments de A commutent avec
ceux de B !
AB = BA se détaille en AB % BA et BA % AB. Par exemple, AB % BA se traduit par :
étant donné (a, b) ! A B, il existe (a , b ) ! A B tel que ab = b a .
Ex. 20
Montrer que l’application identité sur ! est la seule application de ! dans lui-même telle
que :
*n ! !, f (n + 1) > f f (n ) (1).
Pour tout p ! !, on pourra considérer l’ensemble Mp des nombres entiers supérieurs ou
égaux à p.
Il est immédiat que Id! convient. Le seul problème est de montrer que c’est la seule solution.
Commençons par chercher des informations sur une fonction solution.
Sans l’indication fournie, le sujet deviendrait bien difficile !
Un objectif raisonnable serait que f est croissante.
Soit f une application qui répond au problème.
On peut espérer montrer que, pour tout p ! !, le sous-ensemble Mp est stable par f .
Il est immédiat que M0 = ! est stable par f .
Ex. 21
Soit E un ensemble non vide. L’ensemble E E des applications de E dans E est muni de la
loi de composition des applications.
On considère un élément u de E E .
1) Montrer l’équivalence des trois propositions suivantes :
a) u est régulier à gauche, c’est-à-dire *(f, g) ! E E , u f = u g f =g;
b) u est une injection ;
c) u admet un symétrique à gauche, c’est-à-dire ( ,v ! E E , v u = IdE ).
2) Montrer l’équivalence des trois propositions suivantes :
a) u est régulier à droite,
b) u est une surjection,
c) u admet un symétrique à droite.
1)
Deux démarches sont envisageables :
montrer que a) b) c) a), ou
montrer que a) b) et b) c).
Montrer que a) b) peut se scinder en deux :
u non injective u non régulier à gauche, et
u injective u régulier à gauche.
24 Sujets d’oraux
Supposons u non injective.
Il existe a et b dans E tels que a " b et u (a ) = u (b).
Soit f et g les applications constantes, égales à a et b. Il est immédiat que u f = u g et pourtant
f " g. Ainsi u n’est pas régulier à gauche.
Supposons u injective.
Soit f et g telles que u f = u g.
Pour tout x ! E , on a u f (x ) = u g(x ) et l’injectivité de u donne f (x ) = g(x ).
Il s’ensuit f = g, ce qui prouve que u est régulier à gauche..
On a ainsi établi l’équivalence u régulier à gauche u injective.
Pour montrer l’équivalence b) c),
pour b) c), il faut construire une application v convenable ;
pour c) b), un résultat ultra classique suffit.
b) c)
Posons A = u (E ). Pour tout y ! A, il existe un x unique dans E tel que u (x ) = y.
v(y) = x si y ! A, avec u (x ) = y
Soit v l’application définie par
v(y) = y si y & A
Pour tout x ! E , on a v u (x ) = x d’où v u = IdE .
c) b)
IdE étant injective, v u = IdE implique classiquement que u est injective.
On a ainsi établi l’équivalence u injective u est régulier à gauche.
2)
Une démarche possible est de montrer que a) b) c) a).
a) b)
Supposons u non surjective : u (E ) = A " E . Soit f et g des applications qui ont la même restriction
à A et ont des restrictions à A différentes.
On a f u = g u et cependant f " g.
b) c)
Pour tout x de E , il existe y tel que u (y) = x .
Pour avoir u v = IdE , c’est-à-dire u v(x ) = x pour tout x de E , il suffit de prendre v définie
par v(x ) = y.
On pourrait montrer directement l’implication c) b).
En effet, IdE étant surjective, u v = IdE implique classiquement que u est surjective.
c) a) est immédiat : f u = g u f u v=g u v f = g.
Ex. 22
On considère l’ensemble & des sommes de deux carrés de nombres rationnels non simultané-
ment nuls.
Montrer que & est un sous-groupe de #+ , .
Sans que ce soit la seule démarche, on peut se baser sur une remarque :
si a et b sont des réels, on peut interpréter a 2 + b2 dans un contexte de nombres complexes.
En posant r = a + ib, on a u = a 2 + b2 = r 2 .
1 = 12 + 02 est dans &.
Montrons que & est stable pour le produit.
Soit u et v dans &. Il existe a , b, c , d rationnels tels que u = a 2 + b2 , v = c 2 + d 2 .
a b 1
Comme 2 2 et 2 2 sont rationnels, on a bien ! &.
a +b a +b u
Ex. 23
Soit E un ensemble fini, muni d’une loi de composition interne (notée ) associative pour
laquelle tout élément est régulier. Montrer que (E, ) est un groupe.
26 Sujets d’oraux
Ex. 24
On considère l’ensemble E = # # et une application # de # dans #. On munit alors E de
la loi de composition interne définie par (x, y) (x , y ) = xx , yx + y # (x ) .
Quelles sont les applications # telles que (E, ) soit un groupe ?
Élément neutre. (u, v) ! E est neutre si et seulement si, pour tout (x, y) ! E ,
ux, vx + y # (u ) = (x, y) et ux, uy + v # (x ) = (x, y). Ce qui a lieu si et seulement si :
ux = x , vx + y # (u ) = y et uy + v # (x ) = y.
La condition *x ! # , ux = x , donne u = 1. Les autres conditions sont alors :
*(x, y) ! E , vx + y # (1) = y et v # (x ) = 0.
#(1) = 0 imposerait alors *(x, y) ! E , vx = y, ce qui est exclu, donc #(1) " 0.
v # (1) = 0 donne alors v = 0 puis la dernière condition *y ! #, y # (1) = y donne #(1) = 1.
En première conclusion, l’élément neutre est (1, 0) et # doit vérifier #(1) = 1.
Associativité. Soit (x, y), (x , y ) et (x , y ) dans E .
(x, y) (x , y ) x ,y = xx , yx + y # (x ) x ,y
= xx x , yx + y # (x ) x + y # (xx )
= xx x , yx x + x y # (x ) + y # (xx )
(x, y) (x , y ) (x , y ) = (x, y) x x , y x + y # (x )
= xx x , yx x + y x + y # (x ) # (x )
= xx x , yx x + y x # (x ) + y # (x ) # (x ) .
Alors on a (x, y) (x , y ) (x , y ) = (x, y) (x , y ) (x , y ) dans tous les cas si et seulement
si #(xx ) = #(x ) # (x ) pour tous x et x dans # .
Avant d’examiner l’inversibilité d’un élément de E , examinons les applications # obtenues.
Notons que l’application nulle de # dans # vérifie #(xy) = #(x ) # (y) pour tout couple
d’éléments de # . La condition #(1) = 1 écarte ce cas.
Ex. 25
On considère un anneau (A, +, ) dont tout élément est idempotent.
Montrer que si on a Card A ! 3, alors A admet des diviseurs de 0A .
Dans ce but, pour (a, b) ! A2 , on pourra former ab(a + b).
Avant de s’attaquer à l’objectif, examinons d’un peu plus près l’hypothèse principale : pour tout
a ! A, a 2 = a .
Étant donné (a, b) ! A2 , on considère ab(a + b). En développant, on a ab(a + b) = aba + ab2 .
La commutativité donne aba = a 2 b et, en utilisant a 2 = a et b2 = b, il vient :
ab(a + b) = ab + ab
et la première propriété établie donne alors :
ab(a + b) = 0A .
Il ne reste plus qu’à choisir a et b pour avoir ab " 0A et a + b " 0A .
Quand l’anneau A n’est pas réduit à un élément, on a en particulier 0A " 1A .
1A + b = 0A donne b = 1A donc b = 1A .
Avec Card A ! 3, il existe b & 0A , 1A . Et on a alors b " 0A et 1A + b " 0A , ce qui montre que
tout b & 0A , 1A est un diviseur de 0A .
28 Sujets d’oraux
C Ensembles finis, dénombrement
Ex. 26
(n p)! n + 1 n 2p
Soit n et p des entiers naturels tels que 2p ) n . Montrer que ) .
p! 2
On pourra distinguer les cas : n pair et n impair.
n! (n p)! n! n!
Avec (n p)! = p il vient = p = p
.
p!
(n + 1 k) p! (n + 1 k) k (n + 1 k)
k =1 k =1 k =1
p
Un objectif peut être d’exprimer n ! en expression de même allure que k (n + 1 k ).
k =1
L’indication fournie invite à examiner n pair : n = 2q.
q 2q q q
Si n est pair, on pose n = 2q. Alors (2q)! = k k= k (q + j).
k =1 k =q+1 k =1 j =1
q q
Le changement d’indice défini par j = q + 1 k donne k ! [[ 1, q ]] et (q + j) = (2q + 1 k)
j =1 k =1
q q
d’où n ! = (2q)! = k (2q + 1 k) = k (n + 1 k ). On a donc :
k =1 k =1
q
k (n + 1 k) q
(n p)! k =1
= p = k (n + 1 k ).
p!
k (n + 1 k) k =p+1
k =1
n+1 n+1 2
x # x (n + 1 x ) atteint son maximum en et elle est donc majorée par .
2 2
q
(n p)! n+1 2 n + 1 2(q p) n + 1 n 2p
Il s’ensuit que ) = = .
p! 2 2 2
k =p+1
Si n est impair, on pose n = 2q + 1.
On exprime n ! = (2q + 1)! dans le même esprit qui a guidé la formation de l’expression de (2q)!
utilisée dans le cas précédent.
q 2q+1
On met à part le terme médian du produit : (2q + 1)! = (q + 1) k k.
k =1 k =q+2
2q+1 q
Avec successivement k = (j + q + 1) puis, avec le changement de variable défini par
k =q+2 j =1
j=q+1 k:
q q q
(j + q + 1) = (2q + 2 k) = (n + 1 k ).
j =1 k =1 k =1
Ex. 27
Soit E un ensemble fini et on note n son nombre cardinal. On note "(E ) l’ensemble des
parties de E .
1) Calculer la somme des cardinaux de tous les sous-ensembles de E .
2) Calculer la somme des cardinaux des sous-ensembles :
a) X ' Y où X et Y décrivent "(E ) ;
b) X $ Y où X et Y décrivent "(E ).
Le cas où n = 0 est sans grand intérêt, les trois sommes étant égales à 0.
On suppose dorénavant n " 0.
1)
C’est un sujet banal dont on peut donner deux solutions.
L’une met davantage l’accent sur des propriétés classiques des coefficients binomiaux.
L’autre attire l’attention sur une méthode fructueuse : à X % E on associe son complémentaire X .
p
a) Pour tout p ! [[ 0, n ]], il y a !n parties de cardinal égal à p. La somme des cardinaux de ces
p
parties est alors p !n et la somme des cardinaux de toutes les parties de E est alors :
n n
p p
U = p !n ou aussi U = p !n .
p=0 p=1
n n 1
p p 1 p 1 p
La relation classique : pour p ! [[ 1, n ]], p !n = n !n 1 donne U = n !n 1 =n !n 1.
p=1 p=0
m
p
Une autre relation classique : pour m ! !, on a !m = 2m . Il vient alors U = n 2n 1
.
p=0
b) X # X est une bijection de "(E ). L’ensemble des parties X de E est égal à l’ensemble des
complémentaires X de ces parties.
Avec U = Card X , on a aussi U = Card X , d’où 2U = Card X + Card X .
X %E X %E X %E
Il y a 2n sous-ensembles X ! "(E ) et, pour chacun d’eux, on a Card X + Card X = n .
On en déduit 2U = n 2n d’où U = n 2n 1 .
2) a)
Avec un sous-ensemble X , il a suffit d’utiliser X .
Avec X et Y dans "(E ), on a besoin de plusieurs sous-ensembles, dont X ' Y , pour une
partition de E .
30 Sujets d’oraux
Soit V = Card(X ' Y ) où la somme porte sur tous les (X, Y ) ! "(E ) "(E ).
X ,Y
La bijection qu’est le passage au complémentaire permet d’écrire que :
V = Card(X ' Y ), V = Card(X ' Y ), V = Card(X ' Y ).
X ,Y X ,Y X ,Y
Il s’ensuit que 4V = Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) .
X ,Y
Les quatre parties X ' Y , X ' Y , X ' Y et X ' Y sont deux-à-deux disjointes et leur réunion est
égale à E . On a donc Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) + Card(X ' Y ) = Card E = n .
Avec Card "(E ) = 2n , on obtient Card "(E ) "(E ) = (2n )2 = 4n .
Il vient alors 4V = n 4n d’où V = n 4n 1
.
b)
Pour X et Y dans "(E ), on sait que Card(X ' Y ) + Card(X $ Y ) = Card X + Card Y .
La dernière somme demandée est de ce fait étroitement liée aux sommes U et V calculées
précédemment.
Posons W = Card(X $ Y ).
X ,Y
Ex. 28
2
n 1 n 1
p 2 p
Pour n ! !, n ! 2, montrer que ! .
(n p )2 n (n 1) n p
p=1 p=1
2
n 1 n 1
p n (n 1) p
L’inégalité proposée équivaut à ) .
n p 2 (n p)
2
p=1 p=1
La première urgence est de chercher une piste d’approche. Deux éléments peuvent donner une
orientation : d’abord la présence de carrés et ensuite :
n 1 n 1
n (n 1) 2
= p= p .
2
p=1 p=1
2
n 1 n 1 n 1
p 2 p
L’inégalité souhaitée équivaut alors à ) p 2
c’est-à-dire :
n p (n p)
p=1 p=1 p=1
2 2
n 1 n 1 n 1
p 2 p
p ) p .
n p n p
p=1 p=1 p=1
2 2
Aq bq2+1 + Bq aq2+1 4Mq2 aq2+1 bq2+1 ! Aq bq2+1 Bq aq2+1 !0
et il vient :
Aq bq2+1 + Bq aq2+1 ! 2Mq aq+1 bq+1 .
On en déduit :
2
Mq + aq+1 bq+1 = Mq2 + aq2+1 bq2+1 + 2Mq aq+1 bq+1 ) Aq Bq + aq2+1 bq2+1 + Aq bq2+1 + Bq aq2+1 .
Ex. 29
1) Pour n ! !, quel est le nombre d’éléments (a, b, c ) ! !3 tels que a + b + c = n ?
2)
Le raisonnement va s’appuyer sur une représentation symbolique des entiers.
32 Sujets d’oraux
Partant de ce principe, nous représentons une séquence (ak )1)k )n d’entiers de [[ 1, n ]] par une
chaîne constituée de n 1 signes + et de n symboles a :
+ + a + + + . . . + aa + . . . + . . . . . . a + . . . +
dans laquelle le k e terme a représente la valeur de ak égale à 1 auquel on ajoute ce même nombre
1 un nombre de fois égal au nombre de signes + qui le précèdent.
La valeur représentée par chaque a , à partir du deuxième, est donc égale à la valeur du précédent
à laquelle on ajoute 1 un nombre de fois égal au nombre de signes + intercalés entre les deux.
Qand il n’y a pas de signe +, cela correspond à ak +1 = ak .
Si an = n , la chaîne se termine par le n e signe a , sinon elle se termine par une sous-chaîne de +
dont le nombre est l’écart entre an et n .
Exemples pour n = 4. La suite (1, 2, 3, 4) se représente par a + a + a + a .
La suite (1, 3, 3, 3) se représente par a + +aaa +.
Un autre exemple : (2, 2, 2, 2) se représente par +aaaa + +.
La séquence (1, 1, 2, 3) se représente par aa + a + a +.
n 1
Le nombre de solutions est ainsi !2n 1, nombre de façons de placer les n 1 signes + parmi les
2n 1 termes de la chaîne.
Ex. 30
Étant donné un entier n ! ! , on se munit d’un alphabet de n caractères. On forme alors tous
les mots qui ne contiennent pas deux fois la même lettre. Calculer le nombre Mn de mots
ainsi formés en fonction de n ! et de e (nombre de Néper).
Pour p ! [[ 1, n ]], pour former un mot de p lettres différentes, on choisit ces p lettres parmi les n
puis on les dispose dans un certain ordre.
p
Le nombre Mn,p de mots de p lettres est alors égal à Mn,p = p! !n .
n n
p
Compte tenu de Mn = Mn,p , on a donc Mn,p = p ! !n .
p=1 p=1
n
p n! n! 1
Avec !n = , on a Mn,p = , donc Mn = n ! .
(n p)!p! (n p)! (n p)!
p=1
n 1
1
Quand p décrit [[ 1, n ]], l’entier n p décrit [[ 0, n 1 ]] et on obtient M n = n ! .
p!
p=0
Techniquement, il est aussi naturel de considérer des sommes portant sur p ! [[ 0, n ]].
n
1
On peut aussi écrire Mn sous la forme Mn = n ! 1.
p!
p=0
n
1
Classiquement, la somme de terme général est convergente, de limite e.
p!
p=0
Ex. 31
Pour tout p ! !, on pose :
Ep = [[ 1, 2p + 1 ]],
%p = X % Ep Card X ! p + 1
et %p = X % Ep Card X = p + 1 .
Pour n ! [[ 0, p ]], on considère le sous-ensemble "n,p de %p formé des parties dont le plus
grand élément est n + p + 1.
Quels sont les cardinaux de %p ? de %p ? de "n,p ?
On considère l’application f : %p %p qui à X ! %p associe la partie f (X ) dont les éléments
sont, pour l’ordre naturel sur !, les p + 1 premiers éléments de X .
2p
1 1 p
Donner le cardinal de f ("n,p ) et en déduire la valeur de !k
k =p
2k
L’application # de "(Ep ) dans "(Ep ) qui à X associe son complémentaire X est une bijection.
Elle induit une bijection de %p sur son image #(%p ). On a donc :
Card %p = Card #(%p ).
Cette image est formée des parties de Ep qui sont de cardinal inférieur ou égal à p. Comme %p
et #(%p ) forment une partition de "(Ep ), on obtient :
2 Card %p = Card Ep = 22p+1
et finalement, Card %p = 22p .
Le cardinal de %p est banal. Quant à "n,p , il suffit de lire sa description pour en donner le
cardinal.
p+1
%p est de cardinal !2p+1 .
Le sous-ensemble "n,p de %p a son plus grand élément fixé ; ses p autres éléments sont choisis
parmi les n + p éléments de ! strictement inférieurs à n + p + 1.
p
On a donc Card "n,p = !n +p .
Pour préciser f 1 (Y ) pour Y ! %p , la question précédente invite à examiner le plus grand
élément de Y de cardinal p + 1.
Ce plus grand élément est supérieur ou égal à p + 1.
La fonction f n’est pas usuelle. Une lecture attentive de sa description est une clé.
34 Sujets d’oraux
Les éléments du sous-ensemble f 1 (Y ) sont les parties formées de l’union de Y et de tout
sous-ensemble de [[ n + p + 2, 2p + 1 ]]. Le cardinal de f 1 (Y ) est donc 2p n .
Les "n,p , pour n ! [[ 0, p ]], forment une partition de l’ensemble %p .
1 1
Alors, de %p = f (%p ) = f "n,p .
n ![[ 0,p ]]
On déduit que :
p p
p
22p = Card f 1
("n,p ) = 2p n
!n +p
n =0 n =0
p 2p
1 p 1 p
d’où 1 = n +p !n +p et finalement 1 = !k .
n =0
2
k =p
2k
Ex. 32
Soit a et b entiers naturels non nuls et n ! !.
Former la division euclidienne de abn 1 par bn +1 en utilisant la division euclidienne de
a 1 par b.
Ex. 33
Montrer que tout nombre entier impair peut être écrit comme différence de deux carrés
d’entiers. En est-il de même pour les nombres entiers pairs ?
Soit m et p des entiers tels que m 2 p2 soit pair. Alors m p et m + p sont pairs, donc (m p)(m + p)
est un multiple entier de 4.
Pour qu’un entier n pair soit la différence de deux carrés, il est donc nécessaire que n soit un
multiple de 4.
Étant donné p entier et m = p + 2, on a m 2 p2 = 4p + 4 et, lorsque p décrit l’ensemble des
entiers, 4p + 4 décrit l’ensemble des multiples de 4.
En conclusion, un entier pair est la différence de deux carrés si et seulement si c’est un mul-
tiple de 4.
Ex. 34
Soit aabb l’écriture en base dix d’un entier n . Déterminer parmi ces entiers n ceux qui sont
des carrés d’entiers.
Pour que n soit un carré, il faut que 100a + b soit divisible par 11.
Ex. 35
Montrer que, pour tout n ! ! , l’entier 24n +2 + 1 est divisible par 5.
1 4n +2
Montrer que, pour n ! 2, l’entier 2 + 1 n’est pas premier.
5
Les factorisations de a p 1 et a 2p+1 + 1 sont classiques. C’est ici la seconde qui est d’actualité.
2p 2n
a 2p+1 + 1 = (a + 1) ( 1)k a k s’applique ici pour 24n +2 + 1 = 42n +1 + 1 = 5 ( 1)k 4k .
k =0 k =0
36 Sujets d’oraux
1 4n +2
En vue de décomposer 2 + 1 , il est sage de commencer par factoriser 24n +2 + 1 qui
5
2
apparaît naturellement dans 22n +1 + 1 .
2 2 2
Avec 22n +1 + 1 = 24n +2 + 1 + 22n +2 , il vient 24n +2 + 1 = 22n +1 + 1 2n +1 d’où :
24n +2 + 1 = 22n +1 + 1 + 2n +1 22n +1 + 1 2n +1 .
Divisant le produit de 22n +1 + 1 + 2n +1 par 22n +1 + 1 2n +1 , le nombre premier 5 divise au
moins l’un d’eux.
1 4n +2
On en déduit une factorisation de 2 + 1 en produit d’entiers par :
5
1 4n +2 22n +1 + 1 + 2n +1 2n +1
2 +1 = 2 +1 2n +1
5 5
1 4n +2 22n +1 + 1 2n +1
ou 2 +1 = 22n +1 + 1 + 2n +1 .
5 5
Pour montrer que le nombre n’est pas premier, il faut s’assurer que les deux termes sont différents
de 1. C’est probablement le rôle de l’hypothèse n ! 2.
22n +1 + 1 2n +1
Le plus petit des quatre facteurs utiles est .
5
On a 22n +1 + 1 2n +1 = 2n +1 (2n 1) + 1 et, avec n ! 2, il vient 22n +1 + 1 2n +1 ! 25, d’où :
22n +1 + 1 2n +1
! 5,
5
1 4n +2
ce qui achève la preuve que 2 + 1 n’est pas premier.
5
Ex. 36
2n +1
Montrer que, pour tout n ! ! , la partie entière de 3+1 est divisible par 2n +1 .
3 n’est pas entier et il est souhaitable de s’en dégager par élévation à des puissances paires. Un
moyen est d’utiliser le «conjugué» 3 1 de 3 + 1.
On a a0 = 1 et b0 = 1 en regardant 3 + 1.
Il est aisé d’établir que l’égalité $ + 3% = $ + 3% avec $, $ , % et % entiers implique $ = $
et % = % .
2n +1 2 2n 1
Pour n ! 1, on a 3+1 = 3+1 3+1 . Avec :
2n +1 2n 1
3+1 = an + 3bn et 3+1 = an 1 + 3bn 1,
Ex. 37
Prouver qu’il y a une infinité de nombres composés (c’est-à-dire non premiers) que l’on ne
peut pas transformer en nombre premier en changeant un seul chiffre dans leurs écritures
décimales.
Pour cela, on pourra considèrer les entiers n = 2 310k 210, avec k ! ! .
Pour tenter d’obtenir un nombre premier à partir de n = 2 310k 210 en changeant un seul
chiffre, il faut nécessairement modifier le chiffre des unités (qui est 0) en le remplaçant par 1, 3,
5, 7 ou 9.
Cette substitution revient à considérer n + 1 ou n + 3 ou n + 5 ou n + 7 ou n + 9.
Notons que, avec k ! 1, on a n ! 2 200 et que 2 310 = 2 5 3 7 11.
n + 1 = 2 310k 209 est divisible par 11,
n + 3 = 2 310k 207 est divisible par 3,
n + 5 = 2 310k 205 est divisible par 5,
n + 7 = 2 310k 203 est divisible par 7,
n + 9 = 2 310k 201 est divisible par 3.
38 Sujets d’oraux
De la sorte aucune des modifications envisageables ne convient et les entiers n = 2 310k 210,
k ! ! , donnent une réponse au problème.
Ex. 38
Déterminer les nombres entiers x tels que x 2 2x + 2 soit divisible par 17.
Une bonne mise en route consiste à examiner quelques valeurs simples de x . Dans un problème
«ouvert», il est souvent utile de mettre en évidence une solution particulière.
En posant f (x ) = x 2 2x + 2, on obtient f (1) = 1, f (2) = 2, f (3) = 5, f (4) = 10, f (5) = 17.
5 est donc une solution.
Alors f (x ) est divisible par 17 si et seulement si f (x ) f (5) est divisible par 17.
On a f (x ) f (5) = (x 2 2x + 2) (52 2 5 + 2) = (x 2 52 ) 2(x 5) = (x 5)(x + 3).
17 étant un nombre premier, f (x ) f (5) est divisible par 17 si et seulement si x 5 est divisible
par 17 ou si x + 3 est divisible par 17.
Les solutions sont donc, avec k ! !, les nombres 17k + 5 ou 17k 3.
Par exemple, 14 est solution, ce que l’on explicite avec f (14) = 170 = 17 10.
Ex. 39
Déterminer les entiers naturels n tels que les restes dans les divisions de 21 685 et de 33 509
par n soient 37 et 53 respectivement.
Ex. 40
Déterminer les couples (x, y) d’entiers relatifs tels que 13x 8y = 1.
13 et 8 étant premiers entre eux, le théorème de Bézout assure qu’il y a une solution.
Ex. 41
Les nombres parfaits sont les nombres N ! ! tels que la somme .(N ) des diviseurs dans ! de
N soit égale à 2N . On ne connaı̂t pas de nombre parfait impair, mais on peut déterminer
les nombres parfaits pairs.
Soit N = 2n b, avec n > 0 et b impair.
a) Justifier que .(N ) = (2n +1 1) . (b) et montrer que, si N est parfait, alors il existe un
entier ( tel que .(b) = (2n +1 et b = ((2n +1 1).
b) En étudiant les diviseurs de b, montrer que ( = 1 et en déduire que 2n +1 1 est premier.
Réciproquement, vérifier que si p = 2n +1 1 est premier, alors N = 2n p est parfait.
a)
N est le produit de deux entiers premiers entre eux. Il est certainement nécessaire d’examiner
.(uv) avec u v = 1. On peut prouver que, dans ce cas, on a .(uv) = .(u ) . (v)
Dans le cas présent, avec u = 2n , la preuve est plus facile que dans le cas général.
Les diviseurs de 2n sont les 2s , avec 0 ) s ) n .
r
Soit b = pk$k la décomposition en produit de facteurs premiers de b.
k =1
40 Sujets d’oraux
r
/
Les diviseurs de b sont les d = pkk , avec 0 ) /k ) $k .
k =1
Soit & l’ensemble de ces diviseurs.
$1 $2 $r
... / / /
La somme .(b) = d des diviseurs de b est égale à p11 p22 . . . pr r
d !& /1 =0 /2 =0 /r =0
$1 $2 $r
/1 / / $
c’est-à-dire p1 p12 ... p1r = (1 + p1 + . . . + p1 1 ) ... (1 + pr + . . . + pr$r ).
/1 =0 /2 =0 /r =0
Les diviseurs de 2 b sont les 2s d , avec 0 ) s ) n et d ! &
n
n n
et la somme des diviseurs de N = 2n b est .(N ) = 2s d = 2s d .
s=0 d !& s=0 d !&
On a donc .(N ) = .(2n ) . (b).
n
Voici donc un point d’attaque élucidé. Notons aussi que 2s = 2n +1 1.
s=0
Si ( > 1, alors la somme .(b) est au moins égale à 1 + ( + ((2n +1 1) > (2n +1 .
La contradiction donne ( = 1.
Alors .(b) = b + 1 et b = 2n +1 1 n’a pas d’autres diviseurs que 1 et b ; il est donc premier.
Si p = 2n +1 1 est premier, alors .(p) = p + 1 = 2n +1 .
Il s’ensuit que .(N ) = (2n +1 1)2n +1 = 2N , donc N = 2n p est parfait.
Les nombres premiers de la forme 2q 1 sont appelés les nombres de Mersenne.
Ex. 42
Nombres de Fermat
1) Soit a ! !, a ! 2, et n ! !, n ! 2. On note An le nombre a n + 1. Montrer que si a est
impair, alors An n’est pas premier.
