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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com
La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
PHARMACOLOGIE
RÉANIMATION - URGENCES
Anesthésie locale,
loco-régionale et générale
I-6-67
Dr Martin COUR
Interne des hôpitaux de Lyon
L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-
bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate
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I-6-67
Anesthésie locale,
loco-régionale et générale
Objectifs :
– Argumenter les indications, les contre-indications et les risques
d’une anesthésie locale, loco-régionale ou générale
– Préciser les obligations réglementaires à respecter avant une
anesthésie.
A - LA CONSULTATION PRE-ANESTHESIQUE
1. Obligations légales
● Obligatoire (Décret du 5 décembre 1994) s’il s’agit d’une intervention program-
mée.
● Délais de plusieurs jours avant l’intervention.
● Délais d’autant plus long que la chirurgie et le patient sont à risque (délais pour avis
spécialisés et examens complémentaires).
● Réalisée par un médecin anesthésiste-réanimateur.
● L’intervention sera précédée par la visite pré-anesthésique obligatoire (qui aura
lieu dans les heures précédant l’intervention).
● Fait partie du dossier médical.
2. Objectifs de la consultation
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
d) Informer le patient
– Sur les risques liés à l’anesthésie.
– Sur le déroulement de l’anesthésie.
– Sur la transfusion de produits sanguins+++.
– Sur les techniques d’anesthésie (avantages et risques).
– Sur l’analgésie post opératoire.
– Sur la chirurgie ambulatoire.
– Sur le jeûne pré opératoire (comprend la cigarette+++).
e) Compléter la consultation
– Prescrire des examens complémentaires (biologie, imagerie, ECG…) si besoin
en fonction du patient et de l’intervention.
– Demander des avis spécialisés si besoin (cardiologie, pneumologie…).
– Adapter les traitements pour l’intervention (gestion des anticoagulants et anti-
agrégants en fonction de la chirurgie, gestion des anti-hypertenseurs, gestion du
diabète…).
– Déterminer la nécessité d’un monitorage spécifique.
– Obtenir le consentement libre et éclairé du patient après une information clai-
re, loyale et appropriée.
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
B - VISITE PRE-ANESTHESIQUE
1. Obligations légales.
● Obligation légale (Décret du 5 décembre 1994).
● Doit toujours avoir lieu, dans les heures précédant l’intervention.
● Pour toutes les interventions.
● Est réalisé par le médecin qui va réaliser l’anesthésie (peut être différent de celui qui
a réalisé la consultation pré anesthésique).
2. Objectifs
● Prendre connaissance du dossier médical.
● Prendre en compte les résultats des consultations médicales et des examens
complémentaires.
● Vérifier l’absence de modification de l’état de santé du patient depuis la consulta-
tion (interrogatoire et examen).
● Le type d’anesthésie et la gestion de la douleur post-interventionnelle sont choi-
sis (en accord avec le patient et l’opérateur).
● Une prémédication est en général administrée.
● Vérification du respect du jeûne préopératoire (estomac plein = risque de vomis-
sement lors de l’induction de l’anesthésie et d’inhalation bronchique par perte des
réflexes de protection des voies aériennes supérieures).
● Vérifier l’autorisation écrite d’opérer signée par les 2 parents pour les mineurs.
1. Généralité
● Ces 2 types d’anesthésie répondent aux mêmes obligations légales et réglemen-
taires (consultation et visite pré anesthésique, réalisation par un médecin anesthé-
siste réanimateur, surveillance per-interventionnelle et surveillance post-opératoi-
re).
● Réalisées par des anesthésistes réanimateurs.
● Pas de supériorité démontrée de l’une ou de l’autre technique en terme de morbi-
mortalité.
● Une anesthésie générale est toujours possible.
● Toute anesthésie loco-régionale est susceptible d’être convertie en anesthésie géné-
rale (échec de la procédure, accident lié aux anesthésiques locaux, accident lié à la
chirurgie…).
● En dehors de l’urgence les consignes de jeûne pré-opératoire s’applique à l’ALR.
