Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rapport de synthèse
Méthodologie de recherche
scientifique
Cours de :
1
La liste des thèmes
Num
Nom Prénom Option Thèmes
d’inscription
Elasri Mustafa 3399 ACG
Rapport de synthèse
Lahlou Amina 3484 MRH
Moqaddem Omaima 3519 MAC
Thème 1 Choix du sujet et délimitation de la
Morjana problématique
Mabchour 3940 CI
Meriem
Tijari Walid 3580 ACG Thème 1 Choix du sujet et délimitation de la
Omari Reda 3550 ACG problématique
Lemalade Anthony 3645 GFC
Thème 2 Cadre conceptuel et théorique
Banana Imane 3347 GFC
BRITEL Nadia 3379 GFC
Thème 2 Cadre conceptuel et théorique
BENACHIR Manal 3361 GFC
Aidani Meriam 3419 GFC
Thème 3 Hypotheses et modele hypothetique
Mouwakkat Ibtissam 5072 MRH
Yahyai Amina 3330 CI
Thème 3 Hypotheses et modele hypothetique
Rania 3360 CI
Benabdelkrim
El mouhib Imane 3418 ACG Thème 4 Les études empiriques dans le cadre de la
Maalal Fatima zahra 3432 ACG recherche scientifique: Les études qualitatives
Fares Mehdi 3427 ACG Thème 4 Les études empiriques dans le cadre de la
Mekaoui Ghizlane 3502 ACG recherche scientifique: Etudes Quantitatives
Fathi Maria 3497 GFC Thème 4 Les études empiriques dans le cadre de la
Mourchid Oumnia 3541 GFC recherche scientifique: La qualimétrie
Labzour Hamza 3482 GFC Thème 5 Traitement et analyse des données et résultats
Ouazzani Youssef 3590 GFC des études
Acharki Chaimae 3314 GFC
Thème 6 rédaction du rapport de recherche
Rouchati Maha 3492 GFC
Meggaro Sara 3500 CI
Thème 7 La production orale : la soutenance
Benali Mariam 4132 ACG
Thème 8 Traitement de l'étude de cas dans le cadre de la
Moumen Amine 5092 ACG
méthodologie de R.S
Smak Khaoula 3396 GFC Thème 9 l'importance du modèle hypothétique dans la
Hajji Ryad 3425 ACG recherche scientifique
2
Sommaire
THEME 1 : Définition du sujet et délimitation de la problématique
I- La définition du sujet
I- Les variables
II- L’hypothèse
III- Module hypothétique
I- Études quantitatives
II- Études qualitatives
III- Qualimetrie
3
THEME 1 : Définition du sujet et délimitation de la
problématique
Introduction
Une recherche commence par des constats, une intuition une observation empirique, une, un
intérêt personnel, parfois un présupposé, voire un a priori..., dont il faut s'informer d'abord sur
des recherches déjà menées sur le thème du travail afin de situer la nouvelle contribution
envisagée par rapport à elles. Grâce à ses lectures, le chercheur pourra trouver différentes
manières d'aborder le sujet avec ses multiples dimensions.
Alors, il s’agit d'énoncer l’objectif de la recherche sous la forme d'une question de départ.
Cette question se trouve imbriquée dans un grand nombre de questions parmi lesquelles il faut
faire un tri.
Par cette question, le chercheur tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche à
savoir, à élucider, à mieux comprendre. La question de départ est le fil rouge de la recherche.
Pour remplir correctement sa fonction, la question de départ doit avoir un certain nombre de
qualités de clarté, de faisabilité et de pertinence.
De ce fait, la question qui se pose est comment choisir un sujet et dans quelle mesure s’établit
la problématique ?
Pour traiter le sujet, on va aborder en premier lieu la définition du sujet et en deuxième lieu la
délimitation de la problématique.
4
Chapitre 1 : La définition du sujet
Le sujet est rarement donné sous une forme qui en fixe à l'avance les parties et le
développement.
La plupart du temps, il vous revient de choisir ou bien le sujet lui-même, ou bien un aspect
particulier, ou bien une orientation précise dans le traitement d'une vaste question.
Quand on choisit un sujet, il faut tenir compte des facteurs mentionnés ci-dessous.
- Pertinence du sujet :
Si le sujet s'inscrit à l'intérieur d'un cours universitaire, il doit convenir à l'objectif visé dans le
cours et aux orientations données par le professeur.
Pour vérifier la pertinence de son sujet, on peut se poser un certain nombre de questions.
• Correspond-il à l'orientation, aux exigences et aux questions soulevées par le
cours ?
• Correspond-il aux critères et aux consignes données par le professeur ?
• Traite-t-il d'un aspect secondaire ?
• La question abordée est-elle trop originale ? pour avoir déjà été traitée sous l'angle
sous lequel on désire l'étudier (à moins de vouloir faire un mémoire ou une thèse,
éviter ces questions).
• La question soulevée a-t-elle du sens, aide-t-elle à mieux concevoir la réalité, à
augmenter les connaissances sur la question ?
Si le sujet n'a pas été précisé, il faut considérer ses intérêts personnels et professionnels.
5
Quel que soit le sujet de départ, vous avez toujours un certain nombre d'idées générales qui
devront cependant être étayées par un ensemble d'informations.
De plus, le sujet vous intéresse-t-il suffisamment pour le traiter de façon à capter l'intérêt
d'éventuels lecteurs ?
Il faut, avant tout, s'assurer d'avoir accès à la documentation nécessaire pour la réalisation du
travail.
Pour cela, avant de commencer la recherche, on devrait se poser un certain nombre de
questions afin d'être certain de trouver de la documentation pertinente et suffisante.
• Le sujet est-il trop récent pour avoir été abordé dans la littérature ?
• Existe-t-il des ouvrages qui permettront de repérer l'information pertinente ?
• La documentation requise est-elle trop spécialisée pour être disponible dans sa
bibliothèque ou dans les bibliothèques environnantes ?
• Est-il nécessaire de consulter des documents primaires ? des archives ? des livres
anciens ? etc.
• Cette documentation est-elle facilement accessible ?
• Existe-t-il des personnes-ressources dont le témoignage serait utile ? des groupes de
recherche spécialisés sur la question ? des sites Internet ? des groupes de discussion ?
- Temps alloué :
Le temps dont on dispose et la longueur du travail exigé auront une incidence sur le choix du
sujet.
Le travail de session exigera une recherche plus longue et traitera d'une question plus en
profondeur qu'un travail à remettre trois semaines plus tard.
Quel que soit le délai de réalisation, il faut tenir compte du temps consacré aux opérations
mentionnées ci-dessous.
• Tenir compte du temps pour :
o le choix du sujet
o la recherche documentaire
o la délimitation du sujet : problématique et hypothèses
o la lecture et la collecte des données
o la rédaction et la révision du travail
6
• Éviter les sujets trop complexes qui nécessitent le dépouillement d'une littérature très
vaste
• Déterminer l'étendue du cadre de recherche de façon réaliste. Il est préférable de
limiter le sujet à certains aspects que l'on traitera en profondeur plutôt que d'en
effleurer plusieurs facettes.
• Dresser son calendrier de travail à l'aide d'une feuille de travail.
Pour trouver des idées de sujet, on peut s'y prendre de plusieurs façons. De manière
générale, les documents d'actualité sont une bonne source d'information, mais divers
autres documents peuvent également être consultés.
2- La Formalisation du sujet
Après ce premier travail, il existe une bonne méthode pour savoir si vous avez bien défini
votre objet de recherche.
Cela peut paraître un peu scolaire, mais elle a fait ses preuves ! Vous formulerez
votre sujet en une seule phrase interrogative. Employez des termes significatifs (mots-clés) et
soyez précis. Chaque terme de l’énoncé est important : il doit définir et/ou limiter votre sujet
d’étude. Les termes utilisés (concepts/mots-clés) vous serviront à élaborer les équations de
recherche.
Testez votre travail auprès de vos proches ou collègues. Ils sauront vous dire si vous êtes clair
ou pas, et si vous avez omis une partie importante de votre sujet.
En outre pour Construire l’objet de l’étude il faut :
• Choisir et formuler un problème de recherche
• Énoncer les questions, les objectifs, les hypothèses de recherche,
• Recenser les écrits et autres travaux pertinents
• Élaborer un cadre de référence
3- La délimitation du sujet
Cette première étape de la démarche de recherche documentaire ou d’étude n’est pas si
facile, comme vous pouvez le constater. Sujet trop large, trop précis, trop pointu… Comment
évaluez si vous avez bien établi les délimitations de votre sujet ?
Votre objet de recherche est trop large ? Vous risquez de vous essouffler dans vos
recherches et être finalement très superficiel. Choisissez un angle pour aborder votre sujet ou
restreignez celui-ci à une période, une zone géographique… Argumentez ce choix pour vous
et pour les autres pour être sûr de ne pas avoir fait un mauvais choix.
7
Votre objet de recherche est précis, mais trop. Élargissez son champ en considérant son
environnement. Sinon, vous risquez d’être vite limité dans vos sources et la documentation
ou dépassé par la technicité du sujet, car qui dit « précis », dit souvent aussi « pointu ».
Cette première étape est essentielle, ne la négligez pas. Vous constaterez rapidement que cela
vous permettra de gagner un temps certain et d’être efficace : rien ne sert de courir, il faut
partir à point.
Il ya plusieurs techniques pour délimiter le sujet :
8
Qui? : Description des exécutants, acteurs ou personnes concernées
Questions :
Qui est concerné ?
Qui a le problème?
Qui est intéressé par le résultat?
Qui est concerné par la mise en œuvre?
Cible :
Responsable, victime, acteur, Compétence, qualification
Cible :
Mois, jour, heure,
Moments, périodicité, fréquence, prévisibilité
Durée, délais,
9
Comment procède-t-on ?
Avec quelles méthodes, quels moyens, ... ?
Comment mettre en œuvre les moyennes nécessaires?
Cibles
Méthode, modes opératoires, Organisation, procédures, règlements.
Pourquoi?
Cette question peut se poser à la suite des autres questions mais il convientaussi de la poser
pour toutes les questions Quoi ? Qui ? Ou ? Quand ? Comment ?
Pour mener une analyse critique, à chaque question se demander Pourquoi ?
Il s’agit de préciser les frontières du sujet. La méthode précédente permet de définir le sujet
en positif (ce qui fait partie du sujet). Cependant, il peut être très utile de le définir en négatif
(ce qui ne fait pas partie du sujet). Le contraste mis en évidence permet une délimitation claire
des frontières du sujet.
Dans une situation complexe il n’y a jamais de réponse directe à la question posée. Il y aura
un “vide” entre les données recueillies lors des premières lectures et la question finale à
laquelle on doit répondre provisoirement l’hypothèse. Ce vide il faudra le remplir en utilisant
toutes les connaissances acquises (constats, observations, réflexion...), les données concrètes
recueillies lors de l’exploration et notre réflexion créatrice, le tout mis en forme dans un
raisonnement logique argumenté et justifié par des références théoriques.
En bref la problématique est un construit de l’ensemble des réponses aux questions que l’on
doit se poser à partir de l’énoncé de base de la situation problème, en vue de proposer une
réponse provisoire l’hypothèse, qui sera infirmée ou confirmée par l’observation ou
expérimentation (soit la vérification de la validité de la proposition, avec un outil
d’investigation : “Questionnaire” -“Entretiens” ou autres...). Le vide entre les données de base
et l’hypothèse doit être rempli à partir de questions intermédiaires à inventer et dont les
réponses progressives permettent de relier les éléments de la situation problème.
10
1. Constitution de la problématique
1. Le thème. C'est l'énoncé du sujet de la recherche, ce dont nous allons parler, la zone de
connaissance que nous allons explorer.
2. Le problème. Un problème de recherche est une interrogation sur un objet donné dont
l’exploration est à la portée d’un chercheur, compte tenu de ses ressources et de l’état actuel
de la théorie.
11
3. Les théories et les concepts. Il s'agit des théories qui s'appliquent aux divers aspects d’un
problème de recherche. On entend généralement par là les théories constituées qui traitent
d’une question dans une discipline donnée
4. La question. Il s'agit d'une concrétisation du problème. Ici, il faut prendre soin de formuler
clairement et précisément notre question puisque c'est à celle-ci que nous tenterons de
répondre.
5. L'hypothèse. C'est la réponse présumée à la question posée. L'hypothèse est
nécessairement issue d'une réflexion approfondie sur les divers éléments de la problématique
6. La méthode. Dans l’énoncé de la problématique, on doit indiquer comment on procédera
pour accomplir les opérations qu’implique la recherche et tester l'hypothèse: critique des
théories existantes, analyse de la documentation, sondage, entrevues, etc
7. Les références. Il ne faut pas multiplier les références inutilement, ni omettre de références
importantes. Un ensemble de références équilibré comporte des ouvrages généraux, des
ouvrages particuliers etc.
2. Conception de la problématique
12
Elle réside dans l’effort de construction, d’agitation d’idées, de pensées, de théories sur ce qui
fait problème dans un sujet. Elle concerne un objet de préoccupation identifié, passé au crible
des questions, des objectifs, des hypothèses de recherche, de la recherche des indicateurs des
variables en jeu, objet autour duquel s’articulent des lignes d’analyse rendant compte de la
spécificité du sujet et permettant de le traiter correctement.
En fait il s’agit de fournir les éléments pour justifier la recherche en définissant le problème
auquel on s’attaque, en disant où et en quoi consiste le problème.
✓ Formuler le problème :
Il s’agit d’exprimer en termes sans équivoque, en énoncé affirmatif, la situation qui exige
qu’une recherche soit menée. C’est montrer, à l’aide d’une argumentation, que l’exploration
empirique du problème est nécessaire, pertinente, et qu’elle peut contribuer à l’avancement
des connaissances.
13
Ainsi, la conception de la problématique, consiste en premier lieu à faire le point sur le
problème tel qu'il est posé par les constats de terrain, le questionnement de départ enrichi par
la recherche documentaire (lectures) et les entretiens de la phase exploratoire.
Concrètement, cela consiste, d'une part, à repérer et à décrire les différents aspects ou
dimensions du problème (sociologiques, psychologiques, économiques, politiques,
institutionnelles, juridiques...etc. Et, d'autre part, à prendre en compte le vécu du problème
par les principaux protagonistes : population, professionnels, hiérarchies, institutions...etc.
Il s’agira ensuite de montrer les liens et oppositions qui existent entre ces aspects ou
dimensions et points de vue d’acteurs. Enfin il faut replacer l’ensemble dans la perspective de
diverses approches se rattachant implicitement ou explicitement à des systèmes théoriques qui
pourraient servir de cadre à autant de problématiques.
Dans un deuxième lieu, il s'agit soit d'inscrire son travail dans un des cadres théoriques
exposés, soit de concevoir un nouveau modèle. Le chercheur aura souvent intérêt à se référer
à un cadre théorique existant. Ce choix se fait en tenant compte des convergences apparaissant
entre le cadre théorique, la question de départ et les autres informations retirées de la phase
exploratoire.
14
Il s’agit d’abord de choisir un thème de recherche ; ensuite il faut, par une lecture attentive
des ouvrages généraux sur ce thème, retenir une question générale de recherche; enfin, il faut,
cette fois par une lecture critique des écrits plus spécifiques reliés à la question générale,
relever un problème particulier et en tirer une question spécifique de recherche.
Dans une approche déductive, le chercheur précise la problématique grâce à une analyse
critique en profondeur des écrits de recherche plus spécifiques la problématique doit
démontrer, par une argumentation serrée, qu’il est utile et nécessaire pour l’avancement des
connaissances sur un phénomène particulier. Dans la section problématique, on s’attend à ce
que :
a) le thème de recherche soit précisé ;
b) la pertinence de la recherche soit soulignée, c’est-à-dire que le thème et la question
générale constituent une préoccupation actuelle de chercheurs, de praticiens ou de décideurs ;
c) dans le cadre de la question générale, des informations pertinentes soient présentées
(résultats de recherches empiriques et théoriques : faits, concepts, relations, modèles,
théories), soit pour démontrer l’existence du problème spécifique de recherche, soit pour
fournir des éléments de solution au traitement du problème spécifique de recherche. Ces
informations procurent un cadre conceptuel ou un cadre théorique à la recherche ;
15
d) un problème spécifique soit mis en évidence ;
e) une question spécifique de recherche soit formulée pour orienter la collecte des données et
que la réponse à cette question permet de résoudre le problème spécifique.
La problématique doit démontrer qu’il est utile et nécessaire d’analyser empiriquement une
situation spécifique (événement, organisation, etc.) pour faire avancer nos connaissances sur
un phénomène donné. Dans la section problématique, on s’attend généralement à ce que :
a) Une situation concrète (sociale), comportant un phénomène particulier, soit relevée ;
16
b) Un problème de recherche soit posé relativement à cette situation intrigante ;
c) Une question de recherche soit formulée ;
d) La pertinence de la recherche soit démontrée, c’est-à-dire que ce problème (ou cette
question) constitue une préoccupation actuelle de praticiens, de décideurs ou de
chercheurs ;
e) Ce problème de recherche s’inscrive dans des préoccupations théoriques (construits,
approches, etc.) et que des informations connues sur ce problème soient présentées
(recherches, modèles ou théories) ;
f) Le cas échéant, la théorie, le modèle, le concept qui ont été empruntés ou qui ont émergé,
soient mentionnés ;
g) L’on montre en quoi la recherche permet de faire avancer les connaissances relativement
au problème de recherche.
Conclusion
Le sujet de notre rapport qui est inscrit dans le cours de la méthodologie de la recherche a
pour but d’apprendre une méthodologie pour la préparation et la rédaction d’une mémoire.
Dans ce présent rapport on a essayé de répondre aux problématiques suivantes :
Comment définir un sujet ?
Comment délimiter une problématique ?
Le travail fait permet d’annoncer que pour choisir un sujet et pour délimiter une
problématique il faut prendre en considération plusieurs facteurs et utiliser plusieurs
méthodes, mais par faute d’insuffisance de temps on n’a pas pu présenter plus que deux
méthodes qui s’avèrent les plus utilisées pour définir et délimiter un sujet, ce qui donne intérêt
a continuer d’aborder le même sujet dans les prochaines occasions.
17
THEME 2 : Cadre conceptuel et théorique
Introduction
Le cadre conceptuel et la revue de la littérature est un sujet qui s’inscrit dans le cadre du cours
de la méthodologie de recherche et plus spécifiquement dans le cadre de la science du
management. C’est un sujet qui suscite une très grande attention lors des recherches. En effet,
toute recherche qui ambitionne de se hisser à un niveau scientifique doit être menée, d’une
part, dans un cadre théorique explicite. Ce cadre théorique permet de préciser le sens donné
aux concepts manipulés. Il garantit que le travail soit fait comme un ensemble cohérent,
permettant ainsi une interprétation pertinente des données recueillies. Il permet donc
d’orienter et d’enrichir le travail des chercheurs. D’autre part, à l’aide d’une revue de
littérature, qui est une source précieuse de gains de temps et de productivité pour le chercheur.
