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Introduction Générale
-3-
Partie I Introduction
-4-
Partie I Introduction
Dans un premier chapitre, nous détaillerons les opérations en devises effectuées par le
groupe et nous déclinerons la façon avec laquelle elles sont réalisées. En deuxième chapitre,
nous illustrerons, l’exposition du groupe OCP au trois composantes du risque de change
(risque de transaction, risque de consolidation et risque économique), nous exposerons les
différentes méthodes d’évaluation des trois types de risque de change en accompagnant notre
exposé par des exemples, nous traiterons de l’exposition du groupe OCP à la volatilité du prix
des matières premières et nous terminerons ce deuxième chapitre en formulant les trois
composantes principales sur lesquels repose une bonne politique de gestion du risque de
change.
-5-
Partie I Introduction
Le groupe OCP, de part son activité, engage des dépenses et encaisse des recettes en
devises. Les dépenses en devises se composent principalement des règlements suivant :
o Règlement pour achat de matières premières
o Règlement pour achat de matériel et de pièces de rechange
o Règlement du fret ;
o Règlement des dettes.
1
Voir dans Annexe I.2 le Texte complet de chacune des ces circulaires.
-6-
Partie I Introduction
2
La liste exhaustive de toutes les circulaires régissant ou ayant régi le Marché des Changes se trouve en
Annexe I.1.
3
une taxe de 2 pour mille du montant de la transaction est versé par la banque à Bank Al-Maghrib pour le
compte de l’office des changes
-7-
Partie I Introduction
Le risque de change est le risque de perte lié aux variations du cours de change. Il
désigne les pertes éventuelles encourues par l’entreprise du fait des variations de parité de
change entre la monnaie nationale et les devises étrangères. Les variations des cours de
nombreuses devises sont très importante et peuvent entraîner des pertes considérables pour les
entreprises et affecter leur compétitivité. La notion de risque de change est intimement liée à
la notion de position de change.
Lorsque la société a un risque de change à l’export (le montant des avoirs est supérieur
au montant des engagement), la position est dite longue dans la devise exposée. A l’inverse
sur un risque à l’import la société aura une position courte dans la devise exposée.
-8-
Partie I Introduction
L’OCP étant une entreprise qui possède des participations dans des entreprises à
l’étranger et qui traite des opérations en devises dans le cadre du commerce international.
L’exposition au risque de change, dans le cas de l’OCP, est alors due aux échanges de flux en
devises avec les autres partenaires commerciaux (Clients et fournisseurs étrangers) et aux flux
engendrés par les participations à l’étranger (Augmentation de capital, dividende,…).
Les fluctuations des cours de change4, devises contre dirham, des principales devises
usitées par l’OCP dans ces transactions, ont une forte volatilité. Cette fluctuation des cours de
change a une répercussion immédiate sur les flux à recevoir ou à payer qu’on peut synthétiser
ainsi :
La plus grande partie des transactions de l’OCP est libellé en dollar et du fait de la forte
volatilité de cette devise (un écart type de 0.64), l’OCP court un risque de change très
important surtout que les montants concernés sont très significatifs.
L’OCP, de part la nature de son activité commerciale et ses participations à l’étranger, est
exposé aux trois grands types de risque de change : le risque de change de transaction, le
risque de change de consolidation (ou patrimonial) et le risque de change économique.
Dans ce qui suit, nous illustrerons comment l’OCP est exposé à ces trois types de risque de
change.
4
Voir les graphiques et statistiques en annexe II.1 illustrant la fluctuation des cours de change.
-9-
Partie I Introduction
Le risque de change apparaît donc bien avant la facturation. Il naît dès la signature d’un
contrat de vente avec un client ou d’un contrat d’achat avec un fournisseur. En effet, entre
l’instant où le contrat a été signé et le moment effectif du flux d’encaissement ou de
décaissement en devises, le cours de change de la devise a évidement changé et par suite, il
y’a constatation d’une perte ou d’un gain de change d’où l’illustration du risque de change
couru.
Ce risque de change est perçu lors de la consolidation des bilans du groupes (y compris les
filiales étrangères). L’actif net exprimé en dirhams varie en fonction de l’évaluation de la
valeur de la monnaie du pays dans lequel l’investissement a été réalisé. Si le cours lors de
la consolidation diffère du coût historique, il y’aura « une différence de consolidation ».
- 10 -
Partie I Introduction
Le Groupe OCP figure parmi ce type d’entreprises puisqu’il est amené à vendre, à acheter,
à emprunter et à participer dans des filiales en devises. De ce fait, le groupe OCP se doit
d’identifier ces différentes sources de risque et d’évaluer ses différentes positions de
change. Dans le point qui suit, nous essayerons de monter comment on pourrait évaluer les
positions de change de transaction, de consolidation et économique du groupe OCP.
L’évaluation du risque de change passe par l’évaluation des différentes positions de change
de l’entreprise. Nous allons, dans cette section, montrer comment on pourrait évaluer les
différentes positions de change du groupe OCP.
La position de change du groupe OCP , du fait de son activité, est celle d’une entreprise
exportatrice et importatrice. Par suite, la position de change de transaction du groupe,
dépend de :
- 11 -
Partie I Introduction
Pour évaluer la position de change du groupe, on regroupe les dettes et les créances dans
les mêmes devises et dont les échéances sont proches et on procède au calcul de la
différences entre les créances et les dettes en devises.
Si le calcul est effectué seulement à partir du bilan, on obtient une position de change
comptable ex post. Si on inclut les données prévisionnels, on obtient une position ex ante,
plus opérationnelle, qui permet une politique de change plus active.
On doit aussi tenir compte des engagements hors bilan tels que :
Après calcul, on obtiendrait une position de change, pour une date donnée, comme retracée
dans le tableau ci dessous :
Dollars
EUR Yen
US
100
Clients et comptes rattachés 20 000 -
000
100
Actif Exposé 25 000 -
000
-40 -5
Fournisseurs et comptes rattachées -25 000
000 000
- 12 -
Partie I Introduction
devises)
- 10
Commandes passées - 8 000 -
000
- 50 -5
Passif exposé - 13 000
000 000
+ 50 -5
Position de change nette + 12 000
000 000
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Partie I Introduction
- 14 -
Partie I Introduction
Vu l’importance des participations de l’OCP dans ces entreprises étrangères, il est clair que
l’OCP cours un risque de change de consolidation. D’où la nécessité d’évaluer ce risque de
consolidation.
Supposons que l’OCP possède une filiale X fictive en France. Le Bilan de la filiale X,
exprimé en Euro, pour une certaine année se présente comme suit :
Actif Passif
Immobilisations 10 000 Capitaux propres 8 000
Stocks 3 000 Dettes à longs et moyen terme 4 000
Clients 1 500 dettes à court terme 3 000
Disponibilités 500
Total 15 000 Total 15 000
Actif Passif
Immobilisations 100 000 Capitaux propres 80 000
Stocks 30 000 Dettes à longs et moyen terme 40 000
Clients 15 000 dettes à court terme 30 000
Disponibilités 5 000
Total 150 000 Total 150 000
- 15 -
Partie I Introduction
Tous les postes du bilan sont convertis sur la base du cours de fin d’exercice (1 Euro= 9
Dh), à l’exception des fonds propres qui demeurent comptabilisés aux coût historiques.
Taux de Taux de
en EURO en DH en EURO conversion en DH
Actif conversion Passif
(1) (1)*(2) (3) (3)* (4)
(2)
(4)
Immobilisations 10 000 9 90 000 Capitaux propres 8 000 10 80 000
Stocks 30 00 9 27 000 Dettes à longs et moyen terme 4 000 9 36 000
Clients 1 500 9 13 500 dettes à court terme 3 000 9 27 000
Disponibilités 500 9 4 500
Total 15 000 135 000 Total 15000 143 000
Nous remarquons qu’il y’a une perte de consolidation de 8000 dirhams (143 000- 135
000).
Pour la conversion des comptes de résultats, on utilise une des méthodes suivantes :
- 16 -
Partie I Introduction
Cette méthode de consolidation est la plus répandu aussi bien en Europe qu’aux états unis.
Elle conduit à une diminution des fonds propres, donc de l’actif net, s’il y’a une baisse du
cours de la devise par rapport à la monnaie nationale.
les postes monétaires (avoirs, créances et dettes) sont traduits au cours de clôture. Les
autres postes du bilan, sont conservés au cours historique (immobilisations corporelles,
incorporelles et financières, stocks et capitaux propres). Le tableau suivant, donne le détail
des calculs en utilisant cette méthode.
Taux de Taux de
en EURO en DH en EURO conversion en DH
Actif conversion Passif
(1) (1)*(2) (3) (3)* (4)
(2)
(4)
Immobilisations 10 000 10 100 000 Capitaux propres 8 000 10 80 000
Stocks 30 00 10 30 000 Dettes à longs et moyen terme 4 000 9 36 000
Clients 1 500 9 13 500 dettes à court terme 3 000 9 27 000
Disponibilités 500 9 4 500
Total 15 000 148 000 Total 15000 143 000
Nous constatons ici une perte de consolidation de 148 000 -143 000 = 5 000 Dirhams.
Pour les postes du comptes de résultats, ils sont convertis, pour chaque devise, avec le
cours moyen de l’exercice, à l’exception des amortissements et des coûts associés à des
actifs et passifs non monétaires qui se convertit au coût historique.
L’avantage de cette méthode revient à ce que les actifs étrangers non monétaires restent
comptabilisés à leur valeur d’origine dans les états consolidés du groupe. dans la plus part
des pays, cette approche est cohérente avec le traitement du coût historique des actifs
domestiques du groupe. cependant, les gains ou pertes de change non réalisés sont incluses
dans le résultat, qui devient donc, plus volatil.
Cette méthode est principalement utilisée en Amérique latine. Elle conduit à des
différences de change sur le solde monétaire (actif monétaire – passif monétaire). Elle
considère que les actifs physiques s’apprécient en monnaie locale dans la mesure ou le taux
de change de la devise se déprécie.
- 17 -
Partie I Introduction
Les postes de court terme sont traduits au cours de fin d’année et les autres conservés au
cours historique.
Taux de Taux de
en EURO en DH en EURO conversion en DH
Actif conversion Passif
(1) (1)*(2) (3) (3)* (4)
(2)
(4)
Immobilisations 10 000 10 100 000 Capitaux propres 8 000 10 80 000
Stocks 30 00 9 27 000 Dettes à longs et moyen terme 4 000 10 40 000
Clients 1 500 9 13 500 dettes à court terme 3 000 9 27 000
Disponibilités 500 9 4 500
Total 15 000 145 000 Total 15000 147 000
Il y’a donc une perte de consolidation de 2 000 = 147 000 - 145 000. Cette méthode
conduit à la variation du fond de roulement lorsque la valeur de la devises varie.
La position de change économique est importante pour l’entreprise. Cependant elle est
difficile à apprécier. Elle est subjective car elle dépend de l’estimation des cash-flows
futurs pour une période de temps choisie de façon arbitraire.
