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PRINCIPES et

outils DE
FINANCE

Résumé Théorique

Annee Universitaire 2010/2011 Prof : Mr


SALIM
Partie I : Finances de marché
Chapitre I : Introduction à la finance de marché
1- L’environnement financier de l’entreprise;
2- Le marché financier
3- Organisation du marché financier.

Chapitre II : La Monnaie

1- Définitions et rôles de la monnaie ;


2- Fonctions et formes de la monnaie ;
3- Les agrégats monétaires ;
4- La création monétaire ;
5- La politique monétaire

Partie II : Outils et instruments de finances


Chapitre I : Calcul des intérêts
1- Intérêts Simples ;
2- Applications des intérêts simples (Escompte, Compte courant
et d’intérêts, Equivalence des effets) ;
3- Intérêts composés ;
Chapitre II : Capitalisation et actualisation

1- Equivalence des capitaux ;


2- Annuités.
Chapitre III : Emprunts indivis et obligataires

1- Emprunts indivis ;
2- Emprunts obligataires.
Partie III : Finances d’Entreprise
Chapitre I : Rentabilité des investissements

1- Notion de Cash flow ;


2- Critère de la VAN ;
3- Critère du TRI ;
4- Critère du DRM.
Chapitre II : Le diagnostic financier de l’entreprise

1- Notions de base de l’analyse financière ;


2- Les approches d’analyse ;
3- L’analyse par ratios.

Introduction :
Les mutations profondes et rapides qui affectent le secteur financier
et par conséquence, l’environnement financier de l’entreprise
imposent que celle-ci doit réagir positivement avec ces changements
en y tirant profit, tant au niveau de financement des
investissements, qu’au niveau des placements dans différents
marchés financiers.

Plus généralement, le secteur financier joue de plus en plus un rôle


déterminant dans les économies contemporaines. Il est appelé à
affecter les performances d’une économie par le biais de plusieurs
canaux. Particulièrement, il permet d’accroître le niveau d’épargne et
par conséquent celui de l’investissement en offrant ainsi plus de
choix à l’affectation des ressources collectées dans une économie.
Pour ce faire, un système financier doit être globalement solide,
intègre et efficace.
En plus de son intervention déterminante dans le tissu économique
d’un pays, l’entreprise est considérée l’acteur principal qui anime le
marché financier. En effet, l’entreprise est en recherche permanente
de moyens de financement de ses investissements lorsqu’elle n’en a
pas les fonds suffisants (Emettre des titres et obligations sur la
bourse, emprunter de l’argent des banques), et au contraire, elle
cherche les meilleures placements de ses excédents (Achats de titres
et d’actions sur la bourse, prêter de l’argent aux banques…).
Le cours présente les concepts essentiels de la finance. Il analyse les
éléments fondamentaux de l’organisation des marchés financiers, de
la politique d'investissement, de la politique monétaire et de la
politique de financement à long terme. Le cours donne également un
aperçu sur les principales réformes entreprises dans le secteur
financier marocain.
PARTIE I : FINANCES DE MARCHE
Chapitre I : Introduction à la finance d’entreprise
I- L’environnement financier de l’entreprise :

L’entreprise est l’acteur primordial de la vie économique. Elle


échange des relations profondes avec son environnement
financier. Par environnement financier, on désigne les principaux
agents financiers qui influencent le comportement des
entreprises, à savoir, les institutions financières (Les banques les
sociétés de crédits…), les bourses, les trésors… . Tous ces agents
là sont présents et organisés dans un marché appelé « Marché
financier ».

II- Le marché financier :

Le marché financier est le lieu de confrontation de l’offre et la


demande de capitaux, il permet de mettre en contact les agents
excédentaires de liquidité et ceux qui en ont besoin, et ce pour les
injecter dans des projets d’investissements.
Il contribue au financement de l’économie à travers le soutien
financier du déficit budgétaire pour le secteur public et le
financement bancaire pour le privé.
Le marché financier assure la circulation des fonds nécessaires au
fonctionnement de l'économie, il comprend: le marché des
capitaux, pour les investissements ou les autres emplois à long
terme; le marché monétaire, pour les opérations de crédit et
d'avance à court terme :
le marché boursier, où s'échangent les actions et les obligations,
permettant de collecter les épargnes individuelles, même
modestes, et de les orienter vers des entreprises importantes,
susceptibles de faire avec cet argent des investissements
productifs, et donc de favoriser le développement économique. De
plus, le marché boursier était considéré comme un modèle
presque parfait de libre concurrence selon les critères de
l'économie libérale.

III- Organisation du marché financier :

Les marchés financiers sont dotés d’une organisation complexe. Ils


sont composés d’un ensemble de marchés à savoir :
- Marchés de dettes et marchés de fonds propres :

Une entreprise peut obtenir des fonds sur un marché financier de


deux manières. La première, et la plus simple, est d'émettre un
titre à revenu fixe, représentatif d'une dette, par exemple une
obligation. Une obligation est un engagement contractuel par
lequel l'emprunteur s'engage à payer au détenteur de l'obligation
des versements déterminés à des intervalles fixés (les intérêts et
le remboursement du principal).
La seconde manière de lever des fonds sur le marché financier est
d'émettre des actions ou des parts sociales ; le produit de
l'émission entre alors dans les fonds propres de la société car les
actions sont des fractions de son capital. Elles donnent des droits
sur les revenus nets (après dépenses et impôts) et sur les actifs de
cette société. Ainsi, le détenteur d'une action d'une société ayant
émis un million d'actions a droit à un millionième de ses revenus
et, lors de son éventuelle liquidation, de son actif net (c'est-à-dire
les actifs moins les dettes). Les sociétés effectuent en général des
versements réguliers (annuels ou semestriels) à leurs
actionnaires, nommés dividendes. Les actions sont des titres à
long terme, car elles n'ont pas de date d'échéance. Elles
représentent un droit de propriété collectif sur la société et
donnent droit aux actionnaires, lors des assemblées générales,
d'élire les dirigeants de l'entreprise et de voter sur ses décisions
principales, parmi lesquelles les modalités de la distribution des
bénéfices.

- Marché primaire et marché secondaire :

On appelle marché primaire le marché financier sur lequel les


nouvelles émissions de titres, actions ou obligations sont
proposées par les sociétés ou les États émetteurs à des acheteurs
appelés souscripteurs. Un marché secondaire est, quant à lui, un
marché financier sur lequel s'échangent des titres précédemment
émis (et donc de seconde main).
Le marché primaire des titres est peu connu du public, parce que
la vente initiale de titres aux souscripteurs n'a pas lieu en public.
Elle est organisée pour le compte de l'emprunteur émetteur par
une banque d'affaires (ou investment bank) qui organise
l'émission et garantit le placement de ces titres (activités que l'on
désigne en général par le terme underwriting) à un certain prix et
les vend au public soit de gré à gré, soit par une offre publique.
- Marché monétaire et marché des capitaux :

Une autre manière de distinguer les différents marchés s'appuie


sur la maturité des titres qui y sont échangés. Le marché
monétaire est un marché financier sur lequel seuls les
instruments à court terme (dont l'échéance originelle est
inférieure à un an) sont échangés. Le marché des capitaux voit au
contraire s'échanger les titres à plus long terme et les actions. Les
instruments à court terme sont, en général, beaucoup plus
échangés que les titres à long terme, de sorte que le marché
monétaire est souvent plus liquide. Par ailleurs, les prix des titres
à court terme fluctuent généralement moins que ceux des titres à
long terme (comme on le verra au chapitre 4), ce qui en fait des
placements plus sûrs. De ce fait, les sociétés, les banques et
même les particuliers utilisent beaucoup le marché monétaire
pour obtenir un rendement sur leurs fonds temporairement
disponibles. Inversement, les titres du marché des capitaux,
comme les actions et les obligations à long terme, sont en
général détenus par des intermédiaires financiers comme les
compagnies d'assurance ou les fonds de pension qui ont peu
d'incertitude sur le montant des capitaux dont ils disposeront
dans le futur.

Chapitre II : La monnaie
I- Définition et rôles de la monnaie :

Dans les relations économiques, la monnaie joue un rôle


fondamental : les biens ne s’échangent pas contre les biens mais
contre de la monnaie : elle est donc un intermédiaire obligé des
échanges. La monnaie peut être donc définie comme un
instrument de paiement indéterminé, général et immédiat. Elle
permet également de mesurer la valeur des autres biens.
II- Fonctions et formes de la monnaie :

 Fonctions de la monnaie :
La monnaie possède trois principales fonctions :
- Instrument de compte (unité de compte) : elle facilite les
échanges, c’est un instrument de mesure de la valeur des biens
(et de comparaison de valeur) ;
- Instrument d’échange (de transaction) : c’est un moyen de
paiement. C’est un bien intermédiaire accepté par tous (depuis la
fin du troc) ;
- Instrument de réserve de valeur : elle reporte du pouvoir d’achat
dans le temps. C’est un instrument d’épargne (une réserve pour
une consommation ultérieure avec 2 motifs : la précaution et la
spéculation).
La monnaie
 Formes de la monnaie :
La monnaie revêt plusieurs formes :
- La monnaie eu sens étroit est constituée par la monnaie
fiduciaire et la monnaie scripturale (les moyens de paiement
immédiat) : billets de banque, monnaies divisionnaires, dépôts à
vue monétaire dans les institutions financières.
- La monnaie au sens large est constituée par des instruments de
paiement différés : Comptes sur livrets, bons de caisse, actions et
obligations.
III- Les agrégats monétaires :

Un agrégat monétaire c’est une catégorie de monnaie et d’actifs


liquides. Les agrégats classent, mesurent et servent à administrer la
masse monétaire.