Montrer que si n est divisible par un entier impair, alors An n’est pas premier.
n
2) On appelle nombres de Fermat les nombres Fn = 22 + 1.
Vérifier que F1 , F2 , F3 et F5 sont premiers. Mais F5 est divisible par 641.
Montrer que, pour tout k ! ! , Fn divise Fn +k 2. En déduire que Fn Fn +k = 1.
En déduire qu’il y a au moins n nombres premiers inférieurs à Fn .
Ex. 43
Montrer que p ! !, p ! 2, est premier si et seulement si p divise (p 1)! + 1.
42 Sujets d’oraux
On peut de plus remarquer qu’il y a unicité du couple (u , v ) ainsi associé à (p, q).
En effet, considérons un couple (u , v ) d’entiers tel que u p v q = 1 avec 0 < u < q et
0 < v < p. On a alors (u u )p = (v v )q donc, puisque p q = 1, le théorème de Gauss
donne que q divise u u ce qui, compte tenu de u u < q, exige u u = 0 d’où il résulte
v v = 0.
Ex. 44
Soit p un nombre premier et n un entier, n ! p. Ici E (x ) est la partie entière de x
p n
Montrer que !n E p est divisible par p.
n n
Posons q = E : alors q ) < q + 1 donne pq ) n < pq + p,
p p
et on peut écrire n = pq + r , avec 0 ) r < p.
p
On écrit p! !n en forme explicite de produit, en mettant en évidence le rôle joué par r .
p 1 p 1
p
En écrivant p! !n = (n k) = (pq + r k ),
k =0 k =0
r p 1
p
on le décompose sous la forme p! !n = (pq + r k) (pq + r k)
k =0 k =r +1
Ex. 45
Montrer que 4 ! +3 contient une infinité de nombres premiers.
Tous ces facteurs premiers ont 1 ou 3 pour reste dans la division par 4.
S’ils étaient tous dans 4 ! +1, il en serait de même pour leur produi.t
Comme on a (4 ! +1) ' (4 ! +3) = 1, l’un d’eux est nécessairement dans 4 ! +3.
Il existe alors un diviseur premier q ! (4 ! +3) + p1 , . . . , pn .
Ce qui montre que ( ' (4 ! +3) est infini.
44 Sujets d’oraux
Thèmes d’étude - Problèmes
1 Quelques sujets de trigonométrie
3) Exprimer, quand cela a un sens, tan p tan q à l’aide de sin(p q) , cos p et cos q.
n
1
En déduire une expression réduite de .
cos kx cos(k + 1)x
k =1
1 tan 2x
6) Vérifier, quand elle a un sens, la relation 1 + cos 2x = tan x
n
1
Réduire le produit 1+ .
k =1
cos 2k x
cos 2a cos 2b
7) Vérifier que cos a + cos b =
2(cos a cos b)
n
x y
En déduire une expression réduite de cos + cos .
k =1
2k 2k
"
2) cotan x est défini pour x /# 0 mod ", tan x est défini pour x /# mod " et cotan 2x est
2
" "
défini pour x /# 0 mod , donc cotan x 2 cotan 2x = tan x a un sens pour x /# 0 mod ,
2 2
cos x cos 2x cos x cos 2x cos2 x cos 2x
cotan x 2 cotan 2x = 2 = =
sin x sin 2x sin x sin x cos x sin x cos x
1 cos2 x sin2 x
et il vient cotan x 2 cotan 2x = = = tan x .
sin x cos x sin x cos x
On en déduit tan 2k x = cotan 2k x 2 cotan 2k +1 x , ce qui donne :
2 tan 2 x = 2k cotan 2k x
k k
2k +1 cotan 2k +1 x .
n
Il s’ensuit finalement 2k tan 2k x = cotan x 2n +1 cotan 2n +1 x .
k =0
"
3) Pour p et q différents de 2 mod ", on a :
sin p sin q sin p cos q cos p sin q sin(p q)
tan p tan q = = =
cos p cos q cos p cos q cos p cos q
1 1
donc, avec de plus p /# q mod ", il vient = tan p tan q .
cos p cos q sin(p q)
" "
Ainsi, lorsque x /# 0 mod ", et x /# 2k mod k pour 1 ) k ) n + 1, on a :
1 1
= tan(k + 1)x tan kx
cos kx cos(k + 1)x sin x
n
1 1
et il s’ensuit : = tan(n + 1)x tan x d’où :
cos kx cos(k + 1)x sin x
k =1
n
1 1 sin nx 2 sin nx
= = .
cos kx cos(k + 1)x sin x cos(n + 1)x cos x sin 2x cos(n + 1)x
k =1
2t
4) En posant t = tan x , il vient tan 2x 2 tan x = 2 2t c’est-à-dire :
1 t
1 2t
tan 2x 2 tan x = 2t 2 1 = t2 2 = tan2 x tan 2x .
1 t 1 t
x x x x
Avec tan2 tan = tan 2 tan , on a :
2k 2k 1
2k 1
2k
x x x x
2k 1
tan2 tan = 2k 1
tan 2k tan ,
2k 2k 1
2k 1
2k
n
x x x
d’où : 2k 1
tan2 tan = tan x 2n tan .
2 k
2 k 1 2n
k =1
x tan(x / 2n )
Nous avons 2n tan n =x n .
2 x/2
5) sin 3a = 3 sin a 4 sin 3 a est classique (en développant sin(2a + a )), donc :
x x
sin x = 3 sin 4 sin3
3 3
x 1 x
et il s’ensuit sin3 = 3 sin sin x d’où :
3 4 3
x 1 x x x 1 k x x
sin3 = 3 sin k sin et 3k 1
sin3 = 3 sin k 3k 1
sin .
3k 4 3 3k 1
3k 4 3 3k 1
n
x 1 n x
On en déduit 3k 1
sin3 k
= 3 sin n sin x .
3 4 3
k =1
" "
6) tan x " 0 nécessite x /# 0 mod , l’existence de tan 2x nécessite 2x /# mod ", donc
2 2
" " " " "
x /# mod , et cos 2x " 0 nécessite 2x " mod ", donc x /# mod .
4 2 2 4 2
"
La relation proposée a donc un sens pour x /# 0 mod 4 .
1 tan 2k 1
x
On en déduit que 1 + k 1 = k 2 lorsque cette expression a un sens.
cos 2 x tan 2 x
Pour les produits par télescopage, on procède comme pour les sommes.
n
1 tan 2n 1
x
d’où 1+ = .
k 1 x
k =1
cos 2 x tan
2
cos 2a cos 2b
= 2(cos a + cos b),
cos a cos b
ceci nécessitant cos a " cos b, c’est-à-dire a /# b mod 2" et a /# b mod 2", soit aussi :
Solution
n n +1
1) a) Avec xk3 = Sn2 et xk3 = Sn2 +1 , il vient xn3+1 = Sn2 +1 Sn2 . On en déduit :
k =0 k =0
xn3+1 = (Sn +1 Sn )(Sn +1 + Sn ) = xn +1 (2Sn + xn +1 ) = 2Sn xn +1 + xn2+1 .
m (m + 1)
b) Procédons par récurrence pour prouver la propriété "(n ) : ,m ! !, Sn = .
2
Pour n = 0, l’égalité x03 = x02 implique x0 = 0 ou x0 = 1.
Pour x0 = 0, m = 0 convient et pour x0 = 1, m = 1 convient. Donc "(0) est vraie.
Établissons que "(n ) "(n + 1).
m (m + 1)
On a xn3+1 = xn2+1 + 2Sn xn +1 . Avec Sn = 2
, il vient xn3+1 = xn2+1 + m (m + 1)xn +1 ,
c’est-à-dire xn +1 xn2+1 xn +1 m (m + 1) = 0 ou aussi xn +1 (xn +1 + m )(xn +1 m 1) = 0.
m (m + 1)
Pour xn +1 = 0, on a Sn +1 = Sn donc Sn +1 = 2
et m convient.
Dans le cas où xn +1 " 0, on a xn +1 = m ou xn +1 = m + 1, avec m " 0, donc m > 0.
m (m + 1) (m 1)m
Pour xn +1 = m , alors Sn +1 = Sn m= m= et m 1 convient.
2 2
m (m + 1) (m + 1)(m + 2)
Pour xn +1 = m + 1, on a Sn +1 = +m+1= et m + 1 convient.
2 2
On a donc "(n ) "(n + 1).
En conclusion, la propriété "(n ) est vraie pour tout n ! !.
3 Dénombrabilité de ! x !
1) Préliminaire
(x + y)(x + y + 1)
a) Justifier que, pour tout (x, y) ! !2 , on a 2
! !.
On considère alors l’application f de ! ! dans ! définie par :
(x + y)(x + y + 1)
*(x, y) ! !2 , f (x, y) = y + .
2
b) Quelques calculs numériques : dans le tableau de gauche, figurent quelques éléments
de !2 ; porter dans le tableau de droite les valeurs prises par f pour les couples précisés à
gauche.
Ces résultats ne sont qu’une indication pour la suite.
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
0 (0, 0) (0, 1) (0, 2) (0, 3) (0, 4) 0
1 (1, 0) (1, 1) (1, 2) (1, 3) 1
2 (2, 0) (2, 1) (2, 2) 2
3 (3, 0) (3, 1) 3
4 (4, 0) 4
(x + y)(x + y + 1) (x + y + 1)(x + y + 2)
4) Montrer que, pour tout (x, y) ! !2 , ) f (x, y) < .
2 2
a) Montrer que, pour tout p entier naturel non nul, il existe un unique entier n ! ! tel que :
S(n ) ) p < S(n + 1).
x (x + 1)
b) Justifier que l’équation x ! #, 2
= p a une racine réelle positive et une seule,
notée $. Montrer alors que $ 1 < n ) $.
Solution
(x + y)(x + y + 1)
1) a) est la somme des entiers compris entre 0 et x + y, c’est donc un nombre
2
entier naturel. On peut aussi remarquer qu’un des entiers x + y ou x + y + 1 est pair.
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
0 (0, 0) (0, 1) (0, 2) (0, 3) (0, 4) 0 0 2 5 9 14
1 (1, 0) (1, 1) (1, 2) (1, 3) 1 1 4 8 13
2 (2, 0) (2, 1) (2, 2) 2 3 7 12
3 (3, 0) (3, 1) 3 6 11
4 (4, 0) 4 10
2) a) De x + y ! x + y + 1, on déduit x + y + 1 ! x + y + 2.
On multiplie membre à membre puis on divise par 2 et on ajoute y ; il vient :
(x + y)(x + y + 1) (x + y + 1)(x + y + 2)
+y! + y,
2 2
(x + y + 1)(x + y )
d’où f (x, y) ! + x + y + 1 + y, c’est-à-dire :
2
f (x, y) ! f (x , y ) + x + y + 1
et enfin f (x, y) > f (x , y ) car x + y + 1 > 0. On a donc :
x +y!x +y +1 f (x, y) > f (x , y ).
(x + y)(x + y + 1)
3) a) Avec x ! 1, on a (x 1, y + 1) ! !2 et f (x 1, y + 1) = + y + 1,
2
c’est-à-dire f (x 1, y + 1) = f (x, y) + 1.
(y + 1)(y + 2) y(y + 1)
b) On a (y + 1, 0) ! !2 et f (y + 1, 0) = = + y + 1 = f (0, y) + 1.
2 2
5) a) La suite S(k ) k !! est strictement croissante car S(k + 1) = S(k ) + k + 1 > S(k ) pour
tout k ! !.
L’ensemble Ep = k ! !, S(k ) ) p est une partie de ! non vide (0 ! Ep ) et majorée ; en effet
p ) S(p) montre que k ! Ep k ) p.
Soit n le plus grand élément de Ep : il vérifie S(n ) ) p < S(n + 1).
b) L’équation x ! #, x 2 + x 2p = 0 a deux racines réelles distinctes. Leur produit 2p est
strictement négatif, elles sont donc de signes contraires.
$ ($ + 1)
Soit $ > 0 tel que = p.
2
t (t + 1)
Notons que g : # #, t # est strictement croissante.
2
Alors :
n (n + 1) $ ($ + 1)
= S(n ) ) p = donne n ) $,
2 2
$ ($ + 1) (n + 1)(n + 2)
et = p < S(n + 1) = donne $ < n + 1.
2 2
c) Avec S(x + y) ) f (x, y) < S(x + y + 1), si f (x, y) = p, alors d’après le a), on a n = x + y puis
f (x, y) = S(n ) + y donne y = p S(n ).
1+ 80 001
6) La racine positive de x 2 + x 20 000 = 0 est $ = 2
( 140.92 donc n = 140
puis S(n ) = 70 141 = 9 870.
On a donc y = 10 000 9 870 = 130 puis x = n y = 10. Soit f (10, 130) = 10 000.
1) a) Montrer que '$ est un sous-anneau de ", muni de ses opérations usuelles + et .
b) Montrer que l’ensemble G$ des éléments de '$ dont l’inverse appartient aussi à '$ est un
groupe.
Solution
Cette égalité, avec p et q entiers est vraie dans chacun des cas suivants :
q = 0 d’où p2 = 1, ce qui donne les éléments z1 = 1 et z2 = 1;
q = 1 d’où p = u , ce qui donne l’élément z3 = u+$;
z5 = u $ et z6 = u + 1 $.
1 1
Il reste à vérifier, en utilisant z = z6 et z = z5 , que ces six éléments appartiennent bien à
3 4
G$ pour conclure que G$ = 1, 1, u + $, u $, u 1 + $, u + 1 $ : le groupe G$ est
maintenant d’ordre 6.
"
4) Dans cette question et dans les suivantes, ' désigne le réel .
17
On ne demande pas de valeurs approchées des racines de nombres réels qui apparaissent au
cours des calculs. On pose :
x1 = cos 3 ' + cos 5 ' + cos 7 ' + cos 11', x2 = cos ' + cos 9 ' + cos 13 ' + cos 15'.
a) Montrer que x1 > 0.
b) Calculer (x1 + x2 ) à l’aide de la question 3). (C’est un rationnel très simple.)
c) Calculer le produit x1 .x2 . Pour cela, on pourra développer le produit des deux sommes x1 et x2
et transformer en sommes les produits de la forme cos p.cos q.
d) Déduire de ce qui précède les expressions de x1 et x2 à l’aide de racines carrées.
5) On pose maintenant :
y1 = cos 3 ' + cos 5' ; y2 = cos 7 ' + cos 11' ; y3 = cos ' + cos 13' ; y4 = cos 9 ' + cos 15'?
a) Calculer, en s’inspirant de la question précédente, les produits y1 .y2 et y3 .y4 .
b) En déduire des expressions de y1 , y2 , y3 et y4 à l’aide de racines carrées, éventuellement
superposées.
6) Déduire enfin de ce qui précède une expression de cos ' à l’aide de racines carrées.
Solution
1) a)
Ce début n’est qu’une simple mise en appétit.
Les solutions sont les racines cinquièmes de 1 ; ce sont e2ik " / 5 avec k ! [[ 0, 4 ]].
1 1
b) 0 n’étant pas racine de (E’), ses racines z sont les solutions de z 2 + 2 +z+ + 1 = 0.
z z
1 1+ 5 5+ 5 1 1+ 5 5+ 5
z1 = +i et z2 = i ,
2 2 2 2 2 2
1 1 5 5 5 1 1 5 5 5
z3 = +i et z4 = i .
2 2 2 2 2 2
2k " 2k "
En examinant le signe de cos et celui de sin pour k ! [[ 1, 4 ]], il vient que :
5 5
2i " 4i "
e 5 = z1 et e 5 = z3 ,
c’est-à-dire :
2" 1+ 5 2" 1 5+ 5
cos = et sin = ,
5 4 5 2 2
4" 1+ 5 4" 1 5 5
cos = et sin = .
5 4 5 2 2
" 4"
Avec =" , il vient enfin :
5 5
" 1+ 5 " 1 5 5
cos = et sin = .
5 4 5 2 2
n 1 n 1
i (a +kh )
3) On a C (a, h ) + iS(a, h ) = e = e ia (eih )k . Il faut alors comparer eih et 1.
k =0 k =0
ih
On sait que e = 1 équivaut à h # 0 mod 2".
i nh i nh i nh i nh nh i h h
Avec einh 1=e 2 e 2 e 2 = 2ie 2 sin et eih 1 = 2ie 2 sin on en déduit
2 2
que :
nh
i (n 1)h
sin
C (a, h ) + iS(a, h ) = e ia e 2 2
h
sin
2
et il vient finalement :
nh nh
sin h sin h
2 2
C (a, h ) = cos a + (n 1) et S(a, h ) = sin a + (n 1) .
sin
h 2 sin
h 2
2 2
4) a)
Parmi les quatre termes de la somme x1 , seul cos 11' est négatif. On tourne la difficulté en
p+q p q
employant cos p + cos q = 2 cos cos .
2 2
On a cos 3 ' + cos 11' = 2 cos 7 ' cos 4'. Les nombres 4', 5' et 7' sont dans l’intervalle ]0, " / 2[,
donc de cosinus strictement positifs.
Il s’ensuit que x1 = cos 5 ' + cos 7 ' +2 cos 7 ' cos 4' est strictement positif.
7
b) On remarque que x1 + x2 = cos(' + 2k ').
k =0
sin(8')
Comme on a sin ' " 0, la formule de calcul de C (a, h ) donne ici x1 + x2 = sin '
cos(8').
1 16" "
Avec sin(8') cos(8') = sin(16') et 16' = =" =" ', il vient sin(16') = sin ' et
2 17 17
1
finalement, x1 + x2 = .
2
c) Pour calculer :
x1 x2 = (cos 3 ' + cos 5 ' + cos 7 ' + cos 11')(cos ' + cos 9 ' + cos 13 ' + cos 15'),
1
on utilise la formule cos p cos q = cos(p + q) + cos(p q) .
2
2 cos 3 ' cos ' = cos 4 ' + cos 2' , 2 cos 3 ' cos 9' = cos 12 ' + cos 6',
2 cos 3 ' cos 13' = cos 16 ' + cos 10' , 2 cos 3 ' cos 15' = cos 18 ' + cos 12',
2 cos 5 ' cos ' = cos 6 ' + cos 4' , 2 cos 5 ' cos 9' = cos 14 ' + cos 4',
2 cos 5 ' cos 13' = cos 18 ' + cos 8' , 2 cos 5 ' cos 15' = cos 20 ' + cos 10',
2 cos 7 ' cos ' = cos 8 ' + cos 6' , 2 cos 7 ' cos 9' = cos 16 ' + cos 2',
2 cos 7 ' cos 13' = cos 20 ' + cos 6' , 2 cos 7 ' cos 15' = cos 22 ' + cos 8',
2 cos 11 ' cos ' = cos 12 ' + cos 10' , 2 cos 11 ' cos 9' = cos 20 ' + cos 2',
2 cos 11 ' cos 13' = cos 24 ' + cos 2' , 2 cos 11 ' cos 15' = cos 26 ' + cos 4 ' .
Il s’ensuit :
2x1 x2 = 4(cos ' + cos 3 ' + cos 5 ' + cos 7 ' + cos 9 ' + cos 11 ' + cos 13 ' + cos 15')
5) On a y1 + y2 = x1 et y1 y2 = cos 3 ' cos 7 ' + cos 3 ' cos 11 ' + cos 5 ' cos 7 ' + cos 5 ' cos 11'.
En linéarisant les produits de deux cosinus, on obtient :
2y1 y2 = cos 2 ' + cos 4 ' + cos 6 ' + cos 8 ' + cos 10 ' + cos 12 ' + cos 14 ' + cos 16'
ou aussi :
2y1 y2 = cos 15 ' cos 13 ' cos 11 ' cos 9 ' cos 7 ' cos 5 ' cos 3 ' cos ' = (x 1 + x2 ),
1
d’où y1 y2 = , donc y1 et y2 sont les racines de :
4
1 1
X2 (1 + 17)X .
4 4
Avec y1 > 0, il vient :
1
y1 = 1+ 17 + 34 + 2 17
8
1
et y2 = 1+ 17 34 + 2 17 .
8
De même, on a y3 + y4 = x2 et on obtient :
1 1
y3 y4 = (x + x2 ) = ,
2 1 4
6 Suite de Fibonacci
C’est la suite (un )n !! définie par : u0 = 0, u1 = 1 et *n ! !, un +2 = un +1 + un .
$n
2) Montrer que un est l’entier le plus proche de .
5
1
3) Montrer que, pour x réel tel que x < , la suite x n un converge vers 0.
$
n
1 1 k
Pour x réel, x & , , exprimer Sn (x ) = x uk à l’aide de $, %, n et x .
$ %
k =1
1
Montrer que, pour tout x réel tel que x < , la suite Sn (x ) a une limite à préciser en
$
fonction de x exclusivement.
Solution
Partie I
1) L’équation caractéristique d’une suite récurrente linéaire double un +2 = un +1 + un est
1+ 5 1 5 1
r 2 = r + 1, de racines $ = et % = = .
2 2 $
n n
Ces suites (un ) sont donc de la forme un = ( $ + 0 % , avec ((, 0) indépendants de n .
1 1
Avec u0 = 0 et u1 = 1, il vient ( + 0 = 0 et ( $ + 0 % = 1, c’est-à-dire ( = et 0 = .
5 5
1
On a donc, pour tout n ! !, un = ($n %n ).
5
Avec u1 = 1 et u0 = 0, la propriété (Pn) : $n +1 = $un +1 + un est vraie pour n = 0.
Avec (Pn), on obtient $n +2 = $2 un +1 +$un , et, avec $2 = $+1, il vient $n +2 = $(un +1 + un )+ un +1
et un +2 = un +1 + un donne alors $n +2 = $un +2 + un +1 .
On a ainsi montré par récurrence que (Pn) est vraie pour tout n ! !.
$n %n 1 1 $n 1
2) On a = un + . Avec % < 1 et < , il vient un < , donc l’entier un est
5 5 5 2 5 2
$n 1 $n 1 $n
dans l’intervalle , + et il s’ensuit que un est l’entier le plus proche de .
5 2 5 2 5
1 1
3) On a la relation x n un = ($x )n (%x )n .
5 5
1
Pour x < , on a $x < 1, donc lim($x )n = 0.
$
On a aussi % < $, donc %x < 1 et lim(%x )n = 0.
Il s’ensuit que lim x n un = 0.
n n
1
L’expression précédente de x n un donne Sn (x ) = ($x )k (%x )k .
5
k =1 k =1
1 1 1 1 ($x )n 1 (%x )n
Avec x & $ , % , il vient Sn (x ) = $x
1 $x
%x
1 %x
.
5
1
Pour x < , on a $x < 1 et aussi %x < 1, donc lim($x )n = 0 et lim(%x )n = 0.
$
1 $x %x
Il s’ensuit que la suite (Sn (x ) admet pour limite $(x ) = .
5 1 $x 1 %x
Partie II
n
1) Avec uk = uk +2 uk +1 , on obtient uk = un +2 u2 = un +2 1.
k =1
n
Avec u2k 1 = u2k u2k 2 = u2k u2(k 1) , il vient u2k 1 = u2n u0 = u2n .
k =1
n
Avec u2k = u2k +1 u2k 1 = u2k +1 u2(k 1)+1 , il vient u2k = u2n +1 u1 = u2n +1 1.
k =1
n
2
Avec uk +1 uk 1 = uk donc uk +1 uk uk uk 1 = uk2 , il vient uk = un +1 un u1 u0 = un +1 un .
k =1
Partie III
1) Établissons une démonstration par récurrence sur p pour un divise unp .
La propriété est triviale pour p = 1. Supposons que un divise unp avec p ! ! .
On a un (p+1) = unp+n = unp un 1 + unp+1 un et on voit que un divise un (p+1) .
La propriété est donc vraie pour tout p ! ! .
De un +1 = un + un 1 , on déduit que un +1 un = un un 1 .
Il s’ensuit que un +1 un = u2 u1 donc un +1 un = 1.
Sujets d’oraux 64
A. Polynômes. Arithmétique des polynômes 64
B. Fractions rationnelles 82
Ex. 1
Soit P ! ![X ], de degré n ! 2.
1) Montrer que s’il est scindé à racines simples, alors P est scindé à racines simples.
2) Montrer que s’il est scindé, alors P est scindé.
Deux résultats sont d’usage relativement fréquents dans des problèmes de polynômes.
Autant les traiter à part dès le départ en préliminaire, au cas où...
Tout polynôme (réel ou complexe) est scindé sur " (c’est le théorème de d’Alembert). L’énoncé
prend en compte que ce n’est pas nécessairement le cas dans ![X ] !
L’outil efficace est le théorème de Rolle.
Ex. 2
Soit P un polynôme réel scindé sur ! et à racines simples et a un réel strictement positif.
Montrer que P 2 + a 2 a toutes ses racines non réelles et simples.
64 Sujets d’oraux
Supposons que P 2 + a 2 ait une racine double z : P 2 (z ) + a 2 = 0 et P (z )P (z ) = 0.
P et P 2 + a 2 n’ont pas de racine commune.
Par ailleurs, P est scindé sur ! et à racines simples (voir l’exercice précédent).
Alors on a P (z ) = 0.
On sait aussi que P admet n 1 racines réelles. Avec z racine non réelle de P , on dispose alors
de n racines pour un polynôme de degré n 1. Cette contradiction avec une propriété connue
montre que l’hypothèse de départ est absurde. En conclusion, P 2 + a 2 n’a pas de racine double.
Notons qu’il est inutile de supposer que les racines de P sont distinctes. Il suffit que P soit scindé
sur ! et pour cela il suffit que P soit scindé sur !.
Ex. 3
1) Déterminer un polynôme P de degré inférieur ou égal à 7, tel que :
(X + 1)4 divise P 1 et (X 1)4 divise P + 1.
1)
1 est racine quatrième de P 1, donc 1 est racine troisième de (P 1) = P .
On va obtenir sur P des informations utiles.
Le cadre naturel de travail est "[X ].
2)
On peut exprimer que (X + 1)4 divise P 1 et que (X + 1)4 divise P 1.
4
Il existe des polynômes R et S tels que P 1 = (X + 1) R et P + 1 = (X 1)4 S.
On peut noter que R et S sont de degré 3.
En retranchant membre à membre ces deux égalités, il vient :
2 = (X 1)4 S (X + 1)4 R .
1 1
En posant U = R et V = S, on obtient :
2 2
(X + 1)4 U + (X 1)4 V = 1.
Ex. 5
1+i 7 2 1+i 7
On considère le polynôme P (X ) = X 3 + X + X 1.
2 2
Former le polynôme unitaire Q dont les racines sont les carrés des racines de P et en déduire
une factorisation de P .
On détermine les fonctions symétriques élémentaires des racines de Q à l’aide des fonctions
symétriques élémentaires des racines de P .
2 2 2 2 1+i 7
a + b + c = (a + b + c ) 2(bc + ca + ab) = ,
2
2 2 2 2 2 2 2
b c + c a + a b = (bc + ca + ab) 2(a 2 bc + b2 ca + c 2 ab)
= (bc + ca + ab)2 2(abc )(a + b + c ),
2
1+i 7 1+i 7 1+i 7
d’où : b2 c 2 + c 2 a 2 + a 2 b2 = +2 = .
2 2 2
Ainsi les polynômes P et Q sont unitaires et leurs racines ont les mêmes fonctions symétriques
élémentaires, ils sont donc égaux.
Ce n’est pas l’expression de Q qui va permettre de factoriser P , mais c’est du fait que les ensembles
a, b, c et a 2 , b2 , c 2 sont égaux que devrait venir une aide efficace.
Notons que, dans "[X ], la factorisation de P revient à la détermination de ses racines.
2
a = a imposerait a = 0 ou a = 1 ; or abc " 0 et P (1) = i 7 montre que ni 0 ni 1 n’est racine
de P . Ainsi on a a 2 " a et de même b2 " b et c 2 " c . On a donc a 2 = b ou a 2 = c .
66 Sujets d’oraux
Il serait judicieux d’examiner si P a une racine double. Si ce n’est pas le cas, a , b et c sont deux
à deux distincts et il en est alors de même pour a 2 , b2 et c 2 . Toutefois, il n’est pas indispensable
de procéder à cette vérification.
Les éléments de $, $2 , $4 sont les conjugués de ceux de $3 , $5 , $6 . Les sommes ont donc
1+i 7
des parties imaginaires opposées. Or la somme des racines est .
