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MODES ET TEMPS Voir Damić Bohač, D (2019) Difficultés de la langue française

vues par les croatophones. Faculté de Philosophie et Lettres Université de Zagreb FFpress,
Chapitres 2 et 3 pp 55-99. Valeurs modalne vrijednosti modales vremena des temps /
Valeurs temporalne temporelles vrijednosti načina
des modes - zones de difficultés qui correspondent aux points de divergence -
interférences entre le système verbal français et le système verbal croate - différences
dans la perception de la façon dont se déroule l`action - différentes valeurs véhiculées
par les temps/modes en français ou en croate
Mode Le mode dans les grammaires croates : l’indicatif, le conditionnel, l’optatif et
l’impératif (catégorie limitée aux modes personnels, conjugables) Les formes non
conjugables : l’infinitif et le participe (« adverbe verbal », cr. ́glagolski prilog sadašnji ́ en –
ći < verbes imperfectifs et p ́ rošli ́ en –vši < verbes perfectifs ainsi que « l’adjectif verbal actif
et passif », cr. ́glagolski pridjev radni ́ et ́trpni ́) considérées comme des formes verbales.
Le mode dans les grammaires françaises : l’indicatif, le conditionnel, le subjonctif et
l’impératif (modes personnels) et l’infinitif, le participe et le gérondif (modes
impersonnels, non conjugués). Désaccord des grammairiens français sur le statut du
conditionnel et du gérondif :
- le conditionnel est-il un mode ou une simple variante de l’indicatif lequel avec le
subjonctif et l’impératif fait partie des modes personnels ? - le gérondif est-il un mode ou
une variante du participe lequel avec l’infinitif fait
partie des modes ?
Point de vue traditionnel qui considère que le conditionnel est un mode :
- modes personnels : indicatif, conditionnel, subjonctif et impératif - modes
impersonnels : infinitif, gérondif et participe
Les modes et les temps seront analysés dans la perspective des particularités relatives
aux valeurs temporelles et modales dans les deux langues.
NOM du genre féminin LA mode :
• manière collective de vivre, de penser propre à une époque : Savez-vous planter
les choux, à la mode, à la mode ... Tripes à la mode de Caen.
• goût collectif, manières de vivre dans une société : Lancer une mode.
• les habitudes collectives et passagères en matière d`habillement : Mode
masculine, mode féminine, S’habiller à la dernière mode, Défilé de mode
NOM du genre masculin LE mode :
• forme particulière sous laquelle se présente un fait, s’accomplit une action : mode
de vie, mode de production, mode d`emploi
• caractère d’une forme verbale susceptible d`exprimer l’attitude du sujet parlant vis-
à- vis du processus exprimé par le verbe : indicatif (fait réel), subjonctif (fait
envisagé), conditionnel (fait hypothétique),
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• cadre de classements regroupant un certain nombre de formes verbales (l’indicatif,
le subjonctif, le conditionnel, l’impératif, l’infinitif et le participe, le gérondif).

Temps
• temps climatique – météo
• temps géologique – différentes
subdivisions
• temps physique – mesurable
• temps humain – impression de l’écoulement du
temps
• temps linguistique – durée, itératif, rare, fréquent, ex-, avant, avant de, avant que,
après, après que, hier, la veille, aujourd’hui, maintenant, demain, le lendemain... →
orientation dans le temps
• temps relatif – antériorité / simultanéité / postériorité ; passé / présent /
avenir
• temps de conjugaison – présent, passé composé, imparfait, plus-que-parfait, passé
simple, passé antérieur, futur simple, futur antérieur

La catégorie du temps sert à situer le procès par rapport au moment de

l’énonciation (le moment où je parle = repère To) ou par rapport à l’événement dont on

parle (le moment du procès dans le temps (T`) : le procès peut être situé dans le présent,

le passé ou l’avenir. En ce moment je travaille => coïncidence de To et de T` La première


neige est tombée hier => T` est situé avant To

La chronologie traditionnelle distingue le passé, le présent et


l’avenir.

Pourtant, un temps grammatical ne doit pas nécessairement indiquer l’époque


chronologique correspondante : Le passé composé peut être employé comme substitut
du futur et se référer à un procès situé dans l’avenir : 1. la valeur du futur antérieur
est suggérée par le contexte : Tu n’oublies pas de me rendre, quand tu l’as lu (langue
relâchée) = Tu n’oublieras pas de me rendre, quand tu l’auras lu. 2. l’emploi du passé
composé après SI hypothétique (où le futur antérieur et futur simple sont impossibles) :
Si vous avez fini dans deux heures, vous pouvez partir. Si demain, la fièvre n`a pas baissé,
appelez un médecin. 3. Un fait non encore accompli mais présenté comme s’il
l`était déjà (fam.) → valeur d’un futur antérieur : Alors, tu te dépêches? Patience, j’ai fini
dans 10 minutes / dans un instant / j’ai bientôt fini. COMPAREZ : J’aurai fini dans 10 minutes
!
Le futur antérieur peut être employé comme substitut du passé et se référer à un
procès situé dans le passé : 1. une action accomplie et considérée par le locuteur
comme ce qui restera vrai et acquis dans le futur : J’aurai tout fait pour le dissuader
d’entreprendre un tel projet. → On pourra dire que j’ai tout fait pour le dissuader. 2. un fait
récent et considéré par avance comme historique : L’empreinte qu’il aura laissée
sur l’histoire de son temps, le caractère à la fois tragique et décisif de ses interventions
dans la vie du pays, l’originalité exubérante de son personnage, l’ampleur de ses vues,
les talents d’orateur, d’artiste et d`écrivain qu’il aura déployés pour

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les faire prévaloir, font sans doute de Charles de Gaulle (1980-1970) le Français
capital du XXe siècle. → L’Histoire se souviendra de Charles de Gaulle comme celui
qui ...

Le conditionnel Mode à part entière de la grammaire traditionnelle, désignant une


action soumise à une condition, présentée comme une éventualité OU variante
de l’indicatif - rattaché à l’ndicatif en relation avec le futur et en raison de ses
caractéristiques formelles et sémantiques parce que (1) tous les emplois du
conditionnel ne sont pas soumis à une condition et l’action n’est pas présentée
comme une éventualité ; (2) le conditionnel partage avec le futur des caractéristiques
communes :
• symétries des formes : forme simple / forme
composée
• désinence spécifique du futur (-r-) + désinence de l`imparfait -ais, -ait,
-ions...

Valeurs temporelles du conditionnel - futur en corrélation avec un temps du


passé = futur transposé au passé, vu à partir d’un moment du passé : Je pensais qu’il
viendrait. Elle affirmait qu’elle entrerait / serait rentrée à midi. Le procès est repéré par
rapport à un repère temporel antérieur et non pas par rapport au point d`énonciation. Le
procès peut être situé même après le présent du locuteur : Je pensais qu’il viendrait
demain.

Concurrencé par le futur si le procès est situé après le point de


l`énonciation : Je pensais qu’il viendra demain. J’ai appris que ce cinéma
fermera dans une semaine.

Si le fait à venir dans le passé est présenté comme réalisé →le futur d'anticipation :
Cet enfant, brillant élève et fierté de ses parents confirmera ses dons par une
carrière scientifique exceptionnelle.
Valeurs modales du conditionnel (dont le nombre est supérieur aux valeurs
temporelles) - En corrélation avec l`expression d’une hypothèse (si potentiel ou
irréel) :
- le conditionnel présent situe le procès dans le présent ou l`avenir, l`hypothèse
étant à
l`imparfait : Si je le savais, je vous le dirais. - le conditionnel passé le situe dans le
passé, l`hypothèse étant au plus-que-parfait : Si je
l’avais su, je vous l’aurais dit.

Le conditionnel passé peut être remplacé dans la principale par l’imparfait pour
marquer la conséquence infaillible d`un fait exprimé dans la principale (valeur
modale de l`imparfait) : Si vous n`étiez pas venu, je vous faisais appeler. Un pas de
plus et je tombais dans le précipice. S'il ne m'avait pas secouru, je me noyais.

ATTENTION à la valeur temporelle de l`imparfait (habitude au passé) dans Si ma


tante se sentait agitée, elle demandait sa tisane où la conjonction si équivaut à chaque
fois que.

UNIFORMISATION des temps et des modes de la principale et de la subordonnée


quand

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la concession est doublée d’hypothèse qui est éventuelle ou
irréelle :
(1) avec quand (=en admettant même que), quand même, quand bien même, alors
même que,
lors même que [les deux propositions sont au conditionnel] : Quand (même) il reviendrait,
je ne le recevrais pas. Quand vous me haïriez, je ne me plaindrais pas. Quand tous vos
amis vous abandonneraient, je resterais toujours avec vous. (2) deux propositions unies par
simple juxtaposition (la concessive est au conditionnel ou au subjonctif imparfait ou
plus-que-parfait) :
Le danger serait (le danger fût-il) dix fois plus grand, je l'affronterais encore. Il
voudrait (voudrait-il, voulût-il) le faire, il ne le pourrait pas. Ce serait (serait-ce,
fût-ce) au prix de ma vie, je tenterais cette entreprise. Tous vos amis vous
abandonneraient-ils, je resterais toujours avec vous. SAUF si la concession
doublée de la supposition ou de l`hypothèse est à valeur d`habitude :
Quand bien même il pleut, il se débrouille pour aller au tennis. Quand bien
même il pleuvait, il se débrouillait pour aller au tennis. Quand bien même il
avait plu, il s`était débrouillé pour aller au tennis. COMPAREZ : Quand bien
même il pleuvrait, il irait au tennis.
Quand bien même il aurait plu, il serait allé au tennis. Čak i da.... /
Čak i kad bi... (3) en subordination inverse (avec que) :
Je la reverrais à tout instant, que je ne croirais pas la voir assez
(Marivaux). (4) dans une simple parataxe :
J`aurais un peu d`argent, je m`achèterais l`intégrale de
Mozart.

Les formes du conditionnel dans les potentielles ou irréelles s’opposent sur le plan
temporel - le conditionnel passé situe le procès avant le point de l`énonciation.

Le conditionnel s’oppose à l’indicatif en exprimant la probabilité d’un fait là où


l‘indicatif exprimerait la certitude : certitude : Je connais quelqu’un qui peut le faire. →on
sait qu’il peut le faire ; probabilité : Je connais quelqu’un qui pourrait le faire.→on ne sait
pas exactement s’il peut le faire ou non.

Un mode verbal à trois temps en français


:
1) le conditionnel présent : ... qui pourrait ... 2) le conditionnel passé Ière forme : ...
qui aurait pu ... 3) le conditionnel passé 2ème forme (la forme du subjonctif plus-que-
parfait) :... eût pu. Le conditionnel croate connaît deux temps : bih čestitala / bila bih
čestitala.

Valeurs modales du conditionnel (suite) - là aussi, les deux formes s’opposent sur le
plan temporel (le conditionnel passé situe le procès avant le point de l’énonciation) : -
une demande ou conseil atténué (politesse), un souhait, le regret : Vous devriez /
auriez dû approfondir cette question. Je voudrais / aurais voulu te rencontrer. J’aurais
bien aimé vivre au XVIIIe siècle. - une exclamation (protestation, indignation,
étonnement) :
Et moi, je devrais / j’aurais dû me taire ! Quoi ! Tu laisserais ton fils de 8 ans prendre
l’avion sans être accompagné ! - une opinion illusoire (un fait imaginé) avec les
verbes déclaratifs ou les verbes d’opinion
dont le sujet est généralement on
:

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On se croirait / se serait cru au Moyen-Âge (assertion atténuée par l`orientation du
conditionnel vers l’irréel). - l’imaginaire, l’actualité du jeu (imparfait ludique): Je serais
Robin des Bois. Je dépouillerais les riches pour nourrir les pauvres. Je lutterais contre
l’injustice. - une éventualité : Une théorie qui expliquerait l’univers (= qui pourrait
expliquer - subordonnée relative). Un chercheur français aurait découvert un
traitement miracle du cancer → le conditionnel sans condition – information incertaine,
non confirmée, douteuse dégageant ainsi la responsabilité du locuteur.

L’indicatif L’indicatif est le seul mode à situer le procès dans les trois époques :
passé, présent et avenir → le mode de l’actualisation du procès.

Symétries des formes simples et formes


composés

+ formes surcomposées RAPPEL : conjuguées surtout avec l’auxiliaire avoir,


marquant des faits antérieurs et accomplis par rapport à des faits qui s’expriment
par les temps composés correspondants - langue parlée, formes plus fréquentes
dans le Sud, plus fréquentes en subordonnée –
temporelles surtout – qu’en principale). En subordonnée : Quand j’ai eu lu mon livre, je
suis sorti. Quand j’aurai eu chanté, je partirai. Quand j’ai eu passé mon bachot, j`ai
parfaitement pu devenir avocat. Quand j’ai eu été nommé, on m`a félicité. Après qu’il a
eu neigé... Le rapport d`antériorité existant entre le passé antérieur et le passé simple
est le même que celui qui existe entre le passé surcomposé et le passé composé :
Quand il a eu fini de déjeuner, il s’est endormi. Quand il eut fini de déjeuner, il
s’endormit.

Employées dans la principale pour exprimer : - l’achèvement rapide de


l’action : Il aura eu bientôt dépensé votre argent. En cas d`alerte chacun se
serait eu habillé en un rien de temps. -un procès achevé dans un passé
lointain : Il a eu coupé ce couteau ! [il a coupé autrefois, mais il y a
longtemps, ce couteau] J’ai eu chanté dans ma jeunesse !

