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CHAPITRE I :
Pour mieux se rendre compte, il existe le même rapport de taille entre une orange et la
Terre qu'entre une nanoparticule et une orange.
Les méthodes de fabrication avaient été modulées par les artisans de l’époque, jusqu’à
la production d’acier qui avait des propriétés bien supérieures à celles de la cémentite.
Philosophiquement, ce n’est que récemment qu’une civilisation ait jeté les bases
scientifiques des nanotechnologies. En effet, c’est dans les années 1950, que Richard
Feynman, qui a, par ses présentations de « Plenty of room at the bottom », établi qu’il est
théoriquement possible de construire atome par atome, des structures avec des propriétés
spécifiques.
Il existe quatre grandes classes des nanomatériaux selon leur forme d’utilisation :
les nanoparticules qui désignent des nano-objets dont les trois dimensions externes se
situent à l’échelle nanométrique : nanoparticules de latex, d’oxyde de zinc, de fer et de
cérium, d’alumine, de dioxyde de titane, de carbonate de calcium, etc
L'élaboration des nano-particules (amas) peut être réalisée à partir d’une phase vapeur.
Cette phase est extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset ou sans
creuset), par bombardement (faisceau d’électrons, pyrolise laser). Dans la plupart des cas, la
vapeur du solide que l’on souhaite former est refroidie par collisions avec un gaz neutre et
devient donc fortement sursaturante.
Le matériau est collecté le plus rapidement possible sur une paroi froide, de façon à
éviter la croissance ou la coalescence des amas. Souvent, l’appareil d’élaboration dispose
d’un sas réunissant la chambre de collecte des poudres et le dispositif de compaction afin
d’éviter toute pollution atmosphérique. Les poudres nanométriques sont en effet très
réactives ; elles peuvent même dans certains cas être pyrophoriques.
Les nanotubes de carbone peuvent être obtenus par ablation laser, décharge plasma ou
décomposition catalytique. Enfin, des couches minces d’épaisseur nanométrique peuvent être
réalisées par la voie PVD (Physical Vapor Deposition) ou par croissance épitaxique.
C'est un procédé peu coûteux et assez fiable. Cependant le processus est tellement
complexe qu'au final on n'a que peu de contrôle sur le résultat. De plus, la haute température
nécessaire au procédé ne permettait pas d'obtenir en grande quantité un matériau exploitable
(les nanotubes ont tendance à fondre partiellement et à s'agglutiner).
I-5-1-3-Les micro-ondes
Une autre voie d'obtention de nano-poudres consiste à utiliser l'action de micro-ondes
sur des poudres de taille millimétrique.
Cette technique a comme avantage d'être non polluante.
Cette technique est utilisée pour l’élaboration de certains nanomatériaux tels que les
céramiques, les nanotubes de carbone, le diamant.
-Les réactions en milieu liquide Sont le plus souvent effectuées à partir d’une
solution aqueuse ou organique contenant les réactants.
La précipitation des nanoparticules est obtenue par une modification des conditions de
l’équilibre physico-chimique. la co-précipitation chimique, technique facile à mettre en
oeuvre et la plus utilisée pour des productions industrielles à fort volume de matériaux de base
bon marché, · l’hydrolyse permettant de produire des particules fines, sphériques avec une
pureté chimique améliorée, une meilleure homogénéité chimique et un contrôle de la taille des
particules.
Le compactage humide est bien adapté aux céramiques et surtout aux oxydes.
Avantage du compactage humide : gain considérable sur la température ou le temps de
frittage.
Frittage : opération qui permet, par diffusion atomique à chaud, d’établir des ponts de
matière entre les grains et ensuite de réduire la porosité. ·par Compression Isostatique à
Chaud (CIC): on réalise ainsi les deux opérations ci-dessus en une seule étape. L’enjeu le
plus important pour les procédés de frittage des nanomatériaux est d’éviter la croissance des
grains pendant la densification.
La plupart des techniques utilisées pour déterminer ces paramètres requièrent une mise en
suspension des particules dans un solvant. Dans les études environnementales, le solvant est
généralement de l’eau.
Pour la caractérisation de nanomatériaux manufacturés, le solvant, le plus souvent
aqueux, peut aussi être organique.
La morphologie du produit peut être évaluée en utilisant des techniques de caractérisation,
tels que: l’analyse et la microscopie électronique à transmission (SEM et TEM), X-Ray
Diffraction (XRD), X-Ray spectroscopie électronique (XPS) et la spectroscopie Raman. La
pureté du produit peut être évalué à l’aide Analyse thermogravimétrique (TGA), la
spectroscopie Raman et la spectroscopie FT-IR.
La méthode BET permet d’expliquer l’adsorption physique des molécules de gaz sur
une surface solide et permet la mesure de la surface spécifique.
Une masse donnée de nanomatériaux sous forme de nanoparticules sera donc plus
réactive que la même masse constituée de particules de plus grande dimension.
I-7-1-Propriétés électriques
L’ajout de nanoparticules et/ou de nanotubes peut modifier la conductivité électrique
de matériaux réputés isolants.