Donc, on se demande tous pourquoi et comment construire ce cadre conceptuel et théorique ?
Et comment tirer profit de la revue de la littérature ?
Pour répondre à notre problématique, il est primordial de commencer par définir les concepts
clés du sujet et préciser leur intérêt dans la recherche, puis de découvrir, Comment chercher
dans les sources d’informations, comment classer ce qu’on a trouvé, comment organiser les
références, les mobiliser ? Etc. Et enfin donner quelques règles et conseils à propos de ce
sujet.
18
Chapitre 1 : Cadre conceptuel
1. Définition
Un cadre conceptuel décrit, sous une forme graphique ou narrative, les principales dimensions
à étudier, facteurs-clés ou variables-clés.
2. Recherche documentaire :
Grâce à la recherche bibliographique, l’étudiant a la possibilité de s’informer et de se
documenter sur les recherches déjà effectuées sur son thème. Par ailleurs, elle sert de base
pour connaître les principales idées, les critiques et les avis correspondant au sujet.
La rédaction du cadre conceptuel requiert la réalisation d’une fiche de lecture qui permet
d’avoir un aperçu sur le sujet, d’amener progressivement à la synthèse et de réutiliser les
remarques et commentaires lors de la rédaction du TFE, ce qui permet de gagner du temps.
19
Les monographies :
• Les livres ou les monographies permettent de préciser l’information trouvée dans les
ouvrages de référence ;
b. Les périodiques
Les périodiques dits scientifiques (spécialisés, académiques ou savants ; p. ex., Sociologie et
sociétés, Actes de la recherche en sciences sociales) sont associés la plupart du temps à une
université, à une association spécialisée, à une organisation, à une corporation ou à un groupe
de recherche. Ils paraissent habituellement plusieurs fois par an et certains d’entre eux
paraissant une fois l’an (Annual…) présentent des comptes rendus de congrès ou de
conférence, ou abordent une thématique particulière en regroupant les meilleurs chercheurs du
domaine. La plupart de ces périodiques ont un comité d’experts qui sélectionne les articles à
paraître.
Inconvénients :
o Pas de sélection de l’information;
o Hétérogénéité des sources, des formats;
o Bruit documentaire, pertinence variable, publicités;
o Malgré une simplicité aux premiers abords, complexité de la syntaxe d’interrogation.
o Fonctionnalités variables selon les moteurs (utiliser supports d’aide).
À utiliser pour :
o Pour une première approche;
o Trouver une information précise sur une personne, un organisme, un produit...;
20
o Effectuer des recherches complexes;
o Repérer des sites récents
N.B : Lorsque qu’il cite des sources, le chercheur n’enlève pas de crédibilité à son travail, au
contraire, il en ajoute. Il démontre qu’il a su saisir la pensée d’un auteur, en faire la synthèse
et la confronter à d’autres études sur le même sujet et en tirer des conclusions. Citer, c’est
respecter une éthique documentaire. Lorsque que l’on crée une œuvre qu’elle soit sonore,
visuelle, écrite, elle devient notre propriété (droit d’auteur) et quelle satisfaction pour nous de
savoir que quelqu’un l’utilise pour la partager avec les autres et s’en inspirer pour faire
cheminer la connaissance.
Pour faire la fiche de lecture, il faut noter les renseignements concernant l’ouvrage (auteur,
titre, éditeur, date de parution, numéro des pages utilisées) et les renseignements
correspondant au sujet du travail (titre du chapitre, idées principales développées dans chaque
chapitre, réalisation de commentaire et d’analyse personnelle).
21
Chapitre 2 : Cadre théorique
1. Eléments de définition
Plusieurs auteurs ont voulu donné une définition de ce qu’est la Théorie dans le cadre de la
recherche scientifique. En effet, l’on ne peut comprendre le concept sans se référer une
définition au préalable.
• "Une approche théorique est une structure potentielle d’explication qui comporte un
certain nombre d’éléments. Elle comprend d’abord des postulats qui traduisent la
vision des choses sur laquelle elle s’appuie ainsi que des concepts qui permettent de
cerner et de classifier les phénomènes à étudier. Elle précise, par des propositions,
l’ensemble des relations postulées entre les différents concepts et sous-concepts de
l’approche et pose quelques hypothèses sur des relations entre concepts qui, si elles
peuvent être vérifiées et confirmées, pourront être transformées en lois générales ou
en généralisations théoriques. Ce n’est que lorsqu’on aboutit à de telles lois générales
que l’on peut parler de théories." (Mace, 1992)
Plusieurs points communs peuvent être dégagés d’après ces deux définitions :
Le cadre théorique se fonde donc sur les concepts, mais va également au-delà. La théorie met
en relation ces différents concepts pour construire un ensemble logiquement reliées,
22
encadrant un plus ou moins grand nombre de faits observés et formant un réseau de
généralisations dont on peut dériver des explications.
La théorie est avant tout un moyen de donner un sens à nos connaissances. En effet, il y a
d’innombrables sources de connaissances. Cependant, toutes ces connaissances ne sont pas
utiles ou mobilisable pour la recherche à effectuer. Le cadre théorique permet de recenser, de
spécifier et d’organiser nos connaissances. Cela permet de :
a. Conceptualisation
La théorie est un outil de recherche. Elle utilise son langage propre, donnant une signification
précise et particulière à plusieurs mots également utilisés dans le langage courant. C’est dans
cette étape que le cadre conceptuel joue son rôle en éclairant les concepts et en les plaçant
dans le contexte de la recherche. Cette définition peut s’effectuer sur le plan plutôt abstrait des
concepts universels (comme les traits culturels fondamentaux d’une nation) ou, si l’on
s’engage dans l’opérationnalisation, sur le plan plutôt empirique des concepts particuliers
(comme les réponses d’un échantillon représentatif de la population adulte canadienne à une
série de sondages portant sur les opinions politiques).
23
• Les propositions synthétiques sont des constructions rigoureuses d’un ensemble
d’idées qui tentent d’expliquer un aspect de la réalité sociale : elles se situent au
niveau de la problématique d’ensemble.
Dans les propositions analytiques, les facteurs se nomment aussi variables indépendantes
(habituellement représentées par la lettre X) tandis que les effets prennent le nom de variables
dépendantes (représentées par Y). Un même facteur X peut produire plusieurs effets différents
(Y1, Y2,…Yn). Un même phénomène social Y peut également avoir plusieurs causes
distinctes (X1, X2,… Xn).
La définition du lien avec la problématique peut être illustrée par le schéma suivant :
IDEES
Proposition Question
IDEES spécifique de la
Synthétique Proposition
recherche
analytique
IDEES
24
c. La formalisation
Pour visualiser en quelque sorte l’essentiel d’une théorie, on a souvent recours à la
formalisation, c’est-à-dire à l’élaboration de représentations abstraites, idéales, symboliques
et souvent mathématiques de la réalité.
Ces représentations fournissent une vision simplifiée mais caractéristique des phénomènes
sociaux ; elles prennent parfois la forme de modèles, c’est-à-dire des images épurées du
système social qui cherchent d’abord à expliciter les conséquences des comportements des
individus et des groupes, puis à comprendre les causes des conflits et, enfin, à étudier les
procédures de prise de décision collective. On peut aussi, par exemple, identifier les
déterminants économiques et politiques de la popularité d’un gouvernement ou encore les
rapports de force entre l’État et le secteur privé en matière d’intervention gouvernementale
dans l’économie. Les sciences de la nature utilisent beaucoup les modèles pour comprendre la
réalité qu’ils ne peuvent appréhender grâce à leurs outils. Par exemple, le modèle utilisé pour
expliquer le fonctionnement de l’atome a été modifié à de nombreuses reprises au cours des
années selon les avancées technologiques et on suppose qu’il le sera encore à nouveau.
Un modèle ou un type idéal n’est jamais à lui seul une théorie complète, mais peut constituer
le point de départ, l’outil principal ou encore l’aboutissement d’une démarche théorique
25
Caractéristiques des modèles théoriques selon (Caplow: 1970)
• souplesse
Pertinence • facilité à interpréter les données nouvelles du terrain
• facilité à faire des prévisions
• Théoriquement utile :
permet de donner une
• Pratiquement utile : suggère
signification à un
des moyens d’appliquer la
Utilité grand nombre de faits;
connaissance à la solution des
soulève de nouvelles
problèmes.
questions, ouvre des
pistes de recherche
3. Structuration de la recherche
Les points précédents nous ont montré l’importance du cadre conceptuel et théorique dans la
recherche scientifique, il en va de même dans la rédaction où ces cadres conceptuels et
théoriques doivent être structuré pour être inséré dans le rapport de la recherche (mémoires,
thèses,)
Comment un mémoire doit-il être structuré ?
Si l’on désire réaliser un mémoire opérationnel, l’idéal sera de le structurer en deux parties
distinctes :
• La première partie aura tendance à préciser le problème et les concepts
théoriques de l’étude :
Il s’agit de poser les termes de la problématique et les diverses controverses qui l’entourent.
26
– La première sous-partie s’attache à définir les concepts de l’étude. Il faut donc y
définir avec précision ce qui peut être compris par les termes mêmes de la problématique
choisie par l’étudiant. Cette partie se réfère donc au cadre conceptuel de la recherche.
27
Conclusion
Toute théorie doit donc définir avec précision ses concepts. Cette définition peut s’effectuer
sur le plan plutôt abstrait des concepts universels ou, si l’on s’engage dans
l’opérationnalisation, sur le plan plutôt empirique des concepts particuliers.
28
THEME 3 : Hypothèses et le modèle hypothétique
Introduction
Au niveau de la méthodologie de recherche mener à bien le processus n’est pas une tâche
facile, Etant donné la diversité importante des méthodes, et la complexité croissante des sujets
de recherche, le choix d’une méthodologie appropriée demande une réflexion rigoureuse.
29
Chapitre 1 Variables : définition et typologies
1. Définitions
Une variable : est une valeur qui change en fonction de différents facteurs. Certaines
variables changent facilement, comme les valeurs boursières, tandis que d'autres sont
quasiment constantes, comme le nom de quelqu'un. Les chercheurs cherchent souvent
à mesurer les variables. La variable peut être un numéro, un nom ou tout ce qui a une valeur
potentiellement modifiable.
2. Types de variables
Les variables indépendantes explicatives : généralement noté X
Les VDE sont des mesures qui, par hypothèse, sont susceptibles de dépendre au changement
de modalité d’une ou plusieurs variables indépendantes explicatifs. La mesure de la variable
expliquée permet, en comparant les résultats des différents groupes, de tester l’effet de
l’influence de la variable explicatifs.
Exemple : jusqu’au quel point l’implantation des progiciels de gestion intégré au sein des
organisations impacte les pratiques du contrôle de gestion ?
30
Les variables parasites :
Le but de l’expérimentateur est d'obtenir une preuve sans ambiguïté de l’effet de telle variable
indépendante (VI) sur telle variable dépendante, et donc tout facteur non-désirable qui influe
sur Y et qui, de ce fait, nuit à l'établissement claire d'une relation entre X et Y, Neutraliser les
variables ou les facteurs parasites permet donc d'augmenter la validité interne d'une recherche.
Exemple : c’est ce que l’on fait lorsque l’on s’assure que les groupes expérimentaux
contiennent autant d’hommes que de femmes, autant d’ouvriers que de cadres supérieurs (on
veut étudier l’impact du climat social sur la productivité), d’introvertis que d’extravertis,
Sont celles ayant un effet significatif sur la variable dépendante que le chercheur n'a pas
réussi à contrôler ou à éliminer.
- parfois parce que le chercheur ne connaît pas l'effet de la variable confondante. La clé est
d'identifier les éventuelles variables confondantes et d'essayer de les éliminer ou de les
contrôler d'une façon ou d'une autre.
1. Définitions : hypothèse
« Une hypothèse est une supposition qui est faite en réponse à une question de recherche. Une
recherche ne comporte normalement qu’une seule hypothèse principale, qu’elle cherche
précisément à confirmer ou à infirmer.»
« L’hypothèse peut être envisagée comme une réponse anticipée que le chercheur formule à
sa question spécifique de recherche. »
31
2. Les origines de l’hypothèse
L’hypothèse prend ses racines dans une question (ou plusieurs questions convergentes) que
l’on se pose à propos d’un fait, d’une affirmation, ou d’une théorie. Les auteurs s’accordent à
regrouper les origines de ces questions en cinq principales catégories :
L’élaboration théorique :C’est lorsque la réflexion sur une théorie amène à se poser de
nouvelles questions, aux frontières des réponses qu'apporte, jusque-là, cette même théorie
L’imagination :Il s'agit d'être capable d'aller, par sa simple capacité imaginative, au-delà des
données mêmes de la science et de la théorie, pour en générer de tout à fait nouvelles et
originales
Le travail de défrichage et de pré-enquête :Quelques faits qui ont tendance à suivre une
certaine régularité, qui se répètent systématiquement, qui suit un certain ordre ou une certaine
périodicité...
L’observation courante :Il s'agit d'un véritable travail de pré-recherche. On y passe en revue
documents et statistiques, on y effectue des interviews, des recoupements, on y interroge les
connaissances les plus importantes sur le sujet et, en synthétisant le tout, on formule ce qui
peut constituer, preuves à l'appui, les hypothèses les plus réalistes et les plus admissible.
Une traduction des hypothèses théoriques dans un cadre concret, celui d’une recherche
particulière.
32
L’hypothèse opérationnelle reprend le même schéma que l’hypothèse générale en précisant
les modalités de la VI et la mesure exacte (VD) qui seront étudiées dans l’expérience.
=> Elle définit précisément (opérationnellement) ce qui va être manipulé et ce qui va être
mesuré.
Relation entre deux variables, deux phénomènes, deux concepts ou plus. Cette relation peut
être :
• Causale : de cause à effet, par exemple : “ceci cause cela”, “ceci explique cela”, “ceci
a une incidence sur cela”
• D’association : par exemple “ceci a un lien avec cela”, “ceci est en relation avec cela”
33
Dans la plupart des hypothèses, on considère deux principaux types de concepts: les causes ou
facteurs qui ont des effets ou des conséquences.
La vérifiabilité
L’essence d’une hypothèse réside en ce qu’elle peut être vérifiée. Elle contient des variables
observables, mesurables dans la réalité et analysables.
La plausibilité
L’hypothèse doit être plausible, c'est-à-dire qu'elle doit être pertinente par rapport au
phénomène à l’étude.
Pour vérifier une hypothèse, l’attitude de départ doit être celle de l’infirmer. Ce qui renforce
le doute et crée les conditions de l’objectivité scientifique en réduisant les risques
d’interprétations et orientations subjectives. L’hypothèse n’est confirmée que dans la mesure
où aucune des données recueillies ne l’invalide.
34
Chapitre 3 : Formulation du modèle hypothétique
Le modèle « est un Schéma théorique visant à rendre compte d’un processus, des relations
existant entre divers éléments d’un système complexe ». Hachette
Et une théorie c’est un Système conceptuel organisé sur lequel est fondée l’explication d’un
ordre de phénomènes.
Un modèle théorique est une représentation d’un système complexe issue d’une analyse
théorique. La construction du modèle théorique permet de formaliser un processus selon la
théorie.
Formulation à priori
Il s’agit de d'émettre une supposition à priori qui soit réaliste, logiquement concevable et,
ensuite, d'associer à cette supposition les facteurs, variables, indicateurs, indices... qui peuvent
la sous-tendre, la justifier et éventuellement contribuer à la confirmer ou à l'infirmer.
Les problèmes ne se présentent pas toujours de façon suffisamment simple pour permettre une
supposition directe, il faut donc, dans l'écrasante majorité des cas élaborer les bases de cette
supposition.
35
Conclusion
Le modèle hypothétique, est un processus qui occupe une place importante dans la recherche
scientifique.
D’où l’importance du traitement du thème suivant qui est « analyse des données » qui doit
répondre aux questions suivantes :
36
THEME 4 : Etudes empiriques dans le cadre de la
recherche scientifique
La recherche empirique poursuit deux ordres principaux de buts, à savoir d’une part,
contribuer à la construction de modèles théoriques qui permettent de comprendre différents
aspects de l’éducation et, d’autre part, améliorer les pratiques éducatives en s’appuyant sur un
corpus de connaissances solidement étayé.
Compte tenu de ces buts, on peut considérer que la recherche concerne tous les acteurs du
processus éducatifs non seulement le chercheur patenté mais aussi l’enseignant de terrain qui,
soucieux de développer une attitude réflexive par rapport à sa pratique, sera un jour confronté
à la nécessité d’analyser les résultats de son action et d’ajuster sa pratique en fonction de ces
résultats.
Si on accepte l’idée que tous les acteurs éducatifs sont concernés par la recherche, il est
essentiel de les former aux principes et aux méthodologies propres à ce processus qui permet
d’appréhender le monde qui nous entoure en respectant les principes de la démarche
scientifique.
Comme nous le montrerons par la suite, la recherche en éducation peut emprunter des
chemins multiples et diversifiés avec toutefois une volonté commune qui est de rassembler
des données pour pouvoir tirer des conclusions à propos de certains phénomènes qui relèvent
des sciences humaines en général et de l’éducation en particulier. Lorsque nous parlerons de
recherche dans ce texte c’est de recherche empirique qu’il s’agira c'est-à-dire d’une recherche
qui est marquée par la volonté de mettre les concepts, les modèles ou les théories à l’épreuve
des faits pour les confirmer, les infirmer ou les préciser.
37
Chapitre 1 : Etudes qualitative
▪ Les études qualitatives peuvent donc être utilisées dans tous les domaines où des
phénomènes ne peuvent être directement observés, notamment en sciences sociales et
humaines.
38
2. Méthodologie de l’étude qualitative
▪ Présentation générale
▪ Constitution de l'échantillon
La première étape consiste à préparer l'étude. Il s'agit d'identifier la nature du problème afin
de déterminer de façon précise l'objet de l'étude. Chaque information ayant un coût, il est
important à ce stade de s'assurer que l'objectif de l'étude est réalisable compte tenu du budget
attribué. C'est à ce stade de l'enquête que l'on détermine 2 éléments essentiels à la réalisation
de l'étude qualitative : l'échantillon et le guide d'entretien. L'échantillon sera alors déterminé
de façon à pouvoir satisfaire l'objectif de l'étude.
