Thème
Devant le jury :
Ce travail a été effectué à la fois au Laboratoire de physico chimie des matériaux catalyse et
environnement à l’université des sciences et de la technologie d’Oran et au laboratoire des matériaux
inorganiques de l’université blaise pascal (clermont ferrand II , France), sous la direction de Monsieur
R.Mahiou. Je le remercie de m’avoir accueilli au sein de son laboratoire.
Madame D.Harrache , Professeur à l’université Djillali liabes pour l’honneur qu’il m’a fait
en acceptant d’examiner et de juger ce travail.
Monsieur F.Leroux, directeur de Recherche, à l’Université Blaise Pascal, qui a su par ses
compétences scientifiques, me conseiller et être disponible en cas de besoin .Je tiens également à
remercier Mme Vanessa Prévot chargée de recherche à l’Université Blaise Pascal pour son aide et la
sympathie qu’elle a su m’apporter .
Je tiens également à citer ceux qui ont tenu une grande place pendant mon détachement de
thèse : Matilte, Rafael, Hela, Erwane, Abdallah, Nathalie, ainsi que les permanents avec lesquels j’ai
pu partager de bons moments.
Merci à tous ce qui m’ont soutenu et encouragé et permis d’y arriver : mes frères et mes sœurs
, et tous mes amis .
Je remercie spécialement mes parents, à qui je dédie ce travail, pour leur confiance et leur
soutient, qui m’ont permis d’arriver jusque là.
Sommaire
Introduction ....................................................................................... 1
Première partie
Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Deuxième partie
Obtention et caractérisation des phases d’Hydroxydes Double
Lamellaires
Chapitre I
Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
I.1 Synthèse des HDL par coprécipitation à pH constant ................................. 60
I.1.1 Principe de synthèse ................................................................. 60
I.1.2 Mode opératoire retenu ............................................................. 61
I.2 Caractérisation structurale .................................................................. 62
I.2.1 Analyses élémentaires .............................................................. 62
I.2.2 Diffraction des rayons X ........................................................... 64
I.2.3 Spectroscopie infrarouge ........................................................... 67
I.2.4 Analyse thermogravimetrique ..................................................... 71
I.2.5 Morphologie .......................................................................... 76
I.2.6 Etude des propriétés de surface et de la porosité : modèle de BET .......... 77
Chapitre II
Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
II.1 Synthèse des phases HDL par décomposition thermique de l’urée ................. 83
II.1.2 Mode opératoire..................................................................... 85
II.3 Caractérisation structurale ........................................................... 86
II.3.1 Diffraction des rayons X ........................................................... 86
II.3.2 Spectroscopie infrarouge .......................................................... 88
II.3.3 Propriétés Morphologiques et texturales ....................................... 89
II.3.3.1 Microscopie électronique à balayage ..................................... 89
II.3.3.2 Etude des propriétés de surface et de la porosité ........................ 89
Chapitre III
Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires macroporeuses
Troisième partie
Application des matrices HDL
Chapitre I
Adsorption du colorant Orange II sur les Hydroxydes Double lamellaires
Chapitre II
Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par adsorption
dans la phase HDL ZnAl
d'échange anionique favorables au piégeage des colorants ou tout autre polluant organique
polaires ou anioniques. Le développement récent de nanoparticules d'argiles anioniques par le
contrôle de nouveaux procédés de synthèse de type Chimie Douce (Sol-Gel Coprécipitation,
Exfoliation/Reconstruction) nous permet d'envisager des améliorations importantes de
performances en terme de propriétés de surface et d'adsorption en particulier. Ces
compétences nous permettent de moduler à volonté les propriétés physico-chimiques,
structurales et morphologiques de ces matériaux. Cette flexibilité chimique et structurale a
permis des développements technologiques très récents ces dernières années, notamment en
matière de dépollution des eaux naturelles et des eaux de rejet, en particulier pour
l'élimination de pesticides, de substances humiques mais aussi de colorants. Des résultats très
récents obtenus ont montré qu'il était possible pour la première fois de préparer des
nanoparticules d'argiles anioniques et de stabiliser leurs solutions colloïdales. Ces résultats
très novateurs permettent d'envisager un développement très important de leurs applications
potentielles, en particulier quand les propriétés physiques et chimiques de surface sont
1
engagées. C'est le cas des applications dans le domaine de l'Environnement et des procédés
qui mettent en jeu les propriétés d'adsorption et d'échange ionique de surface pour la
dépollution ou le piégeage.
Depuis les années 1990, des efforts importants ont été réalisés pour fabriquer de ma-
nière contrôlée des matériaux structurés. L’intérêt d’une telle structuration réside dans le fait
que certaines propriétés (optiques, électriques, mécaniques, chimiques...) peuvent être
modifiées voire exaltées par rapport à celles d’un matériau massif, ceci grâce à l’importante
surface interne générée dans la matrice d’une part, par une levée de dégénérescence des
niveaux d’énergie du composé par effet quantique de taille d’autre part. En particulier, cette
structuration a ouvert de nouvelles possibilités dans des domaines d’application tels que la
catalyse ou l’adsorption. Avec le développement d’un grand nombre de techniques de
synthèse par chimie douce, il est maintenant possible de modeler des structures
bidimensionnelles et tridimensionnelles « ouvertes », à plusieurs échelles de taille, de
l’angström au micron, et des pores réguliers peuvent être créés au cours de la synthèse en
utilisant des agents structurants, des empreintes, des systèmes thermodynamiques métastables,
ou des procédés de séparation de phase.
La recherche de diamètre de pores plus grands pour accueillir des espèces invitées
plus volumineuses a permis le développement de la famille des matériaux mésoporeux,
présentant des pores de diamètre compris entre 2 nm et 50 nm (MCM41, SBA). L’ordre
structural et le contrôle du diamètre des pores dans ces matrices sont possibles par l’utilisation
d’un réseau micellaire de tensioactifs comme agent structurant dans le processus
d’assemblage entre les espèces organiques et inorganiques. À la convergence de ces méthodes
chimiques, qui permettent un contrôle à l’échelle du nanomètre, et des méthodes propres à la
physico-chimie des fluides complexes, qui touchent à l’aspect macroscopique des matériaux,
se trouvent les matériaux macroporeux. Les structures macroporeuses (øpores > 50 nm) sont
créées par des méthodes reposant sur l’utilisation d’empreintes solides, gazeuses, ou liquides
variées, dont les plus connues sont les émulsions (huile/formamide ), les gels, et l’association
tridimensionnelle de billes présentant une monodispersité de taille , qui servira comme
empreinte d’une éventuelle structure de matrice ordonnée, tel est l’objectif de notre étude.
La première partie de ce manuscrit est consacré à une revue bibliographique où nous
décrirons les propriétés structurales et morphologiques des hydroxydes doubles lamellaires
(HDL) et leur utilisation comme matrices d’immobilisation de molécules et de biomolécules
mais aussi dans la catalyse et l’usage médical.
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La deuxième partie portera sur le controle des propriétés structurales et
morphologiques modulables de phases HDL .Nous étudierons la formation de la phase HDL
par la méthode de coprécipitation à différentes composition et différentes charge de feuillet,
par hydrolyse thermique de l’urée afin d’obtenir de grosses plaquettes mais aussi de pouvoir
séparer la phase de nucléation de la phase de croissance.
Une nouvelle voie de synthèse d’HDL a été mise en évidence, utilisant un arrangement
ordonné de sphères de polystyrène comme moule c’est la méthode dite des « opales
inverses ». En termes simples, un arrangement ordonné de polystyrène sert d’empreinte
sacrificielle à la solidification du matériau, son élimination permet de libérer l’espace et
d’aboutir à une structure poreuse. La synthèse du polystyrène par polymérisation en émulsion
sans surfactant a permis de produire des billes monodisperses de diamètre compris entre 200
nm et 1 μm. Pour constituer l’empreinte, la mise en ordre de ces billes a été envisagée par
différentes voies, la centrifugation ayant finalement été retenue.
La troisième partie traitera plus particulièrement de l’application des phases
synthétisées pour l’immobilisation de molécules en vue d’une remediation environnementale
et comprendre le mécanisme d’adsorption de chaque phase en étudiant plusieurs paramètres
physico-chimiques , liés au mode de synthèse, à la composition, la texture, la porosité mais
aussi aux conditions d’adsorption et au type de molécule adsorbée .Le bénéfice de la
macroporosité créée a été évalué. De fait, l’augmentation de la surface interne disponible et
l’accessibilité au sein de la matrice par rapport aux phases précipitées de manière « classique
», améliorent l’adsorption du colorant organique choisi (Orange II). La modélisation des
isothermes nous permettra de quantifier les capacités d'adsorption de chaque adsorbant.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Première partie
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Le groupe II rassemble les composés dont les feuillets sont généralement constitués par trois
plans d’atomes ; les distorsions des feuillets sont donc plus difficiles. Dans cette catégorie se
retrouvent par exemples les dichalcogénures (MS2), l’iodure de cadmium (CdI2), l’oxychlorure de fer
(FeOCl) et les hydroxydes doubles lamellaires. Le groupe III regroupe les matrices lamellaires
possédant des feuillets ayant jusqu’à sept plans d’atomes. Cette importante épaisseur leur confère une
grande rigidité. Dans ce groupe se trouvent par exemple les phyllosilicates (Figure I.1).
Parmi les composés lamellaires, on distingue les matériaux qui présentent des propriétés de
conduction électronique ou ionique, ou des propriétés d’isolant. Une autre classification s’appuyant sur
la charge des feuillets est aussi utilisée pour décrire les composés lamellaires. Les composés peuvent
alors se classer en trois catégories, les composés à feuillets chargés positivement, ceux à feuillets
chargés négativement et les composés à feuillets neutres. Une liste non exhaustive des principales
matrices inorganiques lamellaires est regroupée dans le tableau I.1 .
Dans le cas des composés lamellaires à feuillets chargés, les liaisons électrostatiques assurent la
cohésion entre les plans et l’espace interlamellaire est occupe partiellement ou complètement par des
ions ou un arrangement d’ions et de molecules d’eau. La quantité d’ions monovalents pouvant être
intercales est appelée capacité d’échange ionique (c. e. i.), elle s’exprime en centimoles d’ions
monovalents pour un kilogramme du matériau (cmol/kg). Cette grandeur dépend de la composition
chimique et de la structure du composé.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
MOPO4M=V, Ti
Hydroxydes
M(OH)2 · xH2O
M=Ni, Co, Zn, Cu, Mg...
Argile type kaolinite
Al4Si4O10(OH)8
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
I.2.1 Structure
Les hydroxydes doubles lamellaires sont des minéraux peu abondant à l’état naturel. Leur
structure est dérivée de celle de la brucite Mg(OH)2 .Les cations métalliques entourés de six atomes
d’oxygène des groupes hydroxyles forment des octaèdres M(OH)6 .Ces derniers s’assemblent par leurs
arêtes de façon coplanaire et constituent alors un feuillet plan.
Dans le cas des HDL, la substitution d’une partie des cations divalents par des cations trivalents
génère une charge positive variable du feuillet. Pour compenser cet excès de charge, des anions
accompagnés de molécules d’eau s’insèrent entre les feuillets et permettent l’éléctroneutralité de
l’édifice. Dans le cas d’une composition à deux cations (divalent et trivalent), ces composés sont
définis par la formule générale :
[ͳെ (OH)2]x+[െ
Ȁ , nH2O]
x-
Par la suite nous utiliserons la notation abrégée : [ - ܫܫܫ-A] , ou MII et MIII sont les cations
divalents et trivalents respectivement, A l’anion intercalé et R le rapport M II / MIII . La figure I.2
schématise la structure de ces matériaux.
minéraux naturels de la même famille structurale que l’hydrotalcite ou que de la manasséite, mais
présentant des différences au niveau de la composition chimique.
Tableau I.2 -Tableau des phases similaires à l’hydrotalcite mais de compositions différentes
Ils associent le nombre de couches dans la maille unitaire au symbole correspondant au système
cristallin ou réticulaire de séquences :
H : hexagonal C :cubique
Le polytype 3R (séquence :AB-BC-CA-AB) est le plus fréquemment observé pour les HDL,
en particulier pour les phase synthétiques. Des polytypes 2H (séquences : AB-BA-AB) et 1H (séquence :
AB-AB) ont été rencontrés entre autre dans le cas de phases intercalées avec des sulfates [2].
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Dans le cas d’empilement de type 3R, les paramètres de maille sont définis comme suit :
c : correspond à trois fois la distance interfeuillet, définie comme étant la distance entre deux
plans métalliques de deux feuillets adjacents
L’espace interfeuillet contient des anions, compensateurs de charge, et des molécules d’eau.
cette région montre un grand désordre d’une manière générale .En effet, les interactions entre les
différentes espèces constituant ce milieu sont des liaisons faibles, de type électrostatiques, liaison
hydrogène ou de Van der Walls qui favorisent la mobilité des espèces intercalées . Une légère
augmentation de la température ou la mise en suspension dans un solvant plaire permettent un
écartement des feuillets qui facilite les processus d’intercalation-désintercalation.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Dans les matrices naturelles, l’anion carbonate est toujours présent, c’est en effet l’anion qui
possède la plus grande affinité pour les phases hydroxydes doubles lamellaire. Dans le cas des phases
synthétiques, il semble cependant possible d’intercaler tout anion stable dans l’eau au pH de synthèse,
en prenant garde de travailler sous atmosphère inerte et avec de l’eau décarbonatée afin d’éviter toute
pollution par les anions carbonatés.
Parmi les nombreux anions intercalés rapportés dans la littérature nous pouvons citer les
suivants :
B3െ3…[2].
· Complexes:[Fe(CN)6]3-, [Fe(CN)6]4-,[PW12͵െ
ͶͲ ], [MCl4]
2–
(avec M=Pd, Pt, Co, Ni),
hétéropolyanions (PMo12͵െ ͵െ ʹെ ʹെ ʹെ
ͶͲ , PW12ͶͲ ), oxométallats (WͶ , CrͶ , CrͶ )…[2]
Les interactions faibles de type électrostatique (hydrogéne ou Van der Waals) avec les feuillets
favorisent la réorientation et la diffusion, sous des énergies d’activation faibles, des espéces présentes
dans l’éspace interlamellaire, et ne permettent généralement pas d’obtenir un arrangement ordonné.
Des phases intercalées avec les anions sulfates montrent cependant l’apparition d’un ordre des
anions sous forme de doubles couches anions-molécules d’eau dans l’espace interlamellaire. Cela se
traduit par un chargement de la distance interfeuillets qui passe de 1,115nm à fort taux d’humidité à
0,865 nm pour le produit sec [8,9] .La possibilité d’intercaler conjointement des cations métalliques
(Na+, Ca+, Al3+) avec les anions sulfates a été observée : SO2-4 , Crܱെʹ , Si(OH)2ʹെ ͵െ
ʹ , PܱͶ présentent
une forte contraction de la distance interlamellaire sous traitement thermique modéré traduisant le
greffage des anions avec les feuillets, c'est-à-dire la création de liaisons plus fortes par substitution des
groupements hydroxyles[10] .
La formule générale des HDL montre bien que la quantité d’anions pouvant être intercalée est
directement influencée par le taux de substitution x.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
H He
Na Mg Al Si P S Cl Ar
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Ti Pb Bi Po At Rn
Fr Ra Ac
Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr
Figure I.4-Tableau périodique indiquant les cations possibles pour l’obtention de phases HDL
Des composés contenant les couples Ni2+/Ti4+ [13], Co2+/Zr4+/Si4+ [14] ont récemment
été reportés dans la littérature. Il est important de contrôler la structure des phases synthétisées
car dans ces réactions de précipitation, l’insertion dans le feuillet des différents cations n’est
pas toujours évidente. En effet, les préparations à partir des couples Mg2+/Zr4+[14], Sn4+, ou
Ti4+ entrainent la précipitation d’oxydes ZrO2 , SnO2 ou TiO2 respectivement,
préférentiellement à l’introduction des cations tétravalents dans le feuillet.
Le rapport MII/MIII est modulable. Cependant, certaines matrices d’HDL présentent
qu’un rapport et il est possible de les synthétiser avec d’autres taux de substitution .le tableau
I.3 récapitule les différents rapports que peuvent adopter certaines matrices.
La détermination exacte de la composition en cations métalliques des feuillets demeure
un problème ardu car la précipitation des phases minoritaires amorphes d’hydroxydes
métalliques (ex : Al(OH)3) reste souvent possible et difficilement décelable).
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Les propriétés d’échange anioniques des HDL sont liées à la structure bidimensionnelle des
HDL et à la nature des interactions faibles entre la charpente lamellaire et l’anion de compensation de
charge. Dans la formule [ͳെ (OH)2]x+[െ x-
Ȁ , nH2O] , la quantité d’anions par unité est
déterminée par le taux de substitution, x, du métal divalent par le métal trivalent.la capacité d’échange
anionique, C.E.A, dépend de la valeur de x et peut être définie dans le cas d’un anion monovalent par
l’équation suivante :
ǤͳͲ ͷ
ܥǤ ܧǤ ܣൌ Ǥ
(meq/100g)
[Mg-Al] 1 ,0≤R≤3,0
[Ni-Al] 1 ,0≤R≤3,0
[Cu-Al] 1 ,0≤R≤5,0
[Mg-Fe] 2,7≤R≤5,6
[Zn-Fe] 2 ,0≤R≤4,0
[Co-Fe] 1,0≤R≤4,0
[Ni-Fe] 2 ,0≤R≤3,0
[Zn-Cr] 2
[Mg-Cr] 2
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
[MIIMIII] x Masse par unité CEA a(nm) Densité de charge Surface libre
formulaire (cmol/Kg) (charge/nm2) (nm2/charge)
[Mg-Al-Cl] 0,20 77,92 256,7 0,3060 2,47 0,405
0,25 79,83 313,2 0,3054 3,09 0,323
0,33 82,88 398,2 0,3042 4,24 0,236
[Zn-Al-Cl] 0,20 110,80 180,5 0,309 2,49 0,401
0,25 110,65 225,9 0,308 3,13 0,319
0,33 110,41 298,9 0,307 4,16 0,240
[Mg-Al-C03] 0,33 81,08 407,0 0,3042 4,24 0,236
[Mg-Al-N03] 0,33 91,64 360,1 0,3042 4,24 0,236
[Li-Al-Cl] 0,33 78,12 422,4 0,3070 4,16 0,240
Les résultats montrent que les capacités C.E.A sont comprises entre 200 et 400 meq/100 g
La structure résulte de l’association de tétraèdres Si-(O, OH)4 , accolés par les sommets, et
d’unités octaédriques M-(O,OH)6 (ou M=Al, Mg, Fe …) associées par les arêtes. On distingue 2
grands types de feuillets, auxquels correspondent les principaux types d’argiles cationiques, formés
d’une (1/1) ou deux couches (2 /1) tétraédriques alternant avec une couche octaédrique (Figure I.5) :
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Chaque feuillet 1/1 présente une surface siloxane (unités tétraédriques) et une surface
hydroxyle (unités octaédriques). L’association des deux feuillets adjacents se fait par liaison
hydrogène Si---HOM. La distance interlamellaire ou l’épaisseur du feuillet 1/1 vaut dans le cas de la
Kaolinite, 7Å. Généralement, les feuillets sont électriquement neutres ou possèdent une charge
négative très faible. L’origine de cette charge est due à la substitution des cations Si 4+ par des cations
de charges inférieures comme Al3+. Il peut également exister, en milieu acide, des charges positives
résultant de la protonation des groupements hydroxyles des unités octaédriques. Du fait d’un réseau de
liaisons hydrogéne interlamellaires très dense, la chimie d’intercalation de ces composés est
relativement restreinte.
Les feuillets sont constitués par la condensation d’un plan d’octaèdres avec deux plans de
tétraèdres (figure I.6). Le feuillet interne peut être dioctaédrique (talc, smectites) quand 1/3 des sites
occupés par des cations métalliques sont lacunaires ou bien trioctaédriques (pyrophillite, smectites,
vermicullites) (occupation totales des sites ocatédriques). Les feuillets peuvent être neutres (talc,
pyrophillite) ou chargés (sméctites, micas). Les substitutions des cations des feuillets sont plus
nombreuses et variées que dans le cas des argiles cationiques de type 1/1. En effet, la substitution des
atomes de silicium (Si4+) des feuillets tétraédriques par des atomes d’aluminium (Al3+) ou la
substitution de cations trivalents (Al3+, Fe3+ …) dans les feuillets octaédriques par des cations hydratés
situés dans l’espace interlamellaire. La densité de charge ainsi que la nature des cations interfoliaires
déterminent les propriétés physico chimique de ces minéreaux. La densité de charge peut atteindre une
valeur de 0,3 C/cm2 , ceci correspond à des capacités d’échange cationiques de 3µéq.m-2 . Ces cations
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
peuvent être liés sous la forme de complexes de sphère interne aux minéraux micacés (illite,
vermiculite) alors qu’ils formeront des complexes externes avec des smectites (montmorillonite).