Par exemple : la conductivité électrique atteint 3345 S/m pour un ajout de 15 % vol.
de nanotubes de carbone de type monofeuillet dans une matrice d’alumine (tableau suivant)..
I-7-2-Proprietes mécaniques
Des nanocéramiques nanostructurées peuvent également être mises en forme par déformation
superplastique.
I-7-3-Proprietes catalytiques de l’or
L’or massique n’a pas de propriétés catalytiques particulières. C’est une découverte de
Haruta en 1987 qui a montré que les nanoparticules d’or dispersées sur un support possédaient
des propriétés intéressantes pour la réaction d’oxydation du monoxyde de carbone (CO).
Cette réaction est observée pour des nanoparticules d’or inférieures à 5 nm (Haruta,
1997 ; Haruta et coll., 1993). Une étude de la cinétique de l’oxydation de CO à basse
température sur des clusters d’or de différentes tailles supportés sur titane en couches minces a
montré une augmentation de l’activité spécifique pour des clusters d’or de 3,2 nm (Valden et coll.,
1998). Cette sensibilité est probablement issue du changement des propriétés électroniques des
clusters d’or en fonction de la taille .
I-7-5-Propriétés optiques
Les nanoparticules ont des dimensions inférieures aux longueurs d’onde de la lumière
visible (380 – 780 nm), ce qui permet d’améliorer les propriétés optiques du matériau.
En général, la couleur d’un objet est la même, qu’il soit gros ou petit ; ce n’est plus le cas à
l’échelle nanométrique.
Certaines nanoparticules, éclairées de façon adéquate (lumière ultraviolette)
apparaissent sous des couleurs différentes, selon leur taille. C’est un effet quantique
observable uniquement pour les tailles nanométriques.
Exemple : Des nanocristaux de séléniure de cadmium (CdSe) de quelques nanomètres sont
mis en solution. Eclairés par une lumière ultraviolette, ils émettent une lumière fluorescente
dont la couleur dépend de leur taille : bleu pour 2,3 nm, jaune pour 4,5 nm et rouge pour 5,5
nm
Chapitre II :
II-1-3-Endofullerène
Un endofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats
atomiques supplémentaires enfermés à l'intérieur de sa structure, Les premiers endofullerènes
ont été synthétisés en 1985
Les endofullerènes métalliques peuvent être synthétisés par ablation laser d'une cible
de graphite et d'oxyde métallique. Cependant, cette voie reste chère et peu productive. Ainsi,
la synthèse reposant sur un arc électrique continu entre deux électrodes dont une composite de
graphite mélangé avec du métal ou de l'oxyde métallique au sein d'un gaz inerte est plus
adaptée à grande échelle.
Les endofullerènes de gaz noble peuvent être produits par réaction à haute pression
entre des fullerènes (vides) et un gaz noble
Figure II-3 : Exemples des endofullerènes
II-1-4-Exofullerène
Un exofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats
atomiques supplémentaires attachés à l'extérieur de sa structure, tels C50Cl10 et C60H8 au
contraire des endofullerènes
a) C50Cl10
b) Cs3C60.
II-1-5-Le graphène
Le graphène dont la découverte a récemment été récompensée par un prix Nobel, a
permis de mettre en évidence dans un système solide toutes les propriétés des systèmes
relativistes (paradoxe de Klein, niveau de Landau relativistes, etc...). Ses perspectives
applicatives sont excellentes et vont des écrans tactiles, au papier graphène plus dur que le
diamant ,…
Découverts depuis à peine plus d’une décennie, les nanotubes de carbone constituent une
nouvelle forme de molécules de carbone. Enroulés dans un réseau hexagonal d’atomes de
carbone, ces cylindres creux peuvent avoir des diamètres aussi petits que 0,7 nm et atteindre
plusieurs millimètres de longueur (Hett, 2004). Chaque bout peut être ouvert ou fermé par une
demi-molécule de fullerène.
Le tube peut être fermé ou non à ses extrémités par une demi-sphère. On distingue :
• les nanotubes de carbone simple-feuillet (SWNT ou SWCNT, pour Single-
Walled (Carbon) Nanotubes)
• multi-feuillets (MWNT ou MWCNT, pour Multi-Walled (Carbon)
Nanotubes).
Figure II-5 : Des nanotubes de carbone
Les nanotubes de carbones ont également des formes très variées suivant leurs
enroulements (helices, zig-zag, chaises).
Le nanotube mono feuillet peut être modélisé par l'enroulement d'une feuille de
graphène sur elle-même. Cette feuille de graphène présente une structure de type nid d'abeille,
dont on peut donner 2 vecteurs directeurs, a1 et a2. On définit ensuite le vecteur de chiralité,
Ch, axe selon lequel le graphène s'enroule pour former le nanotube. Ce vecteur peut donc être
décomposé en deux composantes, selon les vecteurs a1 et a2. Soient m et n les scalaires tels
que Ch = n a1 + m a2. Selon la valeur de ces 2 scalaires, 3 types d'enroulements, donc trois
types de nanotubes peuvent être décrits :
II-2-1-Propriétés mécaniques
La résistance des nanotubes de carbone est d’environ 100 fois supérieure à l'acier pour
un poids 6 fois moindre (à section équivalente).Ces propriétés varient aussi selon la nature du
nanotube.
