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SCHWALLER DE LUBICZ
I I( )NS Ai)1 I A It II IS
111111 I
ISBN : 2-88165-003-1 9 782881 650031 Prix : 12,20E
AOR
L'APPEL DU FEU
L'APPNI, 1:1:11
SOMMAIRE
- Prologue
- Le Temple appelle
- Première nuit : Le Langage
- Deuxième nuit : La Société
- Troisième Nuit : Religion et Mystique PROLOGUE
-Quatrième Nuit : La Vie
- Cinquième Nuit : la Vérité
-Au Grand Soleil
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PROLOGUE
Tu dois transmettre cet enseignement parce que les Cette science fut inscrite par les grands maîtres
hommes entrent dans l'époque du dernier jugement. de la connaissance d'une façon mystérieuse, en un lan-
La fin du monde est proche pour ceux qui vivent, im- gage subtil.
minente pour ceux qui naissent. Tout être vivant est,
La forme de ce livre est accessible aux humains. A
dans cette vie, averti pour la dernière fois.
cette heure du crépuscule du monde, ce livre doit être
Tu proclameras cela, mais tu ne répondras point à découvert; quelques hommes déjà ont essayé de
celui qui te demandera ce qui adviendra ensuite. Ceci l'ouvrir, de le feuilleter. La grande Pyramide a tenté
est trop difficile à comprendre pour les hommes de les curieux; ainsi plusieurs choses du passé vont
cette terre, ces hommes qui ne croient et ne com- éveiller les dormeurs et susciter leurs questions. Mais
prennent que ce qui touche leurs sens. Le danger ils ne peuvent voir que la forme. Le sens secret des
n'existe pour eux que s'ils se rendent compte qu'ils mots leur échappe. Pourtant ce sens secret est con-
vont perdre quelque chose qu'ils possèdent: leurs tenu et gardé par ces pierres afin d'être révélé aux
biens ou leur vie. L'avertissement de la fin du monde hommes dignes de le connaître.
s'adresse à l'être qui est, et non à celui qui pense être. Ceci, pour l'enseignement de la fin du monde, sera
Qu'importe s'ils te croient! Tu n'as rien à leur prou- ta tâche.
ver; ta mission est spéciale.
Beaucoup de pensées inquiètes et vaines s'agitent
Ecoute : autour de ces questions.
A l'origine, l'homme est parfait, mais sans cons-
Laisse passer ces tourbillons soulevés par une vul-
cience. La science totale lui fut enseignée par les élus garisation qui frôle dans son ignorance le blasphème;
de sa race. Ceux-ci la reçurent des êtres divins. ne te soucie pas de cela; ne te révolte pas, il n'y a pas
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PROLOGUE
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choses dans des limites presque égales; mais dès que il y a entre toi et moi un gouffre, lequel est le monde,
nous passons à la psyché, des dissemblance s'accu- c'est-à-dire toute la nature, - visible ou non - toute
sent plus fortement, et cela augmente dans le domaine ma constitution et celle de tous les êtres, toutes mes
intellectuel. Les mêmes phénomènes de la nature possibilités et celles de chaque chose. Cet abîme
nous impressionnent différemment comme émotion, n'existe que pour notre intelligence; pour l'être natu-
mais très sensiblement de la même manière dans le rel, naïf, il n'y a pas de solution de continuité entre
domaine physique. Là est l'illusion du pont qui sem- son individualité et le monde.
ble exister entre toi et moi puisque nous convenons
Toute chose est une partie du monde, et à nouveau
d'appeler d'un mot le même phénomène. Pourtant ce
le monde total se reflète dans toute chose, du fait que
mot ne convient plus, ne peut plus être identique dès
cette chose existe, et ne peut pas ne pas exister dès
que nous parlons d'émotions. Nous sommes obligés,
que les causes de son existence sont données.
toi et moi, de faire un appel de «mémoire émotive»
dès que nous nous communiquons par exemple le mot Ainsi, dès que ton intelligence cesse de supposer
«peur». une scission entre toi et moi, la nature entière inter-
vient comme un lien entre nous.
Tu as peur de l'orage, moi non. Pour entendre ta
communication: «j'ai peur», je dois mettre en paral- Quand deux individus regardent une même étoile,
lèle une sensation de peur que j'ai éprouvée dans quel- chacun la voit à sa façon et il y a une séparation in-
que autre circonstance, devant le fauve dans la sondable entre ces individus lorsqu'ils se regardent
brousse... Est-ce que ces deux sensations de peur sont ensuite tous les deux pour échanger l'impression re-
identiques? Certainement non, et pourtant je ne puis çue, c'est-à-dire, dès que leur intelligence définit,
te comprendre que de cette façon-là. C'est pourquoi circonscrit, enveloppe ainsi que d'une coquille, leur
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impression. Mais il n'y a aucune séparation entre ces Pourtant, chaque fois que deux hommes s 'enten-
individus s'ils regardent ensemble une étoile et se dent, il y a, plus ou moins consciemment, une plus ou
joignent dans cette étoile sans souci d'une impres- moins grande concession de l'un d'eux, si ce n'est de
sion propre et personnelle. Toute la personnalité est la part des deux ensemble.
ainsi faite de coquilles à coques très dures. Alors les
Ceei est une abdication de l'individualité, qui doit
hommes s'étonnent de ne pas entendre, et, pourtant,
finir, - et ceci sans exception - par atténuer toutes les
ils font tout pour cela, puisque leur isolement indivi-
impressions et créer finalement une société médio-
duel est uniquement le résultat de leur volonté intel-
cre, car, là où aucune impression n'est plus forte,une
ligente. Pourtant, en l'étoile, l'objet, le but idéal, où
vitalité totale est impossible.
leur individualité se rencontre, toutes différences de
nature, de possibilités, et finalement de classe sociale, Si une impression reçue appelle une expression,
et que celle-ci soit le son, le bruit, ce son sera joyeux,
s'effacent.
triste, etc..., mais il importe peu ou pas que le voisin
Il y a un geste d'accaparement, d'appropriation, qui
comprenne cela de la même façon, ou qu'il ne le com-
préside à toute observation, à toute considération des
prenne pas du tout. Il est indéniable que cette expres-
choses de la part des hommes. Ils ne vont pas vers
sion serait le langage pur, même si celui-ci ne servait
l'objet, ils tirent l'objet à eux. De cela découle une
pas de communication entre les hommes Ce serait
mentalité entièrement fausse, qui nécessite une for-
un langage musical; comme tel, il entrerait dans les
mule conventionnelle appelée: LANGAGE, dont le but
possibilités d'une harmonie, que ce soit celle du son
est une prétendue entente par échange des impres-
musical ou des gammes d'émotions. Ceci serait alors
sions reçues.
la langue parfaite, uniquement limitée par les lois
d'harmonie, donc vraie, parce qu'elle entrerait ainsi
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dans la logique de la nature. Sans aucun doute l'ori- Vous cherchez votre terrain d'entente sur des
gine pure du langage pur est ainsi une musique natu- idées, dont chacune veut prédominer sur l'autre parce
relle. qu'elle est enveloppée dans une coquille personnelle.
Mais alors, cette expression ne se soucie pas de Les concessions que vous pouvez poliment vous faire
servir de communication entre deux êtres; au con- sont toujours à nouveau les causes de vos futures dis-
traire, ces deux êtres se trouvent dans l'objet com- sensions. Vous le savez, et, pour cela, vous vous épiez
munément observé. comme des fauves, pour ne pas être pris en traîtres
par vos semblables, ... ce qu'aucun de vous n'hésite à
Que ceci te suffise pour entendre ce que je veux
te dire du langage. faire contre son frère. Rien n'est plus laid et plus bête
que la discussion; est pourquoi aussi rien n'est plus
Il est certain que toute cette humanité à laquelle laid et stupide que la politique, et, finalement, la lutte
tu appartiens, est plus loin de cette vérité que les pô-
sociale et la guerre, car tel est l'enchaînement né-
les opposés de la voie lactée le sont entre eux. Une cessaire qui découle de cette mentalité abâtardie.
déformation profonde, résultante de la fausse menta-
Quand deux enfants se rencontrent, ou, plus juste-
lité, elle-même résultante de l'égoïsme, des «coques»
ment, sont mis en présence, ils se plantent l'un de-
mentales, empêche aujourd'hui les hommes d'enten-
vant l'autre et se regardent, se regardent sans rien dire.
dre la véritable harmonie. Vous vous combattez sur
Les grands qui les observent en sont gênés. Instincti-
des sujets illusoires, pour des idées qui, sans excep-
vement, ces enfants se refusent de croire au gouffre
tion, sont fausses, parce qu'elles découlent toutes de
qui existe entre eux, mais une obscure conscience
notions restreintes en vous, restreintes par vous, à
innée leur impose cette idée. Pourtant, bientôt, ils
cause de l'appropriation de vos impressions devant
jouent ensemble; pour un instant, la nature vraie do-
les choses.
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mine et ils se rencontrent dans la fleur vers laquelle Celui que tu, croyais être est mort, et celui que tu as
ils courent pour la cueillir. Et chacun voudrait l'avoir
été en vérité, sans le savoir, il est là dans mon coeur,
pour lui... : à nouveau le gouffre est ouvert.
dans mon sang, dans tout moi, qui ne veux rien.