Les micas et illites, bien que possédant de charges lamellaires élevées, ont une capacité
d’échange relativement faible de par la présence de cations K+, situés dans l’espace interlamellaire, de
taille volumineuse et difficilement échangeables. De ce fait, l’adsorption de molécules organiques par
ces composés est souvent limitée à la surface externe.
Par contre, si l’on considère les smectites, de nombreuses molécules peuvent être intercalées de
manière réversible. Des composés comme la laponite peuvent se délaminer complètement dans l’eau,
formant ainsi, ds solutions colloïdales stables. Les vermiculites possèdent le même type de feuillet à 10
Å que les illites et les micas. L’espace interlamellaire est occupé par des cations plus ou moins
hydratés. Notons que certaines smectites ont des propriétés d’expansion plus importantes (17 Å dans
l’eau) que les vermiculites (14Å). La montmorillonite (ou bentonite) saturée par du sodium possède
des propriétés de gonflement importante. L’échange par des ions calcium conduit à de suspensions
aqueuses colloïdales stables de bentonite calcique.
Elles sont formées par interstratification de phyllosilicates 2/1 et de feuillets brucitiques de type
Mg(OH)2 dans un rapport 2/1/1 (figure3). Le feuillet a une épaisseur de 10 Å avec une couche
octaédrique supplémentaire, soit pour l’ensemble une distance de 14Å.
Il existe, dans les sols, d’autres minéraux argileux interstatifiés résultant de l’association de
différents types de feuillets, feuillets à 10Å et feuillets à 12Å par exemple.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
L’obtention de ces composés résulte de la transformation des smectites en illites (évolution par
ouverture des feuillets d’illites durant l’altération de ces minéraux). Ces interstratifications peuvent
modifier dans certains cas la capacité d’adsorption de l’argile précurseur et augmenter la surface
accessible pour la rétention de molécules organiques polaires ou ioniques.
D’un point de vue structurale, la présence de feuillet de type brucite (ou HDL) ou apparenté
Al(OH)3 (gibbsite) dans un grand nombre d’argiles 1/1 et 2/1, permet de rattacher ces deux types
d’argiles.
Dans la kaolinite, se développent deux surfaces différentes : un plan d’atomes d’oxygène
faiblement avides provenant des silicates et un plan d’hydroxyde très hydrophyles fournis par les
octaèdres favorables aux liaisons hydrogène. Pour les argiles de type smectite, les feuillets brucitiques
sont insérés entre les feuillets tétraédriques siloxanes plutôt hydrophobes, les surfaces des feuillets sont
constituées uniquement d’atomes d’oxygène. La substitution isomorphique d’un cation par un autre
de charge moins élevée engendre une charge négative au niveau des feuillets. La capacité d’échange
ionique, reliée à la densité de charges des feuillets, peut alors varier de 1à 200 meq/100 g d’argile.
L’une des caractéristiques intéressantes des composés de basse dimensionnalité, et en particulier des
structures bidimensionnelles comme les argiles est, du fait de leur anisotropie structurale de
développer des surfaces spécifiques très élevées. Si l’on calcule la surface théorique totale (St) d’une
montmorillonite au sodium (NaxAl2-xMgSi4O10(OH)2 ;H2O) ou bien d’une phase HDL
Zn2Cr(OH)6Cl.2H2O, on obtient respectivement St=759m2/g et St=853 m2/g. (avec St=Smaille/M .N avec
M, la masse molaire de l’argile, N le nombre d’Avogadro).
Les argiles cationiques ont des tailles de cristallites généralement inférieures à 2µm, et
possèdent des surfaces spécifiques externes élevées. Ainsi, une particule de 0.1 µm en forme de
plaquette et d’épaisseur 70Å (7 feuillets d’illite à 10Å) a une surface spécifique de 150m2/g. dans le
cas des argiles expansibles (vermiculites et smectites), les surfaces internes sont accessibles avec un
domaine microporeux prédominant. Ces composés peuvent alors atteindre des surfaces théoriques
totales développées (externes+ internes) de 800m2/g d’argile, très recherchées en catalyse. Le tableau
I.5 regroupe les propriétés de surface de quelques minéraux argileux.
Contrairement aux argiles cationiques, les HDL développent en générale des surfaces
spécifiques plus faibles, de l’ordre de 20 à 80 m2 /g. la faible accessibilité du domaine interlamellaire,
liée à des densités de charges élevées, est responsable du caractère mésoporeux intergranulaire des
argiles anioniques.
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Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Les agrégats de taille micronique (2 à 10 µm) conduisent à des surfaces externes limitées. Ces
différences de propriétés s’expliquent en premier lieu, par des différences de densité de charge des
feuillets ou des capacités d’échange ionique très importantes (dans le cas des HDL comprises entre
200 et 500 meq/100g). Des études menées sur les argiles anioniques ont montré que le taux de
substitution x pouvait varier pour certains systèmes de 0,2 à 0,33, (Tableau I.6). L’hydrotalcite
[Mg6Al2(OH)16]CO3, 4H20 a une capacité d’échange (C.E.A) de l’ordre de 300 meq/100g, valeur
nettement supérieure à celle de la bentonite qui est environ de 90 meq/100 g.
Des études ont montré d’autre part que la synthèse de l’hydrotalcite dans des solvants
organiques permettait de modifier l’état d’agrégation des cristallites donc les propriétés texturales de
l’argile [15]. Ainsi, la synthèse dans des solvants tels que le glycérol, l’éthylène glycol ou l’acétone
permet d’augmenter la surface spécifique du matériau de 75 à 136 m2/g et d’obtenir un pourcentage
très élevé de micropores par rapport au précurseur synthétisé dans l’eau. La morphologie de l’argile
synthétisée dépend par conséquent des conditions de synthèse, de la nature des cations et de l’anion
intercalé. L’intercalation d’anion, le plus souvent organique, permet par l’écartement des feuillets,
d’apporter des modifications structurales et morphologiques, et également de modifier le caractère
hydrophile/hydrophobe de l’argile. Nous disposons alors d’un feuillet minéral iono-covalent
hydrophile neutralisé par un domaine de molécules organiques covalentes hydrophobes. Cette voie est
actuellement largement développée afin d’obtenir des particules nanométriques d’HDL. [16].
Tableau I.6- Capacité d’Echange Anionique (C.E.A) pour différents rapports en cations métalliques de
l’hydrotalcite [Mg1-xAlx(OH)2][CO3]0,3 ,nH2O.
18
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
A la différence des argiles cationiques, les hydroxydes doubles lamellaires sont aisément
préparés en laboratoire par chimie douce [17-20]. La synthèse des matrices hydroxydes doubles
lamellaires a commencé dans les années 1930 avec Feitknecht [21 ,22], qui précipite une solution
aqueuse diluée de sels métalliques avec une base. Gastuche (1967) [23 ,24] Poursuivit en utilisant des
solutions plus concentrées et en éliminant les électrolytes résiduels par dialyse. Puis d’autres
chercheurs ont examiné les méthodes de synthèse de ces matériaux, Brindley et coll [25] , Taylor et
coll, [26]et en particulier Miyata (1975) [27] qui a amélioré l’homogénéité des produits en effectuant
la coprécipitation à pH constant.
Cette méthode de synthèse, développée par Miyata [27], est la plus utilisée actuellement et
consiste à précipiter de manière contrôlée une solution de sels des métaux par une solution basique
(bases de Bronsted :NaOH, LiOH, NH4OH, KOH). L’ajout simultané des deux réactifs permet de
maintenir le pH constant.
Lorsque l’anion à intercaler est le chlorure, la réaction globale de cette synthèse est donnée
par :
Dans cette méthode, il est possible d’agir sur les réactifs et sur les conditions expérimentales.
La composition du produit obtenu va ainsi dépendre de la nature, du rapport des cations métalliques,
et des concentrations des solutions de départ. Elle va également être conditionnée par le solvant [27],
la température [28], et l’atmosphère du milieu de synthèse (air ou azote). Une addition lente des
réactifs est généralement favorable à une bonne cristallinité des phases. Le pH doit être optimisé pour
chaque systéme MII/MIII (CF. Tableau I.7), afin de permettre la précipitation conjointe des cations
trivalent et divalent (Cf.Figure I.7) [29, 30].
La réaction s’effectue sous agitation magnétique ou mécanique pour homogénéiser le milieu, et
sous flux d’azote pour éviter la pollution par les ions carbonates. Afin d’éliminer les résidus de
synthèse, le produit final séparé par centrifugation et mis en suspension dans l’eau décarbonatée, cette
étape est répétée plusieurs fois.
Le solide est finalement séché à l’air à température ambiante ou à l’étuve, ou sous vide dans un
dessiccateur. Cette étape de lavage est commune à tous les types de synthèse décrits plus loin.
19
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Cu2 – Cr - Cl 5,5
ZnR – Al - Cl 7-9
MgR – Al - Cl 9-10
NiR – Cr - Cl 10-13
CaR – Al - Cl 11
pH
Figure I.7- Courbe de titration de solutions 2:1 MgCl2 :FeCl3 et MgCl2 :AlCl3, d’après Boclair [30]
20
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
(a) (b)
Figure I.8– Clichés MEB de phases Mg–Al (a) et Cu–Cr (b) synthétisées par coprécipitation
- la faible durée de cette étape (2min) ne permet pas la croissance des particules, les germes étant tout
formés au même moment en grand nombre.
L’urée base de Bronsted très faible (pKb=13,8), se décompose au dessus de 70 °C, selon Shaw
et Bordeaux [39], d’abord en formant du cyanate d’ammonium (NH4CNO) puis en s’hyrolysant en
carbonate d’ammonium.
La précipitation est controlée par la vitesse de décomposition de l’urée, qui augmente avec
l’élévation de la température (multipliée par 200 entre 60°C et 100°C). Cette hydrolyse régule le pH
21
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Cette méthode est particulièrement adaptée à la synthèse des phases hydroxydes doubles
lamellaire car les produits de décomposition de l’urée (hydroxydes et carbonate) sont les
constituants des HDL. Costantino et coll [33] ont étudié l’influence de la température et des
concentrations sur la structure et les compositions des produits obtenus. La méthode urée est une
méthode qui permet de synthétiser des HDL Mg-Al-CO3 à forte densité de charge, mais la
production d’ions carbonate constitue un inconvénient majeur lorsque d’autres anions doivent
être intercalés.
Les produits synthétisés par la méthode urée sont souvent constitués de plaquettes isolées, de taille
relativement monodisperse, généralement entre 1µm et 5 µm suivant les conditions.
Les dimensions de ces cristallites peuvent atteindre 20 µm en diminuant la concentration des sels,
cette grande taille étant permise par la faible vitesse d’hydrolyse de l’urée qui méne à un faible taux de
sursaturation. L’épaisseur de ces cristallites est variable suivant les compositions et le temps de
réaction. Les particules présentent une forme hexagonale dans le cas d’une phase MgAl, et plus
arrondis pour les phases ZnAl. Elles peuvent s’assembler par les faces principales sous forme de roses
des sables (NiAl) ou de colonnes (ZnAl), oubien rester relativement isolées (MgAl et CoAl) (Cf.figure
.I.9).
(a) (b)
Figure I.9 – Clichés MEB de phases Zn-Al (a) et Mg-Al (b) synthétisées par la méthode urée
22
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Une modification de cette méthode a été mise au point par S.Vial et coll [40-42]. Elle consiste en un
procédé de type « biominéralisation », en utilisant un catalyseur enzymatique, l’uréase, pour effectuer
l’hydrolyse de l’urée à température ambiante .les particules produites sont de petite taille, et se
présentent sous forme d’agrégats assez mal cristallisés (Cf. Figure I.10). La charge négative portée par
l’uréase dans les conditions de synthèse favorise la formation de ces agrégats HDL/uréase qui vont
réduire l’acticité de l’enzyme et limiter la croissance cristalline. Cette méthode de synthèse permet de
préparer des phases hybrides HDL/uréase, intéressantes pour élaborer des biocapteurs pour la détection
de l’urée [43].
A ces principales méthodes de synthèse s’en ajoutent d’autres rencontrées ponctuellement :
hydrolyse induite [44], hydrolyse en milieu polyol [45], méthode sel+ oxyde [46], procédé sol/gel.
Figure I.10- Cliché MEB d’une phase Mg-Al obtenue par décomposition enzymatique de l’urée (Thèse de
S.Vial2005) [40].
23
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
I.4.2.1 Calcination-reconstruction
Miyata et coll [27] ont été les premiers à décrire la capacité qu’ont les phases HDL de
retrouver leur structure originelle après calcination, sous certaines conditions de traitement thermique.
Certains ont parlé d’ « effet mémoire » de la structure HDL. La méthode consiste à faire subir un
traitement thermique au composé inorganique à des températures ou l’anion volatil se décompose pour
permettre l’obtention d’oxydes métalliques mixtes amorphes. La réhydratation dans une solution
aqueuse contenant l’anion invité permet la reconstruction de l’hydroxyde double lamellaire désiré. La
décomposition thermique des HDL procède en plusieurs étapes. De manière générale, il y a dans un
premier temps déshydratation des molécules d’eau faiblement liées et préservation de la structure
lamellaire. Entre 200 et 600°C, l’anion se décompose amenant à la formation d’un oxyde mixte
amorphe. Puis à des températures supérieures, des phases bien définies telles que MO ou la phase
spinelle MIIMIII2O4 apparaissent. La température de calcination s’avère très importante pour le
processus de reconstruction, car il faut éviter d’amorcer la 3éme étape de décomposition irréversible.
Une étude sur le comportement de [ZnR-Al-Cl] [47] a montré que la reconstruction du matériau
dépendait de la température de reconstruction et du rapport molaire Zn/Al. L’oxyde ZnO se forme dés
300°C. la phase spinelle ZnAl2O4 co-existe avec l’oxyde. La reconstruction est favorisée à des
températures proches de 300°C c'est-à-dire dans le cas ou les phases sont amorphes. Dés l’apparition
de phases bien cristallisés, la reconstruction devient difficile.
Le deuxième facteur influençant la régénération de la phase HDL est le rapport molaire. Dans
le cas ou R=1, l’hydroxyde d’aluminium est majoritaire, alors que pour R=4 ou 5, l’oxyde de zinc se
forme. Ces résultats suggèrent d’utiliser cette méthode pour des rapports compris entre 2et 3.
24
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
les anions divalents. Plus l’anion a une densité de charge élevée et plus sa stabilité dans le domaine
interlamellaire est importante. Il est donc conseillé de travailler avec des précurseurs nitrates ou
chlorés sous une atmosphère dépourvue de CO2 à cause de la forte affinité des HDL pour les
carbonates.
25
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
spécifiques comprises entre 20 et 85 m2/g sont classiquement obtenues pour une phase Mg2-Al-Cl
coprécipitée.
La dimension et la distribution de ces pores dépend des méthodes et des conditions de synthèse.
Par exemple l’utilisation de solvants organiques (acétone) se traduit par une augmentation de la surface
spécifique, et l’emploi de glycérol permet de créer de la microporosité centrée vers 20 Å [15].
L’intercalation d’espèces telles que des anions ferricyanure ou certaines porphyrines permet de générer
de la microporosité en jouant le rôle de pilier comme cela a été observé dans les argiles cationiques.
26
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
27
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
peuvent par la suite être relarguer par dissolution de la matrice inorganique dans un milieu acide ou par
échange anionique.
Les vitamines [66, 67] telles que l’acide rétinoïque (vitamine A), l’acide ascorbique (vitamine C) et
le tocophérol(viamine E) sont très sensibles à la lumière ou l’oxygène, ce qui limitent leur application
comme ingrédients dans les cométiques, l’agro-alimentaire, la médecine. L’acide α-(+)-tocophérol
succinate (ATS), médicament anticancéreux, possède des propriétés liposolubles empêchant son accès
dans les cellules. Pour remédier à ces désavantages, il est nécessaire d’immobiliser ces molécules
actives dans un vecteur de relargage. Elles sont facilement intercalées dans les hydroxydes doubles
lamellaires de type [ZnR-Al-NO3] puis transférées dans le corps sans problème de solubilité, ou de
contact avec le milieu extérieur. Ce confinement permet de les stabiliser, d’augmenter leur durée de
vie, puis de les libérer de façon contrôlable ce qui allège les effets secondaires.
Des agents anti-inflammatoires comme l’ibuprofen [68], ont été intercalés dans une phase [Mg2-Al-
Cl] pour éviter les effets secondaires provoqués par de trop forts dosages. Le relargage dépend de la
structure moléculaire active et de la force des interactions qu’elle génère avec la structure hôte. Par
exemple, dans le cas de l’ibuprofène, le relargage est plus progressif que pour le Neo-Mendole.
D’autres molécules [69] présentant les mêmes applications ont pu être intercalées dans une phase [Li2-
Al-Cl] comme le diflonaque, le naproxen.
Des anticancéreux comme les dérivés des acides foliques [70] tels que l’acide folinique et le
methotrexate ont été immobilisés dans des hydroxydes doubles lamellaires [Mg2-Al-NO3] afin de
minimiser la quantité de médicaments administrés. En effet, à cause de leur temps de vie faible dans le
plasma, il est nécessaire de prescrire une forte dose. Cet excès peut occasionné une résistance aux
médicaments et une toxicité non spécifique dans la prolifération des cellules. Le matériau hybride
formé peut se transporter vers la cellule grâce à une meilleure perméabilité sans altérer la molécule
active, puis se décomposer en la libérant sans provoquer d’effets secondaires apparents. Des biotests
ont été effectués in vitro dans une cellule cancéreuse. Le methotrexate immobilisé a été comparé à
celui libre. Les résultats montrent que le matériau hybride est plus efficace dés le début du traitement
en ce qui concerne la suppression de la cellule cancéreuse.
Des citrates [71] ont été immobilisés dans des hydroxydes doubles lamellaires de type [Mg2-Al-
NO3] pour étudier leur effet anti-acide. Lors du relargage, le pH du milieu augmente progressivement
jusqu’à pH =4 ce qui accentue l’effet tampon des matériaux et confirme leur intérêt dans ce type
d’application.
28
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Une étude [72] a été menée afin d’étudier l’effet clinique de l’injection intraveineuse d’une
suspension de particules [Mg2-Al-Cl] d’environ 100 nm de dimension moyenne chez le rat. Les
résultats ont montré que ces matériaux inorganiques avaient peu d’effets systématiques bien qu’au-delà
d’un certain dosage, l’argile provoque des effets indésirables attendus. De plus, des irritations au
niveau des sites d’injection ont été constatées mais peuvent être évitées en modifiant la technique
d’injection ; par exemple en utilisant un cathéter. Les doses injectées lors de cette étude sont
supérieures à celles qui auraient pu être faites dans les conditions usuelles. Il est donc nécessaire
d’effectuer d’autres tests avec des concentrations plus faibles et par la même occasion d’examiner
l’effet irritant.
L’immobilisation de fragments d’ADN a été réalisée par Choy [73] dans l’objectif d’élaborer
des vecteurs de gène pour la thérapie génique par simple échange anionique
L’étude montre que la molécule ne se détériore pas, et que le matériau hybride pénètre bien à
l’intérieur de la cellule avant que la matrice HDL ne se dissolve, en raison du pH acide, et libère les
fragments d’ADN (Figure I.12). Récemment, des fragments plus longs, 6000 à 8000 paires de bases,
ont pu être introduits dans une structure HDL par coprécipitation [74.].
29
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
La problématique en terme d’immobilisation devient plus compliqué ici car elle doit tenir compte
de la complexité structurale des enzymes, de leur taille élevée (≈10nm par monomére), de la
préservation de leur intégrité structurale.
L’enzyme, pénicilline G acylase a été immobilisée dans des hydroxydes doubles lamellaires de type
[MgR-Al-NO3]. Deux méthodes de confinement ont été étudiées. [75, 76].
30
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Enfin, l’enzyme va venir se greffer au niveau des groupements aldéhydes libres. Les tests
enzymatiques ont montré que l’enzyme immobilisée était plus stable vis-à vis de la température et du
stockage et de l’acidité.
Des travaux récents ont montré que l’uréase a une forte affinité avec les phases HDL et qu’il
est possible de produire des biocapteurs en immobilisant l’enzyme sur la matrice [77, 43].
