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Revenu net, revenu imposable et impôt

Calcul du revenu net


Quels sont les revenus assujettis à l’impôt canadien ?
La loi de l’impôt sur le revenu ne fournit pas spécifiquement une définition du terme
« revenu net ». Par contre, elle propose une formule algébrique intégrant cinq catégories
de revenus distincts soit :
 Le revenu de charge et d’emploi
 Le revenu d’entreprise
 Le revenu de biens
 Le gain en capital
 Les autres revenus

Chaque catégorie de revenu obéit à un ensemble de principes et de règles de calcul qui lui
sont propres. Ainsi, le calcul du revenu d’emploi, du revenu d’entreprise et du revenu de
bien résulte de la différence entre les inclusions et les déductions se rapportant à chacune
de ces catégories de revenus. Aussi, certains revenus doivent être inclus selon une base de
caisse et d’autres, selon une base d’exercice. Au cours de la session, nous traiterons en
détail de ces règles et principes fondamentaux. Pour le moment, nous vous fournissons
une brève définition de chacune des catégories de revenus.

Le revenu de charge et d’emploi


Un particulier qui occupe un emploi signe un contrat de services généraux (i.e. qu’il met
son temps au service d’une autre personne) et travaille sous la supervision d’un
employeur. À cet effet, l’employé reçoit un salaire, un traitement ou toute autre
rémunération.

Le revenu d’entreprise
Un particulier qui exploite une entreprise de service signe un contrat de service
spécifique (i.e. qu’il a une tâche spécifique à accomplir) avec des clients. Il a
normalement beaucoup de latitude au niveau de l’exécution de son travail.

Un particulier qui achète des biens avec l’intention de les revendre à profit est un autre
exemple d’entreprise exploitée par un particulier. Il est gagné au moment de la
disposition d’un actif.

Le revenu de bien
Il s’agit d’un revenu passif car le processus de génération de ce type de revenu ne requiert
pas beaucoup de temps, ni d’effort, ni de travail de la part du bénéficiaire de ce revenu. Il
peut être défini comme étant le rendement sur le capital investi, et est gagné pendant la
période de détention d’un actif. À titre d’exemple, il regroupe le revenu d’intérêt, le
revenu de dividende et le revenu de location.

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Le gain en capital
Il s’agit du profit réalisé suite à la vente d’un actif qui avait été acquis avec l’intention de
le conserver à long terme. Il est gagné au moment de la disposition d’un actif.

Les autres revenus


Même si le titre de cette catégorie semble englober tous les revenus non inclus dans l’une
des catégories précédentes, il en est tout autrement. Pour faire partie de cette catégorie,
un revenu doit faire partie d’une liste précisée dans la Loi de l’impôt sur le revenu.
Essentiellement, nous allons retrouver dans cette catégorie, les revenus de pension, les
prestations d’assurance emploi, les pensions alimentaires, etc.

Vous devriez maintenant être en mesure de classifier divers revenus selon leur catégorie.

 À cette étape, nous vous suggérons de travailler sur l’atelier 2.1

Les principes relatifs au calcul du revenu net


Maintenant que vous êtes capable de classifier divers revenus selon leur catégorie, nous
allons regarder comment ces différents revenus sont imbriqués les uns avec les autres
pour former le calcul du revenu net. Les revenus qui n’entrent pas dans l’une des cinq
catégories de revenus ne sont pas sujets à l’imposition (gain de loterie, héritage, produit
d’une police d’assurance-vie, cadeaux, etc.).

 Le lecteur peut se référer au schéma intitulé «Calcul


du revenu net et du revenu imposable»

Pour bien comprendre la structure du calcul du revenu net, il faut noter les éléments
suivants :
1. L’alinéa 3a) de la Loi regroupe uniquement des revenus nets (i.e. des montants
positifs). Précédemment, nous avons parlé du revenu d’emploi, d’entreprise et de
biens en disant qu’il résulte de la différence entre les inclusions et les déductions
s’y rapportant. Pour être inscrit à l’alinéa 3a), il faut nécessairement que les
inclusions soit supérieurs aux déductions pour une catégorie de revenu donnée.
Sinon, la perte en résultant apparaîtra à l’alinéa 3d). Le sous-total après 3a) sera
nécessairement positif.
Exemple
Monsieur Brisson exploite, à titre de propriétaire unique, une entreprise de vente
au détail. En 2018, le chiffre d’affaires de cette entreprise est de 198 000 $.
Monsieur Brisson a engagé 118 000 $ de dépenses d’entreprise admissibles. Il a
donc réalisé un revenu net d’entreprise de 80 000 $. Ce revenu de 80 000 $ doit
être inscrit à 3a) dans le calcul de son revenu net de 2018.