Vous êtes tous nés avec une conscience tordue et, Tu cherches l'origine du langage, la langue fonda-
toute votre vie, vous dormez, prenant votre rêve pour mentale de laquelle sortent toutes les langues. La
la réalité!
fleur des champs a son langage, tout comme l'oiseau
Le croirais-tu? Le langage est la source de cet in- dans la forêt. C'est l'expression de son désir naturel
sondable mal, le langage mal compris. et profond, désir et surtension vers la totale expres-
sion de sa vie. Ce langage est une forme, et si la forme
J'ai connu cet instant où, posé devant un homme,
ne répond plus au désir immense de vie, l'appel est
j'ai eu, à cause de lui et de sa coque personnelle, la
fait au soleil. Celui-ci donne sa lumière et les cou-
sensation du gouffre infiniment profond. J'ai connu
leurs deviennent le langage plus subtil. Quand la vie
cela et j'ai eu peur, peur à trembler. Moi, toi: deux
est devenue oiseau de la forêt, le son, le chant, l'har-
mondes, deux univers qui ne peuvent pas se rencon-
monie deviennent le langage. Mais nul de ces êtres
trer, ne peuvent pas s'unir, seront éternellement éloi-
ne songe à s'exprimer pour son voisin, ne songe à «se
gnés l'un de l'autre... Mais je possède une bague; lui,
faire comprendre». La vie s'exprime par l'immensité
l'autre: «toi», tu veux cette bague; je te la donne,car,
du désir enclos dans la semence, qui s'additionne et,
moi, je ne veux pas cette bague, prends-la! Voici, il
ainsi, se multiplie jusqu'à la forme parfaite de son
n'y a plus de gouffre. Toi, tu n'es qu'un amas de cel-
espèce. C'est encore ce désir qui fait mourir cette
lules qui pourrissent là-bas, sous terre; ton Univers
forme. Mais quelle belle mort: mourir du désir de se
n'était qu'une illusion de ton cerveau. Tu n'es plus!
dépasser ! Voici l'expression la plus haute, voici Pori-
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gine du langage: je ne suis pas poète, mais je te parle La vie naturelle ? Non; la conscience: voilà l'in-
de la source de toute véritable poésie. Cherche dans terprète. C'est pourquoi tu es, homme, la plus haute
cet esprit et tu comprendras l'origine de cette incroya- créature. Et la conscience est l'enseignement, le fruit
ble chose vraie: que la nature unit les pôles du monde de l'observation et de l'expérience. Si tu mets le SA-
et que l'origine du langage sacré est l'expression vi- VOIR à la place de la conscience, c'est comme si tu
vante, croissante, transmutante de toutes choses de la mettais ta langue parlée à la place de la langue sacrée
nature, tandis que ton langage, fait de mots, n'est qu'un de la nature. Ni le savoir, ni la parole ne te donnent
misérable bégayement d'enfant rachitique. rien de vrai. Détrompe-toi, il n'y a pas nécessité de
Toute la nature parle, rien ne s'exprime pour se se communiquer, mais il y a nécessité d'exprimer la
faire comprendre, et tout se comprend à merveille. vie. Si tu vides ta vie à travers la parole insensée de
La neige des montagnes parle aux rochers. Ni la neige, ton langage appris, tu ne peux plus l'exprimer dans la
ni le rocher ne veut se faire entendre par l'autre, et langue sacrée de ton être.
les deux se comprennent parfaitement. Cela est ainsi Tu crois apprendre, c'est-à-dire accumuler des
à travers tout, jusqu'à l'animal qui cherche au prin- connaissances dans ta mémoire, mais tu ne fais que
temps l'herbe qui va le purger. Je te dis que la der- boucher les canaux de ton expression vitale, et ces
nière cellule de l'intestin de cet animal comprend le connaissances ne servent qu'à te créer une vie artifi-
langage de l'herbe mangée. Ainsi chaque partie de ton cielle, de laquelle tu meurs dans toute ton expression,
corps entend et comprend le langage des plantes qui ou de laquelle tu sors fatigué et lassé. Les mêmes
poussent sur ton chemin et sait parfaitement si elles choses tant qu'elles répondent à un besoin vrai, les
sont pour ou contre ton expression vitale. mêmes choses créées par la prétendue intelligence
humaine, peuvent sortir de la vie vraie sans ces moyens
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illusoires, tels que le langage et l'écriture, ce que cette la vérité, un livre qui parle au cerveau, tandis que la
fausse intelligence excuse afin de se donner une im- vérité méditée par les sages parle à chaque fibre de
portante raison d'être. L'invention est l'éclair de sen- ton être et à chaque cellule de ton système nerveux,
sation juste d'un instant; lui-même est la cristallisa- et, ceci, par le langage sacré de toute chose.
tion naturelle d'un ensemble d'observations. Le gé-
Ne parle pas: médite! N'écoute pas: entends! Ne
nie n'est pas autre chose. Mais la multitude veut aussi
regarde pas: vois ! Ainsi, tu entendras le langage de
participer au génie humain. Chacun veut quelque
toute la nature à travers tes oreilles et à travers tes
chose, chacun veut quelque partie de l'intelligence de
yeux. Tu entendras à travers tous tes sens et tout ton
la nature, tandis que la nature ne veut rien, et, pour
être.
cela, a tout. En elle, chaque chose pousse, de toute la
tension de son être, jusqu'à l'accomplissement de tou- Voici la nuit. Ce qui désire le soleil, dort. Ce qui
tes les possibilités de l'instant, jusqu'à la destruction désire la lune est éveillé. Chaque chose accomplit le
par explosion interne de son surcroît de vie. C'est geste essentiel qui répond à la tension de son désir.
pourquoi chaque chose naturelle devient la signature Abolis ta volonté, et ton bras s'étendra pour cueillir
parfaite de sa nature. Chaque brin d'herbe est le génie la plante qui te guérira. Abolis ton savoir, et tout en
de son genre, et chaque rocher le génie des rochers. toi s'ouvrira pour recevoir la connaissance.
Ainsi je t'ai parlé du langage sacré, comme en un
Ne cherche pas le secret du langage, ni en Egypte,
ni chez les Hébreux, ni ailleurs. Ce sont là des sym- rêve, sans logique, sans science, mais avec la logique
boles pour les yeux et le cerveau, des symboles pour et la science du rêve, parce que je suis et que tu es, -
parce que je tends vers toi et que, toi, tu tends vers la
les vérités découvertes par les sages de tous temps.
vérité. Si tu traduits dans le langage vulgaire ces véri-
Le symbole est un livre pour celui qui cherche en lui
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tendent les hommes, est un résultat de la déviation de celui qui donne et celui qui reçoit, celui qui exprime
la nature, ainsi que tu le sais maintenant, et l'origine et celui qui est «imprimé», c'est-à-dire qui reçoit
de cette déviation vient de la fausse compréhension l'expression. cet état double est ton androgynat pri-
de la nécessité primordiale, celle qui te fait chercher mordial, ton androgynat spirituel, et tu te souviens de
la compagnie d'un être semblable à toi, et qui, pour cette dualité en un. Peux-tu dire que la lumière blan-
toi, est le complément le plus universel; complément che est composée de lumière verte et rouge? Non,
parce qu'il reçoit ton expression, comme l'espace quoique sa brisure par le prisme te donne les deux
cosmique reçoit le rayonnement des astres, comme couleurs complémentaires. Mais, alors, la lumière
ton oreille reçoit le son, comme la malléabilité de blanche n'existe plus. Les couleurs sont une trans-
ton être plastique reçoit les impressions physiques. formation de la lumière blanche, transformation qui
La couleur rouge est conditionnée par la couleur verte, donne des vibrations différentes à une même subs-
et toute forme est conditionnée par l'espace qu'elle tance. Les différences de vibration ne changent pas la
remplit. lumière, mais paraissent à l'oeil sous des impressions
L'aspect découle d'un volume, le volume est une différentes comme autant de couleurs dissemblables,
relation de deux états de l'espace. Une chose est tou- toujours deux par deux complémentaires. Or, sou-
jours triple dans la nature. Elle est elle-même en tant viens-toi que tu es lumière, lumière blanche, et tu trou-
qu'apparence, de plus elle est causée par une complé- veras ton androgynat dont tu te souviens obscurément.
mentation de deux états de même nature. Tu es lumière, mais lumière brisée à travers le prisme
de la vie, c'est-à-dire, les expériences, les nécessi-
Ainsi tu es toi-même, en tant qu'homme, dans ton
tés.
principe, résultat de la complémentation de deux états
d'une même nature, celui qui affirme et celui qui nie,
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Te voilà homme, et, comme tel, une vibration dé- remment sans possibilités, et pourtant, sans elle, ta
finie, particulière, qui ne peut exister que par la vi- musique n'existerait pas. Que ton complément soit
bration complémentaire de même nature. Tu cherches là, près de toi. Elle ne demande pas plus. Elle sait
ce complément de ta nature, car tu es inexistant sans combien elle t'est nécessaire, cela lui suffit. Tu cher-
cette lumière rouge, toi qui es aujourd'hui lumière ches cé complément parce que tu es incomplet. Pour-
verte. En cessant d'être lumière blanche, en quittant tant ne commets pas l'erreur d'essayer l'union avec
le paradis, tu étais accompagné de ton complément. A elle sur terre. Elle peut être ta compagne, elle ne sera
travers tes luttes tu as perdu Eve. Maintenant, ton âme jamais Un avec toi tant qu'elle a un corps et toi éga-
ne trouve plus de repos avant de retrouver celle qui lement.
