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Notion de base de physique de

rayonnement(2):
Les interactions rayonnement
matière
I- Introduction:

 Un rayonnement est une émission d’une énergie à partir d’une


source.
 Trois catégories à distinguer:
- Rayonnements chargés(particules chargées «légères,
lourdes », ions lourds),
- Rayonnements électromagnétiques(X et γ),
- Rayonnements neutres( Neutron).
 Interaction : transfert d’énergie du rayonnement incident au milieu
traversé(nature et énergie rayonnement, matière).
 Les effets d’une irradiation dépendent des ionisations et
excitations des atomes le long des trajectoires des particules
ionisantes.
 Un rayonnement particulaire ou électromagnétique est ionisant
s’il est susceptible d’arracher des électrons à la
matière(E(rayonnement) > E énergie de liaison des électrons considérés ).
2
3
 Les rayonnements ionisants sont utilisés pour de nombreuses
applications dans le domaine industriel, énergétique ou médical. Dans ce
dernier cas, ils sont utilisés soit à des fins diagnostiques comme les
rayons X de faible énergie, 30 à 150 keV, soit à des fins thérapeutiques
comme les rayons gamma du cobalt 60 ou photons de haute énergie, 6 à
25 MV.
 On appelle interaction entre rayonnements et matière tout phénomène
se produisant lorsqu’un rayonnement traverse un milieu et y dépose de
l’énergie.
 La détection nucléaire, la radioprotection et la radiothérapie, sont
basées sur l’interaction des rayonnements avec la matière, qu’il s’agisse
de rayonnement électromagnétique (x ou ) ou de rayonnement de
particules, leur passage dans la matière aboutit à des effets
qualitativement différents :
- Atténuation : c’est à dire perte d’intensité en ce qui concerne les
rayonnements électromagnétiques.
- Ralentissement : c’est à dire perte d’énergie en ce qui concerne les
particules chargées et les neutrons.
 Les rayonnements ionisants sont aujourd’hui très utilisés en
médecine soit pour le traitement, soit pour le diagnostic par imagerie.
L’intérêt des rayonnements ionisants dans les applications
thérapeutiques réside dans la capacité qu’ont certains rayonnements de
pénétrer dans la matière et d’y déposer de l’énergie le long de leur
parcours.

 Les rayonnements ionisants subissent de nombreuses collisions qui


engendrent à leur tour l’émission d’un grand nombre d’électrons
secondaires qui à leurs tours vont interagir avec le milieu.

 Les dépôts d’énergie de la particule primaire et des électrons


secondaires engendrés constituent alors la trace du rayonnement et
conduisent aux effets sur les cellules. Nous obtenons donc une
distribution de dose qui engendre des effets biologiques qui sont à
l’origine de la destruction des cellules cancéreuses.
II- Types de rayonnements :

Le rayonnement est un transfert d’énergie sous forme d’ondes ou de


particules. Le rayonnement est généralement classé en rayonnement
ionisant et en rayonnement non ionisant.
Le rayonnement ionisant est capable de retirer un électron d’un atome.
Il comprend le rayonnement provenant de sources naturelles et de
sources artificielles.
Le rayonnement non ionisant est incapable de retirer un électron d’un
atome. Les ondes radioélectriques et les micro-ondes comptent parmi
les exemples de rayonnement non ionisant.
Quatre catégories principales de rayonnement ionisant y sont
abordées:
 le rayonnement alpha;
 le rayonnement bêta;
 le rayonnement photonique (rayons X et rayons gamma);
 le rayonnement neutronique.
1- Rayonnement alpha (α):

Le rayonnement alpha α est constitué de particules alpha comportant


chacune deux protons et deux neutrons, et portant une double charge
positive. En raison de leur masse et de leur charge relativement
importantes, leur capacité de pénétration dans la matière est
extrêmement limitée. Le rayonnement alpha peut être arrêté par une
feuille de papier ou la couche de cellules mortes de la peau. Par
conséquent, le rayonnement alpha produit par des substances
nucléaires se trouvant en dehors du corps ne présente pas de risque
d’irradiation. Toutefois, lorsque des substances nucléaires émettant du
rayonnement alpha sont ingérées dans l’organisme (par exemple en
les respirant ou en les mangeant), l’énergie du rayonnement alpha est
complètement absorbée dans les tissus corporels. Pour cette raison, le
rayonnement alpha constitue seulement un risque interne. Parmi les
substances nucléaires subissant une désintégration alpha, on peut citer
le radon 222 qui se désintègre en polonium 218.
2- Rayonnement bêta (β):