La liquidité c’est la propriété d'un actif financier qui peut être


facilement converti en moyen de paiement. La masse monétaire est
l’ensemble des moyens de paiement en circulation à un moment
donné dans une économie détenue par des agents non financiers
(ménages, reste du monde, État, entreprises.).

Les trois agrégats monétaires (donc les trois masses monétaires)


sont M1, M2, et M3. Ils sont classés en fonction du degré de liquidité,
c’est à dire que dans M1, on classe les actifs les plus liquides.

M1 : c’est la conception étroite de la monnaie. C’est la masse


monétaire au sens strict, ce sont les pièces, les billets, les comptes
courants (ce sont des actifs
financiers liquides), c'est à dire l'ensemble des moyens de paiement.

M2 : M1+ quasi-monnaie (livrets de caisse d’épargne, comptes


épargne logement, Codevi et dépôts à terme inférieur à deux ans)
M3 : M2+ OPCVM (Sicav et FCP) ou M1+quasi monnaie+OPCVM.
Les actifs financiers concernés par les OPCVM sont convertissables
en moyen de paiement mais il y a un risque de perte d'argent lié aux
coûts de transaction et aux variations des cours des valeurs
mobilières.

 OPCVM : organismes de placement collectifs en valeurs


mobilières
 Sicav : société d’investissement à capital variable
 FCP : fonds communs de placement.

M1 Moyens de paiement *Monnaie fiduciaire ;


directement utilisables
dans le règlement des *Comptes créditeurs à vue
transactions. auprès des établissements de
crédits bancaires, du trésor et
des CCP.
M2 En plus de M1 les avoirs *Comptes sur carnets auprès
à vue non mobilisables des banques ;
par chèque.
*Comptes sur livrets auprès de
caisse d’épargne nationale
M3 En plus de M2, les *Les comptes à terme ;
placements auprès des
banques ayant une *Les bons de caisse ;
échéance fixe pouvant
être convertis en *Les certificats de dépôts
instruments de paiement
sans aucun risque de
perte en capital.

Les agrégats de placement liquide (LP), reflètent une volonté


d’épargne des agents économiques non financiers résidents. Ils
représentent une réserve de pouvoir d’achat rapidement
mobilisable.

PL1 Actifs constitués auprès *Bons du trésor à 6 mois, émis


des entités non dans le public ;
créatrices de la monnaie
(Etat, sociétés de *Les titres de créances
financement, et négociables à l’exception des
entreprises non certificats des dépôts détenus
par les particuliers et les
financières) et pouvant entreprises non financières.
être facilement
transformés en
instruments monétaires.
PL2 Les titres émis par les OPCVM obligations
OPCVM ayant un faible
risque de perte en
capital.
PL3 Les titres émis par les *OPCVM actions ;
OPCVM ayant un risque
élevé de perte en capital *OPCVM diversifiés

IV- La création monétaire :

La création monétaire est l’un des aspects les plus importants de


l’analyse monétaire. Les banques créent de la monnaie, mais
dans des limites bien précises.
Comment les banques créent-elles la monnaie ?
Lorsqu'une banque accorde un crédit à un client, elle inscrit à
l'actif de son bilan la créance qu'elle possède sur ce client ; elle
inscrit également au passif de son bilan, la somme mise à
disposition du client sur son compte à vue.
Au moment où la banque accorde un crédit elle n'est pas tenue
de disposer des liquidités correspondantes : elle peut réaliser
cette opération sans avoir l'équivalent en caisse ! (ainsi, ce sont
les crédits qui font les dépôts).
On parle aussi de la destruction monétaire, lorsque les clients
remboursent leurs crédits à l’échéance.
Les acteurs de la création monétaire sont :
- Les banques commerciales : La création monétaire par les banques
s'effectue de trois façons différentes :
 les crédits aux entreprises et aux particuliers : la banque crée
de la monnaie scripturale par une inscription au crédit du compte
à vue ouvert dans sa comptabilité au nom de l'entreprise ou du
particulier ;
 les concours à l'Etat : pour permettre à l'Etat de faire face aux
décalages entre les recettes et les dépenses publiques, au cours de
l'exécution du budget, ou pour assurer le financement d'un déficit
budgétaire, la banque peut être amenée à accorder des avances,
ou concours à l'Etat ;
 les opérations sur devises : les banques transforment en monnaie
nationale les devises ramenées par les exportateurs (création de
monnaie) et inversement transforment la monnaie nationale en
devises nécessaires aux règlements des importateurs destruction
de monnaie).
- La Banque centrale
La banque centrale ne crée réellement de la monnaie que par les
avances directes qu'elle consent au Trésor. Par contre, elle émet
deux sortes de monnaie indispensables au processus de création
monétaire : les billets de banque et la monnaie scripturale
constituée par les soldes créditeurs des comptes des banques
commerciales et du Trésor dans sa comptabilité.
- Le Trésor public
Le rôle du Trésor public dans la création monétaire est moins
important sans être pour autant négligeable : d'une part, le Trésor
public a le privilège de la frappe de la monnaie divisionnaire et
d'autre part, il participe directement à la création monétaire par le
biais des comptes courants postaux (le mécanisme est le même
que celui des dépôts bancaires).

V- La politique monétaire

- Définition et objectifs :

La politique monétaire englobe ensemble des mesures prises par les


pouvoirs publics, et notamment la banque centrale, visant à faire
varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir
indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production,
l'investissement, la consommation et l'inflation.

La politique monétaire a pour objectif de soutenir l'activité


économique en fournissant des liquidités et des crédits
indispensables aux agents pour consommer, investir et produire. Elle
ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de
bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la
mesure où une telle situation favoriserait l'augmentation de
l'inflation (la hausse généralisée des prix) en injectant trop de
pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas de
suffisamment de biens pour satisfaire la demande.

Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont la croissance


économique, la maîtrise de l'inflation et la défense de la valeur de la
devise nationale par rapport à celle des autres devises. Dans la
pratique, il est nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des
objectifs intermédiaires, directement contrôlables par l'institut
d'émission. La masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus
surveillé. La banque centrale fixe chaque année un taux de
croissance de l'un de ses agrégats (l'agrégat choisi varie avec les
pays, en France il s'agit par exemple de M2) et utilise les instruments
à sa disposition pour que ce taux ne soit pas dépassé. Les taux
d'intérêt sont également des éléments essentiels d'une politique
monétaire. Leurs mouvements à la hausse ou à la baisse ont des
conséquences sur l'investissement et sur la consommation, par le
biais des crédits.

La connaissance de la politique monétaire s’apprécie au travers


d’une grille d’analyse qui va des instruments à ses objectifs finals
conformément à la séquence suivante :

Instruments de Objectifs Objectifs


La politique monétaire intermédiaires finals

- Objectifs finals de la politique monétaire :

Ils coïncident avec ceux de la politique économique en général,


en l’occurrence :
 La stabilité des prix ;
 L’équilibre extérieur ;
 La croissance économique ;
 Le plein emploi.

- Objectifs intermédiaires :

 Fixation du taux de croissance de la masse monétaire en


fonction de celui du PIB ;

 Le choix d’un certain niveau du taux d’intérêt ;

 Le taux de change : arbitrage entre une monnaie forte ou


monnaie faible.

- Instruments de la politique monétaire :

Jusqu’à la fin des années quatre vingt, la politique monétaire était


construite autour d’une série d’instruments de contrôle direct des
crédits. Ces instruments avaient pour but de contrôler les liquidités
excédentaires des banques et par la même leur capacité de créer de
la monnaie. Le principe de base est que la banque centrale
marocaine procède à des actions directes de contrôle auprès des
banques commerciales. Ces actions prennent diverses formes :
l’encadrement du crédit, les emplois obligatoires et le réescompte.

 L’encadrement du crédit

L’encadrement du crédit consiste à limiter l’extension des capacités


des banques à octroyer des crédits en leurs fixant un taux maximum
d’expansion au cours d’une période donnée. L’encadrement du
crédit a pour objectif de limiter la progression des crédits et donc son
effet sur la masse monétaire, en fonction du taux de croissance
prévu des autres contreparties de la masse monétaire.
L’encadrement du crédit, en vigueur au Maroc depuis 1969, a été
abandonné en 1991 au profit d’une intervention indirecte par les
taux.