t'écoute, celle qui reçoit ton être, celle qui est ta dé-
Quand la lumière verte s'unit effectivement à la
finition, ta mesure.
lumière rouge, il n'y a plus deux lumières, mais seu-
Comprends-moi bien! La femme n'est pas ta rai- lement une lumière blanche, et celle-ci est invisible
son d'être, ni ton but. Elle n'a rien à te donner, et tu tant qu'un obstacle ne vient pas la briser. La réunion
ne peux pas la comprendre. Elle est ton complément d'Adam et d'Eve, de l'homme et de la femme, ne sera
par sa seule existence. Elle est le sang blanc, com- faite que dans la lumière unique, invisible au corps,
plément pour ton sang rouge. Elle est la cavité de ta unique avec l'origine pure et inviolée. C'est pourquoi
bouche, dans laquelle tu es, toi, la langue. Module les l'union recherchée sur terre est union au «ciel» c'est-
sons de tes cordes vocales, et la bouche les fera ré- à-dire dans l'état pur. Le mariage est une nécessité
sonner, leur donnera la force, la pureté. Toi, la lan- dans ce sens que l'homme et la femme sont des êtres
gue, ne te soucie pas de la bouche. Cette cavité a sa incomplets et n'ayant de repos que lorsque Adam a
force par son existence; elle est inerte, rigide, appa- retrouvé Eve. Aucun des deux n'est indépendant. Ils
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dépendent l'un de l'autre et nul des deux n'a de droits mes qui veulent être comme l'homme et l'imiter dans
sur l'autre, mais l'homme est agissant, «exprimant», sa situation sociale, dans son effort. Vouloir! Pour
et la femme est passive, réceptive. vouloir comme veut la nature, il faut être simple, fort
Ainsi le mariage complet sur terre, c'est-à-dire et exubérant comme elle. Vouloir pour imposer une
physiquement, est impossible. Il n'est possible que violence à cette nature, c'est déchoir, c'est combat-
dans la lumière. Toute tentative de réaliser cette Unité tre des moulins à vent, plus que cela! C'est absurde,
physiquement mène à des désordres psychiques et car la nature remet toujours à nouveau dans l'harmo-
aussi physiques. Pourtant, l'entente est possible à nie ce qui a été violenté en elle.
condition que la conscience du fait réel n'échappe ni Mais ne crois pas que la femme doive être mère
à l'un ni à l'autre. Combien de misère serait évitée seulement Ceci est un don, une vocation, car si toute
dans le monde si les hommes comprenaient cela. En femme est construite pour enfanter, toute femme n'a
toute justice' chaque chose doit servir à ce pour quoi pas le don pour être mère. Il y a des fleurs dont la
elle est faite; qu'elle serve alors jusqu'à se dépasser; partie femelle reste inerte à la réception du pollen.
que son service devienne son culte: ainsi, il y a une Elles génèrent la semence nouvelle, sans joie, sim-
mystique pour chaque chose. plement parce que c'est leur fonction naturelle. Il y a
Que la femme soit femelle pour l'homme qui est d'autres fleurs qui éjaculent, c'est-à-dire que la par-
mâle, que la femme qui est compagne soit docile et tie femelle sécrète un liquide visqueux, dès qu'elles
soumise à l'amitié du compagnon. Quand on ne re- y sont incitées par un contact quelconque. Celles-ci
garde pas en arrière, il faut regarder en avant, mais ne ne se soucient pas de la semence.
jamais vouloir être mixte en regardant alternativement Est-ce à dire que, seule, la question sexuelle im-
en avant et en arrière. Quelle triste chose que ces fem- porte dans le problème humain? - Sans aucun doute
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elle est la base de toute question vitale et sociale. Ceux de leur vie et à leur âme la couleur. Ainsi, l'homme et
qui nient cela ignorent la vie, soit par inexpérience, la femme qui portent avec eux leur organisme physi-
soit par atrophie de quelque partie de leur organisme, que, et dans celui-ci des organes sexuels dont ils igno-
atrophie qui peut souvent être une hypertrophié du rent encore les secrètes et réelles fonctions et cons-
cerveau ou d'un autre organe. Mais ceci fait partie titution physiologiques, - l'homme et la femme, à
d'une science dont je ne te parlerai pas ici, pas plus cause de cette ignorance, cherchent la vie en dehors
que du secret de la vraie vie et de la relation entre d'eux mêmes; ils s'imaginent trouver dans une orga-
Adam et Eve. nisation intellectuelle, l'ordre social, et se battent
Oui! il y a un secret, secret d'un trésor où est en- dans l'obscurité, pour le vide, comme l'écureuil dans
fouie la vraie science de la vie... à moins qu'il ne soit sa cage. Mais n'oublie plus jamais ceci: un couple est
le fruit d'or d'un arbre au centre du lieu de la quié- quelque chose de parfait. Pourtant il vaut mieux pour.
tude. L'un et l'autre sont vrais. Quiconque le décou- Adam et pour Eve aller seuls dans le monde que cher-
vre peut en récolter la vie ou la mort. cher ensemble le chemin de la vérité lorsqu'ils ne sont
pas assortis suivant leur rythme, suivant leur origine.
Entends bien ceci: la question sexuelle est la clé
Et si leurs rythmes sont complémentaires, qu'ils ne
de toute la vraie histoire de l'humanité, et la clé de
cherchent pas à se comprendre !
toute question sociale. Elle régit les races, elle régit
les nations, elle régit les individus. Aux races, elle L'un ne comprendra jamais l'autre. L'un et l'autre
donne l'organisme, les possibilités physiques, psychi- ont chacun des possibilités qu'ils ne peuvent ni échan-
ques et mentales, les moeurs et le but évolutif; aux ger ni partager. Aucun n'est supérieur à l'autre si cha-
nations, elle donne les besoins, les appétits, la force cun reste total dans son domaine, mais s'ils veulent
ou la faiblesse. Aux individus, elle donne le rythme se mesurer dans un seul domaine, l'un des deux suc-
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combera, car chacun agira avec son organe dominant «troisième» être, distinct des deux parents
et l'un des organes sera plus propre que l'autre à l'ac- coexistants. L'enfant de ce mariage est le mariage
tion entreprise. Dans la pensée la femme succombera, même: une lumière blanche, totale, contenant les lu-
car elle pense avec sa matrice, et l'homme pense avec mières verte et rouge. Que ceci soit enseigné aux deux
son cerveau. Or le cerveau est le centre de l'organe vivant qui s'épousent afin que chacun sache qu'il n'y
de la pensée. Dans l'émotivité et la sensibilité émo- a pas de droit, mais seulement un devoir. Pour Ishia:
tive, qui souvent vaut la logique cérébrale, l'homme le devoir de sa féminité; pour Adam : le devoir de sa
succombera, car la femme éprouve avec son ventre, masculinité. Et puisqu'ils sont chair, que leur enfant,
et l'homme avec son cerveau; le centre clé l'émoti- s'il y en a, soit pour eux encore un devoir: le devoir
vité est dans le plexus solaire. Ainsi chaque chose est d'enseigner la vérité, afin d'éviter à la prochaine gé-
à sa place, destinée par son origine à une fin détermi- nération ces misères lamentables qui déshonorent
née. cette humanité et la mettent plus bas que ces peupla-
Malgré cela, chacun des deux, homme et femme, des Lémures encore vivantes, car elles sont l'accom-
a les mêmes possibilités finales, mais elles ont leur plissement de ce qu'elles pouvaient être, tandis que
signature dans l'androgynat du commencement, signa- cette humanité refuse de devenir ce à quoi elle est
ture qui détermine chaque acte de la vie de celui qui appelée: être la couronne de l'évolution humaine de-
«pisse contre le mur» et de celle qui porte la trei- vant la fin du monde.