Cette position de change indique dans quelle mesure les cash-flows sont influencés par les
variations de cours de change. On examinera successivement le cas de l’appréciation, puis
de la dépréciations de la monnaie locale et on terminera par proposer un moyen de prévoir
l’impact de l’évolution des cours de change sur les cash-flows de l’OCP.
Il faut ici, examiner l’impact sur les flux entrant et sortant de trésorerie. Si la monnaie
locale s’apprécie, il est vraisemblable que les exportations diminueront, car elles seront
- 18 -
Partie I Introduction
L’appréciation de la monnaie locale, entraîne à la fois une baisse des flux d’entrées et de
sorties de trésorerie. Le problème est de savoir, si les recettes d’exploitation sont plus ou
moins affectés que les dépenses d’exploitation. Reste à savoir, si les recettes d’exploitation
sont plus affectés que les dépenses d’exploitation. Ainsi, pour une firme qui fabrique
principalement pour l’exportation et se finance sur le marché local ; une appréciation de la
monnaie locale aura un impact négatif sur ces cash flow nets, car ses ventes seront
vraisemblablement plus affectés que ses dépenses.
5
étudier le cas des phosphates et produits dérivés.
- 19 -
Partie I Introduction
De façon générale, la mesure de la position de change économique d’un groupe est difficile
à effectuer, car il y’a interaction de différents flux de fonds. Il faudrait alors pouvoir ajuster
les prix et les coûts, ce qui n’est toujours pas évident.
c.3) Prévoir l’impact de l’évolution des cours de change sur les cash-
flows de l’OCP
Pour prévoir l’impact de l’évolution du cours de change des devises traités par l’OCP sur
ces cash-flows futurs. On pourrait prendre un historique des cash-flows mensuels avec
l’historique correspondant du cours de change moyen des devises traitées.
Par la suite, on effectuera une régression multiple des cash-flow sur les cours de change
moyen des principales devises traitées. L’équation de la régression multiple aura la forme
suivante :
- 20 -
Partie I Introduction
Les matières premières principales, utilisées en industrie par le groupe OCP pour
produire des engrais et l’acide phosphorique P2O5, sont dans l’ordre de leur importance en
terme de volume et de coût, le souffre, l’ammoniac et le potassium.
Pour les matières premières, il y’a un risque double : celui du risque de volatilité du
prix des matières premières combiné à celui de la volatilité des devises utilisées pour le
règlement. Cependant, ce risque pourrait s’annuler si le risque du prix de la devise et celui de
la matière première évoluent, dans un sens opposé avec le même degré.
a) Prix de l’ammoniac
6
Voir annexe II.2
- 21 -
Partie I Introduction
Minimum 57.5 $
Maximum 179.5 $
Moyenne 111.61 $
Ecart-Type 31.57 $
Une volatilité de 31$ pour le prix de l’ammoniac est très forte et donc l’impact sur le
prix de revient de nos produit ne peut être que fulgurant. Il faut donc trouver un moyen de
minimiser les dégâts de cette volatilité.
Concernant l’écart entre le prix maximum et minimum il est représenté sur le
graphique 33. Les statistiques correspondant à cet écart sont repris sur le tableau qui suit :
Minimum 1$
Maximum 15$
Moyenne 4.22$
Ecart-Type 2.35$
Nous observons à partir du tableau l’écart maximum dans une semaine est de 15$ ce
qui est énorme. Ce maximum de 15$ atteint ne peut que nous indiquer qu’il y a une volatilité
bien plus forte que la volatilité moyenne observée. Ceci dit il faut trouver un moyen de
contrecarrer l’effet de cette importante fluctuation.
b) Prix du soufre :
Le graphique 43 de l’annexe II.2 nous montre l’évolution du prix minimum et
maximum de l’ammoniac sur la période janvier 1999-décembre 2000, qui est sous forme
d’escaliers. Le prix minimum et maximum sur cette période sont respectivement de 24$ la
tonne (de la On peut voir sur le graphique 4 que Le prix hebdomadaire du souffre spot n’a pas
une volatilité aussi forte que celle de l’ammoniac et l’écart hebdomadaire entre prix maximum
et minimum ne paraît pas aussi important que l’écart observé pour l’ammoniac.
Pour vérifier notre hypothèse, observons l’allure du prix moyen hebdomadaire sur le
graphique 53. Les statistiques correspondant au prix moyen hebdomadaire du soufre sont
détaillées sur le tableau suivant :
3
Voir Annexe II.2
- 22 -
Partie I Introduction
Minimum 26$
Maximum 42$
Moyenne 36.50$
Ecart-Type 4.78$
Pour ce qui est de l’écart entre prix maximum et prix minimum hebdomadaire du
souffre, la représentation de son évolution est retracée sur le graphique 63. L’allure de
l’évolution de l’écart est sous forme d’escaliers. Les statistiques indiquées sur le tableau
suivant nous donne une vue plus précise sur l’évolution de l’écart du prix du soufre.
Minimum 1$
Maximum 5$
Moyenne 2.66$
Ecart-Type 1.09$
c) Conclusion :
On peut affirmer, à travers ce qui précède, que le prix du soufre n’est pas aussi volatile
que celui de l’ammoniac. Cependant, du fait du tonnage important de soufre acheté (3
millions de tonnes) par le groupe, l’impact d’une toute petite volatilité serait très ressentie au
niveau de notre marge commerciale. En conclusion, une diminution ou pratiquement
annulation de la volatilité des prix via des techniques de couverture ne pourrait qu’être
bénéfique pour notre groupe.
L’achat du souffre et du potassium se fait généralement via des contrats à terme sur 6
mois avec un prix fixé à l’avance. Le mode de règlement utilisé pour l’achat du souffre et du
potassium est généralement le transfert télégraphique avec quelques cas dispersés par lettre de
crédit ou remise documentaire.
- 23 -
Partie I Introduction
Cependant, pour l’ammoniac l’achat est réglé par transfert simple, au prix spot, avec
une livraison ultérieure. L’achat de l’ammoniac au prix spot est du à la nature du produit
(liquide) qui s’évapore au contact de l’air et au marché le régissant. Le règlement pour ce
produit se fait par transfert simple.
II.2.3 Conclusion
Le risque de prix des matières premières utilisées dans le processus de production des
engrais et du P2O5, représente une part importante de la valeur de ces produits
commercialisés.
L’industriel, le producteur, le négociant sont en permanence soumis à des risques de
prix qui affectent ses résultats d’exploitation. Les conséquences varient selon la place qu’ils
occupent dans le processus économique. Pour ce qui est de l’OCP les impacts seraient :
o La marge bénéficiaire varie avec l’évolution du prix des matières
premières ;
o La redoute de vendre de l’acide phosphorique ou les engrais à un prix
inférieur à son coût de production, ou supérieur à celui des concurrents
ayant eu la bonne fortune d’acheter les matières premières au moment
ou leur prix étaient faibles.
Le risque des prix, inhérent à la vie économique, n’est pas facile à gérer. Ces
conséquences, sur les résultats financiers des entreprises, peuvent être dommageables. Ce
risque touche plus particulièrement, mais de manière identique, les producteurs, les
négociants, les utilisateurs et les transformateurs de matières premières, continuellement
exposés à de très fortes fluctuations des cours. Le Groupe OCP se doit donc de se couvrir
contre le risque des prix afférents aux matières premières. La question qui se pose est de
savoir comment se prémunir contre ce risque.
La réponse à cette question pourrait être l’achat de contrats sur les marchés à terme
des matières premières. Et par suite, se couvrir contre le risque de hausse des prix en fixant un
certain prix dans le contrat et ainsi pouvoir connaître à l’avance le prix de revient de nos
produits et de les facturer à l’avance à un prix juste nous assurant une certaine marge
bénéficiaire.
- 24 -
Partie I Introduction
Malheureusement, pour les matières premières que nous utilisons (souffre, ammoniac
et potassium), il n’existe pas de marché à terme (que ce soit au Maroc ou à l’étranger)
contrairement à certaines matières premières comme le blé, le cacao, le pétrole, le platine, le
palladium, l’orange d’autres matières.
Toutefois, du fait du poids de l’OCP comme premier consommateur de souffre au
7
monde , et de ses compétences en terme de négociation , le Groupe OCP arrive à obtenir des
contrats à terme, sans passer par les marchés à terme, conclus directement avec les
fournisseurs de souffre et de potassium et ainsi se protège en grande partie du risque de prix
des matières premières utilisées dans notre processus de production.
Pour ce qui est de l’ammoniac qui a une fluctuation de prix très importante, on
pourrait par exemple augmenter la capacité de nos stocks et ainsi acheter des quantités
importantes et les stocker lorsque le prix est le plus bas de sorte à prévenir les augmentations
fulgurantes des prix.
La négociation de tels contrats à terme sur le souffre et le potassium aide à la gestion
du groupe en améliorant sa politique d’achat et d’approvisionnement, ainsi que sa politique de
vente. Ces types de contrats facilitent les décisions de la direction commerciale en lui
permettant d’acheter aujourd’hui, lorsque le prix est bas, les quantités de matières premières
dont elle aura besoin dans l’avenir, sans avoir à les stocker. Ce type de contrat à terme
pourrait aussi être utilisé le sens de la vente, en permettant de vendre nos produits dans le
futur lorsque leur prix sont élevés, sans que la production ne soit effectivement réalisée. Un
type de contrat pareil avec nos clients et nos fournisseurs de matières premières, procureraient
donc une plus grande liberté d’action et par la des bénéfices et des économies plus importants.
7
Propos recueillis de la direction commerciale.
- 25 -
Partie I Introduction
Les objectifs et principes sont déterminés par la direction générale. Une réflexion globale
doit au préalable être menée, dans le but de définir la stratégie d’intervention sur le marché
des changes en cohérences avec les objectifs généraux de l’entreprise. Il est souhaitable
que cette stratégie soit exprimée sur un document de référence précisant notamment :les
- 26 -
Partie I Introduction
Pour ce qui est des procédures régissant la gestion du risque de change par l’entreprise,
elles doivent inclure la définition des fonctions respectives (qui fait quoi ?), des
habilitations (quels sont les interlocuteurs autorisés à l’intérieur et à l’extérieur de
l’entreprise ?), des règles à respecter (comment sont dépouillées, confirmées, enregistrées
les opérations réalisées ?).
Le premier volet des contrôles a pour objectif de vérifier que les opérations initiées sont
conformes aux principes d’intervention impartis à la direction financière et définis dans les
procédures précédentes.
Le deuxième volet a pour but de contrôler les flux et résultats, de calculer la rentabilité des
opérations en termes financiers, de permettre d’informer à posteriori les directions concernés
sur les résultats dégagés.
- 27 -
Partie I Introduction
PARTIE II : Introduction
Pour gérer le risque de change, la société ou le groupe, doit connaître ses positions de
change : position de transaction, position de consolidation et position économique. Chacune
de ses positions se gère de manière différente comme décrit dans le deuxième chapitre. On
distingue plusieurs techniques de gestion du risque de change : les techniques internes
adoptées par l’entreprise pour limiter le risque de change et les techniques externes qui
impliquent le recours au marché monétaire ou au marché de « futures » et options.
