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Le plâtre

I-Introduction
Classiquement le pâtre est un produit manufacturé à partir d’un minéral calcaire naturel le
gypse ou sulfate de calcium dihydraté CaSo4, 2H2O. Un certain nombre de dérivés de gypse
sont utilisés en odontologie, le plâtre ou l’hémi hydrate de sulfate de calcium se présente
sous deux formes pulvérulentes, correspondant à 2 degrés de cristallinité différents.

L’hémihydrate α constituant l’essentiel des plâtres durs ou plâtre pierre à moulage utilisé au
laboratoire, le type II pour modèle d’étude, le type III pour modèle de travail de couleur
jaunâtre et le type IV plâtre extra dur pour la confection des modèles de prothèse fixes.

L’hémihydrate β ou plâtre de paris constituant essentiel du plâtre à empreinte utilisé en


clinique empreinte primaire en prothèse totale. Plâtre de type I de couleur blanche, des
éléments chimiques sont ajoutés pour améliorer le goût et accélérer la réaction de prise

Remarque : lorsque le plâtre est mélangé à la silice il prend le nom de revêtement, utilisé
pour faire des moules pour la coulée de restauration métalliques.

II-Préparation industrielle
La préparation industrielle de l’hémihydrate s’effectue à partir du gypse qui est un dihydrate
de sulfate de calcium CaSo4, 2 H2o, selon les conditions de température et de pression la
déshydratation du gypse conduira à la formation des Variétés d’hémihydrate :

2-1 Préparation de l’hémihydrate α : le gypse est déshydraté en le chauffant à 125°C sous


pression de vapeur durant quelque heure et en le séchant à l’air libre.
125°C
CaSo4.2H2o CaSo4. ½ H2o + 3/2 H2O
Gypse dihydraté hémihydrate α

La réaction de prise est réversible, l’hémihydrate α est réhydratable ce qui permet de


donner lieu au phénomène de prise.

2-2 Préparation de l’hémihydrate β : le gypse est déshydraté en le chauffant à l’air libre,


d’abord aux environs de 120°C puis entre 150°C et 180°C la masse obtenue est broyée
après refroidissement.
110-120°C
CaSo4.2H2o CaSo4. ½ H2o + 3/2 H2O
Gypse dihydraté hémihydrate β

La réaction de prise est réversible, l’hémihydrate β est réhydratable ce qui permet de


donner lieu au phénomène de prise comme précédemment.
Remarque ! Si le chauffage est poussé jusqu’à 300°C et plus l’eau résiduelle serait chassée et
la substance obtenue serait amorphe.

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III-Propriétés physiques
L’hémihydrate α est constitué de gros cristaux de 5 à 100 µm de long et de 2 à 5 µm de large
distinct et juxtaposés sensiblement prismatique.

L’hémihydrate β les cristaux sont de forme beaucoup plus irrigulière, formant un agrégat
poreux de microcristaux dont certains sont inférieure à 1 µm.

L’hémihydrate (α, β) doit être conservé en vase clos à l’abri de l’air toujours plus au moins
humide, sous peine d’obtenir un plâtre éventé.

IV-Phénomène de prise
Mélangée à l’eau la poudre d’hémihydrate se combine à nouveau avec cette dernière pour
former le dihydrate, la réhydratation du plâtre est un phénomène exothermique (un
dégagement de chaleur).

CaSo4. ½ H2o + 1/2 H2O CaSo4 x 2H2o.

Le mélange initial consiste en une suspension de particule d’hémihydrate dans l’eau, une
petite quantité d’hémihydrate se dissout jusqu’à ce que la limite de solubilité soit atteinte, la
phase aqueuse devient une solution saturée d’hémihydrate, la réaction de prise peut être
considérée comme une entrée continuelle en solution d’hémihydrate accompagnée d’une
précipitation de dihydrate.