2
Une représentation graphique des racines 7èmes de 1 permet de voir que c’est la partie imaginaire
de $3 + $5 + $6 qui est le plus vraisemblablement négative.
2% 4% 8% 6% 10% 12%
Numériquement, on a cos + cos + cos = cos + cos + cos # 0, 5,
7 7 7 7 7 7
2% 4% 8% 6% 10% 12%
sin + sin + sin # 1, 32 et sin + sin + sin # 1, 32.
7 7 7 7 7 7
Ex. 6
Trouver tous les polynômes réels P tels que P (0) = 1, P (1) = 1, P (0) = 0 et P (1) = 1.
Une première étape peut être de trouver une solution particulière. Avec quatre conditions
imposées, on cherche une solution de degré 3.
Ex. 7
Déterminer les polynômes P ! "[X ] tels que &x ! !, P (x ) ! !.
Ex. 8
Déterminer les polynômes P ! "[X ] tels que &z ! ", P (z ) ! !.
Il est nécessaire que &x ! !, P (x ) ! !. Le sujet précédent montre que l’on a P ! ![X ].
Mais, de là à dire que tous les polynômes réels conviennent, il y a un pas que personne n’oserait
franchir. Il faut donc tout reprendre sous un autre angle.
Notons que les nombres complexes d’emploi facile sont les racines de l’unité.
68 Sujets d’oraux
p p
Les racines complexes de 1 sont de module 1 : $p = 1 implique $p = 1 donc :
$p = 1 c’est-à-dire $p $p = 1.
q
Pour q ! #, on a $p = 1 si et seulement si q est un multiple entier de p.
Ex. 9
Soit P ! ![X ]. Montrer que la proposition : &x ! !, P (x ) ! 0 équivaut à l’existence de Q
et R dans ![X ] tels que P = Q2 + R2 .
2
b 2 ac b
1) Soit P ! ![X ], deg P = 2 : P = aX 2 + 2bX + c , a " 0. On a P = a X + + .
a a
P (x ) est positif pour tout x ! ! si et seulement si a > 0 et b2 ac ' 0.
b 2 ac b2 2
Dans ce cas, P = a X+
a
+
a
est la somme des carrés de deux polynômes
réels.
Soit P ! ![X ], de degré impair n ! # et de coefficient dominant an .
Pour x ! !, on a P (x ) ! an x n et P (x ) a + et pour limite en + et en (dans cet
ordre ou dans l’ordre contraire suivant le signe de an ).
Les polynômes cherchés sont donc nécessairement de degré pair.
Et dans ce cas, P (x ) ! an x n montre qu’il faut aussi an > 0.
2)
Le cas des polynômes de degré 2 donne une assise à une démonstration par récurrence.
Soit !n la proposition :
si Pn ! ![X ] , n ! # , deg Pn = 2n , dom Pn = an > 0, vérifie &x ! !, Pn (x ) > 0, alors il existe des
polynômes réels Qn et Rn tels que Pn = Qn2 + Rn2 .
La proposition !1 est vraie.
Pour passer du rang n au rang n + 1, il suffit de factoriser par un polynôme de degré 2.
Ex. 10
2
x 2 (k )
On pose Pk (x ) = ( 1)k ex e . Montrer que Pk est un polynôme de degré k .
Montrer que Pk +2 = 2XPk +1 2(k + 1)Pk et que Pk 2XPk + 2kPk = 0.
2
x2
L’objectif de la première partie est de montrer que la dérivée k e de e x est le produit de e
par un polynôme de degré k qui sera alors Pk lui-même au signe près.
x 2 (0) x2 x2 x2
On a e =e et e = 2xe , ce qui donne P0 (x ) = 1 et P1 (x ) = 2x .
2 (k ) x2
Supposons que, pour k ! # , e x
= ( 1)k Pk (x )e , où Pk est un polynôme de degré k .
x 2 (k +1) k x2 k +1 x2
Alors e = ( 1) Pk (x )e = ( 1) 2xPk (x ) + ( 1)k Pk (x ) e .
Pk +1 (x ) = 2xPk (x )Pk (x ) est une fonction polynôme de degré k + 1, puisque c’est la somme
d’un polynôme de degré k + 1 et d’un polynôme de degré k 1.
On a ainsi établi par récurrence que, pour tout k ! #, Pk est un polynôme de degré k .
On a en fait établi un résultat qui peut se révéler utile : Pk +1 = 2XPk Pk .
70 Sujets d’oraux
Ex. 11
P ! ![X ] admet n ! # racines réelles strictement positives, chacune étant simple.
2
On considère alors Q(X ) = (X 2 + 1)P (X )P (X ) + X P 2 (X ) + P (X ) .
Montrer que si 1 n’est pas racine de Q, alors Q admet au moins 2n 1 racines réelles positives
distinctes.
Supposons que A et B aient une racine commune strictement positive a , c’est-à-dire que :
P (a ) + aP (a ) = 0 et P (a ) + aP (a ) = 0.
P (a ) + aP (a ) = P (a ) + aP (a ) donne (1 a ) P (a ) P (a ) = 0.
a " 1 donne P (a ) = P (a ), d’où (1 + a )P (a ) = 0. Alors a > 0 donne a + 1 " 0 donc P (a ) = 0.
Il s’ensuit que a est racine commune à P et à P , ce qui impose que a est racine double de P , ce
qui est contraire à l’hypothèse qui considère que les racines strictement positives sont simples.
Avant d’envisager la borne supérieure d’une partie de !, il est indispensable de vérifier que cette
partie est majorée.
n n n
k k k
Avec P = ak X , on a P (z ) = ak z puis P (z ) ' ak z .
k =0 k =0 k =0
n
Avec z = 1, on a z k = 1 puis P (z ) ' ak , ce qui montre que P (z ) , z = 1 est une
k =0
partie non vide et majorée de !.
Un énoncé équivalent est n + 1 ' n sup P (z ) , z = 1 .
Dans l’ensemble $ des complexes de module 1, il y a les racines de tous ordres de 1.
n
k
Avec P = ak X , une hypothèse est a0 = 1. On notera M = sup P (z ) , z = 1 .
k =0
n n
Étant donné u1 , . . . , un de $, et en notant u0 = 1, on a P (u p ) ' P (up ) ' nM .
p=0 p=1
n
Il reste à trouver des uk convenables pour avoir n + 1 ' P (uk ) .
k =0
n n n n
k k
Pour tout up ! $, on a P (up ) = ak up d’où P (up ) = ak up .
k =0 p=0 k =0 p=0
n n
k
Avec u = e2i % / N , on choisit up = u p . On a alors up = (u p )k .
p=0 p=0
n n k n +1
1 (u ) 1 (u n +1 )k
Si u k " 1, on obtient (u p )k = (u k )p = k
= k
.
p=0 p=0
1 u 1 u
n
En prenant N = n + 1, on a u n +1 = 1 et u k " 1 pour tout k ! [[ 1, n ]], et il vient (u p )k = 0.
p=0
n n
0
P (up ) se réduit alors à a0 up = (n + 1)a0 en n’oubliant pas que a0 = 1.
p=0 p=0
n
p
En conclusion, u = e2i % / (n +1) donne P (u ) = n + 1, d’où :
p=0
n n
p p
n+1= P (u ) ' P (u ) ' nM ,
p=0 k =1
72 Sujets d’oraux
Ex. 13
Soit n ! #, n ! 2, a ! ! et b ! ! . Déterminer P ! ![X ] tels que nP = (X a )P + bP .
Le cas où b = 0 est celui où P divise P . Il est classique que les solutions sont les multiples
scalaires de (X a )n .
Dans le cas général b "0, on peut se restreindre aux polynômes normalisés. Il est utile d’examiner
le degré d’une solution éventuelle.
Puisque P " nP (X a )P bP est linéaire, il suffit de déterminer les solutions P qui sont
des polynômes normalisés.
On est dans un contexte de dérivation et un objectif peut être de déterminer les dérivées
successives en a , en vue d’utiliser la formule de Taylor.
Pour dériver (X q)P , la formule de Leibniz est d’actualité.
Dans ce type de problème, on commence par préciser les solutions constantes, chercher des
informations sur le degré et sur le coefficient dominant.
Ex. 15
Déterminer les polynômes P tels que P (X 2 ) = P (X + 1)P (X 1).
Le texte est évasif sur le corps de base : on se place dans le contexte naturel de "[X ].
Comme d’usage, on cherche les solutions constantes avant de chercher des informations sur le
degré et sur le coefficient dominant.
74 Sujets d’oraux
Pour orienter la suite des démarches on peut examiner les cas particuliers où deg P = 1 et
deg P = 2.
Ex. 16
Soit P ! ![X ], de degré n ! # , avec P (0) " 0, admettant n racines (xk )k [[ 1,n ]] réelles et deux
n
1 1
à deux distinctes. Montrer que = .
xk P (xk ) P (0)
k =1
n
1 (k
La fraction rationnelle F (X ) = se décompose en F (X ) = .
P (X ) X xk
k =1
1
Comme xk est racine simple, on a (k = .
P (xk )
Pour obtenir le résultat, il suffit de considérer F (0).
Ce résultat reste vrai pour un polynôme P ! "[X ] ou des racines non réelles.
Ex. 18
Pour n ! # , quel est le reste de la division euclidienne de (X n + 1)2 par (X + 1)2 ?
Quand n est impair, X n + 1 est un multiple de X + 1, donc (X n + 1)2 est divisible par (X + 1)2 :
le reste est nul.
Quand n est pair, on écrit la division euclidienne de (X n + 1)2 par (X + 1)2 : il existe Q ! ![X ]
et (a, b) ! !2 tels que (X n + 1)2 = (X + 1)2 Q(X ) + aX + b. La valeur en 1 donne 4 = a + b.
En dérivant, on a 2nX n 1 (X n + 1) = (X + 1) 2Q(X ) + (X + 1)Q (X ) + a .
La valeur en 1 donne 4n = a . Le reste est donc 4nX + 4(1 n ).
Ex. 19
n
k
Soit P (X ) = ak X ! "[X ]. Soit M ! !+ tel que &z ! ", z ' 1 P (z ) ' M .
k =0
Montrer que ak ' M pour tout k .
Parmi les z ! ", z ' 1, il y a en particulier toutes les racines de tout ordre de 1.
Une clé de la démarche pourrait être de choisir des racines de 1 qui rendent service.
76 Sujets d’oraux
n n
q q
Pour $ racine de l’unité et P = aq X , on a P ($) = aq $ . Pour «isoler» ar , il est
q=0 q=0
n
r r q r q r
judicieux de multiplier par $ :$ P ($) = aq $ = ar + aq $ .
q=0 q"r
Pour «isoler» chacun des ar , 0 ' r ' n , on a besoin de n + 1 racines de l’unité, ce qui conduit
2i %
au choix de $ = e n +1 .
2i %
Posons $ = e n +1 et $k = $k pour k ! [[ 0, n ]]. On a P ($k ) ' M pour tout k ! [[ 0, n ]].
n n n
Pour tout r ! [[ 0, n ]], on a $k r P ($k ) ' $k r P ($k ) ' M $k r = (n + 1)M .
k =0 k =0 k =0
Après cette information globale, faisons apparaître «l’isolement» de ar .
n n n n n
q r q r
P = aq X
q
donne $k r P ($k ) = a q $k puis $k r P ($k ) = a q $k
q=0 q=0 k =0 k =0 q=0
n n n n n
q r q r
ou encore : $k r P ($k ) = a q $k = aq $k .
k =0 q=0 k =0 q=0 k =0
n n n n
q r q r
Isolons ar dans le résultat précédent : aq $k = (n + 1)ar + aq $k .
q=0 k =0 q"r,q=0 k =0
n n
Avec $k r P ($k ) ' (n + 1)M , il serait agréable que $k r P ($k ) = (n + 1)ar pour en
k =0 k =0
déduire ar ' M .
n r n +1
r q r 1 ($q )
On a $qk = $k (q r)
= ($q r k
) et $q r
" 1 pour q " r d’où $k = q r .
1 $
k =0
n
Avec ($q r n +1
) = ($n +1 )q r
= 1, il vient finalement $k r P ($k ) = (n + 1)ar et pour conclure,
k =0
n n
$k r P ($k ) ' (n + 1)M et $k r P ($k ) = (n + 1)ar donne ar ' M .
k =0 k =0
Ex. 20
Trouver les nombres complexes a , b, c , de module 1 et tels que :
a + b + c = 1 et abc = 1.
On donne deux des trois des fonctions symétriques élémentaires des racines du polynôme
P = (X a )(X b)(X c ).
Il manque la troisième bc + ca + ab. Et pour cela, on donne a = b = c = 1.
1
On a z = 1 si et seulement si z " 0 et = z.
z
bc + ca + ab 1 1 1
Avec abc = 1, on a bc + ca + ab = = + + .
abc a b c
Il vient alors bc + ca + ab = a + b + c = a + b + c = 1
Ex. 21
Trouver les racines du polynôme X 4 5X 3 + 9X 2 15X + 18, sachant que deux d’entre elles
ont un produit égal à 6.
Cet exercice est une occasion de tester quelques acquis sur les fonctions symétriques élémentaires
des racines d’un polynôme. Ne boudons pas notre plaisir !
Il y a peut-être une solution plus expéditive, gardons-la pour la fin.
Ex. 22
Donner des polynômes U et V de degré minimal tel que X n U + (1 X ) n V = 1.
1
Si n = 0, Avec U = V = , on a une solution de degré minimal.
2
Dans la suite, on peut se limiter à n ! 1.
Des polynômes tels que X n U + (1 X )n V = 1 ne sont pas nuls. Par exemple V = 0 impliquerait
X n U = 1, ce qui imposerait X n inversible, donc n = 0.
Le contexte de travail est celui de "[X ].
78 Sujets d’oraux
Les polynômes X n et (1 X )n sont premiers entre eux et une égalité de Bézout est disponible.
Un premier point à éclaicir est que U et V doivent être de degrés "petits".
X et 1 X sont premiers entre eux, donc X n et (1 X )n le sont aussi.
Par le théorème de Bézout, il existe des polynômes A et B tels que X n A + (1 X )n B = 1.
Soit U le reste dans la division de A par (1 X )n . Alors A = (1 X )n Q + U , avec deg U < n ,
donne X n U + (1 X )n (X n Q + B) = 1.
En posant V = X n Q + B, on a X n U + (1 X )n V = 1. Alors (1 X )n V = 1 X n U donne
deg (1 X )n V = deg(1 X n U ) et, avec deg(1 X n U ) = n +deg U et deg (1 X )n V = n +deg V ,
on obtient deg V = deg U .
On a donc des solutions U et V , avec deg U = deg V < n telles que X n U + (1 X )n V = 1.
On peut étudier l’unicité d’une telle solution.
Supposons qu’il existe U1 et V1 , de degré strictement inférieur à n ,
tels que X n U1 + (1 X )n V1 = 1.
On en déduit (U U1 )X n = (V1 V )(1 X )n .
Avec le théorème de Gauss, il s’ensuit que X n , premier avec (1 X )n , divise V1 V .
Or on a deg V < n et deg V1 < n , donc deg(V1 V ) < n = deg X n .
Multiple de X n et de degré strictement inférieur à celui de X n , le polynôme V1 V est nécessai-
rement le polynôme nul.
Et il s’ensuit U U1 = 0, ce qui garantit l’unicité envisagée.
La solution (U, V ) est donc minimale, du point de vue des degrés.
Il reste à la déterminer explicitement. Un point de départ est X + (1 X ) = 1.
La formule du binôme donne
n 1 n 1
2n 1 k k n 1 k k
X + (1 X) = (1 X )n #2n 1 X (1 X) + Xn # 2n 1X
n 1 k
(1 k
X ) = 1,
k =0 k =0
n 1 n 1
k n 1 k k k k n 1 k
ce qui donne la solution U = #2n 1X (1 X ) et V = #2n 1X (1 X) .
k =0 k =0
Pourquoi l’exposant 2n 1 ? Un exposant plus petit ne permettrait pas de mettre en évidence
X n et (1 X )n et un exposant plus grand donnerait des coefficients de X n , et (1 X )n de
degrés trop grands.
Ex. 23
Trouver tous les couples (A, B) de polynômes réels tels que
(X 3 + 1)A + (X 2 + X + 1)B = 0.
Le théorème de Bézout s’applique à des polynômes premiers entre eux. Est-ce le cas ?
Un diviseur commun à X 3 + 1 et à X 2 + X + 1 divise aussi X (X 2 + X + 1).
Il divise donc X (X 2 + X + 1) (X 3 + 1) = X 2 + X 1, puis il divise X 2 + X + 1 (X 2 + X 1) = 2.
Il s’ensuit que (X 3 + 1) (X 2 + X + 1) = 1.
On aurait pu aussi constater que ces polynômes n’ont pas de racine complexe commune.
Il y a une solution : c’est le théorème de Bézout.
L’objet est de les déterminer tous.
La même démarche qu’à l’exercice précédent permet de voir qu’il y a une solution (A0 , B0 ) et
une seule telle que deg A0 < 2 et deg B0 < 3.
Ex. 24
On considère la suite (Pn )n !# de polynômes réels définis par
P1 = 1, P2 = X , et, pour tout n ! 3, Pn = XPn 1 Pn 2 .
80 Sujets d’oraux
Soit !(p) la propriété : pour tout n ! 2, on a Pn +p = Pn Pp+1 Pn 1 Pp .
!(1) se lit Pn +1 = Pn P2 Pn 1 P1 , c’est-à-dire Pn +1 = XPn Pn 1 , qui n’est autre que la règle
de définition de (Pn ).
Pour !(p + 1) on transforme Pn +p+1 en utilisant !(p) :
Pn +p+1 = P(n +1)+p = Pn +1 Pp+1 Pn Pp et on injecte Pn +1 = XPn Pn 1 . Il vient alors :
Pn +p+1 = Pn (XPp+1 Pp ) Pn 1 Pp+1 = Pn Pp+2 Pn 1 Pp+1 en utilisant XPp+1 Pp = Pp+2 .
On a montré que !(p) !(p + 1), la propriété !(p) est donc vraie pour tout p ! 1.
Montrons que les diviseurs communs à Pn +p et Pn ne sont autres que les diviseurs communs à
Pn et Pp .
Ex. 25
n
P
Soit P unitaire de degré n et Q = (X k ). Décomposer en éléments simples et montrer
Q
k =0
n!
qu’il existe k ! [[ 0, n ]] tel que P (k ) ! .
2n
P
Q est scindé, à racines simples et de degré n + 1. La décomposition en éléments simples de
Q
n
P (k )
est alors . Et on a Q (k ) = (k q).
Q (k )(X k)
k =0 q"k
n
P (k P (k ) P (k ) ( 1)n k
k
On a = , avec (k = n = = #n P (k ).
Q X k ( 1) n k
k !(n k )! n!
k =0 (k q)
q"k,q=0
k
Les coefficients binomiaux #n incitent à en faire apparaître la somme et, dans ce but, on peut
examiner la somme des (k .
XP (X )
est le quotient de polynômes normalisés et de même degré.
Q(X )
n
xP (x ) XP (X ) (k X (k x
Il vient alors lim = 1. Par ailleurs, on a = et lim = (k .
x + Q(x ) Q(X ) X k x + x k
k =0
n
On en déduit 1 = (k .
k =0
Pour une information concernant, de façon analogue, tous les P (k ), il est judicieux de procéder
n
k
par l’absurde. Rappelons que #n = 2n .
k =0
n
Et ce résultat est en contradiction avec 1 = (k .
k =0
n!
En conclusion, il existe k ! [[ 0, n ]] tel que P (k ) ! .
2n
82 Sujets d’oraux
Ex. 26
n
k
Soit P = ak X ! ![X ], de degré n ! 2 et admettant n racines réelles distinctes.
k =0
Montrer que :
2
pour tout t ! !, P (t ) P (t )P (t ) > 0
2 P
P (t ) P (t )P (t ) apparaît naturellement dans la dérivation de et la décomposition en
P
P
éléments simples de , avec P scindé à racines simples, doit être connue.
P
n
P 1
Notons xr , 1 ' r ' n , les n racines réelles distinctes. On a P = .
X xk
k =1
2 n
P P P 1 2
En dérivant, il vient 2 = 2
et il s’ensuit P (t ) P (t )P (t ) > 0 pour tout
P (X xk )
k =1
t ! ! , x1 , . . . , xn .
Cette preuve ne concerne que les réels t qui ne sont pas racine de P . Pour les racines, il y a lieu
de tenir compte qu’elles sont simples.
2
Pour t ! x1 , . . . , xn , on a P (t ) = 0 et P (t ) " 0, donc P (t ) P (t )P (t ) > 0.
Pour en tirer une information sur les coefficients de P , la formule de Taylor lie ak et P (k ) (0).
1 2
P (0) = a0 , P (0) = a1 , P (0) = a2 et P (0) P (0)P (0) > 0 donne a12 > 2a2 a0 .
2
2
a
Il s’ensuit a0 a2 < 21 ' a12 d’où a0 a2 < a12 .
Remarquons que l’inégalité demandée a0 a2 < a12 découle en fait d’une inégalité plus fine.
Pour passer de a0 a2 < a12 à ak 1 ak +1 < ak2 , il est raisonnable d’exploiter les dérivées successives
de P en 0.
Le polynôme dérivé d’un polynôme scindé réel, dont toutes les racines sont simples, est réel,
scindé et toutes ses racines sont simples. C’est une des applications classiques du théorème
de Rolle.
2
On applique alors à P (k ) la propriété établie pour P : P (k +1) (0) P (k +2) (0)P (k ) (0) > 0.
1 (j ) 2
Puis on utilise aj = P (0) pour en déduire (k + 1)!ak +1 > (k + 2)!k !ak ak +2 , et il s’ensuit :
j!
k+1 2
ak ak +2 < a ' ak2+1 .
k + 2 k +1
Pour k ! [[ 1, n 1 ]], on a donc ak 1 ak +1 < ak2 .
On pense a priori à une identité de Bézout et c’est bien le cas puisque Q et X 2n +1 sont premiers
entre eux.
Que ce texte soit proposé dans la rubrique "Fractions rationnelles" est une indication pour une
autre piste.
2n +1
1 X R 1 P R
L’égalité proposée s’écrit aussi Q = P + Q
ou encore 2n +1 = 2n +1 +
Q
X Q X
Comme X 2n +1 et Q sont premiers entre eux, l’existence et l’unicité de P , avec deg P ' 2n , et
1
R découle de l’existence et de l’unicité de la décomposition de 2n +1 en somme de deux
X Q
fractions, l’une de dénominateur X 2n +1 et l’autre de dénominateur Q.
Notons que l’on a alors deg R < deg Q.
La détermination de P et R dans les deux exemples proposés revient donc à préciser la décompo-
sition d’une fraction rationnelle. La méthode des développements limités est bien adaptée à la
présence d’un pôle multiple.
1
Pour Q = 1 X , on considère F = 2n +1 .
(1 X )X
2n
1 1 k 2n
Le développement limité à l’ordre 2n en 0 de est = x + o(x ).
1 x 1 x
k =0
2n
k
On en déduit que P = X .
k =0
Pour déterminer R qui, dans le cas présent, est une constante, on forme
1 (1 X )P
2n +1 = (1 X )F = + R. 2n +1
X X
En prenant la valeur en 1, il vient R = 1.
1
Pour Q = 1 X 2 , on considère F = 2 2n +1 .
(1 X )X
n
1 1 2k
Le développement limité à l’ordre 2n en 0 de 2 est 2 = x + o(x 2n ).
1 x 1 x
k =0
n
2k
On en déduit que P = X . Et on a deg R ' 1.
k =0
1 P R P a b
On a F = = + = + +
(1 X )X
2 2n +1
X
2n +1
1 X
2
X
2n +1 1 X 1+X
1 1
La valeur en 1 de (1 X )F et la valeur en 1 de (1 + X )F donnent a = et b = .
2 2
R 1 1
Alors = donne R = X .
1 X
2 2(1 X) 2(1 + X )
84 Sujets d’oraux
Ex. 28
Soit n ! # et P un polynôme de degré inférieur ou égal à n 1.
n
2) Soit ($k )k ![[ 1,n ]] la famille des éléments de $n . Pour n ! 2, calculer ($k $$ ).
k =1 $"k
1)
Le contexte de travail est évidemment celui de "[X ], ou mieux encore, celui de "(X ).
Les $k sont les racines de X n 1, qui est à racines simples.
P
P ($k ) peut apparaître dans la décomposition de n .
X 1
P
Puisque deg P < n , la partie entière de F = n est nulle.
X 1
n
On a X n 1= (X $k ), les pôles de F sont donc les $k , 1 ' k ' n .
k =1
Avec (X n 1) = nX n 1
, on obtient que la partie polaire de F relative au pôle simple $k est
n
P ($k ) P ($k )
n 1 et il vient F =
n $k (X $k )
k =1
n $nk 1 (X $k )
On remarquera que cette décomposition est valable même dans le cas où P et X n 1 ne sont
pas premiers entre-eux.
n
1
Avec $nk = 1, on en déduit F (0) = P ($k ).
n
k =1
n
P
Par ailleurs, avec F = n , il vient F (0) = P (0) et il s’ensuit que P ($k ) = nP (0).
X 1
k =1
2i %
Une autre méthode consiste à observer qu’en posant $ = e n , on a $n = $k / 0' k ' n 1 .
n 1 n 1 n 1 n 1
j
Donc, avec P = aj X , on obtient P $
k
= aj $kj et, en remarquant que
j =0 k =0 j =0 k =0
n 1 n 1
pour 1 ' j ' n 1, $kj = 0, il reste P $k = na0 = nP (0).
k =0 k =0
2)
n n
($k $$ ) invite à considérer le polynôme P = (X $$ ).
k =1 $"k k =1 $"k
Si tout va bien, le résultat précédent sera mis à l’œuvre.
n
Soit P = Pk avec Pk = (X $$ ).
k =1 $"k
Ex. 29
X
Déterminer les fractions rationnelles F telles que F (X 2 ) F (X ) = 2 .
X 1
A
Soit F = , avec A et B dans "[X ], premiers entre eux.
B
On cherche donc A et B tels que :
(X 2 1) A(X 2 )B(X ) A(X )B(X 2 ) = XB(X )B(X 2 ) (1)
86 Sujets d’oraux
Si on pose n = deg A, alors deg A(X 2 ) = 2n , alors que deg (X + 1)A(X ) = n + 1.
Il s’ensuit que, pour n ! 2, donc 2n > n + 1, on a deg A(X 2 ) (X + 1)A(X ) = 2n ! 4, ce qui est
incompatible avec deg((X ) = 1.
On a donc deg A ' 1 et A est de la forme A = aX + b, avec a et b dans ".
En reportant dans (3), on a aX 2 + b (aX + b)(X + 1) = (X , c’est-à-dire aX bX = (X , d’où
a + b = (.
a 1 1
En conclusion, on a A(X ) = a (X 1) ( et B = ((X 1) puis F (X ) =
( X 1
=k
X 1
.
Ex. 30
On considère P ! "[X ], de degré n ! 2, à racines x1 , . . . , xn simples.
n
Q(xk )
Montrer que, pour tout Q ! "[X ] tel que deg Q ' n 2, on a = 0.
P (xk )
k =1
Les racines de P sont simples, donc P (xk ) " 0 donne un énoncé sans désagrément majeur. Il est
possible que certaines racines de P soient aussi racines de Q.
Seules interviennent les racines de P qui ne sont pas racines de Q.
Q(xk )
Le terme P (xk ) au dénominateur de apparaît dans la partie polaire relative au pôle
P (xk )
Q
simple xk de la fraction .
P
Q(xk )
Pour les pôles simples xk qui ne sont pas racines de Q, la partie polaire est .
P (xk )(X xk )
Q
Avec deg Q < deg P , la partie entière de est nulle et on a donc
P
n
Q Q(xk )
F = = .
P P (xk )(X xk )
k =1
Ex. 32
n 1
1
Calculer 2k %
.
i
k =1 1 e n
1
Une solution consiste à former un polynôme dont les racines sont les .
i 2k %
1 e n
Il sera alors aisé d’en déduire la somme.
i 2% i 2k %
Posons $ = e n . Alors $k = e n , et en particulier : $n = 1.
Les $k , 1 ' k ' n 1, sont les racines autres que 1 de X n 1.
Les $k 1, 1 ' k ' n , sont les racines autres que 0 de (X + 1)n 1, c’est-à-dire de :
n (n 1)
X n + nX n 1 + . . . + X 2 + nX .
