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sciences de sciences de
Reddy
l’ingénieur
l’ingénieur
aJ.N.
a J.N. Reddy
Mécanique des
milieux continus
Mécanique des
des outils mathématiques nécessaires à une étude approfondie de ce domaine.
L'ouvrage de J.N. Reddy se distingue par sa volonté :
• de réduire autant que possible le formalisme mathématique ;
• d’insister sur les principes physiques sous-jacents ;
•de faire découvrir les notions fondamentales du transfert thermique, de la théorie
de l'élasticité, de la mécanique des fluides, etc. ;
•de montrer l'importance des principes de conservation (de l'énergie, etc.) qui
reviennent comme un leitmotiv ;
milieux continus
• d’offrir de nombreux exemples variés et détaillés.
L'objectif de l'auteur est que cet ouvrage « prépare les élèves-ingénieurs et les
Introduction aux
étudiants en science à des cours plus avancés dans les domaines traditionnels
aussi bien que dans d’autres émergents comme les biotechnologies, les nano-
technologies, les systèmes énergétiques et la mécanique numérique. » principes et applications
Traduction de l’édition américaine
Anna Cuprjak, ancienne élève du Collège de formation de professeurs de français et
de l'Institut d'Études Ibériques et Ibéro-américaines de l'Université de Varsovie, est
traductrice indépendante.
Révision scientifique
Loïc Villain, Docteur en Physique Théorique de l'Université Paris VII, dans le domaine des
objets astrophysiques compacts, est Maître de Conférences à l'Université François Rabelais
de Tours et chercheur au LMPT (Laboratoire de Mathématiques et Physique Théorique).
sciences de
l’ingénieur
Conception graphique : Primo&Primo
ISBN : 9782804175559
9782804175559
REDDYMEC
Mécanique des
milieux continus
Introduction aux principes
et applications
Dans la collection « Sciences de l’ingénieur »
ALEXANDER, SADIKU, Analyse des circuits électriques
BEER, JOHNSTON, BENEDETTI, TREMBLAY, Mécanique pour ingénieur.
Vol. 1 Statique
BEER, JOHNSTON, COLLET, MAYER, Mécanique pour ingénieur.
Vol. 2 Dynamique
BOLES, CENGEL, LACROIX, Thermodynamique.
Une approche pragmatique
GHASEM, HENDA, Bilans matière et énergétique pour l’ingénierie chimique.
Principes et applications pratiques
WELTNER, WEBER, SCHUSTER, GROSJEAN, Mathématiques pour
physiciens et ingénieurs
sciences de
l’ingénieur
aJ . N . Reddy
Mécanique des
milieux continus
Introduction aux principes
et applications
Traduction de l’édition américiane par Anna Cuprjak
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de
spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : février 2013
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/072 ISBN 978-2-8041-7555-9
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Albert Einstein
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vi
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Avant-propos xi
1 Introduction 1
1.1 Mécanique des milieux continus . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Objectif de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 Vecteurs et Tenseurs 11
2.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Définition d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Algèbre des vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Vecteur unitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.2 Vecteur nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.3 Addition de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.4 Multiplication d’un vecteur par un scalaire . . . . . . 14
2.3.5 Produit scalaire de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.6 Produit vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3.7 Produits triples de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.8 Surface plane et vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.9 Composantes d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4 Notation indicielle et convention de sommation . . . . . . . . 27
2.4.1 Convention de sommation . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.4.2 Indice muet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.4.3 Indice libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.4.4 Symboles de Kronecker et de permutation . . . . . . . 29
2.4.5 Loi de transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.5 Théorie des matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.5.2 Addition de matrices et multiplication par un scalaire 36