Dans le cadre d'une enquête qualitative, l'échantillon comporte un petit nombre d'individus
(15 à 20), qui présentent des profils variés, afin de pouvoir dresser un portrait le plus exhaustif
possible du problème étudié.
-> Il n'a donc aucune validité statistique : on ne cherche pas à représenter statistiquement la
population, mais à identifier l'ensemble des situations possibles.
39
▪ Mise au point du guide d'entretien
Le guide s'articule autour de cinq ou six points ou thèmes à aborder et approfondir. Les
thèmes ne sont pas des questions ouvertes. Ce sont des points qui devront être abordés
par le répondant lors de l'entretien. Tous les thèmes du guide devront être abordés par le
répondant lors de l'entretien, mais dans l'ordre le plus adapté à son discours.
L'introduction de l'entretien est une étape cruciale du guide. Elle vise à installer le
contexte de l'interview, à placer l'interviewé dans une situation de confiance et à lancer le
discours. On privilégie généralement les consignes descriptives du type : « racontez-moi
».
La deuxième étape consiste en la réalisation de l'étude. Le rôle des enquêteurs est alors
crucial : ce sont eux qui doivent inciter le répondant à se livrer librement, sans influencer
son discours. En effet, le déroulement de ce type d'entretien repose sur les principes de la
non-directivité : il s'agit de recueillir le discours de la personne interrogée sans en
influencer le contenu.
Cela peut faire penser au travail d'un journaliste qui souhaite comprendre la démarche
artistique de son invité et qui pour cela répertorie au préalable de l'interview, dans un
guide d'entretien, les thèmes pouvant être à la source de son inspiration et dont il
souhaite parler avec lui : son enfance, son pays, sa culture, ses rencontres, ses passions....
40
Le journaliste laissera son invité s'exprimer comme il le souhaite sur sa démarche
artistique, mais lui suggèrera d'aborder les différents thèmes du guide d'entretien si celui-
ci ne le fait pas spontanément (par exemple : « Mais, parlez-moi de votre enfance. Quel
petit garçon étiez-vous ? »)
- relancer le discours.
▪ L'analyse de contenu
A- Entretien en profondeur
Ces techniques d’investigation trouvent leurs racines théoriques dans la psychanalyse dont
l’objet principal est la compréhension de la vie psychique d’un individu.
Il existe 3 grands principes de conduite d’un entretien en profondeur : la non directivité pure,
la semi-directivité et l’investigation « papier-crayon ». Le point commun de ces formes
d’entretien est leur caractère de discussion « non structurée ». L’enquêteur est plutôt en
retrait, l’interviewé est le véritable centre de l’investigation. La forme non directive pure est
41
très proche de l’entretien clinique en profondeur : compte tenu des contraintes de collecte et
des difficultés d’interprétation, elle est modérément utilisée en marketing.
42
L’entretien semi-directif se déroule selon une progression en quatre étapes
autour desquelles s’articule le guide d’entretien. Sa durée totale est normalement
d’une à deux heures.
o Phase d’approfondissement
A ce stade de l’entretien, il importe alors de pénétrer dans le cœur du sujet en
abordant les questions importantes de l’étude.
o Phase de conclusion
Quand tous les thèmes prévus ont été creusés, l’entretien pourrait s’arrêter là. Il
est important, avant de clôturer l’entretien, d’aider le répondant à reconstituer
ses défenses psychologiques.
43
l’entretien semi-directif est la mise en retrait de l’enquêteur. Mais, dans
l’ensemble, son rôle est plus actif que pour un entretien semi-directif, puisqu’il
doit veiller à ce que tous les thèmes prévus soient bien abordés par le répondant.
L’enregistrement des réponses est réalisé manuellement par l’enquêteur durant
l’interview.
c. Analyse du contenu
• Définition
C’est une technique d’analyse d’un « discours » (article, interview, document,..)
fondée sur un ensemble de procédures structurées de classification. C’est une
méthode de description objective, systématique du contenu manifeste des
données qualitatives Elle permet de justifier les jugements portés sur l’émetteur
du discours, sur le message lui-même, et le cas échéant, sur l’audience du
message
6ème – Quantification
o Observation simple
Cette technique se pratique en laboratoires, à domicile ou sur les points de vente.
L’unité observée peut être de trois types : un enfant, un adulte, un distributeur.
L’observateur dispose d’une grille qui récapitule les variables devant être
mesurées.
44
Cette méthode d’observation consiste à suivre un acheteur, généralement à son
insu, et à consigner sur une grille préétablie les différents faits étudiés.
L’utilisation d’un caméra vidéo facilite la collecte et accroît la fiabilité des
observations puisqu’il est possible, en cas de doute, de visionner plusieurs fois
l’enregistrement.
Ces techniques sont utiles dans le cas d’études portant sur l’achat familial.
Plusieurs études ont ainsi observé le déroulement des achats d’enfants seuls ou
accompagnés par exemple.
L’analyse des données recueillis par l’observation suit les grandes lignes de
celle utilisée pour les entretiens en profondeur : établissement et remplissage
d’une grille de codification des observations, quantifications par fréquence
d’apparition, puis rédaction d’un rapport de synthèse.
o Observation verbalisée
Ce type de technique combine l’observation simple et l’interview en profondeur.
L’observateur demande au sujet de « penser à voix haute « durant la tâche
requise par l’étude. Cette méthode est utile pour comprendre les mécanismes
d’achat du consommateur : croyance vis-à-vis des marques, nombre de marques
comparées avant l’achat, connaissance des critères de choix d’un produit, mode
de traitement des informations.
La méthode se pratique généralement sur le point de vente : l’observateur prend
contact avec l’individu à l’entrée du magasin, puis l’observe durant toutes ses
opérations d’achat. L’observateur cherche à se faire oublier le plus possible du
répondant, et n’intervient éventuellement que par des relances simples, du
type : « Quoi d’autre encore ? Que vous vient-il d’autre à l’esprit ? ». Il se
contente d’enregistrer, ou de noter, scrupuleusement toutes les informations
fournies à voix haute par les répondants.
L’analyse des données se fait de plusieurs manières. Après transcription
manuelle des protocoles, on peut tout d’abord utiliser l’analyse de contenu
classique puis, en guise de prolongement, l’analyse lexicologique. Les
observations peuvent aussi être analysées sous forme d’arbre de décision.
L’intérêt de cette méthode réside dans l’objectivité des informations recueillies.
Cependant, pour généraliser les observations, il faut respecter les contraintes
statistiques d’échantillonnage. Enfin, la collecte pose un problème
déontologique, l’enquêteur opérant à l’insu de la personne observée.
o Observation appareillée
45
Avec cette technique, c’est un système électrique, mécanique ou électronique
qui établit directement les valeurs devant être enregistrées. Ces mesures
présentent l’avantage d’être objectives et fiables.
Parmi les techniques les plus courantes :
• Analyse vocale : mesure de l’état émotionnel
• Délai de réponse : mesure de la vitesse de réponse à une question
• Galvanomètre : mesure de l’état émotionnel ou de l’intérêt face à un
stimulus
• Tachytoscope : mesure de perception visuelle et de mémorisation
• Magazine électronique : mesure de la perception visuelle et de la
mémorisation inconsciente
• Caméra pupillométrique : mesure du mouvement des yeux, dilatation de
la pupille
• Tableau d’information : mesure de la complexité cognitive
• Audimètre : mesure de l’audience télévision
• Scanner : mesure électronique des parts de marché et chiffres d’affaires
▪ Techniques de groupe
46
Focus structurée. d’un problème.
group Un seul thème familier au Apprentissage d’un
groupe. vocabulaire.
Groupe familier avec le
thème. 3 à 14
Variante : Recherche d’idées et membres
mini- de solutions. Demi-
groupe Alternance de phrases non Motivations et freins. journée à
structurées et structurées. journée
Groupe familier avec le Recherche d’idées et complète
Variante : thème. de solution. 5 à 10
Groupe de membres
créativité Expertise des membres 1 à 2 jours
réduite.
Investigation non
structurée.
47
e Sociométrie. formation des Très
Mesure de centralité et de croyances. variable
cohésion. Thèmes et valeurs d’un (une dizaine
Influence réciproque. groupe. à plusieurs
Variante : centaines de
Chat Apprentissage du membres)
Room, vocabulaire. 1 semaine à
News Observation externe. Valeurs d’un groupe. plusieurs
Groups Segmentation d’un mois
marché ».
Leadership d’opinion. Choix d’un
Recherche d’un consensus positionnement. 8 à 10
Variante : entre les leaders par Identification de membres
Méthode itérations successives. critères de choix et 1 à 2 heures
Delphi- Ethnométhodologie. évaluation d’image de
leader Observation participantes. marque.
Triangulation : entretien
individuel et groupe Cellule
familiale : 2
Mesure de l’influence vagues
Variante : des membres sur les d’interviews
Monograp choix de marques de :
hie produits ou services. -
familiale Observation des usages individuelles
et pratiques de : une heure
consommation. -groupe :
une à 2
heures
▪ Techniques associatives
Les méthodes individuelles traditionnelles et les méthodes de groupe sont, de loin, les plus
utilisées pour l’investigation qualitative d’un marché. Mais il existe, à côté de cela, d’autres
outils qui offrent une approche originale, et stimulante, du marché appelées techniques
associatives. Elles sont dites associatives car elles cherchent avant tout à établir des relations
entre différents éléments, grâce à divers supports, tels que mots, objets, dessins, photos. Le
raisonnement par analogie est souvent utilisé par ces méthodes.
48
A- Les techniques projectives
L’objectif est de mettre à jour les traits fondamentaux d’une personnalité, et plus
spécifiquement la nature d’éventuels conflits, les modes de réaction, les aspirations et les
valeurs fondamentales d’un individu.
L’analyste découpe le discours du sujet et classe ses interprétations en se référant à des grilles
pré-établies.
C’est une méthode qui propose un inventaire complet des traits de personnalité permettant
d’identifier ces variables chez les individus.
Lors de ce test, une vingtaine d’images, sans rapport entre elles, sont présentées, en deux
fois, à chaque sujet. Les images sont constituées de divers dessins, tableaux ou
photographies. Leur signification est ambiguë. Le postulat de départ suppose que les
histoires racontées décrivent assez bien la conduite et les attitudes des répondants dans la
vie quotidienne.
Cette technique projective peut se révéler très fructueuse pour minimiser les motifs
d’achat trop rationnels et stéréotypés.
b- Bandes dessinées
49
Ce type de test suit la même logique que le TAT. La différence réside dans l’introduction
d’une série d’images, généralement quatre, que l’interviewé doit relier entre elles, afin de
former une seule histoire.
Assez peu appliquée aux études de marché, cette variante du TAT pourrait offrir
d’intéressantes perspectives pour des enquêtes réalisées auprès de jeunes enfants.
c- Autoportrait photographique
Cette méthode a été récemment introduite comme technique d’investigation marketing, sous
le nom d’ « Autodriving ». L’« Autoportrait photographique » demande aux sujets de se
décrire eux-mêmes à partir de photographie les représentant durant une activité quelconque
(repas, sport, hobbies..)
o Liste d’achats
Au lieu de dessins ou de photos, comme dans le test du TAT, cette méthode utilise une
« liste de commissions » censée avoir été rédigée par une ménagère. Cette liste est
composée de marques de produits alimentaires courants, tels que fruits et légumes frais,
poisson, viande, pâtes... L’expérimentateur bâtit une autre liste, identique à la précédente,
sauf qu’elle contient la marque testée. On demande ensuite au répondant d’imaginer et de
décrire la personne ayant acheté l’une des liste de produits.
Cette méthode cherche à faire apparaitre les motivations cachées que les méthodes plus
directes n’auraient pu mettre à jour.
o Phrases à compléter
o Associations de mots
Ce test projectif sert à repérer des formes pathologiques de maladies mentales chez les
sujets. Le test comporte 4 listes de 100 mots. L’expérimentateur prononce devant le sujet,
l’un après l’autre, chaque mot inducteur. A chaque fois, et le plus rapidement possible, le
patient indique la première chose « venant spontanément à l’esprit ». L’interprétation
50
porte sur les liaisons établies avec chaque stimulus et permet de déterminer le caractère du
sujet, tout en repérant d’éventuelles névroses.
o Transposition
Tout comme les précédentes, ces méthodes font largement appel à l’imaginaire des
interviewés, mais elles suggèrent l’idée d’un déplacement dans un autre monde. Leurs
thèmes favoris consistent à faire « décrire, raconter mimer ce qui se passerait, si… ». La
collecte des données ne présente pas de difficultés majeures, mais l’interprétation du
matériel recueilli s’avère fort délicate. Parmi ces méthodes on recense :
- Le questionnaire chinois
- La palette symbolique
- Les jeux de rôle
- Les dessins et graffitis
B- Les techniques de créativité
a. Le brainstorming
Le principe de base de cette méthode bien connue consiste à réunir une dizaine de personnes,
sous la conduite d’un meneur de jeu et d’un adjoint qui joue le rôle de secrétaire.
Les secteurs d’application de la méthode sont pratiquement sans limites. Ils concernent très
souvent des problèmes liés à la croissance des ventes, le lancement de nouveaux produits, des
thèmes de campagnes publicitaires ; mais le brainstorming convient aussi pour résoudre des
problèmes de gestion du personnel.
b. La matrice de découverte
51
Cette méthode peut d’appliquer au plan individuel ou être introduite au cours d’une discussion
de groupe. Elle consiste à « rechercher l’interaction de deux listes l’une sur l’autre, et à
examiner les problèmes – plus exactement les cellules – qui émergent d’une classification à
double entrée »
• Analyse morphologique
• Analyse fonctionnelle
52
Chapitre 1 Etudes quantitatives
Cette partie présentera la définition des études empiriques quantitatives en une première
section, ensuite leurs objectifs en une deuxième section.
Une étude c’est un nom qui désigne un effort intellectuel orienté vers l’observation et la
compréhension. C’est une application méthodique de l'esprit, cherchant à comprendre et à
apprendre.
L’adjectif empirique renvoi à tout ce qui s’appuie sur l’expérience et non pas la théorie.
Et quantitatif signifie tout ce Qui est de l'ordre de la quantité, dont la propriété est d'être
mesurable.
Donc une étude empirique quantitative désigne une étude des comportements, attentes ou
opinions réalisée par questionnaire ou autre outil auprès d’un échantillon de la population
étudiée et dont les résultats chiffrés sont ensuite extrapolés à l’ensemble de la population
étudiée. C’est un excellent moyen de finaliser les résultats et prouver ou réfuter une
hypothèse.
o Un sondage : c'est une étude quantitative ponctuelle un nombre limité de personne (un
échantillon) à l'aide d'un questionnaire.
Les objectifs des études empiriques quantitatives sont multiples, on les résumera dans huit
objectifs principaux :
53
o Vérifier la validité des hypothèses formulées d’après la problématique et les sous
problématiques.
Cette partie expliquera par étape ce processus, tout en passant par le Plan de sondage et
méthodes d’échantillonnage, l’élaboration et test du questionnaire, la Méthode de recueil des
données et l’analyse des données.
54
4. Plan de sondage et méthodes d’échantillonnage
->Problème : Cela suppose l'existence d'une liste exhaustive de toutes les unités de
sondage de la population + difficulté si la population est beaucoup trop nombreuse.
-> Mais il faut noter que seules les méthodes probabilistes sont statistiquement valables.
- La méthode des quotas : on cherche à avoir le même profil que celui de la population étudiée
par rapport à certaines caractéristiques, comme l'âge, la CSP...
Remarque :
-> Les méthodes non-probabilistes sont les plus utilisées pour leur facilité de mise en œuvre.
-> Néanmoins, théoriquement, d'un point de vue statistique, elles ne sont pas valables.
Exemple représentatif :
On souhaite mesurer la fréquentation des cinémas en France par les étudiants entre 18
et 25 ans.
Pour mettre en place une méthode d'échantillonnage probabiliste, nous devrions nous procurer
la liste de TOUS les étudiants dans les Universités et grandes écoles françaises afin d'y
effectuer un tirage au hasard.
55
Ce travail est fastidieux et difficile à mettre en place (contacter toutes les Universités et
les grandes écoles de France, leur demander de communiquer la liste exhaustive de tous leurs
étudiants, etc.).
o La question filtre : elle permet de s'assurer que le répondant répond aux critères de
sélection de l'échantillon ou alors la technique de l'entonnoir : on part des questions
les plus générales aux questions portant sur les points les plus particuliers
o La logique des blocs de questions : les questions abordant le même thème doivent
être posées à la suite.
56
Plusieurs BIAIS doivent impérativement être évités afin d'assurer la qualité de l'enquête :
Le choix de la méthode de recueil des données doit être faite en fonction de plusieurs
éléments d'arbitrage : la longueur du questionnaire, la qualité de l'échantillon, la qualité des
réponses, la compétence des enquêteurs.
o Dans la rue,
o Par correspondance,
o Par téléphone,
o Par Internet.
57
7. Analyse des données
L'analyse des données recueillies dans le cadre d'une étude quantitative repose sur des
traitements statistiques. Il s'agit de calculer des indicateurs sur l'échantillon étudié et de les
extrapoler par des méthodes statistiques à la l'ensemble de la population.
Malgré tous les avantages que procurent les études empiriques quantitatives, elles restent :
58
10. Conseils pour réussir sa partie empirique
D’après le site Digischool commerce, huit étapes dont nécessaires pour bien mener et réussir
sa partie empirique quantitative.
59
Conclusion
La structure des études quantitatives n'a pas changé depuis des siècles, donc elle est tellement
standard dans de nombreux domaines et disciplines scientifiques. Ce qui explique son
accessibilité par un large nombre de personnes. De même qu’elles sont très utilisées surtout
par le biais du questionnaire.
Le questionnaire n’est pas le seul outil pour mener une étude empirique quantitative mais il
reste le plus utilisé à travers le monde.
Mais il sera bien de mentionner le deuxième outil plus utilisé qui sont les panels.
Les panels sont réalisés de manière continue. Contrairement aux sondages, qui sont une
méthode d’observation ponctuelle, les panels sont des études effectuées régulièrement, tout au
long d’une période donnée. Concrètement, un panel est un échantillon de personnes ou de
magasins, à qui on demande de décrire leurs achats ou leurs ventes toutes les semaines. Ainsi,
on peut voir l’évolution des comportements d’achat ou de vente, contrairement aux sondages,
avec lesquels on n’observera le comportement qu’à un instant donné.
Les études quantitatives doivent se mener en respectant bien les étapes déjà citées et surtout la
représentativité de l’échantillon. Sinon l’étude n’aura aucun sens.