 Les emplois obligatoires

Les emplois obligatoires sont constitués des réserves obligatoires


non rémunérées et d’un ensemble de portefeuilles.
- Les réserves obligatoires :

En tant qu’instrument de politique monétaire, les emplois


obligatoires sous forme de réserves ont pour objectif final de limiter
les liquidités bancaires et donc leurs capacités à transformer leurs
disponibilités en crédit

Les réserves obligatoires sont des avoirs liquides, constitués en


général de monnaie centrale, que les banques doivent conserver
dans leurs actifs (obligation réglementaire). Ces réserves sont
calculées au Maroc en proportion de dépôts à vue gérés par les
banques (généralement entre 10 % et 15 %)
- Les autres emplois obligatoires :

Par cette action, de manière contraignante, BAM orientait une partie


des ressources bancaires vers le financement de secteurs
économiques particuliers ou encore vers le financement de l’Etat en
poussant les banques à acheter un ensemble de titres de créance.
Sur une longue liste de ces emplois obligatoires, deux exemples ont
particulièrement été utilisés jusqu’en 1994, date d’abandon de ce
type d’interventions de BAM. Il s’agit des bons de trésor à un an et
les bons de caisse de la Caisse nationale du crédit agricole à un an.
Ces emplois permettaient à BAM d’orienter les ressources des
banques, par exemple, vers le trésor public (bons de trésor à 1 an)
ou indirectement vers des secteurs d’activités déterminées
(l’agriculture pour les bons de la CNCA)

 Le réescompte

A travers cette opération, BAM assurait le refinancement des


banques marocaines. Elle consistait à réescompter auprès de la
banque centrale les crédits à court terme mobilisables (effets de
commerce) que les banques consentaient à leurs clients.

Le réescompte était soumis à un plafond et le taux appliqué était


déterminé de manière unilatérale par la banque centrale (taux
d’escompte de BAM). Ce taux influençait directement l’ensemble des
taux d’intérêt puisqu’il déterminait les conditions de crédit
appliquées par les banques aux entreprises (lorsque le taux
d’escompte de BAM est élevé, les taux appliqués par les banques à
leurs clients sont élevés).

Avec l’apparition de nouvelles formes de refinancement des


entreprises (marché monétaire), la technique du réescompte est
devenue obsolète. Elle a été abandonnée au Maroc en 1995.

Avec l’abandon de l’encadrement du crédit et du refinancement des


banques par le réescompte et parallèlement avec le développement
et l’ouverture du marché monétaire, les autorités compétentes ont
adopté une approche indirecte pour le contrôle de la masse
monétaire. Cette approche privilégie l’action par le taux d’intérêt et
a pour terrain le marché monétaire.

A partir de là, l’intervention de BAM sur le marché monétaire est


devenue un moyen de régulation et de contrôle de la liquidité
bancaire et donc de la création monétaire.

La nouvelle politique monétaire au Maroc est désormais axée sur


l’utilisation de deux instruments : le contrôle du refinancement
bancaire par les procédures des pensions et les opérations d’Open
Market. Néanmoins, il est à signaler que les réserves obligatoires
existent toujours et qu’elles sont parfois employées en tant
qu’instrument de politique monétaire.

PARTIE II : OUTILS ET INSTRUMENTS DE FINANCE


Chapitre I : Calcul des intérêts

I- Intérêts simples
1. définition et calcul pratique :

Définition :
Dans le cas de l’intérêt simple, le capital reste invariable pendant toute la durée du prêt.
L’emprunteur doit verser, à la fin de chaque période, l’intérêt dû.

Remarque :
1) Les intérêts sont versés à la fin de chacune des périodes de prêt.
2) Le capital initial reste invariable. Les intérêts payés sont égaux de période en période.
3) Le montant des intérêts est proportionnel à la durée du prêt.
Calcul pratique : Si nous désignons par :

C : le capital placé ;
t : le taux d’intérêt annuel pour 100 DH ;
n : la période de placement en années ;
i : l’intérêt rapporté par le capital C

On sait que : I = C * T * N / 100

 Si la durée est en jours : I = Cij / 360


 Si la durée est en mois : I = Cim / 12
 Si la durée est en année : I = Cin

2. la valeur définitive ou la valeur acquise :

La valeur définitive du capital (C) après (n) périodes de placement est la somme du capital
et des intérêts gagnés.
Si nous désignons par (VD) la valeur définitive alors :

VD= C + I = C + (Ctn / 100) = C + Cin.


VD = C (1+ (tn /100)) si n est en années.

3. Taux moyen de plusieurs placements :

Soient les sommes d’argents placées à des taux variables et pendant des durées différentes :
Capital Taux Dur
C1 T1 J1
C2 T2 J2
C3 T3 J3
J3
L’intérêt global procuré par ces trois placements est :

IG= (C1T1J1 +C2T2J2 + C3T3J3) / 36000 (1)

Définition :
Le taux moyen de ces trois placements est un taux unique qui applique l’ensemble de ces 3
placements donne le même intérêt global.

Si : IG = (C1TmJ1 + C2TmJ2 + C3TmJ3) / 36000 (2)

(1) est (2) sont identiques alors : (C1T1J1 +C2T2J2 + C3T3J3)= (C1TmJ1 + C2TmJ2 + C3TmJ3)
Tm= (C1T1J1 +C2T2J2 + C3T3J3)/(C1J1+C2J2+C3J3)

4. intérêt précompté et taux effectif de placement :

Il existe deux manières de paiement des intérêts :


par versement unique lors du remboursement final de prêt (paiement des intérêts du

jour du remboursement du prêt par exemple) on dit que l’intérêt est postcompté.
 Par avance au moment du versement du capital (les bons de caisse par exemple), c'est-à-
dire paiement des intérêts le jour de la conclusion du contrat de prêt.
Ces deux modes de calcul ne sont pas équivalents du point de vue financier le taux effectif dans
le deuxième cas est un peu plus élevé.

Définition :
On calcul le taux effectif du placement à chaque fois que les intérêts sont précomptés et que
l’intérêt est calculé sur la base de la valeur nominale. Les intérêts sont versés par l’emprunteur le
jour de la conclusion du contrat de prêt , jour ou l’emprunteur reçoit le capital prêté. Il est alors
évident que les fonds engagés procurent au prêteur un taux de placement supérieur au taux
d’intérêt stipulé.
Exemple 1 :
Une personne place a intérêt précompté 10000 DH pour 1 an, taux = 10%. Quel taux effectif
de placement réalise-t-elle ?

Résolution :
L’intérêt procuré par l’opération s’élève a (1 0000 * 10 *1) / 100 = 1000 DH. Le préteur reçoit
immédiatement cet intérêt.

Les choses se passent donc comme s’il n’avait déboursé que 10000 - 1000 = 9000 DH. Le prêteur
recevra, dans un an, son capital de 10000 (il a déjà encaissé les intérêts).
Il aura donc gagné en un an 1000 DH en engageant seulement 9000 DH. Le taux effectif Te de
placement est (9000 * Te * 1) / 100 = 1000 soit Te = 11.11 %.

II- Applications des Intérêts simples

L’intérêt simple est utilisé dans :


 Les opérations à court terme
 Les prêts entre banques ou intermédiaires financiers.
 Les comptes courants ; les carnets de dépôt.
 Les prêts à la consommation accordée par les institutions financières.
 Les escomptes des effets de commerce

1- Escompte
L’escompte est l’opération qui consiste pour le propriétaire d’une créance à la céder à un
tiers (souvent une banque) avant l’échéance de paiement.
Le tiers déduit alors de la valeur nominale inscrite sur la créance, des agios composés de :
* La rémunération (intérêts simples) de l’argent entre la date d’acquisition et l’échéance de
la créance ;
* des frais bancaires.

La somme restante après déduction de la rémunération est appelée la valeur actuelle.


La somme restante après déduction des agios est appelée la valeur nette.
L’escompte commercial.
On parle d’escompte commercial lorsque l’intérêt de la rémunération est calculé sur la
valeur nominale
Formule :
E = N t n/360

E : montant de l’intérêt de l’escompte.


A=N - E
A : valeur actuelle.
N = A+ E
N : valeur nominale.
t : taux de l’escompte.

Exemple : Soit une créance de 45 000 Dh à une échéance de 58 jours et un taux de 13 %.

E = (45000 × 0,13 × 58)/360= 942,50 Dh


929,59 Dh A = 45 000 – 942,50 = 44 057,50 Dh
Sans compter de frais d’escompte, la banque peut donc racheter cette créance pour un
montant de 44 057,50 Dh

2- comptes courants et d’intérêts


Définition :
Le compte courant est ouvert chez une banque. Les fonds sont versés a vue et sont
directement exigibles. Le titulaire d’un compte courant peu, à tous moments effectuer des
versements des retraits ou des transferts. Le compte courant est d’intérêt est un compte
courant sur lequel les sommes produisent des intérêts créditeurs ou débiteurs selon le sens de
l’opération à partir d’une date dite : date de valeur.

La date de valeur est une date qui diffère, la plupart du temps, de la date d’opération, c’est la date
ou l’opération est prise en compte. Dans la plupart des cas, les sommes retirées d’un compte le sont
à une date de valeur antérieure à celle de l’opération postérieure à celle du dépôt, ceci joue à
l’avantage des banques.

Il existe plusieurs méthodes pour tenir de tels comptes. Les calcules sont assez fastidieux. L’utilisation
de l’outil informatique a rendu caduque la plupart de ces méthodes. Toutefois, la méthode
hambourgeoise est la seule encore utilisée par les banques.

 Méthode hambourgeoise :

Elle permet de connaître l’état et le sens du compte a chaque date. Elle est la seule applicable avec
des taux différentiels (le taux débiteur en général supérieur au taux créditeur). On parle de taux
réciproques s’ils sont égaux.

Principe et organisation de travail :

1) A chaque opération est associée une date de valeur

 Date d’opération : date effective de réalisation de l’opération.


