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AUTOMATIQUE GENERALE
Support de cours
Kamel BEN SAAD
2020
Sommaire
Partie I
Partie II
Références 107
Partie I
CHAPITRE I : Systèmes – Systèmes de commande
Systèmes – Systèmes de commande
1.1 Définition de l’automatique
L’automatique est un ensemble de théories mathématiques et des techniques de raisonnement
sur la prise de décision et la commande de systèmes sans intervention humaine. Autrement
dit, l’automatique est une science appliquée qui traite de la modélisation, de l’analyse, de
l’identification et de la commande des systèmes dynamiques.
Le substantif « automatique » est souvent confondu avec d’autres termes tels que
automatisation, automation, cybernétique,…. Une telle confusion vient du fait que cette
discipline est née au moment où s’est posé le problème d’automatiser un processus industriel.
Il a fallu étudier mathématiquement les problèmes posés et élaborer un arsenal de méthodes
théoriques permettant de manipuler ces modèles abstraits. C’est l’ensemble de ces méthodes
théoriques qui constitue « l’automatique ».
L’automatique, d’origine industrielle, a été longtemps appliquée aux systèmes mécaniques et
électromécaniques. De nos jours, la généralité des méthodes de l’automatique lui a permis
d’aborder d’autres disciplines à savoir ; l’économie, la chimie, la biologie etc.
L’abord de l’analyse des systèmes peut être effectué par l’une des deux approches suivantes :
le système peut nous intéresser en fonction de son comportement c'est-à-dire en
fonction l’évolution dans le temps de ses grandeurs caractéristiques,
ou encore en fonction de l’évolution d’une grandeur caractéristique dite de sortie
connaissant l’évolution d’une autre grandeur dite d’entrée.
Dans cette dernière optique, le système apparait comme un opérateur qui, agissant sur
l’entrée, fournit la sortie. Cette approche requiert donc de définir le (ou les) caractéristiques
mesurables que l’on adopte comme entrées e1 (t ), e2 (t ), e3 (t ),..., en (t ) ainsi que celle(s) que l’on
adopte comme sortie(s) s1 (t ), s2 (t ), s3 (t ),..., sn (t ) comme le montre la figure 1.1. Ce qui revient
finalement à orienter le système.
1
CHAPITRE I : Systèmes – Systèmes de commande
Un système possédant une seule entrée et une seule sortie est dit monovariable. Un système
possédant plusieurs entrées et/ou plusieurs sorties est un système multivariable.
Les signaux d’entrée sont des grandeurs indépendantes du système mais qui ont une action sur
son état. Il en existe de deux sortes :
les grandeurs commandables sur lesquelles il est possible d’avoir une action,
les grandeurs non commandables pour lesquelles les entrées n’ont pas d’action.
Les signaux de sortie sont élaborés par les systèmes évoluant à partir de son état initial sous
l’action des signaux d’entrée. Il en existe quatre sortes :
les grandeurs observables pouvant être captées en vue d’une exploitation, d’une
utilisation, d’une vérification de fonctionnement,…
les grandeurs non observables conditionnant éventuellement l’évolution future du
système mais auxquelles on n’a pas accès (résultat d’opération mathématique, absence
de capteurs,…),
les grandeurs commandables pouvant être modifiées de façon définie à l’avance par
une action directe sur les entrées,
Les grandeurs non commandables échappant à toute action des grandeurs d’entrée.
2
CHAPITRE I : Systèmes – Systèmes de commande
Parmi ses inconvénients, on distingue surtout ceux relatifs au changement du calibrage qui
peut rendre le signal de sortie différent de la consigne et à la préservation des performances au
niveau de la sortie, un recalibrage étant nécessaire périodiquement.
De telles commandes peuvent être sans amplification de puissance, toute la puissance
disponible à la sortie devant être fournie par l’élément d’entrée. Dans le cas contraire,
l’énergie mise en jeu pour actionner la commande provient de l’action de l’opérateur et celle
développée dans le système commandé est empruntée à la source d’énergie alimentant
l’élément de commande. Le système de commande est dans ce dernier cas, avec amplification
de puissance.
