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Josef Horovitz, The Earliest Biographies of


the Prophet and their Authors, edited by
Lawrence I. Conrad

Article  in  Arabica · April 2007


DOI: 10.1163/157005807780220576

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0 173

1 author:

Claude Georges Louis Gilliot


Aix-Marseille Université
261 PUBLICATIONS   224 CITATIONS   

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BULLETIN CRITIQUE

Josef Horovitz, The Earliest Biographies of the Prophet and their Authors,
edited by Lawrence I. Conrad. Princeton, N.J., The Darwin Press
(« Studies in Late Antiquity and Islam », 11), 2002, XXXVIII,+158 p.,
bibliogr., index; 16 × 24 cm., 29,95 $, ISBN 0-87850-118-5

Le présent travail de L.I.C. fait suite à : Albrecht Noth (1937-1999), The Early
Arabic Historical Tradition. A Source-Critical Study, 2nd ed. in collaboration with Lawrence
I. Conrad, translated by Michael Bonner, Princeton, New Jersey, The Darwin Press
(«Studies in Late Antiquity and Early Islam», 3), 1994, XIX+248 p. ; mais surtout
à : J. Horovitz, Studies in Early Islam, ed. Lawrence I. Conrad, Princeton, qui fut
annoncé pour 2001, puis pour l’automne 2004 [ci-après : SEI ].
L’arabisant J. Horovitz (1874-1931) appartenait à « l’école berlinoise » des études
arabes, celle-là même qui, avec Eduard Sachau (1845-1930), ses élèves et collabo-
rateurs, mit sur pied l’édition des ˇabaqàt d’Ibn Sa'd. C’est pourquoi il consacra
la plus grande partie de ses recherches aux débuts de l’Islam (société et culture)
et de l’islam (religion). Sa thèse (dissertatio) portait sur le Livre des Campagnes militaires
[de Mahomet] de Wàqidì : De Wâqidii libro qui Kitâb al Ma©âzì inscribitur, Berolini
(Berlin), Mayer & Müller, 1898, 48 p. [trad. L.I.C., in SEI, cap. 1]
Dans une introduction riche et bien documentée (p. IX-XXXVIII), qui témoigne
d’une connaissance avisée de l’histoire de l’orientalisme et d’un jugement pondéré
sur des maîtres anciens à qui nous devons tant, L.I.C., avant de présenter les
travaux de J.H. sur l’historiographie de la Sìra (entre autres, vie de Mahomet ;
p. XX-XXXIII), donne un status quaestionis sur la recherche concernant les débuts
de l’Islam au XIXe siècle (p. X-XX), pour terminer sur la façon dont il a conçu
la nouvelle édition de la contribution de J.H. sur « Les plus anciennes biographies
du Prophètes et leur auteurs » (p. XXXIII-XXXVIII).
Comme nous sommes globalement d’accord avec ce qu’écrit L.I.C., nous nous
contenterons, en l’espèce, d’ajouter ici quelques remarques qui, en général, vont
dans le sens de ses orientations.
P. X, L.I.C. rappelle avec raison que la recherche européenne sur les débuts de
l’historiographie musulmane fit des progrès dans le demi-siècle qui précéda J.H.,
en Allemagne et aux Pays-Bas, et non pas en Grande-Bretagne et en France comme
l’a prétendu Edward Said (m. 2003) : « pour des raisons polémiques personnelles »
(p. X, n. 4).
Il faut dire que l’œuvre de cet universitaire, journaliste et publiciste engagé, est
truffée de semblables approximations. Pourtant certains jeunes et moins jeunes
chercheurs de nos domaines se sont laissés, horresco referens, déstabiliser par une mode
« saidienne ». Il devint, dès lors, de bon ton dans certains colloques de commencer