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2. Le sous-total de l’alinéa 3b) résulte de la différence entre les gains en capital
«imposables » et les pertes en capital « déductibles ». Ce sous-total doit être
positif ou égal à zéro. Ainsi, si les pertes en capital déductibles sont supérieures
aux gains en capital imposables, l’alinéa 3b) est ramené à un montant de zéro.
Le mot « imposable » qui suit le terme « gain en capital » signifie qu’il faut
inclure seulement la partie imposable de ce gain, soit pour 2018, un taux
d’inclusion de 50 %. Le mot « déductible » qui suit le terme « perte en capital »
réfère lui aussi au taux de 50 %. Le sous-total après 3b) sera nécessairement
positif.
Exemple
Au cours de l’année, Marc réalise un profit de 10 000 $ suite à la vente d’un
terrain et une perte de 12 000 $ suite à la vente d’actions d’une société publique.
Ces biens ont été achetés avec l’intention de les conserver à long terme. Marc
devra donc inscrire les éléments suivants dans le calcul de son revenu net :
3b) Gain en capital imposable (10 000 $ * 50 %) 5 000  $
Moins : Perte en capital déductible (12 000 * 50 %) (6 000)
SOUS-TOTAL ALINÉA 3b)          0  $

3. L’alinéa 3c) regroupe un ensemble de déductions. La particularité des déductions


présentées à l’alinéa 3c) est que ce sont des déductions qui ne se rapportent à
aucune catégorie de revenu en particulier. À titre d’exemple, une déduction dans
le calcul du revenu d’entreprise ne sera pas présentée à 3c) mais plutôt rapprochée
des inclusions du revenu d’entreprise. Indirectement, cette déduction sera
présentée à l’alinéa 3a) (si solde positif) ou à l’alinéa 3d) (si solde négatif).
Exemple
Les frais de garde d’enfants sont un exemple de déduction à inscrire à 3c) dans le
calcul du revenu net d’un particulier.
Les frais d’assurance relatifs aux actifs d’une entreprise sont un exemple de
déduction qui doit être rapprochée du chiffre d’affaires de cette entreprise. Ces
frais ne doivent pas être déduits à 3c) dans le calcul du revenu net.

4. Enfin, il faut savoir que les « pertes déductibles au titre d’un placement
d’entreprise » (PDTPE) sont un sous-ensemble des pertes en capital déductibles.
Toutefois, ces pertes sont présentés à l’alinéa 3d) plutôt qu’à l’alinéa 3b). Elles
ont en fait un traitement fiscal avantageux car il n’est pas nécessaire d’avoir un
gain en capital imposable pour déduire une perte présentée à l’alinéa 3d). Le mot
« déductible » dans l’expression « perte déductible au titre d’un placement
d’entreprise » réfère lui aussi au taux de 50 %.

 À cette étape, nous vous suggérons de travailler


sur l’atelier 2.2

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Calcul du revenu imposable

Le revenu imposable correspond au montant de revenu sur lequel l’impôt doit être
calculé. Le point de départ du calcul du revenu imposable correspond au revenu net,
duquel au soustrait certaines déductions listées dans la Loi. Ces déductions seront
abordées dans les prochaines séances.

 Le lecteur peut se référer au schéma intitulé «Calcul


du revenu net et du revenu imposable»

Calcul de l’impôt à payer

 Le lecteur peut se référer au schéma intitulé «Calcul


de l’impôt à payer»
Il s’agit d’un premier contact avec le calcul de l’impôt à payer pour vous donner une
vision globale des trois calculs menant à l’impôt sur le revenu d’un particulier. L’étude
détaillée de ce calcul sera vue aux séances 11 et 12 inclusivement.
Le point de départ du calcul de l’impôt à payer est le revenu imposable. Selon le montant
de ce revenu imposable, il faut calculer l’impôt selon la table en appliquant le ou les taux
d’imposition appropriés. Les taux d’impôt fédéral du particulier varient de 15 % à 33 %.
La table d’impôt est dite progressive car plus le revenu imposable du particulier
augmente, plus les taux d’impôt applicables aux différentes tranches de revenus
augmentent.
Exemple
Le particulier a un revenu imposable de 60 000 $.
Son impôt selon la table serait de 9 737 $, soit 6 991 $ + 20,5 % (60 000 $ - 46 605 $). Le
lecteur doit noter que la première tranche de 46 605 $ est taxée à 15 % et ce, peu importe
le revenu imposable du particulier. Seule la partie des revenus excédant ce montant est
taxable à 20,5 % (et non le 60 000 $ au complet).
Il faut ensuite soustraire de l’impôt selon la table, les crédits d’impôt. Il en existe des
dizaines, mais pour l’instant, nous n’allons retenir que le crédit d’impôt personnel de base
de 1 771 $ en 2018 (soit 11 809 $ * 15 %). La plupart des crédits d’impôt sont calculés à
partir du taux d’impôt le plus bas de la table d’impôt progressive, soit 15 %. Un crédit
d’impôt à la même valeur pour tous les particuliers car il est déduit de l’impôt calculé en
fonction du revenu imposable d’un particulier (et non du revenu du particulier).