3
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
CHAPITRE II
Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Figure 2.1
Remarque :
Pour que la transformée de Laplace d’une fonction existe il faut que l’intégrale converge.
5
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Pour g( 0 ) 0 , il vient :
F( p )
g( t )
p
d) Théorème du retard
f ( t ) e p F( p )
e) Changement d’échelle
1 p
f ( kt ) F( )
k k
L’intégration se fait entre deux bornes complexes dont la partie réelle est une constante c
supérieure au seuil de convergence de F( p ) .
a y( t )
i0
i
(i)
bi x( t )( i )
i0
Si nous appliquons la transformation de Laplace aux deux membres de cette équation tout en
supposant nulles les conditions initiales sur x(t) et y(t), nous obtenons la relation:
n m
a p Y( p ) b p X ( p )
i0
i
i
i0
i
i
Y( p ) b p i
i
G( p ) i 0
n
a p
X( p ) i
i
i 0
6
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Cette fraction rationnelle de deux polynômes de la variable complexe p est appelée fonction
de transfert du système.
Comme tout polynôme peut être factorisé sur le corps des complexes en produisant des
monômes, alors G( p ) peut être mise sous la forme suivante :
b ( p z m )( p z m 1 ).....( p z1 )
G( p ) m
an ( p pn )( p pn 1 )...( p p1 )
Les racines zi qui annulent le numérateur sont appelés les zéros de la fonction de transfert et
celles pi qui annulent son dénominateur sont appelés les pôles de la fonction de transfert.
Ces paramètres peuvent être complexes ou réels.
Remarques
Le signe ou l’appartenance à l’ensemble des réels, de ces pôles ou de ces zéros, jouent
des rôles très importants dans l’étude des systèmes.
La fonction de transfert (ou transmittance) est indépendante des amplitudes des
signaux d’entrée et de sortie.
La fonction de transfert apparait comme un opérateur qui caractérise les propriétés du
système indépendamment du signal d’entrée qui lui est appliqué et de la sortie qu’il
élabore.
Figure 2.2
La fonction de transfert harmonique G( j ) , obtenue en remplaçant dans G( p ) p par j ,
est telle que :
Y( j )
G( j )
X ( j )
7
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Figure 2.3
Figure 2.4
8
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Figure 2.5
9
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Kj
G( j )
a) Diagrammes de Bode
Le module en dB de la fonction de transfert du système intégrateur est:
K
G( j ) dB 20 log 20 log K 20 log
La courbe représentant G( j ) dB en fonction de log est une droite de pente
20dB / décade .
Nous avons également:
G( j ) dB 0
pour K .
L’argument de la fonction de transfert du système intégrateur est:
Arg G( j ) 90
Les lieux de Bode d’un tel système sont donnés par la figure 2.7.
Remarque : Les diagrammes réels sont confondus pour ce cas avec les diagrammes
asymptotiques.
b) Lieu de Black
En se basant sur les lieux de Bode, le lieu de Black du système étudié de la figure 2.8 peut
être obtenu simplement.
c) Lieu de Nyquist
Pour le système intégrateur nous avons :
10
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
K
X ( ) Re G( j ) 0 et Y ( ) Im G( j )
Le lieu de Nyquist est donc une demi-droite confondue avec l’axe des imaginaires, figure 2.9.
Figure 2.10
11
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
G( j ) e jT
Le module en dB de la fonction de transfert du système à retard pur est donné par :
G( j ) dB 0 dB
et l’argument est exprimé par :
Arg G( j ) T
Les lieux de Bode d’un système à retard pur sont présentés par la figure 2.12.
b) Lieu de Black
En se basant sur les lieux de Bode de la figure 2.12, le lieu de Black du système à retard pur
est présenté dans la figure 2.13.
c) Lieu de Nyquist
La fonction de transfert harmonique est donnée par :
G( j ) e jT cos( t ) j sin( t )
Sachant que :
X ( ) Re G( j ) cos( t )
et
Y ( ) Im G( j ) sin( t )
Nous pouvons établir que : X ( )2 Y( )2 1
Le lieu de Nyquist est donc un cercle de rayon 1 et de centre (0,0), figure 2.14.