Le rayonnement bêta (β) est constitué de particules chargées qui sont


éjectées du noyau d’un atome et qui sont physiquement identiques aux
électrons. Les particules β- ont une charge négative, sont très petites et
peuvent pénétrer plus profondément que les particules alpha. Il est
néanmoins possible d’arrêter la majeure partie du rayonnement bêta
avec une protection minimale, comme des feuilles de plastique, de
verre ou de métal. Lorsque la source de rayonnement se trouve à
l’extérieur du corps, le rayonnement bêta d’une énergie suffisante peut
entrer dans le corps en traversant la couche de cellules mortes de
l’épiderme et communiquer son énergie aux cellules vivantes de la
peau. Cependant, la capacité du rayonnement bêta à pénétrer dans les
tissus et organes corporels plus profonds est très limitée. Les
substances nucléaires émettant du rayonnement bêta peuvent
également s’avérer dangereuses lorsqu’elles sont ingérées dans
l’organisme. Parmi les substances nucléaires subissant une
désintégration bêta, on peut citer le tritium qui se désintègre en hélium
3- Rayonnement photonique (rayonnement gamma [γ] et rayons X):
3.1-Les propriétés du photon:
 Le photon (ou grain de lumière) est une particule élémentaire
relativiste associée à une onde électromagnétique de fréquence υ
(dualité onde-corpuscule).
 On lui attribue une masse au repos nulle. Sa masse relativiste n’est
pas nulle et vaut E/c².
 Il a une charge électrique nulle.
 Il se déplace dans le vide à la vitesse c = 3.108 m/s.
 Son énergie est : E = hυ avec h = 6,63. 10-34 Js.
Or υ = c/λ la relation précédente peut également s'écrire: E = h c/λ
3.2- Les propriétés de l'onde électromagnétique:
 L'onde électromagnétique est caractérisée par sa fréquence υ et sa
puissance P.
 La puissance d'une onde électromagnétique éclairant une surface
s'écrit : P = N υ f /Δt
Où N est le nombre de photons frappant la surface pendant
l’intervalle de temps Δt.
 Le rayonnement photonique peut pénétrer très profondément et,
dans certains cas, son intensité ne peut être réduite qu’à l’aide de
matières assez denses comme l’acier ou le plomb.
 En général, le rayonnement photonique peut traverser des
distances plus grandes que les rayonnements alpha ou bêta et il
peut pénétrer les tissus et les organes lorsque la source de
rayonnement se trouve hors du corps.
 Le rayonnement photonique peut également être dangereux
lorsque des substances nucléaires émettrices de photons sont
incorporées dans l’organisme.
 Le rayonnement photonique est un rayonnement
électromagnétique. Deux types de rayonnement photonique se
présentent : le rayonnement gamma γ et les rayons X.
 Le rayonnement gamma se compose de photons provenant du
noyau et les rayons X se composent de photons produits à
l’extérieur du noyau.
 Parmi les substances nucléaires qui émettent des photons, on
peut citer le cobalt 60 qui se désintègre en nickel 60
4- Rayonnement neutronique (n):