Au troisième chapitre, nous verrons les techniques internes pouvant être adoptées par
les entreprises puis nous étudierons, dans le quatrième chapitre, les techniques et instruments
externes de couverture du risque de change.
L’entreprise peut adopter des approches différentes lorsqu’elle est confronté au risque
de change : elle peut choisir de ne pas se couvrir (ce qui est le cas de l’OCP actuellement), se
couvrir de façon sélective ou de se couvrir sur toutes les opérations. Cependant, ne pas se
couvrir expose l’entreprise à un risque de perte d’argent et ne peut, sauf exception, constituer
une approche normale pour gérer le risque de change.
Les techniques internes de couverture se sont perfectionnées au cours de ces dernières
années de façon à répondre aux besoins des entreprises. Plusieurs techniques internes
permettent d’agir sur la position de change et elles se présentent comme suit : le choix de la
monnaie de facturation, le termaillage, les clauses d’indexation dans les contrats, la
compensation interne bilatérale et multilatérale, les crédits croisés et les swaps de devises,
l’escompte pour paiement au comptant et la couverture au comptant. Dans ce qui suit, nous
détaillerons chacune de ces techniques et présenteront en fin de ce point des techniques de
diminution du risque de change de consolidation.
La monnaie de facturation est la monnaie dans laquelle est libellé le contrat d’achat ou
de vente.
- 28 -
Partie I Introduction
Dans ce cas, une entreprise exportatrice marocaine saura précisément quelle somme
elle recevra en dirhams et l’entreprise importatrice marocaine connaîtra exactement à l’avance
quelle somme en dirhams elle aura à payer. Ce qui n’est pas la situation, lorsqu’on facture ou
on est facturé dans une autre devise autre que la monnaie nationale ; car dans ce cas les cours
de change fluctuent, et par suite la somme à payer ou à recevoir en dirhams n’est pas connue
avec précision.
Pour diminuer le risque de change les entreprises peuvent aussi changer leur monnaie
de facturation habituelle (autre que la monnaie nationale) en une autre monnaie plus forte que
la monnaie de facturation habituelle et ainsi dégager un gain de change substantiel.
Il est à signaler qu’une étude à été faite pour l’OCP et Maroc Phosphore pour simuler
le comportement des différences de change si on avait facturé en Euro au lieu de facturer en
dollar.
La simulation des résultats a été effectué sur l’exercice 2002 et du 1er semestre 2003.
En analysant les résultats, il s’est avéré qu’on aurait dégagé des gains de change et non pas
des pertes de change comme ce qui est le cas actuellement.
- 29 -
Partie I Introduction
III.2 Le termaillage
- La clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuation des cours de change
La contre valeur en dirhams est fixée dès la signature du contrat d’achat. Si le cours de
la monnaie de facturation du contrat diminue , le prix d’exportation augmente d’autant. Et
- 30 -
Partie I Introduction
donc c’est l’acheteur étranger qui supporte le risque de change. Cependant, dans ce cas
d’indexation, ni l’exportateur ni l’importateur ne peuvent profiter d’une évolution favorable
de la monnaie de facturation.
Les contractants lient le montant à payer à une tierce devise ou à un panier de devises.
Cette clause répercute le risque de change sur les deux parties au contrat.
Il est aussi possible de prévoir que les hausses ou les baisses de cours de la devise de
facturation ne se répercutent qu’au delà d’une certaine variation par rapport au cours de
change initial, par exemple 4%.
La clause de risque partagé fait supporter aux deux parties une part du risque de
change. Le contrat peut prévoir, par exemple, qu’une partie de la variation du cours
intervenant entre la date de facturation (ou la date de signature du contrat) et la date de
paiement sera partagé entre l’exportateur et l’importateur selon un certain mode.
Une clause d’option de devises peut permettre à une partie au contrat d’utiliser une
autre devise, choisie à l’avance, au cas où la devise du contrat serait inférieure (ou supérieure)
à un certain cours. On peut prévoir, par exemple, un règlement en USD sur la base d’un dollar
à 0.89 EUR et laisser la possibilité de payer en Livre sterling (GPB) si le dollar est inférieur à
0.87 EUR.
- 31 -
Partie I Introduction
Une entreprise peut limiter son risque de change en compensant les encaissement et
les décaissements dans une même monnaie. La position de change ne porte alors que sur le
solde de cette dernière.
1 000 000 $
OCP vendeur Entreprise Acheteuse
(Acheteur) (Vendeuse)
1 500 000 $
Sans netting, les mouvements de fonds à effectuer sont indiqués ci-dessous :
- 32 -
Partie I Introduction
Il paraît, donc clair, qu’avec cette opération de netting l’impact de l’évolution du cours
de change sera réduit au montant de 500 000 $ au lieu de 2 500 000 $. Le netting permet ainsi
Sans le netting multilatéral, les mouvements de fonds entre l’OCP et ses 3 filiales la
Star, Prayon, et Zwari Maroc Phosphate pourrait être présenté comme suit :
1M$
OCP STAR
2M$
1,5 M $ 2M$
1M$ 3M$
3M$ ZUARI MAROC
PRAYON
PHOSPHATE
2M$
La compensation multilatéral simplifie les flux de fonds, puisque seule le solde net est
transféré. Les soldes de chacune des entités est le suivant :
- 33 -
Partie I Introduction
Par conséquent, ZUARI MAROC PHOSPHATE aura une position de change fermée
en dollar ce qui implique un risque de change nul. Pour l’OCP, PRAYON et la STAR leur
risque de change sera diminué du fait qu’ils n’auront pas à acheter et vendre les devises à
plusieurs reprises et dans des dates différentes mais ils auront à effectuer une seule opération
de cession ou d’achat de devises et par conséquent la réduction du risque de change.
Les avantages du système de compensation peuvent alors être résumés comme suit :
Pour ce qui est du Maroc, le netting est malheureusement interdit puisque toute
opération de change doit être adossée à une transaction commerciale, à un prêt ou un emprunt.
Dans l’exemple précédent l’OCP devrait recevoir 4 millions de dollars qui est le résultat de
trois recettes à encaisser (2 M$, 3 M$, 3 M$) et trois dépenses à régler ( 1 M$, 1 M$, 1,5 M$)
et donc nous n’avons pas un justificatif (Titre d’exportation) de 4 M$.
- 34 -
Partie I Introduction
Ce centre de refacturation est lui même une filiale du groupe. le principe est simple et
c’est le suivant : les factures libellées en devises étrangères sont établies au nom du centre de
refacturation par les filiales. Et le centre adressera, en retour, l’équivalent des factures en
monnaie nationale de la filiale.
De même, les paiements en devises des fournisseurs étrangers des filiales sont facturés
au nom du centre de refacturation. Celui-ci reçoit l’équivalent en monnaie nationale de la
filiale et effectuera le règlement en devises des fournisseurs étrangers du groupe.
Ces crédits swaps ont souvent lieu entre banques. Il en existe deux types qu’on peut
présenter comme suit :
• Les « swaps exports » qui sont consentis aux exportateurs dans certains
pays pour encourager les exportations. Ils représentent en quelques sortes
une avance en devises convertible par la banque centrale. Cette avance sera
remboursée une fois l’exportateur aura perçu la recette de ses ventes.
- 35 -
Partie I Introduction
Maroc Belgique
OCP BBelgique
prêt en Euro
Prêt de x (équivalent
Dirhams à x dirhams)
BMaroc PRAYON
- 36 -
Partie I Introduction
Ainsi, un exportateur français qui anticipe une baisse du $ peut emprunter des dollars
pour un montant égal à sa créance et les placer sur le marché pour la durée de sa créance. Lors
du règlement de sa créance en $, il remboursera son emprunt en $ et dégagera un gain si le $ a
effectivement baissé.
Cependant, cette procédure ne peut pas être utilisé au Maroc ou la réglementation des
changes ne permet pas ce genre d’opération. Et même si cette opération est possible comme
en France, cette procédure a des limites et peut s’avérer coûteuses si les anticipations sont
fausses de plus elle immobilise de la trésorerie, qui pourrait être utilisée dans des opérations
plus profitables.
- 37 -
Partie I Introduction
de bilan d’une filiale étrangère il faut étudier les impacts de ces changements sur l’exposition
au risque de change de consolidation.
Les entreprises peuvent alors recourir à :
• L’ajustement des flux de fonds ;
• L’utilisation de la couverture à terme ;
• La compensation des positions de devises.
Le principe étant de renforcer les actifs en devises susceptibles de se réévaluer et de
diminuer les actifs susceptibles de se dévaluer et, inversement, de diminuer les dettes en
devises fortes et d’accroître les dettes en devises faibles.
Par exemple, si la dépréciation d’une devise est attendue, le gestionnaire devra
s’efforcer de diminuer les encaisses, de raccourcir les délais de crédit dans cette devise,
d’augmenter l’endettement local et tenter d’obtenir des délais de paiements plus longs des
fournisseurs.
Dans la pratique, cependant, ces méthodes ont des limites car il n’est pas facile de
modifier rapidement les termes de paiement, ni l’importance des emprunts. De plus, il faut
tenir compte de l’utilisation des fonds empruntés car, si on s’endette dans une devise faible, le
taux d’intérêt sera élevé, etc.
Il est à signaler que ces méthodes sont plus faciles à utiliser entre la société mère et ses
filiales étrangères qu’avec des sociétés étrangères non filiales.
- 38 -
Partie I Introduction
Les techniques externes de couverture adoptées par les entreprises, de part le monde,
pour limiter le risque de change, principalement le risque de transaction, sont plus utilisées
que les techniques internes. Certaines des techniques externes se sont surtout développées au
cours des dernières années, comme les couvertures sur les marchés des « futures », d’options
de change et des swaps de devises.
Les produits de couverture ferme sont des contrats dans lesquels les deux parties
(l’entreprise et la banque) s’engagent irrévocablement à effectuer une certaine transaction à
une échéance donnée, immédiate ou future. Les obligations de chacune des parties sont
entièrement définies dés la conclusion du contrat.
Nous traiterons dans cette section les différents produits de couverture ferme qui se
présentent ainsi : le change à terme, les avances en devises, les swaps de devises et les
coupons swaps.
a) Définition
L’opération de change à terme permet de fixer dès aujourd’hui un cours d’achat ou de
vente de devises pour une échéance futur, afin d’éliminer le risque de change.
- 39 -
Partie I Introduction
Si le cours à terme d’une devise est supérieur (respectivement inférieur) à son cours au
comptant (spot), la devise est en report (respectivement en déport) la devise est dite en report
(respectivement en déport). On appelle report (respectivement déport) la différence positive
(respectivement négative) entre le cours à terme et le cours au comptant.
b) Fonctionnement
Afin d’illustrer le fonctionnement du change à terme, on traitera le cas de la vente à
terme de devises.
Prenons le cas d’une entreprise exportatrice marocaine, comme l’OCP, qui doit
recevoir le produit de sa vente en dollars dans 6 mois. Craignant une dépréciation du dollar
d’ici la, elle vend aujourd’hui à sa banque cette somme à cette échéance à un cours fixé.
