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Cours de Parasitologie et de Mycologie Générales 20
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Le genre
Microsporum
est caractérisé par des macroconidies en fuseau, d
e grande
taille, avec des parois épaisses à surface échinulé
e. Les microconidies sont piriformes. Les
espèces du genre
Microsporum
attaquent la peau, les cheveux et les poils.
Le genre
Trichophyton
est caractérisé par des macroconidies fusiformes,
à parois
toujours minces. Ces macroconidies peuvent être rar
es, voire absentes sur les milieux de
culture usuels. Les microconidies sont rondes ou pi
riformes. Les espèces du genre
Trichophyton
attaquent la peau, les ongles, les poils et les ch
eveux.
1*1*3* Habitat
Les dermatophytes sont rencontrés dans 3 types de m
ilieux qui sont fonction de l’origine de la
contamination humaine.
*
Les espèces anthropophiles, parasites exclusivement
humains, se transmettent soit
directement par contact interhumain soit indirectem
ent par le linge, les vêtements, le sol des
salles d’eau, des piscines ou des plages, etc.
*
Les espèces zoophiles se transmettent à l’homme par
le contact d’un animal contaminé
ou par l’intermédiaire de ses poils parasités.
*
Les espèces géophiles, qui se trouvent dans le sol,
sont plus rarement impliquées en
pathologie humaine.
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Tableau I
:
Principaux dermatophytes et leur habitat d’origine
préférentiel
Genres
Dermatophytes
ESPECES ANTHROPOPHILES
Genre
Microsporum
M. audouinii var. langeronii
M. ferrugineum
Genre
Trichophyton
T. tonsurans
T. violaceum
T. soudanense
T. rubrum
T. mentagrophytes var. interdigitale
T. schoenleinii
T. concentricum
Genre
Epidermophyton
E. floccosum
ESPECES ZOOPHILES
Genre
Microsporum
M. canis (chien, chat)
M. persicolor (rongeurs sauvages)
M. praecox (cheval)
M. equinum (cheval)
Genre
Trichophyton
T. mentagrophytes (également tellurique) : lapin, h
amster,
cheval.
T. erinacei (hérisson)
T. equinum (cheval)
T. gallinae (volailles)
T. verrucosum (bovins, ovins)
ESPECES TELLURIQUES
Genre
Microsporum
M. gypseum
M. fulvum
Genre
Trichophyton
M. mentagrophytes (également zoophile)
T. terrestre
T. ajelloi
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1-2- Modes de contamination
La contamination se fait soit directement d’homme à
homme (espèces anthropophiles, soit par
l’intermédiaire d’un animal (espèces zoophiles), so
it par contact avec un sol souillé (espèces
géophiles).
1-3- Facteurs favorisants
Ce sont :
* l’âge : les teignes sont souvent rencontrées chez
les enfants,
* le sexe : les dermatophytes sont le plus souvent
rencontrés chez les hommes (ratio de 3 pour
1),
* les facteurs hormonaux (guérison à la puberté de
la plupart des teignes),
* les facteurs professionnels : les éleveurs de bov
ins, d’équidés, de lapins, de cobayes, de
poules, de souris blanches, le personnel de laborat
oire, les vétérinaires, les forestiers, les
agriculteurs (via la contamination du sol par une e
spèce zoophile), sont exposés à un risque de
contamination par un dermatophyte zoophile.
* la chaleur et l’humidité, la macération
* les microtraumatismes
1-4- Répartition géographique
Les dermatophyties sont des affections cosmopolites
. Toutefois, certaines espèces sont
rencontrées particulièrement dans certaines parties
du globe.
2- PATHOGENIE
Le dermatophyte pénètre dans l’épiderme à la faveur
d’une excoriation cutanée parfois
minime. De là, la spore (ou arthrospore) émet des f
ilaments qui vont progresser de façon
centrifuge dans l'épiderme et créer une lésion arro
ndie d'aspect érythémato*squameux avec
une bordure nette appelée épidermophytie circinée.