12
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
La constante de temps est le temps nécessaire pour que la réponse atteigne 63% de sa
valeur finale.
Le temps de réponse à 5%, noté tr , est le temps au bout duquel y(t) atteint 95% de sa valeur
finale K soit:
tr 3
13
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
0 pour t 0
x( t )
kt pour t 0
Ainsi, nous avons :
dy( t )
y( t ) Kkt at
dt
avec: a Kk
ou bien :
t
y( t ) kK( t ) kK e
Erreur de traînage :
L’erreur de trainage est l'écart entre l'entrée et la sortie en régime permanent. Elle est définie
dans ce cas par :
( t ) kt Kk( t )
k( 1 K )t kK
Nous remarquons que :
l’erreur de trainage est une constante si K 1
l’erreur de trainage tend vers si K 1
La réponse à une rampe (échelon de vitesse) d’un système du premier ordre est présentée par
la figure 2.16.
14
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
15
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Arg G( j ) arctag
Les deux lieux de Bode d’un système du premier ordre sont présentés dans la figure 2.18.
b) Lieu de Black
A partir des deux lieux de Bode de la figure 2.18, nous pouvons déterminer le lieu de Black
présenté par la figure 2.19.
c) Lieu de Nyquist
Considérons X ( ) Re G( j ) et Y( ) Im G( j ) .
La fonction de transfert harmonique du système de premier ordre étudié peut être exprimée
comme suit:
K K( 1 j )
G( j ) X ( ) jY( )
1 j 1 2 2
K K
avec X ( ) et Y ( )
1
2 2
1 2 2
Par élimination de , nous pouvons établir la relation entre X ( ) et Y ( ) suivante :
X ( )2 Y( )2 KX ( ) 0
16
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
17
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
1,2 0 0 2 1 0 ( 2 1 )
En régime libre ( x( t ) 0 ) la solution générale sans second membre de l’équation
différentielle est donnée par:
y( t ) c1e 1t c2 e 2t
c1 et c2 étant les constantes d'intégration
Ce cas correspond au régime non oscillatoire (amorti).
Deuxième cas 1
L’équation caractéristique admet la racine double suivante:
0 0
En régime libre ( x( t ) 0 ) la solution générale sans second membre de l’équation
différentielle est:
y( t ) ( t )et
et étant les constantes d'intégration.
Troisième cas 1
L’équation caractéristique admet les deux racines distinctes complexes suivantes:
1,2 0 j0 1 2 0 ( j 1 2 )
En régime libre ( x( t ) 0 ), la solution sans second membre de l’équation différentielle est:
y ce 0t sin( 0 1 2 t )
c et étant les constantes d'intégration
On définit la pseudo-pulsation p par l'expresion suivante :
p 0 1 2
qui permet de simplifier l'écriture de la réponse indicielle comme suit:
y ce 0t sin( p t )
Ce cas correspond au régime oscillatoire.
18
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
2 K
c1
1 2
c 1 K
2 2 1
ensuite, la réponse indicielle du système du second ordre étudié :
2 1
y( t ) K e1t e2t 1
1 2 2 1
c sin( ) K
0 sin p cos 0
Il vient :
1 2
tg
tg
sin 1 2
1 tg 2
K
c
1 2
La réponse du système peut ainsi être exprimée par la relation suivante :
1
y( t ) K 1 e 0t sin( 0 1 2 t )
1 2
19
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
La figure 2.21 présente les allures des réponses indicielles d’un système du deuxième ordre
considéré pour les cas : 1 , 1 et 1 .
Figure 2.21. Les différentes réponses indicielles d’un système du deuxième ordre
Lorsque la réponse du système est oscillatoire, figure 2.22, la pseudo-période des oscillations
est définie par :
2 2
tp
p 0 1 2
il vient le premier dépassement D défini par :
1 2
De
tp
qui a lieu à l’instant: .