2
n (n 1)
Ce sont donc les racines de X n 1
+ nX n 2
+... + X + n.
2
n (n 1)
Leurs inverses sont les racines de l’équation : nx n 1
+ x n 2 + . . . + nx + 1 = 0.
2
n 1 n 1
n 1 1 n 1 1 n 1
Leur somme est donc , c’est-à-dire = d’où = .
2 $ k
1 2 1 $ k 2
k =1 k =1
n
1 P
Autre solution. Avec P = X n 1, de racines $k , k ! [[ 1, n ]], on a k
= .
X $ P
k =1
n 1 n 1
1 1
Notons que k
est la valeur en 1 de .
k =1
1 $ k =1
X $k
n 1 n 1 n 1
P nX 1 nX 1
Avec = n , on a = n .
P X 1 X $k X 1 X 1
k =1
88 Sujets d’oraux
nx n 1 1
Le problème revient à trouver la limite quand x tend vers 1 de n .
x 1 x 1
Une bonne façon de trouver cette limite est d’utiliser des développements limités en 1.
En posant h = x 1, on a n (h + 1)n 1
= n 1 + (n 1)h + o(h ) et :
n (n 1) n 1
xn 1 = (1 + h )n 1 = nh + h 2 + o(h 2 ) = nh 1 + h + o(h ) .
2 2
n 1
nx 1 1 + (n 1)h + o(h ) 1 n 1
Il s’ensuit n = = 1 + (n 1)h + o(h ) 1 h + o(h ) .
x 1 h n 1 h 2
1+ h + o(h )
2
n 1
nx 1 n 1 1 n 1
On en déduit n = 1+ h + o(h ) = + + o(1).
x 1 h 2 h 2
n 1 n 1
nx 1 n 1 nx 1 n 1
Finalement, on a n = + o(1) d’où lim n = et en
x 1 x 1 2 x 1 x 1 x 1 2
conclusion :
n 1
1 n 1
= .
k =1
1 $k 2
1
b) pour tout n ! # , An (X + 1) An (X ) = X n 1.
(n 1)!
a) Exprimer Sn (m ) au moyen de m , An +1 (m ) et an +1 .
b) Donner l’expression générale de Sn (m ) pour n ![[ 1, 4 ]] en factorisant en tant que polynôme
en m dans chacun des quatre cas.
Solution
a0 1 a0 a1 1
1) + a1 = 0 d’où a1 = ; + + a2 = 0 d’où a2 = ;
2 2 6 2 12
a0 a1 a2 a0 a1 a2 a3 1
+ + + a3 = 0 d’où a3 = 0 ; + + + + a4 = 0 d’où a4 = .
24 6 2 120 24 6 2 720
On en déduit :
1 1 2 1 1
A0 = 1 , A1 = X , A2 = X X+ ,
2 2 2 12
1 3 1 2 1 1 4 1 3 1 2 1
A3 = X X + X et A4 = X X + X .
6 4 12 24 12 24 720
2 Équation de degré 3
1) Justifier que l’étude d’un polynôme X 3 + aX 2 + bX + c se ramène à celle d’un polynôme
X 3 + pX + q et que l’on peut se limiter dorénavant au cas où pq " 0.
2i %
2) On considère x1 , x2 , x3 dans ". Usuellement, on note j = exp .
3
3
a) Vérifier que l’ensemble des six nombres x" + jx# + j2 x- , ", #, - deux à deux distincts
3 3
dans [[ 1, 3 ]] se réduit à x1 + jx2 + j2 x3 , x1 + jx3 + j2 x2 .
3 3
b) On pose .1 = x1 + jx2 + j2 x3 et .2 = x1 + jx3 + j2 x2 . Exprimer .1 .2 et .1 + .2 à l’aide
des fonctions symétriques élémentaires des racines x1 , x2 , x3 de X 3 + pX + q.
Former un polynôme Q unitaire de degré 2 dont les racines sont .1 et .2 .
3) a) Étant donné (U, V ) ! "2 , résoudre le système :
x1 + x2 + x3 = 0
x1 , x2 , x3 ! "3 , x1 + jx2 + j2 x3 = U
x1 + j2 x2 + jx3 = V
U V
b) En posant u = 3 et v = 3 , montrer que u + v, ju + j2 v et j2 u + jv sont les racines de
p
P = X 3 + pX + q si et seulement si uv = et u 3 + v3 = q.
3
On déduit de ce qui précède une méthode de résolution de P .
p3
Méthode. u 3 et v3 sont alors les racines de R = X 2 + qX . On prend pour valeur de u une
27
p
des racines cubiques d’une racine de R et on forme v = . Les racines de P sont alors :
3u
u + v, ju + j2 v et j2 u + jv.
5) a) Discriminant
Former une condition nécessaire et suffisante portant sur p et q pour que X 3 + pX + q ait une
racine double.
b) Déterminer ( ! " pour que l’équation x ! ", x 3 8x 2 + (13 ()x 6 2( = 0 ait une
racine double et achever la résolution.
c) On se place dans le cas où p et q sont dans !. Montrer que, si 4p3 + 27q 2 ' 0, alors
les racines de P sont réelles, et que, pour 4p3 + 27q 2 > 0, il y a deux racines complexes
conjuguées et une racine réelle.
p q
b) En posant u = rei ) , r > 0, montrer que r = et cos 3) = .
3 2r 3
c) Résoudre algébriquement et trigonométriquement x ! !, x 3 3x + 1 = 0.
Solution
1)
L’utilisation de la formule de Taylor est à préférer aux calculs par identification.
1 a
Le coefficient de (X + h )2 dans P (X + h ) est P (h ). Avec P = 6X + 2a , on choisit h = et il
6 3
vient :
2
a a 2 2 1
P X = X3 + b X+ a ab + c .
3 3 27 3
Les cas p = 0 ou q = 0 sont immédiats.
Il s’ensuit .1 .2 = 27p3 .
.1 + .2 = A3 + B3 = (A + B)3 3AB(A + B) = 27x13 + 27px1 = 27q, car x13 + px1 = q.
2 2 3
.1 et .2 sont les racines de X .1 + .2 X + .1 .2 , d’où Q = X + 27qX 27p .
3) a) (E1 ) + (E2 ) + (E3 ) donne : 3x1 = U + V . (E1 ) + j2 (E2 ) + j(E3 ) donne : 3x2 = j2 U + jV .
Et (E1 ) + j(E2 ) + j2 (E3 ) donne : 3x3 = jU + j2 V .
Il est immédiat que ces nombres conviennent.
b) X (u + v) X ( ju + j2 v) X ( j2 u + jv) = X 3 3uvX (u 3 + v3 ).
1 9 + 69
4) a) (1) : A = X 3 3X 2 + 2X 1, A(X + 1) = X 3 X 1. R = X 2 X+ admet " =
27 18
1
pour racine. Soit u la racine cubique réelle de " et v = .
3u
Les racines de (1) sont 1 + u + v, 1 + ju + j2 v et 1 + j2 u + jv.
19 23 23
(2) : B = X 3 6X 2 + 9X +
2
, B(X + 2) = X 3 3X +
2
. Soit R = X 2 + 2 X + 7 49, de racine
23 + 3 57 1
"= . On pose alors u = 3
" et v = .
4 u
Les racines de (2) sont 2 + u + v, 2 + ju + j2 v et 2 + j2 u + jv.
1 X 29 29 1
(3) : C = X 3 + X 2 + 1, C X = X3 + . Soit R = X 2 + X + , de racine
3 3 27 27 27 27
29 + 3 93 1
"= . On pose u = 3
" et v = .
54 9u
1 1 1 2
Les racines de (3) sont + u + v, + ju + j2 v et + j u + jv.
3 3 3
i % i %
(4) : l’équation x 2 x + 1 = 0, admet " = e 3 pour racine. On conclut avec u = e 9 .
7, on a c 3 = 14
3 3
b) Avec c = 5 2+7 5 2 3c .
3 3
L’équation x + 3x 14 = 0 a 2 pour racine, d’où X + 3X 14 = (X 2)(X 2 + 2X + 7).
Comme X 2 + 2X + 7 n’a pas de racine réelle, il vient c = 2.
5)
P a une racine double si et seulement si une racine de P est aussi racine de P .
On exploite les fonctions symétriques élémentaires des racines de P , sans calculer ces racines.
a) P = X 3 + pX + q, P = 3X 2 + p de racines r et s.
p 2p
Avec r + s = 0 et rs = , il vient r 2 + s2 = (r + s)2 2rs = et r 3 + s3 = (r + s)3 3rs(r + s) = 0.
3 3
4p3 + 27q 2
Alors P (r )P (s) = donc P a une racine double si et seulement si 4p3 + 27q 2 = 0.
27
25 5
Les racines de Q = 3X 2 sont .
3 3
5 10
La racine double de Q est et il vient que l’autre est ; les racines de P sont alors 1
3 3
(double) et 6.
Pour ( = 3, P = X 3 8X 2 + 16X = X (X 4)2 . Les racines de P sont 4 (double) et 0.
8 400 1 600
Pour ( = 125, P = X 3 8X 2 112X 256 et Q = P X + = X3 X .
3 3 27
400 20 40
Avec Q = 3X 2 , on voit que la racine double de Q est , l’autre est .
3 3 3
Finalement, les racines de P sont 4 (double) et 16.
6) a) Avec l’analyse précédente, on a 4p3 + 27q 2 < 0 (donc p < 0) et les racines de R sont
conjugées non réelles.
p p
b) Avec u = rei ) , on a uu = , donc r = .
3 3
3
p q
u 3 étant racine de R = X 2 + qX , on a 2 Re u 3 = q, c’est-à-dire cos 3) = .
27 2r 3
1 1 1
4) a) Soit Q = X n Tn X+ . Montrer que Q = (X 2n + 1).
2 X 2
b) En déduire que, pour tout t ! !, Tn (ch t ) = ch(nt ).
1 1 1
c) En considérant X n X Sn X , montrer que sh t Sn (ch t ) = sh(nt ).
X 2 X
Solution
Tn = ( 1)k (n 2k )ak X n 2k 1
donne XTn = ( 1)k (n 2k )ak X n 2k
0'2k 'n 2
k n 2k
et aussi Tn = ( 1) (n 2k + 2)(n 2k + 1)ak 1X .
2'2k 'n
Par comparaison des termes en X n 2k
dans (X 2 1)Tn + XTn = n 2 Tn , on obtient :
n2 (n 2k )2 ak = (n 2k + 1)(n 2k + 2)ak 1
(n 2k + 1)(n 2k + 2)
c’est-à-dire ak = ak 1 et on obtient :
4k (n k )
n !(n k 1)! n (n k 1)!
ak = 2n 2k 1 = 2n 2k 1 .
(n 2k )!k !(n 1)! k !(n 2k )!
sh(nt )
Sn (ch t ) = ,
sh t
ce qui donne les valeurs de Tn (x ) et Sn (x ) pour x !]1, + [.
e) En déduire que a = 2n .
Solution
2)
On étudie l’aspect réciproque de la partie précédente.
1
2) Montrer que up = 2
.
(ap2 1) Q (ap )
1
3) Montrer que vp = 3 2ap Q (ap ) + (ap2 1)Q (ap ) .
(ap2 2
1) Q (ap )
a) Montrer que les vp sont tous nuls si et seulement si il existe ( ! ! tel que S = (Q. Préciser
( en fonction de n .
b) Déterminer le polynôme Q tel que tous les vp soient nuls dans le cas où n = 2.
1
2) On a [(X ap )2 F (X )](ap ) = up avec (X ap )2 F (X ) = où on a posé
(X 2 1)Qp2
1
Qp = (X ak ). Il vient donc up = .
(ap2 1)Qp2 (ap )
k "p
Q = (X ap )Qp donne Q = (X ap )Qp + Qp puis Q (ap ) = Qp (ap ) et
1
up = 2
.
(ap2 1) Q (ap )
4) a) Les vk sont tous nuls si et seulement si tous les ak sont racine de S, c’est-à-dire que S est
divisible par Q.
Le coefficient de X n dans S est n (n 1) + 2n c’est-à-dire n (n + 1).
S étant de degré n , il est associé à Q et S = n (n + 1)Q.
b) Pour n = 2, on a ( = 6.
On est amené à déterminer Q = X 2 + aX + b tel que (X 2 1)Q + 2XQ = 6Q.
1 1
Par identification, a = 0 et b = , soit Q = X 2 .
3 3
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 103
Sujets d’oraux
A Borne supérieure et partie entière
Ex. 1
Soit f : [0, 1] [0, 1] une fonction croissante. Montrer qu’elle admet un point fixe.
Si f (0) = 0 ou f (1) = 1, alors f admet un point fixe. Rappelons que un est à prendre au sens de
un au moins.
On se place maintenant dans le cas où f (0) > 0 et f (1) < 1.
Considérons alors l’ensemble A = x ! [0, 1] f (x ) ! x . Il est non vide (il contient 0) et il est
majoré (par 1). Ainsi A admet une borne supérieure ; notons-la s.
On peut espérer avoir f (s) = s et pour l’établir, on peut montrer par l’absurde que f (0) " 0 et
f (0) ! 0.
Ex. 2
n
1
Étant donné x réel, on considère la suite (un )n !! définie par un = 2 E (2kx ).
n
k =1
Montrer qu’elle est convergente, de limite x .
Deux pistes sont à explorer face à un problème concernant la fonction partie entière :
la définition E (x ) " x < E (x ) + 1 ou sa variante x 1 < E (x ) " x ,
x ! E (x ) est caractérisée par $x ! [0, 1[, E (x ) = 0 et $x ! ", E (x + 1) = E (x ) + 1.
Ex. 3
x x+1
Étant donné x ! ", simplifier l’expression E +E .
2 2
Ex. 4
Étant donné n ! ! , montrer que la partie entière de (2 + 3)n est un entier impair.
On pourra vérifier qu’il existe an et bn dans ! tels que (2 + 3)n = an + bn 3.
n
k
La formule du binôme donne : An = (2 + 3)n = "n ( 3)k 2n k
.
k =0
Dans cette somme on sépare les k pairs des k impairs pour obtenir an et bn .
2k 2k +1
On a donc An = "n 3k 2n 2k
+ 3 "n 3k 2n 2k 1
, qui est de la forme :
0"2k "n 1"2k +1"n
an + bn 3, avec an et bn entiers naturels.
La clé du problème est d’utiliser (2 3)n qui est dans ]0, 1[ et qui s’exprime également en
fonction de an et de bn .
n
k
On a Bn = (2 3)n = "n ( 3)k 2n k
ou aussi :
k =0
2k 2k +1
Bn = " n 3k 2n 2k
3 "n 3k 2n 2k 1
,
0"2k "n 1"2k +1"n
donc Bn = an bn 3.
On a An + Bn = (2 + 3)n + (2 3)2 = 2an .
Et, de 0 < 2 3 < 1, donc 0 < Bn < 1, on déduit An < An + Bn < An + 1.
Alors An = (2 + 3)n vérifie An < 2an < An + 1, c’est-à-dire 2an 1 < An < 2an , ce qui montre
que la partie entière de (2 + 3)n est 2an 1, qui est effectivement un entier impair.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 105
Ex. 5
Comparer E ( n + n + 1) et E ( 4n + 2) pour n ! ! .
2 2 2
4n + 2 n+ n+1 = 2n + 1 2 n (n + 1) et 2 n (n + 1) = 4n 2 + 4n < (2n + 1)2
montre que n + n + 1 < 4n + 2. On en déduit que :
E n+ n+1 "E 4n + 2 .
On peut raisonnablement envisager que cette inégalité pourrait être une égalité.
La contradiction attendue ne semble pas encore apparue. Cependant une dernière remarque
permet de conclure.
Or tout carré d’entier ne peut avoir que 0 ou 1 pour reste dans la division enclidienne par 4. Il
suffit en effet d’examiner :
(2k )2 = 4k 2 et (2k + 1)2 = 4k (k + 1) + 1.
La décroissance stricte de (vn ) donne vn vn +1 > 0. Étant en outre de limite 0, elle est
strictement positive.
Cela donne un sens aux deux suites formées à partir de (un ) et (vn ).
De plus, cela permet de multiplier des inégalités par vn vn +1 sans en changer le sens.
un un +1
Pour tout % > 0, il existe N ! ! tel que, pour tout n ! N , on a # %< < # + %.
vn vn +1
On en déduit (# %)(vn vn +1 ) < un un +1 < (# + %)(vn vn +1 ).
p
Pour tout p > n , on forme la somme des inégalités ainsi obtenues. Il vient :
k =n
(# %)(vn vp+1 ) < un up+1 < (# %)(vn vp+1 ).
Ex. 7
n
k
Pour n ! ! , on considère la fonction fn de " dans " définie par fn (x ) = 1 + x .
k =1
Montrer qu’il existe un unique réel positif, noté an , tel que fn (an ) = 0.
Montrer que la suite (an ) est décroissante et étudier sa convergence.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 107
La convergence de la suite (an ) est immédiate. On peut s’attacher à préciser la limite.
Décroissante et minorée (par 0), la suite (an ) est convergente.
5 1
Sa limite # vérifie 0 " # < a2 et f2 (x ) = 1 + x + x 2 donne a2 = < 0, 8.
2
n
1 an
Pour n ! 2, on a 0 = fn (an ) = 1 + an d’où :
1 an
1
1 an = an ann +1 , ou encore an = (1 + ann +1 ).
2
Avec 0 < an < a2 , il vient 0 < ann +1 < a2n +1 et lim a2n +1 = 0 donne lim ann +1 = 0.
1
On en déduit que # = lim an = .
2
Ex. 8
Soit 0 < a < b et les suites (un ) et (vn ) définies par :
2 2
un vn
u0 = a , v0 = b, et $n ! !, un +1 = ,v = .
un + vn n +1 un + vn
n
k
Étudier les suites (un ) et (vn ). En déduire, pour 0 < x < 1, la limite de 1 + x2 .
k =0
1) Il est aisé de voir que l’on a un > 0 et vn > 0 et que un < vn pour tout n .
Il est aussi aisé de vérifier que (un ) et (vn ) sont strictement décroissantes.
On a u0 > 0 et v0 > 0. Il est immédiat que, si on a un > 0 et vn > 0, alors, avec :
2 2
un vn
un +1 = et vn +1 = ,
un + vn un + vn
il vient un +1 > 0 et vn +1 > 0.
En conclusion, on a un > 0 et vn > 0 pour tout n .
2 2
vn un
Pour tout n ! !, on a vn +1 un +1 =
= vn un , ce qui montre que la suite (vn un )
un + vn
est constante. D’où $n ! !, vn = un + b a , et en particulier, a < b donne vn > un .
2
un un vn
On a un +1 un = un = , d’où la stricte décroissance de (un ).
un + vn un + vn
La relation vn = un + b a montre qu’il est est alors de même pour (vn ).
Décroissantes et minorées (par 0), les deux suites sont convergentes. Attachons-nous à la déter-
mination de leurs limites.
un2 1 1
Avec un < vn et un +1 = , il vient un +1 < un d’où, pour tout n , un +1 < n u0 .
un + vn 2 2
a
Alors 0 < un < donne lim un = 0. Et ensuite, vn = un + b a donne lim vn = b a.
2n
2) L’urgence est d’établir un lien entre les deux questions pour donner un sens à l’indication
explicite : «en déduire. . . ».
2 n n
u u un u0 2 a 2
On a, pour tout n , v n +1 = 2n et il s’ensuit v = v0
=
b
.
n +1 vn n
a
Avec 0 < a < b, on pose x = b et on a 0 < x < 1.
n n
un n k uk
Alors 1 + = 1 + x 2 , et Pn = 1 + x2 se lit aussi Pn = 1+ .
vn vk
k =0 k =0
Étant donné x réel, 0 < x < 1, on note que 0 < x 2 < x et on construit les suites (un ) et (vn ) à
partir de a = x 2 et b = x .
L’étude précédente montre que tout autre choix de a et b vérifiant 0 < a , 0 < b et a = bx
permet de conclure.
Ex. 9
Pour n ! !, n ! 2, montrer que le polynôme Pn = X n 5X + 1 admet un unique zéro an dans
]0, 1[. Étudier la suite (an ).
L’existence de an vient du théorème des valeurs intermédiaires. Pour l’unicité, il faut étudier les
variations de la fonction polynôme Pn .
En conséquence, on a Pn (x ) > 0 pour tout x ! [0, an [ et Pn (x ) < 0 pour tout x !]an , 1].
Comparons alors an et an +1 ; on a ann = 5an 1 et an > 0 donne 5an 1 > 0.
Par ailleurs, Pn +1 (an ) = ann +1 5an + 1 = an (ann 5an + 1) + an (5an 1), donc :
Pn +1 (an ) = an (5an 1)
et de Pn +1 (an ) > 0 on déduit que an < an +1 .
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 109
Croissante et majorée, la suite (an ) est convergente.
Il y a lieu pour terminer de calculer cette limite. ann est vraisemblablement «petit» et on conclut
avec ann = 5an 1.
2
Avec 0 < an < 1, il vient 5an 1 = ann < 1 et il s’ensuit 0 < an < .
5
2 n 1
On a donc 0 < ann < , d’où lim ann = 0. Et finalement il vient lim an = .
5 5
Ex. 10
Soit r un réel, 0 < r < 1. On considère la suite (un ) définie par
0 < u0 < u1 et $n ! !, un +2 = un +1 + r n +1 un .
Montrer que cette suite est convergente.
Ex. 11
#n n !
On considère la suite (un )n !! définie par un = .
n
Montrer que la suite extraite (u2n ) est de limite + .
En comparant u2n +1 et u2n , montrer que (un ) est de limite + .
n
1
Montrer que la suite (vn )n !2 définie par vn = E (#n k ) est convergente.
#n n !
k =1
En donner la limite. (Ici, E est la fonction partie entière.)
2n n 2n n
1 1 1 1
Décomposons u2n en #n k = #n k + #n k . On a #n k ! 0, et,
2n 2n 2n 2n
k =1 k =1 k =n +1 k =1
2n
pour k ! [[ n + 1, 2n ]], on a #n k ! #n n donc #n k ! n #n n .
k =n +1
1
On en déduit que u2n ! #n n , et il s’ensuit lim u2n = + .
2
Une démarche analogue permettrait d’aboutir au même résultat pour (u2n +1 ). La comparaison
demandée de u2n +1 et u2n oriente vraisemblablement vers u2n +1 ! u2n .
Rappelons une règle fondamentale : si on a xn = %n + 'n avec 'n = o(%n ), alors xn ! %n .
(u2n ) étant de limite + , il en est alors de même pour (u2n +1 ) et on en déduit finalement que
(un ) est de limite + .
n 1
S’il y a un lien entre les deux parties du texte, c’est probablement en faisant apparaître =
#n n ! un
qui est de limite 0.
1 1
Il s’ensuit que 1 un
< vn " 1 et lim
un
= 0 donne alors lim vn = 0.
Ex. 12
Soit (an )n !! et (bn )n !! des suites réelles convergentes, de limites respectives % et '.
n
1
On note (cn )n !! la suite définie par : $n ! 1, cn = ak bn k .
n
k =1
Montrer que la suite (cn ) converge vers %'.
Une démarche usuelle consiste à étudier le cas particulier % = 0. Il s’agit alors de montrer que la
suite (cn ) converge vers 0.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 111
Convergente, la suite (bn ) est bornée.
n
B
Soit B > 0 un majorant des bn . On obtient alors cn " ak .
n
k =1
n
1
Comme la suite an converge vers 0, le théorème de Cesaro donne lim ak = 0.
n
k =1
cn est donc majorée par une suite de limite nulle et il vient lim cn = 0, d’où lim cn = 0.
Dans le cas général, on se ramène au cas précédent en posant an = % + dn .
Soit (dn ) la suite définie par : an = % + dn pour tout n ! !. Nous avons lim dn = 0.
n n
1 %
Pour tout n ! 1, cn = dk bn k + bn k .
n n
k =1 k =1
n
1
Le cas particulier donne lim dk bn k = 0.
n
k =1
n n 1 n
1
Avec bn k = bk , le théorème de Cesaro nous donne lim bn k = '.
n
k =1 k =0 k =1
En conclusion, lim cn = %'.
Ex. 13
Soit (un )n !! une suite de réels définie par u0 ! " et $n ! !, un +1 = un + un2 .
1 1
On suppose u0 ! , 0 . Montrer que un ! .
2 n
1
On suppose u0 > 0. Montrer que la suite (vn ), définie par vn = #n un , est convergente.
2n
On note ( sa limite.
Montrer que : $n ! !, #n un " 2n ( " #n (1 + un ) et donner un équivalent de un .
1
Donner un équivalent de un dans le cas où u0 ! , ) 1 .
2
Examinons des cas particuliers en utilisant un +1 = un (1+ un ) ainsi que la monotonie et utilisant
un +1 un .
1 1
! 1 ou encore un ! .
nun n
On suppose u0 > 0. La croissance de (un ) assure que un > u0 > 0 pour tout n .
L’absence de point fixe supérieur à u0 suffit pour affirmer que lim un = + .
1
Formons vn +1 vn = #n un +1 #n un2 . Alors un +1 un2 = un > 0 donne #n un +1 > #n un2 ,
2n +1
donc vn +1 vn > 0 et (vn ) est strictement croissante.
un +1 1 + un 1
Avec un +1 = un (1 + un ), on a 2 = , d’où #n un +1 #n un2 = #n 1 + , et il s’ensuit :
un un un
1 1 1 1 1 1
vn +1 vn = #n 1 + < < .
2n +1 un 2n +1 un 2n +1 u0
n n
1 1 1
Par suite, vn = v0 + (vk vk 1 ) < v0 + < v0 + et (vn ) est majorée.
k =1
u0
k =1
2k u0
Dans la double inégalité demandée, l’une est immédiate. Pour l’autre, il est envisageable d’étudier
1
la suite de terme général n #n (1 + un ) pour la comparer à (.
2
1 1
0 < wn vn < .
2 n un
Il s’ensuit que lim(wn vn ) = 0 et lim wn = (.
1
On a wn +1 wn = n +1 #n (1 + un +1 ) #n (1 + un )2 .
2
En remarquant que (1 + un )2 = 1 + 2un + un2 = 1 + un +1 + un > 1 + un +1 , on obtient wn +1 wn < 0,
donc (wn ) est strictement décroissante. On en déduit alors ( < wn .
En conclusion, on a #n un < 2n ( < #n (1 + un ).
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 113
De l’inégalité précédente on déduit un " exp 2n ( " 1 + un .
Avec lim un = + , il s’ensuit un ! exp 2n ( .
Les cas qui n’ont pas encore été envisagés se ramènent à un cas qui est connu en examinant u1
et en considérant la suite (vn ) avec vn = un +1 .
1 1 1 1 1
Pour u0 ! 1, , on a v0 = u1 ! , 0 , donc vn ! puis un ! ! .
2 2 n n 1 n
Ex. 14
1
Soit (sn ) une suite réelle de limite 0. et telle que sn + sn +1 ! .
n
1
Montrer que, si (sn ) est décroissante, alors sn ! .
2n
Montrer que ce résultat est en défaut dans le cas où (sn ) n’est plus supposée décroissante.
1 ( 1)n
On pourra étudier (sn ) définie par sn = + .
2n n
1 1 ( 1)n
Cependant, avec =o , on a sn ! .
2n n n
Dans ce contre-exemple, la suite (sn ) n’était pas positive et on peut craindre d’avoir une situation
peu convaincante. Abordons un autre contre-exemple avec (sn ) positive.
1 n
Considérons la suite (sn ) définie par s2n = et s2n +1 = e . Notons an = sn + sn +1 .
2n
n 1 1 1 1
Avec e =o , on a a2n ! , et de même, a2n +1 ! donc a2n +1 ! .
2n 2n 2n + 2 2n + 1
1
En final, on a bien sn + sn +1 ! n .
1
On a bien 2ns2n ! 1 mais lim(2n + 1)s2n +1 = 0 interdit à sn d’être équivalent à .
n
Par suite, on a *un ! 0 pour tout n , c’est-à-dire un ! un +1 et la suite (un ) est décroissante.
Étant en outre bornée, elle est convergente. Notons ( sa limite.
Il s’ensuit que *un = un un +1 est de limite 0.
Qu’une suite (%n ) décroissante soit de limite 0 ne suffit pas à dire que (n %n ) est de limite 0. Un
exemple en est donné par la suite (1 / n ).
L’indication est à étudier de plus près.