Il est important d’éviter plusieurs écueils : les questions trop compliquées, peu claires et
ambiguës, non utiles à l’étude ou enfin trop personnelles. Ces types d’écueils peuvent biaiser
le questionnaire et les résultats de l’étude.
Les études empiriques quantitatives et les études qualitatives sont différentes mais
complémentaires. Souvent, une étude quantitative est précédée par une étude qualitative. En
effet, elles sont complémentaires et n’ont pas le même objectif. Sous-titre d’exemple l’étude
qualitative met en avant les comportements et opinions de certains consommateurs, alors que
l’étude quantitative mesure la quantité de consommateurs qui ont un certain (même)
comportement, afin de se faire une idée concrète de la pensée générale. L'étude quantitative
est donc un dénombrement et une validation des hypothèses précédemment définies dans
l'étude qualitative.
60
Chapitre 3 : Qualtimétrie
1. Définitions
La qualimétrie peut se définir comme une nouvelle voie d’exploration de données en prenant
en compte le contexte de la mesure et des résultats. Elle permet de mobiliser aussi bien les
avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif afin de maitriser un phénomène
dans toutes ses dimensions.
Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur de
mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette
conduite aide à maitriser le phénomène dans toutes ses dimensions.
Les deux approches ne s’opposent donc pas. Elles se complètent: L’approche qualitative, par
observation, par entretien, par protocoles (etc.…) permet de récolter énormément
d’informations. Certaines d’entre elles n’étaient pas attendues. Elles font progresser la
recherche. Cependant la durée d’une enquête qualitative limite son recours à des sujets de
recherche pour lesquelles on dispose de peu d’informations. L’enquête qualitative sera choisie
dans une phase exploratoire d’un nouveau sujet de recherche. Elle permet de développer une
théorie et relève donc d’un processus inductif.
Exemple :
A titre d'illustration, une méthode mixte sur la conception d’un nouveau produit pourrait
combiner une enquête quantitative transversale (questionnaire structure) et une étude
qualitative (entretiens et observations), permettant ainsi de mieux comprendre le
comportement du consommateur.
Dans cet exemple, l‘étude quantitative aurait suffi pour élaborer un marketing Mix, mais elle
aurait été insuffisante pour surveiller la réaction de la concurrence.
61
Le débat entre méthodes quantitatives QUANT) et méthodes qualitatives (QUAL) permet de
concevoir les méthodes mixtes (MM) par rapport aux deux idéaux-types méthodologiques
résumes ci-dessus. Inspirés par Johnson (2007), nous proposons l'idée que les MM s'inscrivent
entre les idéaux-types QUANT et QUAL selon trois types méthodologiques qui peuvent être
classifiés comme suit le long d'un continuum dans la figue ci-dessus.
Le terme «ideal», dans le concept d'ideal-type propose par Max Weber, se réfère à la notion
d'idée, et un ideal-type intègre plusieurs caractéristiques typiques des phénomènes sociaux
pour mieux les comprendre. Tel que précise en introduction de ce chapitre, en évaluation de
programme, les méthodes quantitatives et qualitatives coexistent, et cette coexistence
contribue au développement des MM et, par ces dernières, au développement de
combinaisons d'approches, de devis et de techniques.
62
3. Approches de la qualimétrie
Chacune de ces approches des méthodes mixtes présente des objectifs différents :
a. La triangulation
La triangulation est entendue au sens classique du mot, il s’agit d’obtenir des données
différentes mais complémentaires sur un même sujet afin de mieux comprendre le problème
de recherche. L’intention du chercheur est de bénéficier des différents avantages des
méthodes qualitatives (plus de détails, de profondeur) et quantitatives (taille de l’échantillon,
tendances, généralisation) réduisant ainsi les faiblesses de chacune par la complémentarité de
l’autre. Un des buts de la triangulation est la recherche d’une convergence ou d’une
corroboration des résultats sur un même phénomène étudié afin de renforcer la validité de
l’étude.
b. La complémentarité
63
d’oignon pour expliquer que la complémentarité permet de mesurer différentes facettes d’un
phénomène afin d’en obtenir une compréhension plus riche.
c. L’explication
Le mode explicatif est une conception séquentielle dans laquelle un type de recherche est
suivi par les autres afin d’expliquer davantage ce qui a été trouvé dans la première partie. Les
données qualitatives viennent généralement approfondir et expliquer plus en détails les
premiers résultats quantitatifs.
d. L’exploration
Le mode exploratoire est également une conception séquentielle et consiste à utiliser des
méthodes qualitatives pour découvrir les thèmes concernant une question, puis utiliser ces
thèmes pour élaborer et administrer un instrument qui permettra de générer des données qui
seront analysées quantitativement. Cette méthode est utilisée lorsque les mesures ou
instruments ne sont pas disponibles ou les variables sont inconnues.
64
4. Atouts des méthodes mixtes
a. Clarifier, compléter et explorer
Comme nous l’avons déjà souligné, les objets de recherche de la stratégie sont souvent
complexes. Cette complexité implique que l’on ne peut pas étudier une petite partie du
système de façon isolée. Les méthodes mixtes constituent une option méthodologique
permettant de développer une compréhension plus fine et plus riche des phénomènes étudiés.
Les données qualitatives peuvent clarifier ou compléter les résultats quantitatifs. Les résultats
quantitatifs peuvent améliorer la validité externe d’une recherche qualitative. La combinaison
des deux méthodes peut soulever des questions de recherche non permettre d’élaborer des
inférences plus solides lorsque les deux types de données conduisent à des résultats similaires
et faire émerger des contradictions ou des paradoxes non observables autrement.
b. Pragmatisme
Les auteurs nord-américains ayant longuement analysé les méthodes mixtes considèrent
aujourd’hui que le chercheur doit développer un design de recherche « qui fonctionne ». En
d’autres termes, il doit chercher à collecter des données qui lui permettront de répondre à sa
question de recherche. Cette approche est dite « pragmatique ». Les chercheurs en stratégie
pourraient utiliser les méthodes mixtes afin d’aborder leurs objets de recherche dans leur
globalité. Dans le but d’éviter une représentation trop simplifiée de la réalité, les chercheurs
pourraient choisir dans le panel de méthodes existantes les plus pertinentes afin de capter les
dimensions nécessaires à la compréhension de leur problématique.
La faible utilisation des méthodes mixtes en stratégie peut peut-être s’expliquer par les
inconvénients ou les limites associés à ce design de recherche.
65
également pour cette raison que l’on observe beaucoup de recherche dans lesquelles un type
de données est dominant ; ainsi le chercheur consacre plus d’énergie et de ressources à un
type de données. En fonction de leurs formations, de leurs goûts ou de leurs expériences, les
chercheurs sont généralement plus à l’aise avec un type de données (qualitatives ou
quantitatives). En effet, dès 1979, Jick souligne que la majorité des étudiants de doctorat sont
préparés à utiliser un type ou l’autre de données mais rarement à combiner les deux. Ce
constat de plus de 30 ans est encore valable aujourd’hui (Earley, 2007).
Les méthodes mixtes sont impossibles lorsque les méthodes quantitatives et qualitatives sont
considérées comme incompatibles ou incommensurables (positivisme radical ou
constructivisme radical).
66
Conclusion
Méthodes Méthodes
Méthodes mixtes
qualitatives quantitatives
67
THEME 5 Traitement et analyse des données et
résultats des études
Introduction
Les données de base d’une recherche peuvent être des données quantitatives ou
qualitatives, ces dernières peuvent subir certains changements qui peuvent les
transformer à des données quantitatives ce qui va nous amener à sélectionner des
techniques statistiques adaptés aux données en question, ou peuvent être conservées sous
forme qualitatives tout en exploitant leur forme narrative ou visuelle d’origine.
L’utilisation de ces différentes techniques nous amènent en dernier lieu à interpréter et
discuter les résultats pour en tirer les recommandations nécessaires.
Dans une recherche quantitative, l’analyse des données repose sur l’utilisation de techniques
statistiques. A ce niveau, un premier choix se présente à nous entre le recours à des
statistiques descriptives ou à des statistiques inférentielles ou encore l’utilisation combinée de
ces deux techniques.
Comme leur nom l’indique, les statistiques descriptives servent à décrire et à présenter les
données. Il s’agit d’indices de tendance centrale comme la moyenne, le mode, la médiane ou
encore d’indices qui révèlent l’allure de la distribution comme l’étendue, l’écart-type, la
symétrie ou l’aplatissement (kurtosis). Pour prolonger ces techniques descriptives, on trouve
des techniques dites exploratoires dont le but est de faciliter la visualisation des données par
l’utilisation de représentations graphiques adaptées. Ce type de statistique ne permet pas de
faire d’inférence ou de prédiction à partir des données recueillies mais rapportent simplement
les résultats sous une forme synthétique qui facilite leur interprétation.
Les statistiques inférentielles ont pour ambition de réaliser des inférences et des prédictions
à partir des données rassemblées. Il existe de nombreuses techniques inférentielles qui
permettent de tester des hypothèses en comparant des moyennes ou des variances (t de
68
Student, analyse de variance) ou encore de vérifier le lien entre des variables (corrélation et
régression).
Le choix de la technique statistique qui sera utilisée pour traiter les données dépend aussi du
type de données à savoir selon qu’il s’agit de données nominales, ordinales, à intervalles ou
métriques. Au fur et à mesure qu’on progresse dans la finesse des données (de nominale à
métrique) les techniques statistiques susceptibles d’être mobilisées se diversifient et se
raffinent de plus en plus.
L’analyse exploratoire consiste en un ensemble de techniques qui ont pour objet de faciliter la
visualisation des données, de révéler leur structure sous-jacente et d’extraire certaines
variables importantes. On y fait généralement appel, dans une recherche de type hypothético-
déductive, pour affiner les interprétations dans le cadre de la vérification des hypothèses ou
des questions de recherche. Dans une recherche exploratoire, elle constitue souvent le point de
départ de l’analyse des résultats lorsque les données recueillies peuvent donner lieu à une
quantification.
Il existe de nombreuses techniques qui relèvent de l’analyse exploratoire. Tout d’abord des
techniques de base qui n’exigent que des calculs simples comme les diagrammes, les
histogrammes, les boites à moustache (boxplot), les diagrammes de série chronologique. A
côté de ces techniques, on trouve des méthodes d’analyses exploratoires qui exigent des
calculs plus complexes comme l’analyse factorielle en composantes principales, l’analyse des
correspondances ou encore l’analyse hiérarchique par cluster.
69
La représentation graphique des données permet au chercheur de faire comprendre en un coup
d’œil les résultats de sa recherche, de soutenir une idée ou d’étayer une argumentation. Il est
généralement utile, lorsqu’on rapporte les résultats d’une recherche, de fournir à la fois les
données sous forme de tableaux et sous forme de graphiques car ces derniers donnent plutôt
des ordres de grandeur que des valeurs exactes.
Il est important de s’assurer que les graphiques proposés soient les plus explicites possible de
sorte que le lecteur puisse, en lisant le titre et la légende puis en parcourant le diagramme,
comprendre directement le sens des résultats qui lui sont proposés.
Nous distinguerons ici quatre types de représentations graphiques : les diagrammes en barre,
les diagrammes angulaires, les histogrammes et les box plot.
Dans un diagramme angulaire (ou diagramme en camembert), les données sont repérées par
des couleurs tandis que l’amplitude de l’angle caractérisant chacun des quartiers est calculée
en multipliant par 360 chaque fréquence exprimée en pourcentage. Il s’agit dans la figure
suivante de la répartition des réponses à une échelle de Likert à 5 catégories.
70
Figure : répartition des réponses à une échelle de likert.
Les histogrammes sont utilisés pour représenter des variables ayant un caractère continu
(métriques) qui sont divisées en classes pour les besoins de la représentation graphique. Dans
l’exemple ci-dessous, la variable âge sera décomposée en six classes représentées en utilisant
des surfaces juxtaposées les unes aux autres.
Ce type de digramme paraît assez proche des diagrammes en barres mais il est en fait
différent en ce sens que c’est non plus la hauteur mais bien la surface des rectangles qui
informe de l’importance de chacune des classes.
71
Figure : Répartition des apprenants inscrits à une formation à distance en fonction de leur âge.
72
Figure : évolution de l’usage du tab de bord au cours des semaines.
Un autre type de graphique proposé par Tukey (1977) est également fort utilisé en analyse
exploratoire. Il s’agit de la boîte à moustaches qui relève de la catégorie plus générale des
box plot. La boîte à moustaches permet la présentation de cinq valeurs qui résument les
données : le minimum, les 3 quartiles Q1, Q2 (médiane), Q3 et le maximum.
Il s’agit d’une modalité de représentation intéressante car elle permet de mettre en évidence
la dispersion des données sur la base de calculs très simples à réaliser. Ainsi, la valeur
médiane qui correspond au quartile 2 divise la série de données en deux de manière à ce qu’il
y ait autant de valeurs en dessous de la médiane qu’au-dessus. Le quartile 3 partage le groupe
du haut en deux groupes égaux et le quartile 1 partage le groupe du bas en deux parties égales.
73
Dans la figure suivante qui représente l’âge des étudiants inscrits à trois cours à distance, on
voit clairement que la dispersion des trois groupes de sujets est différente Ainsi, les groupes
« Art plastique » et « Génie logiciel » ont des médianes assez proches mais une dispersion
plus grande pour le 1er groupe comme en témoigne l’étendue de la boîte. Le groupe
« Contrôle de qualité », pour sa part, est caractérisé par une distribution symétrique comme en
témoigne la place de la médiane au milieu de la boîte alors que les deux autres groupes ont
une distribution nettement plus dissymétrique.
74
Figure : distribution de l’âge des étudiants inscrits à 3 cours à distance.
Dans cette figure, on voit clairement que la dispersion des trois groupes de sujets est
différente Ainsi, les groupes « « Art plastique » et « Génie logiciel » ont des médianes assez
proches mais une dispersion plus grande pour le 1er groupe comme en témoigne l’étendue de
la boîte. Le groupe « Contrôle de qualité » pour sa part est caractérisé par une distribution
symétrique comme en témoigne la place de la médiane au milieu de la boîte alors que les deux
autres cours ont une distribution nettement plus dissymétrique.
L’analyse hiérarchique par cluster permet de réaliser des regroupements de sujets en fonction
de certaines variables. Les résultats de l’analyse hiérarchique peuvent être visualisés sous la
forme d’un dendrogramme comme celui présenté dans la figure suivante.
Le principe de l’analyse hiérarchique est assez simple. Au départ chaque individu forme une
classe. On cherche à réduire le nombre de classes par itérations successives. A chaque étape,
on fusionne deux classes, réduisant ainsi le nombre de classes. Les deux classes choisies pour
être fusionnées sont celles qui sont les plus proches c’est-à-dire celles dont la dissimilarité
entre elles est minimale, cette valeur de dissimilarité est appelée indice d'agrégation (ces
indices figurent sur l’axe horizontal dans la figure suivante). Comme on rassemble d'abord les
individus les plus proches, la première itération a un indice d'agrégation faible, mais celui-ci
va croître d'itération en itération.
75
Figure : dendrogramme représentant le regroupement des tuteurs selon leur expérience
pédagogique.
Dans notre exemple, il s’agit ici de grouper des tuteurs à distance en fonction de leur nombre
d’années d’enseignement en présentiel et à distance ainsi que du nombre de formations à
distance encadrées. Plusieurs regroupements sont proposés dans ce dendrogramme. Nous
retiendrons une organisation en deux groupes qui semble plus conforme aux données dont
nous disposons pour qualifier l’expérience pédagogique des tuteurs. Le premier ensemble (C,
D, E et F) rassemble des enseignants qui se caractérisent essentiellement par le fait qu’ils
possèdent une plus faible expérience dans le suivi des étudiants à distance (d’une à trois
formations). A ce titre, ils seront considérés comme « néophytes » en matière de tutorat. Le
second groupe de tuteurs (A, B et G) disposent d’une expérience variable de l’enseignement
mais relativement longue pour deux des trois tuteurs (quinze et vingt-trois ans) et d’une
expérience importante dans le suivi à distance (de douze à trente formations). Pour ces
raisons, ils seront qualifiés de « tuteurs expérimentés ».
L’inférence statistique consiste à se demander quelle est la probabilité pour que les résultats
obtenus à partir d’un échantillon soient identiques à ceux observés dans la population. Par
exemple, on se demandera quelle est la probabilité pour qu’une valeur mesurée pour la
moyenne dans un échantillon puisse être observée dans la population.
En réalité, il y a très peu de chance que ce résultat issu de l’échantillon soit observé au niveau
de la population. De même, si on tire plusieurs échantillons à partir d’une même population, il
est très peu probable que leur moyenne soit identique. En pratique, on travaillera sur la base
d’un intervalle de confiance en estimant la probabilité pour que la moyenne observée dans la
population se retrouve à l’intérieur de cet intervalle.
Considérant que les moyennes des échantillons se distribuent normalement, il est possible de
calculer un intervalle de confiance autour de la moyenne de l’échantillon à l’intérieur duquel
la probabilité de retrouver la moyenne de la population est de 95%. Selon les propriétés de la
distribution normale, cet intervalle est compris entre +1,96 écart-type au dessus de la
76
moyenne et -1,96 écart-type en dessous. Pour une moyenne calculée de l’échantillon de 80 et
un écart-type égal à 0,75, cet intervalle est donc compris entre 78,63 et 91,47. Si on considère
une probabilité de 68%, l’intervalle est compris entre 79,25 et 80.75 (un écart-type de part et
d’autre de la moyenne).
Figure : distribution normale réduite et valeurs de l’écart-type qui incluent 68% et 95% de la
distribution.
On peut remarquer, à partir de cet exemple, que plus l’intervalle s’agrandit plus la probabilité
d’y retrouver la moyenne de la population s’accroit. L’étendue de l’intervalle de
confiancesera estimée à partir de l’erreur standard sur la moyenne (écart-type de la
distribution de la moyenne pour tous les échantillons susceptibles d’être tirés de la population)
qui est ici de 0,75. D’une manière générale, plus la taille de l’échantillon sera grande, plus
l’erreur standard sera petite et plus l’intervalle de confiance sera réduit.
C’est sur cette base que seront construits les tests permettant l’inférence statistique. Par
exemple, pour déterminer si les moyennes de deux échantillons peuvent être considérées
comme différentes, on se demandera si la différence observée entre deux moyennes est
77
probable en considérant que les deux échantillons ayant servi au calcul des moyennes ont été
tirés de la même population. Si c’est le cas, on conclura que les deux échantillons sont bien
issus de la même population. Dans le cas contraire, on conclura qu’un élément est intervenu
pour créer cette différence entre les moyennes et que les deux échantillons ne peuvent pas être
considérés comme issus de la même population.
