Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
- Le pédalage -
Il ne suffit pas d’appliquer une force importante sur les pédales (dimension bioénergétique), il
faut aussi l’orienter efficacement (dimension biomécanique et technique) sans quoi il existe une perte
de travail mécanique. Comme le mouvement de pédalage est répété des milliers de fois lors d’une
compétition qui peut s’étendre jusqu’à 6-7 heures d’effort (entre 30.000 et 40.000 tours), l’efficience
(efficacité + économie) du pédalage entretient des relations avérées avec le niveau de fatigue générale et
musculaire. La technique de pédalage (le « coup de pédale ») contribue donc fortement à la
performance en cyclisme, et mérite à ce titre de faire l’objet d’un processus d’optimisation.
Phase 1 (de 20 à 145°) = phase de poussée. C'est la plus rentable sur le plan biomécanique et la plus
« instinctive ». La phase de poussée correspond à une extension active de la hanche essentiellement
grâce au moyen et au grand fessier, associée à une extension active du genou par le quadriceps et une
extension du pied par le triceps sural. Durant la phase de poussée, le bassin doit être fixé par des
stabilisateurs (abdominaux, carré des lombes).
Phase 2 (de 145° à 220°) = phase de transition basse. Elle assure la transition entre la phase de
poussée et la phase de traction. L'extension de hanche se poursuit, mais est maintenant associée à un
début de flexion active du genou. L'action des ischio-jambiers et du triceps est prépondérante pour
conserver l'énergie cinétique accumulée lors de la phase de descente de la pédale. La cheville est en
flexion plantaire de quelques degrés. Cette phase doit s'enchaîner de la façon la plus souple et
coordonnée avec la phase qui la précède et celle qui la suit.
R.Leca Licence STAPS Option Activités du cyclisme 26/02/2020
Centre Universitaire Condorcet Le Creusot
Phase 3 (de 220° à 325°) = phase de traction. C'est la phase la moins instinctive du pédalage. La
traction n'est possible que sur les vélos équipés de cale-pieds ou mieux, de pédales automatiques. Elle
est réalisée par une flexion active de hanche et de genou. La flexion de hanche est due à l'action du
psoas iliaque, du grand couturier et du droit antérieur. La flexion de genou est essentiellement due aux
ischio-jambiers, qui se contractent de façon concentrique. C'est une phase de relâchement et de
récupération pour le quadriceps et le triceps et tout le segment jambier (on ne retrouve quasiment aucune
activité musculaire au-dessous du genou) pendant que le membre inférieur controlatéral est en phase de
poussée. Comme pour la phase 1, il est essentiel que le bassin constitue un point fixe. Les muscles
stabilisateurs du bassin (abdominaux, carrés des lombes, etc.) sont donc sollicités.
Phase 4 (325° à 20°) = phase de transition haute. Elle permet de remettre le membre inférieur en
position de poussée. Pendant cette phase interviennent les releveurs du pied pour faire tourner la
manivelle avec flexion dorsale du pied comme si la pointe du pied donnait un « coup de pied ».
Remarque : l’exploitation optimale des quatre phases est fortement dépendante du matériel employé, et notamment de
pédales automatiques ou de cales pieds. Depuis la fin des années 80 on a constaté une accélération de l'évolution du
matériel. Au chapitre des révolutions, on retrouve l'apparition des pédales automatiques qui ont permis de solidariser le
pied à la pédale sans altérer la liberté du pied et de la cheville. Les avantages sont multiples :
- plus de sécurité (déchaussage rapide et préservation des articulations par la liberté angulaire) ;
- plus de rendement (efforts de tractions sur la pédale facilités) ;
- plus de confort (plus besoin de serrage des sangles de cale-pieds).
Le 8 (débutant) :
Seuls les quadriceps sont mobilisés et l’utilisateur pousse
verticalement (piston). Cela se traduit par un mouvement
saccadé et entraîne une perte de vitesse entre jambe gauche
et jambe droite, marquant le point mort. Il en résulte une
perte de puissance importante.
Notre suggestion : Tirez le talon vers l’arrière quand votre pied atteint la position basse pour
diminuer le point mort.
La cacahuète
(intermédiaire) :
Le cycliste améliore sa transition grâce à une meilleure
coordination.
Notre suggestion : Essayez d’anticiper la phase de poussée suivante en reprenant l’appui dès
l’amorce du coup de pédale. Cela permet d’obtenir un coup de pédale plus lissé.
La “patate” (expert) :
Le cycliste a une excellente technique avec très peu de perte
de puissance lors de la transition entre la jambe gauche et la
droite, une bonne répartition de la puissance sur le tour de
pédale et un excellent équilibre entre la jambe gauche et
droite.
Les positions assises et en danseuse génèrent des patterns de pédalage différents : en danseuse
le pic de force est significativement plus élevé, et il est décalé vers des angles de manivelle plus
importants. Le pédalage en montée semble aussi générer des patterns différents que sur le plat.
Remarques : lorsque le cycliste applique une force sur la pédale, seule la composante tangentielle à la trajectoire de la
pédale est rentable. Les autres composantes sont perdues. Canavagh a étudié l'application des forces sur les pédales lors
d'un cycle de pédalage et mis en évidence une différence entre la force appliquée par le cycliste et la composante utile de
cette force. Le diagramme suivant montre cette différence :
Le cycle de pédalage permet, pour chaque groupe musculaire, l'alternance de phases d'activité et de récupération. Plus le
cycliste sera coordonné et relâché, plus il pourra bénéficier de ces phases de récupération.
Méthode des contrastes consistant à enchainer petit et grand braquet (par exemple
montée avec 52X13 ou 14, et descente avec 42X19 ou 17).
Remarque : ces formes de travail (hypervélocité, force, méthode des contrastes) sont à réaliser à intensité
modérée à I2-I3.
Toujours pour travailler avec un feedback : sur home-trainer, pédaler devant un miroir
de façon à associer les sensations kinesthésiques à un retour extéroceptif (visuel) ; ou
encore utiliser la vidéo avec un retour en direct sur écran (avec logiciel d’analyse de type
Dartfish).
http://sportsante.franceolympique.com/sportsante/fichiers/File/Documentation/2007/7ecolloque/17.pdf