Les nanotubes multi-feuillets sont beaucoup plus résistants que les nanotubes mono-
feuillets. Les performances mécaniques des matériaux composites à base de nanotubes
intéressent les spécialistes de l’aéronautique. L’idée est de fabriquer des matériaux les plus
légers et les plus résistants possible. Les avions d’aujourd’hui sont encore constitués de plus
de 80 pour cent en masse d’alliages métalliques (surtout à base d’aluminium), mais ces
derniers sont progressivement remplacés par des composites à base de carbone.
II-2-2-Propriétes physiques
II-2-2-1-Propriétés optiques
Les nanotubes de carbone ont une conductivité thermique très élevée, de 6 à 20 W.cm-
1.K-1, qui peut dans certains cas s'approcher de celle du diamant (20 W.cm-1.K-1).
II-2-2-3-Propriétés électrique
II-2-3-Propriétés chimiques
Les nanotubes sont des structures creuses, que l'on peut remplir avec d'autres
composés chimiques, ce qui en fait des récipients clos à l'échelle nanométrique,
appelés nanofils.
Les nanotubes de carbone sont relativement peu réactifs et une modification chimique
de leur surface fait souvent appel à des espèces fortement réactives (oxydants forts, réducteurs
forts, espèces radicalaires par exemple). C'est pourquoi une chimie de greffage de nanotubes
basée sur des interactions non covalentes s'est fortement développée ces dernières années
(adsorption de tensioactifs, enroulement de polymères, d'ADN, adsorption de pyrènes, etc).
CHAPITRE III :
Les nanomatériaux pourront être largement utilisés à court, moyen et long terme dans
de nombreux secteurs et faire partie de notre quotidien. Certains sont d'ores et déjà en phase
de production industrielle.
III-1-1-Environnement
III-1-2-Energie
Les enjeux en matière d'énergie portent plutôt sur l'amélioration des performances des
Les nanoparticules sont utilisées en tant que supports de catalyse dans l'industrie
automobile, membranes céramiques, piles à combustibles, photocatalyse, propulseurs et
explosifs, revêtements anti-rayures, céramiques structurales et revêtement par vaporisation
thermique.
III-1-3-Textile
III-1-4-Chimie et matériaux
III-1-5-Cosmétique
- filtration des rayonnements ultraviolets ; tenue des crèmes solaires à l'eau ; anti-
vieillissement de la peau etc ;
III-1-6-Santé
Il s'agit du marché des particules inorganiques utilisées pour produire des agents
En ce qui concerne les soins de santé, les nanomatériaux permettront de réaliser des
moyens de diagnostic miniaturisés implantés afin d'obtenir des diagnostics précoces, en
chirurgie d'améliorer l'ingénierie tissulaire et des implants avec des revêtements améliorant la
biocompatibilité et la bio activité, l'analyse d'ADN, la construction d'appareils d'ultra
précision, des systèmes d'analyse et de positionnement, de meilleurs systèmes optiques, etc.
III-1-7-Automobile
Les recherches portent notamment sur les nano composites à matrice polymère
permettant d'augmenter la résistance des matériaux tout en diminuant le poids des pièces. Les
nanomatériaux pourraient aussi contribuer à augmenter le rendement de la combustion des
carburants et à accroître le rendement thermique des moteurs.
III-1-8-Aéronautique et spatial
III-1-9-Electronique et communications
L'industrie du verre souhaite développer des vitrages en verre renforcé en utilisant des
composites à matrice verre visant à protéger la surface des verres grâce à des revêtements
comportant notamment une fonction anti-pluie, une fonction auto-nettoyante et des propriétés
optiques particulières (fonction réfléchissante, coloration, anti-reflet, absorption des UV).
Compte tenu de leur taille, les nano-objets inhalés ou ingérés seraient capables de franchir les
barrières biologiques (nasale, bronchique, alvéolaire…) et de migrer vers différents sites de
l’organisme via le sang et la lymphe (processus de translocation).
Figure III-1 : effets des nanoparticules sur la santé
Des scientifiques et des associations ont évoqué les risques que pourraient causer les
nanomatériaux si ces derniers se répandaient dans l'environnement.
Les recherches ont montré par ailleurs que certaines nanoparticules solubles libèrent
des ions dans l'environnement. Ainsi, la dissolution des particules d'oxyde de zinc (ZnO)
libère des ions Zn2+, nuisibles pour certaines algues
Les nanoparticules carbonées sont également très étudiées. L'action des fullerènes
C60, a été testée sur divers organismes aquatiques. Les dernières études ont montré que leur
mise en suspension dans l'eau à des doses supérieures à 0,1 milligramme par litre est toxique
pour les daphnies (de petits crustacés d'eau douce) et certains poissons, tel le poisson zèbre.
Cette toxicité est à nouveau due à la libération de radicaux libres