Mis à part le rayonnement cosmique, la fission spontanée est la seule


source naturelle de neutrons. Une source courante de neutrons est un
réacteur nucléaire où la fission d’un noyau d’uranium ou de
plutonium s’accompagne d’une émission de neutrons. Les neutrons
produits par chaque fission peuvent frapper le noyau d’un atome à
proximité et provoquer une autre fission, entraînant une réaction en
chaîne. La production d’électricité d’origine nucléaire se fonde sur ce
principe.
Les neutrons peuvent pénétrer dans les tissus et les organes du corps
humain lorsque la source de rayonnement se trouve en dehors du
corps. Les neutrons peuvent également être dangereux lorsque les
substances nucléaires émettrices de neutrons sont déposées dans
l’organisme. Le rayonnement neutronique est mieux arrêté ou
absorbé par des matériaux contenant des atomes d’hydrogène, comme
la paraffine et les plastiques.
III- Types d’interactions Rayonnement-matière:
Pendant ce cour nous allons étudier que les rayonnements les plus utilisés
en médecine ( les électrons et les photons).
1 - Interaction des électrons :
Par leur énergie et leur nature, ces rayonnements ionisants émis par des
atomes radioactifs lors de leur désintégration sont plus ou moins pénétrants
dans la matière. Leur pouvoir de pénétration est différent. Rappelons que la
masse de l’électron est 1836 fois inférieure à celle du proton. Il en résulte
que les formules de la mécanique classique ne sont applicables que dans le
cas d’électrons de basse énergie (≤30 keV). Au delà, aux énergies usuelles
qui s’expriment en MeV, on doit tenir compte des corrections relativistes.
De plus, lors de leur interaction avec les électrons ou les noyaux du milieu
traversé, les phénomènes de diffusion sont importants et, de ce fait, la
notion de parcours devient floue. Les propriétés d’interaction des électrons
qui sont des particules directement ionisantes, avec la matière sont
essentiellement liées à leurs charges électriques, celles ci leur confèrent une
probabilité d’interaction beaucoup plus élevée que celle des photons dont la
masse et la charge sont nulles. Lorsqu’une telle particule pénètre dans un
matériau dense, elle va obligatoirement interagir avec tous les éléments
constitutifs du milieu situés au voisinage de sa trajectoire.
1.1- Modes d’interaction :
Le ralentissement des électrons dans la matière présente certaines analogies avec
celui des particules chargées lourdes pour les manifestations (ionisation,
déflexions) et le traitement mathématique. Il existe cependant des différences
importantes essentiellement dues à la masse faible et à la grande vitesse des
électrons. A énergies égales, et peu importe l’origine, tous les électrons
interagissent avec le milieu de la même façon. Un électron traversant un milieu
interagit avec les particules rencontrées et perd progressivement son énergie
dans ce milieu. Il existe quatre processus d’interactions des électrons avec la
matière :
 Diffusion inélastique sur les électrons atomiques (diffusion de Möller) :
Un électron rapide en mouvement dans un milieu, entre en interaction
coulombienne avec les électrons des atomes du milieu. Au cours de ces
collisions, il ionise et excite le milieu comme le font les particules chargées
lourdes. Il y a cependant des différences importantes car ayant la même masse
que les électrons atomiques avec lesquels il interagit, l’électron est fortement
défléchi. La notion de trajectoire rectiligne n’est plus valable. La probabilité de
diffusion augmente avec le numéro atomique Z des atomes du milieu, aussi une
fraction importante de l’énergie de l’électron peut être perdue en une seule
collision après la quelle les deux électrons sont indiscernables. De ce fait, on
considère que c’est l’électron incident qui emporte la plus grande énergie.
Diffusion inélastique sur les noyaux. Rayonnement de freinage
(Bremsstrahlung) :
Un électron se déplaçant au voisinage d’un noyau est soumis à de fortes
accélérations. En mécanique classique, quand une particule de charge
électrique subit une accélération, elle rayonne de l’énergie sous forme d’une
onde électromagnétique et se ralentit. La fraction de l’énergie de l’électron
émise sous forme de rayonnement de freinage (Bremsstrahlung) augmente
avec l’énergie de l’électron et est favorisée dans le milieu absorbant de
numéro atomique élevé (dépendance en Z2). Le spectre des photons émis est
un spectre continu dont l’énergie maximale est égale à l’énergie cinétique
des électrons. Cependant, l’énergie rayonnée par l’électron est surtout
rayonnée en photons de faible énergie.