Le risque de change est alors transféré sur la banque qui encaissera les dollars à
échéance. Pour se couvrir, celle ci réalise 4 opérations :
Le cours à terme $/MAD est donc la résultante de ces 4 opérations. Il dépend, alors, de
trois paramètres à savoir le cours au comptant le jour de la négociation, la durée de la
couverture et le différentiel entre les taux d’intérêts des deux devises sur la période à couvrir.
Ce qui nous donne la formule de calcul suivante :
Avec :
8
Appelé aussi report/déport.
- 40 -
Partie I Introduction
(tMAD − t DEV ) × n
Point de swaps = Cours au comptant × 360
n
1 + (t DEV × )
360
d) Avantages et inconvénients
Cette solution permet à l’exportateur (respectivement l’importateur) de se prémunir
efficacement contre le risque de change en figeant son niveau de cession (d’achat) des devises
à échéances.
Une telle couverture présente l’avantage de neutraliser le risque de change mais reste
une couverture rigide dans le sens ou elle ne permet de profiter d’éventuelles évolutions
favorables de la devise. L’utilisateur de cette couverture subit alors une perte d’opportunité.
e) Profil de gain
Perte d’opportunité sur change à terme Perte d’opportunité sur change à terme Export
Import
- 41 -
Cours de
h
Partie I Introduction
Les produits que nous décrirons ne sont pas interbancaire, il est possible qu’on les
retrouve sous une autre dénomination commerciale selon l'établissement bancaire qui le
propose à ses clients.
¾ Le besoin
Une des contraintes du change à terme fixe est que l'échéance est déterminée dès la
conclusion de la transaction. Or, toute entreprise active sur le marché des changes a été
confrontée à des décalages par rapport aux dates prévues.
Certes, il est possible de proroger un contrat de change à terme ou au contraire
d'effectuer une levée anticipée. Les mécanismes sont néanmoins assez complexes car il faut
tenir compte des points de trésorerie9 et par ailleurs ces événements sur terme ne sont pas
pratiqués sur toutes les places.
Les cambistes, qui sont rarement à cours d'imagination, ont donc conçu un produit
permettant à une entreprise de déterminer elle-même le moment où elle souhaite bénéficier de
la garantie de change. Ce type de contrat dit Terme à préavis offre donc souplesse et liberté
d'action.
¾ La mise en place
Lors de la conclusion du contrat, on définit :
• Le sens de l’opération (achat ou vente) ;
• Le montant ;
9
Les points de trésorerie sont des points qui sont ajoutés ou retranchés des point de swaps suivant la nature de
l’événement (prorogation ou levée anticipée) et le sens de l’opération (vente ou achat à terme).
- 42 -
Partie I Introduction
La ou les dates de tirage (échéances) n'étant pas connues, il n'est pas possible d'utiliser un
taux fixe des intérêts dans les devises échangées pour donner les points de report / déport.
¾ La vie du contrat
Jusqu'à la date d'échéance et à concurrence du montant fixé dans le contrat , l'entreprise
A chaque tirage, les points de report / déport (RD1, RD2 et RD3) sont calculés sur une
durée allant de la date de départ à la date de tirage. On tient compte bien évidement des règles
de marché qui imposent de donner ses instructions 2 jours ouvrés avant le règlement effectif
des devises.
Ces points de swaps (report / déport) sont appliqués au cours comptant fixé à la
conclusion du contrat pour donner le cours de change du tirage. En pratique, tout se passe
10
Le tirage correspond à utiliser le change à terme pour une partie (ou la globalité) du montant du contrat.
- 43 -
Partie I Introduction
comme si le contrat de change comptant "original" était prorogé tous les jours pour former le
cours du tirage (si tirage il y a).
L'entreprise gère donc le disponible à sa guise avec comme seule contrainte
l'obligation de lever la totalité au plus tard à la date d'échéance (en général, les banques
imposent également des montants minimum de contrat et de tirage).
Sans offrir la même garantie que le terme fixe, le terme à préavis limite le risque de
change dans la mesure où la composante la plus volatile (le cours comptant) est fixée dès le
départ, les variations de la composante taux ayant une influence moindre sur les points.
La banque détermine les cours à terme de chacune des échéances, soit (par exemple) :
- 44 -
Partie I Introduction
Elle en déduit ensuite un cours moyen pondéré unique qui s'appliquera à toutes les
échéances. Dans notre exemple, le cours moyen unique s'établit à : 1.063939.
Cet instrument est également appelé change à terme avec participation. Il s'agit d'un
instrument de garantie le cours de change à terme. Comme pour une option, il est possible
selon les modalités de profiter d'une évolution du cours de change en sa faveur. Ceci est
matérialisé par un intéressement fixé lors de la mise en place du contrat et appliqué au cours
garanti.
Cet intéressement est calculé en pourcentage de la différence entre le cours au
comptant du moment et le cours garanti. Contrairement aux options classiques, la mise en
place d'un C.A.T.I. ne nécessite pas de paiement de prime. De plus, de par ses
caractéristiques, le prix d'exercice est toujours défavorable par rapport au cours de change à
terme.
- 45 -
Partie I Introduction
Le principe et la finalité de cette opération sont les mêmes que pour la couverture à
terme. Les avances en devises constituent pour l’exportateur à la fois une protection contre le
risque de change et un moyen de financement. Les entreprises importatrices ou exportatrice
peuvent y avoir recours en France.
- 46 -
Partie I Introduction
Le terme "swap" est un terme issu de l’anglais qui signifie "échange", "troc". Il peut
être utilisé pour désigner tout type d'échange entre personnes. Cependant, depuis que Salomon
Brothers a procédé au premier swap entre IBM et la Banque Mondiale (en août 1981), le
terme swap est utilisé comme un terme générique pour désigner un échange de privilèges
entre deux entreprises ; celui-ci se réalise souvent par le biais de flux de trésorerie.
Les swaps sont des produits qui se sont développés exclusivement sur le marché hors-
bourse. Ils sont en général mis en place par le biais d'un intermédiaire (la banque). Certains
contrats de swaps peuvent toutefois s'exécuter directement entre les parties. Les utilisateurs
finaux sont les banques, les entreprises, les sociétés de valeurs mobilières, les compagnies
d'assurance, les gouvernements ainsi que les fonds mutuels et les caisses de dépôt. La finalité
recherchée par les parties à une convention de swap est la couverture des risques liés à
l'instabilité des cours ainsi que l'amélioration financière d'une opération.
Il existe quatre principaux types de swaps : les swaps de taux, les swaps de devises,
les swaps de matières premières et les swaps de titres. Parmi ces différentes catégories, les
swaps de taux concentraient 90% du volume du marché mondial au premier semestre 1997,
tandis que les swaps de devises n'atteignaient que 7%. En 1998, le volume des swaps de
devises a bondit pour atteindre 20% du volume global des swaps. Pour plus de détails sur
l’historique et l’évolution du marché mondial des swaps voir l’annexe III.
Dans ce qui suit nous étudierons les swaps de devises. En premier lieu, on définira la
notions du swap de devises. En deuxième lieu, on procèdera à l’énumération des différents
swaps de devises tout en explicitant, via des exemples, leur mécanismes et fonctionnement.
a) Définition :
Un swap de devise est une opération par laquelle deux contreparties s’engagent, à
échanger suivant un échéancier préétabli, des conditions de taux d’intérêt portant sur des
montants nominaux équivalents, fixés au départ et exprimés dans deux devises différentes.
Les swaps de devises ou swap de devises croisés (cross currency swaps) donne lieu à :
- 47 -
Partie I Introduction
Par analogie, les swaps de devises avec échange initial de capital peuvent être
assimilés du point de vue de la trésorerie, à des transactions par lesquelles l’une des
contreparties :
• Emprunte à l’autre contrepartie un certain montant dans une devise A sur
une période donnée à un taux d’intérêt spécifique ;
• Et lui prête sur la même période un certain montant dans une devise B à un
taux d’intérêt spécifique.
Les principales différences entre un swap et la combinaison d’un prêt et d’un emprunt
sont de nature :
• Juridique : dans un swap, les engagements des deux contreparties sont
connexes, c’est à dire que si l’une des contreparties se trouve en défaut de
paiement, l’autre n’est alors plus tenue d’effectuer les versements éventuels
liés à l’opération de swap ;
• Comptable : le swap sera comptabilisé hors bilan ;
• Financière : l’échange du capital au départ n’est pas obligatoire car il peut
être fixé pour une date future.
Ces instruments s’adressent à des contreparties qui souhaitent échanger des conditions
de taux dans une devise contre des conditions de taux dans une autre devise. En concluant un
swap, elle peuvent gérer le risque lié à une opération libellé dans une devise étrangère,
bénéficier de conditions financières plus avantageuses que celles auxquelles elles ont accès
dans une certaine devise, ou encore couvrir partiellement ou totalement les risque de taux
d’intérêts et de change liés à une transaction internationale.
b.1) Les swaps de devises taux fixe – taux fixe(cross currency fixed-to-
fixed swap)
Les swaps de devises taux fixe –taux fixe consiste pour une contrepartie à effectuer un
emprunt à taux fixe dans une monnaie et à prêter à taux fixe dans une autre monnaie.
Exemple :
- 48 -
Partie I Introduction
France Télécom veut se financer pendant 5 ans à taux fixe en Livre Sterling et British
Airways veut se financer pendant 5 ans à taux fixe en Francs français.
France Télécom peut emprunter sur le marché local du Franc français à un taux fixe de 3,10%
et de la Livre Sterling sur le marché des Euro-obligations à 7,70%.
British Airways, de son côté, peut emprunter des Livres Sterling à un taux de 7,95% et, sur le
marché des Euro-obligations, des Francs français à un taux de 3,65%. Chaque entreprise veut
s’endetter au taux le plus bas possible et pour cela, elles vont chercher à contracter un swap.
Chacune de son côté, elles feront appel à un dealer qui servira d’intermédiaire (son unique
rôle sera donc de mettre en contact les deux entreprises, et agissant ainsi, il ne prendra aucun
risque).
Dans cette seconde version du swap de devise, une contrepartie emprunte à taux fixe
dans une monnaie, mais elle prête à taux flottant dans une autre monnaie. Ce type de swap est
- 49 -
Partie I Introduction
le plus utilisé sur les marchés des changes et c'est pourquoi on lui a souvent attribué le terme
générique de "swap de devises".
Exemple:
SAP, une firme allemande, veut se financer en Dollars à taux variable et AirTouch
Communications, une entreprise américaine, veut un financement en Deutsche Mark à taux
fixe. Les taux d’emprunt à 7 ans dont bénéficie SAP sont, 9,00% pour le DEM et Libor11 1 an
pour le dollar. De son côté, AirTouch Communications peut emprunter du DEM pour 7 ans à
10,1% et du Dollar pour la même durée à Libor 1 an.
La banque Crédit Suisse First Boston est dealer de swaps et propose des swaps DEM contre
USD à un taux de 9,45-55% contre Libor un an.
Les deux entreprises peuvent donc emprunter sur leur marché local respectif - SAP du
DEM à taux fixe et AirTouch du USD à taux variable - et contracter, indépendamment l’une
de l’autre, un swap de devises plain vanilla avec le CSFB.
11
London InterBank Offered Rate: Taux d’intérêt du marché monétaire britannique.