2
20
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
Figure 2.23. Différents types de lieux de Bode d’un système du deuxième ordre
21
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
e) Lieu de Black
A partir des lieux de Bode de la figure 2.23, nous pouvons déduire les lieux de Black
2 2
présentés par la figure 2.24 pour et pour , figure 2.24.
2 2
d) Lieu de Nyquist
Les différents lieux de Nyquist d’un système du second ordre sont présentés dans la figure
2.25.
Figure 2.25. Différents types de lieux de Nyquist d’un système du deuxième ordre
Figure 2.26
En formulant l’hypothèse que tous les systèmes et dispositifs impliqués dans la boucle soient
linéaires, il nous est possible d’utiliser le formalisme laplacien pour établir un modèle de
fonctionnement liant l’entrée X ( p ) du système bouclé à sa sortie Y ( p ) .
22
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
23
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
C B
B C
C
A A‐B A‐B+C
A A‐B+C
B C
B
A A G1 AG1+ AG2
G1 A A(G1+ G2)
G1+ G2
AG2
G2
A A‐ B AG‐B
G G
A AG AG‐B
G
B 1 B
G
AG AG‐BG
A A‐B AG‐BG A G
G
B BG
B G
A AG A AG
G G
AG AG
G
A AG A AG
G G
A 1 A
G
24
CHAPITRE II : Représentations et réponses d’un système continu linéaire
B
A‐B A‐B
A
A
A‐B A‐B
B B
A B A 1 B
G1 G2 G1
G2
G2
A B
G1 A G1 B
1 G 1G 2
G2
Exemple d’application
H2
R C
G1 G2 G3
a)
H1
H2
G1
R C
G1 G2 G3
b)
H1
H2
G1
R G 1G 2 C
c) 1 G 1G 2 H 1
G3
R G1G 2 G 3 C
1 G1G 2 H1 G 2 G 3H 2
d)
R C
e) G1G 2G 3
1 G1G 2 H1 G 2G 3H 2 G1G 2G 3
25
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis linéaires continus :
Stabilité, précision et rapidité
Figure 3.1
qui peut être mise sous la forme factorisée suivante :
p zj
m
N( p ) j 1
FBF ( p ) n
p p
D( p )
i
i 1
et qui possède n pôles et m zéros. Ces pôles et zéros pouvant être réels ou complexes.
1
Si un échelon unitaire E( p ) est appliqué à l’entrée du système alors S( p ) est donnée
p
par :
p zj
m
FBF ( p ) j 1
S( p ) FBF ( p )E( p ) n
p p pi
p
i 1
27
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
La transformée de Laplace inverse de S( p ) est :
s( t ) au( t ) bi e ri t bk e
k j k t
i k
Cette expression montre que la présence d’un pôle réel positif ri introduit dans le signal de
sortie, une exponentielle croissante tendant vers l’infini. Le système ne peut donc pas être
stable s’il existe un pôle réel positif.
Par ailleurs, les termes bk e k
jk t
peuvent s’écrire :
bk e k
jk t
bk e k t e jk t
k k j t
Ces termes en se recombinant avec les termes bk' e (la présence d’un pole complexe
entraine obligatoirement la présence de son conjugué) donne naissance à des termes de la
forme :
e t ( Ak cos k t Bk cos k t )
k
Les termes de ce type ne peuvent converger vers une valeur finie que si la partie réelle k des
pôles correspondant est négative. La présence d’un pôle complexe à partie réelle positive
entraine donc l’instabilité du système.
Un système asservi est stable si et seulement si sa fonction de transfert en boucle fermée ne
possède aucun pôle à partie réelle positive.
an 1an 2 an an 3 a a an an 5 a a a a a a a a
bm ; bm 1 n 1 n 4 ; bm 2 n 1 n 6 n n 7 ;.. ; b0 n 1 1 n 0
an 1 an 1 an 1 an 1
On dispose alors d’un tableau de trois lignes, la troisième ligne possédant moins de termes
que les précédentes. On complète alors cette troisième ligne, à droite, par des zéros.