2.5.3 Matrice transposée, symétrique et antisymétrique . . . 37
2.5.4 Multiplication de matrices . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.5.5 Inverse et déterminant d’une matrice . . . . . . . . . . 41
2.6 Calcul vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.6.1 Opérateur nabla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.6.2 Divergence et rotationnel d’un vecteur . . . . . . . . . 47
2.6.3 Coordonnées cylindriques et sphériques . . . . . . . . 49
2.6.4 Théorèmes du gradient, de Green–Ostrogradski et du
rotationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.7 Tenseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.7.1 Dyades . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.7.2 Composantes d’une dyade . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.7.3 Transformation des composantes d’une dyade . . . . . 56
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viii
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Index 257
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Avant-propos
Galilée
Cet ouvrage est une version simplifiée du livre du même auteur, An Intro-
duction to Continuum Mechanics with Applications, publié par Cambridge
University Press (New York, 2008), prévu pour servir de manuel aux étu-
diants de premier cycle scientifique et d’école d’ingénieur. Puisque la plupart
des technologies modernes ne reposent plus sur une discipline exclusive mais
sont devenues au contraire pluri-disciplinaires, les étudiants-ingénieurs de-
vraient être formés à penser et à travailler dans de telles conditions. En
conséquence, il leur est nécessaire d’appréhender assez tôt les principes de
la mécanique (i.e., les lois de la physique appliquées aux sciences et à des
systèmes technologiques) afin d’acquérir une connaissance approfondie des
principes de base communs à toutes les disciplines et de devenir capables de
travailler à l’interface de diverses branches des sciences et technologies. Un
premier cours sur les principes de la mécanique se doit de fournir une intro-
duction aux concepts fondamentaux de contrainte et de déformation, ainsi
qu’aux principes de conservation, et il doit préparer les élèves-ingénieurs et
les étudiants en science à des cours plus avancés dans les domaines tradi-
tionnels aussi bien que dans d’autres émergents comme les biotechnologies,
les nanotechnologies, les systèmes énergétiques et la mécanique numérique.
Les étudiants de premier cycle ayant suivi une telle formation peuvent ainsi
se lancer ensuite dans des études plus poussées traditionnelles (comme l’aé-
rospatial, l’ingénierie civile, électrique ou mécanique ; la physique ; les ma-
thématiques appliquées) ou interdisciplinaires (comme la bioingénierie, la
physique appliquée, les nanosciences, l’ingénierie biomoléculaire, etc.).
Il existe peu de livres sur les principes de la mécanique qui s’adressent
avant tout aux étudiants de premier cycle d’ingénierie ou de science. Une
grande majorité des livres sur ce sujet sont écrits pour les étudiants de
deuxième cycle ou d’école d’ingénieur et ont tendance à être plus mathéma-
tiques et trop avancés pour les étudiants de deuxième ou troisième année
du premier cycle. Cet ouvrage présente les sujets de la mécanique des maté-
riaux, de la mécanique des fluides et du transfert thermique sous un même
point de vue à l’aide des principes de conservation de la mécanique. L’auteur
espère que cet ouvrage, qu’il a essayé de garder le plus simple possible, aidera
à présenter les concepts principaux de ces trois thèmes sous une structure
unifiée.
Avec une brève discussion du concept de milieu continu dans le cha-
pitre 1, les notions de vecteurs et de tenseurs sont résumées dans le cha-
pitre 2. Puisque les mathématiques sont le langage analytique des sciences
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Avant-propos
xii
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Avant-propos
xiii
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Avant-propos
xiv
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apparaît primitive et enfantine,
et pourtant c’est ce que nous
possédons de plus précieux.
Albert Einstein
Introduction
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Chapitre 1 : Introduction
(a) (b)
FEUILLET DE GRAPHÈNE ENROULÉ EN TUBE
(m,m) / CHAISE
CHIRAL
(m,n)
mosomes, toutes les structures présentes dans une cellule sont formées d’une
combinaison de macromolécules.
