Fléau
Fig. 1.1. Construction symétrique depuis une pile permet
de minimiser les moments transmis à l’appui
Travées principales égales : fléaux identiques simplifie la conception des matériels de pose ou de bétonnage et améliore
le rendement.
Zone inondable mais non navigable
Pont associant des grandes travées en rivière et des travées plus courtes à terre
Travée de transition
En service : le tablier repose sur des appuis simples (appareils d'appui à pot d'élastomère).
En construction : le tablier est encastré sur les piles grâce aux dispositifs de stabilité
des fléaux.
Tablier encastré en tête de pile: lorsque les piles sont très hautes.
Avantages:
- simplifier la construction de l’ouvrage, pas de dispositif de stabilisation.
- simplifier l’exploitation de l’ouvrage (il n’y a pas d’appareils d’appuis)
Inconvénients:
Les piles et les travées centrales encastrées forment un portique sensible aux effets
de la température, du retrait et du fluage.
Choix d'une section transversale
1) Monocaissons simples
Disposition des nervures: une nervure par voussoir courant, soit une tous les 3 à 4 m.
Bicaissons
Domaine d’utilisation: largeurs importantes.
Elle se prête particulièrement aux tabliers larges préfabriqués : deux
monocaissons son construits côte à côte, puis sont clavés transversalement.
Tabliers composés de deux caissons clavé transversalement
Monocaissons à trois âmes
Domaine d’utilisation: largeurs comprises entre 15 et 20 m.
Ces structures sont peu utilisées et ceci pour cause :
• exécution difficile et coûteuse car il faut utiliser deux noyaux coffrants ;
• à coût identique, on leur préfère souvent des structures avec bracons ou nervures
transversales, d'esthétique plus agréable ;
• certains ouvrages de ce type ont donné lieu à des pathologies importantes, en raison
de la difficulté de prévoir la répartition des efforts entre les âmes.
a) Hourdis supérieur
- C=B/4
- L’épaisseur variable transversalement selon les efforts transversanx.
- Épaisseur en extrémité e1 :
• 16 à 18 cm en cas de garde-corps ;
• 23 cm en cas de barrière normale BNl ;
• 24 cm en cas de barrière normale BN4.
Parfois on souhaite faire descendre les câbles de fléaux dans les âmes, pour augmenter la
réduction d'effort tranchant apportée par la précontrainte.
Ea > 2(e + 2d + V) + g, avec V = 7 cm minimum (cheminée de bétonnage et de vibration)
Ea > 2D avec D enrobage des plaques, D = 18 cm pour des câbles 12T13 et D = 20 cm pour des
câbles 12T15.
Ea > 3 g avec g = 7 cm pour des câbles 12T13 et g = 8 cm pour des câbles 12T15.
c) Epaisseur du hourdis inférieur
Minimale à la clef et maximale sur pile. Variation linéaire ou parabolique du 4ème degré.
Des variations d'épaisseur en escalier, dites aussi "à la demande" sont parfois adoptées.
Dans les parties coulées sur cintre, l'épaisseur du hourdis inférieur reste constante et égale à celle
de la clef.
• ils épaississent le hourdis dans des zones où les efforts transversaux sont importants ;
• leur forme d'entonnoir facilite le bétonnage des âmes ;
• ils abritent les câbles de fléaux et assurent leur enrobage ;
• ils permettent les déviations des câbles de fléaux qui précédent leur ancrage ;
• ils épaississent les nœuds âmes/hourdis supérieur pour que ceux-ci puissent encaisser les efforts
dus à la diffusion des câbles de fléaux, maintenant presque toujours ancré dans ces nœuds.
30° 45°
e) Goussets inférieurs
Outre leur rôle mécanique de transition entre les âmes et le hourdis inférieur, les goussets
inférieurs doivent loger les câbles de continuité intérieure.
40° 45°
10° 15° les goussets ne sont pas coffrés, mais simplement talochés pendant le bétonnage.
a) Voussoirs courants
- Les voussoirs coulés en place : les critères de choix sont : le temps de bétonnage et le nombre
de cycles et donc de voussoirs. Ceci peu parfois conduire à réaliser des voussoirs de
différentes longueurs pour un demi-fléau.
- Ouvrages coulés en place : longueur 8m pour supporter les deux équipages mobiles = 2
voussoirs courant + 50 cm.
- Volume de béton très important pour être bétonné en une seule phase. Pour les ouvrages coulés
en place comportant un faible nombre de piles, il peut être intéressant de réduire la longueur du
VSP. Dans ce cas, le deuxième voussoir de la première paire est exécuté après déplacement du
premier équipage. Le déséquilibre du fléau avant montage du second équipage est important,
mais admissible compte tenu des faibles bras de levier à ce stade de la construction.