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une contribution par un nasìb (introduction à un poème classique en arabe), ou


mieux un préambule reçu (dìbà[a) « meaculpiste » sur « l’occidentalocentrisme » :
« Confiteor Orienti mirabilium et Andalusiae miraculorum, sive fraternitatis admirabilis, quia
peccavi nimis. Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ! Quia parentes nostri antiqui sive
proles eorum crediti sunt Occidentem esse centrum argumentumque mundi ! ». Et de se référer,
dans nos domaines, à la « Bible des pénitents » (Kitàb al-tawwabìn) : E. Said,
L’orientalisme (Paris, 1980 ; original en anglais, Orientalism, Londres, 1978. Pour une
bonne critique de Said, v. A. El-Affendi, « Studying my movement : social science
without cynism », IJMES, 23, 1991, p. 83-94). C’est avec raison aussi que l’on a
écrit : « Le discours anti-orientaliste sur l’Europe et sur l’Autre arabe et musulman
remplace les faits géo-historiques fondamentaux par des métaphores et des mythes
politiques. Les anachronismes abondent ; la morphologie devient mythologie.
Edward Said rétroprojecte allègrement les couples Europe-Occident, Asie-Orient
sur la Grèce antique, créant ainsi un Occident et un Orient, essentiels et éternels,
et mettant sur le même plan les anciens Grecs et l’Occident moderne, mais aussi
de façon étonnante “l’orientalisme” » ( J.L. Kraemer, Humanism in the Renaissance of
Islam. The Cultural Revival during the Bouyid Age, Second revised edition, Leyde, 1992,
p. XVI ; sur les effets néfastes de cette mode sur les études coraniques, v. Cl. Gilliot,
« Le Coran, fruit d’un travail collectif ? », in De Smet (Daniel), G. de Callatay et
J.M.F. Van Reeth (éds.), al-Kitàb. La sacralité du texte dans le monde de l’Islam, Actes
du Symposium international tenu à Leuven et Louvain-la-Neuve du 29 mai au 1
juin 2002, Bruxelles-Louvain-la-Neuve-Leuven, Acta Orientalia Belgica. Subsidia III,
2004, p. 185-6, l’ensemble de l’article, p. 185-231).
P. XI, L.I.C. réhabilite avec raison cet étudiant d’Antoine-Isaac Silvestre de Sacy
(1758-1838) et l’un des principaux fondateurs de la Deutsche Morgenländische
Gesellschaft, que fut Heinrich Leberecht Fleischer (1801-88). En effet, si l’orienta-
tion de ce dernier était surtout philologique, chose ô combien nécessaire à son
époque, il serait injuste de lui dénier, comme on l’a parfois fait, toute capacité à
la synthèse. Nous apporterons ici de l’eau au moulin de L.I.C. par deux exemples,
pris justement dans le domaine de la langue. Le premier montre combien il savait
prendre ses distances à l’égard de la thèse théologique musulmane sur la langue
arabe et spécialement celle du Coran. Cet imaginaire religieux musulman continue
pourtant à influencer maints spécialistes occidentaux du Coran, plus de cent cinquante
ans après que Fleischer a fait preuve d’une saine distance critique à son égard. En
effet, il déclare : « Der ausschliesslich philologische und religiöse Standpunkt der
arabischen Lexicographen ist nicht der unsrige [Åc]. Die Frage ist für uns nicht :
was ist das reinste, correcteste und schönste, sondern was ist überhaupt Arabisch ? »
(« Le point de vue exclusivement philologique et religieux des lexicographes arabes
n’est pas le nôtre [Åc]. Pour nous, la question n’est pas : qu’est ce qui est le plus
pur, le plus correct et le plus beau, mais qu’est-ce que l’arabe en tant que tel ? »).
(F.L. Fleischer, « Ueber arabische Lexicographie und Ôa'âlibì’s Fi˚h al-lu©ah »,
Berichten für die Verhandlungen der K Sächs. Gesellschaft der W., Philol.-histor. Cl., 1854,
p. 1-14, p. 5 ; réimpression in Kleinere Schriften, Osnabrück, 3 vol., 1968, 1885-881,
III, 152-166, p. 156. La seconde partie de cette déclaration est traduite en anglais,
in Cl. Gilliot et P. Larcher, « Language and style of the Qur"àn », in EQ , III,
121b-122a).
Si l’on compare cela aux points de vue de ceux qui appartiennent depuis quelque