- 50 -
Partie I Introduction
Cette transaction représente donc un gain de 45 pbs12 pour SAP et de 55 pbs pour
AirTouch Communications.
Un basis swap est une opération dans laquelle deux contreparties contractent
simultanément un prêt et un emprunt dans deux devises différentes, pour un même nominal, et
sur deux références de taux variables différentes.
12
Points de base : 1 pbs représente 1/10 000.
- 51 -
Partie I Introduction
b.4 Le Forward
13
Europe Interbank Offered Rate : Taux du marché monétaire Européen.
- 52 -
Partie I Introduction
- 53 -
Partie I Introduction
Comme nous l’avons vu dans ce qui précède , il y a un échange puis un rééchange des
principaux, et parallèlement, durant toute la durée de vie du swap, un échange des intérêts,
taux fixe contre taux flottant dans des monnaies différentes.
Un swap fixe contre fixe, contrairement à un swap fixe contre flottant, peut être mis en
place assez simplement si les deux contreparties le souhaitent. Si ce n’est pas le cas, un swap
synthétique de devises fixe contre fixe peut être créé en combinant plusieurs swaps entre eux.
Ces swaps synthétiques de devises fixe contre fixe sont appelés les swaps circus.
La première partie d’un swap circus est un swap de devises; la seconde partie est un
swap de taux dans la monnaie désirée.
Exemple :
Peugeot (PSA), veut s’endetter en Yen mais pour certaines raisons, les obligations de PSA en
Yen sont mal reçues par le marché. En revanche, les obligations de PSA sont très appréciées
par le marché français. Le constructeur automobile va émettre des obligations en Francs puis
contracter un swap circus de devises francs/yen afin d’obtenir l’exposition en yen qu’il désire.
Finalement PSA va émettre des obligations en France à taux fixe et parallèlement, contracter
un swap circus de devises francs/yen ainsi qu’un swap de taux sur le yen.
Le résultat en terme de cash-flows fait que la transaction dans son ensemble ressemble à
- 54 -
Partie I Introduction
¾ Le swap cocktail
En pratique, il est assez difficile de faire directement un swap entre certaines
monnaies particulièrement lorsque le taux variable du swap est celui d’une monnaie autre que
le Dollar américain ou le Deutsche Mark. Lorsque c’est le cas, le swap recherché est fait
indirectement en passant par l’intermédiaire d’une série d’autres swaps qui font intervenir des
monnaies "intermédiaires".
Cette structure, appelée swap cocktail, nous rappelle celle utilisée pour déterminer le taux de
change entre deux monnaies très peu échangées : une monnaie plus liquide servira
d’intermédiaire créant ainsi un lien entre deux monnaies qui en étaient jusqu’alors
dépourvues.
Dans les swaps cocktails, le lien est très souvent le taux USD Libor 6 mois, reflétant le fait
que sur le marché des Euro-dépôts qui procure des fonds à taux variable, les Euro-dollars sont
très liquides tandis que les autres monnaies le sont généralement beaucoup moins.
Parmi les très nombreuses jambes possibles d’un swap cocktail, il y a les deux monnaies et les
différents swaps de taux d’intérêt. Les swaps de devises de base entre deux monnaies A et B
autres que le Dollar et le Deutsche Mark, sont souvent le produit de deux swaps cocktails de
devises fixe (USD ou DEM) contre variable (A et B).
Les swaps cocktails sont aussi utilisés par les dealers de swaps qui veulent couvrir leur
exposition dans des monnaies peu liquides.
- 55 -
Partie I Introduction
alors dans un quanto swap sur un montant notionnel de 150 millions de DEM sur une période
de 6 mois, les intérêts versés seraient de :
182/360 x 5/100 x 150.000.000 = 3.791.667 DEM pour la première contrepartie et,
182/360 x 10/100 x 150.000.000 = 7.583.333 DEM pour la seconde.
Comme les intérêts sont payés dans une seule monnaie, la contrepartie dont une partie de l’actif ou du passif est libellée dans la même
monnaie que celle du swap, n’est pas soumise au risque de change. Par exemple, si la contrepartie A swappe ses dettes en DEM ou la
contrepartie B ses actifs en DEM alors, puisque l’échange d’intérêts par lequel ils swappent est en DEM, ils évitent le risque de change
(et puisqu’il n’y a pas de risque de change, il n’est pas nécessaire de procéder à un échange de principaux).
En revanche, les deux contreparties restent soumises à un risque de taux du fait des
possibles variations du différentiel entre les deux indices Libor. Cependant, une seule d’entre
elles (la plupart du temps, la banque) prend le risque de change.
Un swap différentiel peut être un swap de taux pour une contrepartie et un swap de
devises croisé pour l’autre. En effet, la particularité de ce swap est de séparer le risque de
change du risque de taux. Cette séparation peut rendre difficile la couverture du risque de
change d’un swap différentiel. Le coût de cette couverture est généralement inclus dans une
prime ajoutée à un des deux taux variables qui font l’objet du swap.
a) Définition et mécanisme
Comme dans le cadre d’un swap de devises, le coupon swap est une opération dans
laquelle deux partie s’engagent à échanger, suivant un échéancier préétabli, les conditions de
taux d’intérêts portant sur des montants nominaux équivalents fixés au départ et exprimés
dans des devises différentes A et B.
La particularité de ce dernier, est qu’il n’y a pas d’échanges des montants principaux,
ni au début ni à la fin de l’opération. Seuls des flux d’intérêts sont échangés périodiquement.
La première série de flux est calculé par application un taux d’intérêt (fixe ou variable) à un
montant nominal dans une devise A, et la seconde est obtenue par application d’un taux
d’intérêt (fixe ou variable) au montant nominal équivalent dans une devise B. Un exemple
d’utilisation d’un coupon swap sont abordés ci dessous.
b) Exemple d’utilisation
Une entreprise Française qui possède une filiale en Allemagne, à laquelle elle a
accordé un prêt de 30 millions de Deutshe Marks sur 3 ans. Régulièrement, cette filiale lui
- 56 -
Partie I Introduction
verse des intérêts indexés sur Libor DEM. L’entreprise française est confrontée à la situation
suivante :
1- Elle reçoit des paiements en DEM alors que ces emplois sont en Franc. Elle
subit donc un risque de change sur les intérêts qu’elles souhaitent annuler.
2- Elle préférerait recevoir des paiements d’intérêt Pibor14 3 mois, plutôt qu’à
Libor DEM, car elle est en partie endettée sur cette référence française. En effet, les
flux reçus compenseraient alors en partie les flux payés au titre de l’endettement.
Cette situation permettrait aussi à l’entreprise d’atténuer son risque de taux.
La conclusion d’un coupon swap, permet à l’entreprise française de résoudre ces deux
problèmes. Elle peut en effet mettre en place un coupon swap DEM/FRF sur 3 ans, dans
lequel chaque trimestre elle paie Libor 3 mois DEM sur 30 Millions de DEM et elle reçoit
Pibor 3 Mois moins un spread15, sur un montant équivalent en franc. Elle peut par exemple
obtenir un spread de –0.95% et un cours figé DEM/FRF=3.5.
L’entreprise aura ainsi figé le cours DEM/FRF sur les intérêts et reçoit ainsi des intérêt
Pibor 3 Mois, en Franc. Elle est couverte contre une dépréciation du Deutshe Mark par
rapport au Franc ; en revanche elle ne bénéficiera pas d’une éventuelle appréciation de ce
cours de change ni d’un éventuel changement favorable du spread entre taux cours allemands
et français. Toutefois, il faut noter que cette stratégie est tout à fait intéressante si l’entreprise
anticipe une appréciation du DEM par rapport au Franc.
14
Paris Interbank Offered Rate
15
Ecart ou différence.
- 57 -
Partie I Introduction
a) Définition
L'option de change est un contrat entre deux parties par lequel l'une accorde à l'autre le
droit (mais non l'obligation) de lui acheter (option d'achat) ou de lui vendre (option de vente)
un montant de devises, moyennant le versement d'une prime (le prix de l'option). L'achat (ou
la vente) du montant en devises se fait à un cours déterminé à l’avance (prix d'exercice),
- 58 -
Partie I Introduction
durant une période (période d'exercice pour les options dites américaines), ou à une date
précise (date d'exercice pour les options dites européennes).
¾ Le prix d’exercice :
Le prix d’exercice est dans le cas de l’option de devises le cours de change avec lequel
s’effectuera la transaction au cas ou l’option est exercée.
L’option est dite :
• Dans la monnaie(in the money) si le prix d’exercice immédiat
de l’option est plus avantageux que le cours de la devise observé
sur le marché ;
• Hors monnaie (out of the money) si le prix d’exercice est moins
avantageux que le cours de la devise au comptant ;
• A la monnaie (at the money) si le cours de la devise est égal au
prix d’exercice.
¾ Le montant de l’option :
Le montant est quant à lui standardisé dans le cas d’une option négociée sur un
marché organisé. Cependant, sur le marché de gré à gré, le montant peut être adapté au risque
à couvrir.
- 59 -
Partie I Introduction
¾ L’échéance de l’option :
L’échéance de l’option fait l’objet d’une libre négociation entre l’acheteur et le
vendeur. Toutefois, sur un marché organisé les échéances des options sont fixées. Il est à
signaler que l’échéance des options de devises sont très courtes et rarement supérieures à une
année ou 6 mois.
- 60 -
Partie I Introduction
Profit
Perte
l’acheteur de l’option ne l’exercera pas et réalisera ainsi une perte égale au montant de la
prime payée, soit 20 000 MAD. La figure suivante illustre cette option.
- 61 -
Partie I Introduction
Se < K Se > K
Action Exercer Ne pas Exercer
Valeur Se - K 0
PROFIT K-Se-P -P
Exemple :
Supposons l’achat d’une option de vente européenne, caractérisée ainsi :
• Option de vente de USD/MAD;
• Prix d’exercice : K=11 MAD ;
• Prime : P=2% ;
• Montant : 1 000 000 USD ;
• Durée : 3 mois ;
• Le cours au comptant est de 10 MAD.
La prime à verser par l’acheteur par dollar est égale à : P=0.02 × 10 MAD= 0.2 MAD.
La prime totale à verser est alors de : 1 000 000 × 0.2 MAD = 20 000 MAD. Le point mort de
cette option (le cours de dollar pour lequel notre profit en exerçant l’option de vente est nul),
est celui correspondant à un cours de 11 MAD+0.2 MAD= 11.2 MAD.
L’acheteur de l’option devra alors exercer son option si le cours de vente, à échéance, du
dollar au comptant est inférieur à 10.98 MAD. Si le cours de vente du dollar est supérieur à
11.2 MAD, l’acheteur de l’option ne l’exercera pas et réalisera ainsi une perte égale au
montant de la prime payée, soit 20 000 MAD. La figure suivante illustre cette option.
Profit
Profit
= K
Cours comptant
K - Se - P USD/MAD
Prime
P = 0.02
Perte = - P
Point mort = K-P=10.98
Perte
- 62 -
Partie I Introduction
unitaire C. Le vendeur de l’option d’achat devra se tenir prêt à céder le montant en devises au
prix d’exercice, au cas ou l’acheteur exerce son option.