Formes surcomposées en croates ? Formes parallèles du plus-que-parfait croate :


Radio je upravo onako kako su ga bili naučili. / Radio je upravo onako kako ga bijahu
naučili. Le conditionnel II en croate : Bio bih Vam se javio da sam imao vremena.

Le présent Le temps le plus employé au moins à l`oral ; s’oppose aux autres temps
du futur ou du passé.

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Temps grammatical et temps de référence : - peut coïncider avec le moment de la
parole - ou situer le procès dans n’importe quelle époque passée ou future qui est
induite par une indication de temps (adverbe ou complément circonstanciel) - ou dans
toutes les époques (valeur omnitemporelle) Il arrive demain. Une mère protège ses
enfants. → absence de marque temporelle : le présent véhicule la pluralité des valeurs
temporelles.

En l’absence d’indication contextuelle qui situerait le procès dans une époque


distincte de l’actualité du locuteur, le temps de l’énoncé se trouve identifié au moment
de l’énonciation, ou dans l’actualité du locuteur : Il arrive. Les invités arrivent.

Le bornage et la durée du procès au présent se déduisent du sémantisme du verbe ou


des indications du contexte : La bombe explose (dénote un procès bref). La marquise sort à
cinq heures (dénote un procès comportant une limite finale, par opposition à Elle marche
au milieu de la rue).

Valeurs temporelles du
présent
• un énoncé au présent actuel, sans indications contextuelles contraires, repéré par
rapport au moment de la parole, indique un événement ou un état de choses
contemporains de l’acte de l’énonciation : Je vous félicite pour ce brillant résultat. Il
arrive.
• un énoncé au présent étendu, toujours centré sur le point d’énonciation, occupe un
espace de temps plus ou moins long, en fonction du sens lexical du verbe, du procès
dénoté ou des indicateurs temporels : Il neige depuis vingt-quatre heures (limite initiale
définie). Elle regarde la télé tous les soirs (répétition). En l`absence d’indicateur temporel
Claire joue au tennis peut représenter une action actuelle ou une activité habituelle
(présent habituel).
• un énoncé au présent permanent (omnitemporel) dans des définitions, des
vérités générales, des proverbes, des maximes... Il peut couvrir un grand espace de
temps, englobant le passé et le futur. Le soleil se lève à l’Est.
• un énoncé au présent peut évoquer le passé ou le futur (situé avant ou après le
point d`énonciation grâce à un CC de temps ou par des connaissances contextuelles ou
situationnelles) : Je sors à l’instant de la faculté. = Je viens de sortir de la Faculté. Elle
part demain pour Paris. = Elle va partir demain pour Paris. La proposition conditionnelle au
présent introduite par si peut situer le procès dans l’avenir et peut entretenir avec le futur de
la principale un rapport d’antériorité : S’il gagne au tiercé, il ne mangera plus de cheval.
• le présent historique ou de narration évoque des événements passées. Il est
éloigné du moment de l’énonciation, et décalé en bloc dans le passé. Il tire sa valeur
temporelle du contexte, d`un CC indiquant une date :

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En 1789, le peuple de Paris prend la Bastille (effet d’accélération ou de rapidité →
dramatisation). Les faits futurs seront au futur simple et au futur antérieur : Les Gaulois
étaient divisés. Quand Vercingétorix aura pensé à les rassembler, il sera trop tard.

Valeurs modales du présent


• après si conditionnel (valeur
hypothétique) : Si tu veux, on peut sortir ce
soir.

Exemples de divergences français / croate : (1) expression d’un souhait (valeur


optative) : Da odemo u kino ? / Si on allait au cinéma ! (2) expression d’un fait irréel
dans les propositions conditionnelles ou de comparaison mais uniquement après la
conjonction da (valeur hypothétique irréelle) : Da sam ja na tvojem mjestu, .../ Moi, si
j’étais à ta place, ... En français ces deux valeurs (optative et hypothétique irréelle)
sont rendues par l’imparfait de l’indicatif.

Le futur Valeurs temporelles


du futur
• projection du procès dans l’avenir par rapport au présent de l’énonciation
marquée par la seule forme verbale (je partirai) ou confirmée par une indication
temporelle ; dans une subordonnée dépendant d`un verbe principal au présent : Je
partirai ! Je partirai demain à l’aube. J`espère qu`elle comprendra. Remplacé par le
présent dans la subordonnée conditionnelle introduite par si : Si tu viens, elle partira.
Concurrencé par le présent pour exprimer un procès à venir : Je reviens dans une heure.
/ Je reviendrai dans une heure. Le présent sert à valider de manière indiscutable le procès,
à la différence du futur qui le projette dans l’avenir et l’évoque dans sa probabilité :
Concurrencé par le conditionnel (futur du passé) : J’ai appris que ce cinéma
fermerait dans une semaine / fermera dans une semaine (si le futur situe l’événement
après le point de l’énonciation). Concurrencé par le futur proche : Je vais dire / Je
dirai au directeur que vous avez appelé. Dans les exemples suivants le futur simple
n’est pas possible : Attention, le train va partir. Tu vas tomber.
• le futur d’anticipation (ou de perspective) dans un contexte passé : Victor Hugo
naquit à Besançon en 1802. Ce fils d’un général d`Empire deviendra un des plus
grands écrivains français = devait devenir un des plus grands écrivains français.
• succession chronologique des procès :
J’irai par la forêt, j’irai par les montagnes (Hugo).
• simultanéité de la principale et de la temporelle introduite par tant que, tandis que
ou de la relative : Tant que le soleil brillera, il y aura de la vie sur Terre.
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Qui vivra verra. Rira bien qui rira le
dernier. (Diderot)

Valeurs modales du futur simple associées à


l’avenir, un avenir impliquant le destinataire :
• le futur injonctif (règle morale, ordre, suggestion, consigne pour un devoir,
recettes de cuisine...). L’ordre est moins strict qu` à l’impératif : Tu me copieras cent
fois cette phrase. Vous ferez le ménage. Tu ne tueras point.
• futur de promesse à la première personne. Engagement du locuteur vis-à-vis du
destinataire (situation): Je reviendrai !
• Futur prédictif dans les prophéties : Les poissons seront fiers de nager sur la terre et
les oiseaux auront le sourire (d’après Bob Dylan).
• futur d’atténuation (politesse) - donne l’illusion au locuteur de pouvoir s’y
opposer : Je vous ferai remarquer que...
• futur d’indignation - le procès est envisagé comme possible (phrase
interrogative ou exclamatives) : Quoi ! Une autoroute traversera ces bocages !
• futur de conjecture ou de supposition - un procès contemporain est présenté comme
une hypothèse, comme une explication possible, que l`avenir confirmera ou permettra
de vérifier : J`ai trouvé ces fleurs sur mon bureau : ce sera le cadeau d`un admirateur.

Le futur antérieur Le futur antérieur marque


l’antériorité ou l’accomplissement.

Valeurs temporelles du futur antérieur L’antériorité en corrélation avec un futur


simple pour exprimer une action future qui aura lieu avant une autre action future ou un
événement, un fait, un moment postérieur (l’antériorité impliquant l’accomplissement) :
Tu ne seras content que quand tu auras cassé cette chaise. Chacun récoltera ce qu`il
aura semé. Le vaisseau aura sombré dans une heure / avant l’arrivée du secours /
avant que le secours n’arrive = à un tel moment le fait sera accompli. COMPARER : Le
vaisseau sombrera.

Dans une indépendante, associé à un complément de temps, le futur antérieur peut


exprimer l’achèvement d’une action dans l’avenir : Au XXIIe siècle / Un jour / Bientôt,
les hommes auront épuisé les ressources de la Terre.

Valeurs modales du futur antérieur


• futur antérieur de conjecture ou de supposition - la supposition porte sur le passé
: Elle revient déjà : elle aura manqué son train. Il est encore en retard ! Il aura oublié
notre rendez-vous ou bien il se sera perdu. Ou il aura eu un empêchement de dernière
minute.
• futur antérieur d’atténuation (de politesse) - donne l’illusion au locuteur de
pouvoir s’y opposer :

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Vous vous serez trompé.

Le futur antérieur – substitut du passé 1. une action accomplie et considérée par


le locuteur comme ce qui restera vrai et acquis dans le futur : J`aurai tout fait pour le
dissuader d`entreprendre un tel projet. ( ́On pourra dire que j`ai tout fait pour le dissuader ́.)
2. un fait récent et considéré par avance comme historique : Rudolf Noureev est
décédé (...). C`est lui qui aura le plus contribué au renouveau de la danse en ce siècle et,
ces dix dernières années, il aura formé toute une génération de danseurs à l`Opéra de
Paris. Qui était Alfred Nobel ? On cite beaucoup son nom à l`occasion de la remise des
prix, mais on ignore généralement qu`il fut l`inventeur de la dynamite. C`est grâce aux
revenus que lui procura son invention qu`il put financer les prix qui portent son nom.
Ces prix sont décernés : en physique, chimie et médecine à ceux qui dans le courant de
l`année auront fait la découverte ou l`invention la plus importante ; à celui qui, dans le
domaine des lettres, aura produit l`œuvre inspirée par l`idéal le plus noble et le plus
sincère ; pour la paix à celui qui aura agi le plus ou le mieux pour la fraternité des
peuples...

L`imparfait de l`indicatif L`imparfait dénote un procès situé hors de l`actualité


présente du locuteur. L’action est présentée en deux parties - l`une est déjà accomplie
alors que l`autre reste à accomplir : La nuit du 10 août, à une heure, il observait les
étoiles. L`action est située de part et d`autre du repère temporel marqué par le CC : une
partie de l`observation est déjà réalisée, l`autre est virtuelle. L`imparfait envisage le
procès de l`intérieur et non pas ses limites. C`est pourquoi il s`accorde avec l`expression
de la durée (il est perçu dans son écoulement, dans la continuité de son déroulement,
sans terme final marqué). D’où son caractère analytique non délimité. C’est la raison
pour laquelle l`imparfait s`accorde bien avec le sémantisme des verbes imperfectifs
dépourvus de limites nettement marquées. Un complément de temps peut poser une
limite initiale, plus difficilement une limite finale : Depuis des semaines, nous vivions de son et
de menace (Malraux). Avec un verbe perfectif l`imparfait estompe l`indication intrinsèque
d`une limite finale : il sortait. Ceci peut avoir deux effets : - l`imparfait peut créer un état
d`incertitude et laisser entendre une suite au passé simple : Il sortait quand la cheminée
se détacha du toit. - un complément circonstanciel assure une valeur itérative : Il sortait
son chien tous les soirs.
Dans un récit au passé simple ou au passé composé, l`imparfait présente des
actions secondaires : commentaires, explications, descriptions, etc. Elle décida de ne
pas aller voir, cet après-midi, Jean Azévédo – et poussa un soupir de délivrance :
elle n’avait pas envie de le voir. Son aspect analytique permet d`introduire une
rupture, exprimée par le passé simple : Une nuit qu`il dormait, il crut entendre
quelqu`un l`appeler (Flaubert). L`imparfait est alors dissocié en deux parties : partie
initiale réalisée + partie virtuelle. L`imparfait peut présenter des faits simultanés, il
peut les juxtaposer, sans marquer la succession chronologique, à la différence du
passé simple qui marque la succession chronologique.

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Les ténèbres étaient profondes. Je ne voyais rien devant moi, ni autour de moi, et toute
la brochure des arbres entrechoqués emplissaient la nuit d`une rumeur incessante. La
succession chronologique des actions est possible à l`imparfait si elles sont interprétée
itérativement : Il se couchait, puis se redressait, s`effaçait dans un coin de porte, puis
bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des
pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier
(Hugo). Marquée par la relation entre les phrases, le sens des verbes (mouvement), un
complément circonstanciel ou un mot de liaison.

Valeurs temporelles
• imparfait descriptif >< passé simple narratif Les procès à l`imparfait ont moins
d`importance que ceux qui sont formulés au passé simple. L`imparfait introduit des faits
d`arrière-plan, le passé simple des faits de premier plan.
• imparfait narratif surtout avec les verbes perfectifs : Le 1er septembre 1939, les troupes
allemandes envahissaient la Pologne. Comparer avec le passé simple dans Le 1er septembre
1939, les troupes allemandes envahirent la Pologne. Il doit s`appuyer sur une indication
temporelle précise, généralement mise en tête de phrase. Perception modifiée : le fait
est envisagé dans son déroulement et ses limites sont effacées. Paradoxe qui lui fait
acquérir de l`importance (Revoir Langue française 5 : les imparfaits d`ouverture,
d`accélération et de conclusion).
• imparfait d’habitude : Tous les ans, elle revenait (Maupassant). Quand j`étais jeune,
j`allais à l`école de mon village (l`obligation scolaire se répète tous les jours). Associé
soit à un complément marquant la répétition soit à des indications contextuelles ou à la
connaissance du monde.
• imparfait de concordance imposé par le passé du verbe
principal : J’ai affirmé qu’il travaillait. COMPARER : J’ai affirmé qu’il
travaillait au moment de l’accident.
J’ai affirmé qu’il travaillait quand je suis entré.
• imparfait dans le style indirect libre imposé par le contexte passé : Il passa
de nouveau et longuement en revue la série des couleurs et des nuances, Ce qu`il
voulait, c`étaient des couleurs dont l`expression s`affirmait aux lumières factices des
lampes (Huysmans).