À l’échelle macroscopique, les cellules eucaryotes peuvent être divisées
en trois régions distinctes : un noyau, une membrane plasmique et un cyto-
plasme où se trouvent diverses autres structures, comme on peut le voir sur
la figure 1.1.2(b). Le noyau, constitué des chromosomes et d’autres struc-
tures protéïques, est le centre de contrôle de la cellule à laquelle il dicte son
fonctionnement. La membrane plasmique enveloppe la cellule et sépare le
matériel extérieur de l’intérieur de la cellule. Elle est responsable du main-
tien de l’intégrité de la cellule et agit également comme un ensemble de
canaux pour le transport de molécules vers la cellule ou hors de celle-ci. La
membrane de la cellule est faite d’une bicouche de phospholipides (macromo-
lécules) dans laquelle sont incrustées des protéines transmembranaires. La
région entre la membrane de la cellule et le noyau se nomme le cytoplasme,
qui est constitué d’un fluide semblable à un gel appelé le cytosol, d’un
cytosquelette et d’autres macromolécules. Le cytosquelette forme le cadre
biomécanique de la cellule et consiste en trois structures de macromolécules
protéiques primaires : les filaments d’actine, les filaments intermédiaires et
les microtubules. La croissance, le développement et la reproduction cellu-
laires ont lieu dans le cytoplasme.
Les interactions entre les différents constituants de la cellule assurent
sa cohésion structurelle. L’analyse de ces interactions afin de déterminer
comment la cellule répond à un stimulus externe (mécanique, électrique
ou chimique) se fait méthodiquement à l’aide de la mécanique cellulaire.
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Base azotée
Phosphate
(a)
Filaments d’actine
Filaments intermédiaires Réseau de filaments d’actine
Microtubule
Cytosol – composant hétérogène du fluide
Cytosquelette – réseau de filaments interne à la cellule
(b)
(extérieur de la cellule)
protéine membranaire
glyco-
cholestérol protéine
phospho-
lipide
membrane
plasmique
(cytoplasme)
Membrane cellulaire
Membrane
Cellule animale
plasmique
Réticulum Microtubule
endoplasmique Mitochondrie
Ribosomes
Microfilaments
Microfilaments et filaments inter-
médiaires
Microtubule
Actine F Actine G
(Polymère) (Monomère)
(c)
Figure 1.1.2 : (a) Nature hiérarchique d’un chromosome ; (b) Structure globale
d’une cellule ; (c) Structure macromoléculaire d’une cellule.
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Chapitre 1 : Introduction
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Figure 1.1.4 : Plongeoir dont l’extrémité gauche est fixe et dont la droite est
libre.
∆m
ρ = lim , (1.1.1)
∆V →ϵ3 ∆V
où l’on prend en fait la limite ϵ → 0. L’étude mathématique de la mécanique
d’un tel milieu continu idéalisé s’appelle la mécanique des milieux continus.
Les ingénieurs et les scientifiques étudient les milieux continus pour com-
prendre leur comportement dans les « conditions de fonctionnement » pour
que les systèmes physiques conçus puissent fonctionner correctement et être
produits à un coût raisonnable. Par exemple, pour réparer ou remplacer une
artère humaine détériorée, il faut comprendre la fonction de l’artère originale
et les conditions qui ont mené à son endommagement. Une artère transporte
le sang du cœur vers différentes parties du corps. Des conditions telles qu’une
pression artérielle élevée ou une augmentation du taux de cholestérol san-
guin peuvent conduire au dépôt de particules sur la paroi artérielle, comme
le montre la figure 1.1.3. Avec le temps, l’accumulation de ces particules
sur la paroi compliquent et restreint la circulation sanguine, menant à des
maladies cardiovasculaires. Un remède possible contre ces maladies est de
réparer ou de remplacer la portion endommagée de l’artère, ce qui nécessite
également de comprendre la déformation et les contraintes provoquées dans
la paroi artérielle par le flux sanguin. Cette compréhension permet ensuite
de concevoir une prothèse vasculaire (i.e., une artère artificielle).