Reprenons les caractéristique de l’option d’achat de l’exemple 1. Le vendeur de cette
option d’achat touchera une prime de 20 000 MAD. Cette prime constitue son gain maximal,
dans le cas ou l’acheteur n’exerce pas son option. Cependant, si le cours de l’Euro à
l’échéance dépasse le point mort 10.02 MAD, le vendeur du call subira des pertes qui peuvent
être très importantes comme le montre la figure suivante :
Profit
Perte
- 63 -
Partie I Introduction
Profit
Profit = P
Prime K Cours comptant
P = 0.02 Perte USD/MAD
=Se+P-K
Point mort = K - P =10.98
Perte
Nous avons examiné dans ce point les 4 stratégies de base de couverture par les
options. Toutefois, il existent différentes autres stratégies de couverture par options (appelées
options de seconde génération) qu’on verra dans le point IV.2.2.
d) Les apports et limites des options de change
¾ Apports
L’option de change est un instrument très souple d’utilisation puisqu’il permet de
garantir un cours minimum de vente ou maximum d’achat, tout en donnant la possibilité de
profiter d’une évolution favorable du cours de la devise : une hausse lorsqu’on est vendeur de
devises ou d’une baisse lorsque ’on est acheteur de devises.
¾ Limites
Les options de change présentent toutefois quelques limites :
• Elles sont d’un montant très élevé (> 1 million de dollars);
• Elles sont plus coûteuses qu’une couverture à terme ;
• Leurs échéances sont courtes, rarement supérieur à 6 mois
ou une année ;
• Elles ne sont pas d’accès facile pour une clientèle non
bancaire ;
• Elles ne sont pas négociable sur un marché secondaire ;
• Lorsque l’entreprise a recouru à l’achat d’une option, elle
doit surveiller l’évolution des cours de change pour mieux
- 64 -
Partie I Introduction
Lorsque les options furent introduites sur le Marché en Europe et aux Etats Unis, elles
étaient considérées comme des instruments de couverture offrant un service d’assurance.
Cette conception d’assurance te donc de paiement d’une prime pour s’assurer était admissible.
Actuellement, cette conception a beaucoup évolué sous l’influence de trois facteurs :
• La réticence des acheteurs d’options à payer une prime ;
• La capacité innovatrice des banques et des grandes institutions financières ;
• La spécificité et la complexité des besoins de couverture des entreprises et
des investisseurs.
a) L’option à tunnel
L’option à tunnel est une option qui permet de se couvrir en réduisant ou en annulant
le coût de la prime. Les options tunnels sont généralement de type européen. Cette option
correspond à l’achat d’un call et à la vente d’un put. Le call et le put ayant les même
caractéristiques sauf le prix d’exercice. L’achat du call nécessite le paiement d’une prime et la
vente du put procure l’encaissement d’une prime.
L’option à tunnel permet d’encaisser une prise
- 65 -
Partie I Introduction
favorable de la devise. Elle remédie donc à l’inconvénient de l’option tunnel qui limite le gain
à la hausse. On peut obtenir une prime nulle pour cette option.
- 66 -
Partie I Introduction
limites des options précédemment mentionnées. Les warrants sont alors des options à long
terme sur devises, d’un faible montant, émis par des banques et négociés en bourse.
- 67 -
Partie I Introduction
¾ Ils nous évitent le fait de devoir reporter les options à court terme
d’échéance en échéance et de « rouler » les positions dans le cas d ‘une
opération de couverture à moyen ou à long terme.
¾ Ils réduisent très sensiblement le montant des coût de transactions et
simplifient la gestion des positions de change.
Dans le cadre d’une couverture contre le risque de change, trois types d’actions de
couverture peuvent être entreprises en fonction de l’objectif recherché :
Figer un cours de vente ou d’achat ;
Se protéger contre une évolution défavorable du cours de
change ;
Modifier la position de change soumise au risque.
Le tableau suivant récapitule ces trois types d’actions de couverture :
LES ACTIONS DE LES PRODUITS DE
LA LOGIQUE
COUVERTURE COUVERTURE A UTILISER
- 68 -
Partie I Introduction
Dans ce qui suit, nous présenterons sous forme de tableaux les différentes stratégies de
couverture pouvant être adoptées suivant la position de base. Pour chaque position de base
nous donnerons pour chaque nature d’anticipation et action de couverture désirée les
différentes stratégies possibles ainsi que l’instrument à utiliser.
a) Position Exportateur
- 69 -
Partie I Introduction
STRATEGIE
TYPE
NATURE DE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION COUVERTURE UTILISABLE
COUVERTURE
POSSIBLE
Profiter de la
hausse des cours
Prime à payer.
avec recherche
Choisir un cours
d’un cours
Achat d’une garanti en fonction
minimum de
option de vente du cours
cession garanti
économique16 à
en cas de
protéger.
Fort Potentiel de SE retournement de
hausse attendu PROTEGER la tendance.
Figer un cours de
vente à terme Pas de prime.
Change à terme
tout en profitant Le pourcentage
avec
partiellement d’intéressement à
intéressement
d’une évolution fixer en fonction du
« vendeur »
favorable de la cours à protéger
devise
TYPE STRATEGIE DE
NATURE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE COUVERTURE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION UTILISABLE
COUVERTURE POSSIBLE
Pas de prime.
Pas de bénéfice
Figer le cours de
FIGER vente
Vente à terme d’un éventuel
retour de la
tendance
Se protéger de la
Fort risque d’une
baisse du cours de
baisse Prime à payer.
change tout en
Bénéfice sur un
SE profitant, en cas Achat d’une
éventuel
PROTEGER de retournement option de vente
retournement de
de la situation,
tendance
d’une hausse de la
devise
Opération ferme
Incertitude sur
Figer un cours de (risque de manque
l’évolution du cours FIGER Vente à terme
cession à gagner).Pas de
de change
prime.
16
Cours de facturation par exemple.
- 70 -
Partie I Introduction
L’achat d’une
Garantir un cours option tunnel
minimum de réduira le coût de la
cession tout en prime voire
profitant Achat d’une l’annulera. En
SE PROTEGER
partiellement option tunnel contrepartie,
d’une évolution l’entreprise
favorable de la bénéficiera avec
devise limitation d’une
hausse des cours
Garantir un cours
minimum de Paiement d’une
Quel que soit cession avec prime mais
Achat d’un
l’anticipation dans possibilité de possibilité de
SE PROTEGER option de vente
le cas d’un risque à retournement de la revendre l’option si
(Put)
caractère aléatoire position si le le risque ne se
risque escompté réalise pas.
ne se réalise pas.
b) Position Importateur
TYPE STRATEGIE DE
NATURE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE COUVERTURE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION UTILISABLE
COUVERTURE POSSIBLE
Profiter de la
baisse des cours Prime à verser. Le
avec recherche cous d’exercice
Achat d’une
Fort potentiel de d’un cours doit être choisi en
SE PROTEGER option d’achat
baisse attendue minimum d’achat fonction du cours
(call)
garanti en cas de économique à
retournement de la défendre.
tendance
Figer un cours
d’achat à terme
Pas de prime.
tout en profitant
% d’intéressement
partiellement CATI Acheteur
à fixer en fonction
d’une évolution
du cours à protéger.
favorable de la
devise.
- 71 -
Partie I Introduction
Achat d’une
option tunnel Prime réduite à
puis achat à payer.
terme au Choisir un cours
Bénéficier d’une
moment ou le garanti en fonction
baisse ponctuelle
cours atteint son du spot, du niveau
avec une
plus bas de prime souhaité,
protection contre
Ou du cours
la hausse.
Achat d’une économique et de
option (call) sur l’amplitude de
moyenne des baisse anticipé
cours
Garantir un cours
Paiement d’une
maximum d’achat
Quel que soit prime mais
avec possibilité de Achat d’un
l’anticipation dans possibilité de
SE PROTEGER retournement de la option d’achat
le cas d’un risque à revendre l’option si
position si le (call)
caractère aléatoire le risque ne se
risque escompté
réalise pas.
ne se réalise pas.
TYPE STRATEGIE DE
NATURE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE COUVERTURE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION UTILISABLE
COUVERTURE POSSIBLE
Opération ferme
Incertitude sur
Figer un cours (risque de manque
l’évolution du cours FIGER Achat à terme
d’achat à gagner).Pas de
de change
prime.
L’achat d’une
option tunnel
réduira le coût de la
Garantir un cours
prime voire
maximum d’achat Achat d’une
SE l’annulera. En
tout en réduisant option tunnel
PROTEGER contrepartie,
le coût de la (call)
l’entreprise
couverture
bénéficiera d’une
baisse limitée des
cours
- 72 -
Partie I Introduction
Prime à payer.
Protéger un cours Achat d’une
De cette façon, on
d’achat et option (call) sur
colle au marché
bénéficier de toute moyenne des
pour améliorer le
baisse éventuelle cours
cours d’achat
c) Position Emprunteur
TYPE STRATEGIE DE
NATURE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE COUVERTURE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION UTILISABLE
COUVERTURE POSSIBLE
Instrument de
Incertitude sur Figer les cours des
CATU ou achat couverture ferme.
l’évolution des FIGER échéances en
à terme Pas de gain
cours de change capital et intérêts
d’opportunité
Rechercher une
Risque de hausse devise qui Instrument de
du cours de la présente un couverture ferme
MODIFIER Swap de devises
devise caractère plus qui comprend aussi
d’endettement stable ou un un risque de taux
potentiel de baisse
TYPE STRATEGIE DE
NATURE DE INSTRUMENT
D’ACTION DE COUVERTURE OBSERVATIONS
L’ANTICIPATION UTILISABLE
COUVERTURE POSSIBLE
Figer les cours des
Instrument de
Incertitude sur flux en devises
CATU ou Vente couverture ferme.
l’évolution des FIGER entrants (intérêts
à terme Pas de gain
cours de change et dividendes de
d’opportunité
placement)
Rechercher une
devise qui
Risque de hausse Instrument de
présente un
du cours de la couverture ferme
MODIFIER caractère plus Swap de devises
devise qui comprend aussi
stable ou un
d’endettement un risque de taux
potentiel de
hausse
- 73 -
Partie I Introduction
PARTIE III :
INTRODUCTION
Les produits précédemment présentés sont les principaux moyens/instruments utilisés dans
Au niveau du Maroc et jusqu’à fin juin 2003, les seuls produits de couverture du risque de
Dans cette partie, nous étudierons dans le cinquième chapitre les aspects légaux et fiscaux
du change à terme, du swap et du change à terme ouvert dont nous présenterons une
variante le CTO à prime réduite. Dans le sixième chapitre, on simulera les résultats de
l’utilisation du change à terme et du change à terme ouvert export à prime réduite sur les
années précédentes.
a) Aspects légaux
- 74 -
Partie I Introduction
extérieurs ;
Pour rappel, le cours du change pour vente à terme de devises est déterminé
comme suit :
(t MAD − t DEV ) × n
Avec : Point de swaps = Cours au comptant × 360
n
1 + (t DEV × )
360
a) Aspect légaux
17
Appelé aussi report/déport.
