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ARRET
G./A.174.590/VI-17.181
contre :
la ville de Charleroi,
Vu le titre VI, chapitre II, des lois sur le Conseil d'Etat, coordonnées le 12
janvier 1973;
Considérant que les faits utiles à l’examen de la requête sont les suivants:
Son inculpation date du 20 octobre 2005; elle porte notamment que : "Bien
que l'inculpé nie avoir participé activement à aucune de ces démarches, les témoignages
et les constatations constituent des indices d'une possible existence des faits reprochés
à l'inculpé".
• Considérant que les trois Echevins concernés sont co-responsables des fautes
politiques commises, les signataires entendent que le vœu de démission qu'ils
avaient exprimé et auquel l'intéressé n'a pas répondu malgré plusieurs appels,
s'applique via la présente procédure à l'Echevin Serge VAN BERGEN.
• Regrettant que dans les circonstances prérappelées le lien de confiance qui doit
exister entre une majorité politique et ceux à qui la gestion collégiale a été
confiée ait été rompu, les signataires décident dès lors, d'adopter une motion de
méfiance à l'égard de Monsieur Serge VAN BERGEN et présentent en qualité de
nouveau membre du Collège des Bourgmestre et Echevins, Mme Viviane VAN
ACKER.
• Ils souhaitent que la présente motion de méfiance soit soumise au vote du Conseil
communal à l'occasion de sa plus prochaine réunion.".
Nous vous prions de prendre note du dépôt par les Conseillers communaux de la
formation politique P.S. d'une motion de méfiance à l'égard de Monsieur l'Echevin
Serge Van Bergen.
Les Conseillers communaux de la formation politique P.S. ont déposé une motion
de méfiance à votre égard qui sera portée en délibération lors de la séance du
prochain Conseil communal du 23 février 2006.
Nous vous informons que vous aurez préalablement au vote l'occasion de présenter
votre point de vue sur cette motion.
(...)".
" J'ai l'honneur de vous adresser la présente en qualité de conseil de Monsieur Serge
VAN BERGEN.
Cette délibération, qui constitue l’acte attaqué, est rédigée comme suit :
Attendu que la motion de méfiance est déposée par plus de la moitié des Conseillers
communaux du groupe PS; qu*elle présente un successeur au Collège des
Bourgmestre et Echevins; qu*elle est inscrite à l*ordre du jour du Conseil communal
au moins 7 jours francs à la suite de son dépôt entre les mains de M. le Secrétaire
communal; que le texte de la motion a été adressé par le Secrétaire communal à
chacun des membres du Collège et du Conseil le 19.06.2006; que le dépôt de la
motion de méfiance a été affiché le 19.06.2006;
Attendu que la motion a été examinée par le Conseil communal en séance publique;
Considérant que les motifs de la confiance ou de la méfiance qui peut régner entre
les membres d*un Conseil communal ou d*un Collège des Bourgmestre et Echevins
relèvent exclusivement de l*appréciation de ses membres;
Cette demande a été rejetée par l’arrêt n/ 161. 253 du 11 juillet 2006, aucun
des moyens avancés par le requérant n’ayant été reconnu sérieux.
" B.4.4. Toutefois, le Conseil d’Etat, siégeant en référé, a été saisi à plusieurs reprises
de requêtes visant des motions de méfiance constructive individuelles et il n’a pas
décliné sa compétence pour en connaître (CE, Brynaert, n/ 156.078, 8 mars 2006,
et Maniscalco, n/ 158.939, 17 mai 2006). Il a estimé que, comme tout acte juridique
unilatéral de portée individuelle émanant d’une autorité administrative, la motion de
méfiance paraissait devoir faire l’objet d’une motivation formelle. Il a maintenu
cette jurisprudence, après l’entrée en vigueur de la disposition attaquée, dans l’arrêt
par lequel il a rejeté la demande de suspension d’extrême urgence introduite par le
requérant contre la motion de méfiance du conseil communal de Charleroi du 29 juin
2006 (CE, Vanbergen, no 161.253, 11 juillet 2006). Il a rejeté l’exception
que, dans ces conditions, il n’y a pas lieu de soumettre à la Cour constitutionnelle les
questions préjudicielles proposées par le requérant;
" B.6. Le deuxième moyen fait grief à l'article 2 du décret du 8 juin 2006 de violer les
articles 10 et 11 de la Constitution, lus isolément ou en combinaison avec l'article
6 de la Convention européenne des droits de l'homme, avec le principe général de
droit du respect des droits de la défense et avec le principe général de droit audi
alteram partem, en ce qu'il interdit à l'avocat de la personne contre laquelle est
dirigée la motion de méfiance de faire valoir ses observations devant le conseil
communal.
B.7. L'adoption par le conseil communal d'une motion de méfiance constructive à
l'égard d'un échevin est considérée par la section d'administration du Conseil d'Etat
comme un acte administratif unilatéral destiné à produire des effets de droit.
Cet acte est dépourvu de caractère disciplinaire et ne porte ni sur une contestation
sur des droits et obligations de caractère civil ni sur le bien-fondé d'une accusation
en matière pénale. Pour cette raison, il ne relève pas du champ d'application de
l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme ou du principe général
du respect des droits de la défense.
B.8. La disposition attaquée prévoit la possibilité pour l'échevin qui fait l'objet d'une
motion de méfiance de faire valoir ses observations, mais elle l'empêche de se faire
assister par un avocat.
B.9. Bien que le principe de droit audi alteram partem soit un principe de bonne
administration, le législateur décrétal peut, dans l'exercice de ses compétences,
prévoir une règle qui déroge à ce principe, pour autant qu'elle ne soit pas incompa-
tible avec les articles 10 et 11 de la Constitution.
B.10. La disposition attaquée crée une différence de traitement entre, d'une part, les
personnes qui, dans leurs rapports avec l'administration, peuvent se faire assister par
un avocat et, d'autre part, les échevins qui ne peuvent bénéficier d'une telle
assistance lorsqu'ils font valoir leurs observations devant le conseil communal qui
envisage d'adopter à leur égard une motion de méfiance constructive.
Cette différence de traitement repose sur un critère objectif, à savoir la nature du
rapport entre les échevins et le conseil communal.
que, compte tenu des termes précités de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, la question
préjudicielle suggérée est sans objet et le troisième moyen n’est pas fondé;
" Rien n’indique que la partie adverse ait décidé que le requérant devait faire l’objet
l’objet de deux motions de méfiance qui cumuleraient leurs effets; que, sauf à
entretenir l’équivoque, en agissant comme elle l’a fait, la partie adverse n’a pu que
substituer à la première motion de méfiance du 7 mars 2006, fondée sur l’article
L1123-14, § 1er du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, tel
qu’introduit par le décret modificatif du 8 juin 2005, une motion du 29 juin 2006,
que c’est à tort que le requérant soutient qu’il a fait l’objet de deux motions de méfiance
en violation du principe Non bis in idem; que le cinquième moyen n’est pas fondé,
DECIDE:
Article 1er.
Article 2.
Le Greffier, Le Président,