- Pour les ouvrages préfabriqués, les dimensions du voussoir sur pile sont souvent incompatibles
avec la capacité des engins de transport et de pose des voussoirs. On découpe donc les VSP en
deux voire trois parties assemblées par précontrainte.
c) Voussoirs de Clavage
- Pour les ouvrages coulés en place, la longueur des voussoirs de clavage est légèrement
inférieure à celle des voussoirs courants car l'un des équipages mobiles est généralement
utilisé. pour leur exécution.
- Longueur 2m.
- Pour les ouvrages préfabriqués, le clavage est limité à un joint, sa longueur ne dépassant pas
15 à 50 cm.
1) Précontrainte de fléau
Inconvénients :
Dans les conceptions actuelles classiques, la réduction d'effort tranchant est apportée par le câblage de
continuité extérieur au béton.
Câblage de fléau classique
- Conception ancienne: ces câbles étaient tous intérieurs au béton et réparties en travée sur
toute la largeur du hourdis inférieur. Le nombre important des câbles dans le hourdis inférieur
occasionne des pathologies importantes.
- Conception actuelle: Précontrainte mixte (intérieur +extérieur) .
les câbles extérieurs participent largement à la reprise des moments négatifs sur appuis. Il en
résulte une nette diminution du câblage de fléau par rapport aux ouvrages anciens pour lesquels
les câbles de fléau devaient reprendre la totalité des moments négatifs.
Flexion transversale
- Calcul valable pour les charges réparties (poids propre, par exemple).
- Calcul moins précis pour les charges concentrées (Système B, par exemple) puisque:
le moment n’est pas uniformément réparti le long de l’encastrement;
la diffusion des efforts depuis le hourdis supérieur vers le âmes et le hourdis inférieur n’est pas
considérée.
Des calculs par éléments finis ont montré que pour ce type de calcul :
Bonne précision pour le hourdis supérieur lorsque les âmes sont suffisamment rigides et aussi pour
la partie supérieure des âmes, la diffusion des efforts n'étant pas encore importante.
Calcul est cependant beaucoup moins représentatif pour la partie inférieure du caisson.
Au terme de ces calculs, les moments transversaux s'exerçant dans le caisson sont :
• M abaque + M cadre pour le hourdis supérieur central ;
• M cadre dans les âmes et le hourdis inférieur ; V n’est pas fourni par les
abaques
• M abaque dans les encorbellements.
Calcul avec modèle 3 D
Pour les sections non courantes un calcul en 2D est trop simpliste et peu précis. C’est le cas par exemple:
• Pour appliquer les efforts généraux correctement, il convient également de prolonger le modèle
en coques par des barres représentant le tablier lui-même avec ses caractéristiques de section.
• Bien entendu, le tronçon de coques et les barres sont reliés par un ensemble de barres rigides
disposées en "araignée".
• La forme des éléments ne doit pas être trop dilatée en plan : rapport maximum entre les
dimensions en plan et l’épaisseur 2, , sinon, utiliser des éléments triangulaires lui-même ayant
un rapport de dimensions n’excédant pas 2. Les hourdis, les âmes, les entretoises ou les
déviateurs peuvent être décomposés en éléments de 0,50 à 0,60 m environ en plan.
Il est parfois nécessaire d'utiliser des éléments "volumiques" (voussoir sur pile, entretoise et
bossage par exemple). ). Cette méthode doit donc être réservée à des cas particuliers et nécessite
un haut niveau de compétence.
Stabilité des fléaux
1) Principe de justification
L'accident à éviter est le basculement du fléau sur le chevêtre de la pile. Deux types de situations
créant des déséquilibres sont à envisager :
2) Actions à prendre en compte
a) Charges permanentes
t b 7.85
7.85
t : masse volumique du béton
b : masse volumique du béton seul mesurée sur éprouvette de béton sans armatures
: ratio total d’armatures passives et actives (en t/m3); = 0,18 à 0,22 t/m3 pour des ponts construits par
encorbellement classiques.
Pour les bétons BHP (fc28 > 50 MPa), il faut ainsi ajouter environ 50 Kg/m3 aux valeurs précédentes.
Le poids du demi-fléau situé du côté du déséquilibré est majoré de 2 % (Gmax) alors que le poids de son
symétrique est minoré de 2 % (Gmin).
b) Charges variables d'exécution
- Charges d’exécution connues : poutres de lancement, grues servant à la mise en place des
voussoirs, équipages mobiles.
• Ouvrages coulés en place : Poids de l’équipage mobile : Pem = 0.3 à 0.9 MN.
Au stade du dégrossissage : Poids de l'équipage = Poids du voussoir le plus lourd/2.
• Pour les ouvrages préfabriqués : réactions des pieds de la poutre de lancement en cours de
pose des voussoirs.
Dans les calculs, ces charges doivent être majorées de + 6 % du côté du demi-fléau le plus lourd
ou minorée de 4 % du côté opposé (QPRCI max ou QpRc1 min) selon le même principe que pour le
poids propre des fléaux.
