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Les Nanomatériaux

CHAPITRE I :

GENERALITES SUR LES NANOMATERIAUX.

I-1- Définition d’un nanomatériau


Un nanomatériau est un matériau dont au moins une dimension externe est à l’échelle
nanométrique c'est-à-dire comprise approximativement entre 1 et 100 nm ou qui possède une
structure interne ou de surface à l’échelle nanométrique.

En comparaison, un nanomètre correspond à 1/50000ème de l’épaisseur d’un cheveu.


Les plus petites choses qui peuvent être vus à l’œil ont des largeurs d’environ 10.000nm, la
longueur de dix atomes d’hydrogènes alignés est de un nanomètre. Toutes les grandes
familles de matériaux sont concernées : métaux, céramiques, carbones, polymères, etc.

Pour mieux se rendre compte, il existe le même rapport de taille entre une orange et la
Terre qu'entre une nanoparticule et une orange.

Figure I- 1: Comparaison entre des nanoparticules et la dimension de la terre 


I-2-Historique

L’utilisation des nanoparticules par l’humanité remonte au début des temps civilisés.


En effet, de façon inconsciente, certaines civilisations ont eu du succès dans divers domaines
(métallurgie et médecine), à l’aide des nanomatériaux. C’est d’abord par l’optimisation
empirique de certaines technologies, sur plusieurs décennies, à travers un système d’artisan et
d’apprenti, qu’ils ont mis à profit des nanostructures. En effet, à titre d’exemple illustrant ces
faits, des nanofils encapsulés dans des nanotubes ont été identifiés dans une épée originale
du XVIIe siècle, identifiée comme étant faite de cet acier mythique.

Les méthodes de fabrication avaient été modulées par les artisans de l’époque, jusqu’à
la production d’acier qui avait des propriétés bien supérieures à celles de la cémentite.

Philosophiquement, ce n’est que récemment qu’une civilisation ait jeté les bases
scientifiques des nanotechnologies. En effet, c’est dans les années 1950, que Richard
Feynman, qui a, par ses présentations de « Plenty of room at the bottom », établi qu’il est
théoriquement possible de construire atome par atome, des structures avec des propriétés
spécifiques.

Figure I-2 : Nanoparticules d’argent grossis au microscope électronique à balayage


I-3- Classification des nanomatériaux

Autour de nous, nous trouvons :


• des nano-objets naturels,
• des nano-objets anthropiques,  qui sont le résultat d'une activité humaine: résultent de
processus tels que le soudage, le fumage ou le polissage
 des nano-objets volontairement produits pour les propriétés spécifiques que cette taille
leur confère

Il existe quatre grandes classes des nanomatériaux selon leur forme d’utilisation :

Il existe trois grandes familles de nanomatériaux :

 les nanoparticules qui désignent des nano-objets dont les trois dimensions externes se
situent à l’échelle nanométrique : nanoparticules de latex, d’oxyde de zinc, de fer et de
cérium, d’alumine, de dioxyde de titane, de carbonate de calcium, etc

 les nanofibres, nanotubes, nanofilaments ou nanobâtonnets qui se rapportent à des


nano-objets dont deux dimensions externes sont à l’échelle nanométrique et la
troisième dimension significativement supérieure (nanotubes de carbone, nanofibres
de polyester, nanotubes de bore, etc.).
Ces termes désignent des nano-objets longilignes de section comprise entre 1 et
quelques dizaines de nm et de longueur comprise entre 500 et 10 000 nm .

 les nano-feuillets, nano-plats ou nano-plaquettes qui définissent des nano-objets


dont une dimension externe se situe à l’échelle nanométrique et les deux autres
dimensions sont significativement supérieures (nano-feuillets d’argile, nano-plaquettes
de séléniure de cadmium, etc.).

I-4- Les nanotechnologies

Les nanotechnologies constituent un champ de recherche et de développement


multidisciplinaire qui reposent sur la connaissance et la maîtrise de l’infiniment petit. Elles
regroupent, plus précisément, l’ensemble des techniques qui permettent de fabriquer, de
manipuler et de caractériser la matière à l’échelle nanométrique.

I-5-Procédés de fabrication des nanomatériaux

Les nanomatériaux manufacturés et destinés à des usages industriels peuvent être


synthétisés selon deux approches différentes. On différencie la méthode dite « ascendante »
(en anglais bottom-up) de la méthode dite « descendante » (top-down).

 L’approche « ascendante ». Elle consiste à construire les nanomatériaux atome par


atome, molécule par molécule ou agrégat par agrégat. L’assemblage ou le positionnement des
atomes, des molécules ou des agrégats s’effectue de façon précise, contrôlée et exponentielle,
permettant ainsi l’élaboration de matériaux fonctionnels dont la structure est complètement
maîtrisée.