 Date de valeur : date a partir de laquelle on calcule les intérêts.
 Date de valeur est égale à la date de l’opération majorée ou minorée.

D’un ou de plusieurs jours (jours de banque) suivant que l’opération est créditrice ou
débitrice.
Les opérations sont classées par date de valeur croissant.

2) Les intérêts sont calculés sur le solde du compte, à chaque fois que celui-ci change de valeur.

3) La durée de placement du solde est le nombre de jours séparant sa date de valeur de la date de
valeur suivante.
4) A la fin de la période de placement (le trimestre par exemple) on détermine le solde du
compte après avoir intégré dans le calcul le solde des intérêts débiteurs et créditeurs et les
différentes commissions prélevées pour la tenue de tel comptes.

5) Dans le cas de la réouverture du compte, on retient comme première date de valeur, la date
d’arrêté du solde précédent.

6) On peut utiliser pour le calcul soit directement la méthode hambourgeoise.

Soit la méthode des nombres et des diviseurs fixes appliquée à la méthode hambourgeoise.

Cas particuliers :

Dans certains cas (livret d’épargne et compte sur carnet) les dates de valeurs sont imposées : le
premier et le 16 du mois.
Les banques appliquent un taux d’intérêt simple pendant le nombre de quinzaines entières
civiles de placement ; ainsi pour un dépôt la date de valeur est le premier ou le 16 du mois qui suit
la date de l’opération pour un retrait, la date de valeur est la fin ou le 15 du mois qui précède la
date d’opération.

Si q est le nombre de quinzaines, l’intérêt produit un montant C placé pendant q quinzaines


entières est :

I = ctq / 2400 ou I = ciq / 24


III- Intérêts composés

1- Définition et formules :
Un K est placé à intérêts composés lorsque l'intérêt s'incorpore au K à
la fin de chaque période et porte ainsi intérêt pendant la période suivante.
On dit que l'intérêt est capitalisé en fin de période.

 Période de capitalisation : Le temps est divisé en parties égales


qu'on appelle " périodes ". Ces périodes peuvent être par exemple :
l'année, le trimestre ou le moi.

Taux : En matière d'intérêts composés, on utilise le tx par 1 Dh c à d


l'intérêt rapporté par 1 Dh en 1 période.

 Formule de la valeur acquise :


Désignons par :
C : K placé
n : nb de périodes
i : tx d'intérêt correspondant à 1 k de 1 Dh
A : la valeur acquise
Périodes K Intérêts Valeur acquise :
1 C1 Ci A C + Ci = C ( 1 + i)
2 C2 C (1 + i) x i C (1 + i) + C (1 + i)i = C (1 + i) (1
. + i) = C (1 + i)2
.
.
n C (1 + i) n-1
C (1 + i) n
–1x i C (1 + i)n-1 + C (1 + i)n-1 x i = C (1+ i)n - 1 (1 + i)
= C (1 + i)n

A = C (1 + i)n

Exemple: Quelle est la valeur acquise par 1 K de 5.000,00 Dhs placé


pendant 5 ans au taux de 6 %?
On sait que A = C (1 + i)n

L'expression (1 + i)n est donnée par la table Éère n = 1

A = 5.000 (1,06)5
A = 5.000 x 1,338226
= 6.691,13 Dhs.

Exemple :
C = 6.000 Dhs tx = 4,5 % n = 3 ans 7 mois
Méthode commerciale : A
= C (1 + i)n
A = C (1 + i)k + p/a
A = C (1 + i)k (1+ i)p/a

T.F n° 1 T.F n° 6
A= 6.000 (1,045)3 – (1,045)7/12
= 6.000 x 1,141166 x 1,02601
= 7.025,08 Dhs

Méthode rationnelle :
A = C (1 + i)k (1+ i x p/a)

T.F n° 2
A = 6.000 (1,045) (1 + 0,045)7/12
3

= 6.000 x 1,141166 x 1,02625


= 7.027,08 Dhs

Méthode d'interpolation :
C = 6.000 Dhs n = 3 7/12 T x 4,5 % A=?
3 < 37/12 < 4
(1,045)3 < (1,045)37/12 < (1,045)4
(1,045)4 = 1,192519 (1,045)37/12 = ?
3
(1,045) = 1,141166 (1,045)3 = 1,141166

12 mois 0,051353 7 mois


0,051353
12 mois 0,051353

7 mois x
X = 0,051353 x 7 x = 0,029955
1
(1,045)37/12 = 1,141166 + 0,029955
= 1,171121
A = 6.000 (1,045)37/12

A = 6.000 x 1, 171121
A = 7.027,08 Dhs
Exemple : quelle est la V.A d'un K de 13.400,00 Dhs placé au tx de 4,34 % pendant 5 ans.

On sait que A = C (1 +i)n


A = 13.400 (1,0434)5
4,25 % < 4,34 % < 4,50 %
(1,0425)5 < (1,0434)5 < (1,045)5

(1,045)5 = 1,246182 (1,0434)5 = ?


(1,0425)5 = 1,231347 (1,0425)5 = 1,231347

0,0025 0,014835 0,0009 x


x =__0,014835 x 0,0009
0,0025
= 0,00534
(1,0434)5 = 1,231347 + 0,00534
= 1,236667
A = 13.400 x 1,236667
= 16.561,33 Dhs

Exemple :
Un K de 5.000 Dhs est placé à intérêts composés pendant 5 ans, sa valeur acquise se
lève à 6.69113 Dhs, calculer le tx.

On sait que : A = C(1 +i)n


6.691,13 = 5.000 (1 + i)5

(1 + i)5 = 6.691,13 / 5.000


(1 + i)5 = 1,338226
D'après la T.F n° 1, le tx est de 6 %

Exemple:
C = 5.000 Dhs A = 7.688,13 Dhs n = 6 ans
On sait que A = C (1 +i)n
7.688,13 = 5.000 (1 + i)6
(1 + i)6 = 1,537626
1,521891 < 1,537626 < 1,543302
(1,0725)6 < (1 + i)6 < (1,075)6
0,0725 < i < 0,075
(1,075)6 = 1,543302 (1 + i)c = 1,537626
(1,0725)6 = 1,543302 (1,0725)6 = 1,521891

0,0025 0,021411 x 0,015735


i = - 0,0725 + x
x = i - 0,0725
x = 0,015735 x 0,0025 x = 0,0018

0,021411
I = 0,0725 x 0,0018 = 0,0743 ______ Tx = 7,43 %
Exemple:
Un K de 5.000,00 Dhs est placé à intérêt composé au tx de 6 %, sa valeur acquise
s'élève à 6.691,13 Dhs.
Calculer n
On sait que A = C (1 + i)n
6.691,13 = 5.000 (1,06)n
n
(1,06) = 1,338226
D'après la T.F n° 1, la durée est de 5 ans.

Exemple :
La valeur d'un K de 4.200,00 Dhs placé à intérêt composé au taux de 5 % s'élève à
6.912,75 Dhs, calculer n ?
Calculer n
On sait que A = C (1 + i)n
6.912,75 = 4.200 (1,05)n
(1,05)n = 1,645892
1,628895 < 1,645892 < 1,710339
(1,05)10 < (1,05)n < (1,05)11

(1,05)11 = 1,710339 (1,05)n = 1,645892


(1,05)10 = 1,231347 (1,05)n = 1,628895
12 mois 0,081444 x mois 0,016997
x = 0,016997 x 12 = 2,504469
0,081444
La durée est de 10 ans, 2 mois 15 jours.

 Formule de la Valeur actuelle (C) :


On sait que A = C (1 + i)n
C = A/( 1 + i)n

C =Ax 1/ ( 1 + i)n

C = A ( 1 + i) –n

L'expression (1 + i)n est donn2e par la TF n- 2


a- Cas où le temps et le taux figurent dans la TF de 5 % pendant 6 ans, sa VA
s'élève à 7.628,14 Dhs, calculer C
C = A (1 + i) – n
C = 7.628,14 x (1,05) -6
C = 7.628,14 x 0,746215
C = 5.692,23 Dhs
b- cas où n = K + p/q

Exemple :
Un capital est placé à intérêt composé au taux de 6,25 % pendant 5ans 7 mois, sa VA
s'élève à 9.820,25 Dhs. Calculer " C " .

x 1 èe méthode : - 5 - 7/12
- 5 - 1 + 1 – 7/12 = - 6 + 5/12
C = 9.820,25 x (1,0625) -6 (1,0625) 5/12
C = 9.820,25 x 0,0695067 x 1,02558
C = 7.000,00 Dhs
On sait que : C = A (1 + i )- n
C = 9.820,25 x (1,0625) -5 – 7/12
(1,0625)-6 < (1,0625) -5 - 7/12 < (1,0625)-5
0,695067 < (1,0625) -5 - 7/12 < 0,738508
(1,0625)-5 = 0,738508 (1,0625) -5 - 7/12 = ?