 Diffusion élastique sur les noyaux (diffusion de Mott) :


Dans le champ coulombien d’un noyau de charge Ze, l’électron diffuse
élastiquement mais sans perte d’énergie appréciable, en raison de la grande
différence des masses (rebondissement sur un obstacle fixe). La probabilité
de diffusion augmente en Z2 et, pour un angle de diffusion donné, elle est
d’autant plus grande que l’énergie de l’électron est faible.
 Rétro diffusion :

Une couche mince d’un radionucléide émetteur  est déposée sur un


support. Un certain nombre d’électrons émis par la source en
direction de ce support peuvent subir dans celui-ci une diffusion
suffisante pour les renvoyer en direction opposée au support : ce sont
des électrons rétro diffusés. La rétro diffusion augmente quant
l’énergie diminue et est favorisée dans les milieux de numéro
atomique élevé. C’est un phénomène qui peut être gênant et fausser
les mesures d’activité d’une source .
On définit alors un coefficient de rétro diffusion η, qui est la fraction
d'électrons rétro diffusés comme suit : η = n rétrodiffusés / n envoyés
- η varie avec Z, c'est-à-dire qu'un matériau lourd renvoie plus
d'électrons. Cette particularité permet d'observer le contraste de
composition chimique au niveau de la surface.
- η ne varie pas avec l'énergie des électrons primaires, donc elle n'a
pas d'influence sur leur capacité à sortir du matériau.
 Effet Cerenkov :
L’effet Cerenkov est une émission de rayonnements
électromagnétiques, dans la bande des longueurs d’ondes visibles, par
toute particule chargée traversant un diélectrique transparent d’indice
de réfraction n avec une vitesse supérieure à la vitesse de la lumière
dans ce milieu c/n. La particule rapide agit sur le milieu traversé en
créant, au voisinage de la trajectoire, une polarisation électrique du
milieu sous l’action du champ électrique qui se déplace avec la
particule. C’est un effet local et temporaire lié au passage de la
particule. Quand celle-ci s’éloigne, les atomes se dépolarisent en
libérant l’énergie qui leur avait été fournie pour les polariser. Chaque
point de la trajectoire émet un rayonnement électromagnétique de la
dépolarisation. Si la vitesse de la particule est supérieure à celle de la
lumière dans ce milieu c/n, l’ensemble des émissions va se trouver en
phase pour donner une onde résultante conique dont la particule est le
sommet. Pour une vitesse v, la lumière est émise dans un cône d’angle 
donné par : Cos  = c/ nv.
Dans la gamme des énergies de l’ordre du MeV, seuls les électrons
1.6 – Parcours des électrons (range) :
 La trajectoire d'un électron peut être décrite comme une succession
de libres parcours rectilignes, formant des angles de diffusion
dépendant de ces interactions avec la matière élastique ou inélastique.

 Particules chargées perdent leur énergie progressivement en


(pénétrant dans la matière et finissent par êtres arrêtées

 Notion de parcours : distance au-delà de laquelle des particules sont


totalement absorbées par la matière
- Influence de l'énergie de l'électron : Plus l'électron est énergétique, plus
il pénètre profondément dans le matériau.

- Influence du numéro atomique : Plus le matériau est lourd, plus il


diminue le parcours de l'électron.
1.7 - Gerbe électromagnétique :
Les collisions entre particules de même masse entraînent des transferts d’énergie
élevés. Lors d’une collision entre un électron incident, ou primaire, et un électron du
milieu, ou électron secondaire, des changements de direction de l’électron primaire
peuvent avoir lieu. De plus, l’électron incident peut alors céder une part importante
de son énergie à un électron secondaire. L’électron secondaire peut à son tour
transférer une partie de son énergie au milieu. Ainsi, la trajectoire d’un électron
primaire se scinde en plusieurs trajectoires sous forme d’une gerbe
électromagnétique. La formation de gerbes augmente avec l’énergie de l’électron
incident. Trois des cinq processus d’interaction des électrons avec la matière
induisent à la création de photons.
2- Cas des particules chargées lourdes:

