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net/publication/333296332
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2 authors, including:
El-Hadi Boukalkoul
Université Badji Mokhtar Annaba (Algeria)
36 PUBLICATIONS 1 CITATION
SEE PROFILE
All content following this page was uploaded by El-Hadi Boukalkoul on 22 May 2019.
- Responsable du Domaine de formation, FSEG , Université Badji-Mokhtar- ANNABA, ALGERIE
⃰ ⃰
- Vice doyen chargé de la pédagogie , FSEG , Université Badji-Mokhtar- ANNABA, ALGERIE
Introduction
grâce à cet investissement social sont hautement bénéfiques pour l’entretien de leurs
durabilités « pérennités ». Cela sous entend qu’il en déroule un grand travail de soin
de l’image de marque que doivent mener ces entreprises moyennant stratégies et
bonne gouvernance. Cet investissement doit servir le business global et le rendre
efficace un peu partout dans le monde, lever toutes les entraves environnementales,
forcer le respect et l’admiration de tous les acteurs et autres parties prenantes.
Ainsi la réputation d’une entreprise et son image de marque, vis-à-vis de la clientèle,
de son personnel et de la société globale sont devenues des atouts dans un
environnement économique turbulent, où la concurrence est de plus en plus
rude et où la compétitivité est le garant de la survie.
Confrontées à une pénurie de valeurs citoyennes et à un besoin pressant de
stratégie économiquement et socialement gagnante, les entreprises Algériennes ne
sont-elles pas obligées d’innover socialement et « sociétalement » si elles veulent
non seulement survivre, face à une concurrence qui risque de leur être défavorable,
mais aussi participer à l’effort d’un développement durable ?
La problématique est de taille, car les entreprises Algériennes se doivent
d’améliorer leur compétitivité pour faire face à une concurrence de plus en
plus ardue et conquérir des créneaux et des niches porteurs ; répondre à la
demande sociale (exigence interne) et créer chez leurs ressources humaines un
sentiment d’appartenance, et d’adhésion à leurs objectifs; répondre à la demande
sociétale et contribuer à l’effort d’un développement durable et humain.
Dans ce papier, nous abordons , dans un premier temps , le cadre conceptuel de la
Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) , les démarches et pratiques de
responsabilité sociale, les enjeux stratégiques et politiques de la RSE, le
développement durable (DD) et la RSE dans l’entreprise. Dans un second temps,
nous abordons la RSE dans les entreprises Algériennes et enfin nous proposons
quelques recommandations pour qu’elles adoptent une stratégie RSE .
(1) - www.groupedanone.fr/
(2) - Bowen H. R. (1953). Social responsibilities of the businessman, New York:Harper & Row.
(3) - McGuire J.W. (1963). Business and Society. MacGraw- Hill, New Work.
(4) - Davis K. (1973). The case for and against business assumption of social responsibilities.
Academy of Management Review, Vol. 2, N.3, pp. 70-76.
(5) - Carroll, A.B. (1999), Corporate Social Responsability, business and society, volume 38, N°3,
PP.268-295.
(6) - Jones R. Murrel A. (2001). Signaling positive corporate social performance. Business and Society,
Vol. 40, N.1, pp. 59-78.
(1) - Wood D.J. (1991). Corporate social performance revisited. Academy of Management Review,
N.16, pp. 691-718.
(2) - Ballet J., De Bry F. (2001). L’entreprise et l’éthique, Seuil, Paris.
(3) -Tahri.N, (2006) :« La Responsabilité sociale de l’entreprise & le comportement
organisationnel:Le modèle comportemental des employés & la performance économique-Effets de la
perception des pratiques socialement responsables».Mémoire de DEA, Master de recherche en
Management des ressources humaines, IAE de toulouse.
qui sont le reflet des droits fondamentaux de l’être humain qui devraient être
respectées dans tous les pays du monde (Robert-Demontrand, 2003) (1) .
L'enjeu stratégique de la gestion de la RSE s'inscrit dans un calcul de rentabilité de
l'activité de l'entreprise. Pour bien comprendre cet enjeu, nous nous sommes
inspirés du modèle développé par Reynaud (2000) (2) . Le développement de cette
grille d’analyse fait savoir trois choix stratégiques possibles : communication sur la
RSE non couplée à la production « Les Beaux Parleurs » ; pratiques de production
respectant la RSE sans être communiquées « Les Suiveurs Muets » ; production
respectant les règles de RSE et communication sur la RSE « Les Intégrateurs ».
Le premier choix consiste à communiquer sur le thème de RSE en l’absence de
pratiques (production, recherche ou commercialisation) conformément aux principes
de la RSE.
La deuxième stratégie concerne les entreprises optant pour des pratiques suivant les
règles de RSE sans toutefois aboutir à une politique de communication. Cette
stratégie ne permet pas de tirer bénéfice de ses efforts, surtout en terme d’image. Il
s’agit d’une stratégie passive.