2n
On a *u2n " *un +k pour n + k " 2n , donc n * u2n " *u k .
k =n +1
2n
Or *uk = un +1 u2n et la convergence de (un ) donne lim(un +1 u 2n ) = 0 .
k =n +1
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 115
Il s’ensuit lim 2n * u2n = 0.
2n +1
De même, on a *u2n +1 " *un +k pour n + k " 2n + 1, donc n * u2n +1 " *uk et avec :
k =n +2
2n +1
*uk = un +2 u2n +1 ,
k =n +2
Ex. 16
n k
2 1
Pour n ! ! , on pose un = e n #n 1 + .
k
k =1
n
1
Donner la limite de (vn ) définie par vn = #n 1 + . En déduire celle de (un ).
k
k =1
En étudiant un vn , montrer que l’on a un ! vn . En déduire que un ! #n n .
C Continuité, limite
Ex. 17
Déterminer les applications f continues non nulles de ]0, + [ dans ]0, + [ telles que :
(1) pour tous x et y strictement positifs, f xf (y) = yf (x ),
et (2) f est de limite 0 en + .
En prenant les images par f des deux membres de (1), on a f f xf (y) = f yf (x ) . Alors, avec
(1), il vient f f xf (y) = xf (y). Tout xf (y) est donc invariant par f f .
Avec x !]0, + [ quelconque et y fixé tel que f (y) " 0, on obtient f f = Id.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 117
1 n 1 n
Avec 1 = n u = n f (u ) et, en appliquant (1), il vient pour tout n ! ! :
u u
1 1 1
f (1) = u n f n donc f n = n.
u u u
Pour u > 1, de lim u n = + , on déduit lim f u n = 0 et on voit une contradiction à partir
de f u n = u n .
1 1
De même, pour u < 1, on a lim =+ donc lim f = 0, pour une nouvelle contradiction.
un un
1
En conséquence, et cela pour tout x > 0, on a u = 1, c’est-à-dire $x > 0, f (x ) = . Et on a déjà
x
remarqué que cette fonction convient, c’est donc l’unique solution du problème.
Ex. 18
Un train omnibus parcourt 120 km en trois heures. Montrer qu’il existe un intervalle d’une
heure durant lequel il a parcouru 40 km exactement.
Soit f la fonction qui à t ! [0, 3], associe la distance (exprimée en kilomètres) parcourue jusqu’à
l’instant t (exprimé en heures).
g : [0, 2] ", t ! f (t + 1) f (t ) est la distance parcourue en une heure à partir de l’instant t .
Avec f (0) = 0 et f (3) = 120, il vient :
g(2) = 120 f (2), g(1) = f (2) f (1) et g(0) = f (1).
1
En ajoutant, on obtient 120 = g(0) + g(1) + g(2), ou aussi 40 = g(0) + g(1) + g(2) .
3
Le problème, avec cette analyse, est ainsi ramené à la formulation ci-avant.
Il reste à justifier que cette égalité est possible, en mettant en œuvre la continuité qui n’a pas
encore été exploitée.
1
Soit m et M les bornes de g continue sur [0, 2]. On a m " g(0) + g(1) + g(2) " M , et il reste à
3
appliquer le théorème des valeurs intermédiaires pour conclure.
Ex. 19
Déterminer l’ensemble des fonctions f ! [0, 1], " telles que f f = f.
1
Préciser cet ensemble lorsque l’on suppose en outre f de classe sur [0, 1].
1)
L’égalité f f (x ) = f (x ) se lit f f (x ) = f (x ), donc tout f (x ) est invariant par f .
Elle est vraie plus généralement pour tous les points fixes par f . Étudions cet ensemble.
L’image de [0, 1] par f est J = [a, b], avec 0 " a < b " 1. (a < b provient de f non constante.)
L’application fJ induite par f sur J est IdJ .
On a donc f (x ) = 1 pour tout x !]a, b[. Comme f est continue, on a nécessairement :
f (a ) = 1 et f (b) = 1.
Supposons que l’on ait 0 < a .
Avec f ([0, a [) # f ([0, 1]) = J , on a en particulier f (x ) ! a pour tout x ! [0, a [.
La fonction f présente alors un minimum local en a !]0, 1[, donc f (a ) = 0, ce qui est contra-
dictoire avec f (a ) = 1. On a donc a = 0.
On montre de même que b = 1.
En conclusion, f est l’identité sur [0, 1].
Les fonctions de classe 1 sur [0, 1] telles que f f = f sont finalement Id[0,1] et les fonctions
constantes sur [0, 1].
Ex. 20
Soit f ! (", ") telle que tout y ! " admet au plus deux antécédents par f .
Montrer qu’il existe un réel qui admet un antécédent et un seul par f .
Toute application injective convient. On peut se limiter à l’étude du cas où f continue n’est pas
injective.
Notons que f n’est constante sur aucun segment [a, b] tel que a " b.
Si f n’est pas injective, il existe (a, b) ! "2 , a < b, tel que f (a ) = f (b).
Notons y0 cette valeur commune.
On étudie la restriction de f au segment [a, b].
Puisque f est continue sur [a, b], il existe (m, M ) ! "2 , m " M , tel que f ([a, b]) = [m, M ], et
comme f n’est pas constante sur [a, b], on a m < M .
On peut examiner si y0 n’est pas un élément particulier de [m, M ].
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 119
Avec [c, d ]#]a, b[, y0 aurait alors trois antécédents distincts, ce qui est exclu.
On en déduit que y0 est égal à m ou à M .
Étudions le cas où y0 = m . Le cas où y0 = M ne devrait pas être bien différent.
Le minimum de f sur [a, b] est atteint en a et en b, et on a M > m .
Il faut garder présent à l’esprit que y ! [m, M ] peut avoir un antécédent en dehors de [a, b].
Ex. 21
x +y f (x ) + f (y)
Soit f ! %(", ") telle que $(x, y) ! "2 , f = (1).
2 2
Montrer que f est affine : il existe (a, b) ! "2 tel que $x ! ", f (x ) = ax + b.
On commencera par étudier le cas où f (0) = f (1) = 0.
1)
On examine le cas où f (0) = f (1) = 0. On applique alors la propriété (1) avec y = 0 puis
avec y = 1.
Soit f une fonction continue sur " qui vérifie la propriété (1).
On considère la fonction affine g définie par g(0) = f (0) et g(1) = f (1).
La fonction h = f g est continue sur " et vérifie encore la propriété (1) et on a h (0) = h (1) = 0.
La première question donne h = 0, d’où f = g, donc f est affine.
Ex. 22
Trouver les fonctions f ! (", ") telles que :
$(x, y) ! "2 , f (x + y)f (x y) = f 2 (x )f 2 (y) (1)
2
Dans un contexte de fonction f à valeurs réelles, f 2 (x ) est mis pour f (x ) .
Dans ce type de problème, on commence par préciser les solutions constantes sur " (qui sont
évidemment continues).
Les solutions constantes f = c ! " sont celles qui vérifient c 2 = c 4 . Ce sont donc les constantes
c ! 0, 1, 1 .
Dans la suite, on se limite à la recherche des solutions non constantes.
On examine maintenant des situations particulières pour obtenir quelques informations sur une
solution.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 121
Supposons qu’il existe v ! " tel que f (v) = 0. Notons que nécessairement on a v " 0.
v v v
En prenant x = y = , il vient f (v)f (0) = f 4 et on en déduit f = 0.
2 2 2
v
Il s’ensuit que, pour tout n ! !, f = 0.
2n
v
Avec lim et la continuité de f en 0, il vient f (0) = 0, en contradiction avec f (0) = 1.
n + 2n
En première conclusion, une solution non constante ne prend pas la valeur 0 sur ".
Le théorème des valeurs intermédiaires nous assure alors que f est de signe constant, donc, les
solutions telles que f (0) = 1 sont strictement positives sur ".
Le cas particulier x = 0 donne f (y)f ( y) = f 2 (0)f 2 (y) = f 2 (y).
Avec f (y) " 0, il vient f ( y) = f (y), et cela pour tout y ! ". Ainsi une solution est nécessairement
paire.
Un premier bilan : les solutions telles que avec f (0) = 1 sont strictement positives et elles sont
paires.
Puisque l’on recherche des solutions qui sont strictement positives, on passe au logarithme.
f > 0 est solution de (1) si et seulement si + = #n f ! (", ") est solution de l’équation :
pour tout (x, y) ! "2 , +(x + y) + +(x y) = 2 +(x ) + +(y) (2).
Avec f (0) = 1, on a nécessairement +(0) = 0.
La parité de f implique que + est paire, et la continuité de f donne celle de +.
Pour f non constante, la fonction + n’est pas constante, donc il existe w tel que +(w) " 0.
Si + vérifie (2), alors pour tout ( ! ", la fonction (+ vérifie (2).
Cette situation est plus simple dans la mesure où on en connaît une solution particulière.
La fonction +0 définie sur " par +0 (x ) = x 2 convient. En effet, (x + y)2 + (x y)2 = 2(x 2 + y2 ).
Le rêve serait que ce soit la seule à une constante multiplivative près.
Commençons par établir que, pour n ! ! , +(n ) est un multiple constant de n 2 .
Une simple transcription de la preuve précédente, en remplaçant +(k ) par +(kx ) et +(1) par +(x )
permet d’obtenir +(nx ) = n 2 + (x ) pour tout x ! " et tout n ! ! .
On est maintenant en mesure d’exprimer +(r ) pour tout r ! $.
p
Pour r ! $, avec r = , p ! # et q ! ! , on utilise qr = p. Avec +(qr ) = q2 + (r ) et +(p) = (p2 , on
q
déduit +(r ) = (r 2 .
Ex. 23
Trouver toutes les fonctions réelles définies sur ", continues en 0 et telles que :
$x ! ", f (2x ) = f (x ) cos x .
n
x sin x
On pourra montrer que, pour tout n ! ! et tout x &/ 0 mod ,, cos k
= x
.
2 n
k =1 2 sin n
2
x
Si x n’est pas un multiple entier de ,, il en est de même pour .
2n
Vérifions par récurrence la formule proposée.
Ainsi, (rn ) implique (rn +1 ), donc (rn ) est vraie pour tout n ! ! .
Conformément à l’indication (généreusement !) fournie, il y a lieu d’exprimer f (x ) en fonction
de Pn (x ). Après avoir fait apparaître P1 (x ) pour exprimer la définition de f (x ), on cherche à
faire apparaître P2 (x ).
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 123
Soit x " 0, x & 0 mod , : x = k ,, k ! # .
On décompose k en k = 2q (2p + 1) avec q ! ! et p ! #.
x 1
On a donc cos = cos p +
2
, = 0. Donc, n ! q + 1 donne Pn (x ) = 0, et il s’ensuit que,
2q+1
dans le cas étudié, on a f (x ) = 0.
sin x x sin x
Pour tout x /& 0, on a, pour tout n ! ! , Pn (x ) = . Alors, f (x ) = f .
n
2 sin
x 2n n
2 sin
x
n n
2 2
x
x sin x 2n
On écrit alors f (x ) sous la forme f (x ) = f x .
2n x
sin n
2
x
Avec lim = 0, on peut utiliser la continuité de f en 0.
n + 2n
sin X
La limite de quand X tend vers 0 est également utilisée.
X
sin x
En prenant la limite pour n + , il vient f (x ) = f (0)
.
x
En conclusion, la seule solution possible est la fonction f définie par :
sin x
f (x ) = f (0) pour x /& , et f (x ) = 0 pour x " 0, x & 0 mod ,.
x
La distinction de deux cas conduit à deux résultats partiels.
Il n’est pas difficile d’en donner une formulation commune.
sin x
Ces deux formules se résument en une seule : f (x ) = f (0) x pour tout x " 0.
sin x
Cette fonction est continue en 0, en conséquence de lim = 1.
x 0 x
sin 2x cos x sin x sin x
Et, pour x " 0, on a f (2x ) = f (0) = f (0) = f (0) cos x , ce qui montre que :
2x x x
f (2x ) = f (x ) cos x pour x " 0,
et cette égalité est évidemment vraie pour x = 0.
En conclusion, le problème a pour solutions les fonctions définies par leur valeur en 0 et, pour
sin x sin x
x " 0, par f (x ) = f (0) . Ce sont les fonctions x ! ( x avec ( ! ".
x
Ex. 24
Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I de ". On suppose que f est continue et
injective. Montrer qu’elle est strictement monotone.
Existe-t-il une bijection continue de [0, 1[ sur " ?
On peut procéder par contraposée : soit f continue ; si elle n’est pas strictement monotone, alors
elle n’est pas injective.
Le premier point est d’exprimer que f n’est pas strictement monotone.
Supposons que f , continue, soit injective de [0, 1[ dans ". Le résultat précédent montre qu’elle
est strictement croissante ou strictement décroissante.
Dans le premier cas, on a f (x ) > f (0) pour tout x ! [0, 1[. Son image n’est donc pas ".
On conclut de même dans le second cas.
Ex. 25
Quelles sont les fonctions f ! [a, b], [a, b] , avec a < b, telles que f f f = Id[a,b] .
f f f = Id[a,b] implique que f est injective. Comme elle est continue, avec l’exercice précédent,
on peut en déduire que f est strictement monotone.
La fonction f étant surjective, si elle est strictement croissante, on a f (a ) = a et f (b) = b. Les
valeurs sont échangées si f est strictement décroissante.
Supposons qu’il existe c ! [a, b] tel que f (c ) " c , par exemple f (c ) > c .
On a c = f 3 (c ) et, avec la croissance stricte de f , de f (c ) > c on déduit f 2 (c ) > f (c ), donc f 2 (c ) > c ,
puis f 3 (c ) > f (c ). Il s’ensuit f 3 (c ) > c , c’est-à-dire une contradiction.
En conclusion, la seule solution strictement croissante est l’identité sur [a, b].
Examinons maintenant le cas où f est strictement décroissante.
Examinons d’abord la double condition f (a ) = b et f (b) = a .
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 125
Ex. 26
Soit f et g, continues de [0, 1] dans [0, 1], telles que f g = g f . Montrer qu’il existe x 0 ![0, 1]
tel que f (x0 ) = g(x0 ).
Le résultat reste-t-il vrai pour des fonctions f et g dans (", ") ?
Supposons que $x ! [0, 1], f (x ) " g(x ). En application du théorème des valeurs intermédiaires,
on a :
• ou bien $x ! [0, 1], f (x ) > g(x ) ;
• ou bien $x ! [0, 1], f (x ) < g(x ).
La symétrie des rôles permet de supposer que $x ! [0, 1], f (x ) > g(x ).
La fonction f g est continue sur [0, 1], elle atteint son minimum m et on a donc m > 0.
Par suite, $x ! [0, 1], f (x ) ! g(x ) + m .
On n’a pas encore utilisé f g=g f . On cherche un lien entre f n (x ) et gn (x ).
Pour commencer, comparons f 2 (x ) et g2 (x ) comme on a pu comparer f (x ) et g(x ).
Pour avoir f g = g f , avec f (x ) " g(x ) pour tout x ! ", il suffit de choisir g = Id" et de prendre
pour f une fonction dont le graphe est strictement au-dessus de la première bissectrice, par
exemple f = exp.
Une nouvelle fois, les fonctions continues sur un segment ont des propriétés qui ne sont pas
conservées en passant à un intervalle moins particulier qu’un segment.
1) Préciser les fonctions constantes qui sont dans E . Soit f ! E , montrer que, s’il existe a ! "
tel que f (a ) = 1, alors f est constante.
2) Soit maintenant f ! E , non constante.
a) Montrer alors que f (x )!] 1, 1[, calculer f (0) et étudier la parité de f .
1 + f (nx ) 1 + f (x ) n
b) Montrer que, pour x ! " et n ! !, = .
1 f (nx ) 1 f (x )
1 + f (1)
Exprimer f (n ) pour n ! # en fonction de n et de b = 1 f (1)
, puis exprimer f (r ) pour r ! $
puis f (x ) pour x ! ".
3) Préciser l’ensemble E .
2c
1) Une fonction constante c est solution si et seulement si c = , c’est-à-dire c = 0 ou
1 + c2
c 2 + 1 = 2, ce qui correspond à c ! 1, 0, 1 .
Remarquons que le même calcul donne f (0) ! 1, 0, 1 pour tout f ! E .
Soit f ! E et a tel que f (a ) = -, - = 1. Alors on a :
f (x ) + - f (x ) + -
$ x ! " , f (x + a ) = = 2 = -.
1 + -f (x ) - + - f (x )
2) a)
x x
On précise maintenant les solutions non constantes. Pour le signe de f (x ), on utilise x = +
2 2
et pour la parité, on utilise 0 = x + ( x ) de manière à pouvoir exploiter la formule f (x + y) = . . .
x x 2f (x / 2) 2 y
Pour tout x ! ", f (x ) = f + = . Or pour tout y ! ", on a " 1, donc
2 2 1 + f 2 (x / 2) 1 + y2
avec f (x ) % 1, 1 , il s’ensuit f (x )!] 1, 1[.
Avec f (0) ! 1, 0, 1 et f (0) % 1, 1 , on obtient f (0) = 0.
f (x ) + f ( x )
On a : $x ! ", 0 = f (0) = f (x x) = , d’où f ( x ) = f (x ), donc f est impaire.
1 + f (x )f ( x )
b) 1 + f (nx )
Le résultat demandé pour est la clé de la détermination de f non constante.
1 f (nx )
La démarche est classique : déterminer f (n ) pour n entier, puis f (r ) pour r rationnel et conclure
avec la continuité. L’énoncé ne fait que rappeler cette démarche.
n
1 + f (nx ) 1 + f (x )
= est vraie pour n = 0.
1 f (nx ) 1 f (x )
Pour une preuve par récurrence pour n ! !, c’est-à-dire pour passer du rang n au rang n + 1, le
1 + f ((n + 1)x ) 1 + f (nx )
point essentiel est d’exprimer en fonction de .
1 f ((n + 1)x ) 1 f (nx )
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 127
f (nx ) + f (x )
f (n + 1)x = f (nx + x ) = donne :
1 + f (nx )f (x )
1 + f (x ) + f (nx ) + f (x )f (nx )
1 + f ((n + 1)x ) = ,
1 + f (nx )f (x )
(1 + f (x ) 1 + f (nx ) (1 f (x ) 1 f (nx )
d’où 1+f ((n +1)x ) = . De même, 1 f ((n +1)x ) = .
1 + f (nx )f (x ) 1 + f (nx )f (x )
c)
On s’attache à f (n ), et pour cela le résultat précédent s’applique avec x = 1.
n n
1 + f (n ) 1 + f (1) b 1
Alors, pour n ! !, = = bn donne f (n ) = n .
1 f (n ) 1 f (1) b +1
p
Soit r = , p ! !, q ! # . Avec :
q
q
1 + f (q p / q) 1 + f (p / q) 1 + f (q p / q ) 1 + f (p )
= et = = bp ,
1 f (q p / q) 1 f (p / q) 1 f (q p / q) 1 f (p)
q p
1 + f (p / q) 1 + f (p / q)
il vient = bp d’où = bq .
1 f (p / q) 1 f (p / q)
p
r
p bq 1 b 1
On en déduit f = , c’est-à-dire f (r ) = r pour tout r ! $.
q p b +1
bq + 1
x
b 1
Si f est supposée continue, la densité de $ dans " donne $x ! ", f (x ) = x .
b +1
x
b 1
3) Notons que, pour b ! "+ ) 1 , la fonction fb : x ! x est non constante, alors que
b +1
pour b = 1 on retrouve la fonction nulle.
Il résulte alors des questions précédentes que E est inclus dans la réunion E de fb b ! "+
et de l’ensemble des fonctions constantes 1, 1 .
1
Réciproquement, pour b ! "+ , on pose ( = #n b. On obtient fb (x ) = th((x ) et les propriétés
2
connues de la fonction th donnent que fb ! E .
Comme les fonctions constantes 1 et 1 sont dans E , on conclut que E = E .
Finalement, E est formé des fonctions constantes 1 et 1 et des fonctions x !th((x ), avec (!".
1)
L’existence de point yk tels que f (yk ) = . . . peut faire penser à la formule des accroissements
n
1
finis. Et en écrivant f (yk ) = 1, on a l’occasion d’utiliser 1 = f (1) f (0).
n
k =1
1 1
f (yk ) apparaît raisonnablement sur un intervalle de longueur .
n n
Étant donné k ! [[ 1, n ]], on applique la formule des accroissements finis sur l’intervalle
k 1 k k 1 k k k 1 1
, : &xk ! , , f f = f (xk ).
n n n n n n n
En sommant ces égalités pour k variant entre 1 et n , il vient :
n n
1
f (xk ) = f (1) f (0) = 1 c’est-à-dire f (xk ) = n .
n
k =1 k =1
Notons qu’il suffit de la dérivabilité sur ]0, 1[ avec la continuité sur [0, 1].
2) 1
apparaît à l’occasion de la dérivation de la réciproque d’une fonction dérivable dont la
f (xk )
dérivée ne s’annule pas.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 129
Ex. 29
1) Trouver les fonctions f de " dans ", dérivables en 0 et telles que :
$x ! ", f (2x ) = 2f (x ).
En se limitant à f différente de la fonction nulle sur ", il existe b ! " tel que f (b) > 0.
2 2 22
b b b b
On a f (b) = f et f = f c’est-à-dire f (b) = f .
2 2 22 22
2n 2 2n +1
b b b b
Supposons que f (b) = f . Avec f = f , il vient f (b) = f .
2n 2n 2n +1 2n +1
Il est immédiat que la fonction nulle et les fonctions x ! e%x , avec % ! ", conviennent.
Ex. 30
1 x
Trouver les fonctions f ! (", ") telles que $x ! ", f f (x ) = 3 + (1).
2
x f (x )
On montrera que, nécessairement, $x ! ", f +3 = + 3.
2 2
un
Et, pour x ! ", on pourra former la suite (un ) définie par : u0 = x et un +1 = + 3.
2
Sans indication particulière, le sujet peut laisser perplexe. Exploitons celle qui est proposée pour
obtenir des informations.
un
L’autre indication est d’utiliser une suite telle que un +1 = + 3 : il est certainement utile
2
d’étudier cette suite.
#
Si la suite (un ) est convergente, sa limite # vérifie # = + 3, d’où # = 6.
2
1 1 1
On a un +1 6= (u 6) donc un 6= (u 6) c’est-à-dire un = (x 6) + 6.
2 n 2n 0 2n
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 131
On en déduit que, pour tout x ! ", la suite (un ) est effectivement de limite 6.
Poursuivons l’étude en regoupant ces deux préliminaires.
x un
f (x ) = f + 3 pour tout x ! " donne f (un ) = f + 3 = f (un +1 ).
2 2
La suite f (un ) est constante et, pour tout n ! !, f (un ) = f (u0 ) = f (x ).
Avec la continuité de f et lim un (x ) = 6, il vient f (x ) = f (6).
n +
Toute solution f est donc nécessairement une fonction affine et il reste à étudier s’il y a des
fonctions affines qui conviennent.
Si f est une solution, il existe (a, b) ! "2 tel que $x ! ", f (x ) = ax + b, d’où :
f f (x ) = af (x ) + b = a 2 x + (a + 1)b.
Les couples (a, b) qui conviennent sont ceux pour lesquels :
x 1
$x ! ", a 2 x + (a + 1)b = + 3 c’est-à-dire a 2 = et (a + 1)b = 3.
2 2
Notons que (a 2 1)b = 3(a 1) donc b = 6(1 a ).
1 1
Les solutions (a, b) sont ,6 3 2 et ,6+ 3 2 .
2 2
Finalement, il y a deux solutions : les fonctions affines définies par ces couples (a, b).
Ex. 31
1
Soit a ! " ) 0, 1 et b ! ". Étudier l’ensemble des fonctions réelles, de classe sur ", telles
que pour tout x ! ", f f (x ) = ax + b (1).
Pour x ! ", soit (xn ) la suite récurrente définie par x0 = x et, pour tout n ! !, xn +1 = +(xn ).
Par récurrence, il vient f (xn ) = f (x ) pour tout n .
b
La fonction + admet pour point fixe c ! " défini par c = ac + b, c’est-à-dire c = .
1 a
On obtient alors xn +1 c = a (xn c ), donc xn = a n (x c) + c.
Après l’examen des solutions possibles pour f , il faut regarder celles qui conviennent.
Avec f (x ) = (x + ., f f (x ) = ax + b se lit (2 x + . + (. = ax + b.
Pour 1 < a < 0, il n’y a pas de solution.
b b
Pour 0 < a < 1, les solutions sont f1 : x ! a x + et f2 : x ! ax + .
1+ a 1 a
Pour a > 1, on se ramène au cas précédent.
f (x ) f f (x ) = 1.
2
Si f admettait un point fixe k , on aurait alors f (k ) = 1, ce qui est contradictoire.
D’autre part, on aurait pour tout x : f ( x + b) = f (x ) + b, donc :
b b b b
f = f + b soit f = .
2 2 2 2
b
Ainsi serait point fixe pour f . La contradiction établie permet de dire qu’il n’y a pas de solution
2
dans le cas où a = 1.
E Fonctions usuelles
Ex. 32
Établir une condition nécessaire et suffisante portant sur Arctan x + Arctan y pour que :
1 2(x + y)(1 xy)
Arctan x + Arctan y = Arcsin .
2 (1 + x 2 )(1 + y2 )
Exemple : exprimer le nombre 4 Arctan 4 à l’aide de la fonction Arcsin.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 133
Devant des questions portant sur Arctan ou sur Arcsin, deux pistes sont classiques : on examine
les fonctions dérivées, ou on se ramène à des questions de trigonométrie.
Dans le cas présent, la dérivation laisse prévoir des calculs un peu longs...
,
Par définition de la fonction Arcsin, on a t = Arcsin(sin t ) si et seulement si t " . Il s’ensuit
2
1 2(x + y)(1 xy)
que la relation Arctan x + Arctan y = 2 Arcsin est vraie si et seulement si :
(1 + x 2 )(1 + y2 )
,
Arctan x + Arctan y " .
4
,
L’application numérique invite à examiner le cas où y = x , avec alors Arctan x " .
8
, 1 4x 1 x 2
Pour Arctan x " , on a 2 Arctan x = Arcsin .
8 2 1 + x2
2
, ,
Pour x ! 0, la condition Arctan x " équivaut à x " tan .
8 8
, , , ,
, sin 2 sin cos sin ,
8 8 8 4
En utilisant tan = = = , on obtient tan = 2 1.
8 cos
,
2 cos2
,
1 + cos
, 8
8 8 4
, 1
Pour tout x > 0, on a Arctan x = Arctan , ce qui permet d’effacer Arctan 4 au bénéfice
2 x
1
de Arctan .
4
Ex. 33
n2
Arctan n
Étudier la limite de quand n tend vers + .
Arctan(n + 1)
Arctan n
Étudions d’abord en considérant #n Arctan n #n Arctan(n + 1) .
Arctan(n + 1)
La formule des accroissements finis est un bon début.
Ex. 34
3x + x 3
Étudier la fonction f définie par f (x ) = Argth 3 Argth x .
1 + 3x 2
La fonction Argth est définie sur ] 1, 1[. Un premier objectif est d’étudier l’ensemble de
définition de f .
3x + x 3
Soit g la fonction définie sur " par g(x ) = . Elle est impaire et de classe sur ".
1 + 3x 2
Pour en étudier les variations, on calcule sa dérivée.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 135
3(1 + x 2 ) 6x (3x + x 3 ) 3(x 2 1)2
On a g (x ) = 2 2 2 et on obtient g (x ) = 2 2 .
1 + 3x (1 + 3x ) (1 + 3x )
La fonction g est alors strictement croissante sur ". En outre, on a g( 1) = 1 et g(1) = 1.
On a donc g(x )!] 1, 1[ si et seulement si x !] 1, 1[.
En conclusion, la fonction f est définie sur ] 1, 1[. Elle est de classe .
Expression logarithmique
1 1+y
Pour tout y!] 1, 1[, Argth y = #n .
2 1 y
1 + g (x )
Pour exprimer f (x ) = Argth g(x ) 3 Argth x , calculons .
1 g(x )
1 + 3x + 3x 2 + x 3 (1 + x )3 1 3x + 3x 2 x
3
(1 x)
3
On a 1 + g(x ) = 2 = 2 et 1 g(x ) = 2 = 2 d’où :
1 + 3x 1 + 3x 1 + 3x 1 + 3x
1 + g(x ) (1 + x )3 1 1 + g(x ) 3 1+x
= puis Argth g(x ) = 2 #n 1 g(x ) = 2 #n 1 x = 3 Argth x .