Pour ce qui est de l’hypothèse (de recherche) nulle qui définit qu’il n’y a pas de relation entre
deux variables ou qu’il n’y a pas de différence entre un postttest et un prétest, on déclarera
qu’elle n’est pas supportée lorsque la probabilité de l’hypothèse nulle est inférieure ou égale à
5 % et qu’elle est supportée lorsque cette probabilité est supérieure à 5%.
78
Figure : conditions pour qu’une hypothèse de recherche soit confirmée.
1. Principes
L’analyse des données qualitatives est souvent plus intuitive et moins systématique que
lorsqu’il s’agit de données quantitatives mais ce n’est pas pour autant qu’on doit sacrifier la
rigueur auquel tout chercheur est tenu.
a. Etape 1
La première étape d’une analyse qualitative consiste à organiser et à préparer les données.
Cela peut concerner la transcription des interviews, la mise au propre des notes prises sur le
terrain, la préparation et l’organisation des bandes vidéos …
Ensuite, sur la base du matériel organisé, il est important que le chercheur « passe à travers »
l’ensemble de ses données pour s’en faire une idée globale sans trop d’a priori par rapport à ce
qu’il va y trouver. Cela lui permet de donner du sens aux données et de préparer l’étape
suivante où il sera amené à organiser systématiquement ses données en fonction d’un nombre
fini de catégories.
b. Etape 2
79
rattachant à une catégorie particulière du système de codage. Ce processus souvent désigné
par l’expression « analyse de contenu » consiste selon l’Écuyer (1990) à classer les éléments
du matériel analysé de manière à permettre au chercheur de mieux en connaître les
caractéristiques et la signification. Celui-ci se déroule en deux temps : la segmentation pour
dégager les unités de sens, puis le classement en fonction de catégories explicites et
clairement décrites.
Le choix de l’unité de codage est une étape importante du processus de traitement des
données qualitatives en ce sens qu’elle déterminera la granularité de l’analyse et orientera
l’interprétation des éléments de contenu qui seront analysés. Deux approches sont
envisageables à ce niveau soit se référer à des critères de forme (mot, phrase, paragraphe,
message…) soit se fonder sur le sens en définissant des unités de sens par référence à la
signification donnée aux éléments de contenu (l’idée, l’acte de parole). La première approche
permet une segmentation fiable du document à analyser alors que la seconde offre plus de
souplesse et prépare le codage en fonction des catégories sémantiques qui interviendront par
la suite. Rourke (2001), pour sa part, propose de combiner les deux approches en tirant parti
de la rigueur de la segmentation formelle et de la richesse de la segmentation sémantique.
En ce qui concerne le système de codage qui sera utilisé, plusieurs choix se présentent au
chercheur. Soit utiliser un système de codage préconstitué et sélectionné en consultant la
littérature abondante qui existe sur le sujet, soit élaborer un système de codage original en se
référant à un modèle plus ou moins explicite du phénomène qui est étudié, soit combiner les
deux approches précédentes en partant d’une grille de codage disponible dans la littérature et
en l’adaptant aux spécificités de son étude.
Pour mettre au point une grille de codage en vue d’une analyse qualitative, on est souvent
amené à concevoir son système de codage au fur et à mesure du dépouillement des données
en créant des catégories en fonction des données qui se présentent tout en vérifiant leur
cohérence avec les catégories déjà créées. Après avoir épuisé une partie significative du
corpus, il est judicieux de revenir sur les catégories, de revoir leur définition et leur
organisation, avant d’appliquer la grille à l’ensemble des données recueillies. Si on veut être
rigoureux, il est important de faire en sorte que les catégories soient, dans toute la mesure du
possible, mutuellement exclusives de sorte qu’un élément du corpus puisse sans ambiguïté
être placé dans une et une seule catégorie. Lorsque ce n’est pas le cas, on peut soit revoir son
80
système de classification soit s’interroger sur les unités de sens choisies en se demandant s’il
n’y a pas lieu de les revoir ou d’adopter des unités plus petites.
Par la suite, un test de fidélité inter-codeurs peut aussi être réalisé pour s’assurer que le
classement est suffisamment indépendant de la personne qui a réalisé le codage. Pour cela, le
coefficient Kappa de Cohen peut être utilisé. Celui-ci fournit une valeur égale à 1 dans le cas
d’un accord complet entre les codeurs alors qu’une valeur ≤ 0 indique qu’il n’y a aucun
accord entre les codeurs (en dehors de que ce qui pourrait être expliqué par le hasard).
Pour obtenir une fidélité inter-correcteurs satisfaisante, il est généralement utile de définir une
grille de codage très précise comportant le nom des catégories de codage, une description
précise de celles-ci et quelques exemples de segments issus du corpus relevant de chacune de
ces catégories.
c. Etape 3 :
Toujours pour préparer le travail d’interprétation qui interviendra par la suite, il est important
que le chercheur rassemble un maximum d’informations qui permettront de fonder la validité
de sa démarche de recherche. Il s’agit à ce niveau de documenter les différentes étapes de la
recherche, de justifier les outils utilisés, de décrire très précisément les contextes dans lesquels
la recherche s’est déroulée, de prendre note des problèmes rencontrés et des solutions
apportées.
Les différentes données rassemblées devront également être structurées pour faciliter la
triangulation des informations provenant de sources différentes de manière à permettre, par la
suite, d’élargir les interprétations et de renforcer la validité des données sur lesquelles le
chercheur se basera.
81
Chapitre 3 : L’interprétation des résultats
Une fois les données analysées, mises en forme et les traitements statistiques jugés utiles
réalisés, intervient la phase cruciale d’interprétation. En effet, cette phase sera
particulièrement importante parce qu’elle donnera tout son sens aux résultats. Faire
l’interprétation des résultats c’est proposer des relations plausibles, probables et significatives
entre les données, suggérer ou confirmer des modèles, élaborer des hypothèses qu’il s’agira
de vérifier lors d’études ultérieures.
Ainsi, tout au long de ce rapport, nous nous sommes attachés à traiter et à structurer les
résultats pour les rendre plus parlants, plus explicites à travers l’usage de représentations
graphiques, de tableaux ou de matrices de résultats. L’interprétation consiste à ce niveau à
commenter les graphiques, à dégager les relations qui peuvent être mises en évidence ou
encore à confirmer des intuitions qui sont apparues au moment du traitement des données.
Cette démarche, qui sert de fil conducteur naturel pour une recherche exploratoire, peut aussi
s’appliquer à une approche confirmatoire. Elle permet, par exemple, d’affiner les conclusions
issues d’une démarche de validation d’hypothèses en essayant de mieux comprendre pourquoi
certaines différences significatives sont apparues à certains endroits et pas à d’autres.
82
Le retour vers la littérature que nous venons d’évoquer au point précédent est assez
exemplaire quant à la démarche réelle qui sera mise en œuvre par le chercheur au moment de
l’interprétation. En effet, pour réaliser un travail en profondeur à ce niveau, il est souvent
nécessaire d’opérer des retours en arrière vers les étapes précédentes et en particulier vers
l’analyse des résultats pour ajuster une représentation graphique ou approfondir un résultat
statistique afin d’éclairer les données en fonction de perspectives nouvelles qui donneront lieu
à des interprétations alternatives.
Conclusion
L’utilisation des approches précitées dépend du type des données à traiter, certes l’existence
d’une multitude des données nécessite une combinaison entre les 2 types d’approches à savoir
celles relatives aux données quantitatives et celles aux données qualitatives tout en assurant
une bonne interprétation prenant en considération le poids des différentes variables.
83
THEME 6 : Rédaction du rapport
Introduction
Le rapport de recherche est donc un texte visant à présenter des travaux de recherche
empiriques ou théoriques à une communauté d’étudiants ou de chercheurs intéressés au type
de questions qui y sont abordées (généralement à l’intérieur d’une discipline donnée, quoique
certains travaux de recherche aient un caractère interdisciplinaire). Elle contribue à l’effort de
clarté, rend crédibles les conclusions qui s'en dégagent. En même temps, une présentation
systématique permet de vérifier plus facilement l'exactitude des affirmations contenues dans
le document et de porter un jugement sur la valeur des résultats obtenus. Ainsi, les normes de
présentation d'un travail scientifique ont été développées dans une perspective globale
d'accessibilité, d'évaluation des connaissances.
Nous entendons par rapport de recherche divers types de textes apparentés, soit : le rapport de
recherche lui-même, le rapport de laboratoire qui en est une forme simplifiée, le rapport de
terrain, qui est l’équivalent du rapport de laboratoire pour les études dans un milieu donné, et
l’article scientifique, qui est un rapport de recherche condensé pour fins de publication. Ces
textes étant de même nature, nous utiliserons l’expression « rapport de recherche » comme
terme générique, laissant le soin aux lecteurs d’adapter les règles générales à leurs cas
particuliers, en abrégeant telle partie ou en approfondissant telle autre.
Dans un rapport de recherche, on doit faire état de la problématique, des méthodes utilisées et
des résultats obtenus ; on doit également faire une discussion des résultats et tirer une
conclusion.Et bien, les points qui suivent correspondent à ce que l’on devrait prévoir dans
l’aspect extérieur d’un rapport. Désormais les pratiques européenne et américaine sont assez
comparables.
On s’attend à ce que le texte d’un rapport soit court (entre 10 et 60 pages), mais qu‘il ne
renonce jamais à certaines informations :
84
- La mise en page (ou le format) doit être uniforme et conséquente d'un bout à l'autre
du texte.
La page de titre reproduit la page de couverture (auteur, titre et date du document) et doit
spécifier non seulement le contenu mais aussi la nature du rapport. Doivent y figurer :
- Le titre : le titre de la recherche doit être aussi précis et complet que possible, sans être
trop long ni comporter de détails inutiles à la compréhension de l’objet de la
recherche.
- Auteur(s) : Le nom de l'auteur devrait être accompagné de ses coordonnées (adresse
personnelle ou professionnelle et, le cas échéant, adresse électronique)
- Type de rapport
- La date du document : la date est celle de la rédaction du document.
- Le nom des destinataires ou commanditaires explicites du rapport, ceux qui sont visés
par l’auteur ou l'institution commanditaire ainsi que leurs coordonnées.
85
Comment bien formuler le titre ?
Le titre est le premier contact entre auteur et lecteur. Donner un titre est un travail délicat et
parfois difficile puisqu'il faut réussir à canaliser les associations du lecteur vers ce que
contient vraiment le document. C'est pourquoi on pourrait le choisir en dernier lieu de la
rédaction du rapport. Pour singulariser votre travail et attirer l'attention des lecteurs
spécialistes vous aurez besoin de trouver une bonne synthèse entre substance et originalité. Ce
n'est que dans de rares cas que le titrage se fait du premier coup.
Le titre met en scène un processus en rapport étroit avec le contenu de votre recherche.
Ce processus résulte d'une réflexion profonde, car le titre est le résultat de plusieurs
opérations. Deux d'entre elles sont à souligner :
- Nommer : procédé discursif d’identification qui consiste à « donner existence » à un
être ou à une recherche, au terme d’une double opération :
✓ Percevoir une différence par rapport à d’autres recherches ;
✓ Mettre cette différence en rapport avec une ressemblance.
- Qualifier : procédé discursif qui permet de singulariser. Toute qualification témoigne
du regard que le sujet porte sur les expériences du monde. Cela suppose que vous
distinguiez votre recherche d’autres menées dans le même domaine.
La difficulté réside en ce qu’il faut se limiter à quelques mots pour suggérer tout un discours
et rendre le document intelligible par cette seule lecture. Retenons que :
1) Le titre est une promesse de l’auteur au lecteur.
2) Le titre est court mais synthétise le tout souvent par un processus de nominalisation :
c’est pourquoi un substantif sert souvent à titrer.
3) Le titre acquiert une précision de champ sémantique s’il s’appuie sur des déterminants
comme les articles définis, les adjectifs ou d’autres référents communs à l'auteur et au
lecteur.
4) Relier deux noms par une coordination (opposition, de cause ou d’addition), sans autre
précision, laisse le sujet vague.
5) Les titres sans déterminants ou avec des articles indéfinis restent volontairement
vagues et généralisant : ils ne conviennent pas comme titre d'un rapport.
6) Un sous-titre permet d’expliciter l'intention de l’auteur du texte. Dans l'idéal, le titre et
le sous-titre devraient permettre au lecteur d'induire une réponse aux questions
suivantes :
- Qu'est-ce que ce texte ? A quoi peut-on s'attendre ?
- Pourquoi est-il écrit ? A-t-il un caractère scientifique ?
86
- Eventuellement, quelle méthode d'analyse sera employée ?
Exercice :Voilà des exemples de titres de rapports de recherche.
• La réglementation des messages publicitaires en matière d'alcool et de tabac. Une
étude de cas
• Les nouvelles formes de consommation en France et en Italie
• Le mouvement féministe en Catalogne
• La loi et les licenciements
• Lipides et néoplasies
• Pathologie digestive ambulatoire dans le secteur 5 des Asturies (Gijón). Analyse
clinique et épidémiologique de 2737 malades
Travail à faire :
1) Donnez un jugement de valeur intuitif sur le contenu de ces titres.
2) Observez les différences dans la composition : les titres commencent-ils par un
substantif avec ou sans article ? L’article est-il déterminé ou indéterminé ? Le
substantif est-il accompagné ou non d’un adjectif ? Y a-t-il un verbe ? Y a-t-il un sous-
titre ?
Corrigé :
Dans les exemples suivants :
- La loi et les licenciements et Lipides et néoplasies, ces titres composés de deux noms
reliés par unecoordination (composition « binaire »), sans autre précision restent
vagues.
- Le titre Le mouvement féministe en Catalogne contient plus de précisions ; il
incorpore l'article etl'adjectif tout en précisant le lieu : la Catalogne.
- Pathologie digestive ambulatoire dans le secteur 5 des Asturies (Gijón). Analyse
clinique et épidémiologique de 2737 malades, le sous-titre apporte des orientations de
lecture sur le travail mené.
- La réglementation des messages publicitaires en matière d'alcool et de tabac. Une
étude de cas et Les nouvelles formes de consommation en France et en Italie sont deux
titres corrects, car ils sont précis et clairs.
a) Remerciements :
87
Les remerciements se font à la première personne : « Je tiens à remercier... », « Je voudrais
remercier en premier lieu/tout d'abord... »…etc. L'ordre des remerciements est d'abord
hiérarchique ensuite affectif : Seront remerciés en premier lieu les commanditaires, les
sponsors, ou, dans un cadre universitaire, les professeurs. Ensuite la famille, les amis et les
personnes qui à un titre ou à un autre ont facilité le travail ou donné accès à des documents
(bibliothécaires, archivistes).Il convient de remercier en particulier ceux qui ont apporté des
informations essentielles pour le document ou soutenu personnellement l’entreprise en
dispensant temps et conseils à l'auteur.
b) Dédicace :
Les dédicaces étaient, à l'origine, une manière de remercier un protecteur (ou mécène) en
échange de l'argent qu'il avait donné pour financer la réalisation de l'ouvrage.Aujourd'hui,
elles sont une manière d'exprimer sa gratitude pour l'inspiration et relèvent souvent d'une
démarche personnelle. Certaines personnes, surtout vos proches, peuvent réclamer le privilège
d'une dédicace dans votre ouvrage, mais gardez à l'esprit que cela relève de votre propre
choix. On peut dédier un travail à une personne pour lui rendre un hommage particulier.
c) Les résumés :
d) La table de matière :
Une table des matières est une liste de titres de chapitres suivis de leur numéro de page. Elle
récapitule votre plan en indiquant la page où commence chaque section. Une véritable carte
du texte, elle permet au lecteur de s'orienter dans votre travail et sera donc lue en priorité.
Elle comporte un renvoi à une numérotation continue des pages, allant de la liste de tableaux
et figures jusqu’aux annexes. Elle est incluse dans le cas de travaux de plus de 20 pages.
Il y a quelques hésitations sur le terme : lorsque le document ne comporte que quelques pages,
on préfère l’appellation « Sommaire ». Ce terme est donc un choix possible pour un rapport.
88
Mais sachez que sommaire est aussi le terme donné à un résumé de la table des matières.
Quand celle-ci est très lourde, elle doit être placée à la fin du document dans le cas par
exemple d’un texte de plusieurs centaines de pages. Ceci n’est pas le cas pour un rapport.
Désormais la table des matières d’un document de moins d’une centaine de pages se trouve en
tête de document après la page de titre, la préface éventuelle et les remerciements, si elle est
de longueur normale, soit au maximum deux pages. On la place en fin de texte, après les
annexes et avant l'index si elle est plus longue. En ce cas, un sommaire l'annonce là où aurait
figuré une table des matières courte.
C’est la liste des tableaux et figures jugées d’importance majeure pour le rapport, qui sont mis
dans le corps du texte lui-même dont la fonction de preuve est appréciée.
g) Préface :
C’est le texte placé en tête d’un ouvrage pour le présenter, le recommander au lecteur, donner
un supplément de notoriété à l’auteur, en préciser éventuellement des intentions ou
développer des idées plus générales. Elle est plus intéressante lorsqu’elle est rédigée par une
personne autre que l’auteur du rapport de recherche.
h) Avant-propos :
On confond parfois avant-propos et préface. Il s’agit pourtant de textes différents, tous deux
facultatifs.
L’avant-propos est un court texte dans lequel l’auteur fait état de certains faits relatifs à son
ouvrage, par exemple les raisons qui l’ont conduit à le rédiger, les difficultés qu’il a
rencontrées au cours de son travail, la méthode qu’il a privilégiée, etc. Il peut également
inclure les remerciements, si ceux-ci sont très courts.
89
La préface, quant à elle, est un texte dont le but est de présenter sommairement l’ouvrage et
son auteur. Elle est rarement rédigée par l’auteur lui-même.
L’avant-propos est placé avant l’introduction. La préface n’a pas de place fixe, mais il est
préférable qu’elle précède tout texte rédigé par l’auteur de l’ouvrage (la dédicace, les
remerciements, l’avant-propos).
2. L’Introduction Générale
90
3. Corps du rapport
C’est la partie substantielle de votre document. Il faut le diviser en plusieurs parties précédées
d’une introduction et terminées par une conclusion bien formulée. L’ensemble du document
ne devrait pas dépasser une soixantaine de pages comprenant des annexes d'un maximum de
1/6ème (15 pages environ).
• Les méthodes :
Cette section doit comporter les éléments suivants, lorsqu’ils sont pertinents. Veuillez noter
qu’il s’agit d’une partie très technique qui doit présupposer certains acquis chez les lecteurs.
