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Droit des organisations in ternationa les

Séverine NICOT, Maître de Conférences en Droit public

Master 2 « Études internationales et européennes »


Spécialité « Gouvernance des organisations pour le développement
international »
(Année universitaire 2012-2013 – Enseignement à distance)

Le ço n n° 2
La d éfi niti o n d es o rg ani s atio n s i nte r n ati on al es

 Temps de travail estimé pour cette Leçon : 4 heures

 B ibl io grap hie in d ic a t ive


* Doctri ne

- ABI-SAAB (G.), « La notion d’organisation internationale : essai de synthèse », in ABI-SAAB (G.)


(dir.), Le concept d’organisation internationale, Paris, UNESCO, 1980, pp. 9-25
- VIRALLY M.), « Définition et classification des organisations internationales : approche
juridique », in ABI-SAAB (G.) (dir.), Le concept d’organisation internationale, Paris, UNESCO, 1980,
pp. 51-67

Ce Cours, parce qu’il est destiné à l’usage exclusif des étudiants inscrits en EAD à la Faculté
d’Économie de Grenoble, n’a pas vocation à être mis en ligne alleurs que sur le site de l’EAD.
Cours de « Droit des organisations internationales » Séverine NICOT, Maître de Conférences en Droit public

Le ço n n° 2
La d éfi niti o n d es o rg ani s atio n s i nte r n ati on al es

Pis tes de réflex io n


⇒ Qu’est-ce qu’une organisation internationale ?
⇒ Quelles sont les caractéristiques d’une organisation internationale ?
⇒ Les organisations internationales : un phénomène hétérogène et, par suite, insaisissable ?

L’approche jurid ique des orga nis at ions i nter na tio nal es
L’approche juridique du phénomène (complexe) que sont les organisations internationales n’est
qu’une option méthodologique parmi d’autres. En effet, pour reprendre les propos de Michel VIRALLY,
« l’organisation internationale relève d’une analyse institutionnelle qui ne peut être
qu’interdisciplinaire ». L’analyse juridique, bien qu’indispensable, ne permet donc d’appréhender
qu’une partie du phénomène de l’organisation de la société internationale. Plus précisément, « elle
est incapable de renseigner les forces qui vont mettre ces mécanismes en mouvement, les orienter
dans un sens déterminé, les déformer, voire les briser et les remplacer par d’autres » …

L’expression « organisation internationale » évoque deux idées différentes : largo sensu, elle
peut désigner la manière dont la société internationale est organisée, c’est-à-dire l’agencement et la
structure de cette société et, stricto sensu, elle peut faire référence à une organisation internationale
déterminée, c’est-à-dire à une entité ou à une institution spécifique.

Or, même appréhendée strictement, cette expression est une notion générique qui recouvre
plusieurs réalités : les organisations internationales intergouvernementales (= OIG), les organisations
internationales non-gouvernementales (= ONG)1 ou, encore, les entreprises publiques internationales
(= EPI) 2.

Nb. : Dans le cadre du Cours de « Droit des organisations internationales », les propos seront axés sur l’étude des
OIG. En effet, lorsque l’on parle, sans davantage de précision, des « organisations internationales », on désigne,
de manière habituelle, les organisations internationales à caractère intergouvernemental.

Définir les organisations internationales fait surgir, d’emblée, une difficulté au motif que,
d’une part, il existe, entre elles, des différences considérables de composition, de structure, d’objectifs
et de compétences et que, d’autre part, elles sont un phénomène en constante évolution. Cela explique
que la doctrine préfère, en ce domaine, faire appel aux définitions générales se limitant à en énumérer
les caractéristiques essentielles et qui, de ce fait, sont susceptibles de s’adapter à la globalité et à
l’hétérogénéité des organisations internationales (I). C’est pourquoi, l’analyse des diverses approches
théoriques de l’organisation internationale, en permettant de mieux saisir le concept d’organisation
internationale, peut conduire à en préciser la définition (II).

