CONSTRUCTION METALLIQUE
1.1) INTRODUCTION :
En charpente métallique, le matériau utilisé est l’acier. Il permet de réaliser des constructions légères et
élancées. Le poids d'une charpente métallique courante est d'environ :
- ossature de toiture : 20 à 40 kg / m2
- ossature de plancher : 50 à 100 kg / m2
A titre de comparaison, une dalle en béton armé de 10 cm d'épaisseur pèse environ 250 kg / m2.
L'acier est un matériau stable dans le temps (peu de fluage ou de relaxation), homogène et élastique, ce
qui le différencie d'autres matériaux comme le bois ou le béton armé. L'acier suit bien les hypothèses
et les lois de la résistance des matériaux. Son module d'élasticité est constant et connu de façon
précise, ce qui n'est pas le cas pour le béton et le bois.. Les caractéristiques mécaniques de l'acier sont
élevées, régulières et fiables.
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Figure 1.2 « Allure générale de la relation contrainte – déformation spécifique de l’acier doux »
Zone OA : zone linéaire ou rectiligne, pour laquelle les allongements sont proportionnels aux efforts
appliqués. C’est la zone élastique, qui est réversible, car si l’effort de traction est supprimé,
l’éprouvette revient à sa
longueur initiale (L L = 0) , il ne reste aucune déformation permanente. Le matériau ne se souvient
plus du chargement précédent. Cette zone est régie par la loi de Hooke, loi de comportement linéaire :
= E
Où
: c’est la contrainte E : c’est le module d’élasticité : c’est la déformation spécifique
La limite d’élasticité f y correspond à la contrainte maximale qu’il est possible d’atteindre pour un
comportement élastique du matériau. La déformation spécifique correspondant à la limite d’élasticité
est désignée par y .
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Zone BC : après le palier découlement plastique, il faut à nouveau augmenter la charge pour accroître
la déformation. En cette zone du comportement, la contrainte augmente avec la déformation de
manière non proportionnelle, jusqu’au point C. C’est la phase d’écrouissage dont la limite supérieure
est appelée résistance à la traction du matériau notée f u . La déformation spécifique correspondant à la
résistance à la traction est notée u .
Zone CD : la déformation augmente et la charge est décroissante car il se produit une diminution de
section en un point de l’éprouvette. C’est la phase de striction. Elle se termine par la rupture de
l’éprouvette (point D).
Le plus grand danger que doit fuir le constructeur est celui d’une rupture fragile, rupture survenant
brutalement sans aucun signal prémonitoire (sans aucun signal d’avant-garde).
Cette notion de plasticité/sécurité est très importante. En effet, lorsqu’une pièce en fonte ou en acier
dur est excessivement sollicitée au-delà de la limite d’élasticité, elle va périr par rupture brutale, sans
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présenter de symptômes prémonitoires. En revanche, une pièce en acier doux va présenter de grandes
déformations qui vont prévenir du danger non apparent.
Plus la longueur du palier plastique est importante plus le matériau a une grande capacité de se
déformer au-delàs de sa limite élastique y . Tout matériaux doté d’une telle caractéristique est appelé
matériaux.
A retenir : la ductilité est la capacité du matériau de se déformer, d’une façon considérable, au-delàs
de la limité élastique.
La longueur du palier plastique est en relation avec la teneur en carbone de l’acier : plus la teneur en
carbone des aciers augmentent, plus le palier de ductilité se raccourcit et plus la déformation à la
rupture diminue. La sécurité est donc inversement proportionnelle au taux de carbone. C’est pourquoi
seuls les aciers doux (à faible teneur en carbone) sont autorisés en construction métallique, le taux de
carbone moyen étant de 0,2%.
Figure 1.4 « diagramme contrainte – déformation, réel, des différents type d’acier »
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Selon la norme européenne, EN 10025, la nuance d’acier est définie comme indiquée dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 1.2 « Nuance d’acier selon la norme EN 10025 »
Epaisseur « t » en [mm]
Nuance d’acier t 40 mm 40 mm t 100 mm
f y N / mm2
f u N / mm2
f y N / mm2
f u N / mm2
Fe 360 235 360 215 340
Fe 430 275 430 255 410
Fe 510 355 510 355 490
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1.5.2) La ductilité
La ductilité c’est la capacité du matériau de se déformer dans le domaine plastique sans qu’il ait de
rupture.
Les aciers de construction doivent satisfaire aux conditions de ductilité suivantes :
- le rapport « f u f y » doit être supérieure à 1,2
- le rapport « u y » doit être égale à au moins 20
- l’allongement à la rupture sur une longueur entre repère de 5,65 A0 doit être supérieure à
15%, A0 étant l’aire initiale de la section transversale.