temps au courant de « l’orientalisme néo-romantique allemand » (l’expression est
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nôtre), qui, parti notamment de Bonn, a gagné quelques autres instituts, et dont
le slogan est « Gott [i.e. le Dieu du Coran et “sa” langue] ist schön ! », l’on voit
combien Fleischer savait se montrer linguiste avant la lettre, sans se laisser gagner,
contrairement à d’autres, par le dogme musulman de « l’inimitabilité » du Coran !
Le second exemple illustre le fait que le grand arabisant de Leipzig avait com-
pris le trait fondamental du moyen arabe : la libre alternance, caractère souligné
à nouveau récemment par Josuah Blau (v. le compte-rendu de P. Larcher sur
J. Blau, A Hanbook of early middle Arabic, Jérusalem, 2002, in Arabica, L, 2003, p. 547-
548, l’ensemble, p. 547-554). En effet, Fleischer s’était rendu familier des divers
niveaux d’arabe, notamment avec l’étude des Séances d’al-Óarìrì, tout d’abord
probablement auprès de son maître le baron A.I. Silvestre de Sacy, mais aussi,
personnellement, par la suite (v. « Óarìrì-Literatur », ZDMG, 5, 1851, p. 271-274).
De plus, sa dissertatio (thèse inaugurale en latin) avait pour sujet les Mille et une nuits,
sous forme de remarques critiques sur les quatre premiers volumes de l’édition
établie par Maximilian Habicht (1775-1839 ; Fleischer, De glossis Habichtianis in quatuor
priores tomos MI Noctium. Dissertatio critica, Leipzig, Fr. Chr. Guil. Vogel, 1836, 60
p.). De la sorte, il était peu porté à adhérer à la thèse théologique musulmane sur
la langue arabe. Il pouvait donc écrire à propos d’un texte en moyen arabe :
« Wie in der Tausend und Einen Nacht sind auch hier einzelne jener ältern Formen
mit den neuern gleichsam noch im Kampfe begriffen ; willkürlich tritt bald die
eine, bald die andere » (« Comme dans les Mille et une nuits, ici aussi, chacune de
ces formes anciennes entre pour ainsi dire en conflit avec les plus récentes ; sans
raison, intervient tantôt l’une et tantôt l’autre » (F.L. Fleischer, « Ueber einen
grieschich-arabischen Codex rescriptus der Leipziger Universität-Bibliothek », ZDMG,
I, 1847, p. 148-160, p. 156, repris in Kleinere Schriften, III, p. 378-388, p. 384).
Cette orientation essentiellement philologique témoigne donc également d’une
capacité de synthèse dans laquelle, sur certains points importants, Fleischer fait
encore figure de pionnier quelque 150 ans après ! Cela ne le conduisit pas pourtant
à se désintéresser des débuts de l’historiographie en Islam, objet du présent ouvrage,
comme le montre, entre autres, son compte-rendu du K. al-Ma©àzì, de Wàqidì,
[History of Muhammad’s Campains, by Aboo 'Abd Ollah Mohammmad Bin 'Omar
al-Wákidy], éd. Alfred von Kremer (of the Austrian Consulate General at Alexandria),
Calcutta, 1856, 439+40 p., in ZDMG, 11, 1857, 742-744]. Il ne négligea pas pour
autant l’historiographie tardive, e.g., la traduction de la généalogie des princes syriens
de la famille des Banù ”ihàb, par le Mufti de Sidon al-Sayyid A˙mad al-Bazrì
(Fleischer, « Ueber das syrische Fürstenhaus der Benû-Schihâb », ZDMG, 5, 1851,
p. 46-59), sans compter la nombreuse correspondance savante de collègues ou amis
qu’il incluait dans la ZDMG.
P. XV, L.I.C. souligne la remarquable connaissance des sources qu’avait le
médecin autrichien Aloys Sprenger (1813-1893). Bien plus, nous dirons volontiers
que plusieurs de ses travaux redeviennent actuels, une fois débarrassés d’éléments
marqués par l’état de la recherche à son époque. C’est le cas notamment du thème
des informateurs de Mahomet (v. Gilliot, « Les “informateurs” juifs et chrétiens de
Mu˙ammad. Reprise d’un problème traité par Aloys Sprenger et Theodor Nöldeke »,
JSAI, 22, 1998, p. 84-16 ; Id., « Informants », EQ , II, Leyde, Brill, 2002, p. 512-
518 ; Id., « Zur Herkunft der Gewährsmänner des Propheten », contribution présentée
au Symposium « Historische Sondierungen und methodische Reflektionen zur
