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Référence : CNRS/DSI/BQUAL/ERGONOMIE/QUEST.doc
Date : 03/06/98
Version : 1.1
Diffusion : DSI
Objet du document : le bureau de la qualité propose une démarche de conception qui intègre l’ergonomie dès
le début du cycle de vie d’un projet et tout au long de celui-ci. C’est une démarche “ orientée utilisateur ”.
Cette démarche s’appuie sur des principes de base dont l’un est d’effectuer une analyse du travail pour
analyser l’existant. Pour aider les équipes projet à appliquer ces principes de base, le bureau de la qualité met à
leur disposition des outils. Le présent document est un des outils applicables à la réalisation de l’analyse du
travail dont il développe une technique : l’enquête par questionnaire. Le bureau de la qualité peut vous
apporter une aide lors de l’application de ces conseils.
Conseils pour mener une enquête par questionnaire
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Sommaire
I. AVANT-PROPOS............................................................................................................................................4
VI. BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................................23
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
I. AVANT-PROPOS
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Un questionnaire est un document sur lequel sont notées les réponses ou les réactions d’un individu
(l’enquêté). Il existe deux types de questionnaires :
a) Les questionnaires d’administration directe : dans ce cas, la personne interrogée note elle-même ses
réponses sur le questionnaire. La personne qui mène l’enquête (l’enquêteur) peut être ou non présente ; si
elle est présente, elle peut éventuellement préciser le contenu d’une réponse si l’enquêté le demande.
b) Les questionnaires d’administration indirecte : dans ce cas, c’est l’enquêteur qui note les réponses que lui
fournit le sujet. L’enquêteur est donc forcément présent.
L’administration indirecte permet d’obtenir les meilleurs résultats mais nécessite des moyens plus importants ;
lorsque le nombre de personnes à interroger est très important, il faut utiliser l’administration directe.
Pour l’élaboration d’un questionnaire, nous proposons une démarche en quatre phases composées de
différentes étapes :
1) Réalisation des actions préalables à l’élaboration du questionnaire
définir l’objet de l’enquête,
faire l’inventaire des moyens disponibles,
choisir la population,
construire l’échantillon.
2) Elaboration et administration du questionnaire
rédiger le projet de questionnaire,
mettre le questionnaire en forme,
tester le projet de questionnaire,
réaliser le questionnaire définitif,
réaliser l’enquête.
3) Traitement du questionnaire
coder les questionnaires,
dépouiller les questionnaires,
valider l’échantillon,
4) Rédaction du rapport d’enquête
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MISE À
INVENTAIRE L’ÉPREUVE
CONSTRUCTION
DÉTERMINATION
DES RÉDACTION
DÉTERMINATION
DÉFINITIONDE DU
FORMATION
RECHERCHES
DESDE
MOYENSLA PROJET
DE
DUPRÉALABLES
L’ÉCHANTILLON
PROJET
OBJECTIFS
L’OBJET
DES DE
POPULATION QUESTIONNAIRE
ENQUÊTEURS
MATÉRIELSDE
ET DEDISPOSITION
ÀL’ENQUÊTE
DES
OU
LA HYPOTHÈSES
UNIVERS DE DES
QUESTIONNAIRE
DE
L’ENQUÊTE
TRAVAIL
RÉALISATEURS DE L’ENQUÊTE
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Exemple 1 : Classer les affirmations suivantes par ordre de préférence (n°1 = affirmation préférée) :
LMB-actu permet de garder un lien avec le journal
LMB-actu offre le regard du "Micro-Bulletin" sur l'actualité
LMB-actu permet une lecture "ciblée" du journal papier
LMB-actu offre des sélections de sites intéressants
III.1.1.3 Remarques
Les questions fermées sont aisées à comprendre et il est facile d’y répondre (il suffit de tracer une croix dans
une case).
Elles garantissent un certain anonymat.
Elles peuvent servir de questions filtre. Une question filtre permet de répartir les répondants entre plusieurs
séries de réponses ultérieures.