28
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
On recommence le même calcul sur les deux dernières lignes pour créer une quatrième ligne
composée par les termes d i calculés comme suit.
bm an 3 bm 1an 1 b a b a b a b a
dp ; d p 1 m n 5 m 2 n 1 ; d p 2 m n 7 m 3 n 1 ;...;
bm bm bm 1
bm a2 b0 an 1
d0
bm
On réitère le processus jusqu’à ce que qu’il n’y ait que des 0 sur la ligne.
Pour un système d’ordre n on construit un tableau de n+1 lignes.
Le nombre de pôles à partie réelle positive, de la fonction de transfert FBF ( p ) est égal au
nombre de changements de signe dans la première colonne. En conséquence, le système est
stable en boucle fermée si tous les coefficients de la première colonne sont de même signe.
29
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
c) Critère du Revers (critère de Nyquist simplifié)
Le critère du revers constitue une version simplifiée du critère de Nyquist dans le cas fort
répandu où la fonction de transfert en boucle ouverte FBO ( p ) du système étudié ne possède
aucun pôle à partie réelle positive.
Si la fonction de transfert en boucle ouverte ne possède aucun pôle à partie réelle positive
alors ce système est stable en boucle fermée si en parcourant le lieu de Nyquist de la fonction
de transfert en boucle ouverte dans le sens des croissants on laisse toujours le point
critique à gauche de la courbe.
30
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
Figure 3.2
Les marges de stabilité peuvent être déterminées analytiquement. Pour ce faire considérons
les lieux de Bode de la fonction de transfert en boucle ouverte F( p ) présentés dans la figure
3.3.
Considérons les pulsations c 0 et de la figure 3.3 telles que :
F( jc 0 ) dB 0 dB
et
Arg F( j )
La marge de gain Gm est définie par :
Gm 20 log F( j )
La marge de phase m est définie par :
m Arg F( jc 0 )
Le tableau 3.2 présente les allures des lieux de Bode, du lieu de Nyquist et du lieu de Black
pour les cas d’un système stable en boucle fermée et d’un système instable en boucle fermée.
Figure 3.3
31
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
Tableau 3.2
Système stable en boucle fermée Système instable en boucle fermée
32
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
3.2 Précision des systèmes asservis linéaires continus
Un système asservi est destiné, dans son ensemble, à imposer une grandeur s( t ) , dite de
sortie, des valeurs aussi voisines que possible d’un signal de commande e( t ) .
La précision d’un système asservi s’appréhende par l’étude de l’erreur ( t ) .
Nous nous intéressons ici à l’étude de l’erreur statique. Nous pouvons distinguer deux types
d’erreurs à savoir :
l’erreur statique : qui est l’écart en régime permanent entre la sortie et l’entrée du
système asservi,
L’erreur dynamique : qui est l’écart instantané entre la sortie et l’entrée du système
asservi suivant l’application de l’entrée ou après une perturbation.
Figure 3.4.
Système de classe i : Un système asservi est dit de classe i si sa fonction de transfert en boucle
ouverte possède i intégrations.
On considère le système asservi de la figure 3.4 dont la fonction de transfert de l’erreur est
donnée par :
( p ) 1
E( p ) 1 G( p )H( p )
On définit l’erreur statique par :
( ) lim ( t )
t
t2
e( t ) k e( t ) kt e( t ) k
2
( r 1) (r 2)
( r 3 )
Système de classe 0 k
(i=0) 1 K
Système de classe 1 k
0
(i=1) K
Système de classe 2 k
0 0
(i=2) K
Remarques :
L’annulation d’une erreur permanente constante peut être obtenue pour le cas de la
réponse à un échelon de position par l’introduction d’une intégration dans la chaîne d’action
d'un système bouclé de classe 0.
Un système bouclé dont l’erreur statique est nulle pour une entrée donnée est dit
astatique pour cette entrée.
Pour que l’erreur statique soit nulle, il faut que la fonction de transfert en boucle ouverte
présente :
une intégration pour une entrée de type échelon de position,
2 intégrations pour une entrée de type échelon de vitesse.