 L’approche « descendante » Elle consiste à réduire et plus précisément à


miniaturiser les systèmes actuels en optimisant les technologies industrielles existantes. Les
dispositifs ou les structures sont ainsi graduellement sous-dimensionnés ou fractionnés
jusqu’à atteindre des dimensions nanométriques.
Le broyage à haute énergie est l’une des principales techniques utilisées dans cette
approche actuellement.
FIGURE I-3- Les deux approches de synthèse des nano-objets et des nanomatériaux
manufacturés
Les procédés actuels permettant l’élaboration de nano-objets sont classés en 3 grandes
catégories : ·

- Elaboration par voie physique,

· Elaboration par voie chimique, ·

-Elaboration par méthode mécanique.

I-5-1-Elaboration par voie physique

L'élaboration des nano-particules (amas) peut être réalisée à partir d’une phase vapeur.
Cette phase est extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset ou sans
creuset), par bombardement (faisceau d’électrons, pyrolise laser). Dans la plupart des cas, la
vapeur du solide que l’on souhaite former est refroidie par collisions avec un gaz neutre et
devient donc fortement sursaturante.

Le matériau est collecté le plus rapidement possible sur une paroi froide, de façon à
éviter la croissance ou la coalescence des amas. Souvent, l’appareil d’élaboration dispose
d’un sas réunissant la chambre de collecte des poudres et le dispositif de compaction afin
d’éviter toute pollution atmosphérique. Les poudres nanométriques sont en effet très
réactives ; elles peuvent même dans certains cas être pyrophoriques.

Une autre voie d'obtention de nano-poudres consiste à utiliser l'action de micro-ondes


sur des poudres de taille millimétrique. Cette technique a comme avantages d'être non
polluante et adaptée à une production en continu de poudres de toute nature.

Les nanotubes de carbone peuvent être obtenus par ablation laser, décharge plasma ou
décomposition catalytique. Enfin, des couches minces d’épaisseur nanométrique peuvent être
réalisées par la voie PVD (Physical Vapor Deposition) ou par croissance épitaxique.

I-5-1-1-Ablation par arc électrique


C'est la méthode historique utilisée par Sumio Iijima. On établit en fait un arc
électrique entre deux électrodes de graphite. Une électrode, l'anode, se consume pour former
un plasma dont la température peut atteindre 6 000 °C. Ce plasma se condense sur l'autre
électrode, la cathode, en un dépôt caoutchouteux et filamenteux évoquant une toile d'araignée
très dense et contenant les nanotubes.

C'est un procédé peu coûteux et assez fiable. Cependant le processus est tellement
complexe qu'au final on n'a que peu de contrôle sur le résultat. De plus, la haute température
nécessaire au procédé ne permettait pas d'obtenir en grande quantité un matériau exploitable
(les nanotubes ont tendance à fondre partiellement et à s'agglutiner).

Figure I-4 : Principe de l’ablation par arc électrique

I-5-1-2-Ablation par laser


Ce second procédé de vaporisation, mis au point à partir de 1992, consiste à ablater
une cible de graphite avec un rayonnement laser de forte énergie pulsé ou continu. Le graphite
est soit vaporisé soit expulsé en petits fragments de quelques atomes.

C'est un procédé coûteux mais plus facile de contrôle, ce qui permet d'étudier la


synthèse et de n'obtenir que les produits désirés. Ce procédé permit de faire baisser la
température de la réaction à 1 200 °C.
Figure I-5 : Ablation Laser d’un échantillon

I-5-1-3-Les micro-ondes
Une autre voie d'obtention de nano-poudres consiste à utiliser l'action de micro-ondes
sur des poudres de taille millimétrique.
Cette technique a comme avantage d'être non polluante.

I-5-2-Elaboration par voie chimique

Sont listées ci-dessous quelques techniques de fabrication par voie chimique


couramment utilisées.

-Les réactions en phase vapeur : Les matériaux précurseurs vaporisés sont


introduits dans un réacteur CVD (Chemical Vapor Deposition) dans lequel les molécules de
précurseurs sont adsorbées à la surface d’un substrat maintenu à une température adaptée. Les
molécules adsorbées sont soit décomposées thermiquement, soit elles réagissent avec d’autres
gaz ou vapeurs pour former un film solide sur le substrat.

Cette technique est utilisée pour l’élaboration de certains nanomatériaux tels que les
céramiques, les nanotubes de carbone, le diamant.
-Les réactions en milieu liquide Sont le plus souvent effectuées à partir d’une
solution aqueuse ou organique contenant les réactants.

La précipitation des nanoparticules est obtenue par une modification des conditions de
l’équilibre physico-chimique. la co-précipitation chimique, technique facile à mettre en
oeuvre et la plus utilisée pour des productions industrielles à fort volume de matériaux de base
bon marché, · l’hydrolyse permettant de produire des particules fines, sphériques avec une
pureté chimique améliorée, une meilleure homogénéité chimique et un contrôle de la taille des
particules.

-Les techniques sol-gel : Elles permettent de produire des nanomatériaux à partir


de solutions d’alkoxydes ou de solutions colloïdales. Elles sont basées sur des réactions de
polymérisation inorganiques. L’intérêt du procédé sol-gel réside dans la possibilité de
contrôler l’homogénéité et la nanostructure au cours des premières étapes de fabrication. Cette
technique permet la production de pièces massives mais aussi de dépôts superficiels sur des
plaques ou des fibres. Elle est également utilisée pour la production de composites fibreux.