1.5.3) La résilience
Elle se mesure, le plus fréquent, à l’aide de l’essai charpy. Elle caractérise la résistance au choc
Choc
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- Les tôles et larges plats laminés à chaud, en feuilles ou bobines, d’une épaisseur comprise entre
3 et 20 mm et d’une largeur limitée à 1,8 m. Elles servent à la fabrication des charpentes, des
PRS (Profilés Reconstitués par Soudure), de biens d’équipement chaudronnerie…. Et des
profilés creux (ou tube) ces derniers qui sont fabriqués à partir des tôles pliées dans le sens de
la longueur et soudées longitudinalement, ont une longueur de 6 à 15 m et un diamètre
maximal de 400 mm. Les tubes de section carrée, rectangulaire, hexagonale elliptique, sont, en
général, formés au départ de tubes ronds.
- Les plaques laminées à chaud, d’une épaisseur supérieure à 20 mm pouvant aller jusqu’à 400
mm, et d’une largeur de 5,2 m. Elles sont utilisées pour la fabrication de bien d’équipement
(navires, plates-formes offshore, tubes des oléoducs), la grosse chaudronnerie, la charpente
lourde (PRS) et les ouvrages d’art (pont, passerelles). Dans cette famille de produits plats, sont
également classés les tôles d’épaisseur variables utilisées dans les ouvrages d’art (avantage :
moins de joints soudés, notamment entre tôles d’épaisseur différentes et pour l’empilage de
plats renforts.
- Les tôles nervurées sont obtenues par profilage ou pliage à froid de tôles minces et sont
utilisées pour les bardages, toitures, planchers, panneaux sandwich,…..
- Les profils minces sont obtenus par profilage ou pliage à froid de tôles d’épaisseur inférieure à
5 mm et ils ont des sections en formes de C, U, Z, Sigma. Ils sont utilisés dans les ossatures
légères : pannes, lisses, charpentes légères, cloisons, faux plafonds, ……
- Les poutrelles
▪ de la série des « I » : IPN (h=80 à 600 mm), IPE (h=80 à 750 mm),
▪ de la série des « U » : UPN, UAP, UPE (h=80 à 400 mm),
▪ de la série des « H » : HEA, HEB, HEM, HL, HD, HP (h= 100 à 1100 mm).
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- Les laminés marchands qui comprennent une large variété de produits de petites sections :
barres de sections pleines (ronde, carrée, hexagonale), plats, fers « T », petits « U », cornières
(à branches égales ou inégales),..
- Les rails palplanches, fils machine, ronds à béton. Il existe aussi des tubes extrudés sans
soudure (plus fortes épaisseur)
Les produits longs sont utilisés dans tous les secteurs industriels, mais particulièrement dans la
construction métallique et dans l’industrie mécanique.
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La structure porteuse d’un ouvrage de génie civil doit être établie pour supporter les effets maximums
des actions qui peuvent être appliquées en cours de réalisation et en service de l’ouvrage.
Les actions sont des forces et/ou moments appliquées sur une construction, soit directement, « poids
propre, poids des surcharges d’exploitation, charges climatiques neige et vent, charge accidentelle tel
que le séisme, etc.….. », soit indirectement (effets thermiques et variations de température,
précontraintes, déplacements imposés, tassements différentiels, étaiements provisoires)
A titre d’exemple, pour un bâtiment à usage d’habitation les charges permanentes à déterminées sont
les suivantes :
Les poussées des terres, pressions des liquides ou solides dont le niveau ne varie pas ou varie peu dans
le temps sont considérées aussi comme charges permanentes.
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Chaque élément d’une charpente métallique subit des sollicitations qui peuvent produire des
déformations. Il doit être donc conçu et monté pour leur résister et cela afin d’assurer la stabilité de la
construction.
Les sollicitations sont les efforts internes, « moment de flexion, moment de torsion, effort normal,
effort tranchant », provoqués par les actions citées précédemment. Elles servent au dimensionnement
des éléments de la structure porteuse ; elles sont déterminées à l’aide de l’une des méthodes
appropriées de l'analyse des structures telle que la résistance des matériaux (RDM).
Les différentes sollicitations que peut subir une section transversale, par rapport un système d’axe
(x,y,z), comme schématisé ci-dessous comme suit :
My
Ty
NX Mx
Mz
Tz
- Effort normal de traction simple ou de compression simple Nx, provoquant des contraintes
normales à la section transversale.
- Effort tranchant Ty , Tz, provoquant des contraintes tangentielles à la section transversale.
- Moment de flexion My , Mz, provoquant des contraintes normales à la section transversale.
