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: L'Ancien
R é g i m e e t s a c o n t e s t a ti o n
L a c o n q u ê t e e t l ' e x p l o i t a ti o n d e s
colonies
Mme J. Thomas
Athénée provincial Guy Lang – 2020 – 2021
Cours d'Histoire – 4ème année
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1. Introducti on
Rappel : Etat des lieux des territoires conquis par les puissances européennes au 16ème siècle
Après les premières grandes découvertes du 15ème siècle, nous constatons qu'il existe deux grands empires
coloniaux principaux : l'Empire espagnol, représenté par Charles Quint et l'Empire Portugais. A l'Est, il y a
également l'Empire ottoman. Ces navigateurs européens empruntent à présent des routes commerciales qui
leur permettent d'acquérir des ressources, que ce soit en Asie ou en Indonésie, ou encore en Afrique. Ces
routes partent principalement de Séville et de Lisbonne.
En Amérique du Sud et Centrale, les Portugais et les Espagnols possèdent plusieurs territoires (couvrant le
Mexique, le Pérou et le Brésil actuels, entre autres), qui sont de véritables « empires coloniaux ». Ces
territoires leur permettent d'obtenir des ressources précieuses, qu'ils ramèneront en Europe. C'étaient
d'ailleurs là une de leurs motivations principales. En 1494 (via le traité de Tordesillas) et 1529 (via le traité de
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Saragosse) le globe est séparé en deux zones d'influences espagnoles et portugaises, appelées
« hémisphères »)
Que vos Altesses veuillent croire que ce grand nombre de terres sont si bonnes et si fertiles, spécialement celle
de cette île Hispaniola (...) Les Indiens n'ont pas d'armes, sont tous nus, n'ont pas le moindre génie pour le
combat et sont si peureux, qu'à mille, ils n'atteindraient pas trois des nôtres. Ils sont donc propres à être
commandés et à ce qu'on les fasse travailler, semer et mener tous les autres travaux dont on aurait besoin, à ce
qu'on les fasse bâtir des villes, à ce qu'on leur enseigne à aller vêtus et à prendre nos coutumes
1. Dans son journal, comment Colomb perçoit-ils les indigènes ? Explique avec tes propres mots. Il les
perçoit de manière négative. Il les voit comme des êtres inférieurs, incultes, prêts à être soumis,
notamment pour travailler.
2. Quels sont les projets de Colomb vis-à-vis des habitants? En quoi sont-ils différents des raisons initiales
pour lesquelles les Européens ont exploré, que nous avons vues précédemment. Faire en sorte qu'ils
adoptent les coutumes et la manière de vivre des Européens, mais également à leur faire bâtir des
villes, ce qui ne correspond pas aux raisons de base pour lesquelles les Européens ont voulu explorer.
Document 1 : Extrait de Ferro M., Le siècle de Luther et de Christophe Colomb, Plan, 2008, p.81
La découverte de ce nouveau continent fut la première étape d'une autre unification du monde, non plus
monétaire mais alimentaire cette fois : comme c'est le cas aujourd'hui, l'alimentation n'était plus autant liée aux
ressources du terroir. Le blé, le riz, le café, la canne à sucre allèrent du Vieux Monde vers le Nouveau Monde.
Dans l'autre sens, de nouvelles plantes, telles que le maïs, la pomme de terre, le haricot, le manioc, la tomate, le
tabac, le piment et le dindon arrivèrent en Europe. (...) La culture du maïs fut très vite adaptée en Europe,
d'autant que cette plante permet deux récoltes par an, contre une seule pour le blé.
1. Quel est l'apport du continent américain à l'Europe en termes alimentaires ? Les Européens découvrent le
maïs, la pomme de terre, les haricots, le manioc, la tomate, le tabac et le piment.
2. A ton avis, quelles vont être les conséquences de l'arrivée de ces nouveaux produits ? Cite les conséquences
pour les Amérindiens et pour les Européens. Cela va changer totalement leur alimentation, et leur manière
de vivre. On peut également penser qu'ils vont tenter d'amener sur le continent européen ces aliments.
Pour les Amérindiens, ils vont voir leurs ressources alimentaires diminuer, sous la pression des Européens.
3. En quoi la culture du maïs va avoir un impact sur l'économie européenne ? Elle va permettre d'avoir un
meilleur rendement agricole. Qui dit meilleur rendement agricole, dit meilleure productivité et davantage
de bénéfices pour ceux qui la cultivent => Il y aura de la création de richesses. On peut également penser
que cela permettra de nourrir plus de monde.
1 Hasquin H., Jadoulle J.-L., FuturHist 4ème, Namur, Didier Hatier, p.52
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Document 2 : Extrait de « L'or et l'argent du Nouveau Monde » (in « Histoire à la carte »)2
L’un des moteurs de la conquête du Nouveau Monde a été la soif de l’or et des métaux
précieux. Dès leur arrivée aux Antilles, puis sur le continent américain, les conquistadors
espagnols pillent l’or accumulé par les Indiens essentiellement sous forme de bijoux et
d’objets de culte. L’énorme rançon en or et en argent payée en vain à Pizarro par les Incas
pour la libération de leur empereur Atahualpa, puis le pillage de leur capitale Cuzco,
symbolisent cette économie de la prédation. Mais le pillage n’a qu’un temps et
progressivement c’est la découverte et l’exploitation de gisements miniers qui
permettent de soutenir l’exportation des métaux précieux vers Séville. L’exploitation, sous
la forme de l’orpaillage, fait appel à des esclaves noirs transportés par des bateaux
portugais jusqu’à Carthagène.
