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DROIT DES PERSONNES ET DE La nationalite


VOL 8, Vendredi 01 Novembre 2019
SECTION II : L’ACQUISITION DE LA NATIONALITE CAMEROUNAISE PAR VOIE
EXCEPTIONNELLE

Il s’agit ici d’une attribution type postérieure de la nationalité camerounaise par


opposition à l’attribution dite originaire. Cela concerne les étrangers et constitue une mesure
d’intégration de ces derniers. Cette attribution par voie exceptionnelle de la nationalité peut-être
un effet de mariage ou le fait de la naturalisation.

Paragraphe I : l’acquisition de la nationalité camerounaise par le mariage

En droit positif camerounais, le mariage est constitué par une union entre un homme et
une femme. Le mariage entraine des conséquences sur l’état de la personne et non sur sa
nationalité. Le Code de la Nationalité Camerounaise nous enseigne que la femme étrangère qui
épouse un camerounais peut sur une demande exceptionnelle acquérir la nationalité
camerounaise au moment de la célébration du mariage. Elle peut aussi conserver sa nationalité
étrangère si sa loi nationale le lui permet.

En ce qui concerne le mari étranger, par principe le mariage n’a aucune incidence sur sa
nationalité. Un étranger qui épouse une camerounaise ne peut acquérir la nationalité
camerounaise par la voie de la naturalisation.

La procédure d’acquisition de la nationalité camerounaise par l’effet du mariage est fixée


au Chapitre 1er du Décret du 16 juin 1968. Il ressort de ce texte qu’au plus tard un mois avant la
célébration du mariage, les autorités habilitées doivent être saisies par les deux époux futurs.
Exemple : autorité judiciaire. Ceux-ci doivent transmettre trois (03) exemplaires d’une
déclaration de l’acquisition de la nationalité camerounaise par l’effet du mariage envisagé. Les
autorités saisies vont à leur tour transmettre l’original de la déclaration à l’Officier d’Etat Civil
chargé de la célébration de ce mariage. Le deuxième exemplaire de la déclaration est remis aux
déclarants ; le troisième est enregistré dans un registre ouvert dans les services de l’autorité
ayant reçue la déclaration. L’Officier d’Etat Civil avant la célébration du mariage doit informer
la femme présumée étrangère des conditions d’acquisition de la nationalité camerounaise ; il
devra lui rappeler qu’elle a le choix de devenir ou non camerounaise.

Après la célébration du mariage et plus tard dans le mois suivant, l’Officier d’Etat Civil
doit transmettre au Ministre de la Justice une Copie de l’Acte de Mariage aux fins
d’enregistrement. Cette copie doit être accompagnée de la déclaration faite par la femme
étrangère. Lorsque le mariage est célébré par un Officier d’Etat Civil, ce dernier doit transmettre
les mêmes documents aux agent diplomatiques ou consulaires camerounais.

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Paragraphe II : la naturalisation et la réintégration de la nationalité camerounaise

A- L’acquisition de la nationalité camerounaise par la naturalisation.

La naturalisation désigne le fait de donner à un étranger le statut juridique et les droits


attachés à une nationalité déterminée. Le Code de la nationalité camerounaise prévoit les
conditions de fond et les conditions de forme en matière de naturalisation.

Relativement au fond, il ressort de l’article 25 du Code de la Nationalité camerounaise


que nul ne peut être naturalisé camerounais que s’il ne remplit les conditions suivantes :
- Etre âgé de 21 révolus
- Justifier d’une résidence habituelle au Cameroun pendant 05 années consécutives avant le
dépôt de la demande de naturalisation. Cette condition ne s’applique pas aux étrangers nés au
Cameroun, aux étrangers mariés à une camerounaise ou ayant rendu des services exceptionnels à
la nation camerounaise.
- Avoir au Cameroun ses principaux centre d’intérêt au moment de la signature du Décret de
naturalisation.
- Etre de bonnes mœurs et n’avoir pas fait l’objet de condamnation ou d’un délit droit
commun.

Relativement à la forme, le candidat à la naturalisation doit au préalable adresser une


demande au Ministre De La Justice Garde Des Sceaux ; demande dans laquelle il expose
clairement les raisons qui le motivent ou qui le poussent à pouvoir acquérir la nationalité
camerounaise. A la réception de la demande, le Ministre fait procéder à une enquête de moralité
à l’effet de vérifier le loyalisme du demandeur, son degré d’assimilation voire d’intégration à la
communauté camerounaise et l’intérêt de sa naturalisation pour l’Etat camerounais.
Le résultat de l’enquête de moralité permet au Ministre de faire établir un bulletin N°2 du casier
judiciaire à l’intéressé qui par ailleurs le candidat doit être soumis à des examens médicaux.

B- L’acquisition de la nationalité camerounaise par réintégration

La réintégration désigne le fait de revenir dans un milieu après l’avoir quitté. Il y’a lieu
de réintégrer un camerounais qui avait perdu sa nationalité camerounaise après que les
conditions de fond et de forme soient réunies.

Relativement au fond, le demandeur doit apporter la preuve qu’il a eu la nationalité


camerounaise comme ressortissant et justifier de sa résidence au Cameroun au moment de
l’introduction de la demande. Dans un second temps, il ne doit pas avoir été déchu de cette
nationalité ou condamné pour crimes ou délits contre la sureté de l’Etat.

