Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
adolescents
Point sur le terme statut social : Le statut social désigne la position qu’un individu occupe dans la
société ou dans un groupe. Il détermine les rôles qui sont attendus de lui et ceux que l’individu est
en droit d’attendre des autres. Les individus se voient ainsi attribuer différents statuts sociaux. Par
exemple, dans la famille, on attend des parents qu’ils se comportent comme des parents, et selon sa
position dans la fratrie, on attend de l’enfant qu’ils se comportent d’une certaine façon.
Question 2. Par quels moyens la famille transmet-elle des choses à l’individu ? Rappelez vous des
termes vus pour étudier le processus de socialisation.
Question 3. En quoi la famille peut-elle être considérée comme l’instance de socialisation la plus
importante ?
Grâce à la dimension affective et précoce de la socialisation familiale : les valeurs et normes
transmises le sont très tôt et deviennent vite des habitudes chez les individus, et elles revêtent une
dimension affective, ce qui permet de les ancrer profondément.
Transition : La famille est une instance de socialisation primordiale pour l’individu : elle est en
général considérée comme celle qui a la plus grande influence et la plus grande force de
transmission de normes et de valeurs. La socialisation familiale a une fonction : permettre à l’enfant
de s’intégrer dans la société et d’y trouver sa place.
« Quand les enfants ont intériorisé les subtilités du savoir-vivre ensemble, ils sont souvent
félicités et davantage appréciés des adultes. En effet, si l’on prend l’exemple d’un enfant qui dit
bonjour et merci à la caissière d’un magasin, il sera très vraisemblable que cette dame dise en aparté
aux parents : « Qu’il est bien élevé ! ». Il en est de même pour le milieu scolaire. Un élève
perturbateur sera plus couramment « moins apprécié » par son enseignant qu’un autre qui sait se
comporter conformément aux règles sociales qui ont cours dans la salle de classe (et dans l’école en
général). Ainsi, les compétences sociales que les élèves doivent acquérir semblent revêtir une
grande importance dans notre société car la « non-utilisation » des codes du savoir-vivre en fonction
de la situation peut avoir des effets déplaisants (mauvaises relations avec les enseignants, avec les
pairs, échec scolaire…). »
Léopoldine Bauchet, « Le respect des normes sociales informelles à l’école comme facteur de la
réussite scolaire à l’école primaire », Sciences humaines combinées, décembre 2017
Question 1. Pourquoi l’apprentissage de ces codes transmis par la famille est-il important ?
Parce qu’ils permettent à l’individu de s’intégrer à la société. Celui qui ne respecte pas les normes
est souvent exclu du groupe, car ses pratiques gênent les autres. Exemple de l’exclusion de classe. La
famille prépare en quelque sorte l’individu à savoir comment se comporter en société afin d'y d'être
le plus intégré possible.
Le langage à travers l’habituation à la lecture, les mots employés, la propension à corriger les fautes,
les valeurs de respect, d’honnêteté, de travail, par exemple en consacrant un temps à aider leurs
enfants à faire leurs devoirs.
Transition : La famille est donc le lieu de transmission de normes et de valeurs principal de l’enfant,
elle est une instance de socialisation extrêmement importante. Elle n’est cependant pas la seule :
par son organisation et le temps que les enfants y passent, l’école est une autre instance de
socialisation de première importance.
Document 6 : Une journée type à l’école : Y apprend-on uniquement des connaissances scolaires ?
Léon, sept ans, arrive en retard à l’école. La directrice lui explique qu’il doit dire à ses parents
de se lever plus tôt pour éviter les bouchons. Il acquiesce poliment et rentre dans sa salle de classe.
Sa maitresse lui demande comme chaque matin d’enlever ses chaussures pour mettre ses chaussons
et de coller l’étiquette avec son nom sur le panneau des élèves présents.
Enfin la récréation ! Sortie en rang deux par deux, puis foot dans la cour avec les copains.
Abel a encore touché le ballon de la main, ce qui déclenche une bagarre avec Arthur. Les instituteurs
leur interdisent de poursuivre la partie. Arthur et Abel doivent rester assis sur un banc, Léon et ses
copains les regardent avec réprobation : quelle déception de ne plus pouvoir jouer !
Retour en classe. Léon est interrogé par la maitresse. Elle lui demande de réciter la fable de La
Fontaine au programme, et il la connait par cœur. La maitresse le félicite, et Léa lui adresse son plus
beau sourire. Une matinée déjà bien remplie avant d’aller à la cantine. Ici, il faut manger de tout et
trier ce qui peut être recyclé.
© Belin, 2019
Question 1. Présentez les normes que doivent respecter Léon et ses camarades dans leur vie
d’écolier en précisant au nom de quelle valeur.
Question 2. Montrez que ces normes sont transmises aux enfants par des sanctions positives et
négatives. Le sont-elles toujours par des adultes ?
Lorsqu’une norme n’est pas respectée, l’enfant est sanctionnée : il est puni et mis à l’écart lors de la
bagarre, et reçoit un regard méchant de la maîtresse lorsqu’il rigole en cours. Mais il est aussi
encouragé ou rabroué par les autres élèves : les enfants en veulent à Abel et Arthur et les mettent à
l’écart après leur bagarre qui leur a valu la fin du match de foot, et Léa adresse un sourire à Arthur
quand il récite sa fable.
L’école transmet des savoirs via le programme scolaire : à l’école on apprend la grammaire, l’histoire
ou les sciences. Mais on apprend aussi des savoir-être, c’est-à-dire des façons de se comporter
respectueuses : lever la main, écouter les autres, se tenir etc.