4-1 Temps de prise


Est définit comme l’intervalle de temps séparant le moment ou le mélange eau-hémihydrate
a été commencé de celui ou le plâtre devient solide, il est de l’ordre de 7 à 12 mn pour le
plâtre pierre utilisé au laboratoire, en clinique sur patient il est de 3 à 5 mn au moyen
d’accélérateur ajouté dans le but est régulariser le temps de prise et maîtriser l’expansion
de prise

4-2 Facteurs de variation du temps de prise


 Facteurs physiques
La température : au-dessous de 30°C le temps de prise augmente quand la température
diminue,
Entre 30°C et 50°C le temps de prise est indépendant de la température,
Au-dessus de 50°C le temps de prise augmente lorsque la température augmente.
Rapport eau-hémihydrate : le temps de prise augmente avec la proportion d’eau.
Temps de spatulation le temps de prise augmente quand le temps de spatulation diminue
Taille des particules le temps de prise diminue quand la taille des particules diminue.

 Facteurs chimique
Les accélérateurs de prise : sulfate de potassium K2So4, les chlorures NaCl, Kcl.
Les retardateurs de prise : le borax, carbonate de sodium ou de potassium.

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V-Expansion de prise
Le volume absolu représente la somme des volumes de tous les grains du solide et de toutes
les molécules du liquide. Au cours de l’hydratation bien qu’il y ait augmentation importante
en volume absolu du solide transformation de l’hémihydrate en dihydrate, parallèlement il
y’a diminution du volume absolu du liquide puisque une partie de l’eau entre en
combinaison pour former le dihydrate, le volume absolu du solide obtenu devient inférieur
à la somme des volumes absolus initiaux. Tous les facteurs intervenant dans la variation du
temps de prise influencent l’expansion de prise.

Expansion dite hygroscopique : si de l’eau est ajoutée au mélange eau-hémihydrate un


certain temps après le début du malaxage, une expansion supplémentaire peut atteindre 5
fois l’expansion de prise.

VI- Manipulation
6-1 Mélange : le plâtre pierre comme le plâtre à empreinte sont habituellement mélanger
dans un bol en caoutchouc flexible avec une spatule à lame dur en acier, le malaxage
s’effectue manuellement l’inconvénient est l’incorporation d’air, ces bulles d’air affaiblissent
la surface du pâtre, l’utilisation d’un vibreur permet d’éliminer les bulles d’air.

6-2 La mise en œuvre


Le temps de spatulation est de 30 secondes, permet d’obtenir un volume homogène sans
grain de plâtre, les pâtres à empreinte sont utilisés avec un rapport eau-poudre supérieur
par rapport au plâtre d’un modèle du fait que le pâtre à mouler est fait de cristaux plus gros
nécessitant moins d’eau.

VII- Indications
Prise d’empreinte : la seule indication du plâtre en tant que matériau à empreinte est la
prothèse complète pour la réalisation d’empreinte primaire muco-statique, son caractère
fragile et cassant ne permet pas d’enregistrer les zones de contre-dépouilles.

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Construction du modèle plâtre de moulage : à partir de 2 méthodes
Un moule est construit pour le modèle, la technique consiste à envelopper la périphérie de
l’empreinte de bande de cire ce processus est appelé coffrage le mélange plâtre pierre-eau
est versé dans l’empreinte sous vibration.

L’empreinte sans bande de cire ou coffrage est remplie comme précédemment, ce qui reste
du mélange est alors mis en tas sur une plaque de verre l’empreinte remplie est ensuite
renversée sur le tas et la base est façonnée avec une spatule avant que le plâtre ne fait sa
prise.

Précaution de manipulation La désinfection peut se faire par l’adjonction de désinfectant


dans le plâtre de coulée. Celle-ci vient compléter évidement la désinfection de l’empreinte
au cabinet dentaire qui est obligatoire.

Conclusion
Le plâtre se trouve à l’état naturel sous forme de sulfate de calcium (CaSo 4, 2H2O) dans les
carrières de gypse. Actuellement, les plâtres les plus performants utilisé en odontologie en
cabinet dentaire ou au laboratoire de prothèse dentaire sont réalisés en partie par synthèse
chimique.

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