 Perte d’énergie par choc coulombien avec les électrons


atomiques est le phénomène prépondérant,
 Pouvoir d’arrêt: provient presque exclusivement de la
composante coulombienne,
 La composante nucléaire est non négligeable uniquement
pour les particules chargées lourdes de faible énergie,
 Existence d’une trajectoire rectiligne,
 Perte d’énergie faible à chaque choc,
 Particule ne subit qu’une faible déviation.
3 - Interaction des photons avec la matière :
Le photon est un concept difficile à définir car il présente
simultanément des propriétés d’ondes électromagnétiques et de
corpuscule (sans charge électrique et sans masse). On dit du photon
qu’il a une dualité onde-corpuscule. Regroupés, les photons forment un
rayonnement que l’on classe, selon leurs origines, en quatre catégories:
 Les rayons Gamma γ : ils sont émis lors de certaines désintégrations
radioactives de radionucléides (exemples : 99mTc, 123I, etc.…).
 La radiation d’annihilation ou rayon X continu : l’annihilation
positon-électron dans la matière produit l’émission de deux photons de
directions diamétralement opposées (180° ± 0,5°).
 Le rayonnement de freinage ou rayons X de Bremsstrahlung : ils sont
issus des interactions électrons-noyaux. En radiothérapie, l’origine des
rayons X est de type Bremsstrahlung. Ils sont produits par des
accélérateurs linéaires de particules.
 Les rayons X caractéristiques ou fluorescence : ils sont émis lors des
transitions d’électrons de leur orbite aux orbites vacants d’énergie
inférieure.
Les photons sont des rayonnements indirectement ionisants qui créent
des particules chargées dans le milieu, qui vont à leurs tours, ioniser le
milieu. L’interaction d’un faisceau de photons avec la matière conduit à
l’absorption de photons et à l’émission de particules secondaires. Le
transfert d’énergie est soit complet (absorption) soit partiel et là on
parle de diffusion du rayonnement incident. Le nombre de particules
interagissant avec le matériau dans une épaisseur dx est donné par :
dN = - µatt * N * dx
Avec : N : le nombre de particules incidentes (cm-3).
μatt : le coefficient d’atténuation du matériau cible (cm-1).
Le comportement des rayonnements électromagnétiques dans la matière
est fondamentalement différent de celui des particules chargées. En une
seule interaction, le photon peut être complètement absorbé et
disparaître. Mais à l’inverse, il est susceptible de traverser des quantités
importantes de matières, par exemple un centimètre d’épaisseur de
plomb sans interagir, ce qui est exclu pour les particules chargées qui, en
pénétrant dans un milieu, cèdent immédiatement de l’énergie à un grand
nombre d’électrons du milieu.
Pour qu’un faisceau de photons soit atténué par le milieu, il faut que de
multiples interactions se produisent entre les photons et la matière.
Lors de ces interactions, les photons déposent leur énergie selon un
processus en deux étapes :
– Première étape : des particules chargées (électrons et/ou positons)
sont libérées dans la matière.
– Deuxième étape : les particules chargées libérées déposent une
partie de leur énergie dans le milieu par interactions coulombiennes
avec les électrons périphériques des atomes du milieu.
Quatre types d’interactions photon-matière peuvent se produire :
 L’effet Thomson-Rayleigh,
 L’effet photo-électrique,
 L’effet Compton,
 La création de paires.
A énergie égale, et compte tenu des valeurs des sections efficaces des
processus élémentaires mis en jeu, les photons ont dans la matière un
pouvoir de pénétration bien supérieur à celui des particules chargées.
3.1- L’effet Thomson-Rayleigh :
L’effet Thomson-Rayleigh traduit la diffusion d’un photon sans
changement d’énergie. Le photon, incident en traversant le nuage
électronique qui constitue la périphérie de l’atome, subit une collision
dite élastique. Le photon ne subit aucune perte énergétique et il est
diffusé d’un angle faible. L’effet Thomson-Rayleigh ne se produit que
pour les faibles valeurs d’énergie des photons. Sa probabilité
d’apparition diminue très rapidement lorsque l’énergie augmente. A titre
indicatif, la région d’énergie significative de l’effet Thomson-Rayleigh
dans l’eau est inférieure à 20 keV. Dans les tissus humains, l’importance
relative de l’effet Thomson-Rayleigh en comparaison avec d’autres types
d’interactions est faible, sa contribution à l’atténuation totale est de
l’ordre de quelques pourcents.
 Diffusion Thomson:
 Photon absorbé par un électron atomique (a),
 Mise en oscillation forcée de l’électron (b),
 Réémission d’un photon (même E, direction ≠) (c).