Les principaux objectifs de cet ouvrage sont (1) l’étude des lois de conser-
vation de la mécanique des milieux continus et l’obtention des équations qui
décrivent le mouvement et le comportement mécanique des matériaux, et
(2) l’application de ces équations à des problèmes simples associés à des
écoulements fluides, à la conduction thermique et à la déformation de corps
solides. Même si le premier de ces objectifs est important en soi, il est néces-
saire de savoir mettre la description sous la forme d’équations pour acquérir
une compréhension quantitative du comportement d’un système complexe.
Cette compréhension quantitative est utile pour concevoir et produire de
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Chapitre 1 : Introduction
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r
v x (r )
Diamètre interne d
x P1 P2
L
Figure 1.1.5 : Mesure de la viscosité d’un fluide à l’aide d’un tube capillaire.
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Chapitre 1 : Introduction
Coupe
transversale
du mur
x
Four
L’objectif principal de cet ouvrage, comme cela a déjà été mentionné, est
double : (1) utiliser les principes physiques pour dériver les équations qui
déterminent le mouvement et la réponse thermomécanique de matériaux
et de systèmes, puis (2) appliquer ces équations à l’étude de problèmes
spécifiques d’ingénierie et de science appliquée (élasticité linéarisée, trans-
fert thermique, mécanique des fluides, etc.). Les équations qui gouvernent
l’étude des déformations et des contraintes d’un matériel continu ne sont
autres qu’une représentation analytique des lois globales de conservation
de la masse, de la quantité de mouvement et de l’énergie, ainsi que de la
réponse constitutive des milieux continus. Elles sont applicables à tous les
matériaux qui peuvent être décrits comme un milieu continu. Adapter et
résoudre ces équations pour des problèmes particuliers constitue le corps de
l’analyse et de la conception d’ingénierie.
L’étude du mouvement et de la déformation d’un milieu continu (ou
d’un « corps » qui consiste en un matériel distribué continûment) peut
généralement être décomposée en quatre catégories fondamentales :
(1) la cinématique ;
(2) la dynamique (conservation de la quantité de mouvement et du mo-
ment cinétique) ;
(3) la thermodynamique (premier et deuxième principes) ;
(4) les équations constitutives.
La cinématique est l’étude des changements géométriques ou des déforma-
tions d’un milieu continu, indépendamment des forces qui en sont respon-
sables. La dynamique est l’étude de l’équilibre statique ou dynamique de
forces et de moments qui agissent sur un milieu continu, à l’aide des prin-
cipes de conservation de la quantité de mouvement et du moment cinétique.
Cette étude mène aux équations du mouvement ainsi qu’aux symétries du
tenseur des contraintes en l’absence de couples volumiques. Les principes
de la thermodynamique portent sur la conservation de l’énergie et sur les
relations entre la chaleur, le travail mécanique et les propriétés thermody-
namiques du milieu continu. Les équations constitutives décrivent le com-
portement thermomécanique du matériel formant le milieu continu et re-
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1.3 Résumé
1.3 Résumé
Dans ce chapitre, le concept de milieu continu a été introduit en rapport
avec les objectifs principaux de ce livre, à savoir, utiliser les principes de
la mécanique pour dériver les équations qui gouvernent un milieu continu
et présenter leur application à l’étude de problèmes qui surviennent dans
l’ingénierie. L’étude des principes de la mécanique est généralement divisée
en quatre thèmes, résumés dans le tableau 1.2.1, qui sont abordés dans les
chapitres 3 à 6, respectivement. La formulation mathématique des équations
qui gouvernent un milieu continu (i.e., le développement d’un modèle ma-
thématique du phénomène physique) exige nécessairement l’utilisation de
vecteurs, de matrices et de tenseurs, des outils mathématiques qui facilitent
la formulation analytique des lois de la nature. Par conséquent, il est utile
de commencer par acquérir une certaine connaissance pratique de ces objets
mathématiques, ce à quoi est consacré le chapitre 2.