Le processus de rétention peut être affecté par les espèces anioniques dans l’espace intelamellaire et
par la charge du feuillet ou par le rapport M II/MIII du feuillet. L’interfeuillet montre une grande affinité
pour les carbonates, et il est plus difficile de les remplacer comme suit :
െ െ .
[M1-xIIMxIII(OH)2]Ȁ ..mH2O + (x/m)Yn- [M1-xIIMxIII(OH)2]Ȁ mH2O + (x/m)Xn- (1)
. L’hydrotalcite peut être intercalée par différents espèces selon une autre voie, par l’utilisation de
« l’effet mémoire ». les HDL calcinée à 500°C donnant des oxydes mixtes, en présence de l’eau
contenant des espèces anioniques se transforme vers la structure feuilletée par la réaction de
reconstruction :
à 500°C
െ
[ͳെ (OH)2]Ȁ .mH2O [ͳെ O] + (m-1)H2O + autres ………(2)
െ െ .
[ͳെ O] + Ȁ + (m+1)H2O [ͳെ (OH)2]Ȁ mH2O…………..(3)
Ces dernières réactions présentent un des aspects les plus attractifs des HDL comme adsorbants
de contaminants. La calcination permet le recyclage et la réutilisation de l’adsorbant et l’élimination
des contaminants organiques [78, 79]. Donc les HDL jouent un rôle important dans l’adsorption des
anions par deux types de réactions : échange anionique et reconstruction laquelle ajoute en outre la
possibilité de recyclage et réutilisation. La facilité et le bas coût de synthèse des HDL et
particulièrement ceux du Mg-Al-CO3 font de cette matrice la plus attractive pour l’élimination des
contaminants dans le sol et l’eau.
31
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
La possibilité d’exploiter la capacité des HDL à adsorber l’anion, a été investiguée par leur
réutilisation dans un cycle impliquant le traitement par la chaleur, l’adsorption de l’anion, et l’échange
des carbonates pour l’élimination des anions adsorbées [79]. Les anions adsorbés sont le F-, Br-,
B(OH)4-, NO3-, HPO42- et SO42-. Les expériences d’adsorption ont été effectuées sur une HDL calcinée
à 400°C, après élimination des carbonates, donnant un maximum d’adsorption. Le matériau calciné
adsorbe lentement le dioxyde de carbone et l’eau de l’atmosphère pour revenir de nouveau à
l’hydrotalcite .Les quantités adsorbées des anions sont classée comme suit :
SO42> F-> HPO42->Cl-> B(OH)4-> NO3-
Miyata [82] a effectué une étude similaire pour la détermination des constants d’équilibre de
l’échange anionique. Une forte adsorption a été observée pour les anions ayant un rayon ionique petit,
provoquant une diminution de l’espace inter feuillet. En revanche, le maximum théorique de la
capacité d’échange anionique (3,6 meq/g) n’a pas été atteint. Ceci explique que les hydroxydes
pourraient aussi être en compétition avec les anions à adsorber. L’effet de la compétition et les
différents sites d’adsorption dans les mécanismes de rétention des anions monovalents et divalents ,
comme Cl-, SO42- et CrO42-, ont été étudié par Châtelet et coll [83] .Sur des HDL saturés en carbonates,
l’adsorption de SO42-, CrO42- et Cl-, est très faible, mais sur la phase calcinée, l’adsorption des anions
divalents est complète. Dans une solution mixte de monovalent, Cl- et de divalent (SO42- ou CrO42-)
l’adsorption des anions divalents sur les HDL calcinées n’est pas fortement affectée par la présence
des anions monovalents. Au contraire, les anions divalents inhibent l’adsorption des anions
32
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
monovalents. Dans le mécanisme d’adsorption, une présence de deux types de site de rétention sur les
HDL et les CHDL (HDL calcinée) peut être distinguée :
· sites dans l’interfeuillet qui correspondent à la capacité d’échange anionique structural de
l’adsorbant.
· sites d’adsorption sur la surface externe.
La nature de ces sites de rétention pour différents anions peut être approchée à travers l’étude
de la variation du potentiel Zêta avec le pH en présence de différents électrolytes. L’étude de la
rétention de chromates et dichromates par une matrice Zn-Al-Cl a été effectuée par Houri et coll [84].
Elle s’ajoute aux nombreuses publications parue sur ce sujet. Citons par exemple, les travaux de
piégeage de chromates et de dichromates sur les argiles anioniques calcinées, de Kovanda et coll [85].
L’échange et les réactions de reconstruction sont aussi utiles dans l’adsorption des
contaminants à caractère organique sur les hydrotalcites. En fait, beaucoup de contaminants organiques
comme le phénol, les acides carboxyliques aromatiques, les colorants et les pesticides ont un caractère
anionique. De plus, les polymères naturels existant dans l’eau, comme les acides humiques ou les
acides fulviques ont besoins parfois d’être éliminer pour quelques usages de l’eau .
33
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
La formation des anions OH- est en accord avec la grande adsorption du TCP sur CHDL à un
pH initial acide (pH=4). Cependant les OH- devraient aussi être intercalés simultanément en plus des
phénolate,les anions phO-, le maximum d’adsorption du TCP adsorbé ne représente que 12% de la
capacité d’échange anionique du CHDL.
34
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
L’adsorption du TNP sur HDL et CHDL a été aussi testée pour sélectionner les meilleurs
conditions pour le rapport solide/liquide, pH initial et temps de contact [93]. L’adsorption sur HDL
non calcinée est favorisée à un pH acide (pH=2), et 2h de temps de contact. Cependant, l’adsorption
sur CHDL n’est pas très influencée par le pH, bien qu’à pH 2 la quantité la quantité de TNP éliminée
est légèrement plus grande, probablement à cause de la compétition entre le TNP et les hydroxydes à
pH élevé.
L’effet d’autres variables, comme le rapport M II/MIII et la nature du cation trivalent (Al(III) ou
Fe(III) sur l’adsorption du TNP par les HDL et les CHDL ont été aussi étudié [94]. L’adsorption du
TNP par échange anionique sur MgAlCO3 n’est pas affectée par le rapport Mg/Al, alors qu’elle l’est
sur MgAlCl. Dans le cas du MgAlFe, le pouvoir polarisant élevé du Fe rend la réaction de l’échange
moins favorable.
b) Pesticides
Les pesticides sont un groupe de contaminants organiques dont la présence dans l’eau
augmente, à cause de leur usage élevé, principalement dans l’agriculture. Il existe une grande variété
de pesticides différents par leur caractère chimique (organophosphorés, triazines, organochlorés, les
dérivés phénoxy-acétiques, carbamates, ect.). Le premier travail en rapport avec l’adsorption des
pesticides par les HDL a été rapporté par Hermosin et coll [95] qui ont comparé divers adsorbants pour
l’herbicide acide 2,4 dichlorophenosyacetique (2,4-D).Ils ont trouvé que l’hydrotalcite Ni,Al-CO3 est
le meilleur adsorbant par rapport à la smectite la sepiolite et quelques organo-argiles .
I.7.1 Définition
L’adsorption d’un composé par un solide est un processus d’accumulation du soluté à
l’interface solide/liquide. La première caractéristique de l’adsorption est un processus compétitif entre
les molécules de soluté, mais aussi entre les molécules de soluté et le solvant. Il se produit dans le
processus d’adsorption des interactions physiques et/ou chimiques adsorbant/adsorbat sans
changement de composition chimique de l’adsorbant. [96]. Toutefois, il est parfois difficile de
différencier le processus d’adsorption avec d’autres processus comme par exemple l’adsorption qui
implique un changement de composition de l’adsorbant. Dans la pratique, l’adsorption est caractérisée
par la diminution de la concentration du soluté en solution. Le terme sorption, processus de rétention,
est souvent utilisé sans distinction entre l’adsorption, l’absorption et la précipitation.
35
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Figure I.13- Interactions de surface ou interlamellaires pour les phases HDL (H : liaison hydrogène, E+ :attraction
électrostatique, E- :répulsion électrostatique).
36
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
composante minéraux des sols comme les argiles cationiques 1/1, les hydroxydes simples et les
hydroxydes doubles lamellaires[98].
En 1972, Hamaker et Thompson [102] ont proposé ce type de mécanisme pour la rétention de s-
triazines sur des complexes cations métalliques/acides humiques.
qe = (Ci-Ce)*V/m
La force de rétention du polluant sur les surfaces minérales dépend des interactions adsorbat/adsorbant.
La distinction entre l’adsorption physique et chimique se fait suivant la nature des forces mises en jeu.
37
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Physisorption
L’adsorption physique met en jeu des forces intermoléculaires de type Van der Waals et/ou liaison
hydrogène entre l’adsorbat et l’adsorbant. C’est un phénomène général pouvant se produire pour tout
fluide se trouvant au contact avec un adsorbant présentant une interface étendue. Ce processus est
envisageable si les interactions adsorbat/adsorbat sont inférieures à celles adsorbant/adsorbat. Il est
analogue à un phénomène de condensation (forces intermoléculaires< 10 Kcal/mol d’adsorbat).
Chimisorption
L’adsorption chimique met en jeu des interactions entre électrons avec rupture de liaisons
chimiques et formation de nouvelles liaisons covalentes comme dans le cas de réactions chimiques.
De nombreuses modélisations initialement appliquées à l’adsorption de gaz sur des solides sont
utilisées pour l’adsorption à l’interface solide/solution. Généralement basées sur la formation de
complexes de surface, ces modèles sont établis en considérant la compétition entre la variation
d’enthalpie libre due aux interactions chimiques et électrostatiques et le changement d’énergie de
solvatation des espèces adsorbées.
Il existe une classification des isothermes d’adsorption établie par Giles [103] qui traduit la nature
et l’intensité des interactions adsorbat/adsorbant (Figure I.14). On distingue quatre grands types
d’isothermes : S, L, H et C, eux mêmes divisées en sous groupes. La forme de l’isotherme rend compte
du mécanisme d’adsorption et dépend de la nature de la molécule organique ainsi que de la surface de
l’adsorbant.
Isotherme de type S
L’adsorption augmente au fur et à mesure que la concentration en soluté croit doucement aux
faibles concentrations et brusquement ensuite pour des valeurs de Ce plus élevées. Ce type d’isotherme
serait observé lorsque, en présence d’attractions modérées, la molécule de soluté monofonctionnelle
est orientée verticalement par rapport à la surface de l’adsorbant. L’allure de la courbe traduit
également une forte compétition entre le soluté et le solvant ou d’autres espèces présentes à la surface
des sites d’adsorption.
38
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Courbe S Courbe C
qe qe
Ce Ce
Courbe L Courbe H
qe qe
Ce Ce
Figure I.14- classification des isothermes d’adsorption selon Giles (1960) [104].
Isotherme de type L
L’allure de la courbe indique qu’à mesure que la concentration à l’équilibre augmente, le nombre de
sites vacants diminue. Ce type d’isotherme traduit une haute affinité adsorbat/adsorbant, avec la
possibilité pour le soluté de s’adsorber soit horizontalement à la surface de l’adsorbant, soit
verticalement ce qui traduit une compétition minime entre l’adsorbat et le solvant pour les sites
d’adsorption. L’allure de la courbe d’adsorption est caractéristique d’un processus de chimisorption,
l’isotherme est alors modélisable par l’équation de Langmuir.
Isotherme de type H
Ce type d’isotherme est le cas extrême de l’isotherme de type L. il traduit une forte affinité entre le
soluté et l’adsorbant. Cette allure de courbe peu habituelle, est rencontrée pour des molécules
organiques de poids moléculaire élevé comme par exemple des micelles ioniques ou des espèces
polymériques.
Isotherme de type C
39
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Il existe dans ce cas là, une relation linéaire jusqu’à une certaine concentration entre la quantité de
soluté adsorbée qe et la concentration de celui-ci à l’équilibre Ce. Au delà de cette concentration, un
plateau horizontal est atteint.
I.7.4 La désorption
La désorption des espèces adsorbées ne suit pas forcement le même chemin que le processus
d’adsorption. L’équation de Freundlich modifiée permet la modélisation de l’isotherme de
désorption [106]
Qads=Q0 - Kfd(C0-Ce) 1/nfd
Ou Q0 représente la quantité adsorbée initialement à la concentration d’équilibre initiale C 0
pour de faibles concentrations à l’équilibre, la courbe de désorption rejoint celle de l’adsorption. La
boucle ainsi formée est appelée boucle d’hystérèse. Il se quantifie à l’aide d’un coefficient %H, définie
comme suit :
%H=((Kfd-Kf)/Kf)100
40
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Où nf et nfd sont les capacités d’adsorption et de désorption déterminées par les équations de
Freundlich. En 1993, Jamet et coll [56] utilisa les coefficients relatifs aux forces d’interactions des
processus d’adsorption et de désorption pour définir un coefficient d’hystérèse H :
H=nf/nfd
Où nf et nfd sont les facteurs d’intensité déterminés par l’équation de Freundlich respectivement pour
l’adsorption et la désorption.
Koc=(K/%OC)*100
Koc est ainsi une mesure de la mobilité des pesticides dépendante de la nature des sols.
Pour les systèmes constitués de plus d’un composant, et en supposant qu’il n’existe aucune interaction
entre ces composants, il est possible d’obtenir un coefficient d’adsorption calculé (Kf-calc ou Kd-calc).
Kcalc=Karg(1-θ) + KAH θ
Où Karg et Kcalc sont respectivement les coefficients d’adsorption du matériau et de la substance, θ
représente la fraction de la substance dans le mélange
Différents facteurs peuvent influencer l’adsorption de composés organiques sur les argiles et autres
fractions colloïdales du sol :
Les mécanismes d’interactions qui peuvent avoir lieu entre la molécule et la surface de
l’adsorbant sont conditionnés par la nature des atomes présents sur la molécule. Par exemple, un
substituant proche du groupement fonctionnel interagissant avec la surface de l’adsorbant, peut
entrainer des encombrements stériques rendant ainsi difficile l’accessibilité du dit groupement
fonctionnel aux sites d’adsorption [107] , Harderlein et coll [108] ont montré que l’hydrogène porté en
41
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
position 6 du 2,4-dinitrophénol a été remplacé respectivement par un groupe méthyl, sec-butyl, et tert-
butyl à cause de l’encombrement stérique au cours de l’adsorption de composés phénoliques sur une
argile cationique de type Cs-Kaolinite. Selon le tableau I.9 nous constatons une diminution de la
capacité d’adsorption de la Kaolinite lorsque la taille du groupement en position 6 augmente.
L’encombrement stérique est, dans ce cas, un facteur limitant de l’adsorption.
Tableau I.9- Valeurs de Kd déterminées pour l’adsorption de différents adsorbats sur une argile cationique de type
Cs- Kaolinite [58].
6-méthyl-2,4-dinitrophénol ˷18000
6-sec-butyl-2,4-dinitrophénol 54
6-tert-butyl-2,4-dinitrophénol 18
Dans les argiles anioniques ou cationiques l’ion échangeable joue un rôle important dans ces
interactions. La densité de charge peut aussi intervenir sur l’accessibilité du domaine interlamellaire.
L’augmentation de la charge diminue l’accessibilité de l’espace interfoliaire et augmente l’énergie
d’hydratation de l’adsorbant ce qui conduit à une compétition entre les solutés et la molécule d’eau.
Ø Interactions électrostatiques
Qui peuvent avoir lieu avec la matière organique chargée négativement même à faible pH (par
exemple groupes carboxylates)
Ø Echange de ligands :
42
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Les interactions physiques sont faibles de type ion-dipôle, liaisons d’hydrogène. Les composés
organiques sont facilement déplacés par les molécules d’eau. Les isothermes rencontrées généralement
de type S ou C.
I.7.5 .1 .2.3 Molécules apolaires
Lorsque le matériau adsorbant est microporeux, l’accessibilité du soluté aux sites d’adsorption va
dépendre de la taille du composé organique, ce qui génère une sélectivité de forme [108].
Dans une solution aqueuse, les particules de masse et de faible taille, se repoussent et
s’éloignent les unes des autres de manière à se disperser dans le liquide. Les colloïdes forment ainsi,
une suspension homogène, stable dans l’eau. Au contraire, les particules de taille et de masse élevées,
s’attirent et s’agrègent en formant des amas plus au moins compacts. Cette agrégation entraine une
modification de la distribution de tailles des particules et une diminution de l’aire de l’interface solide-
solution (Figure I.15). La morphologie des particules formées dépend étroitement des conditions
expérimentales de synthèse [110].
Lorsque le temps à coaguler en plus gros agglomérats est lent, on dit que les colloïdes sont
stables et restent dispersées durant la période d’observation. Le murissement d’Oswald désigné
l’ensemble des transformations qui conduisent les particules dans un état de plus en plus grande
stabilité thermique.
43
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
60
40
20
0 F répulsif
F attractif
-20 F total
-40
-60
-80
Figure I.15 : Modèle physique pour la stabilité des colloïdes
Avec Va=-k(A/d2)
Et Vr=k’*(1/√I)*tanh(k1*φd)2 *exp(-k2*d/√I)
44
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Lorsqu’un solide est mis dans une solution, il acquiert une charge superficielle par diverses
réactions avec le solvant. Par exemple, dans le cas des argiles, la diffusion d’ions du réseau dans la
solution crée un déficit de charges pouvant participer à la charge de surface. Dans le cas des solides
ioniques, la charge de surface peut être due aux ions de surface situés sur les plans de rupture du
réseau, dont la charge n’est pas exactement compensée par les ions environnants. A ces phénomènes,
s’joute l’hydratation de la surface qui permet d’abaisser la différence de potentiel chimique entre les
constituants des phases solides et liquides en contact. La dissolution ou la protonation des molécules
ainsi adsorbées est à l’origine de la charge de surface de la plupart des oxydes minéraux :
S-O- + H3O+ S-OH + H2O S-OH2+ + OH-
Les groupes polarisés S-OH, S-OH2+, S-O-, confèrent à la surface un caractère neutre, acide ou
basique respectivement.
La densité superficielle globale de charge est définie par [110].
où A est l’aire totale des particules (m2/g), F, la constante de Faraday (96500 C/mol) et les
quantités entre crochets représentent la concentration (mol/g) des sites chargés de surface. σ 0 est une
grandeur mesurable par titrage potentiométrique.
La charge de surface résulte d’équilibre acido-basiques. Elle dépend donc du pH et de la force
ionique de la solution. σ0 peut être positive, négative ou nulle selon les conditions du milieu. Les
quantités d’ions H+ et OH- consommées lors du titrage de l’oxyde par un acide et une base en
présence d’un électrolyte indifférent permettent d’évaluer la charge des particules. Celles-ci
augmentent avec l’augmentation de la concentration en électrolyte. Les ions de l’électrolyte en
écrantant les répulsions entre les sites chargés de surface, favorisent leur ionisation (Figure I.16 et
I.17).
45
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
46
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Elle est liée à la taille et à la charge du cation.plus il est petit et chargé, plus le transfert électronique
M-O est important et la basicité des atomes d’oxygéne est faible (Tableau I.10)
Matériau PCN
MgO 12,5
Mg(OH)2 12,3
ZnO 9-10
Zn(OH)2 9,2
Des conditions de synthèse et/ou des traitements thermiques différents peuvent expliquer l’écart des
valeurs du PCN pour un même matériau. Comme pour les ions en solution, les groupes de surface
polarisés développent de très fortes interactions avec l’eau. Cet arrangement des couches de
solvatation disparait progressivement avec la distance à la surface et , c’est au-delà de quelques
angstroms, que l’on retrouve le comportement de l’eau liquide (Figure I.18). L’épaisseur de la couche
d’hydratation est d’autant plus grande que la surface est polaire et que la charge de surface est élevée.
Cette couche d’eau fortement structurée au voisinage de la surface constitue la couche compact de
Stern la limite de cette couche, identifiée comme le plan externe d’Helmotz (OHP), st assimilée à la
distance minimale d’approche des ions en solution de charge opposée à la charge de surface. Les ions
constituent une couche diffuse en solution au-delà de l’OHP. La charge électrique de la couche diffuse
σd représente la contre – charge de la particule σ0. Le potentiel électrostatique du à la charge et évalué
à l’OHP, ψd est assimilé au potentiel électrocinétique Zéta ζ mesurable à partir de la mobilité électro
phorétique. Le modèle est ainsi constitué de trois couches :
Double couche
47
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
Couche de
Chapman
Goȕy et
· Une couche diffuse contenant les ions hydratés faiblement liés au solide de
charge σd (zone externe).