 Diffusion Rayleigh:
 Photon interagit avec tous les électrons de l’atome (a),
 Oscillations en phase (b),
 Emission d’un photon (c)
3.2- L’effet photo-électrique:

 L’effet photo-électrique se conçoit comme l’interaction d’un photon


avec un atome. Ce dernier absorbe l’énergie du photon et passe dans
un état excité. Il revient à son état fondamental en éjectant un électron
de ses couches orbitales, ce qui conduit à son ionisation.
 Par commodité, l’interprétation de l’interaction photo-électrique est
généralement ramenée à une collision entre un photon d’énergie
hγ0 et un électron orbital d’un atome d’énergie de liaison w1
entraînant l’absorption du photon et l’éjection de l’électron avec une
énergie cinétique : Ecin = hγ0- w1
 La couche de l’électron éjecté est généralement celle dont l’énergie
de liaison est immédiatement inférieure à l’énergie hγ0 des photons.
 L’´électron éjecté, appelé photoélectron, laisse une orbite libre qui
est occupée par un électron d’énergie w2 provenant d’une couche
électronique plus externe c'est-à-dire, plus éloignée du noyau donc
d’énergie de liaison plus faible.
 Le saut de l’électron sur une couche plus interne libère une énergie
égale à la différence des énergies de liaison des deux orbites
considérées.
 Cette énergie libérée est rayonnée sous forme de photons appelés
photons de fluorescence où rayons X caractéristiques de l’atome ou
conduisant à l’éjection d’un autre électron : électron d’Auger.
 L’effet photoélectrique concerne en priorité les électrons les plus
liés, mais il ne peut se produire que si : hγ0 > w1 Réaction à
seuil.
Où : w1 est l’énergie de liaison de l’électron sur la couche i.

 Direction de l’émission du photoélectron varie avec l’énergie du


photon: Plus hγ0 est grande, plus grande sera la probabilité que le
photoélectron soit émis dans la même direction que le photon
incident.

Remarque: Dans le domaine de la radiothérapie ou la majorité des


atomes ont un Z petit (tissus mous), les effets photo-électriques se
produisent sur la couche la plus interne : la couche k et l’effet Auger
remplace l’émission des photons de fluorescence augmentant ainsi
l’énergie localement absorbée. Enfin, L’interaction photo-électrique est
prédominante dans les tissus humains aux énergies inférieures à 100
keV.
3.3 - Diffusion Compton (C) :

 Lors de la diffusion Compton, un photon incident d’énergie élevée


hγ0 interagit avec un électron peu lié. L’électron est alors éjecté dans
une direction avec un angle θ compris entre 0 et 90°,
 Diffusion d’un photon avec un angle φ compris entre 0 et 180° par
rapport à l’angle d’arrivé du photon incident.
 L’énergie du photon incident est distribuée entre l’énergie cinétique
de l’électron et l’énergie du photon diffusé γ’.
 En imagerie médicale: responsable de l’artefact,

hγ0
La conservation de l’énergie totale et de la quantité de mouvement
pendant l’impact, rend compte de la relation qui existe entre la perte de
l’énergie subie par le photon incident et l’angle de direction dans laquelle
il est diffusé:

Ou : h : Constante de Planck.
hγ0 : Energie de photon incident.
hγ’ : Energie de photon diffusé.
C : Célérité de la lumière.
 : Angle de diffusion.
L’expression de l’énergie acquise par l’électron varie selon les angles  et
φ entre 0 et une valeur maximale de façon continue :
EcMax = hγ0 ∕ (1+ (m0C2 / 2 hγ0))
L’effet Compton est prédominant pour les photons d’énergie allant de 1 à
5 MeV et pour les éléments de Z élevé. Tandis que pour les éléments de
Z relativement faible cette prédominance s’étend sur un domaine
d’énergie plus large. Dans les deux cas l’électron de recul est projeté
préférentiellement dans la direction du photon incident.
3.4- Production de paire (e-, e+):
A très haute énergie, lorsqu’un photon d’énergie supérieure ou égale à
2m0C (1,022 MeV) pénètre dans le champ électrique très intense qui
règne au voisinage d’un noyau atomique, il peut se matérialiser pour
donner naissance simultanément à un électron (e-) et un positron (e+). Le
photon disparaît, son énergie est alors transférée à la paire créée (e-, e+).
Ou : m0C est l’énergie de l’électron au repos qui vaut 0.511Mev.
Quand le positon est suffisamment ralenti, il s’annihile avec un électron
du milieu donnant naissance à deux photons d’énergie 0.511 MeV
chacun et émis dans deux direction opposée.