1 Les ONG, qui sont, actuellement, en plein essor, sont difficiles à définir au motif qu’il n’existe pas de définition
générale. À vrai dire, on peut uniquement les définir par deux caractéristiques récurrentes : 1° elles se présentent
sous la forme d’organismes privés (= elles ne sont pas composées d’États) et 2° elles ont un but non-lucratif.
2 Les EPI sont des organisations au sein desquelles des États peuvent coopérer afin de gérer un site commun ou
une infrastructure commune (ex. : l’aéroport de Bâle-Mulhouse, le barrage d’Itaipu).

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Cours de « Droit des organisations internationales » Séverine NICOT, Maître de Conférences en Droit public

I – Les éléments co ns ti tutif s d e l ’org a nis a tio n i nter na tio nal e

Il n’existe pas, en droit positif, de définition qui rende compte, de manière satisfaisante, de ce
qu’est une organisation internationale. En effet, la Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit
des traités et la Convention de Vienne du 14 mars 1975 sur la représentation des États dans leurs
relations avec les organisations internationales de caractère universel se cantonnent à préciser que
l’expression « organisation internationale » s’entend d’une organisation intergouvernementale. Plus
complète est la définition proposée lors du processus d’élaboration de ces deux textes, selon laquelle
une organisation internationale est « une association d’États constituée par traité, dotée d’une Constitution
et d’organes communs, et possédant une personnalité juridique distincte de celle des États membres ».

Cette définition, qui met en exergue sur les caractéristiques essentielles d’une organisation
internationale, rejoint la définition doctrinale qui a été proposée par Michel VIRALLY : une organisation
internationale peut être définie, selon cet auteur, « comme une association d’États, établie par accord entre
ses membres et dotée d’un appareil permanent d’organes, chargé de poursuivre la réalisation d’objectifs d’intérêt
commun par une coopération entre eux ». Par suite, les organisations internationales sont des associations
volontaires d’États (§ 1), constituées par un accord international (§ 2), dotées d’organes permanents,
propres et indépendants chargés de gérer des intérêts collectifs (§ 3) et ayant la capacité d’exprimer
une volonté juridiquement distincte de celle de leurs membres (§ 4).

§ 1 : Une c ompo sit ion e ssen t ielle men t inte rét atiq ue

Pour approfondir cette partie du Cours, cf. la Leçon n° 4 sur « La participation aux organisations internationales »

Pis tes de réflex io n


⇒ Quels sont les membres de l’organisation internationale ?
⇒ La mise en évidence de l’interétatisme.

Le caractère principal de l’organisation internationale est indubitablement l’interétatisme. La


quasi-totalité des organisations internationales étant composée d’États souverains, l’interétatisme est,
très souvent, présenté comme « consubstantiel » à la notion d’organisation internationale. D’ailleurs,
les actes constitutifs des organisations internationales ouvrent, de manière quasi-exclusive, celles-ci
aux États (ex. : les articles 3 et 4 de la Charte des Nations Unies, l’Article II du Statut du FMI).

Pourtant, tous les membres des organisations internationales ne sont pas des États souverains.
De la sorte, des dominions britanniques ont été membres de la SDN, comme la Biélorussie et l’Ukraine
ont été membres de l’ONU alors qu’elles n’étaient que des Républiques fédérées de l’URSS. De même,
le Québec, comme d’autres entités fédérées canadiennes, est membre de l’Agence de la francophonie.

D OCUMENT N° 1 : Ch arte des N ati ons U nies


Artic le 3
« Sont Membres originaires des Nations Unies les États qui, ayant participé à la Conférence des Nations Unies
pour l’Organisation internationale à San Francisco ou ayant antérieurement signé la Déclaration des Nations
Unies, en date du 1er janvier 1942, signent la présente Charte et la ratifient conformément à l’Article 110. »

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Artic le 4
« 1. Peuvent devenir Membres des Nations Unies tous autres États pacifiques qui acceptent les obligations de la
présente Charte et, au jugement de l’Organisation, sont capables de les remplir et disposés à le faire. (…) »