Figure I.18-Arrangement des couches de solvatation sur une surface chargée négativement
Certains ions ou molécules attirés vers la surface peuvent pénétrer dans la couche de Stern et se
lier chimiquement sur des sites. Il s’agit le plus souvent de molécules complexantes facilement
hydrolysables. Il peut donc se former des complexes à sphère externe ou à sphère interne. Ces espèces
sont alors dites physi ou chimisorbées. Il y a une compétition entre les molécules d’eau et les
molécules organiques pour l’accessibilité des sites d’adsorption [112].
I.7.5.3 .1 La température
48
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
I.7.5.3 .2 Le pH
χ (nm)= 0,3/√I
49
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
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55
Thèse M.M.Bouhent Les hydroxydes doubles lamellaires ; Etude bibliographique
56
Thèse M.M.Bouhent Obtention et caractérisation des phases d’Hydroxydes Double Lamellaires
Deuxième partie
Obtention et caractérisation
des phases d’Hydroxydes
Double Lamellaires
57
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Chapitre I
Synthèse et caractérisation des
hydroxydes double lamellaires par
coprecipitation
58
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Introduction
La synthèse de phases d’HDL macroporeuses par une nouvelle méthode appelée opales
inverses.
59
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
60
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Lors de la synthèse d’un HDL hybride, si le contre ion ne provient pas des sels coprécipités
l’anion à intercaler est préalablement dissout dans l’eau décarbonatée du réacteur.
61
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
2 10 11 275,59
MgRAlNO 3
3 10 9 333,90
4 10 7 392,20
MgRAlCl 2 10 7 249,09
2 9 11 277,49
ZnRAlCl 3 9 9 376,88
4 9 7 476,27
MgRAlCO3 2 10 5 273,59
MgRAlDDS 2 10 5 501,99
Dans Le tableau I.2 sont regroupées les analyses chimiques des phases préparées. Nous
constatons que les rapports MII/MIII des HDL préparées sont proches des rapports initiaux en sels
métalliques, se qui confirme la conservation des compositions stœchiométriques désirées. La présence
62
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
des carbonates dans quelques phases peut être liée à la contamination par le CO2 de l’atmosphère
pendant les cycles de lavages ou pendant le séchage, comme elle pourra être liée au pH élevé de la
synthèse qui favorise la contamination qui se fait uniquement sur la surface des particules du fait que
sur les diffractogrammes des rayons X la distance interfoliaire caractéristique des carbonates n’est pas
observée dans les phases contenant un autre contre ion.
Les compositions chimiques et les capacités d'échange anioniques des composés HDL de
MgRAlNO3 sont présentés au tableau I.3. Le Mg2+ et Al3+ expérimentaux déterminées, sont proches de
la valeur attendue, indiquant ainsi l'utilité de la méthode de coprécipitation à pH constant pour la
préparation du HDL en vue d'obtenir la composition désirée. On note une légère contamination mais
souvent inévitables avec des anions carbonate. Les Formules chimiques de MgRAlNO3 sont proches de
celles calculées avec un certain nombre de molécules d'eau déterminées par ATD / TG, juste
nécessaire pour remplir tous les sites [3].
Tableau I.3-Compositions chimiques des phases MgRAlNO3
R Mg2+/Al3+ 3
-
+CO32 %H2O Formule chimique C.E.A.* Abbreviation
)/Al3+ meq/100g
1.77H2O
2.35H2O
63
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
64
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
phase a (nm) c (nm) dbs (nm) dGal* (nm) SBET (m2.g-1) Taille
moyenne de
particule (nm)
Les diffractogrammes des rayons X des phases ZnRAlCl sont aussi caractéristiques de phases
HDL avec une série de raie (00l) reliées à la distribution de la densité électronique suivant
l’axe z et à plus grand thêta les raies h0l, 0kl et hk0 caractéristiques de l’organisation de la
matière dans les feuillets hydroxylés en particulier (Figure I.3 ) .
Pour ces phases, une assez bonne cristallinité est obtenue avec une largeur des raies de
diffraction relativement faibles par rapport aux phases de nitrate .L’affinement des paramètres
de maille sur la totalité des raies de diffraction indexées dans un mode d’empilement 3R nous
donne accès à des distances interlamellaires. Ces distances sont relatives à la présence de
petits anions dans le domaine interfoliaire, tels que les chlorures. La réflexion (110),
caractéristique de la distance Métal-Métal dans les feuillets augmente avec l’augmentation du
rapport Zn/Al.
35000
003
006
Intensités relatives
012
a = 3,08Å ﺇ
018
110
113
0111
101
1010
116
104
d = 7,80Å ﺇ
a = 3,07Å ﺇ Zn3Al-Cl, pH = 9,0
d = 7,72Å ﺇ
a = 3,06Åﺇ
Zn2Al-Cl, pH = 9,0
0
10 20 30 40 50 60 70
2 q (°)
65
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
d003=2,55 nm Mg2AlCO3
Mg2AlDDS
Mg2AlCl
Intensité relative
Mg2AlDDS
)
09
)
(0
06
)
)
03
10
)
)
(0
04
13
(0
(1
)
(1
(1
15
(0
Mg2AlCl
Mg2AlCO3
10 20 30 40 50 60 70
2q (°)
Figure I.4 – Diffractogrammes des rayons X des phases Mg 2 AlX (X : DDS, Cl, CO 3 )
66
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Figure I.5 -schéma d’arrangement des molécules de DDS entre les feuillets du HDL. (a) monocouche
perpendiculaire (26 Å); (b) et (c) bicouche entrecroisé (>26 Å) [5] .
Les HDL ont été caractérisé par la spectroscopie infrarouge à transformée de fourrier
et à réflexion totale atténuée (ATR-FTIR).la méthode et la technique sont détaillées en annexe
1.
Les spectres IR enregistrés pour les différents matrices préparés sont presque
similaires et présentent toutes les bandes caractéristiques des HDL (Figures I.6 ,I.7,I.8).
Il montrent typiquement une forte absorbance entre 3450 et 3500 cm-1 et une plus
faible à 1620 et 1650 cm-1 qui correspondent aux bandes de vibrations de valence de l’eau
intercalée ν(OH) et δ(HOH ) respectivement. Cette région du spectre infrarouge est caractéristique
des interactions entre les groupements OH, les molécules H2O et les anions de l’interfeuillet.
L’intensité et le positionnement de cette bande dépendent respectivement du taux
d’hydratation, de la densité de charge des feuillets de l’argile et de la nature des cations
67
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
métalliques. Ceci est observé sur les spectre IR de la phase MgRAlNO3 à différents rapports
MII/MIII (Figure 1) où on remarque un décalage de la bande large et intense située à 3450cm-1
n(OH)
n(M-O)
d(O-M-O)
n(NO3)
d(H2O)
Absorbance
(d)
(c)
(b)
(a)
Pour R=2 jusqu’à 3590 cm-1 pour R=4. Le déplacement de cette bande caractéristique
des ν(OH) est effectivement observé sur la littérature [8] pour les rapports MII/MIII croissant ; il
est corrélé au changement de l’espace interfeuillet et à la présence des groupements
68
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
G
IN
R O 80
CK
-5
HY 060
1
L
ET
M
DDS
Absorbance (a.u)
2920
n(OH) nas(CH2);-CH3 1230-1212
2851 -
407
ns(-OSO3 -) 722 d(MO)
2956 ns(CH2);-CH3 1467
(-CH2-)
nas-CH3 ds(CH2) 1067 990
Mg2Al DDS
nS-O
Mg2AlCl nCO3
Mg2AlCO3
gM-O
dH O g3 (CO)3
2
Zn4Al-Cl
Zn3Al-Cl
Zn2Al-Cl
-1
Nombre d'onde (cm )
69
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Bandes à environ 700-400 cm-1 peut être attribuée aux vibrations de flexion de Al-OH et Mg-
Al-OH du réseau HDL. En conséquence, les bandes de valence le MO sont décalées vers les
basses énergies (à partir de 655 cm-1 pour Mg2Al et Mg3Al et à 590 cm-1 pour Mg4Al comme
prévu pour une structure plus ordonnée et rigide.
0,20
0,15 0,10
0,15
0,10 0,10
0,05 1420
0,05 0,05
0,00 0,00
0,00
1600 1500 1400 1300 1200 1100 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1600 1500 1400 1300 1200 1100
0,35
0,16
0,30 n (OH) 0,40
n (OH) n (OH)
0,25 0,12
Absorbance
0,30
0,20
0,10
0,10 0,04
0,05
0,00
0,00 0,00
-0,05
2400 2600 2800 3000 3200 3400 3600 3800 2400 2600 2800 3000 3200 3400 3600 3800 2400 2600 2800 3000 3200 3400 3600 3800
Wavenumber (cm-1) Wavenumber (cm-1) Wavenumber (cm-1)
Figure I.7- spectres ATR-FTIR de Mg2AlNO3, Mg3AlNO3 et Mg4AlNO3 par déconvolution.
70
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
Pour le spectre de la phase Mg2AlDDS (Figure I.5), Les bandes entre 500 et 1000 cm-1 sont
nettement élargies, indiquant une mauvaise organisation du feuillet HDL.
Des bandes additionnelles caractéristiques des anions utilisées sont également présentes. L’attribution
de ces bandes est regroupée dans le Tableau I.6 mettant en évidence l’intercalation des anions.
Notons que les bandes caractéristiques du DDS seul sont observées sur le spectre IR
du Mg2AlDDS (Figure I.6) sans aucun déplacement ce qui traduit que la structure moléculaire
du DDS est maintenu inchangeable entre les feuillets du HDL [9].
L’intercalation des ions chlorures est clairement mise en évidence par la nette
diminution de la bande des ions carbonates.
Les courbes de perte de masse obtenue pour les différentes matrices respecte le
comportement pour une phase d’HDL [ 8 , 10-12 ]. Dés le début du chauffage et jusqu’à une
temperature proche de 220°C , un premier phénoméne endothermique a lieu sur les phases
Mg-Al . il correspont à une premiére perte de masse causée par le départ de l’eau adsorbée à
la surface des cristallites et de l’eau interlamellaire, les deux processus etant confondu dans le
cas de ces phases contrairement au phases Zn-Al ou ils sont plutôt distinct , ce qui indique que
la nature du cation semble avoir un effet sur le processus de déshydratation , ce qui nous
permet de supposer que les molécules d’eau adsorbées dans l’espace interfoliaire sont
faiblement liées dans le cas des phases Mg-Al .La décomposition des anions et la sont
traduites par un seul phénoméne exothermique de 225°C à 600°C . La déshydroxylation des
71
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
feuillets sous forme de vapeur d’eau est concominante à cette décomposition sur l’enssemble
des phases et est plutôt retardée par rapport à la phase Zn-Al [13, 14]. Pour la phase
MgAlDDS la décomposition de l’anion n’est pas confondu à la déshdroxylation et est amorcé
à 320°C , elle se déroule en trois étapes jusqu'à 650°C.
Le composé final est constitué de l’oxyde et de la phase spinelle selon la composition
de l’HDL.
72
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
0,5
0 Mg2AlNO3
12,04%
0,0
-10
Perte de masse en %
-0,5
-20
DTG(%/°)
-39,24%
-30 -1,0
-40
-1,5
-50
-2,0
-60
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Temperature °C
0 1,0
Mg3AlNO3
12,04% 0,5
-10
0,0
Perte de masse en %
-20 -0,5
DTG(%/°)
48,7288% -1,0
-30
-1,5
-40
-2,0
-2,5
-50
-3,0
100 200 300 400 500 600 700
Temperature °C
0 1,0
Mg4AlNO3
14,904% 0,5
-10
0,0
Perte de masse en %
-20 -0,5
DTG(%/°)
-1,0
35,851%
-30
-1,5
-40
-2,0
-2,5
-50
-3,0
100 200 300 400 500 600 700
Temperature °C
73
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
0 0,08
Zn2Al-Cl
-5 0,06
DTG (%/min)
-15 0,02
-20 0,00
-25 -0,02
-30
-0,04
-35
-0,06
200 400 600 800 1000 1200
Température (°C)
0 0,10
Zn3Al-Cl
-5
0,05
-10
Perte de masse (%)
DTG (%/min)
0,00
-15
-20 -0,05
-25
-0,10
-30
-0,15
-35
Température (°C)
0 0,08
Zn4Al-Cl
-5 0,06
0,04
Perte de masse (%)
-10
-15 0,02
DTG (%/min)
-20 0,00
-25 -0,02
-30 -0,04
-35 -0,06
-40 -0,08
200 400 600 800 1000 1200
Température (°C)
74
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
0,2
0 Mg2AlCl
0,0
15,5%
-10
-0,2
Perte de masse(%)
-20
DTG (%)
-0,4
27%
-30 -0,6
-1,0
-50
Température(°C)
0
Mg2AlDDS
13,642%
-20 11,315%
0,0
Perte de masse en %
-40
DTG(%/°)
38,706%
-60
4,200%
11,233% -0,2
-80
-100
100 200 300 400 500 600 700
Temperature °C
75
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
I.2.5 Morphologie
Une étude morphologique par microscopie électronique à balayage a été réalisée sur
les échantillons HDL. Il a été montré que les morphologies des HDL dépendent fortement de
la composition des matrices.
Les particules de MgRAlNO3 sont formées par l'agrégation de petites plaquettes
disposées en morphologie de rose de sable comme indiqué sur les photos MEB (Figures I.13-
I.15). Nous observons une nette augmentation de la taille des plaquettes avec l’augmentation
du rapport Mg2+/Al3+ liés à l'amélioration de la cristallinité comme mentionné.
200
200 200
200 200
20
00
nm nm nm
Toutefois, la présence des deux nanoparticules primaires et des agrégats conduit à une
distribution granulométrique bimodale, la fraction fine affiche une granulométrie moyenne de
602 nm, 555 nm et 472 nm, respectivement, pour Mg2AlNO3, Mg3AlNO3 et Mg4AlNO3. La
phase Mg2AlCl est constituée d’agglomérats de petites plaquettes. L'image MEB de montre
un empilement de plaquettes arrondies de différents diamètres. Pour la phase Mg2AlDDS, les
images MEB mettent en évidence une nette diminution de la taille des particules et une forte
agglomération.
76
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
L’image du MEB montre une phase Mg2AlCO3 sous forme de rose de sable, ceci est
généralement observé sur les phases sursaturées en base pendant le processus de précipitation
(pH imposé au-delà de 9). Cette morphologie donne une petite surface spécifique et moins de
porosité .par contre cette assemblage donne une agrégation plus stable des particules qui ne
pourront être dispersé que par l’action d’un traitement ultrasonique.
Les échantillons MgRAlNO3 présentent des isothermes d'adsorption N2 avec des boucles
d'hystérésis typique de la porosité interparticulaire entre les plaquettes (type H3). La surface
77
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
spécifique BET (FigureI.16) et les volumes poreux sont faibles. Une légère augmentation du
SBET est observée depuis Mg2AlNO3 (26 m2.g-1) à Mg3AlNO3 (32 m2.g-1) et Mg4AlNO3 (37
m2.g-1) en bon accord avec la taille des particules. En outre, l'augmentation de la densité de
charge de la couche d'Mg4Al à Mg2Al favorise l'agrégation des plaquettes et la diminution de
la surface spécifique.
Les autres phases présentent aussi généralement des isothermes d’adsorption d’azote de
type II selon la classification de Brunauer, Deming, Deming et Teller (BDDT) [15] avec une
petite boucle d’hysteresis de type A caractérisant la présence de mésopores (2-30 nm)
associés à l’état d’agrégation des cristallites et qui traduit un modèle de pores de forme
cylindrique.
2
D’après la formule Stheo = a ξ͵.10
−18
Na/M, avec a (nm) le paramètre de maille, M la
masse molaire et Na le nombre d’Avogadro [16], la surface spécifique théorique d’une phase
HDL est plus grande que celle obtenue expérimentalement (exemple la surface spécifique
théorique de Mg2AlCO3est de 1345 m2.g-1). En pratique, une telle valeur n’est pas atteinte du
fait que la surface interne est difficile à atteindre.
100 16
Surface area
90 14
Mg2AlNO3 26 m2.g-1 Mg2AlNO3
80 Mg3AlNO3 32 m2.g-1 Mg3AlNO3
12
Vads (cm3.g-1)
50 8
40 6
30
4
20
10 2
0 0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 100 1000
P/P0 Size (d. nm)
78
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
500
Mg2AlCO3
400 2
SBET=70m /g
V ads (cm .g )
300
-1
3
200
100
P/P0
100
Mg2AlCl
80 2
SBET=25 m /g
Adsorbed Volume(cm /g)
3
60
40
20
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
D’après les résultats obtenues et en comparons les surfaces spécifiques des phases
(Tableau I.7) avec leurs clichés de microscopie électronique à balayage, nous pouvons
déduire que l’agrégation des plaquettes défavorise la diffusion de l’azote vers les mesopores
comme dans le cas des phasesMg2AlNO3 et Mg2AlCl qui ont une architecture presque
identique avec une forte agrégation d’oŭ la même surface spécifique. Cette dernière est plus
grande dans le cas de la phase Mg2AlCO3 avec des cristallites plus dispersées.
79
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
SBET (m2/g) 26 32 37 73 25
80
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par coprecipitation
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84.
81
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
Chapitre II
Synthèse et caractérisation des hydroxydes
double lamellaires par la méthode Urée
82
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
Introduction
La méthode de préparation des HDL par coprecipitation présente le grand avantage de permettre le
contrôle des propriétés physico-chimiques afin d’obtenir des matériaux à différentes propriétés
non seulement en terme de composition ou de densité de charge ou de l’anion intercalé mais aussi
en terme de surface spécifique, de porosité, de taille et forme de particule, qui sont des propriétés
morphologiques importantes pour une stratégie d’élaboration. Comme il a été déjà cité, un nombre
important de travaux dans ce domaine concerne le développement de procédés de synthèse à
propriétés morphologiques contrôlées. La méthode de préparation des HDL par coprecipitation a
été largement développée [1,2] et a fait l’objet d’une investigation particulière en terme de
propriétés texturale générées. La caractéristique principale de ce procédé montre que les étapes de
nucléation et de croissance sont généralement confondues suite à une sursaturation de l’agent de
précipitation (OH-). Ce phénomène entraine alors une polydispérsité de la taille des particules qui
est favorisée par un vieillissement. Pour favoriser la monodispersité des particules d’argile, il est
nécessaire de séparer ces deux étapes de précipitation en utilisant une base retard comme l’urée.
83
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
nucléation, donc des cristallites en un nombre inferieure, mais de plus grande taille, supérieures à
40 µm.
L’urée est une base de Brønsted très faible (pKb=13,8), fortement soluble dans l’eau [8].
L’hydrolyse de l’urée s’effectue en deux étapes :
· Formation de cyanate d’ammonium NH4CNO (étape déterminante).
· Hydrolyse rapide en carbonate d’ammonium.
CO (NH2)2 NH4CNO
La formation des HDL est gouvernée par les conditions expérimentales. L’obtention d’une
phase HDL carbonatée de cristallinité élevée a été réalisée pour des températures à 90°C et un
temps de précipitation de 24 heures. En dessous de cette température, le degré de cristallinité
s’affaiblit.
L’obtention de la phase HDL qui passe par la formation d’un gel d’hydroxyde a été mis en
évidence au début de la précipitation de [Mg2-Al-CO3] et dans ce cas avec un rapport initial (R)
Mg2+/Al 3+ = 1. Au-delà de R= 4, il se forme du MgCO3.
Les analyses morphologiques montrent des particules individuelles, bien définies, de forme
hexagonale et mono disperses dont la taille varie entre 1 et 5 µm [4].
Pour diminuer la dimension des particules [5], une étude a été réalisée sur l’effet des
solvants organiques polaires au niveau de la formation des HDL. Ces molécules vont venir
empêcher l’accès de la surface du matériau et atténuer l’adsorption et la nucléation des cations sur
les groupements hydroxyles. La vitesse de croissance sera ralentie. L’utilisation d’éthanol pur
empêche la formation d’HDL ; seul l’hydroxyde d’Aluminium est formé dans ces conditions. Par
contre, l’emploi d’éthylène glycol permet la précipitation des petites particules d’HDL.
84
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
85
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
Les diffractogrammes des rayons X des phases préparées par décomposition de l’urée dans
l’eau et dans un mélange eau – éthylène glycol comparés à la phase carbonatée classique (HT)
sont représentés sur la figure (II.2).
Les diffractogrammes des rayons X présentent une allure générale caractéristique des
phases de type (HDL) avec notamment l’apparition de l’ensemble des raies (00l) rencontrées dans
les composés isotypes à structure lamellaire et indiquent un réseau hexagonal, avec une symétrie
rhomboédrique typiquement R-3m.