Beaucoup des concepts présentés ici sont identiques à ceux introduits
sous toute vraisemblance dans des cours de premier cycle sur la mécanique
des matériaux, le transfert thermique, la mécanique des fluides et la science
des matériaux. Ce cours replace ces sujets dans un même cadre mathé-
matique et il peut ainsi exiger la connaissance d’outils mathématiques et
de concepts que le lecteur n’aura pas nécessairement étudiés auparavant.
Les lecteurs doivent donc être motivés et prêts à apprendre les nouveaux
concepts mathématiques introduits ici, puisque les mathématiques sont la
langue des ingénieurs. Ce sujet sert également d’introduction à de nombreux
cours de second cycle en école d’ingénieurs et en physique appliquée.
Même si cet ouvrage forme une introduction autonome aux principes
de la mécanique des milieux continus, il existe plusieurs livres qui peuvent
permettre d’approfondir ce sujet. Par exemple, le manuel d’un niveau de
second cycle du même auteur, An Introduction to Continuum Mechanics
with Applications (Cambridge University Press, New York, 2008), complète
celui-ci. Les lecteurs intéressés peuvent consulter d’autres titres listés dans
la section « Références » à la fin de cet ouvrage.
Quand un scientifique éminent mais âgé déclare que quelque chose est possible,
il a presque certainement raison. Quand il déclare que quelque chose est impossible,
il a très probablement tort.
Arthur C. Clarke
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Chapitre 1 : Introduction
Tableau 1.2.1 : Les quatre principaux thèmes de la mécanique des milieux conti-
nus, avec les principes physiques associés, les équations qui en résultent ainsi que
les variables impliquées.
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2
Isaac Newton
Vecteurs et Tenseurs
2.1 Motivation
1. Pour résoudre les équations finales qui résultent de la loi physique on retourne
cependant toujours dans un système de coordonnées particulier.
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.
Norme (longueur)
du vecteur A
A = A êA
. êA
Origine du vecteur
Scalaires Non-scalaires
Masse Force
Température Moment
Temps Contrainte
Volume Accélération
Longueur Déplacement
Les quantités scalaires sont décrites par un seul nombre. Les quantités
non-scalaires ne sont pas uniquement décrites par une amplitude, mais aussi
par une information supplémentaire, comme une direction. Les quantités
non-scalaires qui obéissent à certaines règles (comme la règle d’addition du
parallélogramme) s’appellent des vecteurs. Toutes les quantités non-scalaires
ne sont pas des vecteurs, à moins qu’elles suivent certaines règles qui seront
examinées par la suite.
Un vecteur physique est souvent représenté comme un segment droit
orienté dont une extrémité a la forme d’une flèche, comme sur la figure 2.2.1.
La longueur du segment indique la norme du vecteur et la flèche sa di-
rection. Dans un texte manuscrit ou dactylographié, une notation usuelle
consiste à mettre une flèche au-dessus de la lettre qui indique le vecteur,
par exemple A.⃗ Dans un texte imprimé, la lettre utilisée pour le vecteur est
habituellement représentée par une lettre en caractère gras, A, et ça sera
le cas dans la suite de cet ouvrage. La norme du vecteur A est alors notée
|A|, ∥A∥, ou A. La norme d’un vecteur est un scalaire.
Dans cette section, nous décrivons les différentes règles du calcul vectoriel
et nous les interprétons physiquement. Pour commencer, nous introduisons
les notions de vecteur unitaire et de vecteur nul.
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A
A+B
B
A B+A
+ = = A
A
B B
B+A
A
B
(a) (b)
A
êA = . (2.3.1)
A
A = A êA . (2.3.2)
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R = θ^
n
Définition de la direction
y x
(pouce / flèche double)
x^y
(a)
z Position finale
y A A
A
A
x
Rotation 1 Rotation 2
+90° autour de l’axe z -90° autour de l’axe y
(b)
Position finale
A
A
A
A
Rotation 1 Rotation 2
-90° autour de l’axe y +90° autour de l’axe z
(c)
Figure 2.3.2 : (a) Sens de rotation privilégié ; (b) Rotation θz suivie par la
rotation θy ; (c) Rotation θy suivie par la rotation θz .