zième côte, ceci jusqu'au mariage, où oui et non, les Cette humanité est fière de sa civilisation. Du haut
deux choses qui n'en font qu'une, s'unissent pour l'af- de ma cime, je vois loin; l'horizon que j'aperçois est
firmation unique, pour laquelle oui n'est qu'une né- trop distant pour tes yeux, mais il est bon tout de
gation de non. De ce mariage ne naît pas d'enfant, même que je te signale les faits principaux d'une his-
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toire dans laquelle ton humanité ne représente qu'une jusqu'à la fin du monde, et dans lequel est écrite la
toute petite partie. Vos savants se perdent facilement science des astres, de leurs mouvements, la science
dans le fouillis, inextricable pour eux, de peuples, de de la terre, - depuis son poids jusqu'à sa destinée, - la
langues, que l'on trouve le long du Niger et du Nil, science des hommes - depuis la fondation de cette
jusqu'en Abyssinie, en Arabie, autour de l'Euphrate. race jusqu'au Christ et jusqu'à la fin du monde. Un
De l'Inde, ne parlons pas. Ce n'est pas une leçon d'his- temple de Tentyris est le lieu où est écrite la science
toire que je veux te donner ici, mais je vois, seize de l'harmonie. Autant de monuments de ce temps d'il
mille ans avant notre ère, parmi des villes majestueu- y a soixante siècles, autant de révélations. Mais il n'y
ses sur le Niger, je vois des peuplades venues de l'At- a que les hommes qui se trompent; les sages savaient
lantide qui sombre, se fixer au Sénégal, dans le cen- qu'une initiation spéciale seule permettait de lire ces
tre saharien, en Nubie, dans le Soudan, en Abyssinie. livres et cette initiation n'est pas pour le peuple, parmi
Des empires naissent, mais seul l'empire par excel- lequel tu peux compter la plupart de vos savants. Je te
lence, celui qui est dirigé par les vrais rois divins, les dis que cette initiation comporte un mot. Un seul mot!
sages qui ont emporté la connaissance sacrée avec Et voici que tout s'éclaire d'une lumière étrange; la
mission de la transmettre, seule l'Egypte survit, gran- pierre morte parle, les astres chantent, les cubes et
dit jusqu'à son apogée, plus de neuf mille ans avant le triangles deviennent des archanges vivants; toute sym-
Christ. Ensuite, commencera son déclin. Les rois le bolique cesse pour faire place à un poème chanté par
savent et se hâtent de tracer dans la pierre la science toute la nature, ou chaque rythme est une loi cosmi-
qui ne doit pas se perdre. Mais le plus sage de tous, que, chaque mot un être vivant.
connaissant l'heure précise du danger et aussi sa na-
ture, un Souphis, construit le monument qui durera
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DEUXIÈME NUIT
L'Egypte est enterrée dans ses tombeaux. Les fres- C'est de cette Grèce que sort votre civilisation,
ques et inscriptions sont les fils d'Ariane qui condui- laquelle Grèce avait emprunté sa science en Egypte.
sent Ka vers le corps momifié. Quelque pauvre que soit cette science, elle porte avec
La Grèce grandit, et les hommes vivants vont cher- elle le souffle de la science divine.
cher en Egypte la science enfouie. Mais le temps n'est Mais la Grèce ne vous a pas apporté sa science
pas venu. Seule, l'inscription visible aux yeux doit directement, pas même à travers l'antique Rome; ce
encore être lue, et un Pythagore en rapporte la science ne sont pas les brutes légionnaires, ni le matérialisme
des nombres, le jeu des formes et proportions. Une romain qui pouvaient vous léguer une science grec-
tradition vague, obscure, sort de lui par ses disciples que. Ce sont les Arabes qui, sous les Khalifes, ont
et laisse une note plus forte encore dans Platon. On puisé en Grèce, pour vous apporter l'art de manger
sait vaguement en Grèce qu'il y a un diamètre, un cer- avec des cuillères et des fourchettes. La catholicité
cle et un nombre «pi». Un Euclide en fabrique une n'aime pas entendre cela; pourtant, il est vrai que tout
géométrie accessible au cerveau, un Démocrite cons- votre Moyen-Age allait s'instruire dans les universi-
truit une atomistique très savante. Finalement, il vient tés maures de l'Espagne qui ne doit son ancienne
aussi un Aristote. Suis-je inexact au point de vue chro- splendeur qu'à ce peuple aujourd'hui méprisé, dompté
nologique? Qu'importe, tout cela grouille là sous mes peut-être...
yeux. se donne une peine immense pour sortir quel-
Ajoute à cette lignée Atlantide-Egypte-Grèce et
que chose d'intelligent, car cette fourmilière sent bien
Arabe, une autre lignée passant par le nord des Indes,
au dessus de cet intellectualisme, une force qui dort
par la Russie Blanche, les pays germaniques et scan-
encore là-bas, le long du Nil, une force qui sait, qui
dinaves, et tu commenceras à comprendre le rôle de
peut ... mais elle dort jusqu'au temps de la fin du
monde.
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L'APPEL DU FEU
DEUXIÈME NUIT
la France, où ces deux flots se sont toujours heurtés, les. Ne serez-vous donc jamais assez clairvoyants pour
où une jonction était prédestinée à se faire entre une vous apercevoir que, seul, un sage peut gouverner, et
science positive, intellectuelle, et une science abs- que le peuple n'est plus peuple dès qu'il gouverne ?
traite, métaphysique.
L'égoïsme et l'esprit d'accaparement vous gou-
Champs de bataille de la croyance avec la science, vernent en réalité, et ceci parce que vous vous êtes
entre l'adoration et la passion brute, entre la négli- éloignés de la seule vraie science, la nature. Or, il vous
gence et la plus haute préoccupation des soucis im- a été légué, par les sages du passé, le mot de l'énigme;
médiats. mais à travers votre mesquine intelligence que vous
De toute cette histoire tracée en grossiers traits, avez intronisée comme Dieu à la place du vrai Dieu,
sort votre civilisation. Elle n'est pas construite sur vous avez détruit en vous les forces «naturelles, que,
des bases bien solides, elle est plus habitude que seule, une culture très sérieuse peut conserver... A la
pouvoir, plus tournent que science. C'est cette civi- place de cette culture, vous avez mis, en science, des
lisation sur laquelle vous vous appuyez pour soumet- mathématiques; en sociologie, des arguments; en re-
tre des peuples qui, dans leur primitivité, ont souvent ligion, de la superstition; en économie, l'envie et la
gardé plus de vérité et de bon sens que vous n'en avez spéculation; et dans l'éducation de vos enfants, l'exa-
pu acquérir à travers vos recherches par les méthodes men et le forçage cérébral.
scientifiques. Pour celui qui regarde de haut, pour celui qui se
C'est au nom de cette civilisation que tous vos souvient des initiateurs de la très respectable, grande,
peuples aujourd'hui se battent, et c'est encore au nom ancienne Egypte, vous ressemblez, vous, modernes, à
de cette civilisation que vous essayez toutes les théo- une humanité crétinisée. Ceci est le résultat de la cul-
ries de gouvernement, toutes les organisations socia- ture de votre intellect aux dépens de votre coeur.
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religion à un peuple dont les facultés ne correspon- ceci depuis la Lémurie jusqu'au... «Monisme».
dent pas à cette définition. Ceci est tellement évident, Religamur! rallions-nous autour de cette parole. Cette
que toutes les religions font des concessions, quant à parole convient ou ne convient pas. Combien les mots
la forme et aux rites, aux peuples primitifs que les sont trompeurs, même exprimés par celui qui a la Con-
missionnaires prêchent chez les peuples noirs. Ainsi naissance. Tant que des paroles traduiront la mysti-
naissent l'idolâtrie et la superstition, mises à la place que de la création, il y aura place à l'erreur. Peut-être
de mots dont le sens abstrait ne pénètre pas l'enten- l'unique et simple affirmation de l'Islam: La illah il
dement. Même chez vous, ces déformations se sont Allah: «Dieu est, il n'y a qu'un Dieu», est-elle en-
produites et l'idolâtrie n'est pas à chercher plus loin core la formule la plus vraie, la plus pure, celle qui
que dans vos églises. peut servir d'appui à la mystique propre de chacun. Là
La véritable religion n'est pas celle qui est expri- où beaucoup d'arguments doivent prouver, il n'y a ni
mée par une formule quelconque; elle a sa source dans grande foi, ni grande certitude. Combien les paroles
la plus profonde conscience de l'homme, dans l'obs- simples et pures du Christ furent ainsi étayées par le
cur instinct d'une Unité primordiale. Un lien doit exis- catholicisme! Ainsi on construit sur beaucoup de pi-
ter qui rattache toute chose et tout être l'un à l'autre; liers la voûte d'une cathédrale, mais la plus belle d'en-
alors l'intelligence cherche le mot de cette énigme tre elles ne vaut pas le monde, quelle que soit l'illu-
et finalement le traduit par l'hypothèse de la création, sion que l'on se crée. L'intelligence, elle a su anéan-
l'hypothèse d'une source unique, premier verbe et, tir, assommer tout sens mystique, tout sens religieux
ensuite, prima materia. Toute religion a donc pour véritable. Pourtant la logique est vraie, absolue; mais
base et but la recherche du lien qui rattache le com- elle exige une prémisse, une donnée fondamentale sta-
mencement à la fin, l'affirmation du cycle du monde, ble, et nous ne voyons du monde que des faits accom-
plis, sans aucun commencement.