Koranesegese. Wege zur Rekonstruktion des vorkoranischen Koran », Berlin, 21-25
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janvier 2004, paru in Hans-Heinz Ohlig und Gerd-Rüdiger Puin (hrsg. von), Die
dunklen Anfänge. Neue Forschungen zur Entstehung und frühen Geschichte des Islam, Berlin,
Verlag Hans Schiler, 2005, p. 148-169).
La parution de l’ouvrage de Christoph Luxenberg a été l’occasion de relire sous
un nouveau jour un certain nombre de sources historiographiques musulmanes
concernant l’origine du Coran et l’histoire de sa rédaction : Cl. Gilliot, « Langue
et Coran : une lecture syro-araméenne du Coran », Arabica, L (2003/3), p. 381-
393 [en même temps, compte rendu de Ch. Luxenberg, Die syro-aramäische Lesart
des Koran. Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache, Berlin, Das Arabische Buch,
2000, IX+311 p.] ; Id., « Le Coran, fruit d’un travail collectif ? », art. cit. ; Id.,
« L’embarras d’un exégète musulman face à un palimpseste. Màturìdì et la sourate
de l’Abondance (al-Kawthar, sourate 108), avec une note savante sur le commen-
taire coranique d’Ibn al-Naqìb (m. 698/1298) », in Arnzen (R.) and Thielmann
( J.) (eds.), Words, texts and concepts crusing the Mediterranean area. Studies on the sources,
contents and influences of Islamic civilization and Arabic philosphy and science. Dedicated to
Gerhard Endress on his sixty-fifth birthday, Leuven, Paris, Peeters, 2004, p. 33-69.
Beaucoup d’éléments de ces recherches étaient peu ou prou in nuce chez Sprenger !
Il eût été ravi d’apprendre que Zayd b. Ôàbit, s’il n’est pas certain qu’il était
d’origine juive, avait, en tout cas, fréquenté l’école juive de Médine (M. Lecker,
« Zayd b. Thàbit, ‘a Jew with two sidelocks’ : Judaism and literacy in Pre-Islamic
Medina (Yathrib) », JNES, 56, 1997, p. 259-273; repris dans Jews and Arabs, Aldershot-
Ashgate, Variorum, CS639, 1999, n° III), et qu’il savait l’hébreu ou/et l’araméen
avant que Mahomet ne vint à Ya∆rib (Gilliot, « Langue et Coran », art. cit., p. 390-
391 ; Id., « Le Coran, fruit d’un travail collectif ? », art. cit., p. 195-199).
L.I.C. mentionne August Haffner, Aloys Sprenger. Ein Tiroler Orientalist, Innsbruck,
1913 ; mais depuis le grand chercheur tyrolien a été honoré par les gens de sa
Heimat (bourgade natale), à l’occasion du centenaire de sa mort : Norbert Mantl,
Aloys Sprenger. Der Orientalist und Islamhistoriker aus Nassereith in Tirol : zum 100. Todestag
am 19/ Dezember 1993 (Sein Leben und seine Werke), Nassereith, Selbstverlag
der Gemeinde, 1993, 87+III p.
Pour ce qui est de l’éd. elle-même de l’important article de J.H. par L.I.C., elle
est tout à fait justifiée, dans la mesure où le texte original avait été écrit en alle-
mand, traduit par Marmaduke (William) Pickthall (1875-1935) et publié sans cor-
rection des épreuves dans Islamic Culture : « The earliest biographies of the Prophet
and their authors », IC, 1 (1927), p. 535-559 ; 2 (1928), 22-50, 164-182, 495-526.
Ici la pagination originale a fort heureusement été maintenue entre crochets dans
le texte. Non seulement un grand nombre d’erreurs ou de coquilles, qui étaient
soit le fait du traducteur, soit celui de l’éditeur, ont été corrigées, mais L.I.C. y a
ajouté des notes entre crochets, notamment pour mettre à jour ce texte, du point
de vue bibliographique et scientifique.
Ici encore, nous n’ajouterons que quelques remarques, sur un texte fort bien
édité. P. 10, à propos de Abù Hi“àm al-Mu©ìra b. 'Abd al-Ra˙màn b. al-Óàri∆ b.
Hi“àm al-Ma¢zùmì (m. au ”àm ou à Médine sous le califat de Yazìd ou de Hi“àm
b. 'Abd al-Malik, i.e. entre 101 et 105/720-4), on ajoutera à ce que J.H. (et LI.C.,
p. 10, n. 30) écrit, essentiellement à partir d’Ibn Sa'd, ˇabaqàt, V (éd. Sachau),
p. 155-156/V (éd. Dàr Íàdir), p. 210, le témoignage direct du fils d’al-Mu©ìra,
Ya˙yà, transmis par al-Wàqidì, concernant les Ma©àzì dont son père reçut la trans-