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A αA (α > 1)
αA (α < 1)
A · A = AA = A2 . (2.3.7)
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F
θ
(a)
Projection du vecteur F
F sur le vecteur d
θ
d
(b)
Figure 2.3.4 : (a) Représentation du travail effectué ; (b) Projection d’un vecteur.
A · (B + C) = (A · B) + (A · C). (2.3.8)
M = F ℓ, F = |F|, (2.3.9)
M = F r sin θ. (2.3.10)
+
F r ∧F
F
O r θ
θ
P O
r
ℓ
(a) (b)
Figure 2.3.5 : (a) Représentation du moment d’une force ; (b) Direction de ro-
tation.
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F
M êM
θ
Selon cette expression, M peut être considéré comme le résultat d’une opé-
ration particulière entre les deux vecteurs F et r. Il s’agit du principe grâce
auquel on peut définir un produit entre deux vecteurs quelconques. Puisque
le résultat de ce produit est un vecteur, on le nomme produit vectoriel.
Le produit de deux vecteurs A et B est un vecteur C dont la norme est
égale au produit des normes des vecteurs A et B multiplié par le sinus de
l’angle entre ces vecteurs et tel que 0 ≤ θ ≤ π. La direction du vecteur C
est précisée par la condition selon laquelle C est perpendiculaire au plan
des vecteurs A et B, et pointe dans la direction dans laquelle une vis droite
avance quand elle tourne dans le sens qui rapproche A de B, comme repré-
senté sur la figure 2.3.7.
Le produit vectoriel est souvent noté
B sin θ
A∧B
B
B
C=A∧B ê θ A sin θ θ
A A
A∧B=-B∧A
B∧A
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v = ω a ê. (2.3.14)
ω
a êω
O θ ω
r P ê v
(a) (b)
Figure 2.3.8 : (a) Vitesse d’un point d’un solide rigide en rotation (b) Vecteur
associé à la vitesse angulaire.
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Ainsi, la vitesse d’un point d’un corps rigide qui tourne autour d’un axe est
donnée par le produit vectoriel de ω et d’un vecteur position r tracé depuis
n’importe quel point de référence sur l’axe de révolution.
De la définition du produit vectoriel, suivent plusieurs résultats simples :
(1) Les produits A ∧ B et B ∧ A ne sont pas égaux. En fait, nous avons
A ∧ B ≡ −B ∧ A. (2.3.18)
Le produit vectoriel n’est donc pas commutatif et il faut par consé-
quent préserver l’ordre des vecteurs quand des produits vectoriels sont
impliqués.
(2) Si deux vecteurs A et B sont parallèles l’un à l’autre, alors θ = π ou 0
et sin θ = 0. Dans ce cas,
A ∧ B = 0.
Inversement, si A ∧ B = 0, alors soit A ou B est nul, soit ce sont des
vecteurs parallèles. Il résulte que le produit d’un vecteur avec lui-même
est nul, soit A ∧ A = 0.
(3) La propriété de distributivité tient toujours, mais l’ordre des facteurs
doit être maintenu :
(A + B) ∧ C = (A ∧ C) + (B ∧ C). (2.3.19)
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B∧C A
C
(4) Une condition nécessaire et suffisante pour que trois vecteurs, A,B,C,
quelconques soient coplanaires est que A · (B ∧ C) = 0. Remarquons
aussi que le produit mixte est nul si deux vecteurs quelconques coïn-
cident.