Transition : L’école transmet des normes et des valeurs et apprend notamment l’individu à se
comporter en société, à se discipliner, à organiser son temps, à travailler. A l’école et en dehors, on
est en contact avec des amis avec lesquels on partage parfois des éléments culturels que l’on puise
dans les médias : les médias et les groupes de pairs sont ainsi des instances de socialisation non
négligeables.
Qu’est-ce qu’une belle femme ? Pour la majorité d’entre nous, c’est d’abord une femme
mince. Mais d’où vient cette idée reçue ? A quel point est-elle façonnée par les médias ?
Quelques 112 participants, hommes et femmes, ont été suivis pendant trois ans et
régulièrement questionnés sur leurs préférences en matière de corps féminin, par le biais d’images
représentant des femmes de corpulence variable. Résultat, dans les deux villages ayant accès à la
télévision, les personnes interrogées ont privilégié des images de femmes minces, alors que dans le
village sans télévision, il s’agissait des femmes plus rondes qui étaient désignées comme les plus
attirantes.
Pascaline Minet, « Comment la télévision façonne l’idéal féminin », Journal Le Temps, 17 août 2017.
https://www.youtube.com/watch?v=Joz5e3uqEtM
https://www.dailymotion.com/video/x6d65kj
Question 1. D’après ce texte, peut-on déduire que l’image de la « belle femme » est partout la
même ?
Non, dans un village la belle femme est plutôt ronde, dans les deux autres, elle est mince. Plus
largement, les critères de beauté varient d’une société à l’autre, que ce soit la taille, la longueur des
cheveux, la couleur de la peau, le style vestimentaire …
Question 2. Comment peut-on expliquer les critères de beauté et leur évolution selon ce texte ?
Par la diffusion d’images stéréotypées transmettant une représentation particulière de ce qui est
beau et ce qui ne l’est pas, ici via la télévision.
Question 3. Quels sont les principaux stéréotypes de genre que l’on peut observer à la télévision
française ?
Les corps des femmes sont plus souvent “sexualisés” (elles apparaissent plus souvent nues que les
hommes), plus émotives (les scènes où elles pleurent sont plus nombreuses), dans des postures
d’attente vis à vis des hommes, etc.
Transition : Les médias offrent aux individus des modèles, des comportements valorisés, et
transmettent ainsi normes et valeurs aux individus. Les groupes de pairs ne sont pas en reste, et leur
influence grandit à mesure que celle de la famille diminue.
Groupe de pairs : ensemble de personnes présentant des éléments communs avec un individu (âge,
préoccupations…) ou personnes ayant le même statut social. Les pairs d’un lycéen sont les autres
lycéens, les pairs d’un enseignant sont les autres enseignants par exemple.
Le début de l’adolescence, avec l’entrée au collège, est caractérisé par une nouvelle
« autonomie relationnelle » […] Dans ce processus, les adolescents disposent de davantage de
liberté concernant le choix et la fréquentation de leurs amis, ce qui nécessite de la part de leurs
parents de trouver un équilibre entre contrôle (horaires, moments de sorties) et soutien de leurs
enfants […].
Dans un contexte où le temps passé avec la famille diminue au bénéfice du temps passé avec
les pairs, ces derniers sont amenés à occuper une place de plus en plus centrale dans le
développement et la construction identitaire des adolescents. Ils constituent un soutien essentiel,
susceptible d’exercer une influence positive dans des domaines variés (comportements prosociaux,
activités physiques, sexualité protégée …) d’être un facteur de protection de la violence ou de
compenser les effets négatifs de contextes familiaux dégradés […]
De nombreux travaux montrent également l’influence des pairs, en particulier sur les
consommations de substances psychoactives et plus largement sur les comportements à risque […] »
Enguerrand Roscoat, Christophe Léon, Emmanuelle Godeau, « Entre famille et pairs », Agora
Débats/Jeunesses, n.4, 2016.
Plus l’individu grandit, moins il passe de temps avec sa famille et plus avec les amis, ces derniers sont
donc amenés à avoir une influence de plus en plus forte sur les individus à mesure qu’il grandit.
Question 3. Comment la socialisation par le groupe d’amis peut-elle entrer en contradiction avec
la socialisation scolaire ou familiale ?
Les valeurs transmises par les groupes de pairs adolescents sont souvent des valeurs de prise de
risque, de comportements déviants, d’affirmation de soi par le biais d’expériences dangereuses ou
inédites, ce qui peut entrer en contradiction avec les injonctions de la famille ou de l’école à adopter
un comportement sur, raisonné et maîtrisé.
Synthèse
La société agit sur nos comportements dès notre enfance. Cette influence passe par le processus de
socialisation. Des instances de socialisation comme la famille, l’école, les amis ou les médias nous
font intérioriser des normes et des valeurs qui nous permettront de vivre en société et de
coopérer/interagir avec autrui selon les codes en vigueur. La pluralité des instances de socialisation
nous permet de développer nos goûts et de devenir des individus. Cette socialisation se poursuit
tout au long de la vie. A l’âge adulte, un événement comme l’entrée dans la vie active conduit à une
nouvelle socialisation.
Transition : La socialisation n’est cependant pas la même selon le genre des individus et leur milieu
social : on parle de socialisation différenciée. Concrètement, il ne leur est pas transmis les mêmes
normes et valeurs selon qu’ils viennent d’un milieu social ou d’un autre, ou selon qu’ils sont une fille
ou un garçon.