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mission de Abùn, fils du calife ‘U∆màn (in Mizzì, Tah≈ìb al-Kamàl fì asmà" al-ri[àl,
éd. A.'A. 'Abìd et Ó.A. À©à, revue par Suhayl Zakkàr, Beyrouth, Dàr al-Kutub
al-'ilmiyya, 1414/1994, XVIII, nÅã. 6730, p. 314).
Si l’on se reporte à l’index de Maqrìzì, Imtà' al-Asmà" bi-mà li-rasùl Allàh min al-
abnà" wa l-amwàl wa l-˙afada wa l-matà' [Sìrat al-nabì de Maqrìzì], éd. M. 'Abd al-
Óamìd al-Namìsì, Beyrouth, Dàr al-Kutub al-'ilmiyya, 1420/1999, XV, p. 274,
l’on trouve sous al-Mu©ìra b. 'Abd al-Ra˙màn b. al-Óàri∆ quatre références. L’on
pourrait penser qu’elles renvoient à des traces des Ma©àzì (ou de la Sìra) de notre
Mu©ìra. Mais lorsqu’on va voir aux pages en question, on déchante rapidement,
car l’on trouve ceci : (1) II, p. 229 (al-Mu©ìra b. 'Abd al-Ra˙màn/Ibn a. l-Zinàd) ;
(2) IX, p. 200 (al-Mu©ìra b. 'Abd al-Ra˙màn b. al-Hàri∆ b. Hi“àm) ; (3) XII, p. 72
(al-Mu©ìra b. 'Abd al-Ra˙màn/Ibn a. l-Zinàd) ; (4) XIII, p. 359 (al-Mu©ìra b. 'Abd
al-Ra˙màn 'an 'Abd Allàh b. Sa'ìd, d’après le Ía˙ì˙ d’al-Bu¢àrì).
En effet, en (1) et (3), il ne s’agit pas de notre homme, mais d’al-Mu©ìra b.
'Abd al-Ra˙màn b. 'Abd Allàh al-Qura“ì l-Asadì l-Óizàmì l-Madanì, transmettant
de Ibn a. l-Zinàd ('Abd al-Ra˙màn b. a. l-Zinàd b. 'Abd Allàh b. ˛akwàn ; Ibn
Màkùlà, Ikmàl, IV, p. 200-201. ; Mizzì, Tah≈ìb, op. cit., XI, p. 182-186, nr. 3779 ;
Ibn Óa[ar Tah≈ìb al-Tah≈ìb, VI, p. 170-173. Ibn. a. l-Zinàd mourut en 174, à
Bagdad) ; en (2), c’est bien notre homme, toutefois il ne s’agit pas d’une tradition
transmise par lui, mais portant sur lui : il acheta une demeure où Mahomet avait
passé la nuit ; en (4), il s’agit de notre homme, dans un récit que l’on trouve en
Bu¢àrì, Ía˙ì˙, 64, Ma©àzì, 44, tradition n° 4261 (numérotation de 'Abd al-Bàqì),
éd. Krehl, IV, p. 135 (expédition de Mu"ta), où il est identifié par Ibn Óa[ar, Fat˙
al-Bàrì bi-“ar˙ Ía˙ì˙ al-Bu¢àrì, I-XIII+Muqaddima, éd. 'Abd al-'Azìz b. 'Al. Bàz,
numérotation des chapitres et des ˙adì∆-s par M. Fu"àd 'Abd al-Bàqì, sous la
direction de Mu˙ibb al-Dìn ›a†ìb, Le Caire, 1390/1970 ; réimpr. Beyrouth, Dàr
al-Ma'rifa, s.d., VII, p. 511. Cela dit, ˛ahabì, Mìzàn, IV, p. 164, n° 8716, déclare
que notre homme n’a aucun ˙adì∆ dans les « six livres » !
P. 38, n. 195, sur Abù l-Yàs, dans la chaîne de garants suivante : 'Abd al-Mun'im
[arrière petit-fils de Wahb b. Munabbih] 'an abìhi [Idrìs b. Sinàn al-Yamànì Abù
l-Yàs al-Ían'ànì, petit-fils de Wahb, i.e. fils de sa fille] 'an Abì l-Yàs ['an Wahb b.
Munabbih], il nous paraît que R.G. Khoury (Wahb b. Munabbih, Wiesbaden, 1972,
p. 185), pourrait avoir raison, qui y voit un lapsus calami : il faudrait, dans ce cas,
supprimer tout simplement 'an abìhi. Cela, à notre avis, pourrait être confirmé par
Ibn Màkùlà, Ikmàl, VII, p. 423, où la notice consacrée à Idrìs b. Sinàn se trouve
sous Abù l-Yàs. Mais il resterait la possibilité que le père d’Idrìs, Sinàn al-Yamànì,
se fût appelé également Abù l-Yàs (pure supputation de notre part) ; v. Mizzì,
Tah≈ìb al-Kamàl, éd. A.'A. 'Abìd et Ó. A. À©à, Beyrouth, Dàr al-Fikr, 1414/1994,
I, 488, n° 286, où il est écrit qu’Idrìs b. Sinàn transmit des traditions de son père
Sinàn al-Yamànì (cf. Khoury, op. cit., 184, n° 3). Ce dernier n’a pas de notice dans
les ouvrages biographiques. Selon les critères classiques de la critique des traditionnistes,
et 'Abd al-Mun'im b. Idrìs, et son père Idrìs b. Sinàn doivent être rejetés ; le
premier, en particulier, est accusé de se réclamer à tort ( yak≈ibu 'alà) de Wahb
dans certaines de ses traditions (˛ahabì, al-Mu©nì fì l-Îu'afà", p. 409, n° 3859 ;
p. 64, n° 502 ; Id., Mìzàn, I, 169, n° 681, ici sur Idrìs).
P. 86 : sur l’une des autorités d’Ibn Is˙àq, leg. al-Mu©ìra b. a. Labìd (client d’al-
A¢nas), non Zabìd, au rapport de Wahb b. Munabbih. La coquille se trouvait déjà
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284 bulletin critique