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Exemple 1
Le particulier a un revenu imposable de 60 000 $.
a) S’il avait droit à une déduction supplémentaire de 1 000 $ dans le calcul de son revenu
imposable, il bénéficierait d’une économie d’impôt de 205 $ (soit 1 000 $ multiplié par
son taux marginal d’imposition de 20,5 % (voir définition ci-dessous), soit un impôt
selon la table calculé avec un revenu imposable de 60 000 $ (9 737 $) – un impôt selon la
table calculé avec un revenu imposable de 59 000 $ (9 532 $)).
b) S’il avait droit à un montant supplémentaire de 1 000 $ lui donnant droit à un crédit
d’impôt, il bénéficierait d’une économie d’impôt de 150 $ (soit 1 000 $ multiplié par le
taux le plus bas de la table d’impôt progressive, 15 %)
Exemple 2
Le particulier a un revenu imposable de 100 000 $.
a) S’il avait droit à une déduction supplémentaire de 1 000 $ dans le calcul de son revenu
imposable, il bénéficierait d’une économie d’impôt de 260 $ (soit 1 000 $ multiplié par
son taux marginal d’imposition de 26 %, soit un impôt selon la table calculé avec un
revenu imposable de 100 000 $– un impôt selon la table calculé avec un revenu
imposable de 99 000 $.
b) S’il avait droit à un montant supplémentaire de 1 000 $ lui donnant droit à un crédit
d’impôt, il bénéficierait d’une économie d’impôt de 150 $ (soit 1 000 $ multiplié par le
taux le plus bas de la table d’impôt progressive, 15 %).
Ces exemples permettent de démontrer la différence entre une déduction (vient réduire le
revenu net et/ou le revenu imposable du particulier) et un crédit d’impôt (vient réduire
l’impôt du particulier).
Le sous-total obtenu s’appelle l’impôt fédéral de base. Il s’agit d’un sous-total important
puisqu’il nous permet de calculer l’abattement. L’abattement du Québec correspond à
16,5 % de l’impôt fédéral de base et il est soustrait de l’impôt fédéral de base. Les taux
d’impôts et les économies d’impôts présentés précédemment sont donc diminués de
16,5 %.
Exemple
Le particulier a un revenu imposable de 60 000 $.
Son impôt selon la table serait de 9 737 $.
Son impôt fédéral de base serait de 7 966 $ compte tenu de son crédit d’impôt personnel
de base (9 737 $ - 1 771 $).
Son impôt fédéral serait de 6 652 $ compte tenu de l’abattement du Québec (7 966 $ -
abattement (16,5 % x 7 966 $)). Autrement dit, son impôt effectif serait de 8 130 $ (9 737
$ x (1-16,5 %). Et son crédit personnel de base se traduirait par une économie d’impôt de
1 479 $ (1 771 $ x (1-16,5 %)).

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On obtient ensuite l’impôt fédéral. On compare ce montant avec l’impôt payé d’avance
soit par acomptes provisionnels, soit par retenues à la source. Un résultat positif indique
que nous avons un solde d’impôt à payer, et un résultat négatif nous indique que nous
avons un impôt à recevoir.

Les termes taux moyen d’imposition et taux marginal d’imposition sont fréquemment
utilisés en fiscalité.

Le taux moyen d’imposition se calcule en divisant l’impôt total à payer par le revenu
imposable. Ce taux sert à estimer l’impôt à payer sur l’ensemble des revenus
imposables et est une combinaison de tous les taux. Ce taux est normalement
utilisé pour comparer le fardeau fiscal d’un individu à un autre.

Le taux marginal d’imposition constitue le taux applicable au dernier dollar de revenu


imposable. Ce taux est normalement utilisé pour évaluer l’impact des décisions
financières et effectuer de la planification fiscale. Il se calcule de la façon suivante :

Taux Impôt additionnel ($)


marginal Revenu imposable additionnel ($)
= X 100
d’imposition
(%)

Il est aussi possible de calculer le taux marginal d’imposition en prenant le taux statutaire
applicable à la tranche de revenu imposable moins l’abattement du Québec.

Exemple
Le particulier a un revenu imposable de 60 000 $.
Son impôt selon la table est de 9 737 $.
Son impôt fédéral est de 6 652 $ compte tenu du crédit de base et de l’abattement du
Québec.
Taux moyen d’imposition : 6 652 $ / 60 000 $ = 11,09 %
Taux marginal d’imposition : 20,5 % x (1-16,5 %) = 17,12 %

 À cette étape, nous vous suggérons de travailler


sur les ateliers 2.3 et 2.4

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