Le double produit vectoriel A ∧ (B ∧ C) est quant à lui un vecteur nor-
mal au plan formé par A et (B ∧ C). Le vecteur (B ∧ C) étant en outre
perpendiculaire au plan formé par B et C, cela implique que A ∧ (B ∧ C)
se trouve dans le plan formé par B et C et est perpendiculaire à A, comme
représenté sur la figure 2.3.10. Ainsi, A ∧ (B ∧ C) peut être exprimé comme
une combinaison linéaire de B et C :
A ∧ (B ∧ C) = c1 B + c2 C. (2.3.24)
(A ∧ B) ∧ C = d1 A + d2 B, (2.3.25)
c1 = A · C, c2 = −A · B,
et donc que
A ∧ (B ∧ C) = (A · C)B − (A · B)C. (2.3.26)
B ∧C A C
n1C B
m1B A ∧(B∧C), perpendiculaire à A et à B∧C
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i i
Exemple 2.3.1 :
Soient A et B deux vecteurs quelconques dans l’espace. Exprimer le
vecteur A en fonction de ses composantes le long du vecteur B (c’est-à-dire
parallèle à lui) et perpendiculaire à celui-ci.
Solution :
La composante de A le long de B est donnée par (A·êB ), où êB = B/B est le
vecteur unitaire dans la direction de B. La composante de A perpendiculaire
à B et appartenant au plan de A et B est donnée par le double produit
vectoriel êB ∧ (A ∧ êB ). Ainsi,
soit
A = (A · êB )êB + êB ∧ (A ∧ êB ). (2.3.27)
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S Sˆ
n
n̂
C=A∧B B
ê
S
A
(a) (b)
Figure 2.3.11 : (a) Vecteur associé à une surface plane ; (b) Vecteur normal
unitaire et sens de parcours.
Exemple 2.3.2 :
(1) Déterminer la surface du plan obtenu en coupant un cylindre de sur-
face transversale S0 par un plan incliné dont la normale est n̂, comme
représenté sur la figure 2.3.12(a) ;
(2) Exprimer l’aire des côtés du tétraèdre obtenu à partir d’un cube (ou
d’un prisme) coupé par un plan incliné dont la normale est n̂, comme
représenté sur la figure 2.3.12(b). On exprimera le résultat en fonction
de la surface S du plan incliné.
Solution :
(1) Soit S, la surface du plan incliné, comme représenté sur la fi-
gure 2.3.12(a). Pour commencer, exprimons les surfaces comme des
vecteurs,
S0 = S0 n̂0 et S = S n̂.
Le produit scalaire n̂ · n̂0 est égal au cosinus de l’angle entre les deux
vecteurs unitaires normaux.
(2) Pour simplifier, commençons par indexer les côtés du cube par 1, 2 et
3, puis les normales et les superficies par (n̂1 , S1 ), (n̂2 , S2 ) et (n̂3 , S3 ),
respectivement (autrement dit, Si est la superficie du plan perpendi-
culaire au vecteur n̂i ), comme représenté sur la figure 2.3.12(b). Nous
avons alors
n̂1 = −ê1 , n̂2 = −ê2 , n̂3 = −ê3 (2.3.29)
23
i i
i i
i i
x3
n̂
n̂1 x2
n̂
S S1 S
n̂0
n̂ 2
S0 S2
S3
n̂ 3 x1
(a) (b)
Cet ensemble se nomme une base. Une base est dite orthonormée si les
vecteurs sont unitaires et orthogonaux deux à deux. Pour distinguer la base
(e1 , e2 , e3 ) qui n’est pas orthonormée d’une autre qui le serait, nous noterons
la base orthonormée par (ê1 , ê2 , ê3 ), avec
Dans certains livres, les notations (î, ĵ, k̂) ou (êx , êy , êz ) sont utilisées au lieu
de (ê1 , ê2 , ê3 ). Compte tenu de la discussion précédente au sujet des pro-
duits vectoriels, on constate les relations suivantes qui résultent des produits
vectoriels des vecteurs de base :
24
i i
i i
i i
A3e 3
A3ê 3
e3 A2 e 2
A ê3 A
A 1e1 A 1ê1 A2ê 2
e2
e1 ê1 ê2
(a) (b)
Figure 2.3.13 : Composantes d’un vecteur (a) dans une base quelconque oblique,
et (b) dans une base cartésienne.