- Moment de torsion Mx, provoquant des contraintes tangentielles à la section transversale.
Remarque :
➢ Dans le cas d’application d’un effort normal plus un moment de flexion, la section
transversale est soumise à la flexion composée.
➢ Dans le cas où la section transversale supporte les deux moments de flexion « My , Mz »
au même temps, la section est soumise à la flexion déviée.
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Les ouvrages de génie civil doivent être établis pour supporter les effets maximums des actions qui
peuvent leur êtres appliquées en cours de réalisation, de service et éventuellement au cours d’essais
que ce soit en situation de fonctionnement normal ou en situation accidentelle. Dans le cadre de ce
cours, nous appliquerons principalement les règles algériennes de conception et de calcul des
structures en acier : le CCM97 et le DTR-BC 2.44. Le CCM97 est issu de la l’anciens règlement
français CM66 et additif80 ; il constitue le premier règlement algérien de conception et de calcul des
structures métalliques. Actuellement, en Europe l’Eurocode03 est en cours d’application en parallèle
du CM66 et l’additif80. L’Eurocode03 a été élaboré dans le but d’harmoniser la conception des
constructions métalliques au sein de l’Union Européenne. Il y a lieu de signaler qu’il existe 10
Euroodes structuraux. Pour les structures en acier, les plus appropriés sont l’EC1, l’EC3 et l’EC4.
l’Eurocode 1 (EC1) traite les actions. L’Eurocode 3 (EC3) et l’Eurocode (EC4) traitent les structures
en acier et les structures mixtes acier – béton respectivement.
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Pour justifier la sécurité et l'aptitude au service des constructions, on emploie une méthode dite d'états
limites. Son principe est de montrer que les combinaisons d'actions et les sollicitations de calcul à
envisager n'entraînent pas dans la construction ou l'un de ses éléments, un des phénomènes que l'on
souhaite éviter ou un état limite à ne pas dépasser. On définit deux types d’états limites : état limite
ultime et état limite de service.
L’état limite ultime (ELU) correspond à la sécurité structurale de l’ouvrage ; il est atteint lorsque l'un
des phénomènes suivants se produit : perte d'équilibre de la structure, formation pour tout ou partie de
la structure d'un mécanisme de ruine, instabilité de forme, rupture d'un élément, déformations
plastiques excessives.
L’état limite de service (ELS) correspond à l’aptitude au service ; il est atteint lorsque la structure
devient inapte aux fonctions normales pour lesquelles elle est conçue, en particulier dans les cas de
déformations excessives entraînant une interruption du service normal de la structure ou des désordres
inacceptables d'éléments non structuraux.
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Lorsque une action permanente unique est à considérer comme composée d’une partie favorable et
d’une partie défavorable, la partie favorable peut, en alternative, être associée à : G , inf = 1,10 et la
partie défavorable à : G , sup = 1,35
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Pour les structures de bâtiments, dans un but de simplification, il est admis de remplacer la
combinaison fondamentale par celle des combinaisons ci-après qui se révèle la plus contraignante :
- avec prise en compte uniquement de l’action variable la plus défavorable ou la plus favorable :
S ELU = G , j Gk , j + Q ,1 Qk ,1
j
- avec prise en compte de toutes les actions variables selon une combinaison la plus favorable et
une combinaison la plus défavorable :
S ELU = G , j Gk , j + 0 ,9 Q ,i Qk ,i
j i 1
La combinaison rare comprend les actions permanentes, une action variables de base avec sa
valeur caractéristique et, s’il y a lieu, une ou plusieurs actions variables d’accompagnement avec leurs
valeurs de combinaison obtenues avec le coefficient 0 :
S ser = G k , j + Q k ,1 + 0,i Q k ,i
j i 1
La combinaison fréquente comprend les actions permanentes, une action variable de base avec
sa valeur fréquente obtenue avec le coefficient 1 et, s’il y a lieu, des actions variables
d’accompagnement avec leurs valeurs quasi permanentes obtenues avec le coefficient 2
S ser = G k , j + 1,1 Q k ,1 + 2 ,i Q k ,i
j i 1
La combinaison quasi fréquente comprend les actions permanentes et une ou plusieurs actions
variables avec leurs valeurs quasi permanentes obtenues avec le coefficient 2 :
S ser = G k , j + 2,i Q k ,i
j i 1
- avec prise en compte uniquement de l’action variable la plus défavorable ou la plus favorable :
S ser = Gk , j + Qk ,1
j
- avec prise en compte de toutes les actions variables selon une combinaison la plus favorable et
une combinaison la plus défavorable :
S ser = Gk , j + 0 ,9 Qk ,i
j i 1
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