- Charges de chantier aléatoires : matériaux stockés sur le tablier (par exemple rouleaux de
câbles), aux petits engins de chantier (par exemple compresseurs), aux personnels et aux actions
climatiques diverses et négligées par ailleurs (pression ascendante du vent sous un demi-fléau).
Pour les ouvrages de portée supérieure à 120 mètres ou des ouvrages de portées plus modestes mais exposés
à des vents forts et fréquents il convient de prendre en compte une charge complémentaire :
Qw = 100 à 200 N/m2 suivant les caractéristiques du site. Si l'on souhaite réduire cette charge pour les très
grandes portées (au-delà de 200 mètres), une étude spécifique prenant en compte la nature du site et les
conditions climatiques locales est indispensable.
Cette charge répartie s'applique verticalement de bas en haut sur le maître couple horizontal d'un demi-fléau.
Longitudinalement, cet effort s'applique depuis l'extrémité de l'équipage mobile jusqu'à la file de cales
provisoires située du même côté (ou, par simplification, jusqu'à l'axe de la pile). Transversalement, la largeur
d'application est celle du hourdis supérieur du caisson.
d) Effet horizontal du vent
L'effet horizontal du vent n'est à prendre en compte que dans des cas particuliers, pour des
ouvrages de grande hauteur dans des sites exposés à des vents importants et irréguliers du fait de
la morphologie des lieux. Ces sites sont souvent des vallées en bord de mer ou en montagne, ou
des sites exposés à des vents connus pour leur forte intensité (mistral par exemple).
Dans ce cas, on considère que l'un des deux demi-fléaux est soumis à une charge uniforme Qw1.
Cette charge est à apprécier au cas par cas pour chaque projet. L'intensité de cette charge dépend
en particulier de l'altitude du tablier et de la rugosité du site.
Combinaisons d’actions
La justification des fléaux doit être effectuée vis-à-vis de :
• l'état limite ultime d'équilibre statique ;
• l'état limite ultime de résistance, pour les différents organes mis en place spécifiquement pour
assurer la stabilité ainsi que pour les éléments sollicités au cours de ces phases, en particulier les
piles et têtes de pile et leurs fondations.
a) Combinaisons en situation temporaire de construction (type A)
- Cas des ouvrages coulés en place
Combinaison A1: 1.1 G max G min 1.25 QPRC1max QPRC1min QPRA1 QPRA2 Qw
Combinaison A2: 0.9 G max G min 1.25 QPRC1max QPRC1min QPRA1 QPRA2 Qw
- Cas des ouvrages préfabriqués
Combinaison A1: 1.1 G max G min 1.25 QPRC1max QPRC1min QPRA1 QPRA2 Qw
Combinaison A2: 0.9 Gmax Gmin 1.25 QPRC1max QPRC1min QPRA1 QPRA2 Qw
b) Combinaisons accidentelles de construction (type B)
Ces combinaisons sont utilisées pour la justification vis-à-vis des états limites ultimes de
résistance sous combinaison accidentelle des organes destinés à assurer l'encastrement provisoire
ainsi que des appuis et fondations supportant les fléaux.
En situation accidentelle, l'ouvrage doit pouvoir résister à la chute d'un équipage mobile ou à la
chute d'un voussoir dans le cas d'un ouvrage préfabriqué.
Logiciels de calcul des structures par post-tension . Ces logiciels sont fondés sur des modèles
linéaires élastiques aux éléments finis 2D ou 3D constitués d’éléments de poutre.
Des méthodes manuelles ou des logiciels généraux de calcul des systèmes poteau-poutre
peuvent être utilisés en l’absence de logiciels de calcul spécialisés.
Tabliers des ponts droits simplement appuyées sur les piles
Calcul des sollicitations : Modélisation 2D, méthode des trois moments, méthode des foyers etc.
Tabliers des ponts droits encastrés dans les piles
Modèles de simulation de la norme américaine pour les ponts AASHTO (American Association of
State Highway and Transportation Officials) LRFD (Load and Résistance Design Factor) selon
le rapport entre la portée et le rayon de courbure.
- Les tabliers de pont à courbure peu prononcée (L/R 0.2 ou 12°) peuvent être analysés
comme des ponts droits.
La distance entre les nœuds associés à élément de poutre est déterminée de manière à ce que
l’angle < 3.5° (L/R 0.06).
Détail du modèle numérique au droit d’une pile avec chevêtre
Des éléments rigides inclinés sont utilisés afin de reproduire l’effet des diaphragmes sur la
rigidité de la pile. Autres éléments rigides sont utilisés pour tenir compte de la liaison entre les
éléments de la pile ayant des épaisseurs différentes et de la rigidité des appareils d’appui.
Les tabliers à courbure prononcée (L/R > 0.6 ou > 34°) sont analysés à l’aide de modèles 3D en
éléments finis, telle que le modèle en grillage ou le modèle éléments finis de coque.
Modèle de grillage