Donc x = 0,043441 x 7 = 0,0253405


12
(1,0625) -5 - 7/12 = 0,0253405
C = 9.820,25 x 0,7204075
C = 7.074,58 Dhs

c- Cas où le taux " C " ne figure pas dans la T.F

Exemple :
La V.A d'un K "C " placé à intérêt composé au taux de 5,18 % pendant 4 ans s'élève à
8.680,25, calculer " C "
On sait que C = A (1 + i) – n
C = 8.680,25 ( 1,0518) –4

C = 8.680,25 x 1
( 1,0518) 4
C = 7.092,5 Dhs

3- Deux taux ta (Annuel) et ts (semestriel) sont proportionnels si : ta/ts =


a/s = 2

ils sont équivalents lorsque : (1+ts)2 = (1+ta)1


Chapitre II : Actualisation et capitalisation

1- Définitions :

Capitaliser une somme, c’est renoncer à la consommer immédiatement et la projeter en une


valeur future supérieure compte tenu du taux d’intérêt auquel elle est placée. La capitalisation
permet de déterminer la valeur future d’une somme.

Actualiser une somme future, c’est déterminer sa valeur d’aujourd’hui, que l’on appelle valeur
actuelle, compte tenu de l’exigence de rentabilité de l’investisseur. L’actualisation, en calculant la
valeur actuelle de toute somme future, permet de rendre comparables des flux qui ne sont pas
perçus à la même date.
Actualisation et capitalisation sont les deux faces d’un même phénomène : le prix du temps.
La capitalisation repose sur la technique des intérêts composés : Vn = V0 × (1 + t)n où V0 est la
valeur initiale du placement, t le taux de placement, n la durée du placement en années. (1+t) n est
le coefficient de capitalisation.

L’actualisation est l’inverse de la capitalisation :

et 1/(1+t)n est le coefficient d’actualisation.

2- Equivalence des capitaux

1- Deux effets C1 et C2 payables respectivement dans n1 et n2 et escomptés au taux i sont


équivalents à l’époque 0 si :

C1*(1 + i )-n1 = C2*(1 + i )-n2

2-En général : un effet C payable dans n années est équivalent à plusieurs effets lorsque la valeur
actuelle de C est égale à la somme des valeurs actuelles des effets équivalents.

C*(1+i) –n = C1*(1 + i )-n1 + C2*(1 + i )-n2 + C3*(1 + i )-n3 + C4*(1 + i )-n4......

3-Annuités
L'étude des annuités est d'une importance capitale, celle-ci permet en effet de résoudre
plusieurs problèmes relatifs :
Aux emprunts (remboursement de crédit).
Aux placements (constitution d'un capital, retraite par exemple).
A la rentabilité d'un investissement.
 Définition :
On appelle annuité des sommes payables à intervalles de temps réguliers.
Dans le cas des annuités proprement dites les sommes sont versées ou perçues chaque
année à la même date, la période retenue est alors l'année. On peut cependant effectuer des
paiements semestriels, trimestriels ou mensuels. Dans ces cas on parle de semestrialité,
trimestrialités ou de mensualités.
Le versement d'annuités a pour objet, soit de rembourser une dette, soit de constituer
un capital.
 Annuités constantes de fin de période :
Ici, les sommes sont payables à la fin de chaque période, en outre ces sommes sont
constantes.
Valeur acquise :
A – Valeur acquise au moment du dernier versement :
Soient :
a : le montant de l'annuité constante
i : le taux d'intérêt correspondant à la période retenue.
a An

An = a (1 + i)n – 1
i
An apparaît comme étant la somme des valeurs acquises par chacun des versements.

Versement Valeur acquise


1 a (1 + i) n– 1
2 a (1 + i) n – 2
.....
n–2 a (1 + i) 2
n–1 a (1 + i)
n a

Remarque :

1- ici le nombre n indique à la fois l'époque à laquelle on évalue la suite d'annuité et le


nombre de versements.
2- on applique cette formule quand on se situe au moment du dernier versement.
Il ne faut jamais oublier que le nombre de versements est un nombre entier.
Les exemples ci-après ont pour objet de manipuler la formule.
Exemple 1 :
Calculer la valeur acquise au moment du dernier versement, par une suite de 15
annuités de 35.000,00 dhs chacune.

Taux de l'an est de 10 %

An = a (1 + i)n – 1
i

A15 = 35.000,00 (1,1)15 – 1 = 1.112.036,86 Dhs.


0,1

Remarque :
1- La table n° 3 donne :
1,115 – 1 = 31,7724817 Dhs.
0,1

Ligne n° 15 et colonne 10 %
2- les intérêts produits par les différents versements peuvent être calculés.
I = 1.112.036,86 – 15 x 35.000 = 587.036,86 Dhs

Exemple 2 :
Combien faut-il verser à l afin de chaque semestre pendant 8 ans, pour constituer au
moment du dernier versement, un capital de 450.000,00 Dhs, taux semestriel 4,5 %.

Ici on inverse la formule :


An = a (1 + i)n – 1 a = An i
i (1 + i)n – 1

a = 450.000,00 0,05 = 19.806,92 Dhs


1,04516 – 1

Remarque :
En inversant la formule, on obtient le montant de l'annuité.

Valeur actuelle :
A- valeur actuelle à l'origine :
La situation peut être schématisée comme suit :

A0 0 a a a
1 2 n

Ici on cherche à évaluer la suite d'annuités à la date 1 ( c


An = a (1 + i)n – 1
à d à l'origine de nlaou
A la date suite)
a: i

A la date 0 on aura : A0 = An (1 + i) -n

A0 = a (1 + i)-n
Ce qui donne : i

Exemple 1 :
Calculer la valeur actuelle à l'origine d'une suite de 12 annuités de 32.500,00 Dhs
chacun. Taux d'escompte 8,5 % l'an.
A0 = 32.500,00 (1 + 0,085) -12 = 238.702,30 Dhs
0,085

1- La table n° 4 donne les valeurs de 1 – (1 + i) – n


i
Ici on lit 1 – (1,085) – 12 = 7,3446861
0,085

2- Les intérêts versés à l'occasion de cette opération d'escompte peuvent être calculés :
I = 12 x 32.500,00 – 238.702,30
= 151.297,70 Dhs

Exemple 2 :
- Combien faut-il payer pour rembourser une dette de 35.000,00 Dhs par le versement
de 14 annuités constantes.

Taux d'escompte : 10,5 % l'an.


- Ici on inverse la formule d'actualisation

An = a 1- (1 + i)n a = A0 i
i 1 - (1 + i)n

a = 35.000,00 0,105 = 48.813,31 Dhs


1-1,105 – 14
Exercices :
Exercice n° 5-1 :
Le 30/10/1995 un particulier s'engage auprès d'un organisme de capitalisation à verser
12 annuités de 32.500,00 Dhs chacune sachant que le taux est de 9 % l'an et que le premier
versement doit être effectué le 31/10/1996.

Calculez le capital constitué :


a- Au 31/10/2007.
b- Au 31/03/2008.
c- Au 31/10/2009.
d- Au 31/10/2010.

Corrigé :
La situation se présente comme suit :

9%

31/10/95 31/10/96 31/10/97 31/10/07 31/10/08 31/10/09 31/10/10


0 1 2 12

5 mois

2 ans

3 ans
a- Ici on se situe au moment du dernier versement.
A12 = 32.500,00 1,0912 - 1 = 654.573,39 Dhs
0,09

b- On distingue ici deux solutions : rationnelle, commerciale


Solution rationnelle :
AR12 + 5 = A12 (1 + 5 x 0,09) = 679.119,90 Dhs
12 12

A12 + A12 x 0,09 x 5 mois


12 mois

Solution commerciale : Ac12 + 5 = A12 (1 x 0,09)5/12 = 678.504,48 Dhs 12

c- Au 31/10/2009 on a :
A14 = A12 x 1,092 = 777.628,65 Dhs

d- Au 31/10/2010 on a :
A15 = A12 x 1,093 = 847

Chapitre III : Emprunts indivis et obligataires


I- Emprunts indivis

1 Définition :
L’emprunt indivis se caractérise par le fait que l’emprunteur (un particulier ou une entreprise)
s’adresse à un seul créancier (le nominal C de la dette n’est pas divisé). L’emprunt indivis
s’oppose donc à l’emprunt obligataire pour lequel l’emprunteur (une grande entreprise ou
l’état) recourt à une multitude de créanciers (le nominal C de la dette est divisé en titres).

2 Notion d’amortissement des emprunts indivis :

Une personne emprunte une somme C pour une durée égale à une période n, au taux de i.
Pour l’amortissement de la dette on distingue deux types de systèmes :
Emprunts remboursables en une seule fois.

Amortissement à l’aide d’annuités.


2-1 Emprunts remboursables en une seule fois:

Exemple : un emprunt de 250 000DH est remboursable à la fin de la 10ème année,


l’emprunteur s’engage à verser à la fin de chaque année l’intérêt de la dette.

2-2 Amortissement à l’aide d’annuités :

Exemple : Un emprunt de 20 000 remboursable à l’aide de 6 annuités. La première venant à


échéance un an après la date du contrat, taux 11%. Sachant que les amortissements sont
respectivement 35 000, 20 000, 50 000, 40 000 et 10 000, établir le tableau d’amortissement.
Période CDP* I M a CFP*

1 200 000 22 000 35 000 57 000 165 000


2 165 000 18 150 20 000 38 150 145 000
3 145 000 15 950 50 000 65 950 95 000
4 95 000 10 450 40 000 50 450 55 000
5 55 000 6 050 10 000 16 050 45 000
6 45 000 4 950 45 000 49 950 0

L’intérêt de la première année, par exemple se calcule comme suit :


I = 200 000 x 0,11 = 22 000 DH

*CDP = capital début de période


CFP = capital fin de période
M = amortissement
a = annuité

En additionnant l’intérêt et le premier amortissement, on obtient l’annuité a1 :


a1 = 22 000 + 35 000 = 57 000
En retranchant l’amortissement du capital au début d’une période, on obtient la capital restant
du début de la période suivante, par exemple :
C1 = 200 000 – 35 000 = 165 000
Et ainsi de suite...