Valeurs modales Le procès est envisagé comme possible


hors de l`univers réel :
• conséquence infaillible - l’imparfait dans la principale remplace un conditionnel passé
pour marquer la conséquence infaillible d`un fait exprimé dans la principale qui ne s’est
pas produit : Un pas de plus et je tombais dans le précipice.
• souhait, suggestion, regret : Si j’étais riche
! Ah ! si vous pouviez lire au fond de mon cœur
! Si on allait au cinéma ce soir ! Si j’étais
mieux conseillée !

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• demande polie (doublement atténuée par l’emploi d’un verbe d’intention à
l’imparfait) présentée indirectement parce que la volonté ou le mouvement vers le
destinataire sont décalés vers le passé : Je voulais / venais vous demander un service.
• imparfait hypocoristique pour s`adresser à un jeune enfant. Le procès est présenté
comme rejeté dans le passé, la parole atténuée par l`emploi de la 3e personne : Alors, on
n`était pas sage ?

Exemples de divergences français /


croate :
(1) expression de la conséquence infaillible (2) habitude au
passé (3) si + imparfait : souhait, regret (4) si + imparfait
conditionnelles potentielles ou irréelles au présent (5) politesse

Le passé simple
• temps du passé qui donne une vision synthétique, globale et compacte du
procès. César conquit la Gaule au 1er siècle avant Jésus-Christ. Le passé simple
est envisagé de l`extérieur sans être analysé en deux parties. Le début ou la fin
du procès peuvent être marqués par un verbe semi-auxiliaire ou un complément de
temps : Après son accident, il se mit à boire. Elle l`attendit jusqu`à l`aube. Tout en
étant plus ou moins longue, la durée est toujours délimitable (d`où le caractère
ponctuel).
• durée délimitée : Alors, pendant une heure, le chien hurla sans
bouger (Maupassant).
• répétition limitée : Il tomba
quatre fois de son cheval.
• narration - le passé simple représente les événements importants de premier plan.
Dans un récit, l`ordre linéaire des passés simples sert à marquer la succession
chronologique des faits (avec ou sans l`aide d`indicateurs temporels (compléments
circonstanciels, conjonctions, adverbes puis, ensuite...) : La nuit était close. Je rangeai
mes papiers. Je ne dînai point ; je sortis ; vers huit heures j`entrai chez Angèle (Gide).

COMPARER le verbe perfectif atteindre dans : La flèche atteignit la cible La flèche


atteignait la cible. Au passé simple le procès est envisagé intégralement, sa limite finale
est fixée, à l`imparfait la vision du procès est ralentie et elle annule le caractère ponctuel
(non duratif) du procès. Les verbes imperfectifs marcher et aimer dans les exemples : Il
marcha longtemps où le passé simple impose ses limites au verbe sans contraindre sa durée,
Elle aima les romans de Walter Scott (= « elle se mit à aimer les romans de... ») où il a un
effet de sens inchoatif.

A la différence du passé composé, le passé simple n`est pas mis en relation avec le
moment de l`énonciation. Il est plus apte à rapporter des faits passés coupé du présent
de l`énonciateur.

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Le passé composé Forme composée,
symétrique au présent, s`oppose :
- au présent (antériorité et accomplissement) : il a écrit une lettre - à l`imparfait
par sa manière de présenter un événement passé dans des conditions
analogues à celles du passé simple, - au passé simple qui coupe la relation avec le
moment de l`énonciation. - au passé surcomposé qui reproduit le rapport
d`antériorité qui existe dans l’opposition
passé antérieur / passé simple ou plus-que-parfait / imparfait. Temps du passé
qui situe totalement le procès dans le passé ; le repère étant décalé avant le moment
de l`énonciation. Il remplace le passé simple pratiquement disparu de l`usage oral
moderne.

Valeurs temporelles du passé


composé
• temps de la narration
• de la durée limitée
• de la répétition limitée
Le passé simple et le passé composé employés avec toujours et jamais s`emploient pour
exprimer des vérités générales : Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire (Boileau). De
tout temps les petits ont pâti des appétits des grands. L`énoncé au passé simple, étant
coupé de la situation d`énonciation, semble être rejeté dans un passé révolu nettement
délimité car sa valeur est limitée temporellement, alors que la vérité exprimée par le
passé composé est présentée comme toujours vérifiée dans le passé et pouvant
s`étendre dans l`avenir.

Valeur modale du passé


composé
• après si conditionnel (substitut du futur) Si vous
avez fini dans deux heures, vous pouvez partir. Si demain,
la fièvre n`a pas baissé, appelez un médecin.

Revoir Le passé composé – substitut du futur et le futur antérieur substitut du


passé

Le plus-que-parfait Situe le procès par rapport à un repère temporel. Forme


composée symétrique à l`imparfait auquel elle s`oppose exprimant l`antériorité et l`
accomplissement. Deux valeurs sont souvent indissociables.

Les emplois temporels et modaux symétriques à ceux de l`imparfait - style indirect : Elle
disait qu`elle avait perdu sa poupée ← « J`ai perdu ma poupée ») - avec si hypothétique
employé en corrélation avec le conditionnel passé de la principale : Si j`avais eu de l`argent,
j’aurais acheté cette maison. - exprime l`irréel en remplaçant un conditionnel passé (la
relation de causalité est encore plus marquée qu`avec l`imparfait gagnait) : Si Panisse avait
coupé à cœur, César avait gagné (= aurait gagné). -avec si dans un énoncé exclamatif
exprimant un regret, un reproche : Si j`avais eu de l`argent ! Si tu m`avais écouté ! -exprimant la
politesse (l`atténuation est encore plus importante qu`à l`imparfait - elle est rejetée à un moment
antérieur à un moment du passé): J`étais venu vous demander un grand service.

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Le passé antérieur Forme composée symétrique au passé simple auquel elle s`oppose
exprimant l`antériorité. Réservé à la langue écrite. - employé dans une proposition temporelle
dépendant d`une principale au passé simple. Quand ils furent arrivés au milieu du
boulevard, ils s`assirent, à la même minute, sur le même banc (Flaubert). - structures
temporelles construites en « subordination inverse » : Je ne l`eus pas plutôt quitté, que ce
rendez-vous auquel d`abord je n`avais point fait d`attention me revint dans l`esprit (Crébillon fils).

Rarement en proposition indépendante où il exprime la rapidité de l`accomplissement du


procès (souvent accompagné de en un instant, bientôt, vite... ) : Le chien affamé eut vite
mangé.

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EXERCICES I. Mettez les verbes entre parenthèses aux temps voulus par le sens. 1. Le
docteur Mouraille lui-même __________________________ (se distinguer) du commun des
hommes. A cinquante-trois ans, il _________________________ (être) robuste, rouge, gueulard,
libre penseur et brute, __________________________ (dire) tout bas les malades. Il _______________
____________ (exercer) la médecine avec un fatalisme qui ____________________________
(laisser) à la nature les initiatives et les soins des dénouements. Il
___________________________ (adopter) cette méthode après quinze ans d` expériences et
de statistiques. Jeune médecin, le docteur Mouraille __________________ _____________
(commettre) pour la santé des corps la même erreur que _______________________________
(commettre), jeune prêtre, le curé Ponosse pour la santé des âmes : il ______________ ____
(vouloir) faire du zèle. Il _________________________ (attaquer) la maladie avec des diagnostics
audacieux, imaginatifs, et de violentes contre-offensives thérapeutiques. Ce système lui
________________________ (donner) vingt-trois pour cent de pertes, dans les cas graves, proportion qui
___________________________________________________ (être rapidement ramené) à neuf
pour cent, lorsqu`il ____________________________ (décider) de s`en tenir à la médecine de
constatation, comme _______________________________ (faire) généralement ses confrères
des pays voisins. 2. Le pharmacien Poilphard _______________________ (être) un homme
étrange, maigre, incolore et consterné. /.../ Certes les circonstances de sa vie
___________________________ (être) affligeantes, mais il __________________________
(vivre) surtout dans le chagrin par vocation, Le désespoir __________________________ (être)
chez lui un état congénital : il ___________________________ ___________ (ne pas se souvenir)
d`avoir jamais vu rire sa mère, il ____________________________ (ne pas connaître) son père,
mort très jeune, d`ennui peut-être, ou pour fuir une épouse irréprochable dont la vue
______________________________ (inspirer) l`envie d` être ailleurs, fût-ce en purgatoire. /.../ En
deux mots, voici son histoire. 3. Avant de venir s`installer à Clochemerle, Poilphard
____________________________ (demander) la main d`une jolie jeune fille, une orpheline, à
qui sa pauvreté et les bons conseils de tuteurs pressés de la caser
________________________________ (ne pas permettre) de refuser une offre honorable, Cette jeune
fille ______________________________ (recevoir) chez les sœurs une éducation religieuse.
Au dernier moment, après avoir allumé un cierge à l`église, elle _________________________
(tirer) sa destinée à pile ou face avec une pièce de monnaie. Face : elle
____________________________ (entrer) au couvent ; pile : elle ____________________________
(épouser) Poilphard. Elle ne _________________________ (entrevoir) que ces deux issues,
après les menaces de ses tuteurs, et __________________________ (ne pas sentir) plus de goût
pour l`une que pour l`autre, La pièce ________________________ (tourner) pile. Elle
________________________ (penser) que ce _______________________ (être) la décision de
Dieu qui _________________________ (se manifester). Elle _________________________ (épouser)
Poilphard. Celui-ci la ________________________ (accabler) si bien d`ennui qu`elle
_________________________ (mourir), elle aussi, le plus rapidement possible, laissant une fille à sa
ressemblance, qui __________________________ (être) un thème d`éternels regrets pour le
veuf, parce qu`elle lui __________________________ (rappeler) la mère.

II. Même exercice. 1. Ça la ________________________ (prendre) d`un coup, au beau milieu de sa


pelouse : elle _________________________ (vendre) sa maison. Elle en _____________________
(rester) plantée sur place, les deux pieds écartés dans l`herbe, sous le choc. L`idée, incongrue
jusqu`à la minute précédente, l ̇impensable, ____________________________ (fondre) sur
elle sans aucun raisonnement préalable. Elle en __________________________ (rester)
hébétée, saisie d`une sorte d`éblouissement. 2. Un petit coup de vent ______________________
(balayer) la campagne, ___________ _________________ (ébouriffer) ses cheveux,
_____________________ (jeter) une bouffée de fraîcheur piquante à ses joues. Elle
______________________ (suffoquer) brièvement et

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_______________________ (secouer) la tête pour chasser, comme on chasse une bête
importune, cette stupide fantaisie de l`esprit. Vendre sa maison ! Qu`est-ce que ce
_______________________ (être) que ça ? Pourquoi ? De quel tréfonds cette idée
____________________________________ ___________ (surgir – forme interrogative avec reprise
du sujet) pour lui sauter à l`esprit aussi brusquement ? 3. Elle ______________________ (regarder)
autour d`elle, les mains enfoncées dans les poches de son parka bleu crotté de terre, telle
qu`elle _______________________ (être) quand la chose la _______________________ (saisir).
Elle _________________________________ (vouloir bien) ignorer la folle idée, se remettre à
marcher, à vaquer normalement, mais une sorte de paralysie la _________________________
(laisser) immobile, bouche ouverte et sourcils levés. L`idée
____________________________________________ (être collé, englué) au milieu d`elle, sans
qu`elle _______________________ (pouvoir) encore rien en faire. Elle ____________________
_________ (stopper tout), _____________________________ (bloquer tout). On devient idiot quant une
chose pareille vous prend de plein fouet. 4. Quand l`héritage de famille lui
_______________________ (advenir) à l`improviste, Christine en _____________________
(être) aux premières années, déjà difficiles, de son second mariage. Après une première union
de jeunesse, gentille, anodine, qui ______________________________ (se terminer) aussi
naturellement qu`elle _____________________ (naître), Christine _________________________
(essayer) de vivre en harmonie et de trouver une nouvelle stabilité avec un homme, de ce type
compliqué et insaisissable qu`on ____________________________ (pouvoir) appeler « le
sarcastique ». L`entreprise était vouée à l`échec puisque le propre du sarcastique
_______________________ (être) d`être en disharmonie et de déstabiliser. Avec lui la dérision
________________________ (être) constante. 5. Quand elle ________________________ (ranger)
ses journaux, elle ______________________ (se retourner) et, tout de suite, son œil
__________________________ (être attiré) par la petite silhouette d`une jeune fille qui
__________________________ (sembler) attendre, toute seule au milieu du hall à présent presque
désert.