Cette technique permet de contrôler efficacement la taille des particules et


l’homogénéité de la distribution des particules. Ce procédé est réalisé à des températures plus
basses que pour les autres procédés. Inconvénients : · coût élevé des matériaux de base, ·
faible rendement et produits de faible densité, · résidus de carbone et autres composés,
certains composés organiques étant dangereux pour la santé.

I-5-3-Elaboration par méthode mécanique

La technique dite de mécano synthèse consiste généralement à broyer des poudres


micrométriques (1 à 30 µm) de plusieurs alliages pour les incorporer. La caractéristique
essentielle de cette technique est de permettre l’obtention de nano précipités ou nano-objets
dispersés de façon homogène au sein de la matrice. Elle est par ailleurs adaptée à la
production de matériaux en quantité qui s’expriment en kilogrammes, voire en tonnes,
contrairement aux autres techniques.

Lors d’un travail mécanique intense (métaux et intermétalliques uniquement), le


processus qui permet de convertir un matériau pulvérulent en une pièce massive comporte
deux étapes : une opération de compactage mécanique et une opération de frittage, libre ou
sous charge. ·
Compactage à froid : Opération qui peut s’effectuer soit par pressage à sec, soit,
dans les cas difficiles, par addition d’un lubrifiant ou par pressage humide.

Le compactage humide est bien adapté aux céramiques et surtout aux oxydes.
Avantage du compactage humide : gain considérable sur la température ou le temps de
frittage.

Frittage : opération qui permet, par diffusion atomique à chaud, d’établir des ponts de
matière entre les grains et ensuite de réduire la porosité. ·par Compression Isostatique à
Chaud (CIC): on réalise ainsi les deux opérations ci-dessus en une seule étape. L’enjeu le
plus important pour les procédés de frittage des nanomatériaux est d’éviter la croissance des
grains pendant la densification.

I-6-Caractérisation des nanomatériaux


La caractérisation des nanomatériaux implique la détermination de plusieurs paramètres
physico-chimiques :
 la taille et/ou la masse et la forme. La distribution en taille et/ou en masse peut
également être essentielle, du fait de la polydispersité des échantillons et/ou du besoin
d’évaluer le degré de cette dernière ;
 le taux d’agrégation/agglomération ;
 les propriétés de solubilité ;
 les propriétés de surface (charge, surface spécifique...) ;
 la structure (cristalline, amorphe...) ;
 la composition chimique (éléments, groupements fonctionnels) ;
 la concentration (en milieu dispersé).

La plupart des techniques utilisées pour déterminer ces paramètres requièrent une mise en
suspension des particules dans un solvant. Dans les études environnementales, le solvant est
généralement de l’eau.
Pour la caractérisation de nanomatériaux manufacturés, le solvant, le plus souvent
aqueux, peut aussi être organique.
La morphologie du produit peut être évaluée en utilisant des techniques de caractérisation,
tels que: l’analyse et la microscopie électronique à transmission (SEM et TEM), X-Ray
Diffraction (XRD), X-Ray spectroscopie électronique (XPS) et la spectroscopie Raman. La
pureté du produit peut être évalué à l’aide Analyse thermogravimétrique (TGA), la
spectroscopie Raman et la spectroscopie FT-IR. 

D’autres propriétés telles que la surface apparente ou de la chimie de surface ne peuvent


être déterminées en utilisant des techniques telles que : BET pour les mesures de surface
spécifique.

La méthode BET permet d’expliquer l’adsorption physique des molécules de gaz sur
une surface solide et permet la mesure de la surface spécifique.

I-7-Propriétés des nanomatériaux

L’étude et l’utilisation de matériaux nanostructurés connaissent un essor considérable


en raison de leurs propriétés particulières par rapport aux matériaux massifs. Toutes les
grandes familles de matériaux sont concernées : métaux, céramiques, diélectriques, oxydes
magnétiques, charpentes silicatées, carbones, polymères, etc.

Du fait de leur taille, les nanomatériaux présentent des caractéristiques différentes de


l’échelle macroscopique. En effet, lorsque la taille d’une particule diminue, le nombre de
particules par gramme croît considérablement : ce nombre est multiplié par 1.000.000 lorsque
le diamètre d’une particule évolue de 100 nm à 1 nm.

Parallèlement, à quantité de matière équivalente (soit un gramme de matière présentant


une densité de 10 g/cm3), la surface particules/environnement est multipliée par un facteur
100

D’autre part, la diminution du diamètre des particules conduit à une augmentation de


la proportion d’atomes présents en surface.

Une masse donnée de nanomatériaux sous forme de nanoparticules sera donc plus
réactive que la même masse constituée de particules de plus grande dimension.

I-7-1-Propriétés électriques
L’ajout de nanoparticules et/ou de nanotubes peut modifier la conductivité électrique
de matériaux réputés isolants.
Par exemple : la conductivité électrique atteint 3345 S/m pour un ajout de 15 % vol.
de nanotubes de carbone de type monofeuillet dans une matrice d’alumine (tableau suivant)..