dans l’article original de J.H. (p. 178). Ce dernier s’y réfère à Fück, Mu˙ammad Ibn
Is˙âq. Literarhistorische Untersuchungen, Francfort-sur-le-Main, 1929, p. 29, l. 4-5, mais
celui-ci a bien : al-Mu©ìra b. a. Labìd, et ce d’après Ibn Is˙àq, Sìra, éd. Wüstenfeld,
p. 20/traduction A. Guillaume, The Life of Muhammad, p. 14./Ibn Hi“àm, Sìra, éd.
al-Saqqà, I, 31 ; ˇabarì, Annales, I, 794/The History of al-ˇabarì, IV, traduction
Moshe Perlmann, Albany, 1987, p. 171 (début de l’histoire de Salomon, d’après
Ibn Is˙àq).
Dans la bibliographie ad Horovitz, p. 132, leg. « Alter und Ursprung des Isnàd »,
Der Islam, 8 (1918), p. 39-47 ; « Óadì∆ musalasal », p. 299 ; « Noch einmal die
Herkunft des Isnàd », 11 (1921), p. 264-265, non « Die Alter und Ursprung des
Isnàd » [trad. L.I.C, in SEI, cap. 3). Signalons que Horovitz, « Zur Mu˙ammadle-
gende », Der Islam, 5 (1914), p. 41-53, a été traduit en anglais par Emma Agnes
Licht : « The growth of the Mohammed legend », MW, X (1920), p. 49-58.
L’on attend avec impatience la parution de Horovitz, SEI, qui sera, tout comme
le présent volume, de la belle ouvrage, l’on n’en doute point !