III. Même exercice. 1. Vendre sa maison ? Mais pourquoi ? Elle en


__________________________ (hériter) d`une tante, sœur de sa mère, qui
________________________ (mourir) sans enfants et la lui ____________________________
(léguer) il y _______________________ (avoir) environ vingt ans de cela. Christine
_______________________ (apprendre) la nouvelle avec une extrême surprise. Aucun lien
d`affection particulier ne la ____________________ (lier) à cette femme qu`elle
____________________________ (ne pas voir) depuis des années. Puis elle
___________________________ (se souvenir) que celle-ci ________________________________ (être
censé) être sa marraine – il en faut bien une – ce ________ ________________ (devoir) être la
raison de cet héritage. 2. Elle _________________________ (connaître) vaguement la maison
pour y avoir passé les deux pires périodes de vacances de sa vie. La première, vers cinq-six ans,
pendant laquelle les adultes ________________________ (passer) leur temps à l`éloigner de la
mare, seule chose attrayante de l`endroit, pour la tenir assise dans une sombre cuisine aux
minuscules fenêtres. Elle ______________ __________ (avoir) peur. Ce ___________________
(être) sinistre. Il ______________________ (pleuvoir) tout le temps. Puis à l`adolescence, sa
mère ___________________________ (se mettre) en tête, on ne sait pourquoi, d`aller passer la
moitié de l`été là-bas avec elle – un besoin de voir sa sœur ______________________ (devoir)
brusquement émerger, environ tous les six ans, d`une relative indifférence. 3. Vers la moitié du
séjour, sa mère ____________________ (avoir) un sursaut d`invention ludique pour tenter de
distraire sa fille, vautrée sur une chaise, le teint blafard et l`œil mauvais, fermée comme seules
savent se fermer les adolescentes quand elle s`emplissent de la haine de tout. Elle
_______________________ (apprendre) qu`on ____________ ___________ (louer) des barques à
vingt-cinq ou trente kilomètres de là, pour canoter sur une rivière assez large ... 4. Vers deux
heures de l`après-midi, quand elles ___________________________ (trouver enfin), enfermées dans
une voiture surchauffée, le bistrot paumé qui ___________________ (louer) les bateaux, on ne
______________________ (server) déjà plus à déjeuner. Elles

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_____________________ (devoir) se contenter de deux tartines de beurre avec du café au lait.
Sur la rivière, en aval, on _____________________ (pouvoir) canoter pendant environ
cinquante mètres avant de tomber sur une sorte de petit barrage qui ____________________ (interdire)
d`aller plus loin. Dans l`autre sens, à contre-courant, on _____________________ (pouvoir)
dépasser le bistrot de cent mètres en amont avant de buter sur d`énormes caillasses et d`aller
s`échouer sur les bancs de sable qui _______________________ (encombrer) le lit de la
rivière. C`est qu`à cette saison et avec cette chaleur le niveau de l’eau __________________ (être)
bas...

IV. Même exercice. 1. Quelque temps après, elle __________________________ (se demander)
si elle ne ____________ _________________________ (ne pas se mettre) à s`ennuyer dans son
métier. Organiser des voyages pour des groupes de gens pas toujours agréables la
____________________________ (lasser) peut-être à la longue ? Jusque-là elle
________________________ (trouver) son travail varié, riche de contacts divers, mail il la
________________________ (obliger) à un ton, un style, une présentation physique qui la
_________________________ (mettre) en perpétuel état de « représentation ». 2. Elle
________________________ (continuer) à fonctionner en se persuadant qu`elle ___________
_________________________ (ne pas perdre) tout intérêt pour son métier, en songeant tous les
jours, puis toutes les heures, et bientôt tout le temps, au moment où elle ___________________
(aller) prendre le train qui la _______________________ (emmener) vers sa maison /.../. 3. Petit
à petit, elle _____________________ (trouver) le moyen de s`aménager un temps de travail qui
lui _______________________ (permettre) d`engranger des jours de congé et d`aller là-bas pour de
plus longues périodes qu`un court et frustrant week-end qui ne __________________________
(suffire) pas à réparer ses forces. Et puis elle ______________________ (avoir) tant à faire au
jardin... 4. Un jour qu`elle ______________________ (arriver) dans sa 4L, elle _________________
_________ (se mettre) à regarder un moment sa maison au lieu de se précipiter pour entrer au
plus vite, comme elle le ______________________ (faire) toujours. Tout à coup, la barrière, le
chemin qui ______________________ (mener) au jardin lui ______________________ (sembler)
beaucoup plus petits qu`à l`ordinaire, étroits. Elle ___________________ (avoir) un instant de
stupeur puis ______________________ (se secouer) – ce __________________ (être) idiot, son
entrée __________________________ (ne pas rétrécir) en son absence. 5. Un soir ce
______________________ (être) la maison elle-même qui la ____________________
__________ (surprendre), ou plutôt le silence qui y ______________________ (régner). Elle
_________________ (avoir) le même temps d`arrêt, troublée. Ce
______________________________ (pouvoir IMPERSONNEL) que la qualité de son d`un silence
______________________ (s`altérer), qu`il __________________________ (devenir) plus
lourd, plus mat, plus ... vide ?

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Subjonctif
Voir :
•Damić Bohač, Darja (2019). Difficultés de la langue française vues par les croatophones, Faculté de
Philosophie et Lettres, FFpress, Zagreb
•Grevisse, Maurice (1969). Le Bon Usage, 9e édition, Editions Duculot, S.A. Gembloux
(Belgique).
•Grevisse, Maurice ; Gosse, André (1993). Le Bon Usage, 13e éditions revue, Editions
Duculot, Paris-Leuvain-la-Neuve.
•Martin Riegel et al.(1999). Grammaire méthodique. Presses Universitaires de France.
•Ruquet, M. (1994). Comment dire? Quel temps faut-il? Exercices 2, CLE International.

Le subjonctif dans l’indépendante


exprime :
– à la troisième personne, dans les phrases injonctives et optatives un ordre, une
défense, un

souhait :

Q’il se taise ! Qu’il parte et qu’il ne revienne plus !

Qu’ils reposent en paix ! Que Dieu vous entende !

Dieu vous garde ! Puissiez-vous réussir ! Advienne que pourra !

Certains emplois du subjonctif sans que sont devenus des mots-phrases :

Vive la mariée ! Vive / Vivent les vacances !

La forme soit a perdu sa valeur verbale et s’emploie dans le discours didactique ou


scientifique

comme introducteur souvent invariable devant un syntagme nominal introduisant une


hypothèse

ou un exemple dans une argumentation (discours scientifique) :

Soit un triangle rectangle. (cr. Pretpostavimo..., Uzmimo...)

– une supposition ou une concession juxtaposée ou coordonnée par et à une autre


proposition :

Qu’il ose t’interrompre et je saurai le faire taire. (= S’il ose t’interrompre, je saurai le
faire

taire.)

Qu`elle ait agi sans mauvaise intention, elle n`en mérite pas moins son amende.(= Bien
qu’elle

ait agi sans mauvaise intention, elle mérite son


amende.)

– dans une phrase exclamative, une hypothèse envisagée qu`on rejette avec
indignation :

Moi, que je vende cette maison ! Jamais !


[RAPPEL : L’indignation peut être exprimée par le conditionnel (Et moi, je devrais vendre cette maison !

Jamais !) et l’infinitif (Vendre cette maison ! Jamais !).] –


avec le verbe venir (survenir)
exprimant une circonstance de temps ou une condition :
Vienne le printemps, les hirondelles arrivent.

Vienne encore un procès et je suis


achevé.

Le subjonctif dans les propositions subordonnées complétives


est requis :
Le subjonctif - complétives :
• quand les traits sémantiques du terme principal dont dépend la complétive l’exigent.
Celui-ci
peut être verbe, voire même un adjectif ou un nom :
– verbe marquant la volonté, le sentiment ou le doute :
Je veux / souhaite / désire / regrette / crains / doute qu’il vienne.
Je tiens à ce qu`il vienne.
Je m`étonne │ qu`il vienne
│ de ce qu`il vienne.
ne douter pas + ind., sub. moguć Si, dans une phrase négative, le doute est écarté, on
emploie l’indicatif :Je ne doute pas (= Je suis
certain, je ne nie pas) qu’il viendra. Pourtant le subjonctif est également, possible : Je ne
doute
pas qu’il vienne. Avec la forme pronominale se douter, il faut employer l’indicatif : Il se
doutait
que sa sœur viendra.
– verbe ou locution impersonnelle marquant la nécessité, la possibilité, le doute,
l'obligation,
une appréciation :
Il faut / il importe / il convient que tu partes.
Il est nécessaire / possible / urgent / heureux / douteux / regrettable que tu partes.
Il est temps que tu partes.
– adjectif attribut ou nom exprimant la possibilité, la nécessité, le doute, un sentiment
:
Pierre est heureux / triste / content / surpris que Marie revienne.
Sa crainte / Son désir / Le doute / Son regret / Son souhait que Jean revienne est
irrationnel(le).
Elle vivait dans une peur constante qu`il ne tombât.
Je suis indignée que vous fassiez encore de telles fautes.
Toutefois lorsqu’avec les verbes et les adjectifs de sentiment la conjonction que est
remplacée
par de ce que, l’indicatif est admis. Cela est motivé par la réalité de la situation qui en est
le
résultat :
que vous fassiez encore de telles fautes.
Je suis indignée de ce que vous fassiez encore de telles fautes.
de ce que vous faites encore de telles fautes.
QUE + subj. DE CE QUE - subj./indic.
qu`il vienne.
Je m`étonne de ce qu`il vienne.
de ce qu’il vient.
Le subjonctif s’emploie quand le locuteur ne s`engage pas sur la réalité du
fait après :

– les verbes et locutions impersonnels exprimant un sens négatif,


interrogatif ou

conditionnel et marquant la certitude, la


vraisemblance :

Il n’est pas sûr qu’elle le sache. Est-il vrai qu’il ?


BOLJI SUBJ., Ind. moguć

L’indicatif y est possible aussi malgré le sens négatif, interrogatif ou


conditionnel :

Il n’est pas certain que je partirai. Est-il certain qu’il


viendra ?

Inversement la complétive est à l’indicatif après un verbe à sens de négation dans une
phrase

négative :

Je ne nie pas que Pierre est venu (valeur de certitude).


[RAPPEL : L`indicatif est obligatoire après les verbes, les noms ou les adjectifs exprimant une

certitude, une croyance, une affirmation, une probabilité : Je suis sûre qu`elle viendra.] –
après les
verbes de pensée et d’opinion, de déclaration, de perception exprimant un sens

négatif, interrogatif ou conditionnel


:

Je ne crois pas / Je ne dis pas que la richesse fasse le bonheur.

Pensez-vous que la richesse fasse le bonheur ?

Si vous croyez que la richesse fasse le bonheur vous vous trompez.


Penses-tu / Crois-tu qu`elle ait peur ? Je ne pense / crois pas qu`elle ait peur.

L’indicatif est possible aussi malgré le sens négatif, interrogatif ou conditionnel. Son
emploi

dépend du degré de conviction : Croyez-vous que j`ai


peur ?

Le subjonctif dans Croyez-vous que j’aie peur ? ou Son père ne croit pas qu’il ait copié.
suspend

la valeur de vérité, à la différence de


l’indicatif :

Croyez-vous que j’ai peur ? Son père ne croit pas qu’il a


copié.

Si vous croyez que le travail ne lui fera pas de mal, il est temps de commencer.

Penses-tu / Crois-tu qu`elle viendra ?

Je ne pense / crois pas qu`elle viendra.

Le futur (qu`elle viendra) ou le conditionnel (qu’elle viendrait) s’emploient pour évoquer


un

procès probable, ce qui exclut le présent : *Je ne crois pas qu`il


vient.
[RAPPEL : les verbes de pensée et d’opinion espérer, imaginer, penser, supposer... et même se
douter...

se font suivre en français de l’indicatif : Il espère / pense / suppose / se doute qu’elle viendra. Le
risque

d’erreur est accru chez les apprenants parlant l’italien où les verbes de pensée se font suivre du
subjonctif

(Penso che sia malato. Spero che tu venga con me) alors que le français veut l’indicatif (Je pense qu’il est

subjonctif doit être employé quand la


malade, J’espère que tu viendras avec moi.)] Le
complétive introduite par que est antéposée (en tête de

la phrase) :

Qu’il parte, je n’en doute pas.


Qu`il réussisse, cela ne paraît pas
évident.

Qu`il ne soit pas toujours facile de concilier tout le monde, je le reconnais.


Que cela soit vrai, je l'ai appris hier.

Le choix de l’indicatif ou du subjonctif dépend


:

– du sens de certains verbes polysémiques tels que comprendre, admettre,


rêver, dire...

Le verbe comprendre au sens de ́prise de conscience pure et simple ́ veut


l’indicatif :

Je comprends que Jacques a beaucoup de soucis en ce moment.

Jacques a enfin compris que les langues vivantes étaient essentielles pour sa
profession.

Par contre, quand il s’agit d’un appel à la tolérance, le subjonctif


s’impose :

Je comprends que Jacques veuille consacrer plus de temps aux loisirs.

Nous avons mis tant d’espoir dans sa réussite ! Vous comprendrez que nous soyons /
ayons

été déçus.

Le verbe rêver lorsqu’il signifie « voir en rêve » veut l’indicatif, alors qu’au sens
de

« souhaiter », il requiert le subjonctif :

Je rêve souvent que je perds mes dents. Est-ce que cela a une
signification ?

Je rêve que les jeunes fassent preuve


d`empathie.

Le verbe dire peut être employé comme verbe déclaratif impliquant l’indicatif ou
comme

verbe de volonté impliquant le subjonctif :

J`ai dit qu`il viendra demain (v. déclaratif).

J`ai dit qu`il vienne demain (volonté).

– du mode de la principale : les verbes imaginer et supposer sont des verbes de


pensée qui,

comme tous les verbes de pensée, exigent l’indicatif en français (J`imagine qu`il sera
mort de

faim lorsqu`il arrivera. Je suppose qu’il a faim.). Mais si ces verbes sont à l`impératif, le
verbe

de la subordonnée doit être au


subjonctif :

Imaginez que nous soyons en hiver.