D OCUMENT N° 2 : Statu t du Fon ds mo nét aire in terna t iona l


Artic le II (Membr es)
Section I (Membres originaires)
« Sont membres originaires du Fonds les pays qui, ayant participé à la Conférence monétaire et financière des
Nations Unies, ont donné leur adhésion avant le 31 décembre 1945. »
Section II (Autres membres)
« Les autres pays ont la possibilité de devenir membres du Fonds aux dates et conformément aux conditions
prescrites par le Conseil des gouverneurs. Ces conditions, y compris les modalités des souscriptions, sont basées sur
des principes s’accordant avec ceux qui s’appliquent aux pays déjà membres. »

§ 2 : Une ba se jur idiq ue génér a leme nt c o nven tionn elle

Pour approfondir cette partie du Cours, cf. la Leçon n° 3 sur « Les actes constitutifs des organisations
internationales »

Pis tes de réflex io n


⇒ Quelle est la base de l’organisation internationale ?
⇒ La mise en évidence du volontarisme.

Les organisations internationales sont des sujets de droit dérivés (= secondaires), c’est-à-dire
qu’elles doivent leur existence à un acte juridique (= l’acte constitutif) qui leur est préalable et
extérieur. Plus précisément, les États membres d’une organisation internationale ont manifesté la
volonté d’en faire partie, par le biais d’un traité international multilatéral qui est l’acte constitutif de
l’organisation en question (ex. : l’Accord instituant l’OMC, le Statut du FMI). Formulé d’une autre
manière, l’acte constitutif reflète la volonté – tant politique que juridique – des États de coopérer dans
certains domaines (ex. : la défense, l’économie).

Le volontarisme, traduit par l’exigence d’un traité multilatéral, souffre, parfois, quelques
exceptions. Ainsi, c’est par la voie d’un acte pris lors d’une conférence internationale qu’ont été créées
certaines organisations internationales (ex. : l’OPEP, l’OSCE).

§ 3 : Une s tr uc tu re or gan ique pe rm ane nte

Pour approfondir cette partie du Cours, cf. la Leçon n° 5 sur « Les organes des organisations internationales »

Pis tes de réflex io n


⇒ Comment fonctionne l’organisation internationale ?
⇒ Assurer la permanence et la stabilité de l’organisation internationale.

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La structure institutionnelle de toute organisation internationale garantit un certain degré de


permanence et de stabilité dans son fonctionnement. Cela étant, cette permanence et cette stabilité ne
doivent pas forcément exister pour chaque organe, mais au moins pour les organes administratifs qui
assurent le fonctionnement continu de l’organisation internationale (ex. : le Secrétaire général), les
autres organes pouvant simplement se réunir périodiquement (ex. : l’Assemblée générale).

Nb. : La permanence de la structure institutionnelle de l’organisation internationale permet de la distinguer de la


conférence internationale.

§ 4 : Une au ton om ie jur id ique

Pour approfondir cette partie du Cours, cf. la Leçon n° 6 sur « La personnalité juridique des organisations
internationales »

Pis tes de réflex io n


⇒ Quels sont les moyens juridiques dont dispose l’organisation internationale ?
⇒ La détention de la personnalité juridique.

Dans la mesure où l’organisation internationale prend, par l’intermédiaire de ses organes, des
décisions qui ne se confondent pas avec les décisions individuelles de ses membres, elle exprime une
volonté propre, qui en fait un acteur distinct des États qui la composent. En d’autres termes,
l’organisation internationale est tenue de fonctionner de façon autonome par rapport à ses membres ;
or, pour ce faire, elle doit disposer de sa propre personnalité juridique3.

Nb. : Le critère de l’autonomie juridique est important parce qu’il permet de distinguer une organisation
internationale de simples formes de coopération entre États.

3 L’organisation internationale est titulaire de droits et d’obligations non seulement dans les relations qu’elle
entretient avec d’autres sujets de droit international (= la personnalité juridique internationale) mais aussi dans
l’exercice de ses fonctions sur le territoire de tout État (= la personnalité juridique interne).