Les diffractogrammes des rayons X des différentes phases synthétisées montrent bien la
formation de la phase HDL par l’observation des raies (00l) au bases thêta définies par le mode
d’empilement, quelques (h0l) et (0kl), et la raie (110) liée à la distance interne des feuillets.
86
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
3)
(0 0
)
(0 0 6
Intensité relative (c)
(012)
(015)
(018)
(113)
(110)
(1010)
(0111)
(1013)
(116)
(b)
(101)
(a)
10 20 30 40 50 60 70
2q(°)
Figure II.2- diffractogrammes des rayons X des phases :(a) HT, (b) HT-U, (c) HT-UE.
Les distances interllamelaires mesurées (tableau II.2) sont relatives à la présence de petits anions
dans le domaines inter foliaire tels que les C032- (voir Tableau) et sont en bon accord avec ceux
trouvés dans la littérature [9] .Le paramètre a donnant la distance entre deux métaux voisin est
presque identique sur toute les phases ce qui explique que le rapport Mg/Al =2 a était atteint
durant la synthèse des phases HT-U et HT-UE . La distance basale des phases préparées par
l’hydrolyse de l’urée est inférieure (7,58Å et 7,50Å) à celle des phases coprécipitées dans l’eau
(7,60 et 7,75).ceci indique que l’eau est moins intercalée dans les premières phases.
La largeur des raies observée pour HT-UE , indique une cristallinité moins bonne que
celle obtenue pour la phase HT-U qui affiche un degré de cristallinité très élevée qui permet la
résolution fine des structures des composés intercalés par différent taux d’anions chlorures et
carbonates. La présence de plusieurs raies (00l) bien définies, caractéristiques de distances
interlamellaires démontre que le processus d’échange intra-structural est progressif et met en jeu
des populations d’anions Cl- et ʹ͵ܱܥെ pouvant être co-intercalés en quantité variable.
Tableau II.2-Paramètres de mailles affinés dans le système R-3m des phases HDL
87
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
ü à environ 3400 cm-1, apparaissent les bandes de vibrations des groupements hydroxyles
du feuillet (υOH).
ü De 2500 à 1500 cm-1, sont visibles les bandes de vibrations de déformation δH2O des
molécules d'eau intercalées et adsorbées ainsi que les bandes caractéristiques de l'anion
carbonate CO3 -2 à 1360 cm-1 présent dans le domaine interfoliaire.
ü Pour les faibles fréquences, c’est-à-dire ν < 1500 cm-1, les bandes de vibration observées
sont attribuées au réseau, ainsi que les vibrations de déformation des liaisons oxygène-
métal-oxygène δ O-M-O (1000 et 500 cm-1).
n(OH) HT
HT-U
HT-UE
absorbance
d(H2O)
88
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
Les propriétés morphologiques et texturales des phases obtenues ont été étudiées par la
microscopie électronique à balayage(MEB) et la mesure BET.
La figure II.4 de microscopie électronique à balayage montre une phase HT (a) sous forme
de rose de sable, ceci est généralement observé sur les phases sursaturées en base pendant le
processus de précipitation (pH imposé au-delà de 9). Cette morphologie donne une petite surface
spécifique et moins de porosité .par contre cet assemblage donne une agrégation plus stable des
particules qui ne pourront être dispersé que par l’action d’un traitement ultrasonique.
les particules de HT-U présentent une morphologie en forme de disque et des diamètres
supérieurs au micron , l’agrégation se fait par les faces principales et conduit à un empilement
suivant l’axe perpendiculaire aux faces formant des particules individuelles, bien définies, de
forme hexagonal et monodispers dont la taille est environ 2µm. La comparaison des échantillons
synthétisés dans l’eau et dans eau/EG (1/4) met en évidence clairement l’effet de l’éthylène glycol
sur la taille comme inhibiteur de la croissance cristalline par son adsorption à la surface des petites
particules secondaires de taille d’environ 0,6 µm. Dans l’eau/Ethylène glycol , l’aluminium
commence à précipiter à un pH plus élevé que dans l’eau , ce qui facilite la formation du HDL
contenant plus de Mg .
II.3.3.2 Etude des propriétés de surface et de la porosité
Les isothermes d’adsorption –desorption d’azote pour les phases HT ,HT-U et HT-UE sont
représentés sur la Figure II.5.
Les phases HDL présentent généralement des isothermes d’adsorption d’azote de type II selon
la classification de Brunauer, Deming, Deming et Teller (BDDT) [10] avec une petite boucle
d’hysteresis de type A caractérisant la présence de mésopores (2-30 nm) associés à l’état
d’agrégation des cristallites et qui traduit un modèle de pores de forme cylindrique.
Comme nous l’avons déjà cité, d’après la formule Stheo =ܽʹ ξ͵.ͳͲെͳͺ Na/M, avec a (nm) le
paramètre de maille, M la masse molaire et Na le nombre d’Avogadro, [11] la surface spécifique
théorique d’une phase HDL est plus grande que celle obtenue expérimentalement (exemple S HT
est de 1345 m2.g-1). En pratique, une telle valeur n’est pas atteinte du fait que la surface interne est
difficile à atteindre pour toutes les phases.
89
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
a)
b)
c)
90
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
La grande surface spécifique développée par la phase HT-UE ainsi que le volume poreux (voir
Tableau ) sont en accord avec sa morphologie observée sur les clichés du MEB donnant de petites
particules qui permet l’accès plus facile aux molécules d’azote .
100
2
90
A HTUE (197 m /g)
80
70
Vads(cm /g)
60
3
50
2
40 HTU (63 m /g)
30
20
10
P/P0
500
400
BHT (73 m2/g)
V ads (cm .g )
300
-1
3
200
100
P/P0
Figure II.5- Isothermes adsorption / désorption d’N2 sur(A) HTU et HTUE et (B) HT
91
Thèse M.M.Bouhent Synthèse et caractérisation des hydroxydes double lamellaires par la méthode Urée
Référence bibliographique
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92
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Chapitre III
93
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Stratégie
Comme nous l’avons déjà souligné, les phases HDL sont l’objet de
nombreuses études en raison de leurs propriétés variées d’intercalation,
d’immobilisation, et d’adsorption Bien que leur structuration soit susceptible de
modifier ces propriétés, peu de travaux ont porté sur les modifications de l’état
d’agrégation des matériaux HDL et l’obtention de morphologies particulières [1].
Ce n’est qu’assez récemment que la structuration de phases HDL a réellement été
envisagée, en particulier depuis que la délamination de ces phases a été mise en
évidence. Certaines études visent l’obtention de films d’HDL, particulièrement
intéressants du fait de leur anisotropie structurale. Ainsi, des films de phase
HDL Mg–Al de plus de 20 µm d’épaisseur, formés par l’empilement de
plaquettes parallèlement au substrat, sont obtenus par séchage d’une suspension
colloïdale de plaquettes de phases Mg–Al intercalées par des alkoxydes
(coprécipitation dans une solution alcoolique de soude) [2]. Des films ont
également été préparés en appliquant la méthode de Langmuir-Blodgett. Dans ce
cas là, une monocouche d’HDL est observée suite au dépôt des plaquettes sur un
substrat en mica, en présence d’une solution de stéarate ou de complexe cyanure
polypyridyle de Ru(II) dans le chloroforme [3,4]. Parallèlement, des synthèses
réalisées au sein de micro-émulsions inverses permettent l’obtention de
nanoparticules d’HDL (40-50 nm) pour lesquelles différents types d’agrégation
sont obtenus en fonction du protocole expérimental, par ajout d’un copolymère bloc
(P1940) [5].
Très récemment, des capsules creuses d’argiles de type HDL ont également pu
être obtenues en s’inspirant des résultats de Caruso et coll [6]. Des billes de
polystryréne (PS) sont dispersées dans une suspension colloïdale d’HDL, les
particules s’adsorbent alors à la surface des billes. Ensuite, les sphères sont
immergées dans une solution de polystyrène sulfonate. En répétant l’étape plusieurs
fois des composites coreshell de billes de PS recouverte par des couches successives
HDL/PSS (poly(sodium 4-styrène) sulfonate) sont obtenus. La calcination du
94
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.1– Schéma de la méthode des opales inverses adaptée à la synthèse de phases HDL
95
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Ces critères ont favorisé l’utilisation de deux types de sphères : les billes
de silice et les billes de polymère, comme le polystyrène (PS) ou le
polyméthylméthacrylate (PMMA) [7,8].
Les billes de silice sont synthétisées par la méthode de Stöber et coll. [9]ou
par des techniques utilisant des microémulsions inverse. La synthèse par
précipitation s’effectue en deux étapes : nucléation et croissance. Ces deux étapes
doivent être séparées pour obtenir des billes monodisperses. Des billes uniformes de
silice amorphe sont obtenues par hydrolyse d’une solution de tétraéthoxysilane à pH
élevé. Le diamètre de ces sphères va généralement de 50 nm à 2 µm en changeant
les concentrations de réactifs. Les sphères de latex, tels que le PS ou le PMMA sont
habituellement synthétisées par polymérisation en émulsion [10]. Ce procédé fait
intervenir un monomère, un initiateur, un milieu dispersant (généralement l’eau), et
dans certains cas un émulsifiant (surfactant). Le monomère, faiblement
hydrosoluble, est dispersé en une émulsion aqueuse par forte agitation mécanique.
La polymérisation a lieu au sein des gouttelettes, conduisant à la formation de
billes.
Les billes de silice sont plus rigides et leur tenue thermique est meilleure
96
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
que celle des billes de polymère. Leur élimination s’eff ectue par dissolution
dans l’acide fluorhydrique (HF) ou la soude (NaOH) alors que les colloïdes de
PS sont retirés par calcination au-delà de 350 °C ou par dissolution dans un
solvant organique polaire tel que le toluène.
Les réactifs sont introduits par les cols latéraux d u réacteur et une forte
agitation est produite par une pale en TéflonTM en forme de T. Cette pale est
fixée au bout d’une tige de verre mise en mouvement grâce à un moteur électrique.
Un rhéostat permet de faire varier la vitesse de rotation, mais celle-ci est contrôlée à
chaque fois manuellement car des variations liées aux frottements peuvent exister
pour un même réglage. L’enceinte du réacteur est sous atmosphère inerte par
l’intermédiaire d’un flux d’azote, et les vapeurs sont condensées dans un
97
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
réfrigérant.
La synthèse fait intervenir trois réactifs : le monomère styrène, de l’eau
déionisée, et l’initiateur persulfate de potassium (Cf. Figure III.3).
Le styrène est distillé juste avant utilisation (85-90 °C, 70 mmHg) afin
d’éliminer les différents additifs présents dans le produit commercial, en particulier
les stabilisateurs qui empêcheraient, ou du moins limiteraient, la réaction de
polymérisation.
Dans le réacteur de 500 ml, 340 ml d’eau déionisée sont chauffés à 70 °C, puis
40 ml de styrène distillé sont ajoutés. Le mélange est mis sous agitation mécanique
à la vitesse désirée et porté à la température de réaction. Le monomère styrène
étant très peu soluble dans l’eau (0,029 %vol à 20 °C), les deux phases forment une
émulsion de gouttes de styrène dans l’eau. Une fois l’émulsion formée et
stabilisée ( 1 h), l’initiateur dissout dans 20ml d’eau déionisée et chauffé à 70
°C est ajouté.
98
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Une partie des résultats obtenus pour une température de 70 °C, pour un
rapport molaire styrène/KPS de 710 et une vitesse d’agitation de 350 rpm, est
reportée dans le tableau III.1. Comme l’explique Tauer [14] la polymérisation en
émulsion permet d’obtenir des billes de faible distribution de taille mais cette
méthode est très sensible à de faibles variations des paramètres expérimentaux. Les
résultats des synthèses effectuées montrent effectivement que le diamètre des billes
ainsi préparées n’est pas très reproductible, en effet, il peut être multiplié par cinq
dans des conditions identiques.
Cependant, les billes sont dans tous les cas monodisperses et les suspensions
affichent généralement des indices de polydispersité (Polydispersity index : PDI)
inférieurs à 0,1. Le potentiel ζ, toujours négatif (présence de groupements
sulfates/sulfonates de surface), varie d’un échantillon à l’autre sans corrélation
apparente, sa valeur moyenne se situant entre -15 mV et -45 mV.
100
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Tableau III.1 – Diamètres des billes de latex concentration massique, PolyDispersity Index,
et potentiel ζ, et selon différentes conditions expérimentales de polymérisation en ému lsion
102
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Spectroscopie infrarouge
103
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
104
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
106
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
III.1.2.3 Filtration
107
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
108
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.10 – Clichés MEB de dépôts obtenus par filtration 0,05 %m (ø=460 nm)
La concentration de la suspension semble par contre jouer un rôle important. Il est
en effet nécessaire que la suspension soit peu concentrée pour obtenir un bon empilement,
toutefois une concentration trop faible (0,05 %m) ne permet visiblement pas de préparer un
dépôt ordonné. Il existe donc une gamme de concentration pour lesquelles les sphères
s’auto-assemblent et forment des cristaux. Ainsi, la filtration d’une suspension à 0,1 %m de
billes identiques aux précédentes conduit à un dépôt relativement ordonné (Cf. Figure
III.11).
Cette gamme de concentration évolue avec le diamètre des billes. Les sphères de
petites tailles peuvent en effet former une structure ordonnée pour des concentrations 0,05
%m (Cf. Figure III.12).
Les cristaux préparés par cette technique se présentent sous forme de fines couches
très fragiles. Les échantillons sont très difficiles à manipuler et ils se brisent facilement. La
structure est en effet peu dense, car la force créée par le flux du solvant est faible et ne
suffit pas à donner une résistance mécanique à l’ensemble. Il est possible d’appliquer une
aspiration lors de la filtration pour accélérer le processus et compacter davantage le cristal,
mais les essais effectués ont montré que l’ordre est moins bon dans ce cas. Les sphères ont
besoin de temps pour s’assembler et trouver la position de moindre énergie.
En raison des grands volumes à filtrer, le temps d’élaboration des cristaux est
important comparativement à la quantité de produits obtenue. De plus, les échantillons sont
trop fragiles mécaniquement et se désagrègent lorsqu’ils sont mis en présence de solution
aqueuse. Pour ces raisons, cette technique a été écartée pour la préparation de nos
109
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
empreintes.
Figure III.11– Clichés MEB de dépôts obtenus par filtration 0,1 %m ( ø =460 nm)
Figure III.12– Cliché MEB d’un dépôt obtenu par filtration 0,05 %m (ø=250 nm)
III.1.2.4 Évaporation
Le solvant peut également être éliminé par évaporation. Dans ce cas les
sphères de PS s’ordonnent à la surface selon un processus d’auto -assemblage
convectif [21, 22, 23](Cf. Figure III.13). Elles sont déposées au cours de
l’évaporation sur un substrat plongé verticalement dans la suspension [101].
110
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.14 – Clichés MEB de dépôts obtenus par évaporation (1%w, φ=250 nm). 25 °C à
gauche,55 °C à droite
Figure III.15 – Clichés MEB de dépôts obtenus par évaporation à 55 °C. 0,5 %m
à gauche, 3,8 %m à droite (ø=250 nm)
113
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.16 – Clichés MEB de dépôts obtenus par évaporation (3,8 %w) à 30 %HR à
gauche, et à l’air ambiant à droite (ø=250nm)
Il apparaît que la méthode par évaporation permet la préparation de dépôts
sur des lames de verre. Lorsqu’ils sont fins, ils adhèrent bien au substrat,
cependant, en augmentant leur épaisseur, ils présentent rapidement des
craquelures et se décollent de la lame de verre (Cf. Figure III.17). Ils deviennent
dès lors difficiles à manipuler.
III.1.2.5 Centrifugation
par gravitation en imposant une force centrifuge à la suspension [24, 25, 26, 27].
Dans le cas des billes polymères, il faut veiller à ne pas imposer une vitesse
de centrifugation trop importante, sans quoi le compactage des sphères est trop élevé
et limite l’infiltration des précurseurs [28] (Cf. Figure III.18).
115
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.19. – Clichés MEB d’opales obtenues par centrifugation, ø =470 nm (haut) et 600
nm (bas)
Afin de savoir si la qualité de l’ordre adopté par les sphères est fonction de la
concentration des suspensions initiales, les cristaux ont été préparés pour
différentes concentrations (Cf. Figure III.20.).
116
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.20 – Clichés MEB d’opales obtenues par centrifugation pour différentes
concentrations, ø =600 nm
Nous avons pu vérifier qu’un séchage du cristal plus rapide, à l’étuve (50
°C) ou dans un dessiccateur sous vide, dégrade légèrement l’ordre sans diminuer
nettement le temps de séchage. À la vue de ces résultats, les cristaux colloïdaux
utilisés ont été séchés à l’air libre et à température ambiante.
Concernant ce phénomène, une explication peut être donnée par le fait que
la position des billes n’est pas encore fixée à l’issue de la centrifugation, lorsque
le surnageant est retiré. Seules les sphères à proximité du fond du godet sont
contraintes à s’ordonner et une iridescence est observée. Les billes sont concentrées
mais relativement éloignés les unes des autres, séparés par de l’eau, et la mise en
ordre définitive des billes s’effectue seulement lors du séchage. La centrifugation
117
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
III.2.1 Généralités
Une fois l’opale fabriquée, l’objectif suivant est de synthétiser une ma trice
HDL au sein de cette empreinte. Il a été souligné dans le chapitre précédent, que
de nombreux matériaux de nature différente ont été élaborés par la méthode des
opales inverses. Les précurseurs de ces phases pouvant être sous f orme gazeuse,
liquide ou solide. Malgré la variété importante de matrices macroporeuses
préparées par la méthode des opales inverses, elle concerne exclusivement des
matériaux à structure tridimensionnelle (métaux, oxydes).
118
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Dans une deuxième étape, le cristal imprégné des sels métalliques est
trempé dans 10 mL de solution de soude 2M durant des périodes al lant de 3 h à
40 h. Le composite est recueilli par filtration sur büchner.
interstices. Ce qui se traduit par des parois plus fines et par l’augmentation de la
taille des canaux entre les pores. Dans le cas de dilutions importantes, le cristal
colloïdal peut se disperser dans le solvant, des défauts peuvent également être
générés du fait de l’écartement des billes dans le solvant. Dans ces conditions, la
quantité de matière étant moins importante, le squelette solide est parfois trop
fragile pour maintenir un réseau bien structuré après élimination de l’empreinte.
Les solvants
L’étape importante dans l’obtention de la matrice est l’infiltration des
précurseurs. Il est nécessaire que les solutions mouillent efficacement le cristal pour
remplir au maximum les espaces entre les billes, d’où l’intérêt de moduler la
nature du solvant. L’utilisation d’une solution de sels purement aqueuse ne
permet pas d’immobiliser une quantité satisfaisante de précurseur. En effet, la
quantité de produit recueillie est si faible qu’aucune analyse n’est possible. Le
caractère très hydrophobe du cristal est défavorable à une pénétration et une
diffusion de la solution aqueuse de précurseurs au sein du cristal. L’adsorption ne
peut avoir lieu finalement qu’à la surface externe des morceaux du cristal 3D de
billes de PS.
Afin de lever ce frein, un mélange eau:éthanol de rapport 1:1 en volume
120
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Sur les diffractogrammes des rayons X, les mêmes remarques peuvent être
faites. La signature de la phase HDL est en grande partie masquée par la raie la rge
du PS. Toutefois, les raies principales associées à la périodicité des feuillets (00l) à
11,4° et 22,8° peuvent être distinguées, ainsi que les deux raies entre 60° et 63° en
122
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
123
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
124
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
125
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Les résultats qui viennent d’être présentés ont permis d’optimiser les
durées nécessaires d’imprégnation dans les sels et la soude. Un temps trop court
passé en contact avec la solution de sels limite l’absorption des précurseurs, et
afin de permettre la cristallisation de phase inorganique et limiter la présence de
phases indésirables telles que Na 2 CO 3 ou NaCl, il faut laisser la réaction de
précipitation se dérouler sur une durée suffisante, supérieure à 14 h.
III.2.2. 3 E f f et d u l avage
126
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Dans notre cas, la mise en contact répétée avec les solutions provoque la
127
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure II.26 – Diffractogrammes des rayons X d’échantillons imprégnés une fois (A) et trois
fois(B) par les sels métalliques et la soude
128
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
129
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.28 – Clichés MEB du cristal (A) et du composite PS/HDL (B) après
précipitation de la phase HDL dans les interstices du cristal colloïdal
III.2.3 É l i m i n a t i o n d e l ’ e m p r e i n t e
Une fois la matrice HDL formée au sein du cristal de billes de PS, la
porosité est libérée en éliminant l’empreinte en vue d’obtenir le matériau poreux,
réplique de l’opale. Comme il a été précisé précédemment, dans le cas des billes
de polystyrène cela peut être réalisé soit par dissolution dans un solvant organique
soit par calcination. Ces deux techniques ont donc été envisagées.