Remarque :
Le dernier amortissement n’a pas été donné, son calcul ne pose aucun problème :
M6 = 200 000 – (35 000 + 20 000 + 50 000 + 40 000 + 10 000)
= 45 000
Dans cet exemple les amortissements n’obéissent à aucune loi et sont distribués de manière
tout à fait aléatoire.

3 Amortissement par annuité constante :

3–1 Construction du tableau d’amortissement :

Pour construire le tableau d’amortissement on peut procéder de 2 manières différentes :


On calcule d’abord l’annuité constante, pour la première ligne on commence par
calculer l’intérêt, par soustraction (a-I1) on obtient le premier amortissement, que l’on
déduit du capital initial (C1 = C – M1) on dispose maintenant de la dette au début de la
deuxième période, ce qui permet de construire la deuxième ligne et ainsi de suite..
On vérifie ensuite que les amortissements sont en progression géométrique et que leur
somme donne le capital.
On calcule la 1er amortissement, en multipliant à chaque fois par (1+i) on obtient la

colonne des amortissements et avec cela la colonne du capital en début de période


(CDP). Il devient aisé de calculer l’intérêt et l’annuité.

Exemple : une personne emprunte 350 000 DHs auprès d’une banque et s’engage à verser 8
annuités constantes, la 1ère payable 1 an après la date du contrat. Sachant que le taux est de
12% l’an, construire le tableau d’amortissement de l’emprunt considéré.
Calculer l’annuité de remboursement.
a = 350 000 x (0,12/1-1,128)
= 70 455,99 DH
D’où le tableau d’amortissement :
Période CDP I Amortissement Annuités CFP

1 350 000 42 000 28 455,99 70 455,99 321 544,01


2 321 544,01 38 585,28 31 870,71 70 455,99 289 673,29
3 289 673,29 34 760,80 35 695,20 70 455,99 253 978,09
4 253 978,09 30 477,37 39 978,62 70 455,99 231 999,47
5 213 999,47 25 679,94 44 776,06 70 455,99 169 233,41
6 169 223,41 20 306,81 50 149,19 70 455,99 119 074,23
7 119 074,23 14 288,91 56 167,09 70 455,99 62 907,14
8 62 907,14 7 548,86 62 907,14 70 455,99 0

3-2 Capital restant dû :


Exemple : reprenons l’exemple précédent et calculons la dette restante juste après le
versement du 5ème thème
DV5 = 350 000 x 1,125 – 70 455,99 (1,125-1 / 0,12)
= 169 223,41 DH
3-3 La prise en compte de la taxe sur la valeur ajoutée :

La TVA concerne les intérêts débiteurs, ainsi si celles-ci est de 17%, alors pour 100DH
d’intérêt versés au banquier, par exemple, il importe d’ajouter 7 Dh de taxe, on se retrouve
alors avec 107 DH d’intérêts toutes taxes comprises TTC.
Pour tenir compte de la TVA on intègre une colonne spéciale à cet effet, seulement l’annuité
de remboursement s’en trouve modifiée, celle-ci ne sera plus constante mais en légère
diminution (on ajoute à un terme constant une taxe qui diminue avec l’intérêt). Pour rendre
constante l’annuité effective (I + TVA + Amortissements) il importe d’utiliser le taux
d’intérêt i intégrant la TVA (taux TTC).

Exemple : un emprunt de 500 000DH est amortissable par le versement de 6 annuités


constantes, la première venant à l’échéance d’un an après la date du contrat, taux 12%, TVA
7% sur les intérêts.

On calcule d’abord le taux TTC : pour une capital de 100 DH on verse 12 DH d’intérêt par an,
et pour 12 DH on verse 0,84 DH de TVA (12 x 0,07 = 0,84), on verse en définitive pour un
capital emprunté de 100 DH, UN intérêt de 12,84 par an TTC.
Le taux est alors de 12,84% l’an (i= 0,1284)
A partir de ce taux on calcule l’annuité : a= 500 000 (0,1284/1-1,1284) = 124 519,82
D’où le tableau d’amortissement :
Période CDP I TVA Amor. Annuité CFP

1 500 000 60 000 4 200 60 319,82 124 519,82 439 680,18


2 439 680,18 52 761,62 3 693,31 68 064,88 124 519,82 371 615,31
3 371 615,31 44 593,84 3 121,57 76 804,41 124 519,82 294 210,89
4 294 810,89 35 377,31 2 476,42 86 666,10 124 519,82 208 144,90
5 208 144, 80 24 977,38 1 748,42 97 794,02 124 519,82 110 350,78
6 110 350,78 13 242,09 926,95 110 350,78 124 519,82 0

Remarque : il importe de souligner que dans le tableau l’intérêt I est calculé à 12%
4-1 Amortissements constants :
Exemple : un emprunt de 300 000 DH est remboursable en 6 annuités, la 1ère payable un an
après la date du contrat.
Sachant que l’amortissement est constant et que le taux est de 11,5% l’an.
Construire le tableau d’amortissement de cet emprunt, chaque année on paye 50 000DH.
(300 000 ÷ 6) en titre d’amortissement
D’où le tableau :
Période CDP I A a CFP

1 300 000 34 500 50 000 84 500 250 000


2 250 000 28 750 50 000 78 750 200 000
3 200 000 23 000 50 000 73 000 150 000
4 150 000 14 250 50 000 67 250 100 000
5 100 000 11 500 50 000 61 700 50 000
6 50 000 5 750 50 000 55 750 0
II- Emprunts obligataires

1 – Définition

Les obligations font partie des valeurs mobilières. Il s'agit de titres de créance émis
par une société, un établissement public, une collectivité locale ou l'Etat en
contrepartie d'un prêt.

L'obligataire détient une reconnaissance de dette que l'émetteur s'engage à


rembourser à une échéance convenue et à servir au porteur un intérêt annuel
indépendant de l'évolution de ses résultats et même en l'absence de bénéfice.

Le contrat d'émission doit indiquer :

 le prix d'émission,
 la date de jouissance (départ du calcul des intérêts),
 la date de règlement, la durée de l'emprunt,
 le coupon (intérêt annuel),
 le taux de rendement actuariel brut (rendement effectivement perçu pendant la
durée de l'emprunt),
 la date de remboursement, le remboursement éventuel par amortissement.

2 – La cotation

 le nominal
Comme les actions, une obligation a un nominal. C'est sur ce montant que sera
calculé les coupons qui vous seront versés par la société. Le nominal des
obligations est souvent fonction du type d'obligations. Mais dans certains cas, l'AMF
(ex COB) peut imposer à l'émetteur d'augmenter la part de son nominal afin de
limiter la souscription à des investisseurs plus avertis.
 le taux d'intérêt nominal
Il s'agit du taux d'intérêt permettant le calcul des coupons. Ainsi avec un nominal
de 500€ et un taux d'intérêt nominal de 6%, vous percevrez chaque année 500 ×
6% = 30€.
 le prix d'émission
Afin d'attirer de nombreux investisseurs, il n'est pas rare que le prix d'émission de
l'obligation soit inférieur à la valeur nominale. Il en est de même pour le marché
actions lors de l'introduction en bourse. Il est possible également, dans des cas plus
rares, que le prix d'émission soit supérieur au montant du nominal. Dans la
pratique, l'entreprise remboursera à l'échéance de l'obligation un montant
supérieur à celui emprunté.

4
5
 le prix de remboursement
A l'échéance de l'obligation, le montant de cette dernière vous aura été totalement
remboursé. Ce remboursement peut être supérieur au montant du nominal, et ce
afin d'accroître l'intérêt pour les investisseurs. La différence entre le prix de
remboursement et le nominal est appelé prime de remboursement.
 la cotation des obligations
Comme tout instrument financier, une obligation peut être négociée, échangée en
toute simplicité. De fait, le cours d'une obligation évolue en fonction des taux d'intérêts
et d'autres éléments spécifiques à une obligation. Mais il est important de savoir qu'une
obligation est cotée en pourcentage de son nominal et non en unités monétaires.
 Le coupon couru
C’est la fraction du coupon correspondant à la durée écoulée depuis le paiement du dernier
coupon d’intérêts. Il inclut (depuis 1995) le délai s’écoulant entre la date de négociation et
la date de règlement – livraison, soit 3 jours ouvrés. C'est-à-dire un intervalle de temps
incluant 3 jours ouvré. Par exemple si c’est un mardi, on compte 3 jours, si c’est un jeudi,
on compte 5 jours.
Attention : Le coupon couru (en %) est exprimé avec 3 décimales.

► Exemple 1

Soit une obligation de nominal 2 000 euros, au taux de 6,40%, émise le 25.10.N,
remboursable le 25.10.N+5. Quel était le coupon couru à la date du mardi 12.12.N+3 (date de
négociation) ?