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II – Les a ppro ch es th éori ques d e l ’or g a nisa tio n i nter na tio nal e

Pis te de r éflex io n
⇒ Qu’y a-t-il de commun entre un État et une organisation internationale ?

§ 1 : L a théo r ie cl as siq ue de l’Ét a t

La théorie classique de l’État voit en celui-ci la personnification de la nation incarnant l’intérêt


général et le plaçant au-dessus des intérêts particuliers. Dans ce cadre, l’État répond au besoin
d’organisation politique d’un peuple qui entend affirmer son identité à travers les institutions qu’il se
donne et défendre cette identité à la fois contre tout ce qui n’est pas lui-même et contre la menace de
l’extérieur.

Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les auteurs se sont, fréquemment, appuyés sur la théorie
de l’État pour tenter d’expliquer le processus d’apparition et de développement des organisations
internationales. Il est vrai que les points de comparaison ne manquent pas, notamment sur le terrain
institutionnel. Néanmoins, l’organisation internationale n’est pas un succédané de l’État, dont elle ne
présente pas le caractère principal, à savoir la souveraineté. Qui plus est, il n’y a pas, au sein de la
société internationale, de peuple en quête d’une identité politique et soucieux d’établir des structures
qui pérenniseront son individualité. Au contraire, l’organisation mondiale prétend rassembler tous les
peuples, sans les confondre, afin de leur permettre de coopérer dans la poursuite de certains objectifs.
D’ailleurs, l’organisation internationale ne possède ni population ni territoire : elle est simplement une
structure organique superposée aux appareils gouvernementaux des États, et en relation avec eux.

Analyser les organisations internationales à travers le prisme de l’organisation étatique est


donc insatisfaisant, car cela conduit à une représentation déformée de l’évolution réelle de la société
internationale dont on attend la sacralisation par la forme étatique, par un « État mondial » aussi
incertain qu’illusoire …

§ 2 : L a théo r ie ré al is te

Le courant réaliste se fonde sur la conviction que l’État est le seul sujet de droit capable
d’incarner l’intérêt de la collectivité. Par suite, dans cette perspective, l’organisation internationale ne
jouit d’aucune autonomie par rapport à ses (États) membres, n’étant que le reflet de leurs intérêts
(convergents ou contradictoires). Acteurs secondaires des relations internationales, les organisations
internationales sont, en définitive, instrumentalisées au service des politiques (égoïstes) des États
dominants.

§ 3 : L a théo r ie fo nc t ion n al ist e

La théorie fonctionnaliste se fonde sur le concept d’intégration. L’intégration est le processus


par lequel les décisions qui étaient prises, auparavant, à titre individuel, par les Gouvernements
nationaux sont adoptées, maintenant, de manière collective, par des personnes qui relèvent d’une
nouvelle entité (= l’organisation internationale). Cette théorie qui, dans sa forme la plus achevée,
conduit à la supranationalité, est née en réaction à une perception qui, de façon classique, assigne à
l’organisation internationale une fonction de coopération par nature respectueuse de la souveraineté

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des États. À vrai dire, on procède, en la matière, du postulat que la source principale des problèmes
internationaux et l’obstacle réel à une véritable coopération internationale est la division du monde en
États souverains, exclusifs et jaloux de leur indépendance, alors même que l’État n’est plus le cadre
idéal pour fournir certains services (ex. : techniques, économiques) aux communautés humaines qu’il
englobe. Partant, c’est en chargeant des institutions de remplir, sur le plan international, certaines
tâches que la démonstration sera faite que certains besoins peuvent être mieux satisfaits au niveau
international qu’au niveau national.

§ 4 : L a théo r ie de l’ Ét a t fé dér al

Pis tes de réflex io n


⇒ L’organisation internationale peut-elle être considérée comme une forme de fédération ?
⇒ L’exemple de l’Union européenne.