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L'APPEL DU FEU
TROISIÈME NUIT
Ceci est la conséquence de cette aberration que lorsque l'entendement sera fait chez toi quant au sens
donne l'intelligence logique qui incite l'homme à de ce mot Nombre. Sache seulement que les nom-
chercher en dehors de lui la base de son observation. bres trois et quatre sont compléments, comme sont
Voir, c'est-à-dire: regarder autour de soi; entendre, complémentaires les couleurs rouge et verte. Elles
c'est-à-dire: écouter les bruits! Mais dans la vraie aussi se situent dans une manifestation qui s'étend bien
science, tous nos sens doivent devenir oreille, pour loin au delà et en deçà des deux couleurs dans le spec-
écouter en nous-mêmes, les bruits de notre vie. tre. Pourtant ce spectre de lumière comporte encore
La mystique n'est pas un vague rêve, elle est la d'autres couleurs complémentaires, et chaque con-
conscience de la conjonction des compléments. Est- jonction de deux complémentaires donne la lumière
ce que jamais les amateurs de symbolique compren- blanche par émission, l'obscurité noire par absorp-
dront le carré? tion. Ainsi toute la vie est faite de complémentaires
dont les fonctions sont une exaltation mutuelle, ou,
Être et ne pas être! Cette formule définit la quan-
s'il y a conjonction, sont l'affirmation ou la négation
tité. Entre être et ne pas être il y a toutes les formes,
du cycle entier de la manifestation vitale du phéno-
toutes les possibilités phénoménales mesurables. Ce
mène auquel elles appartiennent. Or, conjoindre les
sont là les états extrêmes des choses, mais ils ne sont
compléments est l'effort le plus «anti-mental » qui
pas complémentaires. Les compléments se situent
soit. En effet votre intelligence n'existe que par la
toujours au milieu de la vie et sont fonctions de la loi
comparaison des compléments. Vos yeux mêmes ne
d'harmonie. Les nombres sont les dénominateurs les
peuvent voir une couleur que par l'opposition de la
plus purs de l'harmonie. Ainsi les compléments sont
complémentaire dans la rétine. Ainsi les sens et l'in-
résultats des fonctions des nombres. Ceci te semblera
telligence n'existent que grâce à la séparation des
bien vague ou mystérieux et pourtant sera très simple
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L'APPEL DU FEU
TROISIÈME NUIT
compléments, grâce à l'opposition d'un état en vous mystique des éléments suprêmes de la création.
qui a son complément en dehors de vous. Pourtant la
Il y a un enchaînement certain depuis la pierre
nature veut la conjonction et ce n'est que grâce à ce
jusqu'à l'homme; mais, si tu veux disjoindre les élé-
phénomène qu'elle peut naître, croître, se dévelop-
ments constitutifs et complémentaires dans les dif-
per et finalement mourir.
férentes étapes, tu ne pourras que constater des faits
Voici la source occulte, le combat interne qui est sans jonction entre eux et la forme intermédiaire liant
à l'origine de toute la crise mystique dans le monde. les phases, échappera toujours à ton intelligence.
L'intelligence a atteint le suprême des possibilités
Pourtant, il existe en l'homme un sens encore bien
fonctionnelles et ceci est la négation de la poussée
obscur, primitif, qui permet de voir les compléments
de la nature. Là où la nature veut conjoindre, l'intelli-
conjoints, et, probablement, tout homme qui n'est pas
gence s'y refuse parce qu'il lui faut l'élément d'appui
une brute, a, un instant dans sa vie, connu cette sensa-
que, seule, la division peut lui donner. Sans doute les
tion où l'on croit pendant un clin d'oeil tout compren-
compléments existent tout de même, mais là où l'in-
dre, être ce qui enveloppe, contient, où les choses
telligence ne peut que créer des ensembles morts et
sont entre elles liées, solidaires, mais aussi où l'on
stériles, un monde d'éléments stérilisés, illusion fan-
est prêt à perdre connaissance, à s'évanouir - et alors
tastique, la nature elle, joint, marie, fait germer, - se
cet homme a peur de perdre cet état qu'il appelle con-
dépasser, - l'ensemble vivant né de la conjonction.
naissance, conscience, et qui n'est que le leurre de
Ainsi s'enchaîne dans la nature un système
l'humanité, l'illusion du monde. Cet état, si tu me
complémenté à un autre, formant de nouveaux com-
comprends bien, n'est autre chose que l'extase mys-
pléments qui, finalement, après épuisement des pos-
tique, et la «culture» mystique n'est pas autre chose
sibilités de l'harmonie, donne le mariage ultime et
que la culture de ce sens dans l'homme, qui permet la
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L'APPEL Di) FEU
TROISIÈME NUIT
conscience de la conjonction des compléments, mais dans son orgueil insondable, a démoli le reste de la
exige la fermeture des portes de l'intelligence, afin superstitieuse croyance, pour... ne rien mettre à la
d'endormir cet organisme qui divise. place. La superstitieuse croyance valait mieux que
Si les hommes de ce monde sont si torturés, et, rien. Aux coeurs desséchés par le feu incendiaire de
trop souvent lassés de la lutte, cherchent le suicide l'intelligence, il n'y a pas de remède à donner parce
plus ou moins brutal, la cause profonde est en cette que le seul remède, un idéal à adopter, ils ne l'enten-
contradiction entre une vie stérile et la conscience dent plus que sous la forme d'une doctrine, d'une il-
obscure de la possibilité d'une vie fertile. lusion mentale nouvelle...
Toute l'humanité de la race aryenne qui, depuis Il y a plusieurs années, en plein milieu de la guerre
dix siècles, a subi le fléau du catholicisme, a particu- européenne, je t'ai en une nuit donné le feu. Depuis
lièrement souffert de cette atrophie mystique don- tu ne l'as plus laissé éteindre. Tu l'as porté loin avec
née par l'intellectualisation des préceptes mystiques, toi pour appeler autour de lui les hommes qui ont en-
simplistes et grandioses du Christ. «Laissez tout et core un coeur.
suivez moi»; à chacun de le comprendre et le vivre sui- Je t'ai donné ce feu comme signe d'une promesse:
vant sa conscience, mais il n'est permis à personne d'en celle de maintenant te parler et, avec le feu, aussi te
faire un paragraphe administratif défini et exclusif. donner la lumière. Depuis dans le monde entier, ça et
Suivre qui ou quoi? Voilà où la formule intellec- là, des feux éternels ont été allumés pour donner au
tuelle de la religion est intervenue pour mettre à la peuple une nouvelle base mystique. Opposés à celui
place de l'idéal ou de l'hypothèse totale, le mot, la que tu gardes, ces feux s'appuient sur le culte des
formule froide et rigide, ceci jusqu'à la révolte du morts, tandis que celui qui brûle sous ta garde est la
bon sens du peuple. La science est ensuite venue et, promesse de la vie.
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L'APPF;1_, DU FEU
QUATRIÈME NUIT
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L'APPEL DU FEU
QUATRIÈME NUIT
ments où toute la vie de l'homme se concentre pour la Grèce, connaissent le corps humain parfaitement,
la suprême soumission ou la suprême colère de la ré- sans pour cela disséquer.
volte.
Il s'agissait là de cette Grèce encore assez sage
Peu savent se soumettre. Ainsi l'humanité a con- pour écrire à l'entrée du temple de Delphes cet en-
centré toute sa vie en l'absurde révolte contre la loi seignement fondamental. «Homme connais-toi toi-
de la nature et pour pouvoir a voulu savoir parce que même». Sais-tu comment l'égoïsme de ce monde tra-
savoir c'est connaître les forces et leurs conséquen- duit cela ? Il faut se connaître soi-même! Or, se con-
ces, et alors «pouvoir» veut dire: les dompter, les dé- naître soi-même ne veut pas du tout dire la même
vier de leur effet nuisible. Mais celui qui, au suprême chose. Médite cela et rends-toi compte aussi que, dans
instant, accepte, se soumet, celui-ci ne veut pas sa- cette formule, est employé le seul mot qui convient
voir Alors la force agit suivant sa nature, brise et re- au vrai savoir, au savoir constructif, le mot: connaître.
construit.
Qu'appelles-tupouvoir? Brise une pierre, tu peux
Sache qu'il y a deux façons de savoir. L'une est encore la reconstituer, mais tu ne peux plus la consti-
destructive, l'autre est vraie et constructive. Dissè- tuer, la faire telle qu'elle était, née de la terre. Pou-
que un homme; tu trouveras depuis la cellule de l'épi- voir signifie pour vous donner l'apparence de ... Pou-
derme jusqu'à la matière grise, toujours et seulement voir signifie pour vous encore: canaliser les forces
la cellule. Les groupements divisés ne parlent qu'à de la nature ou même les transformer. Combien vous
tes sens ; tu ne connaîtras même pas le complexe phy- êtes orgueilleux de transformer une chute d'eau en
sique de l'homme et tu resteras ahuri devant la trans- lumière, chaleur et force! Voulez-vous regarder à quoi
mutation du pain en sang. Pourtant l'Égypte, et même vous servent ces belles choses ? A améliorer votre
vie ? Est-elle vraiment plus agréable, meilleure ? Plus
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L'APPEL DU FEU
QUATRIÈME NUIT
agréable et meilleure que quoi? Vous êtes tellement connaissance, si tu aimes ta mort, la mort de toute
embourbés dans votre civilisation que vous n'avez plus ton illusion mentale, alors viens chercher la connais-
une seule valeur réelle pour la mesure de votre état sance, viens au grand jour, au grand soleil, qui ne craint
actuel. Tout le Pouvoir, résultat du savoir, n'a pas su pas de briller depuis le pic le plus élevé jusque dans
rendre la vie plus vraie, ni même su la prolonger. Pour- le moindre trou de souris de la plaine et qui n'hésite
tant c'est la crainte de la mort, la crainte des désagré- pas à enluminer depuis l'or jusqu'à la pourriture de la
ments qui ont motivé votre effort de savoir pour at- terre.
