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Equipe pédagogique :
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Chapitre 1 : La monnaie et les agrégats monétaires
Chapitre 1
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La monnaie et les agrégats monétaires.
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équivalent général. Ce sont respectivement les étapes de l’échange fortuit
non organisé, du troc organisé, et de l’adoption d’un système des prix, avec
le choix d’un équivalent général qui sera généralement une monnaie
marchandise. Ce n’est que dans une étape ultérieure que le choix se porte
définitivement sur les métaux précieux, à savoir l’or et l’argent pour remplir
pleinement le rôle d’une monnaie.
3- La monnaie est un réservoir des valeurs. Elle sert à faire des achats à une
date ultérieure. En dissociant le troc en deux opérations bien distinctes
l’échange monétaire rend possible la thésaurisation qui signifie le transfert
du pouvoir d’achat présent vers le futur. Un tel comportement est fondé sur
l’assurance que la valeur des biens à la consommation auxquels on renonce
pourra être retrouvée dans son intégralité dans l’avenir, au moment où
l’utilisation des fonds thésaurisés sera décidée. Elle constitue la liquidité par
excellence. Il existe d’autres éléments qui sont des réserves de valeur mais
qui ne sont pas de la monnaie notamment les titres mobiliers tel que les
actions et les obligations qui sont bien de l’argent stocké mais qui ne
remplissent pas les fonctions d’unité de compte et d’intermédiaire des
échange donc ça n’est pas de la monnaie.
La monnaie est donc une convention qui repose sur la confiance des
individus et est un équivalent général accepté par tous comme moyen de
paiement
« Ces trois fonctions ne sont pas juxtaposées. Elles s’impliquent mutuellement.
A leur tour elles engendrent des fonctions dérivées dont l’étude et l’articulation
conduisent à la compréhension des systèmes monétaires formés par
l’histoire.»
En effet, de ces fonctions traditionnelles découlent d’autres fonctions non
moins importantes qui font de la monnaie également un instrument de
financement, d’accumulation ou de domination. Les marxistes mettent l’accent
sur la puissance sociale de la monnaie qui confère à l’Etat et au Capital un
pouvoir économique indiscutable.
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immédiat de tous les biens et services. De même qu’il permet de rembourser
toutes les dettes et de conserver la valeur entre deux échanges. »
- Une fonction politique vu qu’elle assoit le pouvoir politique étant donné que
c’est le pouvoir politique qui a le droit de battre monnaie et de fixer ce qu’est la
monnaie.
- Une fonction sociale comme on l’a déjà signalé plus haut la monnaie repose
sur la confiance des individus et partant elle a un rôle de cohésion et
d’intégration social.
Les formes prises par la monnaie ont évolué au fil du temps, passant de la
monnaie marchandise à la monnaie métallique illustrée par la circulation des
pièces en or et en argent. L’accumulation capitaliste, la révolution industrielle
et le besoin grandissant en financement des états ont rendu nécessaire la mise
en place de nouveaux moyens de paiement à partir du XIXe siècle. C’est ainsi
qu’est apparue d’abord la monnaie fiduciaire ou manuelle, sous forme de
papier monnaie puis la monnaie scripturale, une monnaie bancaire qui circule
par simple jeu d’écriture.
1- La monnaie métallique.
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Pour pallier à ces inconvénients des métaux précieux : argent et or vont petit
à petit s’imposer dans le monde. La monnaie a pris donc la forme des métaux
précieux étant donné que ces derniers avaient l’avantage d’être à la fois rares,
inaltérable, divisible, stockables, et peuvent être de qualité homogène et
partant facilement transportable. La valeur de la monnaie devient ainsi définie
par son poids en or ou en argent.