Les différents États qui constituent la société internationale ne se présentent pas toujours
comme isolés et distincts les uns des autres. Ils sont, quelquefois, groupés et possèdent en commun
des institutions. Or, ce phénomène d’association d’États s’est manifesté, au cours de l’histoire, sous
des formes diverses et variées (ex. : la confédération, la fédération). Or, les formes d’association qui
s’inspirent du fédéralisme revêtent un intérêt particulier pour aborder l’étude des institutions de la
société internationale et, plus précisément, celle des organisations internationales.

Les organisations internationales qualifiées d’intergouvernementales constituent, en effet, une


forme d’association entre États s’inspirant de la fédération. De la sorte, on y retrouve « les lois du
fédéralisme » formulées par Georges S CELLE, c’est-à-dire les principes d’organisation communs à
l’ensemble des États fédéraux : le principe de superposition (⇒ la superposition des institutions de
l’organisation internationale à celles des États membres + la répartition des compétences entre
l’organisation internationale et les États membres), le principe d’autonomie (⇒ l’autonomie des États
membres par rapport à l’organisation internationale) et le principe de participation (⇒ la participation
des États membres à l’exercice du pouvoir de décision confié à l’organisation internationale). Mais,
l’État fédéral reste un État comme les autres et en assume toutes les fonctions : il est chargé, en
particulier, d’affirmer vers l’extérieur l’unité des peuples qu’il intègre et d’en assurer la sécurité contre
toute menace étrangère. Les questions relatives à la défense et aux affaires étrangères relèvent donc de
la fédération. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement : n’est-ce pas sa principale (et
première) raison d’être ? Or, par définition, ce n’est pas – et ne peut être – celle de l’organisation
internationale …

Nb. : L’hétérogénéité actuelle de la société internationale ne permet pas d’envisager la constitution volontaire
d’un État fédéral mondial comme une éventualité vraisemblable dans un avenir proche.

On peut, alors, se demander si la confédération ne constitue pas une forme historique


d’association d’États à laquelle a succédé l’organisation internationale au prétexte que ces deux formes
d’association ont en commun le fait que les États membres, tout en conservant leur souveraineté,
transfèrent des compétences à une entité internationale. Une confédération est, effectivement, une
association d’États qui, par un traité international, ont accepté de déléguer l’exercice de certaines de
leurs compétences à des organes communs, tout en conservant, à titre principal, leur souveraineté. En
d’autres termes, la confédération ne constitue qu’une alliance renforcée qui respecte, en principe, la
souveraineté de chacun de ses membres, mais qui se traduit, tout de même, par la mise en place

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d’organismes destinés à coordonner leurs politiques dans un certain nombre de domaines. Dès lors, la
confédération ne correspond pas à un État au regard du droit international ; il n’y a pas d’« État
confédéral ». Par suite, le statut de la confédération, qui résulte d’un traité international, ne peut être
modifié qu’avec l’accord de tous ses signataires et ses organes ne prennent des décisions qu’à
l’unanimité des représentants des États membres (= droit de veto), ceux-ci recevant des instructions
de leurs Gouvernements respectifs. Qui plus est, chaque État membre garde sa pleine capacité d’agir
sur la scène internationale et peut, à tout moment, quitter la confédération si bon lui semble (= droit
de sécession). Au final, il n’y a pas fondamentalement de différence de nature entre les organisations
internationales et les confédérations car, dans les deux cas, ce ne sont pas des États et leurs membres
ne perdent pas la qualité d’État. La seule différence semble être liée à des considérations historiques,
le phénomène de confédération étant historiquement situé alors que les organisations internationales
ont une origine plus récente. En outre, la formule de la confédération est instable : elle tend, le plus
souvent, à évoluer vers la fédération (ex. : la confédération des États-Unis, la confédération helvétique,
la confédération germanique).

Nb. : La confédération est, très souvent, assimilée à un « embryon » d’organisation fédérale.

En résumé, l’organisation internationale ne peut être conçue en fonction de modèles abstraits,


eussent-ils fait leurs preuves ailleurs ; son architecture doit, effectivement, être adaptée aux besoins et
aux particularités de la société qu’elle est appelée à régir …

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