teindre le Pouvoir, car, en vous, dans le plus profond
La science n'est pas une personne, mais, sois-en
de votre coeur, existe toujours un espoir illusoire de
certain, tout savant se croit être un peu la science.
vaincre la mort. Sortie d'une religion qui régnait par
Sache donc bien que: la science est la plus rusée des
l'épouvante de la mort, votre science est basée sur la
jésuites. Elle ne craint pas de poursuivre sa recher-
volonté de pouvoir - la vaincre. Vous riez de ces lé-
che du Pourquoi et sait toujours très habilement faire
gendes d'un Nicolas Flamel qui, grâce à la pierre phi-
croire qu'elle ne veut que le Comment.
losophale ne serait pas mort, mais vous aimez les en-
Parmi les hommes, il n'y en eut jamais de plus
tendre encore. Vous tremblez, car, quelle que soit
ingrats et de plus dangereux que les hommes de
votre science, pour chacun de vous vient l'instant ter-
science. Toujours convaincus de leur sincérité, ils
rible de la mort, de la cessation de votre vie céré-
découvrent lentement des vérités vieilles comme le
brale, de la pourriture de votre beau corps.
monde et se glorifient de leurs découvertes: ils
Or, je viens t'enseigner qu'il n'y a pas de mort,
oublient les sages. Toujours convaincus d'apporter un
pour celui qui sait nier le Savoir et accepter la Con-
nouveau remède au mal de l'humanité, ils font des
naissance. Si tu crains la mort, ne cherche pas la
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L'APPEL DU FEU
QUATRIÈME NUIT
hommes les cobayes de la grande cause humanitaire, laisser la personnalité, la petite gloire, ou, simple-
les martyrs de l'inquisition cérébrale. ment, la satisfaction de soi-même.
Depuis Démocrite jusqu'au... Radium, ils tournent Pour la science, il faut apprendre beaucoup, enre-
en rond pour trouver le mot de l'énigme de la ma- gistrer une foule de faits, comparer, vérifier par l'ex-
tière. Combien complexe est devenu un atome, qui périence, schématiser et formuler; pour la connais-
devrait pourtant signifier : a-tome, insécable. Le mot sance, il faut se nier soi-même, afin de connaître -
subsiste; la chose est un système solaire. Il y a une l'homme. C'est tout et, si simple que cela paraisse,
ironie formidable pour qui regarde d'ici, de la cime c'est tellement plus difficile que d'apprendre!
de la montagne, ce jeu de l'humanité. Un Ptolémée
La science de cette humanité est faite de l'esprit
parle d'un système géocentrique qu'un Galilée recti-
de destruction, analyser, disséquer, mettre en pièces.
fie: il ne faut pas croire à cette illusion! Et toute la
Sa synthèse, sa construction, est faite de bribes, de
science s'appuie là-dessus. Mais l'atome devient un
morceaux.
système solaire.
L'hypothèse prépare la théorie, la théorie rem-
Salue très bas ces hommes, qui, avec tant d'ef-
place l'article de foi. C'est le seul chemin ouvert à
forts, ont cherché; salue-les pour leur endurance, leur
une mentalité cérébrale, puzzle de concepts dont cha-
travail, mais ne les prends pas au sérieux. Si, demain,
cun reste vitalement isolé de l'autre, se pose comme
tu leur enseignes la connaissance, tu verras que pour
une pierre sur l'autre, sans ciment. C'est une maison
rien au monde ils ne voudraient laisser leur science,
bien branlante que celle construite ainsi et dont le toit
leur logique, leur mentalité d'hypothèse si facile, pour
est plus lourd que les murs. Le toit ne s'appelle-t-il
«le regard en soi-même», la méditation, l'unique hy-
pas Radium, Emanation, atomistique non résolue,
pothèse, affirmation de l'Eternité. Il faudrait, pour cela,
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L'APPEL DU FEU
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énoncés mathémathiques de données fondamentales, portance pour permettre de conclure à la vie. Du chi-
fantasmagorie de formules?... et l'on ne connaît même miste au médecin, tous se laissent tromper par les ap-
pas le circuit réel du sang humain dans le corps! parences. L'alchimiste et le guérisseur sont des ima-
Conclure de la fin par l'irradiation de la ma- ges de légendes d'un temps brumeux. Mais les alchi-
tière à l'atome constitutif du commencement, dénote mistes modernes qui parlent de la transformation
une aberration de la pensée de laquelle il est per- moléculaire et les hypnotiseurs, suggestionneurs, ho-
mis de déduire la nécessité du renversement de tout méopathes modernes étayent leur science sur une
l'édifice. C'est la fin de la science mentale. science raisonnable, expérimentale t ?
Pourtant, la foi ne peut pas remplacer l'expérience. Pour comprendre cela il faudrait une culture si
Mais l'expérience peut être faite avec d'autres don- sévère de toute leur vie, une culture qui leur permet-
nées que celles des sens. trait de «sentir», d'éprouver les moindres détails de
leur propre vie, les moindres fonctions de leurs corps;
Le plus savant chercheur, le plus renfermé dans
cela nécessiterait de les guider si sévèrement dans
ses abstraites études est obligé de subir la vie dans
cette voie d'où naît l'éveil mystique, que le temps man-
ses mille appels. Il subit cela comme une nécessité
querait.
inéluctable et passe à côté de l'expérience véritable,
celle que lui offrent la faim, l'amour, la naissance et Et qu'importe ! C'est la fin du Monde!.
la mort. Si quelques rares hommes, prêts et choisis, peu-
Voir les faits, c'est voir les feuilles mortes tom- vent être ainsi guidés, ce n'est plus pour construire
bées de l'arbre en automne. Il faut apprendre à regar- des chemins de fer ou des avions, mais pour bâtir le
der la sève de l'arbre; la feuille morte n'a plus d' im- Temple duquel rayonnera le bienfait qui aidera ceux
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L'APPEL DU FEU QUATRIÈME NUIT
qui n'ont plus le temps. La connaissance veut la vé- ment spéculatives, dis-lui ceci: Une science exacte
rité et la vérité est dans l'Eternité; mais l'Eternité est exige des éléments réels exacts de mesures. Mais,
pour les sens de l'esprit, non pour les sens du corps. fait curieux, c'est justement là le domaine dont la
Jusqu'à présent, l'histoire de la science est toujours science s'est le moins occupée. Les mesures moder-
partie de cette conviction: la suprématie de l'intelli- nes de longueurs, de volume, de durée, ont remplacé
gence. De ce fait, elle a toujours constitué l'éloge par des unités et ensembles décimaux logiques, les
des temps actuels durant lesquels l'intelligence hu- fantasmagoriques mesures transmises par les coutu-
maine a acquis le summum de sa puissance. Je ne mes. Cela parle davantage à un esprit clair, mais il est
pourrais, moi qui ne reconnais cette intelligence que probable que le contraire a lieu: votre esprit n'est pas
comme un phénomène secondaire de la vie, que faire assez clair pour comprendre ces mesures apocalypti-
une histoire de la science qui serait un blâme pour ques de la vieille tradition. C'est presque un hasard
votre monde, une preuve de votre infériorité devant que la journée compte encore vingt-quatre heures,
ces peuples qui, avec une intelligence, non pas infé- puisqu'en géométrie les 360 degrés sont bien rem-
rieure, mais moins corrompue, ont su écouter le lan- placés par les 400 grades. Les anciens connaissaient
gage de la nature et, ainsi, vivre, et non seulement aussi 300 grades, mais ils ne se trompaient pas sur
«comprendre» la transmutation, fonction d'où résulte leur signification par rapport aux 360 degrés du cer-
toute vie. cle. Or, n'ayant que des mesures factices, rien de ce
Si quelque disciple convaincu de la science du cer- qui résulte expérimentalement, c'est-à-dire de l'em-
veau veut devant toi défendre, contre la science du ploi de ces mesures ne peut être exact. Tout étant re-
coeur, cette science exacte, expérimentale, seule lo- latif à vos yeux, cette relativité n'exclut tout de même
gique et fondée sur des données contrôlables nulle- pas le phénomène effectif duquel vous partez pour
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un instant devant le scientiste sincère, s'il y en a. naissance qui était aussi la force de la jeune et puis-
Pourtant, ce sont des doctrines qui tuent la conscience sante église, construite sur les enseignements du
et font paraître une vie humaine moins importante que Christ et que, seuls, une série de papes dévergondés
la moindre valeur d'argent, cette valeur qu'une spé- et les arrangements intellectuels d'un clergé avide de
culation née de l'enfer, de la damnation, a placée pouvoir ont su démolir.
comme Dieu sur le trône du monde.