Ex. :
Question 1 : Utiliserez-vous Labintel/2 Unité en réseau (c’est-à-dire en multi-postes) ?
Oui
Non
Question 2 : Si OUI : sous quel mode ?
Réseau homogène (c’est-à-dire avec plusieurs postes de même type)
Réseau hétérogène (c’est-à-dire avec plusieurs postes de types différents)
Les questions fermées sont celles qui se prêtent le mieux au dépouillement et à l’analyse statistique : les
réponses étant prévues, il ne peut y avoir aucune ambiguïté dans les réponses.
Le risque de ce type de question est de “ dicter ” la réponse de l’individu : celui-ci peut avoir tendance à
choisir la réponse qui lui semble la plus conforme à l’attente des réalisateurs de l’enquête et non pas celle qui
est la plus proche de ce qu’il pense.
Les questions fermées ne peuvent/ne doivent pas être employées pour recueillir des informations nuancées,
correspondant à des attitudes profondes mais pour recueillir des caractéristiques objectives.
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
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Une fois les ébauches successives effectuées, on peut passer à la phase de rédaction proprement dite. Le projet
de questionnaire ne doit pas être un brouillon, mais un véritable questionnaire auquel l’enquête pilote ne fait
qu’apporter (en principe) des corrections ne portant sur aucun aspect fondamental.
III.2.1 Problèmes de forme
Après avoir bien défini le contenu du questionnaire, il faut résoudre les problèmes de forme.
Comment va-t-on éviter les déformations involontaires apportées par les répondants dans leurs réponses ?
Il existe plusieurs types de déformations possible dont l’importance peut être considérable. [Mucchielli] a
réparti en sept catégories les “ déformations involontaires ” provenant des attitudes de réponses chez le sujet
interrogé.
La réaction de prestige
Par peur de se faire mal juger sur ses réponses, l’enquêté adopte un comportement de “ façade ” :
atténuation des opinions, simulation, réponses stéréotypées, conformité à des attentes normatives.
La contraction défensive à la question personnalisée
La personne interrogée a peur que ses réponses ne soient utilisées contre elle ou trouve qu’une
question est trop “ délicate ” ou “ trop personnelle ”. Les questions impliquant directement la
personne (“ à votre avis ”, …) peuvent entraîner ainsi un refus de répondre, ou une fuite vers des
réponses qui n’en sont pas : “ Ne sais pas ”, “ Sans opinion ”, etc.
Pour éviter ce type de réaction, il faut essayer :
de ne pas commencer le questionnaire par des questions risquant de provoquer une telle
réaction ;
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de ne pas personnaliser la question quand le thème abordé est délicat ; porter plutôt la
question sur un plan plus général ;
d’utiliser autant que possible des questions indirectes :
aborder le thème par quelques questions moins personnelles,
noyer le thème principal dans un ensemble plus anodin,
utiliser le procédé de l’entonnoir : partir de questions générales pour cerner le sujet
progressivement de manière de plus en plus précise, en contraignant la personne à
répondre, selon un mécanisme d’enchaînement automatique.
Les réponses suggérées par le libellé de la question
Si une question est rédigée de manière tendancieuse, elle risque de conditionner fortement la réponse
de la personne interrogée.
L’attraction de la réponse positive
Les gens disent plus facilement “ Oui ” que “ Non ”, témoignent plus facilement de leur accord que
de leur désaccord (le refus, la désapprobation peuvent parfois apparaître comme des symptômes de
non-intégration).
Il faut donc éviter les questions fermées de type binaire (Oui/Non ou D’accord/Pas d’accord)
lorsqu’on demande à la personne interrogée son opinion personnelle ; prévoir des réponses
intermédiaires.