- 75 -
Partie I Introduction
Les points importants relatifs aux swaps qui se dégagent de cette circulaire
sont les suivant :
Association18 ).
b) Aspect fiscal
est encaissé par celle-ci. Cette commission est assujettie à une Taxe sur la valeur
légal et fiscal qui le régissait lorsqu’il était autorisé par Bank Al Magrib car nous
utiliserons une variante de CTO (CTO à prime réduite export) dans notre simulation.
18
Le site web de l’association est le suivant : http://www.isda.gov
19
Bank Al Maghrib serait entrain de préparer une réglementation spécifique pour les instruments de change à
terme ouvert.
- 76 -
Partie I Introduction
a) Aspect légal
terme à savoir : leur échéance maximale était d’au maximum 360 jours, devaient être
b) Aspect fiscal
banque. Cette commission est assujettie à une Taxe sur la valeur ajoutée déductible
au taux de 7%.
V.2.1 Définition
Le Change à Terme Ouvert à Prime Réduite (CTO PR) Export est l’équivalent de
l’achat d’une option de vente (put) à tunnel. C’est un change à terme que l’exportateur peut,
en contrepartie d’une commission, abandonner pour profiter d’une évolution favorable du
cours de la devise.
C’est un produit de couverture dynamique du risque de change qui permet de profiter
d'un mouvement de hausse du Dollar d'amplitude limitée pour s’assurer un cours de cession
largement supérieur au cours plancher. Le CTO PR Export nous couvre ainsi totalement d’une
baisse de la devise en deçà du cours plancher assuré.
- 77 -
Partie I Introduction
Cours Change
Limitation de la profitabilité
Plafond
- 78 -
Partie I Introduction
Cours Spot
Borne Sup
Borne Inf
opération au comptant à un cours plus haut que le cours garanti (cours spot à date
d'initiation).
On est couvert contre la baisse du Dollar en dessous de la borne inférieure (cours garanti). A échéance, notre cession se fera à ce cours
garanti quel que soit le niveau du Dollar en dessous.
- 79 -
Partie I Introduction
La borne inférieure retenue dans le CTO PR Export est le cours spot à la date
d’initiation du contrat CTO.
b) La Borne supérieure
La borne supérieure (ou borne limitative) est le niveau de spot au-dessus duquel on ne
profite plus du mouvement de hausse.
Le choix de l'écart entre les deux bornes (largeur du tunnel) devient assez intéressant
dans la mesure où il doit être optimal : suffisamment large pour capter entièrement tous les
mouvements de baisse du spot, et suffisamment réduit pour faire baisser la commission sous-
jacente.
c) Le Point mort
Le CTO PR a une durée de vie limitée définie par le client à la date de son initiation.
Cette maturité s’inscrit dans le cadre de la circulaire de l’Office des Changes N° 1.633 du 1er
avril 1996 et de la circulaire de Bank Al-Maghrib N° 61/DAI/96 du 1er avril 1996 relatives au
marché des changes. Cette durée est de 360 jours pour un CTO PR Export.
e) La commission
- 80 -
Partie I Introduction
a) Réalisation :
b) Abandon à maturité :
- 81 -
Partie I Introduction
Le Marché des changes était régi à partir du 1er Avril 1996 par les circulaires
suivantes :
¾ Circulaire de l’office des changes n° 1633 du 1er Avril 1996.
¾ Circulaires de Bank Al Maghrib :
• N° 9/G/96 du 29 Mars 1996 : Définition et détermination de la
position de change ;
• N° 61/DAI/96 du 1er Avril 1996 : Fonctionnement du Marché
des Changes ;
• N° 61/DAI/96 du 1er Avril 1996 : Change Manuel ;
• N° 63/DAI/96 du 1er Avril 1996 : Code déontologique ;
• N° 64/DAI/96 du 1er Avril 1996 Comptes en devises.
- 82 -
Partie I Introduction
- 83 -
Partie I Introduction
- 84 -
Partie I Introduction
changes.
• Dispositions diverses.
- 85 -
Partie I Introduction
Les cours auxquels peuvent être traitées les opérations d'achat et de vente de
Les opérations à effectuer par les intermédiaires agréés pour leur propre
compte ou pour le compte de leur clientèle doivent s'inscrire dans l'une des rubriques
ci-après :
A- OPERATIONS AU COMPTANT
même si celles-ci sont traitées sur le marché des changes. Les devises non cotées
par Bank Al-Maghrib peuvent être traitées par les intermédiaires agréés entre eux ou
B- OPERATIONS A TERME
compte de leur clientèle des opérations d'achat et de vente à terme dirham contre
devise et devise contre devise. Ils peuvent également proposer à leur clientèle
- 86 -
Partie I Introduction
financement extérieur.
compte de la clientèle des opérations de trésorerie à savoir les prêts, les emprunts et
les swaps et ce, suivant les modalités indiquées par Bank Al-Maghrib. Les
intermédiaires agréés peuvent également effectuer des dépôts auprès de Bank Al-
Maghrib.
CHANGES
Les intermédiaires agréés sont informés que les résidents demeurent tenus de
rapatrier au Maroc le produit des exportations de biens et services ainsi que tous
cessible et ce, dans les délais prescrits par la réglementation des changes en
vigueur.
- 87 -
Partie I Introduction
ainsi rapatriés sur le marché des changes. Les montants excédant la position de
change telle que fixée par Bank Al-Maghrib doivent donner lieu à cession à celle-ci
du bénéficiaire.
Les intermédiaires agréés sont par ailleurs habilités à effectuer pour le compte
de la clientèle des achats de devises à condition que les opérations pour lesquelles
- 88 -
Partie I Introduction
cessible, les intermédiaires agréés sont autorisés à les placer soit localement soit à
change manuel quelle que soit la devise dans laquelle elles sont exprimées. Ces
opérations doivent être effectuées conformément aux conditions fixées par les
transmission à l'Office des Changes suivant modèles ci-joints et dans les conditions
- 89 -
Partie I Introduction
paiements.
Sont abrogées :
- 90 -
Partie I Introduction
11,0
10,8
10,6
10,4
10,2
10,0
9,8
9,6
9,4
9,2
9,0
- 91 -
Partie I Introduction
12,0
11,5
11,0
10,5
10,0
9,5
9,0
1-s 1-n 1-j 1-m 1-m 1-j 1-s 1-n 1-j 1-m 1-m 1-j 1-s 1-n 1-j 1-m
ep ov a uil ep ov an uil ep ov an
t-9 -99 nv-0 ars
-00
ai-
00 -00 t- 00 -00 v-01
ars
-01
ai-
01 -01 t- 01 -01 v-02
ars
-02
9 0
- 92 -
Partie I Introduction
DOLLARS US EURO
- 93 -
50
70
90
110
130
150
170
190
07/01/1999
$/TM
07/02/1999
Partie I
07/03/1999
07/04/1999
07/05/1999
07/06/1999
07/07/1999
07/08/1999
07/09/1999
07/10/1999
- 94 -
07/11/1999
07/12/1999
Prix Minimum
Date
07/01/2000
07/02/2000
07/03/2000
Prix Maximum
07/04/2000
07/05/2000
07/06/2000
Introduction
07/07/2000
07/08/2000
40
60
80
100
120
140
160
180
07/01/1999
$/TM
07/02/1999
07/03/1999
Partie I
07/04/1999
07/05/1999
07/06/1999
07/07/1999
07/08/1999
07/09/1999
07/10/1999
- 95 -
07/11/1999
07/12/1999
Date
07/01/2000
07/02/2000
07/03/2000
07/04/2000
07/05/2000
07/06/2000
Introduction
07/07/2000
07/08/2000
07/09/2000
Graphique 2: Evolution du cours moyen hebdomadaire de l'ammoniac
20
25
30
35
40
45
07/01/1999
$/TM
0
4
8
12
16
07/01/1999
07/02/1999
$/TM
07/03/1999
07/02/1999
Partie I
07/03/1999
07/04/1999
07/04/1999
07/05/1999
07/05/1999
07/06/1999
07/07/1999
07/06/1999
07/08/1999
07/07/1999
07/09/1999
07/08/1999
07/10/1999
07/09/1999
07/11/1999
- 96 -
07/10/1999
07/12/1999
07/11/1999
Prix Minimum
07/01/2000
07/12/1999
07/02/2000
07/01/2000
07/03/2000
07/02/2000
Prix Maximum
07/04/2000
07/03/2000
07/05/2000
07/04/2000
07/06/2000
07/05/2000
Introduction
07/07/2000
07/06/2000
Graphique 4: Evolution du prix Minimum et Maximum hebdomadaire du soufre
07/08/2000
07/07/2000
07/09/2000
07/08/2000
Graphique 3: Ecart entre prix min et max hebdomadaire de l'ammonia
25
27
29
31
33
35
37
39
41
43
07/01/1999
$/TM
07/02/1999
07/03/1999
Partie I
07/04/1999
07/05/1999
07/06/1999
07/07/1999
07/08/1999
07/09/1999
07/10/1999
- 97 -
07/11/1999
07/12/1999
07/01/2000
07/02/2000
07/03/2000
07/04/2000
07/05/2000
Introduction
07/06/2000
Graphique 5: Evolution du prix moyen hebdomadaire du souffre
07/07/2000
$/TM
0
1
2
3
4
5
6
07/01/1999
07/02/1999
Partie I
07/03/1999
07/04/1999
07/05/1999
07/06/1999
07/07/1999
07/08/1999
07/09/1999
- 98 -
07/10/1999
07/11/1999
07/12/1999
07/01/2000
07/02/2000
07/03/2000
07/04/2000
07/05/2000
Introduction
07/06/2000
07/07/2000
Graphique 6: Ecart entre prix min et max hebdomadaire du souffre
07/08/2000
Partie I Introduction
"Les swaps représentent l'une des innovations financières les plus spectaculaires de
ces dernières années." C'est ainsi que la Banque Mondiale20 décrit ce mécanisme à la fois
novateur et relativement confidentiel à ses débuts mais qui, avec le temps, a connu un
développement surprenant.
Le terme "spectaculaire", employé par la Banque Mondiale pour définir les swaps,
peut s'appliquer à bon nombre de leurs caractéristiques, tout d'abord la croissance
exponentielle qu'ils ont connu lors des années 1980 ; la multiplication des types de swaps
proposés, avec le passage des swaps de change aux swaps de taux ; la diversité des
applications que l'on peut y associer, etc. En fait, tout semblait collaborer à cette réussite.
Nous allons donc commencer par décrire le développement fulgurant de cet instrument avant
d'en présenter les formes les plus usitées.
Les swaps trouvent leur origine dans deux techniques de financement ayant connu un
rand succès pendant les années 1970, les prêts parallèles (parallel loans) et les prêts adossés
( backto-back loans). Ces deux procédés ont été instaurés pour contourner les réglementations
de change instituées dans les années 1970 et jugées trop contraignantes par beaucoup
d'entreprises, notamment les firmes britanniques qui, avec l'adoption du contrôle des changes,
étaient dans l'impossibilité légale de financer directement leurs filiales à l'étranger. Afin
d'éviter cette contrainte, les grands groupes internationaux ont créé des "Accords de prêts
parallèles" leur permettant de financer leurs filiales par le biais d'un groupe étranger situé sur
le même territoire que celles-ci, l'opération nécessitant la réciprocité de l'échange.