Je te dis là ce qui devrait être et je te donnerai
Pour l'homme qui a cherché le problème de la vie, aussi les moyens de le faire comprendre.
qui a su aussi éprouver la misère de son monde, il ne
Mais voici une nuit de nouvelle lune! ... Jamais nuit
sera pas excessif de dire que la science moderne est
ne fut plus noire car des nuages lourds cachent même
un poison dont meurt le monde, car, seule, cette édu-
la face de ces âmes que vous appelez: étoiles !
cation a pu atrophier la conscience du peuple au point
de lui faire admettre, même au delà de ses intérêts
immédiats, la valeur matérielle plus que la valeur mo-
rale.
A la place de cette science factice, il devrait y
avoir pour les hommes: la connaissance.
Cette connaissance qui était gardée dans les tem-
ples d'Égypte, cette connaissance dont une fraction
seulement a su donner la lumière à cette ancienne
Grèce dont s'est nourri tout l'Occident, cette con-
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et nécessités, la roue de ta destinée. Délie la chaîne Parmi les hommes, prends-en un, n'importe le-
et brise le sang; autrement tu reviendras pour la durée quel: il a une forme, semblable à la tienne; son corps
d'un monde revivre l'expérience que veut la cons- est construit suivant un système qui définit toutes les
cience. Car, apprends ceci: Tout passe, hormis la parties physiologiques et, ainsi, situe ce corps comme
conscience. genre, et race, dans une catégorie spéciale, différente
Ne confonds pas! Il y a cet état de veille qui est de toutes les autres choses de la terre. Il n'y a aucun
fonction du cerveau et des sens et que tu appelles accident fortuit dans la construction de ce corps, je
Conscience aussi. Ceci est la conscience du corps. te le certifie; tout est l'expression d'une loi cosmi-
Elle meurt avec lui. Il y a aussi cette conscience, sou- que, qui, ailleurs aussi, s'exprime dans la même na-
vent inconnue de l'intelligence, qui est le ture mais sous d'autres dénominations.
confondement de ta vie avec la vie. Cette conscience Ce corps est une merveille ... banale. A force d'ar-
ne meurt pas. Elle ne s'inscrit nulle part. Elle est un bres les hommes ne voient plus la forêt! Ce corps est
pouvoir, LE SEUL VRAI POUVOIR. un livre dans lequel tu pourras lire toutes les lois du
Suis-je mystérieux? Non, je parle seulement de monde.
choses pour lesquelles il faut, pendant beaucoup de Ceci est une question. Voici maintenant que cet
nuits, beaucoup de conversations et beaucoup d'ex- homme s'exprime, et ceci de différentes façons:
périences qui, souvent, ne sont que souffrance. ‘; d'abord par son mouvement, son action, sa force mus-
Suis-je abstrait? Si seulement je pouvais en quel- culaire, sa mimique ; ensuite il s'exprime par son in-
ques mots te communiquer l'entendement de cette telligence, ses oeuvres, sa parole, sa mémoire, et ainsi
connaissance, ma tâche serait terminée et tu pourrais de suite; finalement, il s'exprime par ses besoins,
à ton tour instruire. impulsions, intuitions, qui ne sont ni du mouvement,
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ni de l'intelligence. Voilà un homme comme on en ment et ne sont guère gênantes immédiatement. Voilà
rencontre tous les ,jours. Celui-ci n'est pas encore le type normal des hommes tel que l'on peut le juger
complet, en vérité, mais, c'est ainsi qu'il paraîtra com- en général, tel qu'il figure dans l'histoire de l'huma-
munément. nité.
Cet «homme du troupeau» vivra avec d'autres J'ai pris comme exemple un type bien brut, n'est-
hommes semblables; pour vivre il s'est fabriqué des ce pas? Il y a aussi d'autres hommes, très subtils, très
lois qui constituent ce qu'il appelle sa civilisation, intelligents. Ne te laisse pas illusionner par ceux-ci:
grâce à laquelle il a pu ordonner sa vie, travailler la ils ne sont pas différents du premier sauf par leur fa-
nature, et l'asservir. La partie de ces lois qui, sans être culté de tromper eux-mêmes et les autres. Ils ne sont
écrite, règle ses rapports intimes avec ses sembla- pas différents; ils ont la même conscience réelle que
bles constitue sa morale. Son «Bien et Mal» est dé- l'homme-brut et, ni plus ni moins que lui, ne savent
fini uniquement «par rapport à ses semblables». où loge cette conscience que ni les uns ni les autres
De son côté, la Religion dit à l'homme qu'il existe ne connaissent. Pourtant, il s'agit là de la seule chose
un «Bien et Mal» vis-à-vis de lui-même: le Bien donne qui peut élever l'homme, effectivement, le faire sor-
le paradis, le Mal la punition qui est l'enfer. Tant qu'il tir du troupeau, lui montrer comment cette conscience
existe une foi naïve qui permet à cet homme de se peut devenir... «consciente» à l'intelligence et lui
représenter au moins la douleur du feu de l'enfer, tout ouvrir ainsi le chemin de l'Éternité.
va bien. Dès que cette naïveté cesse grâce aux célè- L'homme-brut a sa vie journalière, il travaille, il
bres explications de l'intelligence, cet homme aura mange, il dort. Il lui est aussi arrivé sans doute
vite fait d'arranger sa vie intime au plus facile. Ce sont d'éprouver de l'amour pour une femme. Il l'a épou-
des questions qui se règlent avec le bon Dieu directe-
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séc et, de temps en temps, suivant ses besoins, il sa- ne connaît pas. Ici, souvent, la femme devient la con-
tisfait «aux exigences conjugales». Il a des enfants, fidente, car, rarement, l'homme le devient pour la
les nourrit et fait le nécessaire pour les élever, pour fenune, puisque celle-ci éprouve beaucoup moins fré-
que, finalement, quelqu'un consacré à la chose, les quemment ces choses et que, par principe elle aime
instruise. C'est l'homme de la société bourgeoise qui, tromper. Regarde donc ton homme-troupeau! 11 lui est
avec plus ou moins de raffinement, ressemble aux agréable de beaucoup manger et, après tout, il n'est
autres hommes, depuis le paysan jusqu'au riche in- pas le seul. Donc, pas de mystère; il ne le chante pas
dustriel. Mais, cherche bien! Tu trouveras presque sur tous les toits, mais enfin n'a aucune raison de s'en
toujours dans la vie de cet homme une petite bizarre- cacher. Cela fait partie des faiblesses du troupeau; il
rie ou un vice. L'un se noie dans son vice; l'autre, au passe là-dessus et les hommes qui cherchent la vérité
contraire, trouve dans cette bizarrerie intime le mo- font de même. En observant bien ton homme, tu ver-
tif de tous ses efforts, de son travail, pour gagner les ras que, justement, celui-là a encore une autre fai-
moyens de satisfaire cette chose bizarre. Tant que blesse: il est excité à la vue des pieds et des jambes
cette extravagance, ou envie spéciale, ne sera pas, à de femme. Plus cela sera fort chez lui, plus il s'en
son avis, d'expression sexuelle pure, ton homme ne cachera, et plus il sera irrité devant ce spectacle; la
craindra généralement pas de la faire voir aux autres psychanalyse elle-même n'explique pas pourquoi pré-
hommes parmi lesquels il en trouve souvent de sem- cisément la vue de ces choses a originellement pro-
blables à lui. Dès que cette bizarrerie touche de plus duit sur lui cet effet. Sauf en ce qui concerne les étu-
ou moins près la question sexuelle, cela devient un des pathologiques, l'analyse des complexes qui ont
mystère, une chose que l'on cache, qui ronge ou exalte joué dans des circonstances d'éveil sexuel ne donne
et fait partie des secrets que parfois le meilleur ami rien quant à la raison pour laquelle cette irritation
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génésiaque a été éveillée en cet homme, précisément Le complexe homme est le résultat d'une incar-
par la vue des pieds de la femme. nation de l'Esprit, c'est-à-dire d'expression physique
Je n'ai plus beaucoup à te dire sur ce sujet, qui te de l'Esprit dans le corps. La relation de l'Esprit au
semble être une longue histoire ordinaire. rajoute- corps est l'Ame, laquelle a cinq aspects, qui résultent
rai pour ton entendement seulement ceci: tout le de sept facteurs, eux-mêmes effets d'un nombre dé-
monde classera cette «déviation» chez cet homme terminé de fonctions. L'origine est dans l'Eternité
dans les cas de pathologie nerveuse ou psychique. Ceci inconsciente et la fin est dans cette même Éternité
sera pour le moins une aberration. Aberration de consciente. L'Eternité n'a ni commencement, ni fin,
q uoi? Je te le dis: le seul instant vraiment conscient tu ne peux pas la comprendre mais tu peux la vivre,
chez cet homme du troupeau est précisément cette car tout est, dans l'Eternité, conscience et incons-
«aberration» et j'appellerais volontiers aberration cience, ainsi que la boucle dans le fil de cette durée,
tout le reste de sa vie. Si cet homme avait su éveiller hors du temps, laquelle boucle est devenir et retour.
en lui le jeu incessant de cette conscience grâce à Ce cercle ouvert du devenir et retour est le monde
laquelle toute chose pourrait lui produire cet effet entier et aussi ton âme.
vivifiant, cet homme ne serait que conscience et ne Ne confonds pas ce Devenir et Retour avec cet
mourrait plus. Comprends-moi bien! Eros est,dans un anneau imaginaire de philosophe-poète. Celui-ci ne
certain aspect de sa nature, aussi la Mystique, mais connaît pas le secret.