Propositions d’échelle :
très satisfait, plutôt satisfait, moyennement satisfait, plutôt mécontent, très mécontent,
tout à fait d’accord, plutôt d’accord, moyennement d’accord, pas tellement d’accord, pas du
tout d’accord,
Ex :“ Les temps de réponse de votre logiciel sont : ”
très bons
plutôt bons
plutôt mauvais
très mauvais
La peur de certains mots
Certains mots provoquent des réactions de défense parce qu’ils sont “ chargés ” de manière
défavorable, en raison de leur connotation négative. Toujours s’efforcer de n’employer que des mots
“ neutres ”.
L’attraction des références à des personnalités
L’introduction de noms de personnalités connues peut entraîner des réactions d’identification ou de
rejet de la part d’un certain nombre de répondants, surtout lorsqu’ils n’ont pas d’opinion précise sur le
sujet traité.
La peur du changement
Des questions sur un mode “ dynamique ” peuvent provoquer la réaction conformiste liée à la crainte
du changement. Cette crainte est fort répandue et on s’efforcera pour la neutraliser, de formuler les
questions de manière “ statique ”.
Donc en résumé, il faut surtout éviter lors de la rédaction du questionnaire de provoquer chez les personnes
interrogées la crainte de se faire mal juger, le désir de se conformer à la norme sociale, le refus de se laisser
impliquer personnellement, la suggestibilité au contenu des questions.
S’ajoutent aux déformations sus-citées :
l’attitude de suspicion à l’égard de la technique du questionnaire elle-même : nombreux sont les
individus qui craignent de “ s’engager ” ;
la lassitude qui peut exister du fait d’un contact trop fréquent avec ce mode d’investigation ;
l’attitude de repli causée par les changements de thèmes dans le questionnaire si ces derniers
surviennent brutalement, ce qui éveille ou renouvelle la méfiance de la personne interrogée ;
l’effet de halo :
l’agacement ressenti par rapport à une question peut s’étendre sur d’autres questions,
la personne interrogée peut être tentée, par souci de cohérence de fournir un ensemble de
réponses homogène en s’alignant sur les premières réponses fournies ;
l’attirance pour les réponses situées en début de la liste des choix multiples (questions
fermées) : les individus ont souvent le sentiment que la réponse classée première dans la
liste est “ la meilleure ” réponse ;
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Pour contrebalancer les effets des différentes réactions que nous venons d’exposer, essayer au maximum
d’appliquer les recommandations suivantes :
Ne pas commencer le questionnaire par des questions :
pouvant provoquer des réponses de façade,
impliquant un engagement personnel de la personne enquêtée,
provoquant des efforts particuliers de réflexion,
traitant de problèmes délicats.
Ne pas utiliser de questions :
abordant directement des thèmes délicats,
pouvant suggérer certaines réponses,
pouvant faire préférer la réponse positive,
comportant des mots “ chargés ” affectivement,
comportant des noms de personnalités pouvant provoquer identification ou rejet,
comportant une référence explicite à un changement social menaçant (sauf si c’est l’attitude
face un changement que l’on désire mesurer),
rédigées dans un langage compliqué, peu accessible,
trop longues.
Veiller soigneusement :
à disperser les questions susceptibles de provoquer l’effet de halo,
à ce que le passage d’un thème à un autre ou d’une méthode d’interrogation à une autre ne
provoque pas de retrait de la part de l’enquêté (faire des transitions harmonieuses : questions
neutres, questions progressives, etc.),
à assurer la préparation générale de la personne interrogée au questionnaire (texte
d’introduction),
à ce que le questionnaire ne dépasse pas 45 à 60 minutes, 20 à 30 questions au maximum.
III.2.2 Présentation du questionnaire/mise en forme
III.2.2.1 Ordre de succession des questions
Afin d’éviter les réactions de repli ou l’effet de relâchement inévitable de l’attention de fin d’interview, placer
les questions les plus délicates dans le corps du questionnaire (plutôt que de les classer par ordre de difficulté
croissante).
Essayer de suivre les recommandations suivantes :
Regrouper en règle générale les questions d’identification (fonction, labo,…etc.) au début ou à la fin
du questionnaire ; si ces questions risquent de provoquer des réactions de repli, les placer dans le
corps du questionnaire.