Imaginez qu`elle se soit trompée.

Supposons que vous soyez riche.

Choix du mode avec les expressions il semble que et il me semble que :

– la construction impersonnelle Il semble que se fait suivre du subjonctif, bien que l’indicatif
soit

possible. Accompagnée d’un pronom personnel datif, cette construction


impersonnelle (Il me

semble que) exprime une opinion, et, comme tous les verbes d’opinion, elle se fait
suivre de

l’indicatif, bien que le subjonctif soit possible. On peut dire que le choix du mode après
Il semble
que... et Il me semble que... dépend du degré de certitude attribué à l’action de la
proposition

subordonnée, plus précisément du point de vue (objectif ou


subjectif) :

Il semble que vous ayez tout appris par cœur. / Il me semble que vous avez tout appris
par

cœur.

Lorsque ces deux constructions se font accompagner d’un adjectif, c’est le sémantisme
de celui-

ci qui détermine le mode :

Il (me) semble évident que + indicatif (certitude).


Il (me) semble bizarre que + subjonctif (appréciation).

Le subjonctif dans les propositions subordonnées relatives


s’emploie :
– quand elles expriment une idée de finalité. L’existence du référent est envisagée
comme

possible ou voulue :

Je cherche une étudiante qui puisse emmener mes enfants à


l’école.

Le sens virtuel est marqué non seulement par le subjonctif, mais aussi par l’emploi
de l’article

indéfini.

Si l’action est présentée comme une éventualité, le subjonctif est remplacé par le
conditionnel :

Je cherche une étudiante qui pourrait emmener mes enfants à


l’école.

L’indicatif est employé quand on exprime une réalité ou une


certitude :

Je cherche la jeune fille qui a perdu son bracelet.

– quand l'antécédent est accompagné par un superlatif relatif, par une des
expressions de

restriction (le seul, l`un des rares, l'unique) ou de hiérarchie (le premier, le
dernier) :

C’est la plus belle chambre / la seule chambre / la dernière chambre que je


puisse vous

proposer.

Le conditionnel est possible si la relative exprime un fait hypothétique :

Le seul film qui pourrait me faire rire aux larmes, c’est « Certains l’aiment chaud »
(Some Like

it Hot).
L’indicatif est possible quand la relative exprime la constatation d’un fait passé et réel,
une vérité

générale et un fait futur. Voici quelques exemples proposés par Ruquet (1994 : 48,
52, 56) :

Ce film est un des pires que j’ai


vus.

Une des premières villes dans lesquelles nous allons nous rendre à l’Est sera
Saint-

Pétersbourg.

– après une principale négative, interrogative ou conditionnelle (le référent est


envisagé dans

la pensée) :
Je n'ai jamais eu un élève qui soit si
paresseux.

Connaissez-vous un animal qui soit plus craintif que le lièvre


?

Si tu trouves quelqu’un qui puisse le faire, amène-le-


moi.

Le subjonctif est employé dans les propositions subordonnées


circonstancielles :

– temporelles introduites par les locutions conjonctives avant que, jusqu'à ce que, en
attendant

que (fait futur envisagé), d’ici à ce


que :

Je resterai ici jusqu'à ce que vous


reveniez.

J'irai le voir avant qu'il ne parte.

Vous avez le temps de prendre un café en attendant que le docteur


revienne.

Après jusqu`au moment où, en attendant le moment où, avant le moment où on


emploie
l’indicatif ou le conditionnel :

Je lirai en attendant le moment où vous rentrerez / où vous


rentreriez.

– finales introduites par les conjonctions / locutions conjonctives que, afin que, pour que,
de

crainte que, dans la crainte que, de peur que :

Parlez fort afin qu’on vous comprenne.

Après dans l’espoir que, avec l’espoir que, avec l’arrière-pensée que on emploie
l’indicatif

(plus précisément le futur) ou le conditionnel, bien que le subjonctif soit possible


lorsqu’il est

motivé par l’incertitude ou l’angoisse :

Je l’ai fait dans l’espoir qu’il comprendra.

J’écris ces lignes dans l’espoir qu’elles puissent un jour tomber sous ses
yeux.

– causales introduites par les locutions conjonctives écartant une fausse cause non
que, non

pas que, non point que, ce n’est pas que et suivies de la cause
réelle :

Non qu'il fût paresseux, mais il aimait les loisirs.

Cependant, la locution conjonctive ce n`est pas parce que, appartenant au registre courant,

exige l’indicatif :

Ce n’est pas parce que le cabri fait des crottes comme des pilules qu’il est
pharmacien

(proverbe créole).

– consécutives après une principale négative ou interrogative, après les


conjonctions assez

pour que, trop pour que, trop peu pour que, suffisamment pour que, quand la conséquence
est

considérée comme une intention, un but à atteindre (idée de


finalité) :

Il n’est pas si habile qu’il soit sans rival.

Est-il tellement habile qu’il soit sans rival ?

L'affaire est trop importante pour qu’on la remette à plus


tard.
Faites les choses de manière que chacun soit
content.

Le conditionnel est possible lorsque la conséquence est présentée comme une


éventualité, une

hypothèse :

Tout s'est passé de telle manière que les plus difficiles seraient
contents.

Celle-ci s’oppose à l’idée de finalité dans Faites les choses de manière que chacun soit
content et

à la réalité du résultat dans Il agit de telle manière que chacun est


content.

Le subjonctif s’emploie après sans que exprimant une conséquence non


réalisée :

Les dents lui poussèrent sans qu'il pleurât une seule


fois.

– concessives introduites par les conjonctions / locutions conjonctives quoique, bien que,
encore

que, nonobstant que (archaïque), loin que, bien loin que, au lieu que, où que, quelque...
que,

(aus)si... que, qui que, quoi que, quoi qui, quel(le) que :

Bien que la pièce fût médiocre, il ne s'ennuya


pas.

Au lieu qu’elle vienne à pied, je suis allé la


chercher.

Quoi que tu fasses, je resterai à tes


côtés.
Si mince qu’il puisse être, un cheveu fait de
l`ombre.

La locution tout... que, suivant le sens peut admettre aussi l’indicatif (réalité d’un fait) ou
le

conditionnel (fait hypothétique) :

Toute douée qu’elle soit, cette actrice ne me plaît pas


(appréciation).

Toute italienne qu’elle est, elle a fait carrière en France (fait réel).

Toute mariée qu`elle serait, elle ne renoncerait pas à sa carrière


(hypothèse).

– conditionnelles introduites par une locution conjonctive composée à l’aide


de que :

à supposer que, pourvu que, en admettant que, soit que... soit que, soit
que... ou que,

à moins que, pour peu que, à (la) condition que, sous (la) condition
que :

Il le fera pour peu que vous lui en parliez.

Il doit tout ignorer à moins que vous n’ayez eu l’imprudence de le lui


apprendre.

Les locutions conjonctives à (la) condition que, sous (la) condition que peuvent être suivies
de

l’indicatif futur.

Les conjonctions qui se combinent avec où telles que au cas où, dans le cas où,
dans

l’hypothèse où requièrent le
conditionnel :

Au cas où il accepterait, téléphonez-


moi.

Dans l’hypothèse où vous changeriez d’avis, informez-


moi.

Les conjonctions selon que...ou que, suivant que... ou que se font suivre de préférence
par

l’indicatif :

Selon que tu travailleras ou non, tes notes varieront.


Conjonctions
polyvalentes

Certaines conjonctions polyvalentes expriment la part de hasard dans une alternative


(soit

que... soit que / ou que : Soit qu’il pleuve ou qu’il neige, il va toujours à la pêche.) ou la

cause (soit que ... soit que : Il n’a pas vendu sa maison soit qu`il n`ait pas
trouvé

d`acquéreur, soit qu’il ait renoncé d’en


changer.).

D’autres, suivant le sens attribué à la subordonnée se font suivre du


subjonctif, du

conditionnel ou de l’indicatif. Ainsi, la locution conjonctive pour autant que peut exprimer :

– une condition envisagée pouvant ne pas être remplie (Évidemment, chère


Madame, la

solution Sports-Études est tout à fait envisageable, pour autant que votre fille soit
motivée.)

- une éventualité (Évidemment, chère Madame, la solution Sports-Études est tout


à fait

envisageable pour autant que votre fille voudrait mener tout de front.)

- un fait réel (Évidemment, chère Madame, la solution Sports-Études est tout


à fait

envisageable, pour autant qu’il tient à moi.).

La langue parlée évite le subjonctif et le remplace quand elle le peut par l’infinitif.
Attention à la

coréférence des sujets


:

Je penserai à toi avant de partir


(temps).

Arrivée à New York, j’ai dû me pincer pour m’assurer que je ne rêvais pas
(but).

Il agit de manière à se perdre


(conséquence).

Au lieu de la laisser venir à pied, je suis allé la chercher en voiture


(concession).

À moins d’être inconscient, on ne prend la route par un temps pareil


(condition).
Concordance des
temps
Voir :
•Damić Bohač, Darja (2019). Difficultés de la langue française vues par les croatophones, Faculté de
Philosophie et Lettres, FFpress, Zagreb
•Grevisse, Maurice (1969). Le Bon Usage, 9e édition, Editions Duculot, S.A. Gembloux
(Belgique).
•Grevisse, Maurice ; Gosse, André (1993). Le Bon Usage, 13e éditions revue, Editions
Duculot, Paris-Leuvain-la-Neuve.
•Martin Riegel et al.(1999). Grammaire méthodique. Presses Universitaires de France.
•Ruquet, M. (1994). Comment dire? Quel temps faut-il? Exercices 2, CLE International.

Concordance à
l’indicatif
La concordance des temps est souvent négligée par les apprenants croatophones. La
raison en

est simple : le croate emploie systématiquement le présent, le futur et le passé composé


après

un verbe introducteur au passé là, où en français on aurait un imparfait pour la


simultanéité

des actions, un futur du passé pour la postériorité, un plus-que-parfait pour


l’antériorité par

rapport au verbe introducteur.

Martin je rekao da odlazi / da će otići / da je otišao / da je upravo


otišao.
Martin a dit qu’il partait / qu’il partirait (ou allait partir) / qu’il était parti / qu’il venait
de

partir.

Ceci correspond respectivement au discours direct : « Je pars » / « Je partirai » (« Je vais

partir ») / « Je suis parti » / « Je viens de partir ».

Deux cas où les règles de concordance ne sont pas suivies doivent être
signalés :

• le présent n’est pas transposé s’il s’agit d’une vérité


générale :

Martin disait que toute vérité n’est pas bonne à dire.

• le futur n’est pas transposé si l’action est postérieure non seulement au


moment où le

discours est prononcé, mais aussi au moment où il est


rapporté :

Martin disait qu’il viendra demain.

Comparer avec Martin disait qu’il viendrait le lendemain.

Le verbe de la proposition subordonnée peut être simultané à une action autre que
celle de la

proposition principale :

Elle avait dit que son mari travaillait au moment de l’accident / quand l’accident a eu
lieu.

Elle vous dira que son mari travaillait au moment de l’accident / quand l’accident a eu
lieu.

Un imparfait du discours direct peut être transposé en plus-que-


parfait :

Il a dit : « Je me trompais. »
Il a dit qu’il s’était trompé.

Ce qui équivaut à :
Il a dit : « Je me suis trompé. »

Il a dit qu`il s`était trompé.

Le style indirect libre permet d’intégrer la transposition des temps du discours


indirect à la

narration : Elle en avait fini, songeait-elle, avec toutes les trahisons, les bassesses et les

innombrables convoitises qui la torturaient. Elle ne haïssait plus personne


maintenant...

Concordance au
subjonctif
Le français courant limite, sans égard au temps de la proposition principale, l’emploi du
présent

du subjonctif pour l’expression de la simultanéité ou de la postériorité et du passé du


subjonctif

pour l’expression de l’antériorité ou de l’accomplissement, alors qu’un style soutenu ou


littéraire

privilégie l’imparfait du subjonctif pour l’expression de la simultanéité ou de la


postériorité au

passé, et le plus-que-parfait du subjonctif pour l’expression de l’antériorité


ou de

l’accomplissement par rapport au verbe principal au passé. L`imparfait et le plus-que-


parfait

du subjonctif sont employés à toutes les personnes des verbes être et avoir et la
troisième

personne du singulier, plus rarement du pluriel des autres verbes. Les formes en -ss- sont

évitées à cause des effets comiques ou péjoratifs : que vous sussiez, que je
visse.

Je ne regrette pas qu’elle vienne / soit


venue.

Je doute qu’il parte / soit parti.


Je doute qu’il parte demain.

Elle souhaitait que sa fille lui écrivît.

Elle souhaitait que sa fille lui eût écrit.

La langue courante remplacera l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif par le


présent et

le passé du subjonctif :

Elle souhaitait que sa fille lui écrive.

Elle souhaitait que sa fille lui ait écrit.

Après un présent dans la principale, la langue classique et la langue littéraire


emploient

l’imparfait du subjonctif :

– si le fait est exprimé comme habituel ou continu dans le


passé :

Il faut qu’il fût riche alors, car il acheta une superbe maison (Stendahl).

Je ne crois pas qu’elle méritât tout à fait ces compliments


(Boissier).
– pour exprimer l’antériorité qui associe la valeur temporelle du passé et
l’indication

d’éventualité (valeur modale) :

Je ne m`étonne pas aujourd`hui qu`il arrivât à Paganini de jeter son violon et de


rester de

longues années sans y toucher... (R.