Relativement à la forme, la demande de réintégration doit être adressée au Ministre de la


Justice accompagné des pièces justificatives prévues à l’article 13 du Décret précité du Code
portant application de la Nationalité Camerounaise.

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CHAPITRE II : LA REMISE EN CAUSE DE LA NATIONALITE CAMEROUNAISE

Il s’agit ici en l’espèce d’étudier les situations qui peuvent perturber la jouissance paisible
de la nationalité camerounaise par une personne. Deux situations seront relevées, d’un coté les
hypothèses de remise en cause de la nationalité camerounaise ; de l’autre, le contentieux de la
nationalité.

SECTION I : LES HYPOTHESES DE LA MISE EN CAUSE DE LA NATIONALITE


CAMEROUNAISE

La mise en cause de la nationalité peut être involontaire ou elle peut être volontaire.

Paragraphe I : l’altération involontaire de la nationalité

Cette altération peut être à la résultante de la perte de la nationalité ou le fait d’une


déchéance prononcée par les autorités compétentes.

A- La perte de la nationalité camerounaise

Sur le plan juridique, la perte traduit la privation d’un droit, d’un avantage ou d’une
qualité.
Dans un premier temps, la perte de la nationalité peut être volontaire. L’article 31
du Code de la Nationalité Camerounaise site cinq (05) cas de perte de la nationalité
camerounaise :
Premièrement, le fait d’acquérir ou de conserver volontairement une nationalité étrangère.
Deuxièmement, la naturalisation à l’étranger,
Troisièmement, la répudiation de la nationalité
Quatrièmement, le mariage avec un étranger
Cinquièmement, la réintégration dans une nationalité étrangère

Dans un second temps, la nationalité camerounaise peut être perdue à titre de


sanction et ici deux cas sont prévus par le législateur camerounais :
Le 1er est celui du refus d’abandonné un endroit à l’étranger,
Le second consiste dans le Décret de la nationalité dans l’hypothèse d’une naturalisation ou
d’une réintégration pour défaut de conditions légales ou pour fraude de l’intéressé.

B- La déchéance de la nationalité camerounaise

La déchéance est une sanction judiciaire qui peut être prononcée à l’encontre d’un
étranger naturalisé camerounais. L’article 34 du Code de la Nationalité camerounaise précise
que l’étranger qui a acquis la nationalité camerounaise peut être déchu de cette qualité dans les
deux cas suivant :
Premièrement, il a été condamné pour un acte qualifié de crime ou de délit contre la
sureté intérieure de l’Etat.
Le second, il a commis des actes préjudiciables aux intérêts de l’Etat camerounais.

En tout état de cause, les faits pouvant entrainés la déchéance de la nationalité


camerounaise doivent avoir été commis dans un délai de 10 ans à compter de la date

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d’acquisition de la nationalité. Passé ce délai de 10 ans, l’étranger naturalisé ne peut plus
encourir la déchéance de sa nationalité camerounaise.

Paragraphe II : l’altération volontaire de la nationalité camerounaise

Le caractère volontaire désigne ici dans la manifestation de la volonté de la personne physique.


C’est le cas lorsqu’il y’a répudiation de la nationalité camerounaise. Par cette répudiation, le
camerounais décide ici de ne plus appartenir à la communauté camerounaise. Sa volonté devra
être constatée par un acte ministériel normalement enregistré. A cette répudiation, on peut
rapprocher le problème de la double nationalité. La législation camerounaise n’accorde pas la
double nationalité à ses ressortissants.

SECTION II : LE CONTENTIEUX DE LA NATIONALITE

Il s’agit d’étudier la manière dont se règle judiciairement les problèmes relatifs à la


jouissance de la nationalité camerounaise. Il existe à cet égard des règles de procédure de
preuve.

Paragraphe I : les règles de procédure contentieuse

Il ressort de l’article 41 de la loi de 1968 portant Code de la Nationalité Camerounaise que


les juridictions civiles de droit commun sont seules compétentes pour connaitre les contestations
sur la nationalité. La nationalité du statut personnel des individus, le tribunal de grande
instance sera saisi à cet effet en tant que juridiction de droit moderne. Devant les juridictions de
droit traditionnel, il y’aura lieu de saisir le tribunal de 1er Degré.
Sur le plan territorial, l’action doit être portée devant le tribunal du domicile ou à défaut
de la résidence de la personne dont la nationalité encoure.

Paragraphe II : la preuve judiciaire de la nationalité camerounaise.

Il ressort des dispositions légales en vigueur que relativement à la preuve de l’acquisition


de la nationalité, le titulaire de cette nationalité doit produire un exemplaire enregistré de sa
déclaration comme élément de preuve. A défaut, il peut produire une attestation délivrée par le
Ministre de la Justice Garde des Sceaux soit pour constater que sa déclaration a été enregistrée,
soit pour valoir l’enregistrement de sa déclaration. L’attestation d’enregistrement dument
délivré par le Ministre de la Justice est nécessaire pour prouver qu’on n’a ni perdu, ni répudier
la nationalité camerounaise.
En ce qui concerne la preuve de la perte ou de la déchéance de la nationalité
camerounaise, elle est établie par la production d’un exemplaire enregistré de l’attestation du
Ministre de la Justice confirmant la perte ou la déchéance. De même, la preuve de la
répudiation de la nationalité camerounaise se fait par la production d’une attestation du même
ministre constatant que la répudiation a été souscrite ou enregistrée.

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