La troisième stratégie consiste à une combinaison de la production conforme à la RSE
et les communications au sujet. Il s’agit du cas des entreprises s’engageant dans une
démarche de labellisation sociale – jugée comme une gestion active de la RSE.
Aujourd'hui, force est de constater que les entreprises qui mettent en place des
stratégies de RSE affichent les meilleures performances économiques et
financières . En effet , en adoptant une démarche de RSE, l’entreprise désire
envisager la vente des produits différenciés par la labellisation sociale, conquérir les
consommateurs souhaitant faire des achats en fonction de l’évaluation de la
responsabilité sociale de l’entreprise et éviter les risques de boycott. Les initiatives
de la gestion de la RSE peuvent s’inscrivent dans deux perspectives : la logique
d’intérêt ou perspectives économiques et la logique de devoir ou perspectives
socio-politiques.
C’est la logique d’intérêt de toute entreprise qui justifie l’existence d’avantages en
terme de la gestion de la RSE. L’entreprise pose la question de la compatibilité entre
l’éthique et l’efficacité.
Elle valorise ses efforts sociaux dans le but d’améliorer sa performance sociale, et à
travers ça, la performance économique : optimiser l’image, différencier les
produits et créer une valeur économique. Le consommateur citoyen
(1) - Diane-Gabrielle Tremblay et Jean Marc Fontan (1994) : « le développement économique local », télé-
université, Québec,.
(2) - www.convictions.org.
Tout d’abord, il est à noter que les concepts du Développement Durable et ceux de la
Responsabilité Sociale de l’Entreprise sont de niveaux différents qui se complémente
: L'articulation entre les deux concepts dans une stratégie managériale postule que, le
développement durable est un concept macroéconomique et macrosocial à l'échelle
planétaire, il interpelle l'entreprise dans ses finalités, dans la conception de son
organisation, en fournissant les principes qui encadrent ou conditionnes les activités
économiques. Alors que la RSE est un concept microéconomique qui constitue les
modalités de réponse de l'entreprise aux interpellations sociétales- sa pratique au
sein même de la société- en produisant des stratégies, des dispositifs de management,
de conduite de changement et des méthodes de pilotage, de contrôle, d'évaluation et
de reddition incorporant des nouvelles conceptions de la performance.
De ce fait, les entreprises subissent des pressions dans la conception de ces stratégies
manageriales , la première est au niveau macro -le développement durable est
globale- , tandis que la deuxième pression est au niveau micro -la responsabilité
(1) - Georges Cavallier (1994) :« le développement durable et solidarité, prospectives », Nantes, disponible
sur : www.association4d.org/repères/index/html/
(2) - Hellriegel-Slocum-Woodman (2002) : « Management des organisations »,nouveaux horizons , p.296.
(1) - Gacemi Soumia (2008) : « le développement durable et la Responsabilité Sociale des Entreprises »
Colloque international sur le développement durable et l’efficience de l’utilisation des ressources
FSEG université Ferhat Abbes Sétif (Algérie) le 07 & 08 avril 2008.
Jusqu’aux réformes des années 90, le tissu industriel était essentiellement composé
d’entreprise d’Etat obéissant à des exigences « politiques » mettant en veilleuse la
contrainte productive avec une préoccupation sociale forte.
La RSE était plutôt une responsabilité sociétale liée au statut de l’entreprise publique
vecteur essentiel du développement industriel dans la branche dont elle avait le
monopole ; elle détenait des prérogatives ainsi que des responsabilités qui lui étaient
déléguées par l’Etat.
Elle se concrétisait dans des projets industriels inscrits dans les différents plans de
développement qui comportaient un montage de capital fixe appelant celui d’un
collectif de travail nécessaire à la mise de ces actifs matériels.
La RSE s’exprimait en particulier dans l’obligation d’offrir un emploi à une
population qui en était dépourvue auparavant.
Elle consistait également à offrir des services sociaux relatifs à la santé, le logement et
la consommation du fait de la défaillance du marché.
A partir de 1984, l’Algérie abandonne la gestion administrative de l’économie en
renonçant à la planification ; elle opte pour une transition à l’inverse vers l’économie
de marché.
Est entamé alors un processus de mutation conjointe de l’entreprise et de la société
qui impose la refonte conjointe de l’édifice institutionnel et qui ne peut se réduire en
une simple opération de dynamisation des entreprises non performantes (2).
Dans un contexte de compétitivité et de concurrence marqué par des exigences de
plus en plus draconiennes et des standards de plus en plus serrés , les entreprises
Algériennes sont préoccupées par des problèmes vitaux tels que l’amélioration de
leurs capacités managériales, la sauvegarde des emplois, la modernisation de leurs
Condor. Il est attendu que huit autres entreprises vont s’engager dans ce processus
Pour l’année 2014 (1).