La monnaie métallique a connue trois formes qui ont laissées place les unes
aux autres du fait de leur imperfection :
Le bimétallisme
C’est un système qui était répandu en Europe post médiévale. Il est à double
étalon or et argent, deux métaux admis à la frappe libre et disposant d’un
pouvoir libératoire illimité. Très vite cependant le pouvoir politique cherchera à
monopoliser la frappe et à conserver pour lui ce droit régalien, pouvoir attaché
alors aux monarchies et aux féodalités en place. Ce pouvoir érigeait
également pour lui le droit d’établir le rapport fixe qui existe entre les valeurs
de l’or et de l’argent. Ce qui explique les difficultés survenues plus tard de ce
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système, difficultés résultant de la non correspondance entre le rapport légal
supposé rester fixe et les cours commerciaux des deux métaux, appelés à
fluctuer séparément en fonction de leur offre respective sur le marché et de la
découverte de nouveaux gisements de ces métaux précieux. Les particuliers
préféreront alors régler leurs transactions avec la monnaie dont le cours est
déprécié et conserver ou thésauriser la monnaie dont le cours s’apprécie. On
dit dans ce cas que la mauvaise monnaie chasse la bonne. C’est le phénomène
connu sous le nom de la loi de Gresham, ce que résume Bertrand Nogaro
lorsqu’il affirme que « les pays ayant opté pour ce système se voient subir le
drainage alternatif du métal le plus délaissé ». La coexistence des deux métaux
n’est donc pas fonctionnelle, car le bimétallisme nécessite des interventions
répétitives pour faire face aux fluctuations incessantes des cours des métaux.
Ces complications inutiles ont hâté l’abandon du bimétallisme par les pays qui
l’avait adopté pour laisser la place au seul monométallisme.
Le monométallisme.
Il est caractérisé par l’emploi d’un seul métal disposant d’un pouvoir libératoire
illimité. Il a d’abord fonctionné dans certains pays au profit de l’argent avant
d’être généralisé aux Etats Unis et en Europe avec l’or comme monnaie soleil.
Ce système comporte plusieurs variantes qui sont le Gold Spécie Standard qui
ne prévoit aucune restriction à la convertibilité et le Gold Bullion Standard qui
lie la convertibilité à l’achat des lingots en or. Mais la forme qui a le plus
marqué l’histoire économique du XXe siècle reste le Gold Exchange Standard
(GES) qui établit un lien indirect entre le billet de banque et l’or en ce sens
qu’une seule devise internationale garde l’avantage de la convertibilité. Le GES
a été adopté par la conférence de Bretton Woods au lendemain de la seconde
guerre mondiale au profit du Dollars américain comme monnaie soleil
internationale. Cependant, il a été abandonné au début des années 70 pour
être remplacé par un système moins rigide fondé sur la flexibilité des cours des
principales devises internationales sans aucun recours à l’or qui a fini par être
définitivement démonétisé par les autorités financières internationales.
2- Le papier monnaie
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La mise en circulation du billet est passée également par plusieurs étapes
depuis ses premières apparitions en Chine, pays où fut inventé le papier. A
l’origine le billet n’est autre qu’un certificat ou reçu attestant le dépôt d’une
quantité de métaux précieux dans les coffres forts des orfèvres ou des
banquiers. Ces certificats de transactions ont fini par susciter un grand intérêt
auprès des marchands qui les trouvaient commodes à la fois pour régler les
transactions et pour les voyages, car ils attirent moins l’attention des brigands
des routes que l’or et l’argent. D’abord nominatifs puis plus tard anonymes et
acceptés par tous, les certificats sont devenus des moyens de paiement au
même titre que les pièces métalliques. De telles pratiques allaient transformer
l’activité bancaire et les habitudes commerciales. Ainsi au début les banquiers
n’émettaient de certificats qu’en contrepartie de dépôts de métaux précieux.
Ayant constaté la faible tendance des déposants à convertir leurs dépôts en or,
ils se sont mis à émettre de nouveaux certificats identiques à ceux déjà en
circulation avec comme seule contrepartie une reconnaissance de dettes de
leur part.
