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CHAPITRE II
L'APPROVISIONNEMENT HUMANITAIRE
L’évacuation des blessés prend place lors de la phase de réponse initiale alors
que la distribution de matériel a tendance à se poursuivre sur une période plus
longue. C’est pour cela que dans leur modèle de plan de transport de last mile
. Les distances entre ces entrepôts et la zone sinistrée sont plus grandes mais il y
a moins d’intermédiaires par rapport au développement. Certains des pays sont
choisis pour le prépositionnement pour leur faible coût de stockage, comme
Dubaï, qui met à disposition des espaces de stockage gratuitement pour les
ONGs. Le pays doit aussi être à proximité de pays où les catastrophes
naturelles ou humaines sont fréquentes pour réduire les délais de
l’approvisionnement au maximum.
Il est plus difficile pour les bénéficiaires d’avoir un rôle participatif dans
l’urgence, car la plupart des bénéficiaires sont affaiblis par manque de soins ou
d’eau et de nourriture. Dans l’urgence, les bénéficiaires sont vus comme des
victimes. Ce n’est pas le cas pour le développement. Les bénéficiaires peuvent
participer aux phases de réhabilitation et d’atténuation des risques à la fin de la
crise, comme l’explique l’article de Kovacs, Matopoulos et Hayes (2010) sur les
programmes de reconstruction des habitations au
Kosovo après la guerre en 2000-2001. Cette participation crée du lien social et
permet aux bénéficiaires de mieux répondre à leurs besoins. Cela développe
aussi le tissu économique local. Si elles le peuvent, les ONGs achètent les
produits dont elles ont besoin localement, ce qui a un impact positif sur
l’économie de la région. Cela assure l’acceptation culturelle et régionale des
solutions proposées et conserve le style de vie local.
Pour fabriquer ces kits de nutrition pour enfants, l’UNICEF à 11 de ses 19
fournisseurs mondiaux dans les pays touchés par des famines. Cependant,
comme les produits sont nécessaires partout dans le monde, les fournisseurs
locaux produisent à cadence régulière pour leurs propres pays, quand les
producteurs internationaux s’occupent des situations d’urgences. Les
producteurs internationaux peuvent en effet s’adapter plus rapidement que les
producteurs locaux. L’achat local coûte plus cher que l’achat international,
même si le prix local commence à baisser avec les économies d’échelles.
Les bureaux sur le terrain sont autorisés à effectuer des achats localement. Ceci
permet alors d’accélérer le processus d’achat et de répondre plus rapidement
aux besoins qui ont été identifiés.
Pour faciliter les achats locaux, et l’organisation de secours, certaines
organisations bénéficient de relais dans des zones à risques. Ce peut être dû à
l’installation d’une mission plus longue dans des régions voisines. Ces relais
vont permettre une action plus rapide et plus efficace. En effet, il est plus facile
sur place de prévoir les conditions d’acheminements et de réception. C’est
l’exemple de Médecins du Monde pour le tremblement de terre en Iran de 1997,
l’équipe présente de l’autre côté de la frontière (en Afghanistan) a ainsi effectué
une première exploration et a préparé le terrain, réunissant les autorisations
nécessaires pour l’atterrissage, mettant en place l’organisation des transports
secondaires, assurant l’hébergement de l’équipe, d’où un gain de temps énorme
pour intervenir dans un pays qui ne disposait d’aucune infrastructure préalable
de l’organisation humanitaire française. Le pré positionnement via des
programmes long terme favorise donc les achats terrains.