1. Quels ont été les deux moyens pour les Espagnols d'acquérir de l'or et de l'argent ? A qui ces métaux
profitent-ils ? L'extraction (par des esclaves notamment) et le pillage. Les métaux exttaits profitent à
l'Europe
2. Comment les Espagnols assurent-ils le travail de l'extraction ? Grâce à des esclaves noirs.
Document 3 : Graphique de l'évolution des prix et de la quantité de l'or et de l'argent (de 1520 à 1640) 3
La traite négrière atlantique débute au 15e siècle lorsque les Portugais commencent à acheter des
hommes sur les côtes d’Afrique qu’ils explorent alors. La découverte du Nouveau Monde et sa colonisation
par les grandes puissances maritimes européennes accélèrent le processus de façon exponentielle.
L’exploitation des richesses et des territoires de l’Amérique demande une main d’œuvre abondante pour
alimenter mines et plantations. Ni les émigrants européens, trop peu nombreux, ni les Indiens, décimés
par l’exploitation et les maladies, ne suffisent à la tâche. Se met alors en place, dès le 16e siècle, un
commerce transatlantique que l’on a appelé « commerce triangulaire » : des négriers européens partent
d’Europe avec des marchandises manufacturées qu’ils échangent sur les côtes d’Afrique contre des captifs
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fournis par certains royaumes et négriers africains. (...)Les historiens estiment qu’en moyenne, les
bénéfices des expéditions de traite sont compris entre 15% et 20%. La traite contribue à l’essor
économique des ports, et plus largement des pays qui pratiquent le commerce d’êtres humains.
Document 5 : Extrait d'une fresque murale, « La colonisation ou l'arrivée d'Hernan Cortès à Vera Cruz » du peintre
Diego Rivera (Mexico, 1951)
– Diego Rivera : Peintre mexicain (1886-1957), connu principalement pour ses fresques murales. Artiste engagé
dans la politique, ayant vécu en Europe, ses thèmes évoquent souvent les problématiques sociales et
révolutionnaires. Il s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'Eglise. Cette peinture fut réalisée dans
les années 1950, décennie où les descendants des Indiens furent persécutés.
– Hernan Cortès : Conquistador espagnol (1485-1547), considéré comme l'un des principaux acteurs de la
colonisation et de l'évangélisation en Amérique centrale. Arrivé au Nouveau monde en 1504, Il a été
gouverneur à Cuba et fonda une ville au Mexique, Villa Rica de la Vera Cruz.
1. Décris de façon précise ce tableau. Quels personnages sont représentés sur cette fresque ? Comment
sont-ils représentés ? Quelle scène est décrite ?
A gauche, en arrière-plan, nous apercevons des esclaves noirs, issus du continent africains. Ceux-ci
sont soumis et surveillés. Ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, occupés à
l'extraction (soit de métaux précieux ou de minerais). Au milieu nous voyons un représentant de
l'Eglise catholique (un prêtre ou un missionnaire), qui semble soit diriger les esclaves, soit les
convertir. En avant-plan, nous apercevons un colon européen, Hernan Cortès, qui s'adresse à un
indigène amérindien. Des indigènes amérindiens sont également exploités. Nous apercevons des
chevaux.
2. A l'aide de tes fiches-outils, dresse la carte d'identité de ce document et explique si oui ou non nous
pouvons faire confiance à ce document et à son auteur pour étudier la colonisation de l'Amérique au
15ème et 16ème siècle.
Il s'agit d'un document iconographique/figuratif (peinture), du 19ème siècle. Ce document n'est pas
contemporain des faits (travail postérieur). L'auteur est un peintre mexicain, postérieur à la
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problématique. Ce document n'est pas à 100% fiable car il est postérieur aux faits, l'auteur est un
artiste et n'est donc pas un expert et pose un regard subjectif (en qualité de peintre, mais également
en tant que personne qui a un avis politique).
Document 6 : Illustration extraite du traité de Bernardino de Sahagun représentant des Indiens atteints
de la variole (16ème siècle)
Variole : Maladie contagieuse d'origine virale, souvent mortelle. Elle est originaire d'Eurasie et d'Afrique.
Document 8 : Extrait de LOPEZ DE GOMARA F., Historia general de Las Indias, 1552
(...) C'est la grande gloire et honneur de nos rois et des Espagnols d'avoir fait accepter aux Indiens un seul Dieu,
une seule foi et un seul baptême et leur avoir enlevé l'idolâtrie, les sacrifices humains (...) De même on leur a
enlevé la polygamie (...) on leur a montré l'alphabet sans lequel les hommes sont comme des animaux et
l'emploi du fer qui est tellement nécessaire à l'homme. On leur a également montré plusieurs bonnes habitudes
, arts, moeurs policées pour pouvoir mieux vivre.
Apport des Européens au Nouveau Monde Blé, Riz, Ail, Melon, Oignon
Caféier, Théier
Apport du Nouveau Monde à l'Europe Maïs, pomme de terre
Tomate,
Cacao, Chocolat
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Coca, Tabac, Caoutchouc
Cobaye, Dindon
1. Selon les documents 8 et 9, quels sont les apports des Européens aux Amérindiens ?
Au niveau alimentaire : le blé, le riz, l'ail, le melon et l'oignon, ainsi que le caféier et le théier.
Au niveau des habitudes : maîtrise de l'alphabet, la religion catholique ainsi que la monogamie
Au niveau technologique : la maîtrise du fer