2. Obligations réglementaires
b) Contrôle du matériel
– Le médecin pratique l’anesthésie doit vérifier que tous les dispositifs utilisés sont
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
3. Anesthésie loco-régionale
● Technique particulière d’anesthésie qui permet d’inhiber l’influx nerveux dans une
région spécifique du corps (blocage sensitif ± moteur), permettant de réaliser un
geste chirurgical sans anesthésie générale.
b) La rachianesthésie
– L’ALR la plus pratiquée en France+++ (celle à connaître+++ pour l’ECN).
– Correspond à l’injection d’anesthésiques locaux dans le LCR entraînant le bloca-
ge des racines de la queue de cheval et de la moelle.
– La ponction se fait habituellement en dessous de la terminaison médullaire en L2
(= ponction lombaire + injection d’anesthésiques locaux) afin d’éviter une ponc-
tion médullaire.
– Permet l’anesthésie des membres inférieurs, des racines sacrées et remonte plus ou
moins haut sur l’abdomen et le thorax.
– Indications fréquentes :
* Obstétrique+++ (césarienne+++, permet à la femme de suivre l’accouche-
ment, pas de risques liés à l’intubation et à l’anesthésie générale…).
* Chirurgie périnéale.
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c) La péridurale
– Injection des produits d’anesthésie dans l’espace péridural sans franchir la dure-
mère
– Ponction au niveau lombaire, thoracique ou cervical
– Mise en place d’un cathéter pour injection des produits anesthésiques : diffusion
et action sur les racines, nécessité de doses importantes d’AL
– Avantages :
* Permet de refaire des injections par le cathéter pour prolonger les effets (per-
fusion continue ou discontinue), idéale pour l’analgésie post opératoire.
* Blocs sympathiques et moteurs moins marqués qu’avec la rachianesthésie.
* Titration possible du produit (effet anesthésique et niveau métamérique).
– Inconvénients :
* Réalisation plus difficile que la rachianesthésie.
* Installation lente.
* Bloc moteur difficile à obtenir.
* Risque de brèche de la dure-mère (aiguille de gros calibre).
* Toxicité systémique et locale des AL (doses importantes).
* Hématomes (catastrophiques si péridurale thoracique !!!).
* Infections liées à la présence du cathéter.
* Lésions nerveuses ou médullaires par l’aiguille.
d) Périrachianesthésie combinée
– Une seule ponction permet la réalisation d’une rachianesthésie d’installation rapi-
de et au retrait de l’aiguille dans l’espace péridural l’introduction d’un cathéter de
péridurale assurant l’analgésie post opératoire ou des réinjection pour poursuivre
une intervention longue.
– Expose aux complications des 2 techniques.
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
e) ALR périphérique
– Blocage des plexus, des troncs et des nerfs périphériques par injection d’AL
péri nerveuse afin de procurer une anesthésie dans leurs territoires d’innervation.
– Repérage du site de ponction et du lieu d’injection fait appel aux connaissances
anatomiques et à la neurostimulation.
– La connaissance des territoires d’innervation (cutanés, musculaires, osseux…)
permet de choisir le(s) nerf(s) périphérique(s), tronc ou plexus à bloquer en fonc-
tion de la chirurgie à réaliser.
– Tous les nerfs périphériques, plexus ou troncs nerveux peuvent ainsi être bloqués.
– Un cathéter périnerveux peut être mis en place et permet d’assurer des réinjec-
tions et une analgésie post-opératoire pendant plusieurs jours.
– Peut être associée à une anesthésie générale.
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
4. Anesthésie générale
– Entretien :
* Permet la réalisation de l’intervention proprement dite.
* Par inhalation de gaz anesthésiques.
* Par voie intraveineuse.
* Surveillance clinique et par le monitorage de la qualité de l’anesthésie.
* Choix des agents, doses, réinjections en fonction de l’intervention, des temps
opératoires, de la pharmacocinétique, pharmacodynamie, de la clinique
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négatif, bradycardie…).
■ Hyperthermie maligne (halogénés+++) :
● Obligatoire.
● En SSPI (Salle de Surveillance Post Interventionnelle = “ salle de réveil ”, en réani-
mation et SIPO (Soins Intensifs Post Opératoire).
● Surveillance des grandes fonctions vitales.
● Matériel et personnel disponible sans délais pour pallier aux urgences vitales (défi-
brillateur…).
● Recherche des complications post opératoire précoces (hémorragie, hématomes,
infarctus…).