130
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
131
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
132
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
133
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
observé dans la littérature. Les différents résultats obtenus pour des diamètres
de billes variés sont reportés dans le tableau III.6.
Pour des billes de 460 nm de diamètre par exemple, les pores observés ont
un diamètre de 310 nm, cela correspond à un retrait de 32 %. Le retrait observé
après dissolution va de 23 % à 33 % selon les échantillons, et en accord avec les
valeurs rapportées dans la littérature pour d’autres matrices. Ces données sont des
valeurs moyennes de mesures effectuées à partir des clichés de MEB. La diminution
du diamètre des pores est à relier à une contraction des billes du cristal sous l’effet
de la cristallisation de la matrice HDL ainsi qu’à un effrondrement partiel lors du
départ de l’empreinte
Les parois des pores sont fines, entre 60 et 90 nm, mais suffisamment
résistantes pour maintenir l’édifice lors de la dissolution de l’opale. Par
microscopie électronique à balayage, les particules individuelles ne sont pas
discernables. Cela signifie qu’elles possèdent une taille relativement réduite et
qu’elles s’agrègent fortement les unes aux autres pour épouser parfaitement la surface
des billes. Le confinement de la précipitation limite la croissance cristalline, et
oriente fortement l’agrégation. Cela confirme les résultats obtenus par diffraction
des rayons X, suggérant des phases de faible cristallinité.
135
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
III.2.3. 2 P a r c a l c i n a t i o n / r e c o n s t r u c t i o n
La seconde voie d’élimination possible pour l’opale de billes de latex est la
calcination [24]. Dans certains cas, le traitement thermique nécessaire à la
combustion du PS peut induire des modifications au niveau du matériau présent
en surface. La littérature rapporte par exemple le cas de l’oxyde de titane obtenu
en opale inverse : amorphe quand il précipite, il cristallise sous forme de TiO 2
anatase suite au traitement thermique [31]. La calcination est donc à utiliser avec
précaution pour les phases susceptibles de présenter des transformations structurales.
Ainsi, aux températures nécessaires à la combustion du PS (̱350-400 °C), la
phase HDL est déjà partiellement décomposée (déshydratation -déshydroxylation).
Toutefois, une propriété remarquable des HDL est précisément leur aptitude à
retrouver, après un traitement thermique modéré, leur structure originale par simple
réhydratation des oxydes mixtes pré-spinelles formés. Signalons toutefois que cette
propriété ne s’applique pas à toutes les compositions. Alors que la matrice Mg –Al
peut se reconstruire après avoir été calcinée à des températures proches de 500 °C
[37]. Le traitement thermique d’une phase Zn–Al induit très rapidement la
formation irréversible de ZnO cristallisé, limitant ainsi le phénomène de
reconstruction. Pour la phase Mg 2 Al—CO3 , un mécanisme a été proposé [38] dans
lequel la décomposition de la phase HDL forme des oxydes lacunaires instables de
type Mg1-x Al 2x/3 □x/3 O qui reforment rapidement la phase initiale par hydroxylation.
Ce processus reste controversé; décrit par certains comme une réaction topotactique
procédant par l’insertion de protons ou d’ions hydroxyles dans les sites lacunaires
de l’oxyde [39], ou au contraire par d’autres comme un processus de dissolution re -
précipitation [40, 41]. Il a été montré qu’une partie des cations métalliques change
d’environnement au cours du traitement thermique, passant en site tétraédrique. La
qualité des phases reconstruites va donc en diminuant lorsque la température de
calcination augmente [37].
Du fait de ce phénomène de reconstruction, l’élimination de l’empreinte par
calcination a pu être envisagée par calcination.
136
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Température de combustion
La calcination des billes de polystyrène a été étudiée par analyse
thermogravimétrique (ATG) de manière à définir la température de combustion
du PS (Cf. Figure III.32.).
L’ATG permet de constater que l’élimination du polystyrène commence
vers 275-300 °C et se poursuit jusqu’à 435 °C. À 600 °C, il reste environ 15 %
en masse. Un épaulement présent sur la courbe dérivée de la perte de masse
principale laisse penser à deux phénomènes distincts. Afin d’envisager une
température de combustion du polymère modérée, un palier de 3 h à 315 °C a
été effectué (Cf. Figure II.33).
137
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.33 – Analyse thermogravimétrique d’une opale de polystyrène avec un palier à 315 °C
(3 h)
Sur la courbe il apparaît que deux phénomènes sont distincts. Le palier à 300
°C pendant 3 h permet d’accomplir la première étape de décompositi on (-74 %),
mais pas la seconde, dont la température de départ est au-delà de '420 °C.
Afin de trouver un compromis entre la reconstruction de la matrice HDL et
l’élimination complète des billes de PS, un traitement thermique à 420 °C a été
utilisé, durant 12 h dans un four tubulaire. Pour faciliter la décomposition du
polymère et évacuer les produits de combustion, la calcination est effectuée dans un
tube en verre sous un flux d’air continu.
Il s’est avéré que la calcination des billes de polystyrène dans ces conditions
provoque une perte de masse supérieure à 99,95%, donc une combustion complète
du polymère.
138
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure II.34 Spectres infrarouge du composite PS/HDL et des oxydes mixtes après calcination de
l’empreinte de PS
139
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.35 – Diffractogrammes des rayons X du composite PS/HDL et des oxydes mixt es
après calcination de l’empreinte de PS
140
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
141
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
142
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.38 – Suivi par DRX de la reconstruction des oxydes mixtes macroporeux sous
100 % d’humidité
143
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Tableau III.8 – Position des raies de diffraction des phases HDL macroporeuses reconstruites
Les spectres infrarouge des phases obtenues sont identiques à ceux relevés
pour les phases « classiques » (Cf. Figure III.40). L’attribution des bandes et
leurs nombres d’onde sont reportés dans le tableau III.9.
144
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Tableau III.9 – Position des bandes de vibrations d’une phase macroporeuse obtenue par
calcination/reconstruction
ν (cm - ') 3800–3200 1640 1370; 950 1100–400
864; 665 557 425
Attributions ν a s(OH) δ(H 2 O) νas; ν s (CO 3 ) δ(OH) ν(M-O) δ(M-O-M)
145
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.41 – Micrographies MEB des phases HDL macroporeuses reconstruites sous
air humide(50 %) (gauche) et dans l’eau (droite) après calcination de l’empreinte de PS
( billes= 6 0 0 nm)
146
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
présence d’une boucle d’hystérésis liée à la condensation capillaire ayant lieu aux
plus hautes pressions. Les courbes de distribution de pores indiquent l’existence
d’une mésoporosité polydisperse .
Sur la figure III.42 est représentée l’isotherme d’adsorption et de
désorption d’azote mesurée sur une phase macroporeuse Mg 2 Al—CO 3 obtenue
après calcination de l’empreinte. La courbe obtenue présente l’allure
caractéristique d’un matériau mésoporeux. La forme de l’hystérèse de type H3 est
caractéristique de composés lamellaires.
147
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
148
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
III.3.1 D i f f r a c t i o n d e s r a y o n s X
149
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
propre à l’ordre intrafeuillet est conservée à la même distance pour tous les
échantillons, alors que la raie (113) est très atténuée lorsque la qualité de l’ordre
décroît et pour les matériaux hybrides associant feuillets inorganiques et anions
organiques.
150
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.45 – Diffractogrammes des rayons X des phases macroporeuses obtenue s par reconstruc-
tion des oxydes mixtes macroporeux dans différentes solutions d’anions
151
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
152
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
153
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
Figure III.47 – Micrographies MEB d’une phase macroporeuse intercalée par les anions nitrate
(A),chlorure (B), dodécylsufate (C)
Ainsi, pour des anions tels que les ions nitrate (A) ou benzène sulfonate , à
l’issue de la régénération, la structure macroporeuse des oxydes mixtes a
complètement disparue, remplacée par des agrégats lisses ou encore la formation de
plaquettes agencées en châteaux de cartes. Ces résultats montrent que pour ces
anions, lors de la régénération, le processus de dissolution -reconstruction a donné
lieu à des matrices de morphologies très différentes.
Il est intéressant de souligner que pour les matrices HDL classiques, la nature
des anions interlamellaires modifie fortement la morphologie des plaquettes, leur
dimension, et leur état d’agrégation.
Les observations réalisées sur les phases intercalées par les autres anions :
Cl – , ʹെ
Ͷ , et DDS indiquent qu’au cours du processus de régénération la structure
154
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
I I I .4 Con cl u s i on s
Dans cette partie, il a été montré que la structuration des phases HDL par
l’utilisation de billes de latex comme empreinte sacrificielle est possible.
La préparation des sphères de polystyrène a été étudiée et la difficulté de
contrôler le diamètre des billes a été constatée. La formation de l’opale synthétique a
été envisagée par différentes techniques, et la centrifugation s’est avérée être le moyen le
plus rapide et le plus avantageux en terme de quantité de produit. La précipitation de
la phase HDL est effectuée en deux infiltrations successives, de sels métalliques
(1M) et de soude (2M).
La précipitation de la phase HDL dans les interstices du cristal a nécessité
une optimisation importante des paramètres tels que la nature du solvant et le temps
d’imprégnation. Dans une ultime étape, l’empreinte polymère peut être éliminée aussi
bien par dissolution que par calcination. Dans ce dernier cas, l’aptitude des phases
HDL à se régénérer suite à la formation d’oxydes mixtes est mise à profit. Les
matrices macroporeuses conservent l’arrangement adopté par les billes de départ, elles
sont constituées d’un réseau de cavités interconnectées les unes avec les autres. Les
observations par microscopie électronique à transmission montrent des particules
fines et de petite taille qui sont agrégées à la surface des pores ordonnés. À partir des
diffractogrammes des rayons X, nous avons également pu montrer la formation de
cristallites de faibles dimensions.
Il convient toutefois de souligner que la principale limitation de cette
technique par ailleurs relativement facile à mettre en œuvre est la faible quantité de
matière produite, due à un remplissage incomplet des interstices par les précurseurs
et aux défauts présents dans le cristal.
Certains anions peuvent être intercalés dans les matrices HDL macroporeuses grâce
155
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
156
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
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157
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
158
Thèse M.M.Bouhent synthèse et caractérisation des phases d’HDL macroporeuses
159
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Troisième partie
APPLICATION DES MATRICES
HDL
160
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Chapitre I
Adsorption du colorant Orange II sur
les Hydroxydes Double lamellaires
161
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Stratégie
/es chapitres précédents ont montré comment il est possible de préparer des phases
HDL à différentes densité de charge des feuillets (MgRAlNO3), à différents anions intercalés
(Cl, CO3, DDS), à différentes morphologie (Mg2AlCO3 par coprecipitation, Mg2AlCO3 par la
méthode urée et Mg2AlCO3 par l’urée / Ethylène Glycol) mais aussi il était possible de passer
de la mésoporosité vers la macroporosité pour ces phases traditionnellement connue d’être
mesoporeuses. Cette partie va décrire les travaux effectués en vue de déterminer comment la
structuration des phases HDL influe sur ses propriétés absorptives et comprendre par quel
mécanisme s’effectue l’adsorption.
162
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Plusieurs méthodes sont utilisées pour éliminer les polluants, telles que les
dégradations biochimique ou photochimique, mais dans une approche différente, les
techniques d’adsorption apparaissent également comme des moyens efficaces d’éliminer les
colorants a moindre cout, et en particulier lorsqu’ils ne sont pas biodégradables. Parmi les
adsorbants employés, les argiles anioniques [4] sont des fixateurs prometteurs [5],
spécialement pour les molécules de colorants [1]. En effet, de par leurs capacités d’échange
anionique élevée s et la forte densité de charge des feuillets, ils favorisent l’intercalation des
polluants anioniques et leur interaction forte avec la matrice HDL.
En 2003 Héléne Métivier-Pignon et coll [6] ont étudié l’adsorption du colorant OII et
autres colorants acides, basiques et directes sur le charbon actif microporeux et mésoporeux
issus des tissus (ACC) en montrant l’utilité de l’ultrafiltration dans le processus de rétention
des colorants . La capacité d’adsorption d’OII sur ACC était de 0,25 mmol/g et de
0,51mmol/g sans ultrafiltration et avec ultrafiltration respectivement.
L’orange II et d’autres colorants ont été immobilisé par les cendres volantes. Les
isothermes d’adsorption ont été modélisé selon Langmuir multi-site avec des capacités
d’adsorption de l’ordre de 0,23 mmole/g sur CFA .Il a été montré que l’adsorption des
colorants acides et basiques n’est pas très différentes sur ces matériaux. L’adsorption du
colorant est influencée par la présence des solvants organiques et le pH, alors que la présence
des sels inorganiques ne présente pas un grand effet sur l’adsorption. L’adsorption du colorant
est considérablement affectée par la présence de surfactants decharges opposée.
163
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Des études de rétention de OII ont également été réalisées sur des grains de brasserie
utilisées (SBG) (spent brewery grains) par Silva J.P [7,8] Les études cinétiques de
l’adsorption à différentes concentrations initiales du colorant et à 25°C, ont montré que
l’équilibre est atteints au bout d’une heure et que le processus d’adsorption suit le modèle
cinétique du pseudo-premier ordre. Le processus d’équilibre a été décrit selon les deux
modèles de Langmuir et de Freundlich, à 20°C et 30 °C (Figure I.1). La capacité d’adsorption
maximale est éstimée à 0,08 mmole/g, à 30°C
D’autres matériaux comme le soja déshuilé et des cendres ont été aussi utilisé dans la
rétention de OII. les isothermes d’adsorption ont permis de déduire des paramètres
thermodynamiques de même ordre de grandeurs que ceux obtenue par Silva P.J [8] , par
contre les capacités d’adsorption selon le modèle de Langmuir sont plus faibles .
164
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les tests de biosorption de l’acide orange 7 sur une macro algue marine connue sous
le nom Azolla rongpong [9] , ont montré que les cinétiques de biosorption à différentes
concentrations du colorant suivent le modèle du pseudo -deuxième ordre plutôt que celui du
pseudo-premier ordre, et que le modèle de Langmuir des isothermes d’adsorption est le plus
satisfaisant par rapport à ceux de Freudlich, Redlich-Peterson et Sips testés. La capacité
maximale d’adsorption a été obtenue à 30°C et à un pH de 2,5 après étude de l’influence de la
température et du PH avec une valeur de 0,22 mmole/g.
D’autres études se sont intéressés à l’adsorption du OII sur des supports inorganiques
comme le dioxyde de titane [10] en utilisant des modèles par lesquels ils ont déduit que la
surface de TiO2 n’est pas considérée comme homogène mais elle est caractérisée par la
présence de différents groupes de surface, nommés séparément (TiOH-1/3), doublement (Ti2O-
2/3
) et triplement(Ti3O0) coordonnés. L’adsorption de OII se produit significativement
uniquement à pH inférieure à 7 et atteint son maximum à pH 2.
Une étude [11] a été réalisée pour le traitement de OII dans les eaux usées, par de la
boue activée. L’orange II n’a pas montré un effet inhibiteur sur l’activité des microorganismes
de la boue activée. Les données des isothermes ont montré que l’Orange II des eaux usées
peut être adsorbé par la boue activée avec une capacité d’adsorption maximale Q d’environ
88mg/g. Par contre un taux de charge organique supérieure à 5,32 gDCO/l jour affecte
significativement l’effet du système aerobique.
Les microbes anérobiques inhibent cinq fois plus l’élimination de OII comparé aux
microbes aérobiques.
La photodégradation du OII été accompli avec succès par Prak .H et coll [12] en
présence des ions Fe(III) uniquement sous une radiation au visible supérieure à 420nm sans
oxydant par la formation d’un complexe entre OII et Fe(III). La lumière induit un transfert
d’éléctron du groupement chromophore azo au centre de Fe(III) où par la suite va initier la
dégradation de OII . la photodégradation de l’Orange II a été aussi étudié en présence de TiO2
seul [13] et en présence de l’ion persulfate donnant une réduction de DCO jusqu’à 70%.
165
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Une autre étude [14] a utilisé la réactivité catalytique de la bentonite pontée aux
hydroxyles de Fer dans la réaction de fenton photo-assistée pour la décolorisation et la
minéralisation de l’Orange II .les effets du pH, la concentration de OII, la longueur d’onde de
la radiation UV et la température sur la dégradation de l’Orange II ont été étudié en détail . il
a été trouvé que l’activité catalytique du materiau provient des polycations de Fe entre les
feuillets moins que du Fe 3+ ou Fe2+ dans les tétraèdres et les octaèdres des feuillets de la
bentonite. La gamme du pH pour l’UV-Fenton peut être étendue jusqu’à 9. Dans ce cas,
presque 100% de la couleur est éliminée et 95% de COT (carbone organique total) éliminé par
une concentration de l’Orange II après 40 et 120 minutes d’irradiation.
Une seule étude a été réalisée par l’intercalation de l’Orange II dans les HDL [15] par
coprécipitation directe et par reconstruction de la phase HDL-OII à partir des oxydes mixtes
obtenu après la calcination de l’Hydrotalcite Mg2AlCO3.Cette étude a montré que l’Orange II
(AO7) s’intercale en donnant une distance interfeuillet de 2,27nm (Figure I.2) et s’arrange
perpendiculairement au feuillet .L’intercalation de OII a peut d’effet sur la structure du HDL
et adopte une conformation stable.les mêmes résultats ont été obtenue sur d’autres colorants
azoïques avec des hydrotalcites [16] .
166
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Mao Xu Zhu et coll [17] ont étudié l’adsorption du Bleu Brillant reduit (BBR) sur une HDL
type Mg2AlCO3 et son produit après calcination à 500°C (CHDL). L’étude cinétique a
montré que le temps d’équilibre du BBR sur CHDL est inférieur à 12 heures , par contre il
dépasse 20 heures sur la phase de départ . La capacité d’adsorption du CHDL est supérieure à
celle du HDL et les isothermes d’adsorption du colorant sur CHDL et HDL ont été décrites
par l’utilisation de l’équation de Freundlich et Langmuir respectivement. L’étude de
l’influence des anions dans la solution aqueuse du colorant a montré que les chlorures et les
sulfates n’ont pas beaucoup d’impact sur l’adsorption du BBR sur CHDL, par contre en
présence de CO32- on remarque une réduction d’adsorption du colorant. La régénération du
HDL/CHDL après adsorption est seulement faisable dans les deux premiers cycles
La capacité d’adsorption du BBR sur ces deux solides a été comparé avec quelques
colorants sur différents adsorbants selon le tableau (I.1).
167
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
168
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
En 2006 Humberto Laguna et coll [26] ont intercalé le Méthyle Orange et le noir
d’Eriochrome T sur une phase MgAlCO3 par reconstruction des oxydes mixtes après
calcination. grâce à l’effet mémoire du HDL les deux colorants ont été facilement incorporés
dans les matériaux. Les anions du Methyle Orange sont fortement stabilisés sur les feuillets
externes des cristaux de l’hydrotalcite. Une telle stabilisation est due aux interactions entre les
carbones aromatiques et l’azote du groupe azo des colorants azoïques avec les paires d’Al-O
des feuillets pseudo-brucite.
Très récemment Zhe-Ming Ni et coll[27] ont effectué une étude cinétique et déterminé
les propriétés d’adsorption d’une hydrotalcite Zn3AlCO3 pour le traitement du Méthyle
Orange (MO) par les hydroxydes double lamellaires calcinés dans une solution aqueuse . ils
ont montré que la rétention du MO sur l’hydrotalcite calcinée (LDO) est un processus de
réhydratation avec l’incorporation de MO accompagné par la reconstruction de la phase HDL,
qui a été confirmé par la diffraction des rayons X ,l’ICP et les mesures de TG-DTA. Les
isothermes d’adsorptions ont été décrites par les deux modèles de Freundlich et Langmuir. la
capacité maximale d’adsorption et le pourcentage d’adsorption obtenu sont respectivement
181,9 mg/g et 90,95% avec une dose d’adsorbant de 0,5g/l, 298K, pH 6,0 et un temps
d’équilibre de 120 min. La valeur positive de l’enthalpie indique que le processus
d’adsorption est de nature endothermique. Les cinétiques d’adsorptions sont décrites par le
model cinétique du pseudo-deuxième ordre. La valeur de l’énergie d’activation de
77,1KJ/mol indique que le processus de rétention est plutôt contrôlé par le taux de réaction de
MO avec Zn/Al-LDO plutôt que de diffusion. L’effet de compétition avec le colorant a été
testé avec différents anions compétitifs comme Cl-, NO3-, SO42-, CO32- et PO43-. Les anions
trivalents et divalents ont un effet perturbateur sur l’élimination du MO comparé aux anions
monovalents ce qui traduit l’affinité du HDL vis-à-vis aux anions à forte densité de charge par
rapport aux monovalents. Dans le but d’exploiter le potentiel de réutilisation du Zn/Al-LDO
comme adsorbants pour l’élimination du MO des solutions aqueuses, des testes de
régénération thermique ont été porté par la calcination des adsorbants déjà utilisés . La
régénération thermique pour la réutilisation de Zn/Al-LDO après l’adsorption du MO est
viable jusqu’à deux cycles.