La nature des méthodes dépend de la nature de l’étude effectuée (étude quantitative ou étude
qualitative). Les éléments qui s’y trouvent sont :
Remarque :
Le plan à la française (introduction, corps du texte en plusieurs parties et conclusion) est
comme suit :
91
- L’introduction : D’où partons ? Où veut-on arriver ? (De quoi va-t-on parler et
comment est-on arrivé à ce choix ?)
- Première partie du rapport : Situation de départ, ce qui s’est passé, ce qu’on
observe, ce qu’on sait, l'état des connaissances (cadre conceptuel et cadre théorique).
Elle expose donc la situation, informe le lecteur des événements de l'expérience vécue.
Elle décrit les problèmes rencontrés et leur contexte. Elle va du général au particulier
et analyse les causes.
- Deuxième partie : Approfondissement par un questionnement sur les observations de
la première partie. La seconde partie aborde l'analyse et examine ce qui a été effectué.
On peut en bonne rhétorique commencer par la critique des activités que l’on aurait pu
envisager mais qui n'ont pas été retenues. Dans ce cas là il faut indiquer pour quel
motif elles ont été délaissées. Il s'agit de devancer les objections, de suggérer une
réfutation des positions adverses et de souligner les avantages de la solution que l'on a
retenue (on se positionne par rapports au cadre de référence, puis on définit les
variables, les hypothèses et le modèle hypothétique). Ensuite on décrit le contenu de
l’expérience effective de façon détaillée en précisant les moyens, les conditions. (Si
vous décidez de ne faire que deux parties, il faudra énoncer dans cette seconde partie
les résultats de l’analyse).
- Autres parties : Résultats, solutions
- La conclusion : Bilan et prolongements possibles
Voici pour rédiger un rapport quelques plans possibles avec leur acronyme :
Exemple 1 : Le plan SAP (plan flexible, facile à mémoriser)
- Situation de départ et questionnement
- Analyse
- Proposition de résolution des problèmes
Exemple 2 : Le plan CONCHRORÉ
- Contexte
- Chronique
- Résultats
Résultats et Analyse
«Les résultats : La présentation des résultats sera différente selon qu’il s’agit d’une méthode
quantitative ou qualitative.
92
• L’analyse des résultats : interprétation des résultats et discussion sur le niveau
d'atteinte des objectifs, les forces et les faiblesses du dispositif, la signification et la
portée scientifique ou pratique des résultats. »
La méthode de recherche adoptée détermine la manière de présenter les résultats. Rappelons
que dans une recherche de type quantitatif, les résultats se présentent sous forme de chiffres,
de statistiques, de tableaux et de figures, dans un format faisant l’objet de normes selon les
disciplines.
Par ailleurs, une méthode qualitative rapporte les résultats en décrivant les participants et leur
contexte, ces résultats sont appuyés par des tableaux, des diagrammes et des figures facilitent
la compréhension.
La section « Discussion » ou analyse des résultats examine la signification des résultats et leur
interprétation. Il s’agit de situer les nouvelles connaissances dégagées par l’étude en regard
des recherches antérieures. C’est aussi le moment d’expliquer objectivement et de façon
critique pourquoi ces résultats sont ce qu’ils sont. La discussion va être complétée en
déterminant la portée et les limites de l’étude, des pistes pour de nouvelles recherches et/ou
des recommandations pour la pratique.
4. Conclusion
‘’La page de conclusion comporte deux parties : un bilan de ce qui a été dit et une ouverture
vers d'autres études et expériences en rapport avec le sujet. ‘’
C’est le résumé de ce qui a été fait et une ouverture sur des prolongements d'activités. Les
conclusions sont uniquement tirées des observations et expériences décrites dans le texte. La
conclusion joue deux rôles :
1) Elle sert à dresser le bilan de ce que l'on a développé. Elle rappelle brièvement l'itinéraire
parcouru, elle justifie donc le travail que l'on a fourni. Dans sa première phase, la
conclusion semble répéter l'introduction ; c'est un peu vrai. L'une et l'autre sont en
position de miroir, servent de cadre à l'ensemble du texte.
Mais l'introduction présente le sujet sous une forme problématique (que révèle la
présence de phrases interrogativesou de formules d'atténuation comme « on peut », « on
pourrait », « il semble que », etc.) alors que la conclusion tire les leçons de ce qui a été dit
: c'est le temps du « donc », du « ainsi », du « c'est pourquoi ». Les phrases y sont
généralement assertives ; on décèle la présence de formules de soulignement, de
démonstratifs renvoyant aux expressions ou aux concepts qu'on a analysés ou dont on est
« l'inventeur ».
93
2) Elle doit ouvrir sur d’autres questions en rapport avec le sujet, élargir le champ de
recherche, éventuellement soulever de nouveaux problèmes.Dans cette phase, essentielle,
il est bon de montrer que l'on n'est pas enfermé dans son domaine mais que l'on est
conscient des prolongements interdisciplinaires de ce qu'on a cherché, des applications
possibles dans d'autres branches ou dans des branches voisines de la sienne. Le sujet
envisagé reprend alors une forme problématique. On se pose et on pose à nouveau des
questions, ainsi la réflexion adopte une progression de type dialectique. La conclusion fait
la synthèse des points examinés, montre l'enrichissement dû à l'activité, porte un
jugement final, toujours en respectant le principe de non-contradiction et de cohérence.
On peut aussi suggérer des recommandations aux chercheurs qui prolongeront cette
expérience.
i) Après la conclusion :
Référence :
« Tout travail de recherche comporte une liste de « références » qui pourrait être constituée
soit d’ouvrages, de magazines, de textes de loi ou de documents électroniques. »
- Les signalements :
Les signalements sont les notes en bas de pages qui renvoient aux références ; ces notes ou
annotations sont en petite taille (10) et en bas de pages.
Références bibliographiques :
94
L’essentiel est d’adopter une présentation homogène : pour chaque ouvrage, les informations
doivent être présentées dans le même ordre, par exemple :
- pour un livre : nom de l’auteur, prénom (ou initiale), titre du livre, éditeur, année ;
- pour un article : nom de l’auteur, prénom (ou initiale), titre de l’article, in nom du
journal, numéro de volume, pages concernées, année (édition) ;
- pour une thèse, un rapport : nom de l’auteur, prénom (ou initiale), titre du travail,
université, année;
- pour les autres documents : tous les renseignements utiles pour l’identifier
clairement ;
- pour les sites Web : nom de l’auteur, prénom (ou initiale), titre du travail, université,
année, Date de consultation, « URL » ;
NB : Dans les références, on donne les noms de tous les auteurs et leurs initiales sauf le cas
suivant : s’il y a plus de six auteurs, on donne les six premiers auteurs et on ajoute « et al. »
(Dans le texte on donnerait le premier nom suivi de « et al. »)
Annexes :
Vous aurez très certainement des tableaux, des photos ou d'autres documents illustratifs à
joindre à votre rapport. Si ce sont des pages uniques et qu'elles ont une valeur démonstrative
pour votre argumentation, il faut les placer à l'intérieur du texte, en regard du passage qu'elles
illustrent. Si ces annexes ou documents illustratifs sont plus longs, c'est à la fin du document
qu'on les place (avant l'index final bien sûr).
« Les annexes ou comprennent tous les documents techniques ou les textes explicatifs
complémentaires qui n'auraient pas leur place dans le texte principal, au risque de l'alourdir
inutilement. » Par exemple, on reportera en annexe le questionnaire ou les instruments de
mesure et des tableaux additionnels.
Les annexes sont annoncées dans la table des matières et dans le corps du texte, à l’endroit où
le lecteur doit consulter l’annexe pour mieux comprendre le texte.
« Si vous avez soixante pages de rapport, essayez de ne pas dépasser 15 pagesd'annexes. »
Où qu'ils soient placés, les documents illustratifs doivent être expliqués par une légende
95
Index :
Dans un texte d'une dizaine de pages, un index est inutile. Si le rapport est plus long, par
exemple à partir de 30 pages, la présence d'un index est une courtoisie pour celui qui consulte
votre document. Outil fondamental pour l'auteur comme pour le lecteur qui, souvent, consulte
le texte à partir de l'index en fonction de ce qui l'intéresse, il faut l'établir avec soin.
« Les index servent à présenter par ordre alphabétique la liste des auteurs et des sujets (mots-
clefs) cités ou mentionnés dans le texte pour faciliter le repérage des principaux concepts ou
auteurs. » On inclut également la ou les pages où la mention de l'auteur et des sujets apparaît
dans le texte. On produit séparément un index des auteurs et un index des sujets. Les index
sont habituellement réservés aux livres.
L'emploi d'un logiciel de traitement de texte (ex. : Word) facilite le travail et les corrections.
La sauvegarde fréquente du fichier est cependant indispensable pour protéger son travail des
aléas des bris d’équipement informatique.
Il convient donc d’ouvrir la première page avec une feuille de style (en Word, voir sous le
menu format, la rubrique style). Par exemple, vous pouvez choisir une grandeur de caractères
police 28 pour tous les titres, 20 pour tous les sous-titres, 14 pour les têtes de paragraphes et
12 pour le texte lui-même. Les citations et les exemples doivent être mis en italique. Les
espacements entre les paragraphes (à déterminer dans la feuille de style à partir du point
format/paragraphe/espacement) ainsi que les caractères gras, les soulignements ou la mise en
couleur, les alignements à droite, à gauche ou au centre doivent eux-mêmes suivre une
logique constante du début à la fin du document. Chaque variation de mise en page doit venir
d'une modification de la feuille de style et non d'une action sur les icônes de la barre du menu
affiché.
- Le papier, le format :
On utilisera du papier blanc de texture solide et opaque (ex : Rockland Bond), de format 21,5
cm x 28 cm. Si des annexes utilisent un format de papier plus grand, on les réduit pour les
96
reproduire dans le format requis. Le document doit rester lisible cependant. Une alternative
consiste à insérer le format de dimension non standard dans une pochette à la fin du
document. Au moment de faire les copies finales, on peut utiliser la photocopie mais on
veillera à la qualité de l’impression.
Le texte est imprimé au recto des feuilles seulement. Un cadre n'est pas accepté.
- La taille :
Le mémoire est un document d’une centaine de pages de texte, en incluant les annexes. La
thèse en compte le double.
La mise en page :
• Les marges :
Les marges sont de 2,5 cm en haut, à droite et en bas. À gauche, elle est à 4 cm pour faciliter
la lecture quand le document sera relié.
• Les espacements :
Le manuscrit est dactylographié à double interligne. Toutefois on utilise l’interligne simple
pour la page titre, les titres, la table des matières, la liste des tableaux, la liste des figures et les
annexes. Les notes de bas de page et les références sont aussi disposées à interligne simple,
dans une taille de caractère plus petite que le corps du texte, avec un interligne double entre
chaque élément. Les citations longues (plus de trois lignes) sont disposées à simple interligne
et elles sont mises en retrait (cinq espaces à droite et à gauche) et sans guillemet. Les citations
courtes (moins de trois lignes) sont placées à l’intérieur du texte, entre guillemets.
L’espacement entre les paragraphes est augmenté pour améliorer la lisibilité.
• Les caractères
On choisit une police de caractère lisible et sobre. Les caractères de 11 ou 12 points dans
Helvetica, Arial ou Times conviennent bien. On évite les polices fantaisistes. L'uniformité des
caractères est requise tout au long du texte. Nous reviendrons plus loin sur l’emploi de
l’italique et des autres attributs des caractères (caractères gras, soulignement, changement de
casse).
97
Retenons ici la règle de l’unité, de la simplicité et de la parcimonie dans l’emploi de ces
attributs.
• La pagination :
Les pages liminaires (tables et listes, dédicace, remerciements, avant-propos, etc.) peuvent
être paginées en chiffres romains minuscules. Dans ce cas, on recommence la numérotation en
chiffres arabes avec la page « Introduction » et on pagine le reste du document, y compris les
références et les annexes, en continuité. On peut choisir aussi de tout paginer en chiffres
arabes. La page titre et les premières pages de chaque section (y compris les pages liminaires)
sont comptées mais non paginées. Le folio est disposé dans le coin supérieur droit des pages
paginées, à 1,5 cm du haut de la page et aligné à la marge de droite.
2. Le style d’édition
98
• Les guillemets :
Il existe plusieurs types de guillemets : les guillemets français (« »), les guillemets anglais (“
”) et les guillemets allemands (‘ ’). En français, on emploie les guillemets français (« »). Pour
les citations imbriquées, on utilise d’abord les guillemets français (« ») puis les guillemets
anglais (“ ”) ( Bonneau, 2004 : 6). 6
Les guillemets servent à :
- Délimiter le début et la fin d’une citation courte (moins de trois lignes) intégrée dans
le texte.
- Introduire un commentaire ironique, une expression populaire ou un mot inventé par
l'auteur.
Dans ce cas, on utilise les guillemets seulement la première fois.
La variable « parasite » intervient... cette variable parasite a pour effet de...
6 Si le texte est rédigé en anglais, on emploiera les guillemets anglais. En anglais, on utilise
les demi-guillemets (ou guillemets allemands) dans une citation de deuxième rang, c’est-à-
dire une citation à l’intérieur d’une citation.
- Mettre en évidence le titre d'un article ou le chapitre d'un livre quand le titre est
mentionné dans le texte même.
- Reproduire un item ou un énoncé d’un questionnaire, une consigne donnée aux
répondants dans une enquête, présenter un élément d’un instrument de mesure.
La catégorie « bien-être psychologique » inclut « affect positif ».
• Les parenthèses :
L'emploi des parenthèses est réservé aux situations suivantes :
- Pour séparer des éléments structurellement indépendants : Les différences sont
significatives entre les deux groupes (voir la figure 2.4).
- Pour introduire une abréviation : La recherche sociale appliquée (RSA)...
- Pour marquer les lettres identifiant les éléments d'une série quelconque. Les trois
instruments de mesure utilisés furent (a)..., (b)..., et (c)...
- Pour regrouper des expressions mathématiques : (n-1) (k-1).
• Les crochets :
On les utilise pour :
- Éviter les doubles parenthèses (par exemple, le cas du groupe témoin [n = 40])
99
- Mettre en évidence un passage d'une citation qui n'est pas de l'auteur cité :« Toutes les
personnes consultées [enseignants et étudiants] ont déclaré... »
• Le tiret :
On peut utiliser le tiret ( – ) pour marquer une pause dans la pensée, pour faire une remarque
ou une clarification. Le tiret remplace les parenthèses que l'on rencontre trop souvent.
Ces deux sujets – l'un appartenant au groupe témoin, l'autre au groupe expérimental – furent
interrogés séparément.
• L’italique :
On met en italique :
- Les titres de livres, de périodiques, de films, de disques, etc. (mais non les titres
d’articles).
- Le numéro de volume d’un périodique (voir la section 3.6.4), les notations statistiques.
Le sigle représentant le nom d’un test n’est pas mis en italique toutefois. Les mots en
langue étrangère, les mots non reçus dans la langue du travail écrit et les locutions
latines sont aussi écrits en italique à l’exception de « in », « sic », et « et al. ».
L’emploi des caractères italiques s’est substitué à l’emploi du soulignement
- Pour attirer l’attention sur un mot qui pourrait porter à confusion.
- Pour mettre en évidence une partie de texte.
- Pour identifier clairement les bornes d'une échelle de mesure. L'échelle de mesure de
type Likert s'étend de peu important (1) à très important (5).
- Pour citer un mot ou une expression en tant qu'exemple linguistique. Il montra bien la
distinction entre validité et fidélité.
- Pour introduire un terme technique : Le terme paradigme méthodologique apparaît
souvent dans cet ouvrage.
On emploie la méthode « auteur-date » qui est la plus répandue dans les revues scientifiques :
on fait suivre le nom de l’auteur de l’année de publication de l’ouvrage, placée ou non entre
parenthèses, selon le contexte. On ajoute le numéro de page dans le cas d’un livre. Ainsi on
100
identifie brièvement la source et on donne les références complètes dans la liste alphabétique
des auteurs des documents, à la fin du mémoire ou de la thèse.
« Le bénévolat est un don de temps à des étrangers. » (Godbout, 2000, p.74)
Quand le nom de l’auteur fait partie de la phrase, on met seulement l’année entre parenthèses.
Dans une récente étude, Beaulieu (2004) a mis en évidence...
Quand la référence sert à appuyer un énoncé, on met le nom de l’auteur et de l’année entre
parenthèses, séparés par une virgule.
Les recherches menées en Estrie démontrent que les intervenants du secteur privé et public
œuvrant dans les résidences privées jugent que les cas d’abus y sont très peu ou peu fréquents
(Charpentier, 2002).
Les noms d'auteurs doivent être rapportés dans l'ordre où ils figurent dans le document source,
et non par ordre alphabétique.
Quand l'œuvre citée est de deux auteurs, on mentionne les noms des deux auteurs chaque
fois que la référence est faite dans le texte, accompagné de l’année de publication.
Quand l'œuvre appartient à trois, quatre ou cinq auteurs, on cite tous les auteurs lors de la
première mention. Lors des références ou citations subséquentes, on inclut seulement le nom
du premier auteur suivi de « et al. » (avec un point). L'année de publication est indispensable
dans tous les cas de figure.
Payette, Boutier, Coulombe, & Gray-Donald (2002) devient Payette et al. (2002) lors des
apparitions subséquentes.
Si l'ouvrage comporte 6 auteurs et plus, on utilise la méthode du nom du premier auteur suivi
de « et al. », et l'année entre parenthèses dès la première citation. (Dans la liste des références,
on indiquera les noms et initiales des prénoms des 6 premiers auteurs au complet, suivi de « et
al. ».)
Lorsqu'on cite deux ou plusieurs auteurs, on utilise le mot « et » dans le texte et non la
perluète « & ». On emploie la perluète seulement lorsque la référence est mise entre
parenthèses, dans les tableaux et figures, ainsi que dans la liste de références.
Comme l'ont démontré Desrosiers et Dutil (2003)...
Une étude récente (Desrosiers & Dutil, 2003) a révélé...
101
Ouvrage dont l’auteur est un organisme :
Quand il n’y a pas d’auteur connu, on cite les deux ou trois premiers mots du titre de la
référence suivis de l'année.
Le document intitulé Guide pédagogique (1979) . (Noter l’italique qui indique le titre d’un
rapport, d’une brochure, d’un livre.)
...les soins aux personnes âgées (« Enquête sociologique », 1988). (Noter les guillemets pour
le titre d’un article ou d’un chapitre.)