34
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
3.3 Rapidité
La bande passante d’un système peut se définir comme sa faculté à transmettre sans
atténuation les signaux sinusoïdaux qui le traverse. D’une façon générale, plus la bande
passante d’un système est étendue plus il est rapide.
Une augmentation de la bande passante provoque, en général, une augmentation de la
rapidité. Cette propriété peut se vérifier aisément pour un système du premier ordre : la bande
1
passante 3 dB est définie par la valeur de sa pulsation de coupure c et plus c est
grand plus le temps de réponse 3 est petit.
Pour un système du premier ordre le temps de réponse à 5% est t5% 3 . Pour un système du
second ordre à facteur d’amortissement constant le produit 0t5% est une constante. Une
augmentation de la pulsation propre non amortie 0 , qui est aussi la pulsation de cassure,
provoque une augmentation de la bande passante et une diminution de t5% .
Une large bande passante caractérise un système apte à suivre des entrées rapides ou
des fréquences élevées.
Figure 3.5
Figure 3.6
35
CHAPITRE III : Performances des systèmes asservis continus linéaires : Stabilité, précision et rapidité
Pour améliorer la précision statique du système asservi, il faut augmenter le gain K .
Pour améliorer la bande passante, la fréquence de coupure doit être la plus grande possible
donc le gain en chaîne d’action doit rester grand. Toutefois, le système doit avoir des marges
de stabilité convenables. Une solution simple consiste alors à diminuer le gain K .
Les notions de précision impliquent un gain élevé de la chaîne d’action donc une
amplification élevée de l’erreur. Il apparaît aussi que la stabilité impose une limitation du gain
de la boucle ouverte pour assurer des marges de gain et de phase convenables.
Cette contradiction apparente constitue le dilemme stabilité-précision.
Pour résoudre ce dilemme, il faut introduire des correcteurs qui modifient les lieux
caractéristiques de la chaîne d’action, autorisant, ainsi, l’introduction de gain élevé sans que la
stabilité ne soit affectée.
36
CHAPITRE V : Correction des systèmes continus linéaires asservis
4.1 Introduction
Pour satisfaire les spécifications de stabilité et de précision, on est amené à formuler des
conditions sur :
la stabilité : le degré de stabilité étant défini par la marge de gain et la marge de phase,
et la précision
L'introduction d'un correcteur constitue une solution pour résoudre le dilemme stabilité-
précision.
Considérons le schéma blocs de la figure 4.1, C ( p ) étant la fonction de transfert du
correcteur.
Figure 4.1
37
CHAPITRE V : Correction des systèmes continus linéaires asservis
Figure 4.2
Figure 4.3
a 1
Le correcteur par avance de phase peut ajouter un déphasage maximal max arcsin à la
a 1
1
pulsation m
a
Toutefois, l'introduction de ce correcteur, qui a pour but d'augmenter la marge de phase, a un
effet secondaire néfaste: l'augmentation du gain qui se traduit par une augmentation de la
pulsation de coupure, figure 4.4.
38
CHAPITRE V : Correction des systèmes continus linéaires asservis
Figure 4.4
Figure 4.5
La fonction de transfert d'un correcteur à retard de phase est donnée par l’équation suivante :
1 p
C( p )
1 b p
avec
b et étant les paramètres du correcteur, le paramètre b choisi tel que b 1 .
Figure 4.6
40
CHAPITRE V : Correction des systèmes continus linéaires asservis
L’introduction de ce correcteur, qui a pour but de diminuer le gain, peut avoir un effet
secondaire néfaste. En effet, la diminution locale de la phase peut entraîner la diminution de la
1 1
marge de phase. Cette diminution est importante pour : . Il est donc nécessaire
b
1 1
de positionner la zone d’action du correcteur correspondant à l’intervalle , la plus à
b
gauche possible de façon que la phase soit entièrement rétablie au niveau de la pulsation de
coupure.