Eu égard à ce qui précède , on peut dire que les entreprises Algériennes sont sensibles
à ces démarches mais elles ne sont pas encore toutes prêtes pour initier des actions
dans ce domaine . Alors , un véritable challenge s'impose : quelles méthodologie suivre
pour initier, promouvoir et développer une démarche de RSE et de développement durable
(DD) au sein des entreprises Algériennes ?
Vu sa spécificité, et son mode de gestion, la transposition du Développement durable
et de la RSE, concepts en quête d’universalité, nécessite un changement notable au
niveau du comportement des responsables des entreprises Algériennes.
Si une stratégie d'action doit être menée dans ce sens, elle doit reposer sur un
programme de promotion de développement durable (DD) et de la RSE au sein de
toutes les entreprises , tout en engageant les différentes parties prenantes dans la mise
en place d’un dialogue responsable et de qualité établi entre elles. Ceci ne peut être
réalisé que par un programme de sensibilisation, de formation et de communication
au profit des principaux acteurs du Développement durable et de la RSE
(Pouvoirs publics, secteur privé, bailleurs de fonds, organisme de coopération
internationale…) et ouvert à toutes les composantes de la société tout en assurant une
répartition des rôles entre l'ensemble de ces acteurs.
Pour cela , il est nécessaire de normaliser des pratiques sociales responsables dans
chaque entreprise, de systématiser une politique environnementale adéquate et , outre
la recherche de bons résultats financiers, d’améliorer progressivement ses bilans
(basés sur les trois « P » que sont le profit , la population et la planète et qui constituent la
base de toute stratégie RSE) et de les communiquer (reporting social et
environnemental).
Toutes ces pratiques doivent refléter les valeurs communes , que chaque entreprise
exprimera à sa manière et que son personnel , les membres de sa direction , ses
shareholders et ses stakeholders de façon générale en fassent le référent de leur
comportement et de leurs démarches.
En effet, la RSE favorise la mobilisation humaine et accroit l’efficacité. Les salariés
placé dans des conditions favorables (qualité du management , environnement de
travail , incitation à l’autonomie , formation , rémunération , culture d’entreprise et
valeurs communes , etc ) améliorent leur façon de travailler , ce qui éliminera le risque
social. Dans ce cadre , les principes de la RSE et de bonne gouvernance d’entreprise
(BGE) (transparence , démocratie interne, etc ) deviennent de véritables atouts
compétitifs.
L’absence d’une politique de développement durable ; qui doit servir à identifier et
quantifier les risques écologiques dans le processus d’évaluation des risques de
financement des projets , implique d’importants risques pour l’entreprise , parce que
les banques y jouent leur réputation , mais aussi la viabilité des prêts et leur
remboursement .
- Conclusion :
Compte tenu de ce qui précède , nous pouvons dire que c’est le contexte national et
international de l'entreprise qui influencera la manière avec laquelle elle pourra
relever les défis de la RSE .
L'adoption d'une stratégie RSE par les entreprises Algériennes leur donnera
l'occasion d'améliorer leurs performances et de jouer un rôle significatif face aux
défis du développement durable du pays.
Pour être efficace, l'adoption d'une stratégie RSE par les entreprises Algériennes
qu’elles soient des EPE ou des PME , doit se baser sur les mêmes techniques de
management qu'elles utilisent déjà couramment pour réaliser leur chiffre d'affaires.
Elle découvriront que la RSE n'est pas autant une question de coût, de charité ou de
contrainte qu'une question d'avantages financiers et sociaux garantis, d'anticipation
des risques, de source d'opportunités d'affaires, d'innovation et d'avantages
compétitifs. L'effet immédiat est une meilleure image de l'entreprise, ainsi que
l'autorisation implicite de la société pour qu'elle fasse durablement du profit
légitime. L'adoption de la RSE permet de s'assurer, en outre, le privilège du choix par
le partenaire étranger tant pour vendre, pour monter une joint-venture, co-investir
que pour sous-traiter.
Par ailleurs , nous pouvons dire que développer la RSE est une manière pour les
entreprises Algériennes de se rendre compétitives et qui permettra la naissance de
nouveaux filons fiscaux permettant à l’Etat de financer des services publics comme la
santé , l’éducation…etc.
On peut même dire que si les chefs d’entreprises ne prennent pas conscience de cette
nécessité, leur avenir n’est pas assuré dans le tourbillon de la mondialisation et ce
sera l’économie nationale en entier qui en pâtira.
L’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie RSE est inséparable du dialogue
interne et externe que les entreprises doivent initier. Rendre compte (faire du
reporting), dialoguer dans un langage compréhensible, malgré les difficultés
inhérentes à tout processus de collecte, de remontées d’informations et données sur
des sujets à caractère social et environnemental et de leur consolidation , est la
responsabilité de toute entreprise citoyenne.
Bibliographie :