Université de Provence Claude Gilliot

Albert Arazi, Salman Masalha, Six Arab poets [al-'Iqd al-∆amìn fì dawà-
wìn al-“u'arà" al-sitta l-<àhiliyyìn]. New edition and concordance, based
on W. Ahlwardt’s The Dìwàn of the six ancients Arab poets, Jérusalem,
Hebrew University, The Institute of Asian and African Studies (« The
Max Schloessinger Memorial Series »), 1999, 23 + 1357-21 p. ; 22 ×
28 cm., 265 $, sans n° d’ISBN
Franz-Christoph Muth (eingeleitet und zusammengestellt von), Eine
Konkordanz zur Ahlwardschen Ausgabe der Gedichte von 'Antara Ibn ”addàd al-
'Absì, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2001, LXII + 223 p., index,
bibliogr. ; 17 × 24 cm., 64 € ; ISBN: 3-447-04375-X
Reinhard Weipert, Classical Arabic philology & poetry. A bibliographical
handbook of important editions from 1960 to 2000, Leyde, Brill (« HdO »,
I/63), 2002 XIV + 274 p., trois indices; 16 × 24,5 cm., 72 € ; ISBN 90
04 12342 3

Deux instruments importants et de belle facture, et qui rendront de grands ser-


vices à ceux qui travaillent sur la poésie arabe classique ou doivent la consulter
(linguistes, littéraires, historiens, islamologues, etc.), ont paru qui, tous deux, s’appuient
sur l’édition de poètes arabes anciens faite par le grand arabisant allemand
Wilhelm Ahlwardt (1828-1909).
Le premier est une nouvelle édition et une concordance des six poètes arabes
anciens (i.e. de la période antéislamique), faite par A. Arazi et S. Masalha. Le
second est une concordance des poèmes de l’un de ces six poètes, 'Antara (éd.
Ahlwardt, P. 33-52, soit vingt-sept morceaux), par F.-C. Muth, professeur à l’Université
Johannes Gutenberg de Mayence.

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