cet aspect demande à être révélé par une profonde édu-
Cette âme est le lieu où se réalisent toutes les
cation et une instruction, qui montre ce qui est beau
expériences vraies dont l'effet est la conscience. Ces
et pur.
expériences appellent l'âme vers l'origine ou vers le
corps. Si le corps a des besoins, et que l'âme réponde
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c'est la mort, si l'âme ne répond pas c'est la vie sans La nuit touche à l'aurore. Cache ta face si tu ne
mort. Ceci dans son sens absolu. Dans tous les cas peux voir le soleil qui aveugle ceux qui encore croient,
intermédiaires où un besoin du corps rappelle l'âme, dans leur orgueil, à leur personne, mais regarde ! ... si
il y a des cycles déterminés, des réincarnations. tu ne crains pas de mourir à toi-même et si tu désires
Tout est uni dans le inonde par une unique loi de vivre sans fin.
laquelle sortent toutes les lois. L'expérience doit être
totale, pour que la conscience soit totale, ce qui né-
cessite des réincarnations. Ce sont là les chaînes. Le
corps est perpétué par la semence. Il hérite de ses
parents leurs chaînes, qui ne sont pas les siennes en
tant que corps d'une nouvelle incarnation. C'est là le
sang. Les nécessités de ton expérience, qui est cause
et effet, constituent la roue de ta destinée. Tes néces-
sités sont motivées par l'état de ta conscience vraie.
La femme est un corps qui porte la treizième côte.
Mais je t'enseignerai la nouvelle loi qui parle du
Mariage mystique, lequel n'est pas autre chose que
l'animation du corps et ta délivrance.
0 ! mer insondable qui a rendu le membre d'Osi-
ris ! 0! Vierge, mère du Christ!
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Si, parmi ceux auxquels tu enseigneras toi-même attachés et ne pourriez pas vous libérer dans le
cette clef, il y en a qui osent mourir à leur égoïsme, confondement. Le meilleur Au-delà, ne le cherchez
ils vivront dans l'Eternité grâce à l'éternelle justice qu'en vous-mêmes, dans l'étincelle divine qui vous
qui ouvre la porte à celui qui frappe, c'est-à-dire à anime.
celui qui a le courage de laisser tout pour la vérité
Ne fermez pas les yeux sur l'«Ici» pour un illu-
absolue.
soire «Là-bas», votre devoir est ici, c'est pourquoi
Refuse quiconque vient mendier, ce sont des pau-
vres dont l'impudeur ne mérite qu'une aumône.
! vous y êtes vivants.
Mais ne reniez pas l'Eternité, par peur ou igno-
Refuse quiconque n'est pas de la race qui passera rance ou par un matérialisme inexistant.
à l'autre monde. Les hommes portent tous leur signa-
Combien il vous semblera difficile de relier tout
ture visiblement.
cela!
Ne crains pas d'être trompé par des fourbes, ils
Ils sont lâches ceux qui abrègent leur vie par dé-
ne sauront rien de ce qui est caché s'ils sont fourbes
goût. Ils sont bêtes aussi.
et ne pourront pas vivre devant la lumière.
Tu diras encore ceci:
1 Ils sont ignorants ceux qui tiennent plus à cette
terre qu'à l'Eternité. Ils n'ont pas encore les yeux qui
La terre est votre nécessité. montre l'Eternité en chaque chose.
Ne la quittez pas avec mépris ou dégoût, parce Ne croyez pas que je prêche l'abstinence, mais
qu'elle est belle et contient tout le désir et toute la ils méritent les chaînes et la prison, ceux qui épui-
volonté de l'origine; vous êtes ici pour l'apprendre. sent leur vie pour une jouissance.
Ne la quittez pas à regret, parce que vous y resteriez
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La vie est une force qu'il faut savoir manier, qu'il Laissez de côté les motifs; laissez de côté aussi
faut apprendre à diriger. Elle est plus puissante que les buts personnels, mais écoutez la parole fondamen-
n'importe quelle tension électrique et, pourtant, vous tale. Le temps de la fin du monde est venu.
ne la traitez pas avec autant d'égards.
Quand, dans le monde, en tous lieux, sans appa-
Voici ! il m'a été ordonné de dire cela. Pourquoi? rents liens entre eux, un aussi grand nombre d'êtres
Parce que le cycle de la fin du monde a com- proclament une même chose, c'est que l'idée de cette
mencé. Cette pensée a été projetée dans le monde chose existe en réalité. Ne croyez pas un prophète,
depuis quelque temps. Toute sorte de médiums, c'est- mais quand il y en a vingt, l'incrédulité devient le si-
à-dire d'êtres plus ou moins sensibles, l'ont recueillie. gne d'un esprit borné. Que du moins une inquiétude
Beaucoup, plus ou moins dignes et exaltés, l'ont pro- trouve alors place dans le coeur ou, en son absence,
clamée. De nombreux prophètes, propres ou sales, ont dans le cerveau. Cette inquiétude est l'énergie mo-
crié cette parole. Lequel est digne d'être écouté ? trice de toutes les découvertes. Pourquoi donc la re-
Tous, car tous avec des entendements variés ont reçu fuser quand une question est si grave? Parce qu'elle
l'impulsion de cette pensée. Sous l'impression des est énorme? Soyez plus sages! Cette chose énorme
crises sociales, des misères de la guerre, sous l'in- trouvera des expressions qui vous parleront de bien
fluence même de leur misère personnelle, rendus près, fût-ce par un raz de marée qui engloutira votre
émotifs par ces choses, ces hommes ont été des ter- barque ou un tremblement de terre qui fera s'écrou-
rains propices à cette impulsion, mais, presque tou- ler sur votre tête votre chère maison.
. • ..„•
jours, ils en ont fait une doctrine ou- un Mo-yen, pour Mais de plus près encore cela vous touchera, puis-
se rendre personnellement intéressants. que vous oubliez les choses fondamentales qu'il vous
faut pour vous diriger.
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ter sa chute. Mais quand un monde sombre, alors cela exception, ceux qui sont incarnés et ceux qui atten-
se passe... comme cela se passe maintenant. dent impatiemment leur tour de l'être.
Est-ce dire que la terre ne sera plus? Mais non, Ils se pressent ces derniers!
consolez-vous, les peureux! Quelques-uns seulement Jamais la terre ne vit tant d'êtres vivants.
parmi vous seront engloutis par les cataclysmes géo- Toutes les âmes qui dépendent de la terre, doivent
logiques. La terre sera encore et, justement, ce peu- y passer maintenant pour le dernier jugement.
reux pourra très bien survivre.
Le temps est venu.
Survivre à quoi?
Chacun veut son indépendance, oui, parce que cha-
Stupide question. Survivre à un accident'? cun vaut l'autre devant l'Etemité, et nul n'a le droit ni
Vous mourrez tous, soyez tranquilles. le pouvoir de gêner son voisin.
Ne craignez pas la fin du monde, si vous craignez Curieux mouvement des peuples justement à l'ins-
mourir dans un accident de la terre. tant où les hommes, plus que jamais, sont désempa-
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rés devant toutes les questions fondamentales de la Mais s'ils gardent néanmoins encore dans leur
vie. coeur l'espoir d'une solution, la croyance en une clé
Presque tout homme éprouve ce désarroi dans la qui ouvre la porte du temple du Sphinx, lequel n'est
sphère de ses possibilités. pas creux...? ...!
Ces paroles s'adressent à quelques uns de ces Que ces hommes viennent, qu'ils soient philoso-
hommes, à une sélection qui ne cherche ni une solu- phes, médecins, rois ou artisans, riches ou pauvres,
tion par peur, ni une satisfaction de curiosité, ni un que ces hommes viennent!
refuge. Qu'ils apportent leur force pour bâtir le Temple.
Ces paroles s'adressent à des hommes courageux, Sûrement alors, Aor descendra pour leur donner ce
forts, que le désir de se dépasser eux-mêmes, brûle : qu'ils réclament.
à des hommes qui ont reconnu l'inanité de l'intellec-
tualisme devant la vie, à des hommes que le désir de
Et les autres?
la connaissance mystique anime comme le feu.
Eh bien! ceux qui auront passé par le Temple don-
Quand ils auront reconnu la personnalité de toute
neront aux autres ce qu'il leur faut, car chacun a be-
philosophie humaine, la relativité de toute science,
soin de quelque chose de spécial qui ne convient qu' à
la bassesse de tout occultisme populaire et sectaire,
lui. Et pour donner ainsi à tous il faut être plusieurs.
l'incapacité totale des religions de traduire le sens
vrai des livres sacrés ... ?...! Je ne puis parler qu'à un petit nombre, car je n'ai
rien de compréhensible à dire à la masse.
L'APPEL DU FEU
Le temple?
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ACIIEVE D'IMPRIMER
EN JUILLET 2001 PAR
LES EDITIONS AQUARIUS
Imprimé en France
AOR - L'APPEL DU FEU
I II 11
ISBN : 2-88165-003-1 9 782881 650031 Prix : 12,20E