Tableau 1 : Modification de la conductivité électrique de Al2O3 suite à des


ajouts de nanotubes de carbone ( Zhan et coll. 2003)

I-7-2-Proprietes mécaniques

En ce qui concerne les propriétés mécaniques, l’effet de la nanostructure se traduit par


un phénomène de superplasticité.

Un allongement extrêmement important (de plus de 5.000 %) est observé pour un


matériau de cuivre nanocristallin obtenu par laminage à froid (Lu et sui 2000).

Des nanocéramiques nanostructurées peuvent également être mises en forme par déformation
superplastique.
I-7-3-Proprietes catalytiques de l’or

L’or massique n’a pas de propriétés catalytiques particulières. C’est une découverte de
Haruta en 1987 qui a montré que les nanoparticules d’or dispersées sur un support possédaient
des propriétés intéressantes pour la réaction d’oxydation du monoxyde de carbone (CO).

Cette réaction est observée pour des nanoparticules d’or inférieures à 5 nm (Haruta,
1997 ; Haruta et coll., 1993). Une étude de la cinétique de l’oxydation de CO à basse
température sur des clusters d’or de différentes tailles supportés sur titane en couches minces a
montré une augmentation de l’activité spécifique pour des clusters d’or de 3,2 nm (Valden et coll.,
1998). Cette sensibilité est probablement issue du changement des propriétés électroniques des
clusters d’or en fonction de la taille .

I-7-4-Propriétés de transfert thermique

L’ajout de nanoparticules de fer ou de cuivre peut modifier la conductivité thermique


de fluides caloporteurs.
Un ajout de 0,2 % en fraction volumique de nanoparticules de fer se traduit par une
augmentation de plus de 10 % de la conductivité thermique.

I-7-5-Propriétés optiques

Les nanoparticules ont des dimensions inférieures aux longueurs d’onde de la lumière
visible (380 – 780 nm), ce qui permet d’améliorer les propriétés optiques du matériau.
En général, la couleur d’un objet est la même, qu’il soit gros ou petit ; ce n’est plus le cas à
l’échelle nanométrique.
Certaines nanoparticules, éclairées de façon adéquate (lumière ultraviolette)
apparaissent sous des couleurs différentes, selon leur taille. C’est un effet quantique
observable uniquement pour les tailles nanométriques.
Exemple : Des nanocristaux de séléniure de cadmium (CdSe) de quelques nanomètres sont
mis en solution. Eclairés par une lumière ultraviolette, ils émettent une lumière fluorescente
dont la couleur dépend de leur taille : bleu pour 2,3 nm, jaune pour 4,5 nm et rouge pour 5,5
nm
Chapitre II :

Les nanomatériaux de carbone

II-1-Les nanomatériaux de carbone

Au cours des deux dernières décennies, de nouvelles familles de matériaux à base de


carbone ont été découvertes. : Les fullerènes, les nanotubes de carbones et le graphène.

II-1-1- Les fullerènes

Les fullerènes représentent une nouvelle famille de molécules constituées par un


assemblage d'atomes de carbone. Le premier fullerène, comportant 60 atomes de carbone
(C60), a été mis en évidence en 1985 par Harold Kroto, Robert Curl et Richard Smalley, qui,
pour cette découverte, ont reçu le prix Nobel de chimie en 1996. Ainsi s'est ouvert un nouveau
champ de recherche, de la chimie du carbone.
Les fullerènes sont des cages sphériques contenant de 28 à plus de 100 atomes de
carbone. La forme la plus étudiée, synthétisée pour la première fois en 1985 (Kroto et al.),
contient 60 atomes de carbone,
Les fullerènes constituent une classe de matériaux démontrant des propriétés
physiques uniques. Ils peuvent être soumis à des pressions extrêmes et retrouver leur forme
originale lorsque la pression est relâchée.
Ces molécules ne se combinent pas entre elles, leur donnant ainsi un potentiel
important d’application comme lubrifiant.
Lors de la fabrication de fullerènes, certains atomes de carbone peuvent être remplacés
par des atomes d’azote et former des molécules qui peuvent se lier, produisant ainsi un
matériau dur mais élastique.
Les fullerènes, modifiés ou non, ont également démontré un potentiel important
comme catalyseur (Holister et al. 2003).
Les fullerènes possèdent des propriétés électriques intéressantes et il a été suggéré de les
utiliser dans le domaine électronique allant de l’entreposage des données à la production de
cellules solaires (Holister et al. 2003). En les incorporant à des nanotubes de carbone, le
comportement électrique des fullerènes est modifié, créant des régions dont les propriétés
semi-conductrices varient, offrant ainsi des applications potentielles en nanoélectronique.
Leurs propriétés optiques varient avec les longueurs d’onde trouvant ainsi des applications
en télécommunications.
Les fullerènes étant des structures vides aux dimensions semblables à plusieurs molécules
biologiquement actives, ils peuvent être remplis de différentes substances et trouver des
applications médicales (Holister et al., 2003).
Figure II-1 : Exemples des fullerènes

II-1-2-Le carbone C60


C'est la forme de fullerène la plus stable. Cette molécule est composée de 60 atomes
de carbone formant 20 hexagones et 12 pentagones, avec un atome de carbone au sommet de
chaque polygone et une liaison à chaque côté du polygone.
Chaque hexagone est adjacent à 3 hexagones et à trois pentagones.Chaque pentagone est
entouré par 5 hexagones (il est aussi appelé footballène).
La molécule C60 présente donc 32 facettes, 60 sommets et 90 arêtes d'une longueur de
0,14 nm (longueur de la liaison carbone-carbone), formant ainsi une sphère d'un diamètre de
0,7 nm. Tous les sommets sont communs à deux hexagones et à un pentagone et donc
équivalents.