Au niveau des plis, le dermatophyte détermine un in
tertrigo fréquent au niveau du pied
(intertrigo interdigito*plantaire).
Poils et cheveux peuvent être attaqués par un derma
tophyte. L’envahissement se fait à partir
de l’ostium folliculaire avec une propagation desce
ndant vers le bulbe. Selon les espèces
incriminées on distingue plusieurs types de parasit
isme pilaire. Les cheveux envahis se
cassent facilement, d'où la chute des cheveux (teig
nes).
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Pour les ongles le champignon pénètre le plus souve
nt par la partie distale et progresse vers la
matrice par la tablette inférieure. Parfois l’attaq
ue se limite au niveau de la tablette
superficielle de l'ongle (leuconychie).
3- SIGNES CLINIQUES
3-1-
Teignes (atteinte des cheveux ou des poils)
Les teignes du cuir chevelu correspondent à l’envah
issement du cheveu par le dermatophyte
provoquant une cassure totale du cheveu (teigne ton
dante), une réaction inflammatoire (teigne
suppurée) ou un décollement du cheveu par la base,
entraînant une alopécie définitive (teigne
favique).
Teignes tondantes
On distingue classiquement deux formes.

Teignes microsporiques
Les teignes tondantes microsporiques sont dues aux
dermatophytes du genre
Microsporum
(
M. canis
,
M. langeronii
). Ce sont des teignes à grande plaque d’alopécie p
eu ou pas
inflammatoires de 1 à 3 cm de diamètre. Les cheveux
sont cassés à quelques millimètres du
cuir chevelu, ils ont un aspect grisâtre, sec. Les
cheveux sont parasités par des spores de
petites taille et qui sont situées à l’intérieur du
cheveux. Ces teignes du cuir chevelu qui
atteignent surtout les petits garçons régressent sp
ontanément à la puberté.
Toutes les teignes tondantes à grandes plaques d’al
opécie produisent une fluorescence verte
en lumière de Wood (sous UV), avec une gaine ectoth
rix (le cheveu est entouré de
microspores) (
M. audouinii
,
M
.
langeroni
,
M
.
canis
).

Teignes trichophytiques
Les teignes tondantes à petites plaques d’alopécie
sont en revanche habituellement dues à des
Trichophyton
anthropophiles (
T. violaceum
,
T. soudanense
,
T. tonsurans
, etc.). Les cheveux,
cassés au ras du cuir chevelu, sont englobés dans l
es croûtes. Les zones d’alopécie, au départ
de très petites taille (quelques millimètres), rend
ent le diagnostic difficile au début. Plus tard,
elles fusionnent, donnant de plus grandes plaques ;
cependant, des cheveux longs restent
présents sur ces zones, permettant de faire le diag
nostic différentiel avec une teigne
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microscopique. De plus, les cheveux parasités ne so
nt pas fluorescents en lumière de Wood,
on observe une sporulation dans le cheveu (aspect e
ndothrix).
Teignes suppurées
Les teignes suppurées sont dues surtout aux dermato
phytes zoophiles (
T. mentagrophytes
,
T.
verrucosum
) ou tellurique (
M. gypseum
), parfois aussi à certains anthropophiles (
T.
violaceum
).
Les teignes suppurés ou kérions de celse se présent
ent comme des placards ronds, très
inflammatoires, de plusieurs centimètres de diamètr
e et surélevés. L’évolution est
spontanément régressive en quelques semaines ou que
lques mois. Les cheveux repoussent
habituellement sans séquelles, sauf si une surinfec
tion bactérienne s’est surajoutée. Chez
l’homme adulte, le cuir chevelu est très rarement a
tteint ; en revanche, les lésions au niveau
de la barbe appelées sycosis et ou de la moustache
sont habituelles ; chez la femme adulte, les
kérions du cuir chevelu ne sont pas exceptionnels.
Les teignes suppurées, non fluorescentes à la lumiè
re de Wood, sont habituellement non
contagieuses.