Gary).

Après un conditionnel, la concordance au subjonctif est également modale,


l’imparfait du

subjonctif exprimant l’éventualité (réalisable ou


irréalisable) :

Oui, cela serait drôle qu’il lui vînt cette idée (Musset).
Il est douteux que, sans cette précaution, nous eussions pu faire le trajet de Tolède à
Madrid

en une journée (Gautier).

On craint que la guerre, si elle éclatait, n`entraînât des maux incalculables


(LITTRÉ).

Les auteurs de la Grammaire méthodique du français (1999 : 329) signalent que, dans une

complétive ou dans une relative, la valeur modale peut prévaloir sur la concordance des
temps

et que, dans ce cas, l’imparfait du subjonctif exprime une éventualité même après un
présent.

L’imparfait s’oppose au présent du subjonctif pour exprimer un fait irréel (Je voudrais
qu`il

vînt, mais il ne vient pas) ou une possibilité (Je voudrais qu`il vienne, il viendra peut-être,

cela est possible).

Le subjonctif peut se trouver dans une complétive ou dans une relative dépendant
d`une

proposition au subjonctif soit par attraction modale, soit parce qu’il s’impose pour la
même

raison que le premier subjonctif et après les gallicismes c`est... qui, c`est...
que :

Pensez-vous que vous ayez affaire à un homme qui vende son suffrage
?

Je ne crois pas qu`il y ait des cas que l’on puisse régler de cette
façon.

Quelle que soit la réponse que nous


fassions...

Je ne crois pas que ce soit cet homme que je prenne jamais pour conseiller.

Rieux n’était pas même sûr que ce fût lui qu’elle attendît
(Camus).
Les connecteurs
v. M. Riegel , Grammaire méthodique du français, Presses Universitaires de France, 1999, pp. 616-623.

Eléments de liaison entre les propositions ou les séquences marquant des relations
sémantico-

logiques lesquels contribuent à la structuration du


texte.

Rôle complémentaire par rapport aux signes de


ponctuation.

Au sens restreint ce sont les termes de liaison à l`intérieur d`une phrase complexe.
Les

conjonctions de coordination et de subordination (relation de cause – conséquence, but : car,

donc, parce que, de sorte que,... et relation d`opposition - concession : mais, bien
que,... ).

Au sens large ce sont des termes qui assurent l`organisation du texte au delà de la phrase. Non

seulement les conjonctions, mais aussi des adverbes (alors, puis, ensuite), des locutions

prépositionnelles (d`une part, d`autre part, en tout cas, en fin de compte...), des
présentatifs

(c`est, voilà), des expressions (c`est-à-dire, autrement dit). On y rattache les adjectifs

numériques (le premier, le deuxième, le troisième,...) ou des expressions spatio-


temporelles

(en bas, en haut, à gauche, à droite, d’abord, plus


tard).

Classement des connecteurs


en ceux qui ordonnent la réalité référentielle (connecteurs temporels et spatiaux) et en
ceux

qui servent à articuler le raisonnement (connecteurs argumentatifs, énumératifs


et de
reformulation).

Les connecteurs temporels marquent une succession chronologique : d`abord, alors, après,

ensuite, puis, enfin...

Les connecteurs spatiaux structurent une description : ici, là, en bas, à gauche,
devant,

derrière, au-dessus, en-dessous, en


face...

Alors que d`un côté / de l`autre côté, d`une part / d`autre part s`emploient dans
les

énumérations ou dans les textes argumentatifs.

Les connecteurs argumentatifs (or, donc, certes, mais) :

- opposition – concession : mais, pourtant, cependant, néanmoins, toutefois ;


quand

même, malgré tout ; en revanche, au contraire, bien que,


quoique...

- explication et justification : car, parce que, puisque, en effet

1
- complémentation (argument additif): or - donc, d`ailleurs, de plus, non seulement

mais encore

Socrate est un homme. Or, les hommes sont mortels. Dons Socrate est
mortel.

- conclusion : donc, ainsi, c`est pourquoi, par conséquent, en tout cas, de toute
façon,

quoi qu`il en soit, en tout cas, somme toute, tout bien considéré, après tout,
enfin, en

définitive, finalement

Les connecteurs énumératifs :


- additifs : et, ou, aussi, également, de même, en plus, de
plus

- temporels : d`abord, ensuite, enfin

- spatiaux : d`une part, d`autre part

Les connecteurs de reformulation :

- indiquant la reprise de ce qui précède : autrement dit, en un mot, en d`autre


termes,

c`est-à-dire

- marquant la clôture temporelle : enfin, finalement, en fin de compte, somme


toute,

en somme, en définitive, en résumé, en conclusion,


bref

Elle joue au tennis, fait de l`escalade, nage régulièrement à la piscine. Bref elle
est très

sportive (clôture + reformulation


abrégée).

QUESTION : Par rapport à la linéarité du texte et l`organisation hiérarchique du


domaine

référentiel que pouvez-vous dire sur l`emploi des connecteurs dans les textes narratifs,

descriptifs ou argumentatifs ainsi que dans les résumés ?

- Les connecteurs favorisent la linéarisation.

- Linéarité du texte et l`organisation hiérarchique du domaine


référentiel.

- Texte narratif : la succession des énoncés peut suffire pour présenter


le

déroulement chronologique

- L`emploi des connecteurs s`impose dans un texte descriptif ou


argumentatif.

- Texte descriptif : pour organiser linéairement la simultanéité des


éléments

décrits.

- Texte argumentatif : pour mettre en évidence les arguments et les


contre

arguments, la thèse propre et la thèse


adverse.

2
- Condensation du texte : emploi de connecteurs obligatoire pour faire

apparaître les articulations du texte à


résumer.

DEVOIR Après avoir étudié les pages qui suivent présentez une
question

d`actualité parue dans des journaux différents ainsi que les


polémiques

suscitées.

Faites un plan détaillé et bien structuré. Dégagez trois ou quatre


idées

fondamentales qui constitueront les paragraphes de votre développement.


Evitez

l`ironie, essayez de rester sobre, neutre. Employez le vocabulaire et le registre

de langage souhaité. Terminez par votre commentaire ou par une question

ouverte qui fera comprendre au lecteur à l` auditeur que votre


raisonnement

n'est pas figé, qu'il ne s'arrête pas juste à ce que vous avez écrit et que
vous lui

permettez d'ouvrir un débat, une nouvelle piste de


réflexion.

3
Connecteurs : Progression logique du discours
V. http://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-10909.php
Au début Le second point En fin de démonstration
Premièrement Deuxièmement Finalement Premièrement ce n'est pas ce que j'ai dit !
Deuxièmement je ne comprends pas ton raisonnement.
Finalement, tu n'en fais toujours qu'à ta tête ! D'abord Ensuite Enfin D'abord fais, tu regardes ce que je
ensuite tu tentes de le refaire, enfin tu pourras le montrer aux

puis j'ai compris mon erreur. En


autres Tout d'abord Puis En définitive Tout d'abord j'ai pensé à une blague,
définitive heureusement que

vous étiez là! En premier lieu, En second lieu, En dernier lieu En premier lieu, je vais voir ce qui ne va pas,
en second lieu je demanderai de l'aide,
Puis Tout compte fait /
en dernier lieu je te demanderai de contrôler. Au premier abord De prime abord
Finalement/

En fin de compte De prime abord il m'est apparu revêche,


puis, peu à peu il se dévoilait à moi
Tout compte fait je compris mon erreur. Avant tout Avant toute chose Avant tout, je veux vous remercier.
Mais encore /Mais en plus /Mais
Non seulement aussi
En conséquence /Donc

Non seulement vous n'écoutez pas en cours,


mais en plus vous dissipez les autres!
En conséquence vous serez collé mercredi.
Pour commencer
de plus /en outre /de surcroît, /encore, .... aussi (sauf en début de proposition)/ Pour continuer
pour terminer /pour conclure / pour finir /en conclusion
Pour commencer tu vas ranger ta chambre
de plus je te rappelle que tu as rendez-vous dans 1 heure.
En conclusion je te conseille de te dépêcher ! Au début Puis /puis après /ensuite Au début tout était calme
ensuite ils sont arrivés. Je commencerai par........ J'ajouterai que ...... Je terminerai en disant que... Je
commencerai par vous proposer ceci .....
J'ajouterai que ce n'est pas une obligation ...
Je terminerai en vous remerciant de votre participation.
Pour renforcer une idée :
De plus rappelez-vous ce que je vous ai dit hier...
De même que pour vous !
En outre ce n'est pas le moment.
Au demeurant vous saviez que c'était interdit.
Egalement pour vous Laurent !
4
Pour illustrer un argument :
Par exemple regardez cette image...

Ainsi que Lucile l'a démontré hie...

Entre autres référez-vous à l'ouvrage de...

Notamment dans l'œuvre de...


Pour mettre en balance deux possibilités, deux
situations :
D'un autre côté si son idée me paraît
exploitable...

D'une part je ne te crois pas, d'autre part ce n'est pas le moment


!

Pour conclure :

Bref vous m'avez compris.

En bref c'est parfait.

Pour résumer votre devoir n'est ni fait, ni à


faire.

Au final tout est bien qui finit bien.

En définitive vous êtes quand même


reçu.

En somme c'est ce que vous voulez, c'est ça


?

Somme toute il sera arrivé à ses fins.

Tout compte fait je suis contente.

En d'autres termes il faudra qu'on se réunisse.

Exemples pour introduire et conclure une argumentation


V. http://www.francaisfacile.com/exercices/exercice-francais-2/exercice-francais-76932.php

Débuter par premièrement / d'abord / tout d'abord / en premier lieu/


pour

commencer/ avant toute


chose...
Tout d'abord permettez-moi de me présenter :
...

Avant toute chose, est-ce que chacun de vous a de quoi noter ?


Merci !

Pour commencer je vais vous présenter l'auteur étudié cette semaine: Il s'agit de
Jean

Roman.

En premier lieu une bibliographie ciblée sur ses œuvres les plus marquantes et une
synthèse

de son parcours littéraire, seront


exposées.

5
Ajouter des éléments : en outre / de plus / par ailleurs / ensuite / d'une
part...

d'autre part / en second


lieu...
En second lieu nous voyagerons dans son univers artistique d'une part et son
environnement

social, d'autre part.

Mettre d'autres idées en parallèle ou pour comparer : également / de


même /

ainsi que / encore / aussi...


Un chapitre sera également consacré aux auteurs qu'il côtoyait dans son cercle
proche. De

même, nous aborderons l'influence qu'ils ont exercée sur l'intégralité de son
œuvre.

Conclure avec enfin / en dernier lieu / en somme


Enfin, nous regarderons dans la littérature contemporaine quel héritage il nous a
laissé. En

somme, Jean Roman a-t-il marqué notre époque autant que la


sienne?

Pour développer une idée après l'avoir


introduite
Expliquer : c'est-à-dire / en d'autres termes / car / c'est que :

L'univers de Jean Roman ne sort jamais du monde de l'adolescence (idée proposée), c'est-à-

dire que chacun de ses livres se réfère à cette période, soit au travers d'un
personnage, soit

d'une situation en fil conducteur, liée à cette période. En d'autres termes


...

Donner un exemple : ainsi / par exemple / notamment / comme / en particulier :

Ainsi, lorsque l'on regarde le personnage de Paul, par exemple, que l'on retrouve
dans

chacun de ses livres, on constate que malgré son âge avancé, son mode de
pensée le

ramène sans cesse à la période bénie de ses seize


ans.

Apporter une preuve : en effet / du fait de / (on en a) pour preuve :

En effet, rappelez-vous sa réaction, presque puérile, lorsque Monsieur Firmin proposa


de lui

racheter le domaine familial.

Reconnaître éventuellement une incidente : or / Il est vrai


que :

Il est vrai que les réactions de ce personnage pourraient agacer. Or l'effet


inverse se

produit. Sa présence apporte une fraîcheur qui brise l'ambiance pesante ressentie
tout au
long de l`œuvre.

6
Apporter éventuellement un nouvel élément : d'ailleurs / et puis /
certes /

bien que
Certes, Jean Roman reconnaît lui-même, auprès de ses amis, que Paul lui est
devenu

indispensable. D'ailleurs, ne serait-il pas lui-même cet adolescent attardé?


Certains le

prétendent bien qu'il se soit toujours refusé à


l`admettre.

Argumenter en opposant des idées, des


faits
Pour marquer une contradiction : mais / en revanche / alors que / tandis que / au

contraire / et non / bien que :

Jean Roman aimait ces soirées interminables en compagnie de ses amis alors que
ceux-ci le

dépeignaient comme un 'solitaire endurci'. En revanche ils reconnaissaient que son


amitié,

une fois donnée, était


indéfectible.

Pour rectifier : en réalité / en vérité / en fait :

En réalité il semble plus juste de croire que jean Romain souffrait d'une timidité
maladive,

s'interdisant de déranger qui que ce soit. En fait, tout porte à croire, à la lecture de ses
écrits,

que cette image véhiculée, de loup solitaire, l'agaçait quelque


peu.

Pour marquer une opposition modérée : cependant / néanmoins / pourtant /


toutefois :

Cependant il l'acceptait sans mot dire même si, toutefois, comme le raconte Jean
Delaplume,

son confident, ses yeux le


trahissent.

Pour surenchérir ou atténuer : voire / même / du moins / tout au


moins :

Mais jamais il n'en voulut à ses amis, du moins, rien ne permet de le


supposer.