1 g(x ) (1 x )3
La fonction f est donc la fonction nulle sur ] 1, 1[.
Utilisation de la dérivée
1
Pour y!] 1, 1[, on a Argth y = 2.
1 y
g (x )
Pour x !] 1, 1[, on a (Argth g) (x ) = 2 .
1 g (x )
(1 + x )3 (1 x)
3
(1 x )
2 3
Avec 1 + g(x ) = 2 et 1 g(x ) = 2 , il vient 1 g2 (x ) = .
1 + 3x 1 + 3x (1 + 3x 2 )2
2 2
3(1 x ) 3
Avec g (x ) = 2 2 , il vient (Argth g) (x ) = = 3 Argth (x ).
(1 + 3x ) 1 x2
Ainsi f est nulle sur ] 1, 1[ et, avec f (0) = 0, la fonction f est nulle sur ] 1, 1[.
Trigonométrie hyperbolique
th a + th b
Étant donné a et b réels, on a th(a + b) = .
1 + th a th b
tan a tan b
En trigonométrie : tan(a b) = est vrai pour tout couple (a, b) de réels
1 + tan a tan b
compris entre 0 et , / 2.
k k 1
Pour tout k ! ! , les réels et sont dans [0, 1]. On pose alors :
k+1 k
k k 1
a = Arctan et b = Arctan k .
k+1
k k 1
Alors tan a = et tan b = donnent :
k+1 k
1 2k
tan a tan b = et 1 + tan a tan b =
k (k + 1) k+1
1
et il s’ensuit tan(a b) = .
2k 2
,
L’égalité Arctan(tan x ) = x n’est vraie que pour x < .
2
k 1 k , ,
Comme on a 0 " < < 1, il vient 0 " b < a < , d’où 0 < a b<
k k+1 4 4
On peut alors écrire Arctan tan(a b) = a b.
k+1 k 1 1
On en déduit alors Arctan Arctan = Arctan .
k k 2k 2
Le calcul de Sn est alors immédiat par télescopage.
n
k k 1
On peut alors écrire Sn = Arctan Arctan et on en déduit :
k+1 k
k =1
n
Sn = Arctan .
n+1
,
Il vient alors lim Sn = Arctan 1, c’est-à-dire lim Sn = .
4
Ex. 36
1) Calculer Arctan 2 + Arctan 5 + Arctan 8.
5,
2) Résoudre l’équation x ! ", Arctan(x 3) + Arctan x + Arctan(x + 3) =
4
.
1)
1 ,
Deux points techniques sont utiles : pour tout x > 0, on a Arctan x + Arctan = , et, pour
x 2
x+y
xy < 1, on a Arctan x + Arctan y = Arctan .
1 xy
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 137
1 1 1 1 2
On a Arctan 2 + Arctan 8 = , Arctan et Arctan + Arctan = Arctan
Arctan
8 2 2 8 3
2
donc Arctan 2 + Arctan 5 + Arctan 8 = , + Arctan 5 Arctan .
3
, 1 2 1 ,
Avec Arctan 5 = 2 Arctan
5
et Arctan 3 + Arctan 5 = Arctan 1 = 4 , il vient :
5,
Arctan 2 + Arctan 5 + Arctan 8 = .
4
2)
La fonction Arctan est continue sur " et strictement croissante.
La fonction réelle définie sur " par f (x ) = Arctan(x 3) + Arctan x + Arctan(x + 3) est continue
et strictement croissante.
3, 3, 3, 3,
Avec lim f (x ) = et lim f (x ) = , il vient f (") = , .
x 2 x + 2 2 2
3, 3,
Tout x ! , admet donc un antécédent et un seul par f .
2 3
Il suffit alors de remarquer que Arctan 2 + Arctan 5 + Arctan 8 = f (5).
5,
La question précédente a permis de voir que f (5) = 4 .
5,
L’équation x ! ", f (x ) = a donc 5 pour unique solution.
4
F Formule de Taylor
Ex. 37
3
On considère deux fonctions f et g de classe sur un intervalle de centre 0.
(3)
On suppose que f et g sont impaires et que g (0) " 0.
f (x ) 2f (2x ) + f (3x )
Étudier la limite quand x tend vers 0 de .
g(x ) 2g(2x ) + g(3x )
f (x ) 2f (2x ) + f (3x )
Soit h : x ! g(x ) 2g(2x ) + g(3x )
.
Ex. 38
2
Soit f une fonction de " dans ", de classe .
On suppose que : $(x, y) ! "2 , f (x y)f (x + y) " f 2 (x ).
2
Montrer que, pour tout x ! ", on a f (x )f (x ) " f (x ) (1).
La conclusion souhaitée ne concerne qu’une variable alors que l’hypothèse porte sur deux
variables.
On va donc, pour x fixé quelconque dans ", exploiter l’hypothèse avec un passage à la limite
pour y tendant vers 0.
2
Comme f est de classe sur ", la formule de Taylor-Young donne, lorsque y tend vers 0 :
2 2
y y
f (x + y) = f (x ) + yf (x ) + f (x ) + o(y2 ) et f (x y) = f (x ) yf (x ) + f (x ) + o(y2 ).
2 2
f (x + y)f (x y) = f (x )2 + y2 f (x )f (x ) f (x )2 + o(y2 ).
2
f (x + y)f (x y) f (x )
On en déduit 2 = f (x )f (x ) f (x )2 + o(1), donc aussi :
y
2
f (x + y)f (x y) f (x )
f (x )f (x ) f (x )2 = lim 2
.
y 0 y
f (x + y)f (x y) f (x )2
Avec f (x + y)f (x y) f (x )2 " 0, il vient lim 2
" 0, et on obtient :
y 0 y
f (x )f (x ) f (x )2 " 0.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 139
G Développements limités, comparaison
Ex. 39
n n
1) Soit (un )n !! et (vn )n !! des suites de "+ . On pose Un = uk et Vn = vk .
k =1 k =1
Montrer que si lim Vn = + , et un = o(vn ), alors on a Un = o(Vn ).
2)
Après avoir exprimé que an ! bn , on utilise la première question.
n
On a an bn = o(bn ) et lim Bn = + . En remarquant que An Bn " an b n , la
k =1
première question donne donc :
An Bn = o(Bn ) c’est-à-dire An ! Bn .
Ex. 40
1
Étudier la suite (xn ) définie par x0 > 0 et xn +1 = xn + .
xn2
Une suite réelle croissante et strictement positive est ou bien convergente, de limite # > 0, ou
bien de limite + .
1
Si on a xn > 0, il vient xn +1 = xn + 2 > 0.
xn
Avec x0 > 0, on en déduit xn > 0 pour tout n ! !.
1
En élevant xn +1 = xn 1 + 3 à la puissance %, on utilise le développement classique :
xn
(1 + h )% = 1 + %h + o(h ).
% 1 3 3
xn%+1 = xn% 1+ 3 +o 3 = xn% + %xn% + o xn% .
xn xn
En choisissant % = 3, il vient xn3+1 xn3 = 3 + o(1), c’est-à-dire xn3+1 xn3 ! 3.
On a vu dans l’exercice précédent que l’on peut ajouter des équivalents lorsque certaines condi-
tions sont réalisées. Il est vivement conseillé de s’y reporter.
n n
Avec le résultat rappelé ci-dessus, on est en droit d’écrire (xk3+1 3
xk ) ! 3 = 3(n + 1),
k =0 k =0
c’est-à-dire xn3+1 x03 ! 3(n + 1) puis xn3+1 ! 3(n + 1).
Alors xn3 ! 3n donne finalement xn ! 3
3n .
Ex. 41
1) E désignant la fonction partie entière, montrer que pour tout %!]0, 1[, e E (x ) et ex sont
% %
équivalents en + ,
1 E (x ) E (x )
Pour tout x > 0, x 1 < E (x ) " x donne 1
< " 1, et il vient lim = 1,
x x x + x
c’est-à-dire E (x ) ! x . On en déduit que E (x )% ! x % .
+ +
1 x E (x ) 1
Examinons le cas où % = 2 . On a 0 " x E (x ) = " .
x+ E (x ) 2 E (x )
x
On en déduit que lim x E (x ) = 0, puis que e E (x ) ! e .
x + +
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 141
On examine le cas où % = 1. Remarquons que x E (x ) n’est pas de limite 0 en + .
1 1 1
En effet, pour tout n ! ! , on a n + E n+ = .
2 2 2
eE (x ) et ex ne sont donc pas équivalents en + .
u (x )
C’est un des multiples exemples où e et ev(x ) ne sont pas équivalents bien que u (x ) et v(x )
le soient.
Ex. 42
1
Soit (un ) la suite définie par u0 = 1 et $n ! !, un +1 = 1 + nu .
n
1
Prouver que $n ! ! , " un et donner un équivalent de un .
1+ n
1
Une fois envisagé l’éventualité de un " , la suite est assez facile.
n
La clé de cet exercice réside donc là et c’est ce qui le rend un peu délicat.
Ex. 43
Soit f une fonction réelle définie et deux fois dérivable sur [0, 1].
On suppose que f (0) = f (0) = 0, f (1) = 1 et f (1) = 0.
Montrer qu’il existe % ! ]0, 1[ tel que f (%) ! 4.
1
En appliquant cette même formule sur l’intervalle ,1 ,
2
1 1 1 1
& ' ! ,1 , f = f (1) f (1) + f (')
2 2 2 8
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 143
1 1
et donc, dans les mêmes conditions : 1 f < (2).
2 2
1 1 1 1
Avec (1) et (2), on obtient : 1 = 1 f +f " 1 f + f < 1.
2 2 2 2
Cette contradiction évidente montre que : & % !]0, 1[, f (%) ! 4.
Autre démonstration
Considérons l’application g de [0, 1] dans " définie par g(x ) = f (1 x) f (x ).
Elle est deux fois dérivable comme f .
On peut lui appliquer la formule de Taylor-Lagrange :
1 1 1 1
il existe c ! 0, 2 , tel que g 2 = g(0) + 2 g (0) + 8 g (c ).
Avec g (x ) = f (1 x ) f (x ) et g (x ) = f (1 x ) f (x ), il vient :
1
g(0) = 1 , g (0) = 0 , g = 0 , g (c ) = 8
2
et donc : 8" f (1 c ) + f (c ) " f (1 c ) + f (c ) .
Pour % = c ou pour % = 1 c , on a f (%) ! 4.
Ex. 44
Soit f une fonction réelle définie et de classe sur un intervalle [a, b].
Pour n ! ! , la formule de Taylor-Lagrange donne $h ! " tel que a + h ! [a, b],
n 1 k n
h (k ) h (n )
(1) & /n !]0, 1[, f (a + h ) = f (a ) + f (a ) + f a + /n h .
k! n!
k =1
1
1) On suppose f (n +1) (a ) " 0. Montrer que lim /n = .
h 0 n+1
Que dire de /n si f est une fonction polynôme de degré au plus égal à n + 1 ?
2)
Dans le même esprit, on compare les relations (1) aux ordres n et n + p.
2!3! 1
Dans ce cas n = 3, p = 2 et on a donc lim / = = .
x 0 5! 10
Ex. 45
1
Étudier la limite, quand x tend vers + , de ch x + 1 ch x x .
x +1 x x +1+ x
Avec ch x + 1 ch x = 2 sh sh , on a :
2 2
1 x +1 x x +1+ x
+(x ) = #n 2 sh sh
x 2 2
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 145
1 1 x +1 x 1 x +1+ x
d’où : +(x ) = #n 2 + #n sh + #n sh .
x x 2 x 2
#n 2
Le premier terme est de limite banale : (1) lim = 0.
x + x
x+1 x 1
Pour le second terme, on note que = donc :
2 2( x + 1 + x)
x +1 x
lim = 0.
x + 2
Alors, avec sh u ! u , il vient :
0
x +1 x 1 1
sh ! ! .
2 + 2( x + 1 + x) 4 x
Une situation usuelle à connaître : lorsque les fonctions u et v sont positives et de limites 0 ou
bien de limites + , avec u (x ) ! v(x ), on a #n u (x ) ! #n v(x ).
x +1 x 1 1 1
On en déduit #n sh ! #n et, avec #n = 2 #n 2 #n x , il vient :
2 4 x 4 x 2
x +1 x 1 1 x +1 x 1
#n sh ! #n x puis enfin #n sh ! #n x .
2 2 x 2 + 2 x
1 x +1 x
Il en résulte finalement : (2) lim #n sh = 0.
x + x 2
x+ x +1
Étudions enfin le troisième terme : #n sh .
2
1 t
Rappelons que, pour t tendant vers + , on a sh t ! e .
2
x+ x +1 1 x + x +1 x+ x +1
On a sh ! e 2 puis, avec lim sh =+ :
2 2 x + 2
x+ x+1 1 x + x +1 1 x + x +1
#n sh ! #n e 2 = #n + #n e 2 .
2 2 2
x + x +1 x+ x +1 x+ x +1
Notons que #n e 2 = et que ! x.
2 2
1 x +1+ x
On en déduit finalement que (3) lim #n sh = 1.
x + x 2
En regroupant les trois résultats établis, il vient lim #n f (x ) = 1 et donc :
x +
lim f (x ) = e.
x +
Ex. 46
sh t2 + t sh t2 t
Étudier la limite, quand t tend vers + , de 2 6
.
1 t t 2
1+ #n t
t 6
t2 + t t2 t t2 + t + t2 t
On a sh t 2 + t sh t2 t = 2 sh
2
ch
2
.
1 1
1 t 1 2 1 2
En écrivant t2 +t t2 t = 1+ 1 , avec :
2 2 t t
1 1
1 2 1 1 1 2 1 1
1+ =1+ +o et 1 =1 +o ,
t 2t t t 2t t
1 t 1 1 1 1
il vient : 2 t2 + t t2 t = +o = + o(1) ! quand t tend vers + .
2 t t 2 2
t2 + t t2 t 1
On a donc sh ! sh .
2 2
Pour le second terme du produit, on commence au contraire par un équivalent de ch :
1 u
ch u ! e .
+ 2
t2 + t + t2 t
Quand u tend vers + , on a lim =+ , donc :
t + 2
t 2 +t + t 2 t
t2 + t + t2 t 1
ch ! e 2 .
2 2
De même que ci-dessus, on obtient :
1 1
1 t 1 2 1 2 t 1
t2 + t + t2 t = 1+ + 1 = 2+o = t + o(1)
2 2 t t 2 t
t 2 +t + t 2 t
et il s’ensuit e 2 ! et .
1
Finalement, en deuxième conclusion, N ! et sh .
2
En regroupant ces deux conclusions, on conclut que, quand t tend vers + , on a :
N 1 1 1 1
! e 2 sh = (e 1). La limite cherchée est ainsi (e 1).
D 2 2 2
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 147
Thèmes d’étude - Problèmes
1 Partie entière et densité
Pour tout x réel, on pose f (x ) = x E (x ), où E (x ) désigne la partie entière de x , et on
considère l’ensemble Fx = f (nx ), n ! ! .
2) a) Montrer qu’un réel x est rationnel si et seulement si il existe un entier q non nul tel
que f (qx ) = 0.
p
b) Soit x un rationnel : il existe des entiers p et q, q > 0, tels que x = .
q
Soit n ! ! et r le reste dans la division de n par q, Montrer qu’on a f (nx ) = f (rx ).
En déduire que l’ensemble Fx est fini.
3) a) Soit x irrationnel. Montrer que Fx admet une borne inférieure, alors notée %.
b) On suppose que % > 0.
Justifier que k ! !, k % !1 admet un plus petit élément.
% +1
En notant p ce plus petit élément, vérifier que l’on a % < .
p
% +1
c) Montrer qu’il existe n ! ! tel que % " f (nx ) < p
.
4) a) Justifier que, pour tout réel ( > 0, il existe n ! ! tel que 0 < f (nx ) < (.
b) Montrer que tout intervalle ]a, b[, 0 < a < b < 1, contient un élément de Fx .
Solution
% +1
c) n’est pas un minorant de Fx donc il existe un élément de Fx qui lui est strictement
p
% +1
inférieur. Il existe ainsi n ! ! tel que f (nx ) < . Et on a bien sûr % " f (nx ).
p
4) a) ( > 0 n’est pas un minorant de Fx ; il existe donc n ! ! tel que f (nx ) < (.
On a f (nx ) ! 0 et, avec x irrationnel, on a f (nx ) " 0 (question 2/a). Il s’ensuit finalement :
0 < f (nx ) < (.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 149
2 Suites extraites monotones
Soit (un )n !! une suite réelle.
a) Montrer que, si E est une partie infinie de !, alors (un ) admet une suite extraite qui est
croissante.
b) Montrer que, si E est une partie finie de !, alors (un ) admet une suite extraite qui est
décroissante.
2) En déduire le théorème : de toute suite bornée, on peut extraire une suite convergente.
Solution
2) Soit une suite bornée de réels. D’après la question précédente, on peut en extraire une suite
monotone.
Extraite d’une suite bornée, elle est bornée. Bornée et monotone, elle est alors convergente.
1) a) Montrer que toute suite extraite d’une suite de Cauchy est une suite de Cauchy.
b) Montrer que toute suite de Cauchy est bornée puis que, de toute suite de Cauchy, on peut
extraire une suite convergente. Utiliser le problème précédent.
2) Montrer que toute suite convergente est une suite de Cauchy.
L’objet de la question suivante est d’étudier la réciproque de cette propriété.
3) Soit (un ) une suite de Cauchy. On suppose qu’il existe une suite extraite (u+(n ) ) convergente,
de limite #.
Montrer que (un ) converge vers #.
Ce théorème est qualitatif ; il n’est pas associé à une recherche ou un calcul explicite de limite.
Comme le théorème de la limite monotone, il s’applique aux suites réelles mais, par exemple,
il est en défaut pour des suites à valeurs dans $.
Solution
1) a) Soit (vn ) = u+(n ) une suite extraite d’une suite (un ) de Cauchy.
$r > 0, &p ! !, $(m, n ) ! !2 , m ! p et n ! p um un < r . Comme on a +(m ) ! m et
+(n ) ! n , il vient u+(m ) u+(n ) < r et (vn ) vérifie alors la propriété de Cauchy.
b) Soit (un ) une suite de Cauchy.
Il existe p ! ! tel que, pour tout n ! p, on ait un up < 1, d’où un < 1 + up .
En posant A = max uk , k ! [[ 0, p ]] , on obtient un " 1 + A pour tout n ! !.
On en déduit (avec le théorème de Bolzano-Weierstrass vu en thème précédent) que, de toute
suite de Cauchy, on peut extraire une suite convergente.
r
2) Soit (un ) une suite de limite # ! " : $r > 0, &p ! !, $n ! !, n ! p un # < .
2
r r
Alors, pour tout (m, n )!!2 , m ! p et n ! p um # < et un # < , d’où um un < r .
2 2
Ainsi (un ) possède la propriété de Cauchy.
3) Soit (un ) une suite de Cauchy. Il existe une suite (u+(n ) ) extraite convergente (objet de la
r
question 1)b). Notons # sa limite : $r > 0, &p ! !, $n ! !, n ! p u+(n ) # < et aussi :
2
r
&q ! !, $(m, n ) ! !2 , m ! q et n ! q un um < .
2
Pour n ! max p, q = N , +(n ) ! n donne +(n ) ! N puis un # " un u+(n ) + u+(n ) # < r.
Il s’ensuit que (un ) converge vers #.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 151
4 Inégalité des moyennes
On considère n ! ! quelconque et x1 , . . . , xn réels strictement positifs.
L’objet de ce sujet est de montrer l’inégalité : (x1 + . . . + xn )n ! n n x1 . . . xn (En )
avec égalité si et seulement si tous les xi sont égaux.
1) a) Vérifier l’inégalité (E2 ) et examiner le cas d’égalité.
b) Montrer (En ) est vraie pour tout n = 2p , avec p ! ! .
2) Montrer que, si la propriété est vraie pour n ! !, n ! 2, alors elle est vraie pour n 1.
En déduire que la propriété est vraie pour tout n ! ! .
1
3) Montrer que, pour tous y1 , . . . , yn dans "+ , on a y + . . . + yn ! n y1 . . . yn .
n 1
Solution
1
La dernière question justifie le titre de ce sujet : y + . . . + yn est la moyenne arithmétique
n 1
des n nombres y1 , . . . , yn et n y1 . . . yn en est la moyenne géométrique.
Ce type d’inégalité trouvera un traitement plus systématique et plus simple dans le contexte des
fonctions convexes.
2 2
1) a) Pour n = 2, l’inégalité (E2 ) est x1 + x2 ! 4x1 x2 ; elle équivaut à : x1 x2 ! 0.
Il y a égalité si et seulement si x1 = x2 .
b)
On examine le cas où n = 22 et on s’en inspire pour le cas général.
La clé est, pour quatre termes, de se ramener à l’exploitation de (E2 ).
4 2 2
Pour n = 22 , on a x1 + x2 + x3 + x4 = x1 + x2 + x3 + x4 .
2 2 2
Avec x1 + x2 + x3 + x4 ! 22 x1 + x2 x3 + x4 et x1 + x2 ! 4x1 x2 , x3 + x4 ! 4x3 x4 ,
il vient :
4
x1 + x2 + x3 + x4 ! 44 x1 x2 x3 x4 .
Il y a donc égalité si et seulement si chacune des trois inégalités est une égalité, c’est-à-dire quand :
x1 + x2 = x3 + x4 , x1 = x2 et x3 = x4 ,
ou encore quand les xi , 1 " i " 4, sont égaux.
De la même façon, on montre que si (E2p ) est vraie, alors (E2p+1 ) l’est aussi ce qui, avec (E2 )
vraie, établit par récurrence que (E2p ) est vraie pour tout p ! ! .
2) Pour n ! 2, on considère x1 , . . . , xn 1 et xn = x1 + . . . + xn 1.
n n 1 n n n
Alors n xn x1 + . . . + xn 1 =n x1 + . . . + xn 1 = n x1 + . . . + xn 1 d’où :
n n 1 n
n xn x1 + . . . + xn 1 = (n 1)x1 + . . . (n 1)xn 1 + xn .
n
Avec (n 1)x1 + . . . (n 1)xn 1 + xn ! n n (n 1)n 1
x1 . . . xn 1 xn , il vient :
n 1
x1 + . . . + xn 1 ! (n 1)n 1
x1 . . . xn 1 .
3) L’inégalité est évidente lorsque l’un (au moins) des yi est nul.
Lorsque les yi sont strictement positifs, on observe que (En ) donne :
n
y1 + . . . + yn 1
! y1 . . . yn donc aussi y + . . . + yn ! n y1 . . . yn .
n n 1
5 Suites et séries
Soit un n !!
une suite réelle.
n
Étudier la série un c’est étudier la suite Sn où Sn = uk .
n !! k =0
On dit que la série un converge lorsque la suite Sn admet une limite dans ".
n !!
Cette limite est appelée la somme de la série. Sinon la série un est qualifiée de divergente.
n !!
Étudier la nature d’une série, c’est étudier si elle est convergente ou divergente.
Dans ce problème, on suppose que $n ! !, un > 0.
2) On suppose qu’il existe une suite bn à termes strictement positifs telle que la suite
un
wn définie par wn = bn bn +1 converge vers un réel strictement positif.
un +1
Montrer que la série un est convergente.
n !!
un
3) a) On suppose que la suite tn , définie par tn = n u 1 , admet une limite # > 1.
n +1
1.3 . . . (2n 1)
b) Étudier la convergence de la série un lorsque un = .
2.4 . . . (2n + 2)
n !!
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 153
4) On suppose qu’il existe une suite cn à termes positifs telle que :
un
&N ! !, $n ! N , cn cn +1 " 0.
un +1
1
Montrer que, si la série est divergente, alors la série un est divergente.
cn
n !! n !!
1.3 . . . (2n 1)
b) Étudier la nature de la série un lorsque un = .
2.4 . . . (2n )
n !!
Solution
2) Soit ( ! " tel que 0 < ( < #. En utilisant # = lim wn , il existe p ! ! tel que :
$n ! p, wn ! ( d’où bn un bn +1 un +1 ! (un +1 .
n 1 n 1
On a donc (bk uk bk +1 uk +1 ) ! ( uk +1 , c’est-à-dire :
k =p k =p
n
bp up bn un ! ( uk .
k =p+1
bp up
Avec bn un > 0, il vient ( Sn Sp " bp up puis Sn " + Sp , ce qui montre que la suite
(
croissante Sn est majorée et donc convergente.
1.3 . . . (2n 1) un 2n + 4 3
b) un = 2.4 . . . (2n + 2) donne u =
2n + 1
=1+
2n + 1
d’où :
n +1
un 3n
n 1 =
un +1 2n + 1
un 3
puis lim n 1 = > 1. Il s’ensuit la convergence de la série :
un +1 2
1.3 . . . (2n 1)
.
2.4 . . . (2n + 2)
un un
5) a) Comme en 3), posons wn = n (n + 1) = n 1 1 = tn 1.
un +1 un +1
1.3 . . . (2n 1) un 2n + 2 1
b) Avec un = 2.4 . . . (2n )
on a u =
2n + 1
=1+
2n + 1
.
n +1
un 1
On en déduit que lim n 1 = < 1.
un +1 2
1.3 . . . (2n 1)
Il s’ensuit la divergence de la série .
2.4 . . . (2n )
6 Construction de fonction
à l’aide de la suite harmonique
Par étapes, on travaille dans ! puis dans $+ pour établir un morphisme de ($+ , ) dans
(", +).
À l’aide de borne supérieure, on travaille enfin dans "+ pour construire une fonction qui
ressemble étrangement, par ses qualités et propriétés, à la fonction logarithme népérien.
Ce sujet est une révision des principales démarches d’analyse vues dans les premières semaines.
n
1
Soit Sn n !!
la suite définie par Sn = . Pour n et p dans ! , on pose Lp (n ) = Snp Sp .
k
k =1
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 155
1) Dans cette question, n est un entier naturel non nul fixé.
Montrer que la suite Lp (n ) p!! est croissante et majorée par n 1.
Justifier qu’elle est convergente et que sa limite, notée L (n ), est au plus égale à n 1.
Calculer L (1) et montrer que $n ! ! , n ! 2 L (n ) > 0.
1
3) a) Montrer que, pour tous n et p dans ! , on a Lp (n + 1) Lp (n ) !
n+1
.
p p
4) a) Étant donné p, q, p , q dans ! , montrer que = L (p) L (q) = L (p ) L (q ).
q q
p
On peut alors considérer la fonction # : $+ ", ! L (p) L (q).
q
b) Montrer que, pour tous r et r dans $+ , on a #(rr ) = #(r ) + #(r ), c’est-à-dire que # est un
morphisme du groupe ($+ , ) dans le groupe (", +).
c) Montrer que la fonction # est strictement croissante.
1
d) Montrer que la suite # 1+ admet 0 pour limite.
n n !!
Solution
n (p+1)
1 1
1) Lp+1 (n ) Lp (n ) = Sn (p+1) Sp+1 Snp + Sp = .
k p+1
k =np+1
n (p+1)
1 1 1 1 1
Pour k ![[ np +1, n (p +1) ]], on a k ! n (p + 1) donc !n = , et il s’ensuit :
k n (p + 1) p+1
k =np+1
nmp p nmp np np p
1 1 1 1 1 1
2) a) Lp (mn ) = = + d’où :
k k k k k k
k =1 k =1 k =1 k =1 k =1 k =1
Lp (mn ) = Lnp (m ) + Lp (n ).
1
Et il s’ensuit Lp (n + 1) Lp (n ) !
n+1
.