● Réchauffement.
● Réveil.
● Analgésie.
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
E - ANESTHESIE LOCALE
● Points forts :
– Acte non spécialisé (tout médecin peut la pratiquer).
– Acte très fréquent.
– Accidents rares mais graves : cardiotoxicité et neurotoxicité de tous les anesthé-
siques locaux.
– Strict respect des posologies obligatoire (souvent non connues par les méde-
cins !!!).
– Connaître les signes cliniques d’un surdosage.
1. Topique
● Peut être réalisée sur une plaie, les muqueuses ou la peau
a) Avantages
– Pas d’injection.
– Pas de douleur.
– Pas de crainte de l’aiguille.
– Pas d’inoculation de germes.
– Pas de déformation des tissus (intérêt pour les sutures).
b) Risques
– Selon site d’utilisation :
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c) Indications
– Nombreuses (liste non exhaustive).
– Pharynx : abolition du nauséeux : gastroscopie, écho transœsophagienne.
– Larynx (aérosols xylocaïne, pulvérisation…) : fibroscopie bronchique.
– Fosses nasales (pulvérisation, mèches xylocaïne + naphazoline) : tamponnement
antérieur, fibroscopie, intubation naso-trachéale.
– Voies urinaires (xylocaïne gel) : pose de sonde urinaire, cystoscopie…
– Examen d’un œil douloureux : collyre (oxybuprocaïne).
– Préparation pour une infiltration.
– Anesthésie cutanée avant ponction (gaz du sang, voie veineuse périphérique…).
– Préparation à la détersion d’escarres.
– Soins de bouche dans les mucites post chimiothérapie.
d) Précaution d’emploi
– Xylocaïne spray 5 % (50 mg/ml, 1 pulvérisation = 8 mg) : utilisée sur les
muqueuses : risque surdosage+++ car résorption importante (chez l’enfant :
1 pulvérisation pour 10 kg de poids !!!).
– Crème EMLA et patch EMLA (lidocaïne 2,5 % prilocaïne 2,5 %) : à utiliser sous
un pansement occlusif, au moins 1 heure sur la peau saine, 20 mn maxi sur les
muqueuses. Dose maximale : 30 g sur peau saine, 10 g sur muqueuses, 0,15 g/kg
chez l’enfant.
– Collyre oxybuprocaïne : protection oculaire obligatoire .
– Etc…
a) Avantages
– Permet la réalisation des actes de chirurgie mineure avec une bonne sécurité.
– Anesthésie d’installation rapide (< 3 mn) et de courte durée (1h30).
– Allergie exceptionnelle.
b) Inconvénients
– Cardiotoxicité et neurotoxicité par surdosage.
– Douleur à l’injection.
– Inoculation septique par les ponctions.
– Déformation des berges d’une plaie par le volume injecté.
– Durée d’action brève.
– Risque injection intravasculaire+++.
c) Indications
– Chirurgie mineure.
– Pose de voies veineuses centrales, cathéter de dialyse, PAC…
d) Précautions d’emploi
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Anesthésie locale , loco-régionale et générale 1-6-67
– Test d’aspiration avant chaque injection +++ (éviter une injection intravasculai-
re).
– Choix de l’aiguille la plus petite possible.
– Informer le patient de la douleur induite par la ponction et le produit et les avan-
tages secondaires de la procédure.
– Réchauffer le produit (diminue la douleur à l’injection).
– Injection de proche en proche depuis 1 point de ponction unique.
– Respect strict des posologies (200 mg de xylocaïne soit 1 flacon de 20 ml de xylo-
caïne 1 %).
– Infiltration en peau saine si plaie contaminée.
– Utilisation d’un produit de durée d’action longue si analgésie post opératoire sou-
haitée (ex : naropeïne).
– Utilisation de solutions adrénalinées diminue la résorption et permet d’augmenter
les doses et de prolonger la durée d’action.
– Contre indication des solutions adrénalinées si circulation terminale (ex anesthé-
sie en bague d’un doigt).
F - TOXICITE
1. Causes d’accidents
● Non-respect des posologies adaptées au poids : dose unique ou doses cumulées trop
importantes.
● Injection intravasculaire accidentelle.
cardiopathie.
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