Définir la cause : car / parce que / puisque / sous prétexte que / soit que ... soit
que ... / non

que (+ Subjonctif) ... mais parce que / par peur de / faute de / grâce
à

Définir les conséquences : donc / de sorte que / de façon que / tellement que / au
point de /

de manière à / ainsi / en effet / par conséquent /


alors

Relever les oppositions : alors que / sauf que / mais / même si (+ Indicatif) / quand
bien

même (+ Conditionnel) / en revanche / au contraire / par contre

Etablir les comparaisons : comme / autrement que / comme si / aussi ... que / moins... que /

plus...plus... / ainsi que / de même que /


contrairement à.

Admettre ou faire des concessions : bien que (+ Subjonctif) / toutefois /


néanmoins /

cependant.

Poser ses conditions : si / au cas où (+ Conditionnel) / à moins que (+ Subjonctif) /


pourvu

que (+ Subjonctif)

7
Conjonction Conjonctions
de coordination
Adverbes et locutions adverbiales
et
NATURE
locutions conjonctives de subordination
En effet
CAUSE car
De fait
Parce que du fait que Étant donné que puisque sous prétexte que Comme
CONSEQUENCE donc
Aussi (+ reprise du sujet) Alors en conclusion en conséquence C’est pourquoi Par
conséquent ainsi Dès lors d’où
De sorte que si bien que tellement que... si...que... de telle manière que...
HYPOTHESE
Si En ce cas Sinon pour un peu...

à condition que à supposer que pourvu que au cas où à moins que,...


Dans ce but
BUT
à cette fin
Pour que afin que...
OPPOSITION CONCESSION
Cependant néanmoins pourtant par contre du reste d’ailleurs au contraire en revanche toutefois
Bien sûr Soit Certes
Quoique bien que Il est vrai/certain que mais
même si or
Nul doute que encore que Quand bien même alors que
8
d’abord premièrement d’entrée de jeu en outre D’une part..., d’autre part... Puis
ADDITION et EXEMPLE

ni... ni...
ensuite de plus Par ailleurs Enfin C’est-à-dire Ainsi Par exemple Notamment En effet citons
ALTERNATIVE ou
Soit..., soit... Ou bien..., ou bien...
Soit que..., soit que...
9
Atténuation, renforcement,
approximation
Voir Patrick Charaudeau, Grammaire du sens et de l`expression, 1992, pp. 562, 245-248
Maurice Grevisse, Le Bon Usage, 1969, pp. 668 -678 ; 680-683 ; 444 ; 499

Atténuation
REVISION des emplois du mode conditionnel et des valeurs modales de l’imparfait,
du

plus-que-parfait, du futur et du futur antérieur pour atténuer ce que le présent


aurait de

trop catégorique ou de trop brutal (emplois de politesse)


:

• le conditionnel - une demande ou conseil atténué


(politesse) :

Je voudrais / aurais voulu te rencontrer.

Je voudrais vous demander de rester 30 minutes de plus.

Pourriez-vous m’indiquer le chemin le plus court pour regagner le centre ?

Vous devriez / auriez dû approfondir cette question.

• l’imparfait de politesse avec les verbes d`intention (venir, vouloir, penser, se


proposer de, projeter de...) à la 1ère personne singulier ou pluriel pour atténuer la
brusquerie d’une

demande, d’une volonté (l’action est présentée comme rejetée dans le


passé) :

Je venais / je voulais vous demander un conseil.

Je pensais pouvoir vous demander de rester 30 minutes de plus.

• le plus-que-parfait - le moment présent est considéré comme déjà tombé dans le


passé :

J’étais venu pour vous rappeler ma pension.


• le futur ou futur antérieur d’atténuation qui donnent l’illusion au locuteur de pouvoir s’y

opposer ou de pouvoir sauver la face :

Je vous ferai remarquer qu’il est déjà dix heures.

Vous vous serez trompé.

Les formes de « renforcement


»
Renforcement des pronoms personnels toniques moi, toi, lui, elle, nous vous,
eux, elles et

soi par même et seul, nous, vous par autres, nous vous, eux, elles par un nombre
cardinal

ou tous, toutes :

lui seul, nous seuls, nous autres, vous autres, nous deux, vous trois, à eux trois, vous
tous.

Il l’a fait lui-même. Il faut le faire soi-même.


Renforcement des mots interrogatifs par l’addition de cela, ça, diable, diantre
(altération

euphémique), donc...

Qui donc es-tu ? Où ça ? Où diable se cache-t-il ? Dépêchez-vous, que


diantre !

Que diable allait-il faire dans cette galère ? (Molière)

Renforcement des périphrases


interrogatives :

Qui est-ce que c’est qui ? Qu’est-ce que c’est que ? Lequel est-ce que c’est que
?

Lequel est-ce que c’est qui ? A qui est-ce que c’est que ? Qu’est-ce que c’est que ce
bruit?

Renforcement tautologique de sûr et certain, sain et


sauf.

L’expression de l’approximation
• valeur approximative de deux, cent, mille, de trente-six, trente-six mille
(exagération) :

J’ai deux mots à dire.

Je te l’ai répété cent / mille fois.

J’en ai vu trente-six (mille) chandelles ( ́avoir un éblouissement de douleur ́, cr. vidjeti


sve

zvijezde).

Faire ses trente-six (mille) volontés (cr. izvoljevati).

Il n’y a pas trente-six (mille) solutions.

J’ai trente-six (mille) choses à


faire.

• les nombres en –aine précédés de l`article:

une dizaine, une vingtaine, une douzaine, une centaine


d’étudiants

ATTENTION au contexte : une demi-douzaine d’œufs signifie précisément 6 œufs


et ne

relève pas d’une évaluation


subjective.

• millier / mille

Un millier de personnes se sont présentées (ou s`est présenté) à l`ANPE / Mille


personnes

(=1000 individus) se sont présentées à l`ANPE.

• environ, à peu près, autour de, aux alentours de, de l’ordre de, quelque,
quelque chose

comme (ça), ça va chercher dans les, plus ou


moins...
C`est un marché qui va chercher dans les 50
millions.

• dans LES, vers LES

J`ai payé dans les mille euros.


Nous partirons vers les six heures du matin.

Et cette gamine qui rentre à des une heure, à des deux heures du
matin.

Les vieux du village lui donnaient dans les cent ans.

• ... et quelques, et des poussières, ... bon..., ... et plus, ... au moins, facilement
signifient

un léger dépassement de la référence donnée par le


nombre :

On a mis trois jours et quelques pour arriver.

Elle a 40 ans et des


poussières.

Il nous a fallu trois bonnes heures pour terminer le travail.

Il te faudra au moins deux mois pour


récupérer.

Il a facilement trente ans. (langue parlée)

Il a trente ans, facile. (langue parlée et familière)

• près de..., ...à peine, ... (tout) au plus - la quantité est située en-deçà de la
référence

donnée par le nombre :

Il te faudra près de deux mois pour


récupérer.

Il te faudra à peine deux mois (au plus) pour récupérer.

Il te faudra tout au plus (au grand maximum) deux mois pour


récupérer.

• de...à..., ou, entre... et... la quantité est située entre ces deux
références :
Combien de réponses avez-vous
reçues ?

Entre trente et quarante mille / De trente à quarante mille / Trente ou quarante mille.

Quelques exemples d’approximation de « Il a quarante ans » :

Il a environ quarante ans. Il a une quarantaine


d’années.

Il a la quarantaine. Il frôle / approche la


quarantaine.

Il a, disons, quarante ans. On pourra dire qu’il a quarante ans.

Il semble qu’il ait / a quarante ans. Il a approximativement quarante


ans.

Il a autour de quarante ans. Il aurait quarante ans.

Il va sur ses quarante ans. Il a dans les quarante


ans.

Il a quarante ans et quelques / et des


poussières.

C’est un quadragénaire.

Redondance destinée à exprimer l`attitude de


prudence :

Je pense qu’il doit avoir une quarantaine


d’années.

Je pense qu’il doit avoir aux environs de quarante ans.


Les degrés d’intensité (superlatifs, adverbes, préfixes et
suffixes) Voir Patrick Charaudeau, Grammaire du sens et de l`expression, 1992, p. 365
Darja Damić Bohač, Difficultés de la langue française vues par les croatophones, 2019, pp.207-
210 Maurice Grevisse, Le Bon Usage, 1969, pp. 302- 310, 267

Le superlatif absolu exprime la qualité à un très haut degré, sans comparaison aux
autres

êtres ou objets :
Une montagne très haute. Un homme bien malheureux. Une personne infiniment aimable.

Le superlatif absolu se forme :

• au moyen d`adverbes quantificateurs très / bien / fort / tout à fait / un adverbe en –


ment +

Adj.

• au moyen de préfixes : archi-, extra-, multi-, super-, sur-, ultra- (langue parlée et
familière,

commerce) :

être archifou, une liqueur extra-fine, surfine, un appareil multifonctionnel, être


ultra-

célèbre...

• au moyen du suffixe -issime (< lat. –issimus)


:

- excellentissime, révérendissime, illustrissime, sérénissime, éminentissime


(formant des

termes d`étiquette, honorifiques) :

excellentissime sénateur
(Venise)

- excellentissime, grandissime, richissime, rarissime, savantissime,


importantissime,

modernissime (termes familiers)


:

un vin excellentissime, un talent rarissime, un homme


richissime

• au moyen de qualifiants sans comparaison, sans égal (forme


figée) :

Il a un talent incomparable. Son talent est sans


égal.

• en redoublant l`adjectif :

Des dessins serrés serrés.


• au moyen de l`intonation qui est montante
:

La nuit était noire...

Il est d`une paresse ! J’ai une de ces


faims !

• par renforcement :

Il est la bonté même.

• au moyen de des plus, des mieux employés dans le sens de ́extrêmement ́, ́très ́,
́bien ́ :

La situation était des plus embarrassantes.

• au moyen de comme tout


:

Elle est gentille comme tout.


• au moyen de locutions comme : on ne peut plus, on ne saurait plus, tout ce qu`il
y a plus,

au possible, au dernier point, au


possible :

des détails tout ce qu`il y a de plus


intéressants

Il est ingénieux au possible.

• au moyen des comparaisons


figées :

blanc comme neige ; noir comme jais ; froid comme glace ; fort comme
un Turc ;

riche comme Crésus ; fier comme Artaban, comme un coq, comme


un paôn ;

long comme un jour sans pain ; bon comme du bon pain ; hardi comme
un lion ;

gras comme un cochon ; malade comme un chien ; malin comme un


singe ;

rusé comme un renard ; aimable comme une porte de


prison ;

doux comme un agneau ; gai comme un pinson ; agile comme un


lapin ;

bête comme une oie, comme un âne, comme ses pieds, à manger
du foin ;

laid comme un pou, comme les sept péchés capitaux, à faire peur, à
faire fuir ;

têtu comme une mule, comme une bourrique, comme un


mulet ;

méchant comme un âne rouge ; saoul comme un âne, comme


une grive ;

bavard comme une pie ; muet comme une


carpe ;

Quant au superlatif relatif rappelons que


:

• dans une série de superlatifs relatifs, l’article défini doit être répété
devant chaque

élément : Je vais vous raconter l’histoire la plus étonnante, la plus amusante, la plus
bête qui

m’est arrivée, car il est impossible d’éviter la répétition de l’article pour la très simple
raison que

l’article fait partie constituante du superlatif et que si l’on prive un superlatif de son
article, celui-

ci est transformé en comparatif (*Je vais vous raconter l’histoire la plus


étonnante, plus

amusante, plus bête qui m’est


arrivée).

• l’article s`accorde ou reste invariable selon le


sens :

Cette femme est la plus heureuse des mères ou la mère la plus


heureuse /
C`est au milieu de ses enfants qu’une mère est le plus heureuse.

Des ouvrages qui nous été les plus utiles / le plus


utiles.

• le nombre d’éléments nécessaires au superlatif n’est pas le même en


français et en

croate : en français deux éléments suffisent à former un superlatif (la plus belle des
deux sœurs,

le meilleur des deux frères), alors qu’un superlatif croate en exige au moins trois :
najljepša od

triju sestara, najbolji od trojice braće.

• à la différence des superlatifs synthétiques (le meilleur, le moindre, le pire) qui se


placent,

eux, avant le nom auquel ils se rapportent (Le moindre obstacle l’arrête. Il
s’arrête au
moindre bruit.), les superlatifs analytiques impliquent soit de conserver la
place de

l’adjectif au positif, soit de compléter le superlatif par un nom


complément

déterminatif :

un chemin facile → le chemin le plus facile ou le plus facile des chemins (*le plus
facile

chemin).

un enfant intelligent → l’enfant le plus intelligent ou le plus intelligent des enfants (*le
plus

intelligent enfant).

Rares sont les adjectifs au superlatif qui peuvent se placer avant ou bien après le
nom :

Zagreb est la plus grande ville / la ville la plus grande de


Croatie.
Dislocation et extraction - procédés d`insistance ou de mise
en relief
des GN ou des GP
Voir : Damić Bohač, D. (2019), Difficultés de la langue française vues par les croatophones. FF press
Filozofski fakultet Sveučilišta u Zagrebu
Damić Bohač, D. (2013), La transformation emphatique appliquée à l'identification des compléments du
verbe en français et ses limites, in Francontraste : 2, L’affectivité et la subjectivité dans le langage. Mons :
CIPA, pp. 123-132.
Lazard, G. (1994), L`actance Linguistique nouvelle, Presses Universitaires de France, Paris, 1994.