Figure II-2: La structure cubique a faces centrées des C60

II-1-3-Endofullerène
Un endofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats
atomiques supplémentaires enfermés à l'intérieur de sa structure, Les premiers endofullerènes
ont été synthétisés en 1985

Les endofullerènes métalliques peuvent être synthétisés par ablation laser d'une cible
de graphite et d'oxyde métallique. Cependant, cette voie reste chère et peu productive. Ainsi,
la synthèse reposant sur un arc électrique continu entre deux électrodes dont une composite de
graphite mélangé avec du métal ou de l'oxyde métallique au sein d'un gaz inerte est plus
adaptée à grande échelle.

Des endofullerènes non métalliques ou métalliques peuvent être produits par


bombardement ionique de fullerènes vides

Les endofullerènes de gaz noble peuvent être produits par réaction à haute pression
entre des fullerènes (vides) et un gaz noble
Figure II-3 : Exemples des endofullerènes

II-1-4-Exofullerène
Un exofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats
atomiques supplémentaires attachés à l'extérieur de sa structure, tels C50Cl10 et C60H8 au
contraire des endofullerènes

a) C50Cl10

b) Cs3C60.

Figure II-4 : Exemples des exofullerènes

II-1-5-Le graphène
Le graphène dont la découverte a récemment été récompensée par un prix Nobel, a
permis de mettre en évidence dans un système solide toutes les propriétés des systèmes
relativistes (paradoxe de Klein, niveau de Landau relativistes, etc...).  Ses perspectives
applicatives sont excellentes et vont des écrans tactiles, au papier graphène plus dur que le
diamant ,…

Figure II-5 : Schéma montrant l’enchainement des carbones dans le


graphène

II-1-6--Les nanotubes de carbone 

Découverts depuis à peine plus d’une décennie, les nanotubes de carbone constituent une
nouvelle forme de molécules de carbone. Enroulés dans un réseau hexagonal d’atomes de
carbone, ces cylindres creux peuvent avoir des diamètres aussi petits que 0,7 nm et atteindre
plusieurs millimètres de longueur (Hett, 2004). Chaque bout peut être ouvert ou fermé par une
demi-molécule de fullerène.

Le tube peut être fermé ou non à ses extrémités par une demi-sphère. On distingue :
• les nanotubes de carbone simple-feuillet (SWNT ou SWCNT, pour Single-
Walled (Carbon) Nanotubes)
• multi-feuillets (MWNT ou MWCNT, pour Multi-Walled (Carbon)
Nanotubes).
Figure II-5 : Des nanotubes de carbone

Les nanotubes de carbones ont également des formes très variées suivant leurs
enroulements (helices, zig-zag, chaises).

Le nanotube mono feuillet peut être modélisé par l'enroulement d'une feuille de
graphène sur elle-même. Cette feuille de graphène présente une structure de type nid d'abeille,
dont on peut donner 2 vecteurs directeurs, a1 et a2. On définit ensuite le vecteur de chiralité,
Ch, axe selon lequel le graphène s'enroule pour former le nanotube. Ce vecteur peut donc être
décomposé en deux composantes, selon les vecteurs a1 et a2. Soient m et n les scalaires tels
que Ch = n a1 + m a2. Selon la valeur de ces 2 scalaires, 3 types d'enroulements, donc trois
types de nanotubes peuvent être décrits :

 Si m = 0, on dira que le nanotube a une structure de type « zig-zag »


 Si m = n, on dira que le nanotube a une structure de type « chaise »
 Dans tous les autres cas, on dira que le nanotube est « chiral ».

Ces différences de chiralité donneront aux nanotubes de carbone des propriétés


différentes. Notamment, en ce qui concerne les propriétés électriques. Un nanotube de
carbone de type "chaise" possède un comportement électrique métallique. Toutes les autres
chiralités ont des comportements semi-conducteu
Figure II-6 : Schéma montrant le vecteur de chiralité Ch

Figure II-7 : Différentes helicitées des nanotubes du carbone


II-2-Quelques propriétés des nanotubes de carbone 

Les nanotubes de carbone suscitent un énorme intérêt dans le monde de la recherche


autant fondamentale qu'appliquée car leurs propriétés sont exceptionnelles à bien des égards.
D'un point de vue mécanique, les nanotubes de carbone présentent à la fois une
excellente rigidité (mesurée par le module de Young), comparable à celle de l'acier, tout en
étant extrêmement légers. Des points de vue électrique et optique, les nanotubes monofeuillets
ont la particularité tout à fait exceptionnelle de pouvoir être soit métalliques soit semi-
conducteurs en fonction de leur géométrie (diamètre du tube et angle d'enroulement de la
feuille de graphène).