Ce n’est que quand l’auteur d’une œuvre est désigné sous le terme Anonyme, qu’on inscrit
cette mention suivi d’une virgule et de la date.
(Anonyme, 1988)
Quand une référence inclut des publications de deux ou plusieurs auteurs portant le même
nom, on ajoute les initiales des prénoms pour éviter la confusion.
S.E. Dykes (1983) et B.A. Dykes (1980) ont constaté...
(S.E. Dykes 1983; B.A. Dykes, 1980)...
Quand on cite deux ou plusieurs travaux du ou des mêmes auteurs, on les dispose par ordre
d'année de publication.
Des études récentes (Hassam & Grammick, 1981, 1982)…
Quand on cite un ou des auteurs qui ont publié plus d’un ouvrage dans la même année, on
ajoute une lettre après l’année pour indiquer précisément à quelle publication on fait
référence.
Plusieurs études… (Farrell & Hammond, 1977a, 1977b).
102
Finalement, lorsqu’on cite plusieurs ouvrages pour appuyer une affirmation, on les place par
ordre alphabétique du nom du premier auteur et on utilise le point virgule pour séparer chacun
des auteurs.
Plusieurs études confirment … (Bruce, 1980a, 1980b; Talpers, 1981; Wolman, Smith et
Armand, 1983).
Voici une liste pour vérifier si vous n'avez rien oublié concernant la forme, le contenu et les
marques linguistiques :
1. Forme
103
☼ Les parties sont équilibrées
☼ Conclusion
☼☼ Bibliographie
☼☼ Annexes (environ 1/5 du texte)
☼☼ Index (avec renvois aux pages concernées)
☼☼ Usage de notes en bas de page (en fin de partie ou en fin de texte). La numérotation des
notes peut être continue mais, pour les textes brefs, on peut aussi la recommencer à chaque
page.
☼☼ Usage de photos, d’images, iconographie, schémas, diagrammes ou tableaux
☼☼ Esthétique plaisante, lisibilité agréable
☼ Bonne mise en page, sans phrases décousues en dehors des paragraphes
☼ Format présentant une cohérence dans les choix de police et de taille de caractère en
fonction des éléments du texte (titres, sous-titres et corps du document)
☼☼ Concision : pour présenter un projet, une dizaine de pages. Pour un stage de longue
durée, environ 60.
☼ Mise en forme prouvant :
☼ Une maîtrise du contenu (les faits sont réorganisés en une forme intelligible)
☼ Une compétence dans l’acte culturel d’écrire en français
☼ Macro-structuration de l'ensemble : un plan est visible
2. Contenu
☼☼ Titre approprié au contenu du rapport
☼☼ Clarté de la première partie :
☼ Présentation du sujet
☼ Présentation du contexte, domaine d’activité avec délimitation du champ d’analyse,
définitions habituelles
☼☼ Allusion au travail des prédécesseurs : il est dit d'où l'on part
☼ Synthèse des points examinés
☼ Enrichissement de la connaissance
☼ Jugement final explicité
☼ Le texte peut-il susciter l’adhésion du lecteur ?
☼ Intérêt de la recherche ou de l'étude entreprise
☼ Analyse et discussion du problème
☼☼ Clarté de la seconde partie :
104
☼ Analyse approfondie
☼ Mise en question ou examen critique du problème
☼ Recommandations aux successeurs et aux commanditaires (sauf domaine atypique)
☼ Brio d’une démonstration convaincante et dynamique
☼ Référence à un cadre théorique
☼ La méthode suivie est précisée
☼ Annonce des phases qui vont suivre
☼☼ Clarté de la troisième partie :
☼ Résolution du problème ou analyse des résultats obtenus
☼ Éventuelle redéfinition des problèmes subsistants
☼ Les transitions sont bien ménagées
☼ Bon usage des citations
105
☼ Orthographe correcte : utilisation du contrôleur orthographique et grammatical
électronique
☼ Syntaxe élaborée : logique de la pensée repérable dans la syntaxe (parataxe, adjonction,
conjonction, nuance, négation)
☼ Les sigles employés sont expliqués
☼ Recherche d'un style agréable
☼ Bon rythme : ni remplissages, ni temps morts, ni redites
106
Conclusion
Le but de ce travail est d’aider à rédiger un rapport de recherche. Il contient une vue
d'ensemble sur la rédaction de documents académiques tels que la thèse, le rapport de
recherche ou d'autres essais académiques rédigés dans le format du rapport de recherche.
Beaucoup d'étudiants s'interrogent sur le processus d'écriture. La structure du document
académique est alors similaire dans la plupart des branches de la science. Créer un plan
détaillé peut aider à structurer les pensées, surtout pour les documents les plus longs.
Généralement, la finalité d'un rapport de recherche est connue avant sa rédaction. Elle peut
être formulée en tant que question du rapport de recherche, énoncé d'une thèse ou
d'une hypothèse.
Quant à la structure d'un rapport de recherche, elle peut sembler assez rigide mais c'est utile :
Ça aidera à trouver l'information recherchée et aidera aussi à structurer l’ensemble des
pensées ainsi que leur expression.
107
THEME 7 : Production Orale : La soutenance
La durée de la soutenance dure de 20 minutes à une heure selon les stages et se décompose
généralement en 2 parties que sont la présentation de l'étudiant (2/3 du temps environ) et les
questions du jury (1/3 du temps).
L’étudiant doit non seulement bien traiter et structurer son sujet, mais aussi faire attention à
plusieurs autres facteurs durant sa présentation.
A travers cet exposé nous allons d’abord faire un rappel sur la bonne structuration de la
rédaction du rapport, mais aussi la bonne manière de préparer sa soutenance orale et comment
bien la présenter.
108
Chapitre 1 Phase de rédaction du rapport
Avant de commencer, une brève définition du rapport est nécessaire, donc le rapport est une
présentation d’une étude, à partir de missions définies et correspondant à ses acquis
théoriques et ses compétences professionnelles. C’est un document construit, qui analyse une
situation, examine un problème, propose des solutions.
La présentation des pages du rapport du projet de fin d’études est soumise à un ordre précis.
De plus, certaines normes de rédaction doivent être respectées pour les différentes parties du
document : pages préliminaires, corps du texte et pages complémentaires
- Page de titre
- remerciements (s’il y a lieu)
- Résumé
- Table des matières
- Liste des tableaux
- liste des figures et illustrations
- liste des abréviations, sigles et acronymes
- liste des symboles et unités de mesure.
L’essentiel du rapport se trouve dans le corps dudocument, lequel est constitué de chapitres.
On y retrouve :
- L’introduction
- La revue de la documentation
- La méthodologie de travail
- Le processus de conception
109
- L’interprétation des résultats et la discussion
- La conclusion et les recommandations.
- Elaborer un plan de travail qui comporte un calendrier avec des échéances.
110
Plan-Type : Traditionnellement il se compose de 4 parties : Objet/Développement/
Conclusion/Annexes
2. Rédiger
Il est bon de se rappeler que, contrairement à la langue parlée qui s’adresse à un interlocuteur
en présence, la langue écrite s’adresse à un interlocuteur situé hors de la présence de l’auteur.
Il est donc important de structurer et de rédiger le rapport de façon juste et efficace pour
fournir au lecteur toute l’information et toutes les explications requises afin de faciliter sa
compréhension.
-Se lancer : Une fois le plan de rédaction élaboré, la rédaction apparaît comme la mise en
forme des idées agencées dans le plan qui en constitue le fil conducteur.
a. Le titre et numérotation
Comment numéroter les chapitres : Les deux manières les plus courantes sont :
b. Le graphisme
La lecture d'un écrit est facilitée par l'existence de quelques figures, diagrammes et tableaux.
Seuls peuvent faire partie de la bibliographie les articles primaires, publiés valablement. Les
articles secondaires ou les documents non publiés devraient en principe figurer en note de bas
de page.
d. Les remerciements
e. Le sommaire
Le sommaire, placé au début de l'écrit, peut être utile dans le cas d'un document volumineux.
f. Les annexes
Elles sont constituées de tous les éléments externes au rapport, et dont la lecture est
optionnelle.
Nécessaire surtout pour un rapport, lorsqu'il est volumineux, la table des matières constitue un
moyen simple et rapide d'être guidé dans le texte pour retrouver un thème précis.
La soutenance est une épreuve orale d’évaluation du travail fini de mémoire ou de thèse, elle
consiste, à présenter, de vive voix, en public, devant un jury de spécialistes du sujet ou du
domaine, le fruit de plusieurs mois ou années de recherche.
a. Structuration
b. Plan de la soutenance
• Introduction :
Il faut que ça soit une présentation synthétique du contexte, de l’entreprise et du sujet puis
l’annonce du plan, il faut Présenter le plan général de l'exposé.
Motivation pour ce thème : Qu'est-ce qui vous amené à choisir ce thème (en 2 phrases) ;
« Je me suis intéressé à ce thème à la suite d'un constat personnel qui s'est vu confirmé durant
ma formation et par mes expériences de stage. Ou bien le choix de ce thème s'est fait à partir
de… »
• Développement :
Présenter alors les éléments relatifs à votre population qui ont suscité votre intérêt pour ce
thème ;
- Analyse quantitative et qualitative du phénomène étudié (constat, question de départ).
- Questionnement :
Un mémoire, c'est aussi un questionnement pertinent, qui présente un intérêt d'abord pour
vous mais surtout pour vos interlocuteurs.
- Quels sont les concepts fondamentaux qui ont orientés vos choix de lecture
Présenter les concepts clés sur lesquels vous vous êtes penchés et leur intérêt : » je me suis
interrogé sur les différents concepts et notions clés à étudier afin d'orienter le choix de mes
lectures et ma recherche bibliographique. »
- Question centrale
- Hypothèse
En rapport avec cette question centrale, mon hypothèse est la suivante : « suite mes
différentes lectures et à des rencontres avec différents professionnels, je suis arrivé à
l'hypothèse suivante… »
« Afin de mettre à l'épreuve cette hypothèse, j'ai réalisé des entretiens semi-directifs auprès
d'un échantillon de x personnes âgées de 18 à 100 ans. Donner d'autres indications si
nécessaires à l'analyse des résultats. J'ai également réalisé des entretiens semi-directifs auprès
100 professionnels intervenant auprès de la population cible ou exerçant... »
- Les constats majeurs et les principaux enseignements que l'on peut tirer de cette
enquête
- Vérification de l’hypothèse
Au regard des analyses effectuées sur la base des témoignages recueillis, l'hypothèse apparaît
vérifiée.
- La faiblesse de la taille de l'échantillon rend difficile une généralisation des résultats ainsi
recueillis à l'ensemble de la population de personne …
- Apport complémentaire
Si vous avez effectué des recherches complémentaires depuis le dépôt de votre mémoire
• Conclusion :
Il faut rappeler les raisons vous ayant poussé à choisir ce sujet et surtout insister sur les
apports du travail effectué, ses limites et les prolongements nécessaires.
Il existe 2 types de supports que sont les documents remis au jury et els supports visuels
utilisés au cours de la présentation (transparents, présentation PowerPoint,…)
1. Forme de la présentation :
Les polices de caractères :
- Une seule police de caractère
- Il faut faire l’emphase en utilisant la taille
- Les textes en majuscules sont à éviter absolument.
- Le titre ne doit pas dépasser 6mots et il doit être écrit dans la même ligne.
-Sous-titre doit être expressif
-Titre : 32-44
Couleurs & thème :
- Arrière-plan blanc
- thème convenable
b. Des astuces:
Avant la soutenance:
- utiliser des transparents, c'est plus facile, ou les distribuer chacun des membres du jury
- faire son exposé oral à partir de mots clés et non à partir de notes entièrement rédigées,
- s’entrainer devant vos amis qui connaissent votre TPE mais aussi devant ceux qui ne le connaissent
pas,
Pendant la soutenance :
• Lesmécanismes de la parole : avoir une Voix bien posée, sonore Pas d’attaques
parasites varier son flux verbal (rapide et lent) Pas de tic verbal.
• Attitudes corporelles : éviter les gestes parasites, regarder ses notes, poser son regard
sur celui ou celle qui l’écoute, adopter une attitude corporelle dynamique (assis ou
debout, se tient correctement, les deux pieds posés sur le sol)
• Adaptation à son auditoire : Tenir compte des personnes (camarades, jury d’examen
etc…), Savoir utiliser un tableau pour faire apparaître le plan, pour faire des croquis
explicatifs afin d’être plus clair dans sa démonstration, Etre attentif aux réactions
(signes d’inattention, d’incompréhension…) et savoir adapter son attitude.
• Eviter de parler à (je) lorsque le travail est effectué par un binôme, il convient plutôt
d’utiliser (nous).
• Respecter toutes les interventions des membres du jury.
• Prendre des notes de leurs remarques, suggestions et leurs propositions de corrections.
• Ecouter et ne pas interrompre les membres du jury durant leur intervention.
2. Après la soutenance
Prendre en compte toutes les corrections suggérées par les membres du jury de soutenance.
a. Erreurs à éviter
Conclusion
La soutenance, c’est l’épreuve l’étape finale par laquelle nous sommes obligé de passer, c’est
pour cela qu’on a jugé nécessaire d’en parler Il s’agit de présenter le travail devant un jury
composé de trois membres ou plus et se soumettre leurs critiques, suggestions et questions.
Nous préparons un résumé de notre travail pour un exposé oral d’environs quinze à vingt
minutes.
C’est une technique qui consiste à décrire en détail un problème réel, une
situation problématique concrète et réaliste, un incident significatif, une
situation critique dont l’étude doit déboucher sur un diagnostic ou sur une
décision.
Lors d’un enseignement, elle propose une matière à réflexion permettant aux
étudiants de:
✓ appréhender des problèmes de la réalité de façon conceptuelle
✓ évoquer des situations que le cas leur rappelle, se poser des questions pour
les comprendre
✓ chercher les réponses possibles et les confronter
L’étude de cas est également une méthode de recherche qualitative qui permet
d’analyser une situation réelle pour en extraire des conclusions qui enrichissent
les connaissances.
a) Composantes du cas:
• Situation à étudier
• Problèmes qu’elle soulève
• Acteurs
• Événement à l’origine du problème
• Éléments de contextualisation.
• Résultats attendus
✓ Apprentissages à atteindre
✓ Critères et modalités d’évaluation, au besoin
• Utilité et usage
✓ Moyen de formation / d’évaluation
✓ Fil conducteur étalé sur un temps allant d’une séance à un semestre
• Contenu et consignes
✓ Sujet / Composantes clés
✓ Questions à poser aux étudiants, exhaustives, formulées clairement
• Organisation et durée
✓ Travail individuel / de groupe / en alternance...
✓ Durée de l’animation: consigne, travail personnel et mise en commun
• Conditions et supports
✓ Espaces de travail / plages horaire / équipement...
✓ Documents à l’appui...
L’enseignant peut utiliser le cas comme matière de travail pour l’ensemble des
séances de cours, pour quelques séances ou pour une séance unique.
1. Présentation de l’organisation
2. Présentation du problème
On donne au mot « théorie » de très nombreux synonymes. Il faut toute- fois s’en méfier : dans la
Grèce antique, on appelait « théorie » la députation des villes aux fêtes solennelles, telles les
Panathénées en l’honneur de Minerve, déesse de la sagesse et des sciences. Aujourd’hui, on appelle «
théorie » ce qui guide habituellement les interprétations des spécialistes des sciences sociales se
réunissant dans les congrès scientifiques comme ceux de l’Association francophone pour le savoir
(Acfas) ou de la Fédération canadienne des sciences humaines. Dans un sens, ces congrès sont des
sortes de célébrations du savoir où des milliers de chercheurs y procèdent à de nombreux va-et-vient
entre le concret et l’abstrait dans leurs disciplines respectives. Mais il faut clarifier davantage ce que
les sciences sociales entendent par théorie.
La théorie est avant tout un moyen de donner un sens à nos connaissances. On peut la
définir comme un ensemble de propositions logiquement reliées, encadrant un plus
ou moins grand nombre de faits observés et formant un réseau de généralisations
dont on peut dériver des explications pour un certain nombre de phénomènes
sociaux.
Chapitre 2 : L’importance du modèle hypothétique
Les buts de la science sont d'expliquer, prédire et, éventuellement, contrôler les
phénomènes naturels.
4) expérimentation et mesure ;
Une science peut être définie comme une discipline utilisant la démarche scientifique dans
le but de découvrir des régularités dans son objet d'étude, de les décrire, de les expliquer
pour en comprendre les déterminismes et mécanismes et, éventuellement, d'utiliser ces
connaissances pour prédire, contrôler et modifier la réalité.
Pour que les produits d’une recherche (concepts, hypothèses, théories, résultats,
explications) soient considérés comme scientifiques et comme recevables en science, trois
conditions minimales semblent nécessaires. En premier lieu, l'explication ou l'hypothèse
devra être cohérente et compatible avec l'ensemble des faits déjà connus dans le domaine.
En second lieu, elle devra, maintenant ou éventuellement, présenter des implications
matérielles possibles, empiriques, observables et permettant la mise à l'épreuve. Enfin, ces
connaissances hypothétiques, factuelles ou méthodologiques devront se prêter non
seulement à une évaluation critique de principe, mais aussi à la mise à l'épreuve publique
permettant la reproduction éventuelle et la spécification des connaissances.
Les questions destinées à savoir comment une idée nouvelle peut naître dans le cerveau du
chercheur et quand et comment cette idée peut être considérée comme probable,
corroborée ou réfutée par la réalité semblent de plus en plus relever de la psychologie de
la connaissance plutôt que de la logique de la connaissance.
Mais d'où viennent les hypothèses ? Une hypothèse concernant une relation régulière entre
deux faits, soit une loi, peut en principe avoir deux origines : elle peut être suggérée par
les faits qui ont été observés (induction ratio morphe) ou encore, par déduction, dans un
système hypothético-déductif qui déjà synthétise, dans ses postulats, définitions et
hypothèses, des informations à propos soit des faits eux-mêmes, ou de leur facteurs de
production. Ceux qui font la science utilisent probablement chacune de ces méthodes à
des degrés divers. Le dosage peut varier selon que le secteur de recherche a déjà été bien
ou peu étudié et, il faut l'admettre, selon les préférences (et croyances méthodologiques)
des individus faisant la recherche. Peu importe, les lois qui sont des régularités de faits ou
encore des régularités de relations entre des faits, ne peuvent être obtenues qu'après avoir
été maintes fois posées en hypothèses, puis confirmées. Dans un domaine peu exploré,
l'observation joue le rôle d'une méthode de reconnaissance pour identifier des variables
importantes, dégager les premières régularités par induction ratiomorphe, et formuler à
leur sujet des hypothèses qu'on pourra, par la suite, confronter avec des données produites
de façon plus systématique.