169
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les phases HDL ont des propriétés d’adsorption complémentaires voire concurrentes
de celles des argiles cationiques ou même des carbones activés. Bhatt et coll par exemple ont
montré que l’adsorption de colorant Bleu Remazol par les HDL (125 mg/g) se situe entre les
argiles cationiques (240 mg/g) et les matériaux composites argile/carbone (52 mg/g) [28-30].
4,9
4,4
3,9 HYD AZO HYD
3,4 483 nm
Absorbance
2,9
2,4 AZO
1,9 401 nm
1,4
0,9
0,4
-0,1 AZO HYD
200
250
250
300
300
350
350
400
400
450
450
500
500
550
550
600
600
650
650
700
700
750
750
800
800
850
850
900
900
0
20
(nm)
(nm)
Figure I.3- Spectre UV-Visible et structure de l’Orange II
La quantité de colorant adsorbée par gramme de matrice HDL (qe) est déterminée à
partir des concentrations des solutions de départ (Ci) et des concentrations à l’équilibre (Ce),
selon la formule :
170
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
I.3.Selon la classification proposée par Giles et al.[32], ces isothermes correspondent aux réactions
d'adsorption de type L (sous-groupe 2 ou H) et sont observés lorsque l'adsorbant possède une forte
171
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Tableau I.2- composition chimique et capacité d’échange anionique des phases MgRAlNO3
R Mg2+/Al3+ ∑(NO3-+CO32-)/Al3+ %H2O Formule chimique c.e.a. Abbreviation
meq /100g
1.77H2O
2.35H2O
4.0
3.5
3.0
qe (mmol/g)
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0
0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0
Ce (mmol/l)
Figure I.3 – les isothermes d’adsorption de OII sur (¨), Mg2AlNO3, (▲) Mg3AlNO3, (x) Mg4AlNO3.
Le plateau est atteint dans tous les cas à de très faible concentration à l'équilibre des valeurs
-1
(<1 mmol.L ). Cela indique clairement que les interactions entre les molécules OII et la phase HDL
sont fortes. D’un point de vue fondamental, la modélisation des phénomènes d'adsorption peut aider à
172
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
173
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Mg2AlNO3 3.374 3.529 3.611 109.740 466.833 1384.5 0.999 0.999 0.999
Mg3AlNO3 2.976 3.272 3.434 71.493 203.73 269 0.999 0.999 0.998
Mg4AlNO3 1.929 2.637 2.914 8.073 70.222 142.958 0.997 0.999 0.999
174
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
[38], les cendres volantes [39] ou les argiles [40] ont également été profondément étudiée en
utilisant plusieurs modèles d'adsorption . Tous ces solides présentent des propriétés
d'adsorption intéressantes mais ils sont connus par le grand nombre d'hétérogénéités
chimiques et physiques rendant difficile la modélisation en dehors du modèle de Langmuir.
Les Hydroxydes doubles lamellaires sont des modèles très intéressants de solides parce qu'ils
sont des matériaux synthétiques qui peuvent être préparés avec un contrôle précis de leurs
propriétés chimiques et texturales. Leur homogénéité physique et chimique élevée peut alors
expliquer leurs comportements idéals pour l'adsorption .
La matrice Mg2AlNO3 affiche la plus grande capacité d'adsorption à 3,611 mmol de
OII par gramme de Mg2AlNO3 à 40 °C. Nous avons donc observé la meilleure capacité
d’adsorption pour OII que tout autre matériau rapporté dans la littérature (tableau I.5 ).
Tableau I.5 Les capacities d’adsorption d’OII et autres molecules de colorant sur différents adsorbants
selon la littérature à 25°C.
175
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Une autre étude faite en paralléle (voir pages 207-218 ) rapporte des valeurs de
l'adsorption de bleu d'Evans, Chicago ciel bleu 6B et Niagara Blue 3B par Zn2Al-Cl beaucoup
plus faible que ce que nous avons obtenus dans cette étude sur notre HDL avec OII . Ceci
peut être expliqué par les structures moléculaires volumineuses de ces colorants, qui ne
peuvent être adsorbés jusqu’à atteindre la capacité d'échange anionique complète des
matériaux. Par ailleurs, les capacités d'adsorption (Qm) et les affinités KL sont fortement
dépendantes du rapport Mg2 + / Al3 + (c'est à dire de la densité de charge des couches). La
concentration adsorbée à l’equilibre augmente dans l'ordre Mg4AlNO3 <Mg3AlNO3
<Mg2AlNO3 lorsque la charge par unité de surface de solide augmente ( 2,47 <3,12 <4,26
e/nm2 ), quelle que soit la température d'équilibre. Les analyses chimiques des solutions après
l'équilibre d'adsorption montrent que la libération de nitrates est proportionnelle à l'absorption
de OII, indiquant que l'adsorption se produit grâce à un mécanisme d'échange anionique. Dans
la plupart des cas, le maximum des capacités d'adsorption des différents solides peut atteindre
plus de 90% des capacités d'échange d'anions (tableau I.4 ). Indépendamment du rapport Mg
/Al, la capacité d'adsorption de OII est au dessous de la capacité d'échange anionique
complète à 10 ° C, mais à 25 ° et 40 °C, Mg3AlNO3 et Mg4AlNO3 adsorbent OII plus que leur
capacité d'échange anionique. Une légère variation des propriétés de texture entre les
adsorbants n'affecte pas la thermodynamique de ce processus d’échange.
L’effet du pH sur la capacité d'adsorption de Mg2AlNO3 a été évalué (Figure I.4 ) afin
de déterminer la stabilité de l'absorbant et voir son effet sur le processus chimique. La
capacité d'adsorption a été trouvé constante dans une large gamme de pH allant du milieu
acide (pH = 4,0) au milieu basique (pH = 10,0), comme attendu pour une réaction d'échange
d'anions, qui est indépendante de la concentration en protons. Par ailleurs, ce comportement
confirme la grande stabilité des phases HDL en terme de solubilité, montrant l'avantage
d'utiliser ces matériaux dans les traitements de l'eau dans un large domaine de pH. A pH plus
élevé (> 10,0), la diminution de l'adsorption est principalement due à la concurrence avec
intercalation de carbonate.
176
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
4
qe(mmol/g)
1
4 6 8 10 12
pH
Figure I.4- influence du pH sur l’adsorption de OII sur Mg2AlNO3 à 25°C
177
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
4,0
A
3,5
qe (mmol/g) 3,0
2,5 10°C
25°C
40°C
2,0
1,5
1,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Ce (mmol/l)
3,5 B
3,0
2,5
qe (mmol/g)
2,0 10°C
25°C
1,5 40°C
1,0
0,5
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Ce (mmol/l)
3,0 C
2,5
2,0
qe (mmol/g)
1,5
10°C
1,0 25°C
40°C
0,5
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
Ce (mmol/l)
Figure I.5 isothermes d’adsorption de OII sur MgRAlNO3 à différentes températures
178
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
1,0
0,8
0,6
RL
0,4
0,2
0,0
15 20 25 30 35 40
Temperature (°C)
Figure I.6- Variations du paramètre d’équilibre d’adsorption de OII sur(▲) Mg 2AlNO3, (●) Mg3AlNO3
and (■) Mg4AlNO3 à différentes températures.
L'évolution de la valeur RL avec le rapport MII/MIII est ensuite expliquée par l'amélioration
de l'affinité globale des couches pour les anions du colorant, augmentant l'irréversibilité du
phénomène. D'autre part, RL diminue presque linéairement avec la température d'adsorption.
Ce comportement est le signe d’ un phénomène endothermique. On peut noter qu’à 40 °C, de
très faibles valeurs de RL sont atteintes. Avec RL = 0,112, Mg2AlNO3 adsorbe OII d’une
manière pratiquement irréversible.
179
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
-ΔG° (kJ.mol-1)
LDH 10°C 25°C 40°C ΔH° (kJ.mol-1) ΔS° (J.K-1)
180
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
L'étude infrarouge (Fig.I.8) est en bon accord avec les données DRX. Des bandes de
vibration de la molécule de OII apparaissent au cours du processus d'adsorption. L'intensité de
la bande n3 (NO3) d’étirement antisymétrique de l'anion nitrate décroît progressivement
jusqu'à disparition des Mg2AlNO3 et Mg3AlNO3, tandis que les résidus de la bande de nitrates
sont toujours présent pour Mg4Al à la saturation. Les positions des bandes de vibration du
réseau et celles de l'anion OII ne sont pas affectées par l'intercalation.
181
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
s ÑMg2Al-NO3 A
s
Mg2Al-OII
qe=0 mmol/g
qe=1.42 mmol/g
intensity (a.u)
qe=2.28 mmol/g
qe=2.85 mmol/g
qe=3.30 mmol/g
qe=3.62 mmol/g
10 20 30 40 50 60 70
2theta (degree-CuKa )
Mg4Al-NO3
C
Mg4Al-OII
qe=0 mmol/g
intensity (a.u)
qe=1.42 mmol/g
qe=1.69 mmol/g
( c)
qe=2.30 mmol/g
qe=2.51 mmol/g
qe=2.35 mmol/g
10 20 30 40 50 60 70
2theta (degree - CuKa)
FigureI.7 Diffractogrammes des rayons X des échantillons d’HDL après contact avec la solution
182
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
d’orange II (Mg/Al=2)
(h)
(g)
Absorbance (a.u)
(f)
(e)
(d)
(c)
(b)
(a)
(Mg/Al=3)
(h)
(g)
(f)
Absorbance
(e)
(d)
(c)
(b)
(a)
(Mg/Al=4)
(h)
(g)
(f)
Absorbance(a.u)
(e)
(d)
(c)
(b)
(a)
Figure I.8 Spectres infrarouge des HDL après les isothermes d’adsorption
183
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les spectres UV-Vis des MgRAlNO3 (R = 2, 3, 4) avec une quantité croissante de OII
adsorbés sont présentés sur la figure I.9. Deux bandes d'absorption apparaissent dans la
région de 350 à 550 nm .Les intensités relatives des deux bandes dépendent de la quantité de
molécule de colorant adsorbé. L’Orange II est connu pour adopter deux formes tautomères en
solution, l’azonaphtol (AZO) et la quinone hydrazone (HYD) (figure I.9), tel que rapporté
dans la littérature [43]. L’absorption maximale dans la région visible du AZO et les formes
HYD sont respectivement signalé à 401 et 483 nm. De toute évidence, un équilibre entre les
deux formes existe, dans les solides.
A des concentrations d'adsorption faibles (<200 mg / g), OII est adsorbé sur la HDL
sous la forme AZO, tandis que pour des concentrations plus élevées c'est le tautomère HYD,
qui est mieux stabilisée. La transition AZO-HYD apparaît avec la phase Mg2Al que Mg4Al.
Á une concentration égale à l'adsorption maximale Qm, seule la forme HYD est mise en
évidence. Cependant les deux phases HDL intercalées, soit par l’azoïque ou les formes
hydrazo présentent les mêmes Difractogrammes RX indiquant un arrangement similaire des
deux anions dans les galeries intercalaires. Étonnamment, les spectres FTIR ne sont pas
affectés par cette transition tautomère. Cette évolution tautomère pourrait être expliquée par
un changement conformationnel de l'anion léger d’OII lors de l'intercalation, en facilitant le
transfert des protons de l'hydroxo au groupe azo. Les adsorptions de l’Orange II par
MgRAlNO3 ont été suivis par zétamétrie (figure I.10) et permet de trancher sur la localisation
des molécules OII le cadre du processus d'adsorption. En raison de la charge positive de leurs
couches, les HDL MgRAlNO3 affichent un potentiel zêta (z ) positif , 34,2 mV, mV 42,5 et
30,6 mV respectivement pour R = 2, 3 et 4. L’adsorption à faible concentration de OII par
Mg2AlNO3 et Mg3AlNO3 ne change presque pas le potentiel. Comme le montrent les données
DRX, au début de l’adsorption, les molécules OII s'intercalent dans la structure ou diffusent à
l'intérieur des agrégats, sans changer la composition de la double couche de Stern externe des
particules secondaires. À 49% et 70% de la capacité totale d'adsorption (respectivement pour
Mg2AlNO3 et Mg3AlNO3), l'adsorption De OII commence à modifier la surface externe et la
valeur z décroît jusqu'à l'inversion totale de la charge (-27,2 mV (R = 2) et -28,1 mV (R = 3)).
184
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
185
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Mg2AlNO3 qe (mmol/g)
0.11
0.29
0.57
3.30
3.62
3.65
Mg 2Al-OII
OII
Absorbance(a.u)
Absorbance(a.u)
Figure I.9 spectres UV-VIS des solides d’HDL après les isothermes d’adsorption
186
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
50
40 Mg/Al=2
qe=2,28 mmol/g
Mg/Al=3
30 Mg/Al=4
Zeta potentiel (mv)
20
qe=1,71
qe=0,57 mmol/g mmol/g
10
zpc
0
qe=2,51 mmol/g
-10
-20
qe=3,34 mmol/g
-30
0 1 2 3 4 5 6
Ci(mmol/l)
Figure I.10 variation du potentiel zêta des particules d’HDL dans la solution de OII à différentes
concentrations
Afin d’évaluer les effets des anions constitutifs des HDL sur l’adsorption, nous avons
réalisé des isothermes d’adsorption du colorant OII (figure I.11) sur une série de composés
HDL [Mg2Al] intercalés par différents anions :ܱܰ͵െ,Cl-,ʹ͵ܱܥെet
CH3(CH2)11ܱܵ͵െ(dodécylsulfate ou DDS).
Les isothermes d’adsorption sont de type H (figure I.11) pour la phase contenant
initialement le nitrate ou les chlorures comme contre ion, par contre les isothermes
d’adsorption de OII sur les phases carbonatées ou au DDS les isothermes sont plutôt de type
L, ce qui traduit la grande affinité des deux premières phases par rapport à la phase au
carbonates oŭ le contre ion est difficilement échangeable même par rapport à un anion
volumineux comme le DDS.
187
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
3,5
NO3
3 CL
DDS
2,5 CO3
qe(mmol/g)
1,5
0,5
0
0 1 2 3 4 5
Ce(mmol/l)
188
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Tableau I.7
189
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
1200
Mg2AlCl+OII (Ci=600mg/l)
Mg2AlCl
1000
Mg2AlCl+OII (Ci=1600mg/l)
Intensité relative (a.u)
800
600
400
200
10 20 30 40 50 60 70
2q(°)
Figure I.12-Diffractogrammes des rayons X des échantillons Mg2AlCl avant et après contact
avec la solution d’orange II.
190
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
La figure I.13 regroupe les isothermes d’adsorption de OII sur ces matrices.
0,8
0,7
0,6
0,5
qe(mmole/g)
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Ce(mmole/l)
Figure I.13- isothermes d’adsorption de OII sur les phases HT, HT-U et HT-UE à 25°C.
Les différents isothermes sont de type L selon la classification de Giles , avec une
augmentation de la quantité adsorbées en fonction de la concentration du colorant à l’équilibre
jusqu’a atteindre le seuil de saturation qui est plus grand sur la phase HT-UE par rapport au
deux autres phases .Ceci montre d’une part que la nature du contre ion n’est pas le seul
paramètre qui gère l’adsorption et que nous pouvons améliorer la capacité absorptive (tableau
I.8) des phases carbonatées à grande affinité au carbonates par la modification de la texture en
augmentant la surface spécifique par l’action de l’éthylène glycol .
191
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
192
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Ces produits de départ présentent des diffractogrammes des rayons X typiques des
phases HDL Mg–Al–CO 3 et de leurs oxydes mixtes (Figure I.14). Les deux
précurseurs de type hydrotalcite possèdent une distance interlamellaire de 0,76 nm
caractéristique des phases intercalées par les anions carbonate. Les paramètres de
maille a, déterminés à partir de la raie (11 0) sont identiques et égaux à 3,05 nm.
Les diffractogrammes mettent en évidence la plus faible cristallinité des phases
macroporeuses par rapport aux phases coprécipitées à pH constant, en effet comme
il a été précisé précédemment, la croissance cristalline est contrainte lors de la
synthèse en milieu confiné. Après calcination, les raies caractéristiques des phases
HDL ont disparu, et deux pics larges apparaissent, correspondant à la formation
d’oxydes mixtes pré-spinelle en accord avec le processus de décomposition des phases de
type hydrotalcite
)
03
(0
)
06
(0
)
12
MgAl-CO3 coprécipité
(0
Intensité relative
)
15
)
(0
18
13 )
(1 1 0
(0
)
(1
MgAl-CO3 macroporeux
10 20 30 40 50 60 70
2q (°)
figure I.14-diffractogrammes des rayons X des matrices Mg 2AlCO3 avant adsorption : (A) macroporeuse
calcinée, (B) macroporeuse,(C)classique calcinée,(D)classique
193
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les isothermes d’adsorption des molécules de colorant Orange II sur les phases copré-
cipitées, macroporeuses, et leurs produits de calcination respectifs sont obtenues en
traçant la quantité de colorant adsorbée (Cs) en fonction de la conce ntration à
l’équilibre (Ce) (figure I.15).
Macroporeux
4
calciné
3
q e (mmol/g)
2
Macroporeux
Coprécipité calciné
1
Coprécipité
0
0 2 4 6 8 10 12
Ce (mmol/L)
194
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Elles présentent toutes la forme de type L selon la classification de Giles [31]. Les
meilleurs résultats de simulation ont été obtenus par l’équation de Langmuir
comme l’indique les valeurs de R 2 obtenues, alors que l’application du modèle de
Freundlich ne permet pas d’obtenir des résultats d’affinement satisfaisants. Cela
signifie que l’adsorption des molécules de Orange II s’effectue à la surface des
feuillets d’HDL par des interactions avec des sites d’adsorption de surface
indépendants.
Les isothermes ont été modélisées selon le modèle de Langmuir ( Tableau I.9).
À haute concentration d’équilibre, le recouvrement total de la surface est atteint et il
n’y plus d’adsorption
Qm Qm KL R2 % échange SBET
(mmol/g) (mg/g) anionique (m2g-1)
Classique 0,504 189,2 24,391 0,999 12,3 75
Class. calciné 1,811 634,4 0,673 0,991 44,1 193
Macroporeux 1,872 655,8 1,695 0,998 45,6 67
Macro. calciné 4,342 1521,2 460,6 0,994 105,8 170
Ce phénomène est couramment observé pour l’adsorption de colorants par des argiles
[36,40]. Ces résultats sont en accord avec ceux de Porter et coll. [ 46] qui rapporte que
l’équilibre d’adsorption pour les colorants acides est mieux décrit par l’équation de
Langmuir à faible rapport solide/liquide (par ex. 5 g/L). Il a été mentionné
également que la réduction de la couleur et l’augmentation de la vitesse
d’adsorption sont proportionnels à l’augmentation du rapport solide/liquide,
195
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les oxydes mixtes produits par calcination des phases HDL, montrent comme
attendu des propriétés d’adsorption augmentées par rapport aux phases de départ.
Cela est plus particulièrement évident pour la matrice macroporeuse.Du point de
vue des mécanismes d’adsorption des composés de type hydrotalcite, les colorants
peuvent être adsorbés à la surface ou être intercalé s dans l’espace interlamellaire
par réaction d’échange anionique [29,47–17,24]. En effet dans les conditions
d’adsorption (pH = 7), l’Orange II est sous sa forme basique et présente un groupe
anionique sulfonate. La conversion de la quantité de colorant adsorbée en
pourcentage d’anion échangé permet de quantifier l’échange au cours du processus
d’adsorption. Alors que la phase HDL classique
présente un faible pourcentage d’échange (12%), tous les autres adsorbants ont une
assez bonne capacité à échanger les anions carbonate par les anions Orange II. Les
meilleurs résultats sont obtenus avec la phase macroporeuse calcinée, qui adsorbe
l’Orange II jusqu’à sa capacité d’échange maximum. Ces phases calcinées sous
forme d’oxydes mixtes se reconstruisent en présence de l’anion Orange II et
peuvent donc adsorber et intercaler l’anion.