II-2-1-Propriétés mécaniques

La résistance des nanotubes de carbone est d’environ 100 fois supérieure à l'acier pour
un poids 6 fois moindre (à section équivalente).Ces propriétés varient aussi selon la nature du
nanotube.

Les nanotubes multi-feuillets sont beaucoup plus résistants que les nanotubes mono-
feuillets. Les performances mécaniques des matériaux composites à base de nanotubes
intéressent les spécialistes de l’aéronautique. L’idée est de fabriquer des matériaux les plus
légers et les plus résistants possible. Les avions d’aujourd’hui sont encore constitués de plus
de 80 pour cent en masse d’alliages métalliques (surtout à base d’aluminium), mais ces
derniers sont progressivement remplacés par des composites à base de carbone.

II-2-2-Propriétes physiques

II-2-2-1-Propriétés optiques

Le matériau le plus noir jamais conçu par l'Homme est un tapis de nanotubes disposés


verticalement ; avec un indice de réflexion de 0,045 %, il est 30 fois plus sombre que le
carbone, ce qui lui permet d’absorber 99,955 % de la lumière qu’il reçoit. C’est 3 fois
supérieur à ce que permettait l'alliage de nickel-phosphore qui était le matériau réputé le plus
sombre.
II-2-2-2-Conductivité thermique

Les nanotubes de carbone ont une conductivité thermique très élevée, de 6 à 20 W.cm-
1.K-1, qui peut dans certains cas s'approcher de celle du diamant (20 W.cm-1.K-1).

II-2-2-3-Propriétés électrique

Les nanotubes ont une conductivité supérieure à celle du cuivre (et 70 fois supérieure à


celle du silicium).

-Les nanotubes de carbone deviennent supraconducteurs à basse température.

-Les nanotubes de carbone pourraient également permettre de réaliser des émetteurs


d'électrons à l'échelle du nanomètre

-Les nanotubes font preuve de propriétés intéressantes dans la conversion directe de


l’énergie électrique en énergie mécanique.

Les propriétés électriques des nanotubes dépendent de la nature du nanotube : les


nanotubes monofeuillets ont de meilleures propriétés que les multifeuillets (ces derniers ont
de moins bonnes propriétés en partie à cause des interactions électriques, de type van der
Waals, entre les différentes couches de graphène).

II-2-3-Propriétés chimiques

Les nanotubes sont des structures creuses, que l'on peut remplir avec d'autres
composés chimiques, ce qui en fait des récipients clos à l'échelle nanométrique,
appelés nanofils.

Les nanotubes de carbone sont relativement peu réactifs et une modification chimique
de leur surface fait souvent appel à des espèces fortement réactives (oxydants forts, réducteurs
forts, espèces radicalaires par exemple). C'est pourquoi une chimie de greffage de nanotubes
basée sur des interactions non covalentes s'est fortement développée ces dernières années
(adsorption de tensioactifs, enroulement de polymères, d'ADN, adsorption de pyrènes, etc).
CHAPITRE III :

UTILISATIONS ET RISQUES DES


NANOMATERIAUX

Les nanotechnologies présentent aujourd’hui des enjeux majeurs en termes technologique,


économique, éthique, social et environnemental, car elles offrent le potentiel d’améliorer les
propriétés de multiples produits dans tous les secteurs d’activité tant en matière de production
de matériaux aux performances inédites que de diagnostic et de traitement médical. Les
nanomatériaux favorisent ainsi l’émergence de nouveaux marchés, la création d’emplois,
l’amélioration de la qualité de vie et peuvent contribuer à la protection de l’environnement.

III-1-Les utilisations des nanomatériaux

Les nanomatériaux pourront être largement utilisés à court, moyen et long terme dans
de nombreux secteurs et faire partie de notre quotidien. Certains sont d'ores et déjà en phase
de production industrielle.

III-1-1-Environnement

En matière d'environnement, l'utilisation des nanomatériaux est envisagée pour la


réduction des émissions de polluants, le traitement des effluents notamment par
photocatalyse et la purification des gaz, la production d'eau ultra-pure à partir d'eau de mer,
etc.
Les nanomatériaux pourront être développés notamment sous la forme de membranes
organiques nano-fonctionnelles, de catalyseurs, de filtres, de céramiques nanoporeuses et
d'aérogels.

III-1-2-Energie

Les enjeux en matière d'énergie portent plutôt sur l'amélioration des performances des

Systèmes énergétiques, le développement d'énergies propres et les économies d'énergie.

Des recherches portent sur le développement de matériaux pour le stockage de


l'hydrogène (notamment les nanotubes de carbone), une utilisation en tant que barrière
thermique nanostructurée (comme les aérogels), une nouvelle génération de cellules
photovoltaïques, un éclairage plus économique, des accumulateurs électriques et des cellules
de combustion compactes avec de larges surfaces internes, des lasers à puits quantique, des
fenêtres intelligentes, des matériaux isolants plus efficaces, etc.