Par contre, dans un domaine qui a fait l'objet de nombreuses recherches, on a déjà dégagé
des régularités sous la forme de généralisations empiriques ou même de lois. Il se peut
même que des systèmes explicatifs aient été proposés sous forme Page 16 d'hypothèses ou
même de théories complexes. Dans ce cas, le chercheur peut employer une méthode du
genre hypothético-déductif, en posant d'abord une hypothèse spécifique qu'il mettra
ensuite à l'épreuve. Comme il sera fait mention dans les prochains paragraphes, la plupart
du temps, dans les phases normales du développement d'une science, les hypothèses d'une
recherche sont des hypothèses ad hoc proposées par un chercheur pour maintenir une
hypothèse, un modèle ou une théorie qui, pour des raisons souvent bien difficiles à
comprendre, lui tiennent à cœur. En conclusion, ces deux approches, l'inductive et
l'hypothético-déductive, se complètent et s'imbriquent selon le niveau d'avancement de la
recherche dans un domaine spécifique.
Quels sont les processus qui permettent au chercheur d'accepter une proposition ou une
hypothèse à l'intérieur d'une théorie, et quels sont ceux qui conduisent à l'élimination ou
au rejet de la même proposition ? En principe, la non-confirmation empirique d'une
hypothèse contenue ou obtenue d'une théorie implique logiquement le rejet de la théorie
qui la contient ou en est l'origine. A l'opposé, la confirmation de l'hypothèse n'implique
pas nécessairement que cette théorie soit vraie. En effet, il peut exister un nombre infini
de systèmes théoriques capables d'expliquer et de prédire un même résultat. Par
convention, une théorie sera dite confirmée aussi longtemps que, dans la comparaison de
ses énoncés de base ou de ses hypothèses avec la réalité, elle réussit à montrer que ses
énoncés ne sont pas en contradiction avec celle-ci. Cette évaluation permet de déclarer
confirmée une théorie dont les hypothèses sont compatibles avec la réalité. Si les données
sont incompatibles avec les implications logiques de la théorie, la théorie est déclarée
infirmée et, en principe, selon la logique poppérienne, elle devrait être rejetée.
La notion de réfutabilité (La traduction française de Logik der Forschung) publiée chez
Payot emploie l'expression *falsifiabilité* au lieu de *réfutabilité* (qui semble plus
français cependant)] empruntée à Popper (1978) doit être exposée ici. Pour cet auteur, une
théorie n'est scientifique que s'il est possible d'en déduire des énoncés de base pouvant
être immédiatement confrontés aux observations, énoncés dont la fausseté éventuelle
entraînerait logiquement la fausseté de la théorie dont ils sont déduits. On dit alors la
théorie réfutable. Lors de la mise à l'épreuve d'une hypothèse, ses implications empiriques
sont comparées aux observations invoquées et provoquées. Si les implications singulières
se révèlent acceptables ou confirmées, la théorie a provisoirement résisté au test: on n'a
trouvé aucune raison de l'écarter. Par contre, si la décision est négative ou, en d'autres
termes, si les conclusions sont contraires aux prévisions, cette réfutation des conséquences
atteint également la théorie dont les prévisions ont été logiquement déduites (Popper,
1978). C'est donc par l'infirmation potentielle des implications qu'une théorie est réfutable.
Quant aux hypothèses et à leurs implications empiriques, elles sont soumises à une
épreuve empirique qui débouche sur une confirmation ou sur une infirmation. Mais nous
verrons, de par la nature de l'opération logique en jeu lors de la mise à l'épreuve d'une
hypothèse, que le critère de la réfutabilité poppérienne n'est pas complètement satisfaisant.
Tout d'abord, l'obtention de résultats défavorables à une théorie ne conduit pas
irrémédiablement à son abandon; ce n'est qu'après avoir effectué un certain nombre de
tests contredisant une théorie, et après avoir soigneusement vérifié les instruments de
mesure et les conditions auxiliaires de ces mises à l'épreuve, que les chercheurs se
résolvent à abandonner une théorie jusque-là satisfaisante. Ces conditions auxiliaires
comprennent toutes les conditions qui accompagnent et définissent le contexte théorique
et empirique dans lequel la mise à l'épreuve sera conduite. De plus, la réfutation n'indique
pas quelle partie de la théorie il convient de modifier.
Les chercheurs scientifiques acceptent mal que leurs *bébés* ne survivent pas; ils
souhaitent volontiers que leurs créations et leurs idées soient viables et se propagent,
comme s'il s'agissait de leurs propres gènes (Hull, 1978). Certains n'hésiteront pas à
défendre leurs hypothèses par d'autres hypothèses qui sont des hypothèses ad hoc. Une
proposition est rejetée si ses conséquences logiques ne sont pas obtenues, de la
vérification d'une hypothèse, d'après les modifications apportées par Grünbaum (1963),
est strictement la suivante:
(H+A) → e*
-e* → - (H+A).
Ces prémisses sont autant d'hypothèses auxiliaires. Le fait de ne pas obtenir les
observations attendues (-e*) implique qu'il est impossible de savoir s'il faut rejeter H ou
A, ou les deux à la fois. Le terme A peut même représenter une explication opposée.
Fréquemment, les conditions auxiliaires sont constituées par les conditions de
l'environnement ou de l'expérience, agissant de manière non contrôlée (les variables dites
de contamination), conditions qui peuvent contribuer à amoindrir ou au contraire
augmenter l'effet attendu.
Le chercheur formulera donc une hypothèse accusant l'une ou l'autre de ces conditions,
dans le but explicite de sauver l'hypothèse de recherche menacée par des faits incohérents
avec celle-ci. L'hypothèse accusant les conditions auxiliaires est alors dite ad hoc. Il n'y a
rien de répréhensible dans le fait de protéger une hypothèse à l'aide d'hypothèses ad hoc,
pourvu que ces dernières soient explicatives, tout en étant conformes à d'autres théories
scientifiques, et pourvu qu'on puisse aussi les mettre à l'épreuve indépendamment dans
d'autres recherches (Bunge, 1967b). Par une utilisation habile d'hypothèses ad hoc
scientifiques, les chercheurs contribuent à préciser de plus en plus les conditions générales
qui régissent l'apparition des faits, ou les conditions d'application des lois. Il est donc
heureux pour la science que les chercheurs ne se soient pas conformés strictement à la
règle impitoyable du rejet des hypothèses et des théories, qu'ils se soient accrochés à leurs
hypothèses et qu'ils aient formulé des hypothèses ad hoc pour les préserver de la
disparition. En fait, la plupart des grandes découvertes de la biologie et des sciences du
comportement n'auraient pas vu le jour, si on s'en était tenu aveuglément aux règles
intransigeantes de la réfutation poppérienne. Convaincus du bien-fondé de leurs
hypothèses, et ce malgré une contradiction apparente entre les prédictions empiriques
faites à partir de ces dernières et les données disponibles, les chercheurs se sont entêtés à
les défendre en faisant intervenir des hypothèses auxiliaires ad hoc. Ainsi, Darwin n'a pu
construire sa théorie sans postuler dans des hypothèses ad hoc que les variations
individuelles étaient à ce point négligeables qu'elles échappaient à l’observation ; il a dû
également postuler que la lignée de fossiles connus à son époque était incomplète et qu'il
y manquait des chaînons très importants. Mendel n'a pas, non plus, rejeté sa théorie de la
transmission parentale des caractères morphologiques parce que les pois de la première
génération ne possédaient pas les caractéristiques des plants parents. Il a dû
systématiquement faire intervenir des hypothèses ad hoc pour sauvegarder son Page 21
hypothèse principale ; une de ces hypothèses a donné lieu aux notions de dominance et de
récessivité des caractères génétiques. Un autre exemple est fourni par les travaux de
Pavlov sur les réflexes conditionnés. Ce physiologiste n'aurait jamais découvert
l'inhibition conditionnée s'il n'avait pu proposer l'existence de ce phénomène dans une
hypothèse ad hoc visant à expliquer pourquoi, après un certain nombre d'essais, le réflexe
conditionné, pourtant si bien établi, s'estompait graduellement.
D'un point de vue syntaxique, une théorie bien formulée peut être décrite formellement
par le trio T < H, →, t >, où H représente un ensemble de postulats de base (appelés aussi
axiomes) et des hypothèses intermédiaires qui servent, avec les postulats de base, de
prémisses; où → représente l'implication logique; t représente l'ensemble des théorèmes
déductibles, ces dernières propositions étant des hypothèses résultantes ou des conclusions
d'une déduction logique faite de façon valide, uniquement à partir de prémisses de la
théorie ou à partir de ces dernières et d'autres théorèmes. Ces propositions constituent les
hypothèses déduites du système théorique. Une théorie est donc un système hypothético-
déductif comprenant au minimum deux postulats et une conséquence logique, soit le
théorème déduit des deux postulats de départ. Les théories scientifiques dont les
conséquences peuvent être directement mises àl'épreuve sont appelées modèles
théoriques. Les nouvelles hypothèses t obtenues par déduction dans ces modèles
théoriques, une fois traduites en propositions empiriques constituent les hypothèses t*,
appelées ici hypothèses de recherche. Ce sont ces dernières qui peuvent être confrontées à
des données empiriques. Une théorie comprend donc deux sortes de principes théoriques.
Les premiers sont intrinsèques et concernent les constituants eux-mêmes de la théorie: il
s'agit d'abord des hypothèses de haut niveau comprenant des postulats de base et des
axiomes, ensuite et de manière facultative des hypothèses et des théorèmes intermédiaires
et, finalement, des théorèmes ou hypothèses de bas niveau, ces dernières étant les t. Les
seconds principes théoriques, les t*, sont les traductions dans le langage de l'observable
des t, et servent de liaison entre les premiers principes théoriques, décrits par la théorie, et
les phénomènes empiriques connus ou à connaître. Les hypothèses de recherche t*
constituent ainsi les canaux par lesquels la réfutation des premiers peut se faire. Le tout est
représenté schématiquement à la figure 1.1.
Quelques précisions terminologiques s'avèrent ici nécessaires. Dans une théorie, une
hypothèse est un énoncé qui anticipe l'existence de quelque entité; par exemple, on peut
poser l'hypothèse existentielle stipulant que telle structure neurale existe. L'hypothèse peut
concerner l'existence d'une propriété possédée par un objet; par exemple, cette structure
présente telle fonction psychoneurale, assimilable au *mental*. L'hypothèse peut aussi
anticiper la nature des relations pouvant exister entre deux ou plusieurs entités ou faits;
par exemple, l'hypothèse peut proposer qu'une structure est connectée, et contrôlée par
telle autre structure. L'hypothèse est toujours spéculative, conjecturée, provisoire.
Tous les énoncés d'une théorie, postulats, axiomes, lois et théorèmes, sont donc des
hypothèses. Les théories incorporent des hypothèses de haut et de bas niveaux. Les
hypothèses de haut niveau sont formulées en des termes inobservables, abstraits. Ils
comprennent les axiomes, ou points de départ hypothétiques indémontrables de la théorie,
les postulats de base, les définitions, certains postulats accessoires nécessaires au bon
fonctionnement de la théorie, ainsi que d'autres hypothèses déduites de la théorie
(théorèmes de haut niveau). Les hypothèses de bas niveau sont celles qui, après une
traduction appropriée, peuvent être directement mises à l'épreuve éventuellement ou
l'avoir déjà été indépendamment. C'est le cas des théorèmes qui peuvent être traduits
empiriquement. C'est le cas aussi des généralisations empiriques qui sont incorporées aux
théories, de même que des lois. Les généralisations empiriques sont des régularités dont
on postule l'existence (provisoirement) à un niveau général, bien que leur degré de
généralité n'ait pas été démontré. Une loi factuelle est une hypothèse assez spéciale: elle
décrit une relation régulière, uniforme, que l'on suppose objective, mais qui a été maintes
fois confirmée. En science, l'importance des lois est fondamentale puisque le but principal
de la recherche scientifique est justement de découvrir des régularités entre les faits. Les
lois résument notre connaissance des relations présentes et possibles. Mais, le plus
souvent, les lois d'un domaine ne sont pas uniquement des régularités empiriques maintes
fois observées. Ce sont des énoncés théoriques à la fois obtenus par déduction dans une ou
plusieurs théories (c'est-à dire en tant que théorèmes), et des énoncés dont les implications
empiriques ont été maintes fois posées en hypothèses de recherche, et maintes fois
confirmées.
Les définitions contenues dans une théorie sont traitées comme des hypothèses et servent
avec elles de prémisses. Parfois même les postulats et les axiomes d'une théorie sont des
définitions déguisées. Une définition est une opération conceptuelle établissant une
correspondance de signe à signe : unnouveau terme (à définir) est introduit formellement
dans la théorie et le sens de ce nouveau terme est plus ou moins spécifié. Le nouveau
terme est appelé definiendum -- à être défini -- et l'expression qui la définit constitue le
definiens. Il existe plusieurs formes de définitions et nous renvoyons le lecteur à
l'excellent exposé de Bunge (1967a) à ce sujet. En science, il est utopique de vouloir tout
définir, tout démontrer. Par exemple, le concept d'adaptation (fitness) ne peut pas
explicitement être défini (Williams, 1973). Darwin luimême n'en a jamais fourni aucune
définition. Pourtant, ce concept est un élément fondamental de la théorie de l'évolution
néo darwinienne et de la sociobiologie moderne. De même, en tentant de définir la notion
de renforcement, on aboutit à une tautologie ou à une situation de circularité (Postman,
1947; Ritchie, 1973; Thompson, 1981), sans pour autant faire s'écrouler toutes les théories
de l'apprentissage. De tels termes, non explicitement définis, sont nécessaires dans toutes
les théories scientifiques ; ils en constituent des expressions primitives, à partir desquelles
d'autres expressions peuvent être construites.
Les postulats de base ou centraux d'une théorie sont les hypothèses qui, tout en n'étant pas
dérivées d'autres éléments de la théorie, en expriment les idées centrales, les fondements
sémantiques, et lui confèrent sont caractère particulier, distinctif. Les autres postulats (non
déduits) sont accessoires ou secondaires et s'adjoignent aux premiers pour permettre la
déduction des théorèmes. Une théorie, pour être scientifique, doit être testable (Bunge,
1983), soit sur le plan théorique, soit sur le plan empirique (directement ou indirectement).
On dit que les hypothèses de haut niveau, de même que l'ensemble du système théorique
auquel elles participent, sont réfutables grâce à la possibilité de réfuter les hypothèses de
bas niveau et à cause des implications empiriques de ces dernières. En effet, seules ces
dernières hypothèses, c'est-à-dire celles quisont déduites de la théorie tout en ayant des
implications observables, peuvent servir à l'épreuve empirique. Les hypothèses t*
fournissent des modèles d'exploration du réel (e*) et peuvent donc être confrontées aux
données empiriques, ce qui rend les hypothèses de haut niveau réfutables. La possibilité
de tester -- c'est-à-dire de confirmer et de réfuter (Bunge, 1973) -- les hypothèses de bas
niveau constitue un indice de la réfutabilité des hypothèses de haut niveau et du système
théorique qui les articule. En revanche, on dira d'une théorie qu'elle est théoriquement
testable s'il est possible de la comparer à des théories testables sur le plan empirique
(Bunge, 1983). Plus une théorie est générale, moins il est possible de la tester. Pour qu'une
théorie soit considérée comme scientifique, il faut qu'elle soit testable, mais cette
condition tout en étant nécessaire, n'est pas suffisante. Il faut de plus que cette théorie soit
cohérente en soi, et compatible avec l'essentiel du savoir scientifique.
Les deux blocs supérieurs situés dans la partie gauche du diagramme forment un sous-
cycle préparatoire à la production des observations et des mesures. Ce sous-cycle
comprend toutes les activités qui se rapportent à la définition du problème, à la
formulation des questions de recherche et à la mise au point des techniques et des
instruments nécessaires pour répondre à ces questions. Le processus est lui-même itératif,
c'est-à-dire qu'il peut être répété plusieurs fois avant que le chercheur soit prêt à prélever
les observations et les mesures qu'il juge finales.
Voyons un peu plus à fond ce que recouvre chacune des activités importantes. La
première étape, qui sera exposée en détail au chapitre 3, débouche sur L'ÉNONCÉ DU
PROBLÈME. Le chercheur admet l'existence d'un obstacle à sa compréhension, ce qui
stimule sa curiosité. C'est ici que se formule de façon plus ou moins claire le problème à
l'étude, lequel doit être suffisamment cerné pour suggérer au moins une grande ligne de
recherche. La plupart du temps, il s'agit d'une première tentative de formulation qui
progressivement, à la suite de plusieurs itérations successives, deviendra de plus en plus
précise. Parfois, la question découle d'une recherche antérieure ou encore d'une théorie.
Dans certains cas plutôt rares, la saisie du problème peut être très claire, au point de
donner lieu immédiatement à la formulation d'une THÉORIE comportant un MODÈLE
THÉORIQUE capable d'engendrer les prédictions qui serviront d'hypothèses à la
recherche. Par contre, dans d'autres cas, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un nouveau sujet
d'étude, ou encore lorsque le chercheur est moins motivé par des préoccupations
théoriques ou même humanitaires que par l'intérêt qu'éveillent chez lui les sujets à
examiner (le nourrisson ou une espèce animale particulière, par exemple), la définition du
problème est faite en même temps qu'une OBSERVATION DE RECONNAISSANCE.
C'est ici que l'observation non structurée peut être extrêmement utile. Cette forme
d'observation préliminaire permet de faire sans contrainte l'inventaire des questions qui
peuvent se poser dans un secteur tout de même assez défini (par exemple, le
développement de l'enfant ou le comportement maternel). L'observation de
reconnaissance suggérera des questions plus précises, susceptibles d'alimenter plus
systématiquement le processus de la recherche.
Conclusion
Une HYPOTHÈSE théorique est une affirmation, une suggestion de réponse à la question
théorique que pose la recherche. Cette hypothèse est une réponse conditionnelle. Dans
certaines recherches, il est possible d'énoncer plusieurs hypothèses qui reposent
respectivement sur des théories ou des modèles théoriques opposés. Ainsi, un type
d'explication peut impliquer, par exemple, une augmentation de l'agressivité dans
certaines conditions, alors qu'une seconde explication, opposée à la première, en suggérera
une diminution dans les mêmes conditions. Il devient alors extrêmement intéressant de
formuler simultanément les deux hypothèses sous une forme conditionnelle : si tel
mécanisme intervient, alors tel effet devrait être attendu ; par contre, si tel autre
mécanisme est en cause, alors tel autre effet devrait être observé.