Le prêt parallèle consiste en fait en une transaction réalisée entre deux entités
multinationales ayant des situations financières contraires et qui s'accordent sur un échange
de prêts de même valeur, d'échéance identique mais exprimés dans des devises différentes.
20
Cyrus Ardalan Préface "Inside the Swap Market", IFR Publishing Ltd
- 99 -
Partie I Introduction
Cependant, cet instrument s'est avéré avec la pratique perfectible car les sociétés utilisatrices de ces prêts se sont heurtées à une série de
problèmes liés à la structure même de l'échange. Comme dans tout accord non réglementé, les firmes n'étaient pas couvertes face aux
risques présentés par l'opération (risque de contrepartie, risque de change, etc.) et aux nombreuses difficultés associées à la négociation
de ces accords et à leur application effective (négociation des taux appliqués, aléas liés à l'annulation du contrat, etc.).
- 100 -
Partie I Introduction
Il est intéressant de souligner que la première apparition d'un swap s'est manifestée par
des swaps de devises, alors que des années de pratique ont marqué la prédominance des swaps
de taux qui sont mieux connus et plus utilisés car plus faciles à comprendre par le marché. Les
principaux aspects des contrats de swap étaient dés lors définis comme suit :
- les flux de swaps de devises sont exactement identiques aux flux financiers
d'un prêt et d'un emprunt simultanés dans deux devises différentes ;
- le swap est une structure liant ces deux financements et ne donnant lieu
qu'à des échanges d'intérêts et de capital ;
- 101 -
Partie I Introduction
S I t ti lS d
21
22
21
Un FRN synthétique est une obligation à taux fixe associée à un swap pour transformer le coupon fixe en une
rémunération indexée sur un taux variable.
22
L'International Swap Dealer's Association (ISDA) est actuellement connue sous la dénomination International
Swaps and Derivatives Association
- 102 -
Partie I Introduction
La mesure de la taille du marché des swaps et de son évolution n'est pas une tâche
aisée car les estimations statistiques des volumes traités ne reposent pas sur une base très
fiable. Le fait que le marché des swaps soit un marché international de gré à gré, c'est-à-dire
non réglementé et sans instance de centralisation, ne facilite pas le regroupement des
informations.
Cependant, une instance s'est donnée comme objectif de présenter semestriellement
des chiffres-clé des marchés de swaps et de produits dérivés, l'ISDA (International Swaps and
Derivatives Association).
Les données disponibles au public sont maintenant regroupées en deux pôles
d'analyse: le marché global des swaps sans distinction entre les swaps de taux et les swaps de
devises et le marché des produits dérivés. On peut cependant faire ressortir un certain nombre
d'éléments caractéristiques des marchés de swaps et leur évolution depuis la date de leur
création jusqu'à un passé récent.
Avant 1981 et l'opération IBM/World Bank (cf. infra), les swaps étaient un instrument
financier très confidentiel et réservé à quelques initiés qui usaient de swaps lors du montage
d'euros-émissions.
A partir d'août 1981, la renommée de l'opération IBM/World Bank a changé la donne
et a fait connaître à beaucoup d'institutions financières ce nouvel instrument de couverture. Le
produit s'est alors banalisé et largement étendu sur les marchés. Les estimations qui ont été
faites du marché des swaps à cette période laissaient apparaître une croissance exponentielle
de l'utilisation de ce nouvel outil : seulement 1 % des émissions swappées en 1981 ; en 1984,
le pourcentage était de 10 %, en 1985 de 25 % et en 1989 vraisemblablement plus de 50 %.
Si les swaps de devises ont été les premiers à apparaître, via l'évolution des prêts
parallèles et des prêts adossés inter-devises, ils ne représentent cependant qu'une faible part du
volume total des transactions de swaps, environ 20 % (pour le premier semestre 1988 : 60
milliards de USD pour les swaps de devises contre 251 milliards de USD pour les swaps de
taux ).
Le marché des swaps a en fait connu une véritable explosion de sa croissance à partir
de 1982 avec l'apparition d'un nouvel instrument dérivé des swaps de devises : le swap de
taux. D'abord développé aux Etats-Unis dans la couverture du risque de taux des grandes
entreprises américaines et des institutions financières, les swaps de taux ont ensuite connu une
progression remarquable des volumes de transaction : l'encours de swaps de taux en 1981 était
de 1 milliard de USD, de 20 milliards en 1983, puis de 150 milliards en 1985 pour dépasser
les 1 000 milliards en 1988.
- 103 -
Partie I Introduction
- 104 -
Partie I Introduction
a) UN STRADDLE
Correspond à la mise en place d’un achat de call et d’un achat de put sur la même
devise, au même prix d’exercice et à la même date d’expiration.
b) UN STRANGLE
Correspond à la mise en place d’un achat de call et d’un achat de put ayant le même
sous-jacent. Le prix d’exercice du call est supérieur à celui du put.
c) UN RISK REVERSAL
Résulte de l’achat d’un call et de la vente simultanée d’un put (ou l’inverse) c’est un
tunnel à l’export ou à l’import.
d) UN CALL SPREAD
Consiste en l’achat d’un call et en la vente d’un autre call sur le même sous-jacent et à
la même date d’échéance à des prix différents.
e) UN PUT SPREAD
Consiste en l’achat d’un put et en la vente d’un autre call sur le même sous-jacent et à
la même date d’échéance à des prix différents.
f) BUTTERFLY
C’est une combinaison d’achat et de vente d’options à la monnaie et en dehors de la
monnaie.
- Acheter un butterfly consiste à vendre deux options avec un strike à la monnaie et à acheter
simultanément deux options avec des strikes équidistants du précédent.
Vendre un butterfly consiste à acheter deux options avec un strike à la monnaie et à vendre
simultanément deux options avec des strikes équidistants du précédent.
- 105 -
Partie I Introduction
j) KNOCK-IN KNOCK-OUT
C’est une option qui est activée à un niveau prédéfini et qui peut être désactivé si le
spot atteint un nouveau niveau aussi prédéfini. Si le spot touche d’abord le seuil de ko durant
la vie de l’option, celle-ci ne peut être activée même si le spot touchait le seuil de ki avant
l’expiration.
k) KNOCK-OUT FORWARD
C’est une option dont le ko est activé à une date prédéfinie située avant la date de
l’expiration de l’option.
l) KNOCK-IN FORWARD
C’est une option dont le ki est activé à une date prédéfinie située avant la date de
l’expiration de l’option.
m) KNOCK-OUT PARTIEL
Option à l’européenne qui s’éteint dès que le seuil de ko est touché pendant une
période prédéfinie au cours de la vie de l’option. Le risque d’extinction de l’option est limité à
une partie de sa durée de vie, et ne s’étend pas à l’ensemble de sa durée. La période est
baptisée « période partielle ».
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Partie I Introduction
p) ONE TOUCH
C’est un type d’option digitale américaine. Son détenteur perçoit un pay-out
prédéterminé à l’expiration si, avant la date d’expiration, le prix du sous-jacent touche un
seuil prédéfini.
q) NO TOUCH
C’est un type d’option digitale américaine. Son détenteur reçoit un pay-out spécifié à
la date d’expiration si le prix du sous-jacent ne touche à aucun moment le seuil avant la date
d’expiration.
r) TIME SWAP
C’est une stratégie d’option. Son détenteur perçoit un pay-out dont la valeur est
déterminée par le nombre de jours au cours desquels un taux d’observation passe au-dessus
d’un seuil prédéfini pour un call (ou sous un seuil prédéfini pour un put) avant la date
d’expiration.
- Le taux d’observation que l’on utilisera sera déterminé par l’acheteur du time swap. La
fréquence d’observation (baptisée l’intervalle) peut être quotidienne, hebdomadaire,
mensuelle ou tout autre intervalle de temps spécifié par l’acheteur.
- Le fait de détenir un time swap revient à détenir plusieurs options digitales à l’européenne
expirant à intervalles réguliers mais dont le pay-out est réglé plus tard, en fait à l’expiration
du time swap.
s) OPTION ASIATIQUE
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Partie I Introduction
Une option asiatique donne le droit à son détenteur de bénéficier de l’écart constaté
entre le prix d’exercice et la moyenne arithmétique du spot calculé sur la période.
Les options asiatiques servent à couvrir un risque de change périodique. Elles permettent de
monter une couverture moins onéreuse par rapport à des options européennes.
- Le put ou le call asiatique est très similaire au put ou call à l’européenne. La principale
différence entre les deux types d’options est que le pay-off à l’expiration de l’option asiatique
est calculé sur la moyenne du spot pendant la durée de vie de l’option, et non sur le spot de
clôture à la date d’expiration. Le spot moyen est calculé sur la base des pondérations et des
dates d’observations fixées d’avance.
- Les économies de coût sont importantes sachant que la volatilité d’une moyenne d’un sous-
jacent est plus basse que la volatilité observée sur le sous-jacent lui-même.
t) YOU CHOOSE
Cette option permet à son détenteur de choisir de détenir un call ou un put durant une
période fixée d’avance. Cette période est baptisée « période de choix ». L’option s’apparente
à un straddle mais la prime est moins élevée car au moment de la détermination du type
d’option (put ou call) le client abandonne un côté du straddle.
u) OPTION COMPOUND
C’est une option sur option, ce qui veut dire que le sous-jacent est lui même une
option.
- A l’expiration du compound, l’acheteur d’un call ou d’un put a le droit d’acheter une option,
dont les caractéristiques sont prédéfinies, au prix d’exercice de la compound.
v) BEST OF
C’est un stratégie dont le détenteur achète deux options sur deux parités de change
différentes. A l’expiration le détenteur des options ne peut en exercer qu’une.
w) OPTION QUANTO
L’option quanto est similaire à une option à l’européenne dont, l’acheteur reçoit un
pay-off si le spot est supérieur au prix d’exercice (cas du call) ou inférieur (cas du put). Le
pay-off sera reçue dans une devise différente de celle concernée par l’option. Il est donc très
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Partie I Introduction
x) TERME TREMPLIN
C’ est le choix d’un tunnel d’évolution d’un couple de devises sur une période donnée
qui peut permettre de vendre en haut ou d’acheter en bas du tunnel si aucune des deux bornes
n’ont été touchées. Par contre si une borne a été touchée la vente se réalisera à un cours
inférieur à une vente à terme qui aurait été mise en place au début de l’opération.
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Partie I Introduction
12,5000
12,0000
11,5000
11,0000
10,5000
10,0000
9,5000
9,0000
17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17
/01 /0 /0 /1 /0 /0 /0 /1 /0 /0 /0 /1 /0 /0
/20 4 /20 7 /20 0 /20 1 /20 4 /20 7 /20 0 /20 1 /20 4 /20 7 /20 0 /20 1 /20 4 /20
00 00 00 00 01 01 01 01 02 02 02 02 03 03
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Partie I Introduction
BIBLIOGRAPHIE
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