Commencer par des questions faciles, susceptibles de mettre le répondant en confiance.
Intercaler entre les groupes de questions difficiles ou délicates des questions plus faciles, qui
“ détendent l’atmosphère ”, ces questions peuvent éventuellement ne constituer qu’une procédure
technique, sans intérêt réel pour l’enquête.
Ménager des transitions entre des sujets qui ne sont pas liés.
Donner au questionnaire un aspect cohérent et logique :
grouper les questions relatives à un même sujet,
faire précéder les questions se rapportant à des aspects particuliers par des questions d’ordre
plus général,
faire suivre les questions ayant trait à la situation personnelle de l’enquêté par les questions
portant sur son entourage,
faire précéder les questions d’opinion par les questions de fait.
III.2.2.2 Textes d’introduction et de liaison
Que le questionnaire soit directement ou indirectement administré, des textes d’introduction et des textes de
liaison sont nécessaires entre les diverses parties du questionnaire.
Les termes utilisés dans les textes d’introduction et de liaison seront fonction du type de l’enquête, de son
objet, des caractéristiques culturelles de l’échantillon, etc.
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Lorsque les questionnaires ont été codés et saisis, il faut les dépouiller ; autrement dit, il faut en dégager les
résultats intéressants s’inscrivant dans le cadre défini par les hypothèses de travail.
IV.2.1 Comptages et contingences
Il faut réaliser deux types d’opérations :
Effectuer le décompte pur et simple des réponses d’un certain genre à une question déterminée : c’est
le comptage.
Ex. :
A la question : “Croyez-vous qu’une formation à la gestion comptable et financière du CNRS soit
nécessaire pour utiliser l’application “ x ” ? ”
Oui
Non
Ne sais pas ”
On fera le décompte des “ Oui ” et des “ Non ” et des “ Ne sais pas ” que l’on conservera tels quels
(fréquences absolues) et que l’on ramènera à 100 (fréquences relatives).
Effectuer la mise en contingence des réponses à deux ou plusieurs questions différentes. Il s’agit de
voir dans quelle mesure deux ou plusieurs ensembles de réponses sont liés entre eux. Dans la plupart
des cas, on se limite à deux ensembles de réponses, c’est-à-dire à deux questions distinctes. Il s’agit
alors de voir comment une variable se combine avec une autre. On cherche à construire des tableaux
de contingence.
Ex :
Pour reprendre l’exemple précédent, on va essayer de voir dans quelle mesure les trois catégories de
réponses sont influencées, entre autres, par le fait d’avoir reçu une formation à la gestion comptable et
financière du CNRS. La seconde question envisagée sera donc :
“ Avez-vous reçu une formation à la gestion comptable et financière du CNRS ? ”
Oui
Non
Formation effectuée
S.R
Oui
Non
total
S.R = sans réponse
N.S.P = ne sais pas
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
Le rapport d’enquête doit reprendre l’essentiel des résultats analysés à la phase 3. Il doit être compris
aisément, clair et concis. Il consiste plus ou moins en un commentaire de tableaux. Il est nécessaire de
reprendre dans les commentaires les points les plus importants qui se dégagent de ces tableaux et tenter d’en
fournir des explications. Les tableaux eux-mêmes seront présentés sous les formes les plus simples et les plus
maniables possible. Si des tableaux complexes ont été utilisés pour le dépouillement, il faudra en extraire
plusieurs tableaux plus simples, mais plus lisibles. Eviter notamment les tableaux de plus de quatre entrées.
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
VI. BIBLIOGRAPHIE
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Conseils pour mener une enquête par questionnaire
C. JAVEAU [1992]
L’enquête par questionnaire. Manuel à l’usage du praticien. 4eme édition. Editions de l’université de Bruxelles.
Editions d’organisation.
R. MUCCHIELLI [1968]
Le questionnaire dans l’enquête psycho-sociale. Paris. Librairie techniques/Editions sociales françaises.
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