Cette pratique considérée jadis comme non orthodoxe s’est vite généralisée
entre les partenaires financiers et non financiers avec comme conséquence de
rendre la valeur des certificats en circulation supérieure à celle des dépôts en
métaux précieux supposés au départ être leurs équivalents. En fait la viabilité
de ce système est tributaire de l’absence des demandes de conversion
généralisée de billets en or ou en argent et de la non remise en doute de la
confiance de leurs détenteurs dans la capacité des banquiers à assurer leur
convertibilité. Sur cette base plusieurs Banques européennes ont vu le jour à
partir du XVIIe siècle comme la Banque de Stockholm fondée par le banquier
suédois Johan Palmstruch qui a été le premier à émettre des billets ayant servi
comme moyen de paiement, avant d’être suivi en cela par la Banque
d’Angleterre puis par les autres établissements financiers du continent.
Cependant de telles pratiques ont très vite révélé leurs limites car les
banques ont abusé de l’émission des billets. Ce qui a abouti à leur dépréciation
surtout lorsque ces établissements émetteurs ont été dans l’incapacité de
satisfaire la demande de la clientèle pour convertir le papier en métal. Plusieurs
établissement dont la Banque de Stockholm ont subi en conséquence des
liquidations forcées et une reprise en main par les états, qui ne pouvaient se
contenter de continuer d’observer de loin, vues les répercutions indésirables
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que ces opérations pouvaient avoir sur l’ordre économique et politique des
pays. Parmi les mesures prises en réaction à ces pratiques figure l’imposition
d’un cours forcé en d’autre terme la non convertibilité des billets.
Les différents événements qui ont marqué le XXe siècle, les guerres, les
crises économiques et leurs retombées sur les systèmes politiques européens
et américains ont conduit les autorités monétaires américaines à abandonner
définitivement la convertibilité du dollar, ce qui a conduit de facto à la
démonétisation de l’or dans les années 70 du siècle dernier. Le billet tire
désormais sa valeur non pas d’un quelconque poids en or mais de la puissance
économique du pays émetteur et de la confiance intérieure et extérieur dont il
jouit. C’est ainsi qu’il faut comprendre le sens du terme monnaie fiduciaire qui
provient du mot latin « fiducia » qui signifie confiance. C’est une monnaie qui
est acceptée par tous les agents économiques comme moyen de paiement.
De nos jours cette monnaie fiduciaire est composée des billets et des pièces
métalliques qui sont destinées à satisfaire les besoins de règlement de faible
montant. Cette monnaie d’appoint est appelée monnaie divisionnaire.
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3- La monnaie scripturale.
- Le chèque qui est un instrument de paiement à vue, est un écrit adressé par
le titulaire d’un compte dans une banque, à travers lequel il donne l’ordre à cet
établissement de payer au bénéficiaire, sur présentation et sans délai la somme
inscrite sur le titre. Le bénéficiaire peut se faire payer directement auprès de la
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banque du tireur ou le remettre à sa propre banque pour créditer son compte
peut. Le chèque n’est pas la monnaie mais un instrument de mobilisation de la
monnaie scripturale
- La carte bancaire
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caractérise par la vente à distance et la livraison à domicile, ce type de
transaction qui a déjà fait son apparition au Maroc reste encore cantonné dans
les grandes villes particulièrement à Casablanca. Il faut également signaler
certaines grandes administrations comme les Douanes et les Impôts qui
autorisent les grands comptes à payer leurs dus par la voie d’Internet. Pourrait-
on en conclure qu’à la longue ces bouleversements aboutiraient à la disparition
pure et simple de l’argent liquide comme moyen de paiement au profit de la
monnaie numérique ? En fait si cette éventualité est tout à fait plausible elle ne
serait pas généralisée avant longtemps. La monnaie fiduciaire a encore de
beaux jours devant elle.
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