RAPPEL –transitivité,
compléments

- compléments essentiels (compléments d’objet + compléments dits circonstanciels


de la

grammaire traditionnelle appelés par l’incomplétude sémantique du verbe


régissant) qui

s’opposent aux compléments circonstanciels


facultatifs

- transitivité définie par l`aptitude des verbes à ouvrir des positions de


complément

d`objet (direct et indirect) auquel ils imposent la forme et le mode de


rattachement.

- rection verbale : le verbe régit / gouverne la forme et le mode de


rattachement du

complément (direct ou indirect), ainsi que le choix de la


préposition.

- L`actance de Gilbert Lazard (1994: 68 − 70, 78, 79,132) où l`auteur établit 4 degrés de

contraintes de présence et/ou de forme de ses compléments selon les propriétés


actancielles

du verbe :

1) compléments dont la forme est régie par le verbe et qui se divisent


en

a) actants requis et régis (= le verbe impose la présence et la forme de l`actant,


qui est

obligatoire = nécessairement
présent)
rencontrer qqn, ressembler à qqn, penser à qqn, dépendre de qqn, se souvenir
de qqn,

résulter de qqch

b) actants régis (= le verbe impose la forme mais pas la présence de


l`actant)

je lui obéis et j`obéis, je pense à lui et je pense

Les compléments régis en à N appartiennent à deux catégories : - celle qui se


pronominalise par les formes conjointes des pronoms personnels Je lui ressemble. -
celle qui se pronominalise par les formes disjointes des pronoms personnels Je pense
à lui.

La rection verbale en français tout en étant interprétée comme propriété d`un verbe
d`être accompagné d`un complément dont le mode d`introduction correspond en fait à la
forme casuelle - des pronoms personnels conjoints (rencontrer un ami → le rencontrer,
ressembler à son frère → lui ressembler, douter du succès → en douter) - ou des pronoms
personnels disjoints qui est prépositionnelle (pense à son frère → penser à lui, se souvenir
de son frère →.se souvenir de lui).

1
2) compléments dont la forme est libre parce qu’elle n’est pas imposée par le verbe
et qui

se divisent en :

a) actants requis non régis - libres par leur forme et cumulables

Il habite à la campagne. (*Il habite.)

Il habite à la campagne, dans une fermette, en Bourgogne....

b) actants non requis et non régis - libres et cumulables, qui ne possèdent


aucune

propriété actancielle

Il travaille à la campagne.

RAPPEL – Ordre de mots en français

L’ordre fixe des syntagmes de la phrase canonique française (Sujet Verbe Objet) constitue
un

des traits essentiels des fonctions grammaticales en français où l’identification des fonctions

syntaxiques est assurée par l’ordre des mots, l’objet ne pouvant être placé qu’après le
verbe.

Par conséquent, les relations entre le verbe et les termes nominaux sujet et objet(s) sont

indiquées par leur position plus ou moins strictement fixe par rapport au
verbe, les

compléments indirects ayant tendance à se placer plus loin du verbe, après l’objet
direct.

N V N Pierre bat Paul.

N V à N Pierre ressemble à Paul / Pierre parle à


Paul.

N V de N Pierre parle de ses parents. Pierre se souvient de ses parents.

N V N à N Pierre envoie un colis à ses


parents.

N V à N de N Pierre Parle de ses parents à


Paul.

L’antéposition de l’objet est soumise en français aux contraintes décrites dans les pages
qui

suivent. En croate, les relations entre le verbe et les termes nominaux – sujet et objet(s) –

sont indiquées par les flexions - le système casuel diminue l’importance de l’ordre des
mots

et en croate l’objet peut être antéposé Pavla tuče Petar. (Rares sont les cas en
croate où le

nominatif a la même forme que l’accusatif, comme dans Hajduk je pobijedio


Dinamo).

Cette antéposition emphatique de l’objet correspondrait en français à la


dislocation de

l’objet Paul qui doit être repris par le pronom personnel correspondant dans Paul, Pierre l’a

battu, ou dans la transformation passive qui implique l’inversion de l’ordre des mots :
Paul a été battu par Pierre.

2
Procédés d`insistance et de mise en relief des constituants de la

phrase
- accent d`insistance par l`intonation (mise en valeur des unités fonctionnelle de la
phrase

(sujet, verbe, complément d`objet et même complément


déterminatif) :

Louis Juvet a créé les pièces de


Giraudoux.

Louis Juvet a créé les pièces de


Giraudoux.

Louis Juvet a créé les pièces de


Giraudoux.

Louis Juvet a créé les pièces de


Giraudoux.

- extraction d`un constituant par c`est...qui /que en tête de la


phrase :

C`est Louis Juvet qui a créé les pièces de


Giraudoux.

Ce sont les pièces de Giraudoux que Louis Juvet a


créées.

Dislocation (ou détachement) d`un terme de la phrase à


gauche ou
à droite du verbe
La transformation emphatique d’une phrase neutre consiste à disloquer (détacher) un
terme

de la phrase à gauche ou à droite du verbe recteur. L’ordre des fonctions (S V O)


étant

bouleversé, l’élément disloqué doit être repris ou annoncé par un pronom personnel pour
que

l’ordre canonique soit conservé.

Cette dislocation de l’objet se réalise de manière différente suivant les fonctions


et les

contraintes syntaxiques, ce qui contribue à identifier les fonctions des constituants du


groupe

verbal et à différencier les compléments d’objet indirect des compléments


circonstanciels.

La fonction d’objet direct et d’objet datif est facilement identifiée par la forme casuelle
du

pronom de leur reprise (le, la, les / lui, leur).

Pourtant, à la différence des compléments d’objet direct en présence desquels la


dislocation

de l’élément lexical confirme la fonction par la reprise pronominale, la dislocation


des

compléments datifs et de certains compléments d’objet indirect non datif se fait de


deux

manières :

– soit par effacement de la préposition du complément datif, qui est restituée par le
pronom

conjoint datif ou qui est restituée devant le pronom disjoint (complément d’objet non datif

[+An]),
3
– soit par le rétablissement de la construction prépositionnelle de l`élément détaché au
moyen

de la préposition mais sans reprise pronominale de l’élément


régi.

Et c’est ainsi que, dans la dislocation à gauche du verbe, lorsque la fonction est
annoncée

sans préposition, le comportement syntaxique du complément d’objet indirect se rapproche

du comportement syntaxique du complément circonstanciel essentiel. Qui plus est, la

fonction d’objet indirect annoncée par la préposition élimine la


reprise.

Dans la dislocation à droite du verbe, la construction prépositionnelle de l’élément


régi est

rétablie avec annonce du pronom qui assure sa


fonction.

Dislocation du complément
d’objet

(1) La dislocation du complément d’objet


direct :

– dislocation à gauche avec reprise obligatoire qui réintroduit la fonction par le


pronom

personnel conjoint, à l’accusatif, à sa place canonique :

Martin aime bien Tamara → Tamara, Martin l’aime bien.

Martin verra Tamara à Paris → Tamara, Martin la verra à Paris.

(la reprise se fait par le pronom personnel conjoint à l’accusatif)

– dislocation à droite du verbe, à condition que la fonction de l’objet direct soit


annoncée par

le pronom :

Martin aime bien Tamara → Martin l’aime bien, Tamara.


(2) Dislocation du complément d’objet indirect
datif

– dislocation à gauche :

Tamara donne tout à son frère → Son frère, Tamara lui donne tout (la fonction est
annoncée

sans préposition avec reprise par le pronom conjoint au datif).

Tamara donne tout à son frère → À son frère, Tamara donne tout (la fonction est
annoncée

avec préposition mais sans


reprise.).

– dislocation à droite :

Tamara donne tout à son frère → Tamara lui donne tout, à son frère (le pronom datif

annonce la fonction et la préposition est


gardée).

– dislocation à gauche :

Tamara ressemble à son frère → Son frère, Tamara lui ressemble (la fonction dative
est

annoncée sans préposition avec reprise par le pronom conjoint au


datif).

Tamara ressemble à son frère → ? À son frère, Tamara ressemble


(maladroit).

4
– dislocation à droite :

Tamara ressemble à son frère → Tamara lui ressemble, à Martin. (le pronom datif annonce

la fonction et la préposition est


gardée).

(3) Dislocation des compléments indirects non


datifs
La dislocation des compléments indirects non datifs est plus compliquée et
dépend de la

pronominalisation.

– dislocation à gauche :

On ne parlera plus de cette histoire → Cette histoire, on n’en parlera plus (la fonction est

annoncée sans préposition avec reprise par


en).

On ne parlera plus de cette histoire → De cette histoire, on ne parlera plus (la fonction est

annoncée avec préposition mais sans


reprise).

– dislocation à droite :

On ne parlera plus de cette histoire → On n'en parlera plus, de cette histoire (la fonction
est

annoncée et reprise).

– dislocation à gauche :

Elle pense toujours à son frère → Son frère, elle pense toujours à lui (la fonction est

annoncée sans préposition et restituée devant le pronom


disjoint).

Elle pense toujours à son frère → À son frère, elle pense toujours (la fonction est
annoncée

avec préposition mais sans


reprise).

– dislocation à droite :

La dislocation à droite des compléments d’objet indirect pronominalisés par le


pronom

disjoint semble impossible :

Elle pense toujours à son frère → ? Elle pense toujours à lui, à son
frère.
(3) Dislocation du complément
circonstanciel

Le comportement syntaxique des compléments circonstanciels essentiels (CCE)


diffère de

celui des compléments circonstanciels facultatifs (CCF) qui sont supprimables,


mobiles à

l’intérieur de la phrase, et leur dislocation ne nécessite pas la


reprise.

Tous les matins, les enfants vont à


l’école.

Les enfants tous les matins vont à


l’école.

Les enfants vont à l’école tous les


matins.

Les enfants vont tous les matins à


l’école.

5
Max gâche les plus belles occasions par sa
sottise.

Par sa sottise, Max gâche les plus belles


occasions.

Max, par sa sottise, gâche les plus belles


occasions.

Le complément circonstanciel facultatif peut s’insérer entre le sujet et le verbe, à la


différence

du complément circonstanciel essentiel.

La dislocation des compléments circonstanciels essentiels est soumise à


certaines

contraintes :

– dislocation à gauche
Martin va souvent à Paris → Paris, Martin y va souvent.

La dislocation à gauche des compléments circonstanciels essentiels reproduit le


premier

modèle avec effacement de la préposition et avec reprise par le pronom


adverbial y.

– dislocation à droite

Martin va souvent à Paris → Martin y va souvent, à Paris.

Lorsque la dislocation se fait à droite du verbe, le pronom adverbial y annonce la


fonction et

la préposition est gardée.

6
Dislocation (détachement) des infinitifs et
des subordonnées complétives

Voir Riegel, M. et al. (1999). Grammaire méthodique du français. Presses universitaires


françaises.

L'infinitif et la complétive sujet peuvent être disloqués (ou


détachés):
- en tête de la phrase :

Manquer le train, cela (ça) me gêne / c’est


gênant.

Partir, c’est mourir un peu.

Que Pierre soit tombé, c’est grave.

- en fin de la phrase :

C’est impossible de faire ce travail pour demain.

Cela m’ennuie de le savoir malade.

C’est dommage qu’il ne soit pas venu avec nous.

Attention : La dislocation ressemble à la structure impersonnelle, car le pronom démonstratif

ce peut être remplacé par le pronom impersonnel


il :

C’est dommage qu’il ne soit pas venu avec nous.

Il est dommage qu’il ne soit pas venu avec nous.

Toutefois, la dislocation manifeste des propriétés différentes de la


construction

impersonnelle - la séquence disloquée représentée par ce peut être placée en tête de la


phrase :

Qu’il ne soit pas venu avec nous, c’est dommage.

Alors que la phrase *Qu’il ne soit pas venu avec nous, il est dommage. est agrammaticale.
Les complétives objet direct et indirect peuvent être disloquées (ou
détachées) :

- en tête de la phrase :

Que ce livre soit perdu, je le


sais.

(Partir, je le veux est peu naturel.)

- en fin de la phrase :

Je le sais enfin / Je sais cela, que Pierre est


parti.

(*Je le veux, partir est peu acceptable, même


agrammatical.)

Révision - Ruquet, M. (1994). Comment dire ? Quel temps faut-il ? CLE Internationnal.
p.66 Ex. 3

Mettez les complétives en tête de la phrase. Attention au mode de la


complétive et

n’oubliez pas le pronom de rappel dans la


principale.

1. Je reconnais qu’il n’est pas toujours facile de concilier tout le monde.

__________________________________________________________

2. Il est bien connu que le nombre des solitaires va grandissant.

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3. Il est manifeste que cette solitaire n’a besoin que d’un bébé.

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4. Je crois que nous devons moraliser la politique.

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5. Je crois dur comme fer que l’âme vit après la mort.

__________________________________________________________

6. Il est vrai qu’on ne peut vivre uniquement de grandes


idées.

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7. Je me doutais qu’il avait été condamné pour corruption.

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8. Ses professeurs étaient persuadés qu’il se sentait supérieur et qu’il se plaçait au-
dessus

d’eux.

__________________________________________________________

9. Il était évident qu’au cours de sa retraite elle avait amélioré ses capacités de
concentration.

__________________________________________________________

10. Les journalistes avaient prétendu que le gouvernement avait truqué les
élections.

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