1
b) En prenant la limite pour p + , il vient L (n + 1) L (n ) !
n+1
, donc L (n + 1) > L (n )
et la suite L (n ) n !!
est strictement croissante.
p p
4) a) = se lit pq = p q, d’où L (pq ) = L (p q), soit L (p) + L (q ) = L (p ) + L (q), et il vient :
q q
L (p) L (q) = L (p ) L (q ).
p p
b) Soit r = et r = , avec p, q, p , q dans ! .
q q
pp
On a #(r ) + #(r ) = L (p) L (q) + L (p ) L (q ) = L (pp ) L (qq ) = # = #(rr ).
qq
c) Avec les notations précédentes, supposons r < r , c’est-à-dire pq < p q. Comme L est
strictement croissante, il vient L (pq ) < L (p q), soit L (p) + L (q ) < L (p ) + L (q), d’où :
#(r ) = L (p) L (q) < L (p ) L (q ) = #(r ).
np+p
1 1 1
d) Soit n ! ! . On a $p ! ! , Lp (n + 1) Lp (n ) = "p = .
k np n
k =np+1
1
En prenant la limite pour p + , il vient L (n + 1) L (n ) " .
n
1 1 1
Alors L (n + 1) L (n ) > 0 et # 1 +
n
= L (n + 1) L (n ) donne 0 < # 1 +
n
"
n
, et il vient :
1
lim # 1 + = 0.
n
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 157
5) a) Il existe r ! $, 0 < r < x , donc Ax " #. Et il existe s ! ! tel que x " s, donc Ax admet un
majorant dans $+ .
b) On a #(r ) ! #(Ax ), donc #(Ax ) " #. Et, par croissance de #, on a $r ! Ax , r " s #(r ) " #(s),
donc #(Ax ) est majoré et admet alors une borne supérieure, notée f (x ).
b) Soit x et x dans " tels que 0 < x < x . Il existe des rationnels r et r tels que x < r < r < x .
Alors, $s ! Ax , on a #(s) " #(r ), d’où f (x ) " #(r ). D’autre part, r ! Ax donne #(r ) " f (x ).
La croissance stricte de # donne #(r ) < #(r ), d’où f (x ) < f (x ), ce qui montre la croissance
stricte de f .
1
c) Soit x ! "+ et - > 0. Il existe n ! ! tel que # 1 + < - et il existe r ! $+ tel que :
n
n
x < r < x.
n+1
n+1
En posant r = r , cela se lit r < x < r .
n
r 1
On a alors # = # 1+ < -, c’est-à-dire #(r ) #(r ) < -, ou aussi f (r ) f (r ) < -.
r n
Par croissance de f , il vient $t ! r, r , f (t ) f (x ) " f (r ) f (r ) < -.
En posant % = inf x r, r x , il vient $t ! "+ , t x "% f (t ) f (x ) < -, et par suite
f est continue sur "+ .
e) Pour tout n ! ! , on a f 2n = nf (2) car f est un morphisme de ("+ , ) dans (", +).
Or f (2) = #(2) = L (2) L (1) = L (2) > 0, donc lim f 2n = + . La croissance de f donne alors :
lim f (x ) = + .
x +
1
Pour tout x > 0, on a f = f (x ). Il vient alors lim f (x ) = .
x x 0, x>0
a) Montrer que, pour x > 0 fixé, il existe un rang p1 (x ) à partir duquel la suite A2n (x ) n !!
est décroissante et qu’il existe un rang p2 (x ) à partir duquel la suite A2n +1 (x ) n !! est
croissante.
b) Montrer que, pour tout x ! 0, les suites A2n (x ) n !!
et A2n +1 (x ) n !!
sont convergentes
et de même limite.
On admettra que cette limite commune est e x .
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 159
Solution
wn +1 1 n 1
3) a) De = 1+ , on déduit #n wn +1 #n wn = n #n 1 + , puis :
wn n n
lim(#n wn +1 #n wn ) = 1.
1
Il s’ensuit, avec le théorème des moyennes de Cesaro, que lim #n wn = 1.
n
1
b) En formant #n vn et #n wn , on voit que #n vn + #n wn = 0.
n
1
On en déduit que lim #n (vn ) = 1 puis que lim vn = e .
1 1 1 1
De lim zn = e on déduit (par continuité de g ) que (yn ) a pour limite # = g , puis il
e
vient xn ! 2 # n .
e 1 = g(#) se lit e 1 = #e# ou encore # = e 1 # ; # n’est autre que le point fixe a de f , et
finalement on a xn ! 2an .
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 161
8 Théorèmes classiques et applications
Ce sujet a pour objectif principal un tour d’horizon sur les premiers théorèmes classiques tels
que celui de Rolle, la formule des accroissements finis et la formule de Taylor.
Des mises en situations sans difficulté particulière sont l’occasion de les mettre en pratique.
Partie I
Préliminaire. Énoncer le théorème de Rolle.
Soit g une fonction réelle définie et continue sur [a, b], a et b réels, a < b, et dérivable
sur [a, b[. On suppose que g(a ) = g(b) = 0 et g (a ) = 0.
g(c )
Montrer qu’il existe c !]a, b[ tel que g (c ) = .
c a
Partie II
Préliminaire. Soit f une fonction réelle définie et dérivable sur un intervalle I de " et a , b deux
éléments de I . Énoncer la formule des accroissements finis qui permet de comparer f (a ) et f (b).
Dans cet exercice, f est une fonction réelle, définie et dérivable sur "+ .
On suppose que f est strictement décroissante sur "+ et que : $x ! "+ , f (x ) ! 0.
1) Montrer que : $x ! [1, + [, f (x + 1) f (x ) < f (x ) < f (x ) f (x 1).
n
2) Montrer que la suite (sn ) définie par : $n ! ! , sn = f (k ) est convergente si et
k =1
seulement si f a une limite réelle (notée #) en + .
Partie III
Préliminaire. Soit f une fonction réelle définie et deux fois dérivable sur un intervalle I de " et
a , b deux éléments de I . Énoncer la formule de Taylor-Lagrange qui permet de comparer f (a )
et f (b).
Soit f une fonction réelle, définie et dérivable jusqu’à l’ordre 2 sur ".
On suppose que f et f sont bornées et on pose M0 = sup f (x ) et M2 = sup f (x ) .
x !" x !"
2) Soit a et b réels, a < b, et f : [a, b] ", de classe %2 sur [a, b], telle que f (a ) = f (b) = 0.
On pose M = sup f (x ) et on suppose M > 0.
x ![a,b]
(x a )(x b)
a) Pour x !]a, b[, montrer qu’il existe c !]a, b[ tel que f (x ) = 2
f (c ).
(x a )(b x)
b) Montrer que $x ! [a, b], f (x ) " M .
2
2
b a b a (b a)
En déduire f (a ) " M , f (b) " M et sup f (x ) " M .
2 2 x ![a,b] 8
(x0 a )(x0 b)
c) On suppose qu’il existe x0 !]a, b[ tel que f (x0 ) = M .
2
(x a )(x b)
Montrer que $x ! [a, b], f (x ) = M . On pourra utiliser 1)b).
2
(x0 a )(b x0 )
Que peut-on dire s’il existe x0 !]a, b[ tel que f (x0 ) = M 2
?
Solution
Partie I
g(x ) g(a ) g(x )
Soit h la fonction définie sur ]a, b] par f (x ) = = et prolongée par continuité
x a x a
en a par h (a ) = g (a ) = 0.
h est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et h (a ) = h (b) = 0.
g (c ) g(c ) g(c )
Il existe donc c !]a, b[ tel que h (c ) = 0, c’est-à-dire 2 = 0, d’où g (c ) = .
c a (c a) c a
Partie II
1) Pour x ! [1, + [, la formule des accroissements finis sur [x, x + 1] donne l’existence de
y!]x, x + 1[ tel que f (x + 1) = f (x ) + f (y).
Avec f strictement décroissante, on a f (y) < f (x ) d’où f (x + 1) f (x ) < f (x ).
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 163
La formule des accroissements finis sur [x 1, x ] donne l’existence de z !]x 1, x [ tel que :
f (x 1) = f (x ) f (z ).
Avec f strictement décroissante, on a f (z ) > f (x ) d’où :
f (x ) < f (x ) f (x 1).
Application.
1
a) Arctan est dérivable sur R+ et, pour x ! 0, Arctan (x ) = .
1 + x2
On en déduit que Arctan est positive et strictement décroissante sur "+ .
Comme Arctan a une limite réelle en + , on a la convergence de (un ).
1
b) La fonction f : x ! 2 1 + x est dérivable sur "+ , avec f (x ) = donc f est positive,
1+x
strictement décroissante sur "+ .
Avec lim f (x ) = + , la suite vn est divergente.
x +
Partie III
1) Appliquons la formule de Taylor entre x et x + h : il existe c !]x, x + h [ tel que :
2
h
f (x + h ) = f (x ) + hf (x ) + f (c ),
2
2 2
h h
d’où f (x ) = f (x + h ) + hf (x ) + f (c ), puis f (x ) " f (x + h ) + hf (x ) + f (c ) et il
2 2
s’ensuit :
h2
f (x ) " M0 + hf (x ) + M .
2 2
Appliquons aussi la formule de Taylor entre x et x h : il existe d !]x h, x [ tel que :
2
h
f (x h ) = f (x ) hf (x ) + f (d ).
2
2
h
Comme précédemment, il vient f (x ) " M0 + hf (x ) + 2 M2 .
2
h
2) On a donc, pour tout x ! " et tout h ! ", f (x ) " M0 + hf (x ) + 2 M2 .
2
h
M0 + hf (x ) + M est un polynôme en h positif pour tout h ! ", donc de discriminant négatif :
2 2
2
f (x ) " 2M 0 M 2 .
On en déduit que f est bornée et que M12 " 2M 0 M 2 .
Avec g(0) = 0, il vient g(x ) " 0 tant sur [%, 0] que sur [0, ']. Avec g ! 0, il vient g = 0.
c) g est décroissante sur [%, ']. Avec g (%) = 0, il vient g " 0 et g est décroissante.
Avec g(%) = 0, il vient g " 0 ; alors g ! 0 donne g = 0.
(
2) a) Soit + : [a, b] ", t ! f (t ) (t a )(t b). On a +(a ) = +(b) = 0.
2
On définit ( par +(x ) = 0.
+ est continue sur [a, x ] et dérivable sur ]a, x ]. Il existe donc u !]a, x [ tel que + (u ) = 0.
b) Pour x = a ou x = b, l’inégalité est immédiate et pour x !]a, b[, elle découle du résultat
précédent.
f (x ) f (a ) b x
Avec le a), on a, pour x > a , x a
"M
2
.
b a b a
Par la limite pour x a , il vient f (a ) " M . Et de même f (b) " M .
2 2
2
a+b (b a )
x ! (x a )(b x ) est positive sur [a, b] et son maximum, en , vaut . Il s’ensuit :
2 4
2
(b a)
sup f (x ) " M .
x ![a,b] 8
M
c) Soit g : [a, b] ", x ! f (x ) (x a )(x b).
2
M
Avec 2)b), il vient g(x ) = f (x ) + (x a )(b x ) ! 0.
2
Avec g (x ) = f (x ) M " 0, et g(x0 ) = 0, d’après 1)b), il vient g = 0. On en déduit :
M
$x ! [a, b], f (x ) = (x a )(x b).
2
M
En considérant h : [a, b], x ! 2 (x a )(b x) f (x ), on a de même h ! 0 et h " 0 puis,
avec h (x0 ) = 0, il vient h = 0.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 165
9 Autour de la fonction exponentielle
1) Soit (Pn )n !! la suite de polynômes définie par P0 = 1, Pn +1 = Pn et Pn +1 (0) = 1 :
n p
x
$n ! !, $x ! ", Pn (x ) = .
p!
p=0
p
x 1
a) Étant donné x > 0, montrer qu’il existe q ! ! tel que $p ! q, " p.
p! 2
b) Montrer que, pour x > 0, la suite Pn (x ) n !!
est convergente.
2p
x
c) Montrer que, pour x ! ", la suite est convergente.
(2p)!
2p"n
n !!
En déduire la convergence de la suite Pn (x ) n !!
pour x < 0.
Notation. On note E la fonction définie sur " par E (x ) = lim Pn (x ).
n +
2) Dérivation de la fonction E
a) Pour x fixé dans " et h " 1, on pose : 1n (h ) = Pn (x + h ) Pn (x ) hPn 1 (x ).
Exprimer 1(h ) = lim 1n (h ) à l’aide de la fonction E .
n +
1 1
c) En déduire que 1n (h ) " E ( x + 1)h 2 puis que 1(h ) " E ( x + 1)h 2 .
2 2
d) En déduire que E est dérivable en x et que E (x ) = E (x ).
5) Montrer que, pour tout x > 0, on a E (x ) > 1 et, pour tout x " 0, 0 < E (x ) " 1.
Solution
La suite Pn (x ) n !!
est donc majorée.
Croissante et majorée, la suite Pn (x ) est convergente.
2p 2p
x x (x 2 )p (x 2 )p
c) La suite est croissante et " " = Pn (x 2 ).
(2p)! (2p)! (2p)! p!
2p"n 2p"n p"n p"n
n !!
Elle est majorée car Pn (x ) est majorée pour tout x > 0 ; sa convergence en découle.
2p
x
Pour tout x , on a Pn (x ) + Pn ( x ) = 2 .
(2p)!
2p"n
E (x + h ) E (x ) 1
d) On a donc E (x ) " E ( x + 1) h , d’où :
h 2
E (x + h ) E (x )
lim = E (x ) c’est-à-dire E (x ) = E (x ).
h 0 h
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 167
10 Fonctions à dérivées successives positives
Soit f ! (I, "), où I est un intervalle non vide, non réduit à un point.
On dit que f est de type (AM) lorsque $n ! !, f (n ) ! 0, en notant f (n ) sa dérivée d’ordre
n ! !, avec f (0) = f .
1 1+x
2) a) La fonction T définie par T (x ) = #n , est-elle de type (AM) sur [0, 1[ ?
2 1 x
b) La fonction L définie par L (x ) = #n ( x ) est-elle de type (AM) sur ] , 0[ ?
Dans la suite, l’intervalle I est I = [a, b[, avec a < b, et la fonction f est de type (AM) sur [a, b[.
n n
(x a ) (n )
3) Pour n ! ! et x ! [a, b[, on pose un (x ) = f (a ) et Sn (x ) = uk (x ).
n!
k =0
Solution
b) f étant sur I , il en est de même pour f . Pour tout n ! !, on a ( f )(n ) = f (n +1) , donc :
( f ) (n ) ! 0 .
Si f est sur I , il en est de même pour f .
Avec f ! 0 et f (n +1) = ( f )(n ) ! 0, il vient : $n ! !, f (n ) ! 0.
c) f et g étant sur I et J respectivement, il en est de même pour g f .
Avec g ! 0 sur J , il vient g f ! 0 sur I , c’est-à-dire (g f ) (0) ! 0.
Pour prouver que g f est de type (AM) sur I , il nous suffit de prouver la propriété $(n ) : pour
toutes fonctions u et v de type (AM) sur I et J respectivement, avec u (I ) # J , on a :
$k ! [[ 0, n ]], (v u )(k ) ! 0.
On procède par récurrence.
Avec v ! 0 sur J , on a v u ! 0 sur I , donc $(0) est vraie.
n
(n +1) (n ) k (k ) (n k )
Avec v u = (v u )u = "n (v v) v , il vient aisément que $(n )
k =0
implique $(n + 1).
Ainsi $(n ) est vraie pour tout n ! !, et on en déduit que g f est de type (AM) sur I .
2) a) T est sur [0, 1[ et $x ! [0, 1[, 2T (x ) = #n (1 + x ) #n (1 x ).
1+x
Sur I = [0, 1[, x ! est minimum en 0 et son minimum est 1, donc T (x ) ! 0 sur I .
1 x
1 1 ( 1)n 1 (n 1)! (n 1)!
2T (x ) = + donne $n ! ! , 2T (n ) (x ) = + .
1+x 1 x (1 + x )n (1 x )n
2 (1 x )n
Il s’ensuit (1 x )n T (n ) (x ) = 1 + ( 1)n 1 .
(n 1)! (1 + x )n
1 x (1 x )n
0 < 1 x " 1 + x donne 0 < " 1 puis 1 + ( 1)n 1 ! 0 et enfin T (n ) (x ) ! 0.
1+x (1 + x )n
Ainsi, T est de type (AM).
b) On a L ( e) = 1 et L n’est pas positive sur ] , 0[.
Elle n’est donc pas de type (AM) sur ] , 0[.
c) H est sur I =] , b [.
On a lim H = (, alors H ! 0 sur I implique ( ! 0.
x
. +b(
H (x ) = 2 et H ! 0 implique . + b ( "0.
(x b)
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 169
Si ces conditions sont réalisées, alors H est croissante, de limite positive en , donc positive.
n!
Pour n ! ! , on a H (n ) (x ) = (. + b() n +1 ! 0 donc H est de type (AM) sur I .
(b x)
(x a )n +1 (n +1)
3) a) Avec la formule de Taylor-Lagrange : &c !]a, x [, f (x ) = Sn (x ) + f (c ).
(n + 1)!
Alors f (n +1) ! 0 donne f (x ) ! Sn (x ).
n
a ) (n ) (x
b) En outre, $n ! !, Sn +1 (x ) Sn (x ) =
f (a ) ! 0, donc Sn (x ) est convergente,
n!
de limite S(x ) " f (x ), et tant que suite croissante majorée par f (x ).
f (x ) Sn (x )
4) a) hn : ]a, b[, x ! n est .
(x a)
n k n 1 k
n (x a) (k ) 1 (x a) (k +1)
hn (x ) = n +1 f (x ) f (a ) + n f (x ) f (a ) ,
(x a) k! (x a) k!
k =0 k =0
n 1 k n k
(x a) (k +1) (x a) (k )
et on pose gn (x ) = (x a ) f (x ) f (a ) n f (x ) f (a ) .
k! k!
k =0 k =0
Notons que, sous cette forme, on voit que gn (a ) = 0.
b) g1 (x ) = (x a ) f (x ) f (a ) f (x ) f (a ) (x a )f (a ) = (x a )f (x ) f (x ) + f (a ).
1
Par la formule de Taylor : &c !]a, x [, f (a ) = f (x ) + (a x )f (x ) + (a x )2 f (c ), et il s’ensuit :
2
1
g1 (x ) = (a x )2 f (c ) ! 0.
2
En conséquence, on a h1 ! 0 sur ]a, b[, donc h1 est croissante sur [a, b[.
1
g2 (x ) = (x a ) f (x ) f (a ) (x a )f (a ) 2 f (x ) f (a ) (x a )f (a ) (x a )2 f (a )
2
c’est-à-dire g2 (x ) = (x a ) f (x ) + f (a ) 2 f (x ) f (a ) , et on obtient :
g2 (x ) = (x a )f (x ) f (x ) + f (a ).
1
Par la formule de Taylor : &d !]a, x [, f (a ) = f (x ) + (a x )f (x ) + (a x )2 f (d ), donc :
2
1
(a x )2 f (d ) ! 0.
g2 (x ) =
2
Ainsi, g2 est croissante sur [a, b[ et, avec g2 (a ) = 0, on a g2 ! 0, puis h2 croissante.
c) En appliquant la formule de Taylor-Young, on a :
n 1 k n k
(x a) (k +1) n 1 (x a) (k ) n
f (x ) f (a ) = o (x a) et f (x ) f (a ) = o (x a) .
k! k!
k =0 k =0
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 171
En appliquant l’inégalité de Taylor-Lagrange à f (x + h ) et à f (x h ), montrer que, pour tout
x ! " et tout h > 0, on a :
3
M3 h M0 M3 h 4M0
f (x ) " + et + 2 .
f (x ) "
6 h 3 h
En déduire de nouvelles majorations de M1 et M2 à l’aide de M0 et M3 .
n 1 1 n 1
c) Montrer que pour tout f ! &n , Mn "2 2 Mn Mn n .
1 0
k (n k ) n k k
d) Montrer que pour tout f ! &n : $k ! [[ 0, n ]], Mk " 2 2 M0 n Mnn .
Solution
2 M3 h 3
et f (x + h ) + f (x h) 2f (x ) h f (x ) "
3
f (x + h ) + f (x h) 2f (x ) M3 h M3 h 4M0
donc f (x ) " + " + 2 .
h
2 3 3 h
2
M3 h M0 3 3M0
La fonction + : "+ ", h ! + est dérivable et présente un minimum en h0 = .
6 h M3
2 2 1
1
Ce minimum vaut 3 3 M03 M33 . C’est un majorant de M1 .
2
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 173
M3 h 4M0
La fonction 2 : "+ ", h ! + 2 est dérivable et présente un minimum en :
3 h
3 3M0
h1 = 2 .
M3
1 1 2
Ce minimum vaut 3 3 M03 M33 . C’est un majorant de M2 .
3) a) f (n 2)
est de classe 2
puisque f est dans &n .
En appliquant (2) à la fonction f (n 1)
, il vient Mn 1 " 2Mn 2 Mn .
n 1 n 1 1 n 1
et il s’ensuit an " 2 2 . Il en résulte que pour tout f ! &n : Mn 1 " 2 2 M0n Mn n .
k (n k ) n k k
d) Soit ((k ) la propriété Mk " 2 2 M0 n Mnn pour 0 " k " n .
((n ) est évidente et ((n 1) est vraie d’après le c).
Supposons que ((k ) soit vraie, avec 1 " k " n . D’après le c), on a :
k 1 1 k 1
Mk 1 " 2 2 M0k Mk k
k 1 (k 1)(n k ) (k 1)(n k ) k 1
et ((k ) donne Mk k " 2 2 M0 kn
Mn n donc :
(k 1)(n k +1) n k +1 k 1
Mk 1 " 2 2 M0 n Mn n ,
ce qui montre que ((k 1) est vraie.
La propriété ((k ) est ainsi établie par récurrence descendante.
1 2
vp (x ) = 2 + cos p , (1 x) .
p p,
Par imparité, on connaît vp sur [ 1, 1].
x +2 1 2 x +2
vp (x + 2) = wp = wp + wp + wp .
0 0 1 2
2 0 0 1
Or wp = wp (2 + t ) dt = wp (t ) dt = wp (t ) dt par parité de wp et :
1 1 1 0
x +2 x x
wp (t ) dt = wp (2 + t ) dt = wp (t ) dt .
2 0 0
Il s’ensuit vp (x + 2) = vp (x ) puis la période 4 pour vp .
1 1 1 2 2
donc up (x ) = 2 + x2 1 2 2
.
p 2p 2p p ,
x +2 x x 1 x
up (x + 2) = vp (t ) dt = vp (t + 2) dt = vp (t ) dt = vp (t ) dt vp (t ) dt
1 1 1 1 1
donc up (x + 2) = up (x ) puisque vp est impaire.
2 1
7) a) M2 (p) = sup wp (x ) = 2 ; M1 (p) = sup vp (x ) = vp (1) = +2 1 ;
x !" x !" p, 2p
2 1 2 1 1
M0 (p) = sup up (x ) = up (0) = 2 2
+ 1 + 2 .
x !" p , 2p p 2p
On a donc M1 = 2M0 M2 et l’inégalité (2) est optimale, en ce sens qu’un coefficient plus petit
que 2 devant M0 M2 donnerait une inégalité fausse pour p assez grand.
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 175
x
8) Up (x ) = up (t ) dt . Il suffit de calculer Up (x ) pour x ! [0, 1].
0
3
x 1 1 2 1 2
Sur [0, 1 1 / 2p], Up (x ) =
3
+
p
2
2p 2 2 1
2p
x.
p ,
x
1
Sur [1 1 / 2p, 1], Up (x ) = Up 1 + up (t ) dt .
2p 1 1
2p
1 2
lim M0 (Up ) = lim Up (1) = lim Up 1 = .
p + p + p + 2p 3
lim M3 (Up ) = 2.
p +
lim M1 (Up ) = lim M0 (up ) = 1 et lim M2 (Up ) = lim M1 (up ) = 2.
p + p + p + p +
2
1 2 2 1 1 2 2 3
1
Il s’ensuit lim 3 3 M0 (up ) 3 M3 (up ) 3 = 3 3 2 3 = 1 = lim M1 (up ) et la majoration
p + 2 2 3 p +
est optimale.
1
1 1 2 1 2 3
2
De même, lim 3 3 M0 (up ) 3 M3 (up ) 3 = 3 3 2 3 = 2 = lim M2 (up ) et la majoration est
p + 3 p +
optimale.
f (x ) f (u ) c0 u a
b) Montrer qu’il existe c0 ! 0 tel que : $(u, x ), 1 " u " x, x u
"
x
+ .
u
f (x ) f (u ) c
4) Montrer qu’il existe c ! 0 tel que, pour tout (u, x ), 1 " u " x , " .
x u u
Solution
x
3) a) Avec ! 1, c’est-à-dire m ! 1, on applique les propriétés (1) et (2) à :
u
f (x ) mf (u ) f (x mu ) = [f (x ) f (mu ) f (x mu )] + [f (mu ) mf (u )]
et on obtient :
f (x ) mf (u ) f (x mu ) " a + (m 1)a = ma .
x
b) Posons y = m . On a 0 " y < 1 et x mu = uy.
u
f (x ) f (u ) 1 x 1
= f (x ) f (u ) = f (x ) mf (u ) yf (u )
x u x u x
f (x ) f (u ) 1
ce qui s’écrit aussi : x = f (x ) mf (u ) f (x mu ) + f (uy) yf (u ) d’où, avec la
u x
majoration du a) :
f (x ) f (u ) 1
" ma + f (uy) yf (u ) .
x u x
Avec f (uy) " (a + A)uy + B " (a + A)uy + Bu et f (u ) " (a + A)u + B " (a + A + B)u , et avec
0 " y " 1, on obtient alors :
f (x ) f (u ) m 2u
" a+ a+A+B .
x u x x
m 1 f (x ) f (u ) a uc0
En remarquant que x " u , et en posant c0 = 2(a + A + B), on obtient " + .
x u u x
Chapitre 3 - Réels, suites, limites. Continuité, dérivation. Taylor. Développements limités 177
4) Avec 1 " u " x et x " x , la majoration précédente s’applique.
u 1 a uc 1
On a x ! u 2 donc " et il s’ensuit + 0 " (a + c0 ) .
x u u x u
On conclut en posant c = a + c0 .
1 1
5) a) On a h1 (x ) ! g1 ( x ) = (f ( x ) c ) et h2 (x ) " g2 ( x ) = (f ( x ) + c ).
x x
c f (x ) f (u ) c 1 f (x ) 1
Pour u ![1, x ], on a u " x u
" d’où (f (u ) c )"
u u x
" (f (u )+ c ), c’est-à-dire :
u
f (x )
g1 (u ) " " g2 (u ).
x
f (x )
Il s’ensuit h1 (x ) " " h2 (x ).
x
b) Pour 1 " x1 " x2 , on a [1, x1 ] # [1, x2 ] d’où h1 (x1 ) " h1 (x2 ) et h2 (x1 ) ! h2 (x2 ).
f (x )
c) On a h1 (1) " h1 (x ) " " h2 (x ) " h2 (1).
x
La fonction h1 est croissante et majorée. Elle admet donc une limite en + .
La fonction h2 est décroissante et minorée. Elle admet donc une limite en + .
f (x ) f (x ) f ( x) c 2c
Avec h1 (x ) ! g1 ( x ), on a 0 " h1 (x ) " + " avec 4).
x x x x x
f (x )
Il vient alors lim = lim h1 (x ).
x + x x +
f (x ) 2c f (x )
De même, 0 " h2 (x ) " donne lim = lim h2 (x ).
x x x + x x +
g(x )
6) Soit g(x ) = f (x ) lx . On a lim = 0.
x x +
Supposons qu’il existe x0 ! 0 tel que g(x0 ) > a .
f (x + x0 ) f (x ) f (x0 ) " a donne g(x + x0 ) + (x + x0 ) # g(x ) x # g(x0 ) x0 # " a ,
c’est-à-dire g(x + x0 ) g(x ) g(x0 ) " a
Il vient alors g(x + x0 ) g(x ) ! g(x0 ) a > 0. On a donc x0 " 0.
Par récurrence, g(x + nx0 ) g(x ) ! n [g(x0 ) a ], et en particulier, avec x = 0, on obtient :
g(nx0 ) g(0) g(x0 ) a
! + .
nx0 nx0 x0
g(x0 ) a
En prenant la limite pour n , il vient 0 ! x0
> 0, ce qui est contradictoire.
Ex. 1
Soit E un espace vectoriel, p un projecteur et u un endomorphisme de E . Montrer que
p u = u p si et seulement si Ker p et Im p sont stables par u .
Comme souvent dans une équivalence de proposition, les preuves de la condition nécessaire et
de la condition suffisante s’établissent avec des arguments différents.
Pour montrer que si p et u commutent, alors Ker p et Im p sont stables par u , il n’est pas utile
de supposer que p est un projecteur.
On peut évidemment se limiter au problème particulier mais il est aussi simple de prouver que
si deux endomorphismes commutent, alors le noyau et l’image de l’un sont stables par l’autre.
Soit p et u des endomorphismes de E qui commutent.
