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Par la lecture du texte « 

Le temps des incertitudes » de John K. Galbraith, nous


pouvons constater qu’il y voue une haute admiration au fondateur de la science
économique : « Adam Smith ». Galbraith voit en Smith un visionnaire, un homme qui par
son pragmatisme énonce les lois du libéralisme classique selon lequel l’État se doit d’être
non-interventionniste car le capital saura s’autoréguler. C’est la révolution industrielle
anglaise de la fin du 18e siècle qui donna naissance aux idées de la science économique
par l’avènement de la machine à vapeur et des améliorations notables dans l’industrie du
textile. C’est à cette même époque que la chaîne d’assemblage prend naissance, idée
souvent attribuée par erreur à Henry Ford, deux siècles plus tard. L’industrialisation est
vu à cet époque comme un système qui va générer un accroissement des ressources dans
un ordre arithmétique 2, 3, 4, 5 versus un accroissement de la population dans une
progression géométrique 2, 4, 8, 16. Ce principe nous a été apporté par Robert Malthus,
un ami d’Adam Smith, dans son « Principe de la population ». Ce principe offre une
vision apocalyptique du monde selon lequel que le manque de ressources freineraient
l’essor de la population soit par la famine, les guerres ou les catastrophes naturelles. Un
autre ami de Smith, David Ricardo, prévoyait lui aussi l’accroissement des populations et
que les travailleurs n’auraient que le minimum pour survivre; Malthus ne voulait aucune
intervention gouvernemental car selon lui cela contreviendrait aux lois économiques et ne
donnerait que de faux espoirs au travailleurs. C’est en Irlande que l’on a pu explorer les
théories de Malthus et Ricardo car de 1780 à 1840 la population doubla à deux reprises
pour atteindre 8 millions d’habitants. La pomme de terre contaminée par le phytophthora
infestans de 1845 à 1847, créa une épouvantable famine sur toute l’île d’Irlande. Le
gouvernement britannique n’apporta aucun secours aux Irlandais car il mit en application
avec une certaine rigueur le non-interventionniste de l’état auprès de populations
affamées afin de ne pas nuire aux profits légitimes des entreprises privées. La main
invisible de Smith qui est celle qui dirige l’offre et la demande était rendue celle de la
providence, ou comme écrit par Galbraith, celle d’un Dieu sans merci qui devait pas
beaucoup aimer les Irlandais… Le dégoût du gouvernement britannique pour le peuple
Irlandais était quelque chose de notoriété publique à l’époque! C’est donc en Amériques
que les Irlandais purent atteindre leur salvation en défrichant les forêts afin d’établir des
champs dans des terres propices à l’agriculture. C’est donc de cette façon que certains
émigrants produisirent plus de nourriture en une année que leurs parents au cours d’une
vie entière grace à l’amélioration des techniques agricoles et la richesse des sols nord-
américains. L’arithmétique du problème alimentaire mondiale était maintenant résolu
pour un siècle!

Galbraith explore aussi ce qui se passa à la fin du 19e siècle en Écosse par
l’émergence d’une ville textile modèle. David Dale, un éminent capitaliste écossais, mis
sur place des usines de filature de coton ayant pour ouvriers, en forte concentration, les
orphelins des grandes villes. Ce projet fut poursuivi et amélioré par le gendre de Dale,
Robert Owen, qui amena un visage humain dans ce projet en y amenant davantage
d’instruction, réduction de la journée de travail des enfants, élimination du travail pour
les enfants de moins de 12 ans. Owen, connu pour son socialisme utopique, et son
philanthropisme était constamment à couteau tiré avec ses associés car les projets sociaux
dans lesquels Owen voulait investir réduisait le profit obtenu. L’expérience de New
Lanark d’Owen fut la preuve qu’il n’est pas nécessaire pour un capitaliste d’écraser sa
main d’œuvre afin d’obtenir des résultats enrichissants; la dignité humaine est ce qui
prime et par la réalisation de tous on dépasse les simples besoins de base qui sont de se
nourrir, se vêtir et se loger. Malheureusement pour Owen, « La Nouvelle Harmonie »
qu’il tenta d’établir en Indiana fut un lamentable échec du aux faits que l’échantillonnage
de la population participant à l’expérience était trop variés tout en ayant des intérêts
autres que la réussite du vivre en commun. Comme décrit par Gilbraith : « C’est ainsi que
furent sauvés en Indiana la libre entreprise et la poursuite de l’intérêt personnel. » Owen
était très populaire à son époque pour l’expérience de New Lanark et si par bonheur La
Nouvelle Harmonie avait été un succès, il est possible que les états occidentaux auraient
pris pour modèle le socialisme d’Owen plutôt que le capitalisme d’Adam.

Galbraith conclu que la vision de Smith ne pouvait prévoir les grands


changements mais que somme toute, le fondateur de la science économique avait conçu
ses idées pour le monde dans lequel il vivait et non pour des circonstances pour lesquelles
il n’avait anticipé l’arrivée.

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