Les nanoparticules sont utilisées en tant que supports de catalyse dans l'industrie
automobile, membranes céramiques, piles à combustibles, photocatalyse, propulseurs et
explosifs, revêtements anti-rayures, céramiques structurales et revêtement par vaporisation
thermique.

III-1-3-Textile

L'objectif de l'industrie textile est d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des


textiles en développant des propriétés mécaniques intéressantes En particulier, des
nanocomposites fibres-polymères sont en développement, du fait de leur résistance élevée, de
leur transparence, et d'un très faible poids.

III-1-4-Chimie et matériaux

Les enjeux de l'industrie chimique portent essentiellement sur le développement de

nanocomposites à matrice polymère, l'élargissement des domaines d'application des


polymères et l'amélioration de certaines propriétés (renforcement des structures, amélioration
des propriétés optiques, augmentation de la durabilité, mais également résistance au feu, aux
températures élevées et aux chocs thermiques). Il s'agit notamment d'obtenir des céramiques,
pigments, poudres et catalyseurs multifonctionnels et plus efficaces, des peintures, vitres et
vêtements photo-actifs et autonettoyants, etc.

III-1-5-Cosmétique

L'industrie cosmétique cherche à améliorer les propriétés des produits cosmétiques


telles que la tenue, la transparence, la brillance et les propriétés optiques. A cet effet, des
études portent notamment sur l'utilisation de nanoparticules en nano-dispersions et en
microémulsions. Plusieurs types d'applications sont développés par l'industrie cosmétique,
notamment :

- filtration des rayonnements ultraviolets ; tenue des crèmes solaires à l'eau ; anti-
vieillissement de la peau etc ;

III-1-6-Santé

Il s'agit du marché des particules inorganiques utilisées pour produire des agents

Antimicrobiens, des marqueurs biologiques pour la recherche et le diagnostic, des procédés


de séparation biomagnétiques, des vecteurs d'administration de médicaments, des dispositifs
orthopédiques et des écrans de protection solaire. Les nanomatériaux peuvent notamment
permettre d'améliorer les médicaments actuels, de délivrer des médicaments sur-mesure
uniquement à des organes précis, d'obtenir des surfaces biocompatibles pour implants et des
vaccins oraux à partir de nanoparticules, de produire des nanoparticules magnétiques à partir
de supports biologiques ainsi que des matériaux biocompatibles.

En ce qui concerne les soins de santé, les nanomatériaux permettront de réaliser des
moyens de diagnostic miniaturisés implantés afin d'obtenir des diagnostics précoces, en
chirurgie d'améliorer l'ingénierie tissulaire et des implants avec des revêtements améliorant la
biocompatibilité et la bio activité, l'analyse d'ADN, la construction d'appareils d'ultra
précision, des systèmes d'analyse et de positionnement, de meilleurs systèmes optiques, etc.
III-1-7-Automobile

Les industriels cherchent à utiliser les nanomatériaux dans l'industrie automobile en


vue de réduire le poids des véhicules, d'augmenter la résistance des pièces automobiles,
notamment aux rayures, d'augmenter la tenue à la température de certaines pièces, de
diminuer la consommation d'énergie, de limiter les émissions de gaz à effet de serre et
d'augmenter la sécurité et le confort des passagers.

Les recherches portent notamment sur les nano composites à matrice polymère
permettant d'augmenter la résistance des matériaux tout en diminuant le poids des pièces. Les
nanomatériaux pourraient aussi contribuer à augmenter le rendement de la combustion des
carburants et à accroître le rendement thermique des moteurs.

D'autre part, du fait de l'importante surface d'échange des nanoparticules, une


application intéressante serait leur utilisation dans les pots catalytiques pour le traitement des
gaz de combustion. Des peintures extérieures avec effets de couleurs, résistant aux
égratignures, élastiques et sur lesquelles les salissures n'ont pas prise sont aussi envisagées.

III-1-8-Aéronautique et spatial

Les nanomatériaux font aussi l'objet de nombreuses recherches dans le secteur


aéronautique et spatial afin, notamment, d'améliorer la performance et de diminuer le poids
des matériaux, d'augmenter la durée de vie, de diminuer la consommation et d'améliorer la
performance des moteurs. Pour atteindre ces objectifs, des recherches sont menées
notamment pour améliorer les procédés de dépôt de surface sur pièces mécaniques et réaliser
des revêtements permettant une protection mécanique, contre la corrosion, contre les
agressions chimiques et constituant une barrière thermique.

III-1-9-Electronique et communications

Dans l'industrie de l'électronique et des communications, les nanomatériaux permettent


de nombreuses applications telles que : des mémoires à haute densité et des processeurs
miniaturisés, de nouvelles cellules solaires, batteries et cellules à combustion, des
composantes digitales logiques, des écrans plats à éclairement brillant, un couplage
silice/substances organiques.
Ils permettent des vitesses de traitement plus rapides et une plus grande capacité
d'enregistrement.