Les vecteurs A1 ê1 , A2 ê2 et A3 ê3 sont appelés les composantes vectorielles
de A, alors que A1 , A2 et A3 sont ses composantes scalaires associées avec
la base (ê1 , ê2 , ê3 ), toutes ces grandeurs étant illustrées sur la figure 2.3.13.
Quand la base est orthonormale, A1 , A2 et A3 sont les composantes phy-
siques du vecteur A, c’est-à-dire que ces composantes ont la même dimension
physique ou unité que le vecteur. Un vecteur multiplié par un scalaire est un
vecteur dont les composantes sont les multiples de celles du vecteur initial :
avec C1 = A1 + B1 , C2 = A2 + B2 et C3 = A3 + B3 .
Produit scalaire de vecteurs. Le produit scalaire des vecteurs A et B est le
scalaire
( ) ( )
A · B = A1 ê1 + A2 ê2 + A3 ê3 · B1 ê1 + B2 ê2 + B3 ê3
= A1 B1 + A2 B2 + A3 B3 , (2.3.37)
25
i i
i i
i i
Index
257
i i
i i
i i
INDEX
258
i i
i i
i i
INDEX
259
i i
i i
i i
INDEX
260
i i
i i
i i
INDEX
261
i i
i i
i i
INDEX
262
i i
i i
i i
INDEX
colinéaires, 16
composantes d’un, 24
contrainte, 106–118, 148
coplanaires, 16, 21
flux d’un, 52, 128
gradient, 45
normal, 22
nul, 13
propre, 89, 118
pseudo-, 93
rotation, 93
surface, 22, 106
tourbillon, 93
unitaire, 13, 19, 22, 47, 106
vorticité, 93
vectoriel
calcul, 12
double produit, 21
produit, 18, 20, 29, 47
viscosité, 6, 177, 198
vitesse
angulaire, 19, 236
de déformation, voir taux de déforma-
tion
tenseur gradient de, 46, 91
volume
de contrôle, 129–132, 147, 152
infinitésimal, 52
spécifique, 161
tétraédrique, 109
volumique(s)
couples, 8, 153, 159
force, 110, 147
masse, 4, 10, 70, 110, 127, 178
vorticité, 93
263
i i
i i
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sciences de sciences de
Reddy
l’ingénieur
l’ingénieur
aJ.N.
a J.N. Reddy
Mécanique des
milieux continus
Mécanique des
des outils mathématiques nécessaires à une étude approfondie de ce domaine.
L'ouvrage de J.N. Reddy se distingue par sa volonté :
• de réduire autant que possible le formalisme mathématique ;
• d’insister sur les principes physiques sous-jacents ;
•de faire découvrir les notions fondamentales du transfert thermique, de la théorie
de l'élasticité, de la mécanique des fluides, etc. ;
•de montrer l'importance des principes de conservation (de l'énergie, etc.) qui
reviennent comme un leitmotiv ;
milieux continus
• d’offrir de nombreux exemples variés et détaillés.
L'objectif de l'auteur est que cet ouvrage « prépare les élèves-ingénieurs et les
Introduction aux
étudiants en science à des cours plus avancés dans les domaines traditionnels
aussi bien que dans d’autres émergents comme les biotechnologies, les nano-
technologies, les systèmes énergétiques et la mécanique numérique. » principes et applications
Traduction de l’édition américaine
Anna Cuprjak, ancienne élève du Collège de formation de professeurs de français et
de l'Institut d'Études Ibériques et Ibéro-américaines de l'Université de Varsovie, est
traductrice indépendante.
Révision scientifique
Loïc Villain, Docteur en Physique Théorique de l'Université Paris VII, dans le domaine des
objets astrophysiques compacts, est Maître de Conférences à l'Université François Rabelais
de Tours et chercheur au LMPT (Laboratoire de Mathématiques et Physique Théorique).
sciences de
l’ingénieur
Conception graphique : Primo&Primo
ISBN : 9782804175559
9782804175559
REDDYMEC