Solution :

Nombre de jours du 25.10.N+3 au 12.12.N+3 : (31-25)+30+12 = 48 jours

Le 15.12.N+3 étant un mardi, la durée sur laquelle on doit calculer le coupon couru est : 48 +
3 = 51 jours

▪ Coupon couru (en valeur) : ≈ 17,885 euros

▪ Coupon couru (en % du nominal) : = 0,8942 ou ≈ 0,008942 = 0,8952 %

 La valeur d’une obligation à une date donnée

Valeur de l’obligation = Valeur cotée + Valeur du coupon couru

► Exemple 2

4
5
25 +

Soit une obligation de nominal 2 000 euros, cote du jour 122,60, coupon couru (en %) : 6,396

Solution :

Valeur totale =  2000 = 2579,92 euros

3– Taux actuariel brut (ou taux de rendement actuariel brut)

Il s'agit du taux d'intérêt réellement perçu par l'investisseur. Ce taux se calcule à partir de la
valeur d'acquisition de l'obligation et en fonction des différents coupons.

 Définition :
A une date donnée, le taux actuariel brut d’un emprunt est le taux pour lequel il y a
équivalence entre la valeur des obligations à cette date et l’ensemble des annuités qui restent
à recevoir.

Le taux actuariel d’une obligation est le taux de rendement réel de cette obligation si elle est
conservée jusqu’à son remboursement.

 Exemple résolu :
Supposons que vous investissiez à l'émission dans une obligation de nominal 500€ à un prix
d'émission de 495€ avec un taux nominal de 5% pendant 3 ans. Vous percevrez donc des
coupons de 25€ pendant 3 ans. Le taux actuariel se calcule ainsi :

25

495 = 25  (1+t) + 25  (1+t) + 525  (1+t)

On peut aussi écrire que t est la solution de l’équation : 495 = 25  (1+t) – 1  + 500(1+t)

Soit 495 = 25 + 500(1+t)

(Écrivez 495 = 25  (1+t) + 25  (1+t) + 25  (1+t) +500  (1+t) )

Partie III : Finances d’Entreprise


4
5
Chapitre I : Rentabilité des investissements
I- Les critères de choix des projets d’investissement :
Les critères de choix d’investissement sont:
- la valeur actuelle nette (VAN) qui est le meilleur critère puisqu’elle mesure la
création de valeur engendrée par l’investissement;
- le taux de rentabilité interne (TRI) qui mesure le taux de rentabilité actuariel de
l’investissement;
- le délai de récupération (pay-back ratio) qui mesure le temps nécessaire à la
récupération du montant de l’investissement et le taux de rentabilité économique
(rapport du résultat d’exploitation après impôt de la période sur l’actif économique
de la période) qui est surtout un outil de contrôle financier.
Formules:

 La VAN :
Un projet d’investissement peut être envisagé favorablement à condition que la
trésorerie qu’il génère dans le futur soit supérieure au montant qu’il a initialement
fallu décaisser pour le mettre en œuvre.

Les flux perçus dans le futur doivent être actualisés en utilisant le coût moyen
pondéré des ressources de l’entreprise.

L’application de ce principe revient à calculer la Valeur Actuelle Nette (VAN) du


projet :
n
CFt
 (1  K ) t
VAN = -I0 + t 1
où :

CFt = cash flow (ou flux de trésorerie) perçu l’année t

K = taux d’actualisation = coût moyen pondéré des ressources de l’entreprise

I0 = investissement initial.

On peut poser : CF0   I 0 . Dans ce cas :


n
CFt CF0 n
CFt n
CFt
 (1  K )  (1  K )  (1  K )
= (1  K ) +
t 0 t t
VAN = CF0 + t 1 t 1
. Donc : VAN = t 0

En d’autres termes, la VAN correspond à la somme de tous les flux de trésorerie


actualisés engendrés par un projet à partir du moment où il serait mis en œuvre.

Ces flux intègrent :

les investissements et notamment l’investissement initial, nécessaire pour mettre


en œuvre le projet ;

la valeur de revente éventuelle du bien ayant fait l’objet de l’investissement. De ce


montant, il convient :

4
5
de déduire l’impôt sur la plus-value…

… ou d’ajouter l’économie d’impôt engendrée par une moins-value de cession.

Finalement :

si VAN > 0, le projet peut être adopté :

si VAN < 0, le projet doit être écarté ;

si VAN = 0, l’entreprise est indifférente au projet.

 Le TRI
Le TRI est un outil de décision à l'investissement. Un projet d'investissement ne
sera généralement retenu que si son TRI prévisible est suffisamment supérieur au
taux bancaire, pour tenir compte notamment de la prime de risque propre au type
de projet.

En effet, mathématiquement, si le TRI est supérieur au taux d'actualisation du


capital (voir aussi coût du capital), la valeur actuelle nette du projet est positive
(c'est-à-dire que le projet est rentable).

Les avantages de cette méthode sont qu’elle a rapport aux flux monétaires et
qu’elle tient compte de la valeur temporelle de l’argent; toutefois, son application
est plutôt complexe et fastidieuse.

Avec

FTp montant du pième flux de trésorerie,

p la date à laquelle le FTp est encaissé,

N le nombre de FT (hors investissement),

I investissement initial (à la date 0)

et TRI le taux de rentabilité interne recherché.

 Le délai de récupération
La méthode du DRC sert à la fois de critère de rejet et de critère de sélection.
Comme critère de rejet, puisque tout projet dont le délai de récupération est
supérieur à la norme fixée par l’entreprise est rejeté. Comme critère de sélection,
puisque entre deux projets concurrents, on retiendra celui dont le délai de réception
est le plus court.

Mais, en toute rigueur, la méthode du délai de récupération ne peut s’appliquer,


comme critère de sélection, qu’à des investissements de même durée de vie. Enfin,

4
5
bien que dans la pratique des entreprises on travaille sur des flux non actualisés, il
est possible de calculer le DRC d’un projet en ayant actualisé les flux.

4
5
Chapitre V : Le diagnostic financier de l’entreprise
1- Notions de base de l’analyse financière :

 Les cycles financiers de l’entreprise

Dans le cadre de son activité, l'entreprise combine des facteurs de production pour élaborer des biens
ou des services.

Les facteurs de production sont achetés sur des marchés "amont" contre des liquidités. Les biens et services
produits sont vendus sur les marchés "Aval" également contre des liquidités.

Ainsi, un entrepreneur disposant de liquidités et désireux de créer une entreprise, devra se procurer par
exemple un local, du matériel et acheter des matières premières pour réaliser ses objectifs. Il va donc
échanger ses liquidités ou "stock de Monnaie" contre des actifs, certains étant destinés à être utilisés
rapidement dans l’entreprise (matières premières), d'autres étant appelés à rester dans l'entreprise une durée
plus longue (local, matériel) ; le but de l'entrepreneur n'étant pas de maintenir ses actifs figés, mais de
produire des biens et les vendre à d'autres agents économiques.

Il verra ainsi une partie de ses actifs se transformer en monnaie. Le cycle financier désigne ce
processus qui intègre toutes les opérations intervenant entre le moment où une entreprise transforme un stock
de monnaie initial en un certain bien ou actif, et le moment où le même bien se transforme en monnaie.

Monnaie Actifs Monnaie

On distingue dans l'entreprise trois cycles financiers principaux :


- Le cycle d'exploitation
- Le cycle d'investissement
- Le cycle des opérations financières

Le cycle d'exploitation
On entend par cycle d'exploitation l'ensemble des opérations réalisées par l'entreprise pour atteindre son

objectif : produire des biens et des services en vue de les échanger.

 L'acquisition des biens et des services entrant dans le processus de production : c'est la phase
d'approvisionnement ;
 La transformation des biens et des services pour aboutir à un produit fini : c'est la phase de
production ;
 La vente des produits finis : c'est la phase de commercialisation.
Ce processus doit fonctionner de manière continue pour assurer un emploi optimal des moyens mis
en œuvre : travail et capital. Or, les flux physiques d'entrée (les achats) et le flux physique de sortie (les
ventes) interviennent de manière discontinue.

4
5
Le cycle d'investissement :

Le cycle d'investissement désigne toutes les opérations relatives à l'acquisition où la création des moyens

de production incorporels (brevets, fonds commercial…), corporels (terrains, machines,…) ou financiers (

titres de participation …).Il englobe également la partie immobilisée de l'actif de roulement (stocks,

créances,…).

L'investissement s'analyse en une dépense immédiate et importante dont la contrepartie et l'espérance de


liquidités futures issues des opérations d'exploitation.

Le cycle d'investissement est par définition un cycle long, dont la durée dépendra de l'activité de
l'entreprise, du rythme de l'évolution technologique et de la stratégie poursuivie.

MonnaieMoyens de
Production
Encaissements

Durée de vie de l’investissement

Schéma du cycle d’investissement

Le cycle des opérations financières :

Il recouvre l'ensemble des opérations qui interviennent entre l'entreprise et les apporteurs de
capitaux, il concerne particulièrement les opérations de prêts et d'emprunts.

 Etapes de la démarche du diagnostic financier.