Teignes faviques ou Favus
La teigne favique ou favus est due à
T. schoenleinii
. Les cheveux ne cassent pas, ils sont
atteints à la base. L’accumulation du mycelium va e
ntraîner la formation d’une petite croûte
jaunâtre, friable, centrée par un cheveu : « le god
et favique ». Les cheveux décollés vont
tomber, donnant une alopéce définitive. Les godets
peuvent ensuite fusionner, produisant des
éléments de plus grande taille ; les croûtes faviqu
es. Au départ l’infection, très discrète, est la
plus part du temps méconnue. Elle ne devient cliniq
uement évidente qu’après des années
d’évolution, lorsque les plaques d’alopécie se sont
formées. Dans le favus, contrairement aux
autres teignes, il n’y a pas de guérison spontanée
à la puberté, l’évolution se poursuit tant
qu’il existe des cheveux. L’alopécie est définitive
.
La recherche d’une fluorescence en lumière de Wood
aide au diagnostic. En effet, dans le
favus, les cheveux malades sont fluorescents (fluor
escence vert foncé).
La teigne favique est contagieuse.
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3-2- Epidermophyties ou atteinte de la peau
Atteintes des plis ou intertrigos
Il s’agit de l’infection au niveau d’un pli provoqu
é par un dermatophyte. On distingue les
intertrigos des plis plantaires (pied d’athlète) et
ceux des grands plis (inguinaux*périnéaux,
interfessiers, creux axillaires). Ils sont dus le p
lus souvent à des espèces anthropophiles, par
ordre décroissant :
T. rubrum
,
T. mentagrophytes
var.
interdigitale
et
E. floccosum
.

Intertrigo des petits plis
Dans l’intertrigo interdigitoplantaire, les 3
èmes
et les 4
èmes
espaces interdigitoplantaires sont le
plus souvent atteints. Il s’agit d’abord d’une macé
ration de la peau favorisant la germination
des spores, puis d’une fissuration du fond du pli,
accompagnée d’une hyperkératose. La peau
devient blanchâtre, s’épaissit, formant à la longue
une épaisse lésion blanc nacré.
L’extension peut se faire à la plante du pied (aspe
ct en « mocassin »), sur le dos du pied et aux
ongles. L’ensemble des lésions dermatophytiques du
pied s’appelle le « pied d’athlète ».
Après des années d’évolution peut se former une vér
itable pachydermie de la plante du pied.
Aux mains, l’intertrigo dermatophytique est moins f
réquente. A ce niveau, l’intertrigo est
habituellement sec, non érythémateux, peu prurigine
ux. Il peut s’étendre et provoquer un
épaississement cutané de la paume de la main (pachy
dermie) lui donnant une consistance
cartonnée. Les ongles de la main, comme ceux du pie
d, seront secondairement atteints.
Trichophyton rubrum
est de loin le dermatophyte le plus souvent rencon
tré dans ce type
d’atteinte. Les surinfections bactériennes sont fré
quentes, ce qui expose au risque de
dissémination loco*régionale, parfois sous forme de
cellulite ou d’érysipèle.

Intertrigo des grands plis
On a une atteinte de la région inguino*crurale, anc
iennement dénommée eczéma marginé de
Hébra. L’affection est très fréquente et semble pré
dominer chez les adultes de sexe masculin.
L’affection débute sur la face interne d’une cuisse
sous la forme d’un petit médaillon, qui
s’agrandit de manière centrifuge en créant des plac
ards limités par une bordure plus nette,
érythématosquameuse ou vésiculeuse, parfois pustule
use ou croûteuse. Cette bordure est dite
active puisque c’est à partir de là que se fait l’e
xtension loco*régionale, et est souvent très
prurigineuse.
Les lésions peuvent aussi se bilatéraliser, déborde
r sur les plis interfessiers et sous*fessiers, et
sur le pubis.
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Tous les intertrigos inguino*cruraux ne sont, bien
entendu, pas d’origine dermatophytique,
mais il faut évoquer cette étiologie devant toute l
ésion prurigineuse d’aspect circiné avec
guérison centrale.