III-1-10-Verre et articles en verre

L'industrie du verre souhaite développer des vitrages en verre renforcé en utilisant des

composites à matrice verre visant à protéger la surface des verres grâce à des revêtements
comportant notamment une fonction anti-pluie, une fonction auto-nettoyante et des propriétés
optiques particulières (fonction réfléchissante, coloration, anti-reflet, absorption des UV).

III-1-11-Céramiques et matériaux de construction

L'industrie des produits céramiques cherche à renforcer les céramiques en introduisant


des nanopoudres comme les nanoparticules de nitrure de silicium qui permettent de renforcer
l'alumine. L'industrie du bâtiment développe des capteurs miniaturisés qui seront intégrés
dans l'habitat afin d'améliorer le confort et la sécurité. Des recherches sont en cours pour
réaliser des revêtements plus résistants ou présentant des propriétés anti-salissures ou
antidérapantes.

III-1-12- Applications dans le secteur alimentaire

Une étude récente permet concrètement d’appréhender l’ampleur de l’utilisation très


large de nanoparticules de silice comme additifs à des pourcentages non négligeables, pour
exemple pour des applications de type anti-mottant, anti - agglomérant ou encore comme
modificateur de viscosité : sauce pour lasagnes, nouilles instantanées, divers assaisonnement
pour viande hachée, poivre, café crème, légumes rôtis.

III-2-Dangers potentiels pour la santé


Les nanomatériaux ouvrent à la recherche et à l’industrie des perspectives nombreuses
et variées. L'émergence de ces nouveaux matériaux et la prise en compte des particules ultra-
fines émises lors de certains procédés industriels amènent à se poser la question des risques
encourus lors de l'exposition professionnelle.
Les connaissances sur la toxicité des nano-objets demeurent lacunaires. La plupart des
données toxicologiques proviennent d’études réalisées sur des cellules ou chez l’animal
difficilement extrapolables à l’homme. Néanmoins, elles indiquent que : À masse équivalente,
les objets nanométriques présentent une toxicité plus grande et sont à l’origine d’effets
inflammatoires plus importants que les objets micro et macroscopiques et de même nature
chimique.

La toxicité des nanomatériaux dépend de multiples paramètres physico-chimiques :


composition chimique, taille, forme, structure… Chaque nanomatériau possède un profil
toxicologique qui lui est propre. Peu de connaissances sont actuellement disponibles sur leurs
effets sur la santé humaine. Mais des études laissent suspecter la possibilité de survenue
d’effets inflammatoires, respiratoires, cardiovasculaires ou neurologiques.

Au niveau des organes, des nanofibres peuvent provoquer une inflammation


pulmonaire. Les nanotubes de carbone rigides et longs notamment peuvent avoir des effets
similaires à ceux de l’amiante. D’autres effets toxiques ont déjà été démontrés pour différents
types de nanomatériaux (œdèmes du foie, lésions du cœur, mastocytes dans l’estomac chez de
jeunes rats par exemple)

Il a été montré que différents types de nanomatériaux altèrent le fonctionnement et la


viabilité cellulaires et peuvent endommager directement l’ADN humain : cela pourrait
favoriser l’apparition de mutations cancéreuses ou de problèmes sur le système reproductif et
le développement fœtal.

L’appareil respiratoire constitue la voie principale de pénétration des nano-objets dans


l’organisme humain. Ils peuvent également se retrouver dans le système gastro-intestinal
après avoir été ingérés ou après déglutition lorsqu’ils ont été inhalés. La pénétration à travers
la peau des nano-objets est une hypothèse encore à l’étude.

Compte tenu de leur taille, les nano-objets inhalés ou ingérés seraient capables de franchir les
barrières biologiques (nasale, bronchique, alvéolaire…) et de migrer vers différents sites de
l’organisme via le sang et la lymphe (processus de translocation).
Figure III-1 : effets des nanoparticules sur la santé

III-3-3- Les effets sur l’environnement

Les scientifiques étudient si les nanoparticules qui entrent dans la composition


d'innombrables matériaux nouveaux risquent d'être toxiques pour les organismes vivants.
Leur très petite taille favorise leur transport dans l'air, l'eau et les milieux poreux
(par exemple le sol). Plus elles sont petites, plus leur surface réelle, ou surface spécifique –
le rapport de la surface sur leur masse –, est grande, plus elles sont solubles dans l'eau, et
plus leur capacité à réagir avec des molécules de l'environnement est importante.

Des scientifiques et des associations ont évoqué les risques que pourraient causer les
nanomatériaux si ces derniers se répandaient dans l'environnement.

Les recherches ont montré par ailleurs que certaines nanoparticules solubles libèrent
des ions dans l'environnement. Ainsi, la dissolution des particules d'oxyde de zinc (ZnO)
libère des ions Zn2+, nuisibles pour certaines algues

Les nanoparticules carbonées sont également très étudiées. L'action des fullerènes
C60, a été testée sur divers organismes aquatiques. Les dernières études ont montré que leur
mise en suspension dans l'eau à des doses supérieures à 0,1 milligramme par litre est toxique
pour les daphnies (de petits crustacés d'eau douce) et certains poissons, tel le poisson zèbre.
Cette toxicité est à nouveau due à la libération de radicaux libres

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