Cet effet est majoritaire pour les photons de haute énergie, surtout pour
les éléments de Z élevé.
Il est intéressant de regarder les valeurs relatives des trois processus de
freinage des photons.

On constate que :
 L’effet photoélectrique prédomine à basse énergie et à Z élevé.
 L’effet Compton prédomine à Z bas et énergie élevée.
 La création de paires prédomine à haute énergie et Z élevé.
En radiodiagnostic, l’effet photoélectrique est prédominant dans l’eau,
tandis qu’en médecine nucléaire et radiothérapie, c’est l’effet Compton
qui est dominant.
4- Interactions des neutrons avec la matière:

 Particule neutre : non sensible à l’action d’un champ électrique


 Interaction avec les noyaux et les particules => production de
particules secondaires chargées => production des ionisations
dans le milieu par choc
 Interaction dépend de:
- Noyau cible (nombre de nucléons dans la cible)
- Energie du neutron.
 Classification des neutrons en fonction de leur énergie:

39
 Réactions peuvent être élastique ou non élastique,
 Elastique : conservation de l’énergie totale du système
(neutron+noyau).
 Non élastique : énergie totale du système non conservée
Différents types d’interactions:

40
3.1- Réactions de diffusion:

 Diffusion élastique ( n, n)
- Neutron arrivant sur un noyau est diffusé
- Conservation de la nature de la particule et de l’énergie cinétique
du neutron
- Réaction sans seuil
- Perte d’énergie dépend de la masse du noyau

 Diffusion inélastique (n, n’) (n, n’, γ)


- Neutron incident est absorbé par la noyau
- Formation d’un noyau composé puis émission d’un neutron
- Retour au niveau fondamental en émettant un ou plusieurs photons
- Réaction à seuil
3.2- Réactions de capture:

 Capture radiative( n, γ )
- Absorption du neutron => formation d’un noyau composé
- Désexcitation par émission γ (nouveau noyau est un isotope)
- Réaction importante à basse énergie,
- Réactions sans seuil
 Transmutations (n, α) (n, p)
- Neutron est absorbé par le noyau
- Réaction à seuil
-Désexcitation par émission d’une particule chargé (modification
noyau cible),
 Réactions (n, 2n)
- Noyau produit est un isotope du noyau cible moins riche en n
- Emission de 2 neutrons.

42
3.3- Réactions de fission (induite)

 Les réactions de fissions sont généralement induites par des


neutrons sur certains noyaux lourds,

 Absorption du neutron provoque une excitation de tous les nucléons


- Le noyau se déforme et se scinde en 2 fragments de fission
- Deux à trois neutrons sont émis simultanément et instantanément à
la fission. On parle de neutrons prompts.
- S’accompagne d’un dégagement de chaleur (d’énergie). 43
3.4- Pénétration dans la matière:

 Comme les photons, les neutrons ne sont pas directement


ionisants => Production de particules chargées secondaires

 Quantités définit dans le cas des photons restent valables dans


celui des neutrons:
- Loi d’atténuation exponentielle: N(x) = N exp(−μ.x)
- Notion de libre parcours moyen: Lt = (1/ μ)
- Coefficient caractéristique (μ/ρ).

 Dépôt d’énergie se déroule en deux étapes:


- Transfert une partie de l’énergie aux particules chargées,
- Dépôt d’énergie, par ionisation et excitation des particules
chargées.

44
3.5- Loi d’atténuation des neutrons dans la matière

Les flux de neutrons sont atténués par la matière suivant la loi:

 
 0 exp
 

 

I0 flux de neutrons, x est l’épaisseur de l’absorbant


Lt est appelé libre parcours moyen dans la matière;
avec :
 
N.
 : est la section efficace totale de réaction,
est le nombre d’Avogadro
A: est le nombre de masse de l’absorbant.
45
QUESTIONS

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