Les dermatophytes en cause dans les intertrigos son
t par ordre de fréquence
T. rubrum
(plus
de 80 % des cas), puis
T. interdigitale
(surtout en cas de lésion vésiculeuse), et enfin
E.
floccosum
.
Dermatophyties de la peau glabre
Les dermatophyties de la peau glabre sensu stricto,
anciennement appelées herpès circiné,
sont très fréquentes et cosmopolites.
Quelque soit leur étiologie (zoophile ou anthropoph
ile), elles évoluent de la même façon,
c’est*à*dire sous la forme érythématosquameuse s’ét
endant de façon centrifuge, typiquement
délimitée par une collerette circulaire plus dense.
L’aspect peut être moins typique : macaron érythéma
tosquameux d’aspect uniforme pouvant
être confondu avec un eczéma ou un psoriasis.
Les lésions circinées couvrent parfois de grandes s
urfaces corporelles, en particulier au niveau
du tronc (dos, fesse, ventre), et forment de vérita
bles placards circinés. Ces aspects sont
évocateurs d’une atteinte à
T. rubrum
.
D’emblée ou secondairement, des pustules peuvent ap
paraître au niveau de la lésion et donner
un aspect de kérion, c’est*à*dire de lésion dermato
phytique inflammatoire.
Cet aspect dépend du dermatophyte en cause (ceux d’
origine zoophile ou tellurique créent
plus souvent des lésions inflammatoires que ceux d’
origine anthropophile) et également de la
susceptibilité des individus.
3-3- Onyxis dermatophytique
L’aspect et l’évolution sont les mêmes pour les ong
les des pieds et des mains. Ils sont souvent
secondaires à une autre lésion qu’il faut recherche
r: intertrigo plantaire pour les pieds, lésions
prurigineuses ou teignes pour la main. Seul l’ongle
est atteint, sans périonyxis. La lésion
débute au bord libre de l’ongle, en général sur le
côté et progresse vers la matrice. L’ongle
s’épaissit, la kératine est lysée, elle devient fri
able et tombe en poussière. Tout l’ongle peut
être détruit (Onychomycodystrophie).
Tous les dermatophytes sont susceptible d’être isol
és, principalement:
T. rubrum, T.
schönleini, T. violaceum, T. soudanense
.
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3-4- Dermatophytides
Les dermatophytes peuvent être responsables de mani
festations allergiques, survenant à
distance du foyer infectieux et guérissant à sa dis
parition. Elles ont un aspects très divers:
dyshidrose, lésions eczématiformes, érythème, folli
culite, parakératose.
4- DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Le diagnostic biologique est essentiellement direct
. Les différentes étapes du diagnostic sont :
*
le prélèvement,
*
l’examen direct,
*
la culture,
*
l’identification des dermatophytes.
4-1- Prélèvements
Ils doivent être bien orientés pour ramener du maté
riel effectivement parasité par un mycète
vivant. Il est donc important de tenir compte du mo
de de propagation des champignons pour
prélever correctement au niveau de la lésion. Les l
ésions présentent une évolution centrifuge
avec un maximun d’activité en périphérie.
Le matériel nécessaire au prélèvement doit être sté
rile. Il s’agit de : grattoir de Vidal pour les
lésions squameuses de la peau glabre, pince à épile
r pour les régions pileuses, pince coupantes
pour les ongles, boîtes de Pétri stériles, lampe de
wood pour rechercher une fluorescence des
teignes microsporiques ou faviques.
Chacune des lésions par leur aspect clinique ou leu
r localisation doit être prélevée
séparément. Les croûtes, les squames sont prélevés
par grattage et les cheveux cassés sont
arrachés à la pince à épiler.
Différents types de prélèvement
Localisation Matériel biologique
Mode de prélèvemen
t
Cutanée
Squames
Prélever à la périphérie de la lési
on
Cuir chevelu,
barbe
Cheveux*poils
Les arracher à l’endroit de l’infecti
on, récolter les
cheveux fluorescents en lumière de wood
Mains, pieds
Ongles
Racler à la curette
Cutanée
Pus
Recueillir le pus avec un écouvillon st
érile

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