Pour tout x ! Ker p, on a p(x ) = 0E , donc u p(x ) = 0E puis p u (x ) = 0E donc u (x ) ! Ker p.
On a donc u (Ker p) " Ker p.
Pour tout x ! Im p, il existe y ! E , x = p(y). Alors u (x ) = u p(y) = p u (y) ! Im p.
On a donc u (Im p) " Im p.
Pour la réciproque, la stabilité de Ker p et de Im p rend intéressant que, pour un projecteur, on
ait Ker p ! Im p = E .
Pour un projecteur, Im p = Inv p facilite bien la tâche.
En outre une application linéaire est caractérisée par ses restrictions à des sous-espaces supplé-
mentaires.
Supposons que Ker p et Im p sont stables par u . Comme p est un projecteur, on a :
Ker p ! Im p = E
et il suffit de comparer les restrictions des endomorphismes u p et p u aux sous-espaces Ker p
et Im p.
Pour tout x ! Ker p, on a p(x ) = 0E donc u p(x ) = 0E .
Et avec la stabilité, on a aussi u (x ) ! Ker p donc p u (x ) = 0E .
En conséquence, les restrictions p u Ker p et u p Ker p sont égales.
Pour tout x ! Im p, on a p(x ) = x , donc u p(x ) = u (x ).
Et avec la stabilité, on a aussi u (x ) ! Im p donc p u (x ) = u (x ).
En conséquence, les restrictions p u Im p et u p Im p sont égales.
En conclusion, ayant mêmes restrictions aux sous-espaces supplémentaires Ker p et Im p, les
applications u p et p u sont égales.
Ex. 2
Soit u et v des endomorphismes d’un "-espace vectoriel.
Montrer que Ker(vu ) = Ker u si et seulement si Im u # Ker v = 0E .
Montrer que Im(vu ) = Im v si et seulement si Im u + Ker v = E .
Ex. 3
Soit E un espace vectoriel réel, f un endomorphisme tel que f 3 = IdE , a ! # et u ! E .
Chercher les vecteurs x de E tels que x + af (x ) = u .
1 1
Si on a a $ 1, alors ! est bijective, d’inverse ! = IdE af + a 2 f 2 .
1 + a3
1
u ! E admet alors un antécédent unique x = u af (u ) + a 2 f 2 (u ) .
1 + a3
1
Considérons v = u af (u ) + a 2 f 2 (u ) pour a $ 1 et posons a = 1 + h.
1 + a3
On a 1 + a 3 = (1 + a )(1 a + a 2 ) = h (3 3h + h 2 ) et :
u af (u ) + a 2 f 2 (u ) = u + f (u ) + f 2 (u ) hf (u ) 2hf 2 (u ) + h 2 f 2 (u ),
c’est-à-dire u af (u ) + a 2 f 2 (u ) = hf (u ) 2hf 2 (u ) + h 2 f 2 (u ) puisque u + f (u ) + f 2 (u ) = 0.
2
Notons que u + f (u ) + f (u ) = 0 donne aussi f (u ) 2f 2 (u ) = 2u + f (u ).
1
Alors v = 2u + f (u ) + hf 2 (u ) .
3 3h + h 2
1
Avec maintenant h = 0, on est conduit à envisager x0 = 2u + f (u ) .
3
1 1
On a f (x0 ) = 2f (u ) + f 2 (u ) puis x0 f (x0 ) = 2u f (u ) f 2 (u ) .
3 3
Avec u + f (u ) + f 2 (u ) = 0, il vient x0 f (x0 ) = u , ce qui montre que x0 est solution de l’équation.
Il reste enfin à décrire l’ensemble des solutions, en s’appuyant sur cette solution particulière.
Ex. 4
Pour tout P ! #[X ], on pose !(P ) = XP P . Quels sont les éléments propres de ! ?
Les valeurs propres de l’endomorphisme ! sont les réels # pour lesquels il existe P ! #[X ] non
nul tel que !(P ) = #P .
On dit alors que P est un vecteur propre associé à #.
Ex. 5
Soit E un espace vectoriel et u ! !(E ) tel que Im u = Im u 2 . Que peut-on dire de u ?
La question «que peut-on dire de u ?» est assez ouverte. Sans autre piste plus ou moins suggérée,
il est classique de chercher des informations sur le noyau et l’image de u .
Pour tout f !!(E ), on a Im f 2 "Im f . Alors l’hypothèse Im u = Im u 2 équivaut à Im u "Im u 2 .
Ex. 6
Soit E un %-espace vectoriel. On considère f ! !(E ) pour lequel il existe a ! % tel que
f 3 3af 2 + a 2 f = 0. Montrer que Im f et Ker f sont supplémentaires.
Ex. 7
Soit p1 et p2 des projecteurs et q = p1 + p2 p2 p1 .
1)
Dans la mesure où p1 et p2 commutent, q 2 = (p1 + p2 p2 p1 )2 se développe comme (a + b + c )2
dans #.
q 2 = (p1 + p2 p2 p1 )2 = p12 + p22 + p12 p22 + 2p1 p2 2p12 p2 2p1 p22 et avec p12 = p1 , p22 = p2 , il
vient :
q 2 = p1 + p2 + p1 p2 + 2p1 p2 2p1 p2 2p1 p2 = p1 + p2 p1 p2 = q.
Il est naturel de préciser le noyau et l’image de q à l’aide de ceux de p1 et de p2 .
Rappelons que, pour tout projecteur p, le sous-espace des vecteurs invariants est égal au sous-
espace Im p.
Soit x ! Im p1 = Inv p1 .
On a q(x ) = p1 (x ) + p2 (x ) p2 p1 (x ) = x + p2 (x ) p2 (x ) = x , d’où Im p1 " Im q.
De même, on obtient Im p2 " Im q et il s’ensuit Im p1 + Im p2 " Im q et finalement :
Im p1 + Im p2 = Im q.
Soit x ! Ker q : p1 (x ) + p2 (x ) p1 p2 (x ) = 0.
En prenant l’image par p1 , et avec p12 (x ) = p1 (x ), il vient p1 (x ) + p1 p2 (x ) p1 p2 (x ) = 0, d’où :
x ! Ker p1 .
On obtient de même (avec p1 p2 = p2 p1 ) : x ! Ker q x ! Ker p2 , et finalement :
Ker q = Ker p1 # Ker p2 .
2)
Il faut prendre garde au fait que p1 et p2 ne sont pas supposés commuter. Les simplifications
dans le développement de q 2 viendont de p1 p2 = 0. Noter que l’on ne sait (provisoirement)
rien au sujet de p2 p1 .
On a q2 = p1 + p2 p2 p1 p1 + p2 p2 p1
= p12 + p1 p2 p1 p2 p1 + p2 p1 + p22 p22 p1 p2 p12 p2 p1 p2 + p2 p1 p2 p1
et avec p12 = p1 , p22 = p2 p1 p2 = 0, il vient q 2 = p1 + p2 p2 p1 = q.
Comme en question 1), on a Im q " Im p1 + Im p2 et Ker p1 # Ker p2 " Ker q.
Étudions les inclusions contraires.
Soit x ! Ker q : q(x ) = p1 (x ) + p2 (x ) p2 p1 (x ) = 0.
En composant par p1 , il vient :
p1 (x ) + p1 p2 (x ) p1 p2 p1 (x ) = 0
et avec p1 p2 = 0, il vient p1 (x ) = 0, d’où Ker q " Ker p1 .
En reportant dans p1 (x ) + p2 (x ) p2 p1 (x ) = 0, on a p2 (x ) = 0 d’où Ker q " Ker p2 , puis
Ker q " Ker p1 # Ker p2 et finalement, Ker q = Ker p1 # Ker p2 .
Pour Im q, considérons z ! Im p1 + Im p2 .
Il existe alors x ! Im p1 et y ! Im p2 tel que z = p1 (x ) + p2 (y).
On vérifie sans peine que qp1 = p1 et qp2 = p2 , d’où q(z ) = qp1 (x ) + qp2 (y) = p1 (x ) + p2 (y) = z ,
donc Im q & Im p1 + Im p2 et finalement, Im q = Im p1 + Im p2 .
Ex. 8
Soit E un %-espace vectoriel non nul. On considère des projecteurs f et g non nuls, distincts
et tels qu’il existe (#, %) ! %2 tels que fg gf = #f + %g (1).
1) On suppose # % 0, 1 .
Montrer que, pour tout x ! E , on a fg(x ) ! Im g et que Im f " Im g.
Montrer que gf = f et # + % = 0 et en déduire que fg = g et # = 1.
2) On suppose # % 0, 1 .
Montrer que le noyau de g est inclus dans celui de f .
Montrer que fg = f et # + % = 0 et en déduire que gf = g et # = 1.
1)
Pour faire apparaître fg(x ), on peut évidemment utiliser (1) directement pour x .
Dans le souci d’utiliser que g est un projecteur, on note que fg(x ) = fgg(x ) et on peut appliquer
(1) à g(x ).
Une qualité utile d’un projecteur p est que Im p est le sous-espace des vecteurs invariants.
2)
Pour exploiter x ! Ker g, on peut utiliser directement (1).
&x ! E , x g(x ) ! Ker g donne x g(x ) ! Ker f , d’où f (x ) = fg(x ), c’est-à-dire f = fg.
On a donc, en reportant dans (1), f gf = #f + %g.
En composant à gauche par f , il vient f fgf = #f + %fg, c’est-à-dire 0 = (# + %)f et donc :
# + % = 0.
(1) s’écrit alors f gf = #( f g).
En composant à gauche par g, il vient 0 = #( gf g), d’où gf = g.
On a alors f g = #( f g), et avec f g $ 0, il vient # = 1.
Ce sujet porte sur une étude sous plusieurs aspects du composé de deux morphismes.
Les différentes questions sont largement indépendantes.
1) La démarche est simple : partir de x = g f (x ) et faire apparaître un élément de Ker(IdE f g).
= IdE g f +g h IdE f g f
et, avec h (IdE f g) = IdE , il vient (IdE +g h f ) (IdE g f ) = IdE , ce qui prouve que
IdE g f est inversible à gauche.
C’est un peu un lapin sorti du chapeau d’un prestidigitateur, mais ça marche !
On vérifie de même que, si IdE f g admet un inverse à droite h , alors IdE +g h f est
inverse à droite de IdE g f .
En conclusion de cette analyse, il vient évidemment que si IdE f g est inversible, d’inverse h ,
alors IdE g f est inversible, d’inverse IdE +g h f .
1)
L’existence en dimension finie d’un supplémentaire d’un sous-espace est seulement rappelée. Il
serait prudent de vous assurer que vous êtes en mesure de le prouver sans hésitation.
r r r
a) Pour (#i )i ![[ 1,r ]] ! "r , #i (a + ei ) = 0, s’écrit aussi #i a + #i ei = 0.
i =1 i =1 i =1
r r
On a #i a ! F et #i ei ! G . De F # G = 0 , on déduit en particulier :
i =1 i =1
r
#i ei = 0, puis &i ! [[ 1, r ]], #i = 0.
i =1
La famille (a + ei )i ![[ 1,r ]] est donc libre.
b)
Pour que F et Ga soient supplémentaires, il suffit que dim F + dim Ga = dim E et que
F # G a = 0E .
Ex. 11
Soit n un entier naturel, n ' 2, et E = #n [X ] l’espace vectoriel des polynômes réels de degrés
au plus égaux à n .
On considère l’application f : E E définie par :
&P ! E , f (P ) = P (X + 1) + P (X 1) 2P (X ).
1) a) Montrer qu’une famille (Qk )k ![[ 1,r ]] de polynômes tous non nuls et qui vérifient :
&k ! [[ 1, r 1 ]], deg Qk < deg Qk +1 ,
est une famille libre.
b) Vérifier que f est linéaire.
2) Déterminer le sous-espace Im f (en précisant rg f ) et le sous-espace Ker f .
On pourra former f (X k ) pour k ! [[ 0, n ]] et préciser son degré.
3) Soit Q ! Im f . Montrer qu’il existe un unique élément P de E tel que :
f (P ) = Q et P (0) = P (0) = 0.
1) a)
Cette première question est une modeste entrée en matière. Il est classique que toute famille de
polynômes de degrés échelonnés est libre ; c’est une petite question de cours.
r
Soit #k Qk = 0 une combinaison linéaire nulle des Qk .
k =0
Supposons que les #k ne soient pas tous nuls et posons p = max k ! [[ 0, r ]], #k $ 0 .
p 1
On a alors #p Qp = #k Qk .
k =0
Avec #p $ 0 on a deg(#p Qp ) = deg Qp . Or, pour tout k ! [[ 0, p 1 ]], on a deg Qk < deg Qp donc :
p 1
deg #k Qk < deg Qp ,
k =0
ce qui fait apparaître une contradiction.
Ex. 12
Soit Q ! %3 [X ]. Montrer qu’il existe un unique polynôme P tel que Q = P + P + P .
Expliciter P lorsque Q = 1 + X + X 2 + X 3 .
Pour Q = 1 + X + X 2 + X 3 , on pose P = X 3 + aX 2 + bX + c .
On a Q = P + P + P si et seulement si a + 3 = 1, 2a + b + 6 = 1 et 2a + b + c = 1, c’est-à-dire :
a = 2, b = 1 et c = 6.
3 2
Ainsi, P = X 2X X + 6.
Ex. 13
Soit E un espace vectoriel de dimension finie et F , G des sous-espaces vectoriels de E .
Montrer que F et G admettent un supplémentaire commun si et seulement si ils ont même
dimension.
Comme bien souvent, un des deux volets (condition nécessaire ou condition suffisante) est assez
simple. Le lien entre les dimensions de deux sous-espaces supplémentaires est ici une clé.
Ex. 14
Soit E un "-espace vectoriel de dimension finie, f et g dans !(E ). Montrer l’équivalence de
(1) rg( f + g) = rg f + rg g et de (2) Im f # Im g = 0E et E = Ker f + Ker g.
On a rg( f + g) + dim Ker( f + g) = dim E donc, avec (1), rg f + rg g + dim Ker( f + g) = dim E .
On déduit dim E dim Ker f + dim E dim Ker g + dim Ker( f + g) = dim E , c’est-à-dire :
dim E + dim Ker( f + g) = dim Ker f + dim Ker g.
Par ailleurs, avec Ker f # Ker g " Ker( f + g), il vient dim Ker( f + g) ' dim(Ker f # Ker g).
On en déduit dim Ker f + dim Ker g dim(Ker f # Ker g) ' dim E , c’est-à-dire :
dim(Ker f + Ker g) ' dim E
et il s’ensuit Ker f + Ker g = E .
Pour étudier l’implication réciproque, il est vraisemblable que les outils de travail mis en œuvre
ci-dessus vont à nouveau être mis à contribution.
Ex. 15
Soit E un espace vectoriel de dimension 4 et f un endomorphisme nilpotent dont l’indice est
égal à 3. Calculer rg f .
Ex. 16
Soit E un "-espace vectoriel de dimension finie n et f ! !(E ).
Montrer que Ker f ! Im f = E Im f = Im f 2 .
Que peut-on dire si E n’est pas de dimension finie ?
2) Il semble raisonnable de construire g tel que h = fg soit un projecteur. Qu’il vérifie les conditions
demandées sera donné par surcroît !
C’est peut-être le moment d’utiliser le cadre de dimension finie.
Il est classique que Ker f + Im f = #n si et seulement si Im f = Im f 2 . (Voir l’exercice
précédent.)
En dimension finie, il est équivalent de dire que :
Ker f + Im f = #n ou que Ker f ! Im f = #n .
Il suffit de définir les restrictions de g à Ker f et à Im f .
Avec Ker f + Im f = #n , on a Im f = Im f 2 , c’est-à-dire f (Im f ) = Im f .
On peut alors considérer l’endomorphisme f de F = Im f induit par f .
Comme f est un endomorphisme surjectif, il est bijectif car Im f est de dimension finie.
Soit g l’automorphisme réciproque de f . Alors f g = gf = IdF .
Soit g l’endomorphisme nul sur Ker f et dont la restriction à F est g.
Pour tout x ! Ker f , on a gf (x ) = g(0) = 0#n et pour tout x ! Im f , gf (x ) = fg(x ) = x , ce qui
donne gf = fg. En notant h = fg, on a bien h 2 = h .
Pour x ! Ker f , on a fgf (x ) = 0 et pour x ! Im f , on a fgf (x ) = f gf (x ) = f (x ), d’où fgf = f .
Pour x !Ker f , on a g(x ) = 0E d’où gfg(x ) = 0E , et pour x !Im f , on a fg(x ) = x d’où gfg(x ) = g(x ),
et il s’ensuit gfg = g.
Ex. 18
Soit u et v des endomorphismes d’un espace vectoriel de dimension finie. Montrer que :
rg u rg v ( rg(u + v) ( rg u + rg v.
Pour guider une preuve, on peut s’inspirer d’un résultat classique dans % :
pour (u, v) ! %2 , on a u v ( u+v ( u + v.
z donne la «taille» de z ! %, de même que rg u donne la «taille» de u ! !(E ).
Ex. 19
Soit E un espace vectoriel de dimension n et f , g des endomorphismes de E tels que f + g
soit bijectif et f g = 0. Que vaut rg f + rg g ?
Cet exercice est fort classique. Il met en œuvre quelques situations simples mais fondamentales
en dimension finie.
Ex. 20
Étant donné a ! # et A ! #n [X ], montrer qu’il existe un unique P ! #[X ] tel que :
P (X + a ) + P (X ) = A(X ).
La question porte sur l’existence et l’unicité de P . En outre on donne seulement deg A ( n sans
le préciser davantage.
Il est constructif d’envisager une bijection de #n [X ] vers lui-même.
On a Ker u " Ker u 2 pour tout u ! !(E ), d’où dim Ker u ( dim Ker u 2 en dimension finie.
Pour une majoration de dim Ker u 2 par 2 dim Ker u , on peut chercher un énoncé équivalent
grâce au théorème du rang et a Im u 2 " Im u .
Notons n = dim E . Le théorème du rang donne :
dim Ker u 2 = n dim Im u 2 et dim Ker u = n dim Im u .
Un énoncé équivalent est donc n rg u 2 (2(n rg u ), ou encore rg u rg u 2 (n rg u = dim Ker u
ou aussi rg u ( rg u 2 + dim Ker u .
On a Im u 2 = u (Im u ) et Im u est stable par u .
Soit ! l’endomorphisme de Im u induit par u . On a Im u 2 = Im !.
Le théorème du rang appliqué à ! donne rg ! + dim Ker ! = dim Im u , c’est-à-dire :
rg u = rg u 2 + dim Ker !.
Il reste à examiner la majoration de dim Ker ! par dim Ker u .
Pour cela on utilise la description du noyau de !.
Or on a Ker ! = Im u # Ker u et il s’ensuit dim Ker ! ( dim Ker u .
En conclusion, on a établi la majoration dim(Ker u 2 ) ( 2 dim Ker u .
Ex. 22
Soit u un endomorphime de #3 tel que u 2 = 0.
Montrer qu’il existe a ! #3 et f une forme linéaire sur #3 tels que :
&x ! #3 , u (x ) = f (x )a .
L’exercice précédent a permis de voir qu’il existe a ! E , a $ 0E , et une forme linéaire f non nulle
telle que u (x ) = f (x )a pour tout x ! E sous la seule hypothèse rg u = 1.
Ex. 24
Soit E un "-espace vectoriel de dimension n et f ! !(E ) telle que f 2 = IdE . On considère :
g = IdE f et h = IdE +f .
Montrer que Im g et Im h sont stables par f et supplémentaires.
f est une involution. Ker g est le sous-espace des vecteurs invariants par f et Ker h est celui des
vecteurs changés en leur opposé. Il est classique que ces deux sous-espaces sont supplémentaires
dans E , hors toute considération de dimension.
Ex. 25
Soit E un "-espace vectoriel de dimension finie n et u ! !(E ). On suppose qu’il existe x0 ! E
tel que u (x0 ), u 2 (x0 ), . . . , u n (x0 ) soit une famille libre.
Montrer que x0 , u (x0 ), . . . , u n 1
(x0 ) est une base de E et que u est bijectif.
Ex. 26
Étant donné P ! #[X ], montrer qu’il existe un unique Q ! #[X ] tel que :
P (X ) = Q(X ) Q(X 1) et Q(0) = 0.
Soit ! l’application de #[X ] dans lui-même définie par ! : Q # Q(X ) Q(X 1).
Cette application est linéaire. On a !(Q) = 0 si et seulement si Q(X ) Q(X 1) = 0.
Pour tout n ! $ , on a Q(n ) = Q(n 1), donc Q(n ) = Q(0). ALors Q Q(0) admet une infinité
de racines, c’est donc le polynôme nul et Q est une constante. Ainsi Ker ! = #.
L’hypothèse Q(0) = 0 est à mettre en œuvre.
On considère alors En = #n +1 [X ] # E .
L’application fn de En dans #n [X ] induite par ! est linéaire et injective.
Rappelons que #n [X ] est de dimension n + 1.
Avec #n +1 [X ] = # ! En et dim #n +1 [X ] = n + 2, il vient dim En = n + 1.
On en déduit que fn est bijective. Par suite tout polynôme P de degré au plus égal à n admet un
antécédent Q, et un seul, celui qui appartient à #n +1 [X ].
Ex. 27
Soit E un #-espace vectoriel de dimension finie n ' 1 et u ! !(E ) tel que u 3 + u = 0.
On pose F = Ker u et G = Ker(u 2 + IdE ).
1)
u3 + u = u (u 2 + IdE ) = (u 2 + IdE ) u est de la forme u v, avec u et v qui commutent.
On note classiquement uv en lieu de u v.
Ex. 28
Soit E un #-espace vectoriel, et f , g des endomorphismes de E .
Soit # $ 0 une valeur propre de f g. Montrer que # est valeur propre de g f .
Montrer que, si E est de dimension finie, alors le résultat reste vrai pour # = 0.
b) Montrer que, pour tout (b0 , . . . , bn ) ! "n +1 , il existe un unique L ! "[X ] tel que :
deg L ( n et &k ! [[ 0, n ]], L (xk ) = bk .
c) Quels sont les polynômes P ! "[X ] tels que &k ! [[ 0, n ]], P (xk ) = bk ?
3) Soit p ! $, (x1 , . . . , xn ) ! "n une famille d’éléments deux à deux distincts et (Li ) les
polynômes de Lagrange associés à cette famille.
n n
p
Montrer que L = xk Lk est le reste dans la division de X p par (X xk ).
k =1 k =1
4) Soit E le #-espace vectoriel #[0,1] , (ai )i ![[ 1,n ]] une famille de n éléments deux à deux
distincts dans [0, 1] et F le sous-espace vectoriel f ! E, &i ! [[ 1, n ]], f (ai ) = 0 .
Déterminer un supplémentaire de F dans E .
Solution
La question d’approximation d’une fonction par une fonction polynôme est importante. Les
polynômes de Lagrange en donnent une solution simple.
Le texte proposé montre leur efficacité dans des domaines variés.
Dans toute question d’unicité de polynôme, deux points sont à examiner en priorité :
deg(P Q) < 0 P = Q,
deg P ( n et P admet au moins n + 1 racines distinctes P = 0.
1) a) Si Li et Mi vérifient les propriétés (1), (2) et (3), leur différence est de degré au plus n et
prend la valeur 0 en n + 1 éléments distincts, c’est donc le polynôme nul.
Il est immédiat que Li prend la valeur 1 en xi et la valeur 0 en xj pour j $ i .
b) L’unicité de L se prouve comme celle des Li .
Le polynôme bk Lk prend la valeur bk en xk et la valeur 0 en xj , j $ k .
n
Alors L = bk Lk convient : on a bien deg L ( n .
k =0
Pour tout j ! [[ 1, n ]], on a f (xj ) = h (xj ) h (xi )Li (xj ) = 0 puisque Li (xj ) = *i j .
1(i (n
*i j est le symbole de Kronecker : *i i = 1 et *i j = 0 pour i $ j.
Alors f est dans F . Avec g = h (xi )Li ! G et h = f + g, il vient h = f + g ! F + G .
1(i (n
On a donc E = F + G et finalement E = F ! G .
Solution
1)
Cette question naïve n’a pour objet que de rentrer dans la démarche proposée.
2)
On commence par vérifier que Im( f j ) " Im( f q ) est vrai pour tout j ' q.
De la sorte, Im( f j ) = Im( f q ) équivaut à Im( f j ) & Im( f q ).
3)
À l’aide de la question précédente, les inclusions Im( f k +1 ) " Im( f k ) sont strictes pour
k ! [[ 0, r 1 ]]. Si f était surjective, on aurait Im( f k ) = E pour tout k ! $ .
S’il existait k ! [[ 0, r 1 ]] tel que Im( f k +1 ) = Im( f k ), alors on aurait Im( f k ) = Im( f r ) = 0E .
Ce serait en contradiction avec la caractérisation de r .
Les inclusions Im( f k +1 ) " Im( f k ) sont donc strictes pour k ! [[ 0, r 1 ]].
En notant dk = dim Im( f k ) , on a donc 0 < dr 1 < . . . d1 .
3 Un sous-espace de polynômes
"[X ] est l’ensemble des polynômes sur ". Un polynôme est dit normalisé – ou unitaire –
quand il est non nul et que son coefficient dominant est 1. On considère l’application :
f : "[X ] "[X ]
P # (3X + 8)P + (X 2 5X )P + (X 2 X 3 )P
où P et P sont les premiers polynômes dérivés de P .
b) Préciser f (1), f (X ), f (X 2 ) et f (X 3 ).
3) a) f est-elle surjective ?
c) On considère l’ensemble Vf des polynômes P pour lesquels il existe un scalaire # tel que
f (P ) = #P . Montrer que Vf contient quatre polynômes normalisés.
a) Justifier que H n’est pas vide et n’est pas un sous-espace vectoriel de "[X ].
b) Exprimer les éléments de H et leurs images à l’aide des quatre polynômes normalisés
de Vf .
b) f (1) = 8 + 3X , f (X ) = 3X + 4X 2 , f (X 2 ) = 3X 3 , f (X 3 ) = X 3.
Soit P = X 3 + aX 2 + bX + c .
Avec f (1), f (X ), f (X 2 ) et f (X 3 ), il vient f (P ) = (3a 1)X 3 + 4bX 2 + 3(b + c )X + 8c .
X2
f X3 + = 0.
3
1
c) Pour # = 0, f (P ) = 0 caractérise les vecteurs du noyau d’où la solution X 3 + 3 X 2 .
Pour # $ 0 et P $ 0, f (P ) = #P implique deg f (P ) = deg P , d’où deg P = 3.
Avec P (X ) = X 3 + aX 2 + bX + c et f (P ) = (3a 1)X 3 + 4bX 2 + 3(b + c )X + 8c , on a f (P ) = #P si
et seulement si :
3a = 1 + #, 4b = #a, 3c = (# 3)b, (8 #)c = 0
3 2
c$0 # = 8 puis la solution Q8 = X + 3X + 6X + 10 ;
4 2
c = 0 et b $ 0 donne # = 3 pour la solution Q3 = X 3 + X +X ;
3
c = b = 0 donne #a = 0 donc a = 0 puis # = 1 pour la solution Q 1 = X 3 (voir alors 1)a).
Ex. 1
Soit f une fonction réelle, continue sur un segment [a, b], a < b. On suppose qu’il existe
b
k
n ! ! tel que !k ! [[ 0, n ]], x f (x ) dx = 0. Montrer que f admet au moins n + 1 valeurs
a
d’annulation distinctes dans [a, b].
La fonction nulle sur [a, b] convient évidemment. Il est légitime de se limiter à l’étude du cas où
f n’est pas la fonction nulle.
Le cas où n = 0 invite a montrer que f admet au moins une valeur d’annulation. C’est en réalité
un corollaire d’un théorème classique d’intégration.
Si f n’admet pas de valeur d’annulation sur [a, b], alors elle est de signe constant sur [a, b] en
application du théorème des valeurs intermédiaires.
La fonction f étant continue, non nulle et de signe constant sur [a, b], on aurait alors :
b b
f (x ) dx > 0 ou bien f (x ) dx < 0,
a a
b
ce qui est contraire à l’hypothèse f (x ) dx = 0.
a
Un bon moyen d’utiliser simultanément les n +1 informations est de faire intervenir un polynôme
de degré au plus égal à n .
n
k
Considérons un polynôme P ! "n [X ], P = pk X . Par linéarité de l’intégrale, on a :
k =0
b n