En ce qui concerne les phases non calcinées, l’échange des anions carbonate
s’effectue soit à la surface, soit dans le domaine interlamellaire, selon les
196
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
Les solides obtenus après adsorption ont été analysés par diffraction des rayons
X. Les diffractogrammes des phases macroporeuses pour une concentration de
colorant à l’équilibre Ci = 4 mg/mL sont reportés en figure I.16.
La phase HDL carbonatée présente une distance interlamellaire de 0,76 nm, calculée à
partir des raies (003), inchangée quelle que soit la concentration en Orange II. Des résultats
similaires ont été observés pour la phase HDL obtenue par coprécipitation classique.
L’adsorption s’effectue seulement en surface des particules. L’intercalation des molécules de
colorant au sein de la structure n’a pas lieu du fait des forces électrostatiques importantes et
des liaisons hydrogène que crée l’anion trigonal Cܱ͵െʹ avec les feuillets hydroxylés adjacents.
Les phases calcinées, à l’issue de l’adsorption dans la solution de colorant, présentent des
diffractogrammes caractéristiques des structures HDL. Ils mettent en évidence la recons-
truction de la matrice HDL en solution. Les raies de diffractions aux faibles valeurs de 2θ
correspondent à une augmentation importante de la distance interlamellaire (2,37 nm) en
comparaison avec des phases non traitées thermiquement, intercalées par les anions carbonate
(0,76 nm).
197
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
d= 2.37 nm à Mg2Al-Orange II
à
* Mg2Al-CO3
à
à
* *
Intensité relative
10 20 30 40 50 60 70
2q (°)
. Il apparaît donc que les oxydes mixtes formés après calcination des phases
carbonatées se régénèrent ensuite en intercalant les molécules de polluant [17,19], ici le
colorant, pendant l’expérience d’adsorption. La valeur de la distance interlamellaire observée
est en bon accord avec l’intercalation d’anions Orange II; un hybride organique/inorganique
est ainsi obtenu.
Compte-tenu de la taille des molécules d’Orange II (1,295 nm), cette valeur
correspond à la formation d’un arrangement en bicouches entrecroisées dans l’espace entre les
198
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
feuillets, avec les groupes sulfonates liés par des liaisons hydrogène aux feuillets
hydroxylés.
Pour des faibles concentrations de colorant en solution, la quantité de molécules
d’Orange II n’est pas suffisante pour permettre la reconstruction d’une phase hybride pure. La
phase HDL isolée est donc partiellement reconstruite avec des anions carbonate, issus de la
dissolution du CO2 atmosphérique.
De manière similaire, dans le cas de l’adsorption du Methyl Orange [28] et de la fluo-
rescéine par la phase Zn–Al–Cl, après adsorption la distance interlamellaire des phases
augmente respectivement jusqu’à 2,42 nm et 1,65 nm. Les auteurs suggèrent que l’orientation
de la molécule invitée dans le domaine interfeuillet est régie par des interactions électrosta-
tiques hôte-invité entre les groupes anioniques et les plans hydroxyles, et par des interactions
π - π invité-invité. Dans le cas des phases intercalées par le Methyl Orange, les anions sont
orientés perpendiculairement aux feuillets.
Pour tous les échantillons, l’adsorption du colorant sur la matrice lamellaire est
confirmée par spectroscopie infrarouge qui met en évidence les bandes
caractéristiques de la phase HDL et du colorant Orange II (Fgure I.17). Les
interactions entre les molécules de colorant et le substrat peuvent évaluées grâce à
la position de la raie des groupes sulfonates.
199
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
SO
3
Molécule
SO
3
as
n
Orange II
n
s
Carbonate
Absorbance relative
Macroporeux
calciné
Macroporeux
Classique
Fig ure I.17 – Spectres infrarouge des pha ses Mg 2 Al « classique » et macroporeuse et leurs
oxydes mixtes obtenus suite à une calcination à 420 °C, après les isothermes d’adsorption,
comparés avec le spectre du colorant Orange II
200
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
201
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
202
Thèse M.M.Bouhent APPLICATION DES MATRICES HDL
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206
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
Chapitre II
207
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
Stratégie
Dans ce chapitre nous avons testé l’effet de la taille de la molécule sur l’adsorption
comparé à l’insertion direct de la molécule lors de la coprécipitation afin de mieux
comprendre le processus d’adsorption .Pour cela, trois différents colorants anioniques bleus
sont intercalés dans la structure HDL de Zn2Al, en utilisant la méthode de coprecipitation à
pH constant. En adoptant la même méthode de synthèse, Zn2Al-Cl a été préparé et utilisé
comme phase adsorptive pour la rétention de colorants bleu d’une solution aqueuse. Touts les
HDL hybrides organiques/inorganique (O /I) ont été analysé par la diffraction des rayons X,
les analyses thermiques (ATG /ATD), les analyses élémentaires et la spectroscopie infrarouge
à transformation de Fourier (FTIR).
L’Objectif principale de cette étude qui actuellement en voie de finalisation , est
l’utilisation de l’HDL coloré dans les nanocomposites polyméres /Argiles afin d’améliorer
d’une part les performances des polymères mais aussi retarder leurs décoloration par
l’intercalation du colorant au préalable et augmenter leur résistance au feu.
Le choix de la phase ZnAl est basé par le fait qu’elle s’agrège beaucoup moins que la
phase MgAl offrant la possibilité d’une meilleure intercalation de molécules mais aussi une
bonne dispersion pour la synthèse des nanocomposites HDL/Polymère [1-4].
Après une étude notre choix s’est porté sur trois colorants largement utilisés dans l’industrie
automobile et autres domaines [5-13] .Ces colorants sont de même charge négative, mais
différemment distribué autour de la molécule :
Evans blue (C34H24O14N6S4Na4, direct blue 53, Aldrich, 40%) noté EB, Chicago sky
blue 6B (C34H24O16N6S4Na4, Aldrich 65%) noté CB, Niagara blue 3B (C34H24O14N6S4Na4,
Aldrich, 30%) noté NB. Les structures des colorants sont présentés sur la Figure II.1.
208
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
NH2 OH 12 13 OH NH2
NaO3S 1 3 N N 11 14 N N SO3Na
10 2 4
16 15
17
9 7 5
8 6 H3C CH3
SO3Na SO3Na
EVANS BLUE (EB)
NH2 OH 12 13 OH NH2
NaO3S 1 3 N N 11 14 N N SO3Na
10 2 4
16 15
17
9 7 5
8 6 H3CO OCH3
SO3Na SO3Na
CHICAGO SKY BLUE 6B (CB)
17
H3C CH3
NH2 OH 12 13 OH NH2
1 3 N N 11 14 N N
10 2 4
16 15
9 7 5
NaO3S 8 6 SO3Na NaO3S SO3Na
NIAGARA BLUE 3B (NB)
L'analyse élémentaire a donné les résultats suivants (exprimés en pourcentage). Pour Zn2Al-
EB: Zn = 26,62, Al = 5,66, S = 6,45, pour Zn2Al-CB: Zn = 21,79, Al = 4,71, S = 5,26 et pour
Zn2Al NB: Zn = 25,74, Al = 5,31 et S = 5,89. l'analyse élémentaire et la teneur en eau
209
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
obtenues par l'analyse thermogravimetrique, ont donnés les compositions chimiques comme
suit: Zn2Al-EB = Zn0.66Al0.34(OH)2(EB)0,082(CO3)0.006.0.49H2O; Zn2Al-CB = Zn0.65Al0.34
(OH)2(CB)0,080 (CO3)0.01.0.81H2O et Zn2Al-NB = Zn0.66Al0.33(OH)2(NB)0,079(CO3)
0.007.0.65H2O, lorsque le montant du colorant anionique tetranegative dans chaque composés
est très proche de la valeur théorique de 0,085 pour EB et CB et 0,0825 pour les NB. On peut
observer que, dans tous les composés le rapport 2 est obtenue et que seulement des traces de
carbonate sont nécessaires à l'équilibre de charge.
Les diffractogrammes des RX de Zn2Al-EB, Zn2Al-CB, Zn2Al-NB et leurs colorants
respectivement purs sont présentés sur la figure II.2.
003
006
0012
009
0015
0018
012
110
a
b
003
Intensité (a.u.)
006
009
0012
0015
0018
012
110
c
d
003
009
006
0015
0018
0021
012
0012
110
e
f
10 20 30 40 50 60 70
2q (°)
Figure II.2 – diffractogrammes des rayons X de Zn 2Al-EB (a), EB pure (b), Zn2Al-CB (c), CB pure(d),
Zn2Al-NB (e), NB pure (f).
210
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
D’après les DRX, les composés intercalés apparaissent cristallisés et un grand nombre
de raies de base indique la présence d'une séquence ordonnée. La distance basale observée est
de 20,6 Å pour Zn2Al-EB, 20,4 Å pour Zn2Al-CB et 23,4 Å pour Zn2Al-NB, respectivement.
En comparaison avec les DRX des colorants purs, nous observons que les composé
d'intercalation obtenus ne sont pas contaminés ni avec le colorant utilisé dans la synthèse, ni
avec le carbonate et / ou le chlorure. Nos résultats sont en accord avec l'étude de M.Z. Bin
Hussein et coll portant sur l’incorporation du Bleu d’Evans dans l’espace interfoliaire
d’HDL [14], mais le composé HDL a été très mal cristallisé avec des cristaux à petite taille.
Les arrangements des molécules de colorant ont déjà été décrits dans une publication
antérieure faite par R.Maragoni et coll montrant un arrangement différent des molécules de
colorant dans l’espace intefoliaire (Figure II.3) [15].
211
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
Figure II.3 -Projection(Z) des densités électroniques Unidimensionnelles le long de l'axe c de (a)
Zn2Al-CB, (b) Zn2Al-EB et (c) Zn2Al-NB et la structure correspondante selon R.Marangoni et al [15]
212
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
213
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
c
Transmittance (a.u.)
d(H-O-H)
n(N=N)
n(SO -
n(O-H) 3
)
Figure I.4 - spectres FTIR: EB (a), Zn2Al-EB (b), CB (c), Zn2Al-CB (d), NB(e), Zn2Al-NB(f)
Les analyses ATG/ATD de Zn2Al-colorant et des colorants purs sont illustrées sur la figure
I.5. Les trois composés intercalés présentent un comportement thermique presentant une
déshydratation du composé par la perte d'eau adsorbées et intercalé dans la HDL (processus
endothermique), suivi par un second événement endothermique dû à la déshydroxylation de la
matrice HDL et des effets exothermiques liés à la combustion des colorants organiques.
214
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
a
90 b
100
TG TG
100 100
90
endo 80 endo
80 80
80
70
poids (%)
DTA (a.u.)
poids (%)
DTA (a.u.)
70
60
60
60 60
40
DTA 50
50
40
20 DTA
40
40
0 200 400 600 800 1000 0 200 400 600 800 1000
c d
80
TG
TG 75 100
100
endo endo
70
70
80
80
poids (%)
DTA (a.u.)
poids(%)
65
DTA (a.u.)
60
60
60
60
50
DTA 55 DTA
40
40 40
50
20
0 200 400 600 800 1000 0 200 400 600 800 1000
e f
0
TG TG
100 85 100
endo endo
80 -1
80
80
75
poids (%)
poids (%)
DTA (u.a.)
DTA (a.u.)
-2
60 DTA
70
60
65 40 -3
DTA
60
40
20
-4
55
0 200 400 600 800 1000 0 200 400 600 800 1000
Figure I.5 – courbes TG / DTA de Zn2Al-EB (a), EB (b), Zn2Al-CSB (c), CSB (d), Zn2Al-NB (e), NB (f).
215
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
216
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
1,0
10°C
a
0,8 25°C
40°C
0,6
0,4
0,2
0,0
0,8
b
qe (mmol/g)
0,6
0,4
0,2
0,0
c
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
Ce (mmol/L)
Figure I.6 -les isothermes d'adsorption du bleu d’Evans (a), du 6b ciel bleu de Chicago (b) et 3b Niagara
bleu (c), sur la phase Zn2Al-Cl.
217
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
Le tableau I.1 montre les constantes de Langmuir pour le blues adsorbés dans la phase
Zn2Al-Cl.
Tableau I.1 - les constantes de Langmuir pour les molécules bleu adsorbées sur la phase Zn2Al-Cl.
T qm KL R2
Les constantes des isothermes d'adsorption obtenues ont été utilisées pour calculer les
paramètres thermodynamiques. Les expériences d'équilibre effectuées à trois températures ont
montré une augmentation de la quantité de colorant adsorbé, ce qui implique une nature
endothermique du processus d'adsorption ( Tableau I.2). Le changement d'enthalpie libre
(∆G) est le critère de base de la spontanéité et sa valeur négative indique que la réaction est
spontanée comme il a été déjà cité préalablement.
Les valeurs de ∆G pour les températures utilisées sont négatives, ce qui indique que
la nature de l'adsorption est spontanée et que l'affinité du HDL pour les colorants bleus est
forte. Des valeurs plus négatives de ∆G à des températures plus élevées montrent que le
processus est plus favorable à ces conditions. Les valeurs de DH sont dans le milieu de
physisorption et chimisorption, Il peut être conclu que le processus pourrait être une
adsorption physique renforcée par effet chimique. La valeur positive de DH a indiqué que
l'adsorption est endothermique La valeur positive de ∆S indique une affinité assez bonne du
218
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
matériau avec les molécules de colorant et est le signe d'une augmentation du degré de liberté
des espèces adsorbées [16-18].
Tableau I.2-Données thermodynamiques pour les bleus adsorbés sur la phase Zn2Al-Cl.
T ΔG ΔH ΔS
10 -9.636
EB 25 -17.187 78.305 313.704
40 -18.882
10 -11.882
CB 25 -16.522 48.164 213.641
40 -18.192
10 -10.332
NB 25 -17.684 75.116 304.832
40 -19.285
Les phases après les expériences d'adsorption ont été systématiquement soumises à la
diffraction des rayons X. Comme on le voit sur la figure I.7, le remplacement partiel des ions
chlorures par le colorant anionique se passe d’une façon concomitante avec le processus
d'adsorption.D’après les analyses de diffraction des rayons X de la série des poudres pour
chaque colorant, le processus d'intercalation est plus prononcé pour l'EB, où toute la teinture
piégés par la LDH a été piégé dans le domaine intercalaire, tandis que pour les CB et N.-B.
Seulement une intercalation partielle a été observée. Dans le cas de la série EB, la quantité de
colorant retenu est principalement attribuable à la réaction d'intercalation, en particulier dans
les solutions à forte concentration. En effet, le processus d'intercalation confirme les valeurs
de DH près aux valeurs de la chimisorption et indique en outre que le processus d'adsorption
est de nature physique et chimique mixtes. Ce fait peut indiquer que l'isotherme de Langmuir
ne fait pas de distinction entre les sites d'adsorption externes et les sites intercalaire de la
219
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
phase HDL. Certains travaux récents ont également démontré que de tels phénomènes, des
processus d'intercalation et d'adsorption peuvent également se produire dans d’autres matrices
différentes [19,20].
003 - ZnAl/Cl
003 - ZnAl/COLORANT
c
Intensité (a.u.)
3 6 9 12 15
2q (°)
Figure I.7 – diffractiogrammes des rayons X des composés obtenus après les études d'adsorption
à 25 ° C pour une concentration de 1 g / L: Zn2Al-Cl (a), EB adsorbé / intercalé (b), CB adsorbé / intercalé
(c) et NB adsorbé / intercalé (d).
220
Thèse M.M.Bouhent Chapitre II Intercalation des colorants Bleu par méthode de coprecipitation et par
adsorption dans la phase HDL ZnAl
Références Bibliographiques
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Sci. 326 (2008) 366.
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308 (2007) 191.
221
Thèse M.M.Bouhent conclusion générale
Conclusion générale
222
Thèse M.M.Bouhent conclusion générale
Les valeurs de la capacité d’adsorption de l’Orange II sont nettement plus élevées pour
les matrices macroporeuses que pour les phases classiques carbonatées. Il apparait donc au vu
de ces résultats que la structuration des phases HDL en macropores, en augmentant la surface
disponible, permet sensiblement d’améliorer la capacité d’adsorption des phases HDL.
Les poudres recueillies après le phénomène d’adsorption montrent que la structure
reste inchangée, toutefois en infrarouge on note la présence conjointe des bandes de vibration
associées aux anions carbonates et celles caractéristiques de l’Orange II, traduisant
l’immobilisation de ce dernier.
Parallèlement, il apparait que les phases calcinées se reconstruisent au cours du
processus d’adsorption, et ce en intercalant des molécules de colorant. En effet les DRX
présentent des raies (00l) décalées vers les faibles valeurs en 2thêtas. La distance inter
lamellaire correspondante est de 2,37 nm et est attribuée à l’intercalation de l’anion organique
formant un arrangement des molécules en bicouche perpendiculairement aux feuillets. Dans
ce cas, le processus comprend donc l’adsorption mais également l’intercalation du polluant ce
qui explique les valeurs d’adsorption plus importantes observées précédemment.
L’étude menée sur l’adsorption des colorants Bleu choisi par la phase ZnAlCl a
montré que, l'intercalation de molécules de colorants dans les HDL présente un arrangement
ordonné. Il est à noter que, après adsorption et / ou intercalation, l'interaction interraciale entre
la molécule de bleu et la phase HDL les préserve de la dissolution. Les études d'adsorption
ont montré que le processus d'adsorption ne se produit pas sur la surface de la LDH seulement
mais un processus d'intercalation se produit également de façon concomitante selon les
valeurs thermodynamiques, qui se sont avérés être en accord avec les caractérisations XRPD.
Nous pesons que de tels matériaux peuvent être potentiellement intéressants en tant que
charge de couleur pour les polymères et les ciments.
L’ensemble des résultats laisse envisager des applications nouvelles, et des
performances améliorées pour les phases HDL.
223
Annexes : Techniques de caractérisation et appareils
Annexes
Techniques et appareils
3-Spectroscopie UV-Vis
Les spectres UV-Visible en phase liquide ou sous forme de films minces sur des
plaques de quartz ont été enregistrés avec un spectrophotomètre Evolution 500 UV Visible
(Nicolet).
224
Annexes : Techniques de caractérisation et appareils
5-Zétamètre
La taille des particules ont été déterminées après dispersion de l’argile dans l’eau (2 mg/ml)
sous agitation pendant 24 h. L’appareil utilisé est nanoZS Zetasizer instrument
Malvern utilisant la spectroscopie de photocorellation.
7-Mesures structurales
Les mesures d’adsorption-désorption d’azote par la methode BET ont été réalisées sur un
SORPTOMATIC 1900 de FIONS Instruments. Avant traitement, les echantillons (quantité
voisine de 400 mg) sont dégazés pendant 24 heures sous un vide de 10-2 torr environ, à 100°C
.des injections d’azote sont réalisées, pas à pas, de façon automatique. Leur volume est
déterminé à partir de la densité du composé, prise ici pour l’ensemble de nos phases HDL
égale 2,5 g/cm3.
225
Résumé
Dans le développement de nouveaux procédés de dépollution, et en particulier de
traitements des eaux de rejets ou des émissions de gaz, les recherches se focalisent sur
l’élaboration de nouveaux matériaux aux propriétés performantes et sélectives d’adsorption
ou de dégradation de polluants. Les Hydroxydes Doubles Lamellaires constituent une famille
de matériaux présentant de fortes potentialités d’application en rémédiation environnementale
de par leur propriétés uniques d’échangeurs d’anions, leurs capacités élevées d’adsorption de
polluants aussi bien d’origine organiques que minérales, leurs propriétés de catalyseurs,
supports ou précurseurs de catalyseurs. Dans ces différentes applications la texturation des
matériaux joue un rôle déterminant car elle garantit la diffusion intrastructurale des polluants
et des produits de dégradation et l’accessibilité aux sites actifs, sites d’adsorption, d’échange
ou catalytique. Dans ce travail, nous nous sommes intéressé à l’effet de la composition et la
texturation des phases sur les propriétes d’adsorption de polluants. En premier lieu, notre
étude a porté sur l’adsorption du colorant Orange II par différentes phases. Ensuite, nous
avons réalisé l’intercalation d’autres colorants dans une phase modele afin de mieux décrire
le mecanisme d’adsorption .