1ère étape :
Définition des objectifs de l'analyse :
 Etude des moyens de l'entreprise
 Structure financière
 Trésorerie
 Etude du fonctionnement de l'entreprise :
 Activité
 Rentabilité
2ème étape :
Préparation des différentes sources d'informations :
 Informations extra-comptables :
 Internes à l'entreprise :
- Raison sociale
- Localisation géographique des établissements
4
5
- Statut juridique
- Age de la société
- Dirigeants (âge, ancienneté, compétences)
- Activité
- Taille
 Externes à l'entreprise :
- Fournisseurs
- Clients
- Concurrents
- Secteur d'activité
- Environnement macro-économique
- Marché de l'entreprise.
 Informations comptables :
 Bilan comptable retraité ou bilan fonctionnel, soit au bilan financier.
 Compte de produits et charges d'où on va dégager l'état des soldes de gestion ;
Sur la base de ces documents on établira les ratios relatifs à chacun d'eux.
3ème étape :
Sélection des outils d'analyse financière les mieux adaptés aux objectifs poursuivis :
 Equilibre financier
 Solvabilité
 Risque économique et financier
 Rentabilité
 Croissance
 Autonomie financière
 Flexibilité financière.

4ème étape :
Diagnostic financier (atouts et handicaps)
 Atouts :
 Flexibilité
 Rentabilité élevée
 Bonne liquidité
 Forte croissance
 Handicaps :
 Baisse des résultats
 Baisse de chiffre d'affaires
 Insuffisance de ressources stables
 Insuffisance d'investissement
 Dégradation de la trésorerie
 Surendettement, etc..
5ème étape :
Pronostic et recommandations :
 Perspectives d'évolution
 Recommandations.

2- Approches d’analyse Financière :

4
5
Il s'agit d'analyser la capacité d'une entreprise à faire face à ces engagements. Ce diagnostic peut
être mené soit à partir d'un bilan comptable fonctionnel ou à partir d'un bilan financier.
1- Approche fonctionnelle
Le bilan fonctionnel représente à un moment donnée les emplois et les ressources, quelle qu'en
soit la qualification juridique, liés aux principaux cycles de fonctionnement de l'entreprise.
Le découpage fonctionnel du bilan peut être représenté dans le bilan suivant .
Découpage fonctionnel du bilan du PCM
Cycles fonctionnels de
Emplois liés Ressources liées
l'entreprise

Cycle d'investissement Actif immobilisé Financement permanent

Cycle d’exploitation Actif circulant hors trésorerie Passif circulant hors trésorerie

Cycle de trésorerie Trésorerie – Actif Trésorerie - Passif


Ce découpage permet de calculer aisément des agrégats très significatifs sur le plan de la gestion et qui
permet de caractériser l'équilibre financier de l'entreprise, à savoir : le fonds de roulement fonctionnel, le
besoin de financement global et la trésorerie nette.

2-1 Le fonds de roulement fonctionnel (FRF)


C'est la part des ressources stables disponibles après le financement des actifs immobilisés et actifs sans
valeurs pour contribuer à couvrir les besoins de financement liés à l'exploitation.

FRF = Ressources stables brutes – Actifs immobilisés – Actifs sans valeurs


 Le fonds de roulement fonctionnel constitue, dans une optique de continuité de l'exploitation, un
indicateur de vulnérabilité ou au contraire d'autonomie plus au moins grande de l'entreprise vis à vis des
prêteurs à cour terme (fournisseurs et banquiers)
 Il est en effet souhaitable que les besoins de financements structurels d'une entreprise (investissements)
soient couverts par des réserves ayant le même caractère de stabilité, on minimise ainsi le risque
d'atteinte à la survie de l'entreprise par remise en cause de ses financements à court terme.
 En principe le FRF doit être positif ;
 le FRF devrait atteindre au moins 10 % du chiffre d'affaires annuel et 20 % de l'actif circulant.

2-2 Le besoin de financement global :


C'est la part des besoins en financement non couverte par les ressources provenant de cette même
exploitation.

BFG = Actifs circulants H.T – Passifs circulant H.T

Les besoins en financement sont essentiellement constitués par les stocks et les créances clients, les
ressources provenant de l'exploitation par les dettes fournisseurs. L'importance de ces postes dépendent à la
fois des contraintes propres au secteur de l'entreprise (durée du cycle de production, image de la profession
en matière de crédit…), et de politique industrielle et commercial.
2-3 La Trésorerie Nette
C'est l'excédent des liquidités (placées ou non) sur les financements bancaires courants

4
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TN = FRF – BFG
= Trésorerie Actif – Trésorerie Passif
Le BGF est financé pour partie par des ressources stables (FRF) et pour solde par des ressources plus
volatiles (T.P)

Plusieurs situations :
1. Insuffisance du FRF et BFG positif :
Ces deux besoins en financement sont couverts par des ressources volatiles (T.P)
2. Situations confortables :
3. FRF positif et BGF négatif
Ces deux types de ressources alimentent la trésorerie
2- Approche Financière
Le bilan financier a pour but de mettre à la disposition de la l'analyste des informations significatives pour se
rapprocher d'une vision plus économique et financière de l'entreprise. En effet les éléments du bilan sont
classés, selon leur degré de liquidité ou d'exigibilité croissante d'une part ; d'autre part ; les actifs sont pris
pour leur valeur vénale. Ainsi le bilan comptable fait l'objet de plusieurs retraitements.
Le bilan financier se présente comme suit :
Masse de l'actif Masse du passif
Ressources propres Capitaux
Permanents
Valeurs immobilisées Actifs longs Dette à moyen et long
terme
Valeurs d'exploitation
( stocks ) Actifs courts
Dettes à court terme Passif à moins 1 an
Valeur réalisables (moins 1 an)
Valeurs disponibles

3- Analyse par ratios :

L'analyse financière à pour but de diagnostiquer l'entreprise plus en détail sur la situation financière de son
ensemble afin de prendre les bonnes décisions de financements, de crédits, des risques clients, etc., faute de
quoi elle risque de disparaître à plus ou moins brève échéance.
Nous pouvons bâtir 4 types de ratios
 ratios de structure financière ;
 ratios de liquidité;
 ratios d’activité ou de gestion;
 ratios de rendement et de rentabilité.
1-Les ratios de structure permettront de savoir si l'entreprise est ou non indépendante vis-à-vis des banques. Si elle
est trop endettée, elle risque de se trouver dans l'incapacité de rembourser et de payer des intérêts trop
importants par rapport à la marge dégagée par l'entreprise.

Tableau récapitulatif des principaux ratios financiers

4
5
ratio interprétation norme
Capitaux permanents ratio de fonds de roulement. >1
Actif La capacité d’entreprise de
immobilisé financer ses investissements à
travers ses ressources stables.
Dettes globales Ratio d'endettement <0,5
part des capitaux étrangers
capitaux permanents engagés dans l'entreprise

Capitaux Autonomie financière >0,50 sinon capacité


propres d'emprunt saturée
DLT Mesure la capacité de <4 à 5
remboursement de
CAF l’entreprise à partir de sa
Capitaux propres Capacité de remboursement >1
de l’entreprise à partir des ses
Dettes de financement capitaux propres.
2- Les ratios de liquidité permettent d’évaluer l’équilibre financier de l’entreprise à court terme. En
d’autres termes, la capacité d’entreprise d’honorer ses engagements de dettes à court terme.
ratio interprétation norme
Actif circulant Ratio de liquidité générale. >1
DCT

Créances + trésorerie Ratio de liquidité relative ou


à échéance
DCT
Trésorerie Ratio de liquidité immédiate

DCT
1- Les ratios d’activité ou de gestion : ces ratios indique le niveau d’activité de l’entreprise à partir des
rotations des stocks, des règlement clients et des remboursements des fournisseurs.

ratio interprétation norme


Clients x 360 les clients règlent en Dépend du secteur et du
------------------ moyenne au bout de ... métier
CA TTC jours

Fournisseurs x 360 L'entreprise règle ses Dépend du secteur et du


----------------------- fournisseurs en moyenne au métier
Achats TTC bout de ... jours

Stock de marchandises(Final Délai de rotation des stock dépend du secteur et du


ou moyen) métier

------------------------------------

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5
Stocks moy de Prod. finis x Indique combien de temps Dépend du secteur et du
360 les produits finis restent en métier
stock.
---------------------------------
CA(HT)
4-Les ratios de rendement et de rentabilité :permettent de mesurer le niveau de rentabilité et de
rendement. On distingue 3 types de rentabilité : Commerciale, économique et financière.
ratio interprétation norme
Marge commerciale Taux de marge commerciale dépend du secteur et du
---------------------- métier
CA(HT)
Valeur ajoutée Taux de marge après achats dépend du secteur et du
----------------- de matières premières métier
CA(HT)

EBE Combien un Dh de CA génère dépend du secteur et du


----------- d'EBE métier
----
CA(HT)
Charges de personnel part de VA revenant au dépend du secteur et du
-------------------- personnel (partage de la VA) métier
Valeur
ajoutée
Charges financieres Contribution des prêteurs de l’entreprise dans la dépend du secteur et du
----------------- création de la richèsse. métier
Valeur ajoutée

Résultat net Mesure la rentabilité commerciale. dépend du secteur et du


----------- métier
----
CA(HT)
EBE Mesure la rentabilité économique dépend du secteur et du
------------------------ métier
Capitaux investis

Résultat net Mesure la rentabilité Financière dépend du secteur et du


----------------------------- métier
Capitaux propres

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