A titre d’exemple, la nouvelle pulsation de coupure c' 0 peut être choisie telle que :
10
c' 0
On a alors :
10
c' 0
10
Pour , nous pouvons calculer le gain et la phase du correcteur pour différentes valeurs
de b, valeurs qui sont consignées dans le tableau 4.1.
Tableau 4.1
b 1,5 2 3 4 5 10 12 15
arg C ( j ) -1,9 -2,8 -3,8 -4,3 -4,6 -5,1 -5,2 -5,3
C ( j ) dB -3,5 -6 -9,5 -12 -13,9 -20 -21,5 -23,5
D'après le tableau 4.1, nous constatons que le correcteur introduit une diminution de phase de
5° qui doit être prise en compte lors de la détermination des paramètres b et .
Ainsi, pour imposer la marge de phase désirée d , c' 0 est déterminée comme suit:
De plus, comme c' 0 est une pulsation de coupure donc nous pouvons écrire :
F ( jc' 0 )C ( jc' 0 ) 0 dB
dB
ou encore :
F ( jc' 0 ) C ( jc' 0 )
dB dB
41
CHAPITRE V : Correction des systèmes continus linéaires asservis
F ( jc' 0 ) 20 log b
dB
Pour déterminer les paramètres d’un correcteur à retard de phase, il faut procéder comme
suit :
F ( jc' 0 )
dB
b 10 20
3) Vérifier que les marges de gain et de phase du système corrigé C ( p ) F ( p ) sont
convenables.
42
CHAPITRE V : Le régulateur PID
d ( t )
le terme dérivé K pTd
dt
Les paramètres du régulateur PID sont :
le gain proportionnel K p
le temps intégral Ti (exprimé en secondes)
le temps dérivatif Td (exprimé en secondes)
L’action intégrale s’exprime soit par le temps Ti qui représente le temps nécessaire pour que
la variation de la sortie u( t ) soit égale à celle de l’entrée du régulateur ( t ) soit par l’inverse
du temps n qui exprime le nombre de fois que la sortie u( t ) répète l’entrée ( t ) :
1
Ti
n
Remarque :
En pratique le régulateur PID est réalisé en pratique en se basant sur la fonction de transfert
suivante :
43
CHAPITRE V : Le régulateur PID
U( p ) 1 Td p
K p 1
( p ) T p
Ti p 1 d
N
L’action dérivée est implémentée avec un filtre dont la constante de temps est N fois plus
petite que Td . Ce filtre permet d’atténuer l’effet du bruit hautes fréquences dans la commande
du PID.
a) Structure mixte
La fonction de transfert d’un régulateur PID de structure mixte, présenté dans la figure 5.1, est
exprimée par la relation suivante:
U( p ) 1
C( p ) K p 1 Td p
( p ) Ti p
Figure 5.1
b) Structure série
La fonction de transfert d’un régulateur PID de structure série, présenté par la figure 5.2 est
exprimée par la relation suivante:
44
CHAPITRE V : Le régulateur PID
U( p ) 1
C( p ) K p 1 1 Td p
( p ) Ti p
Figure 5.2
c) Structure parallèle
La fonction de transfert d’un régulateur PID de structure parallèle, présenté dans la figure 5.3,
a pour expression:
U( p ) 1
C( p ) K Td p
( p ) Ti p
Figure 5.3
Figure 5.4
Régulateur Kp Ti Td
P 1
c( p ) K p - -
at0
PI
0.9
1 3.3t0 -
c( p ) K p 1 at0
Ti p
PID
1.2
1 2t0 0.5t0
c( p ) K p 1 Td p at0
Ti p
46
CHAPITRE V : Le régulateur PID
Figure 5.5
Figure 5.6
Régulateur Kp Ti Td
P
c( p ) K p 0.5K0
PI
1 0.45K 0 0.83T0
c( p ) K p 1
Ti p
PID
1 0.6K0 0.5T0 0.125T0
c( p ) K p 1 Td p
Ti p
Figure 5.7
47
CHAPITRE V : Le régulateur PID
1 Td p
C( p ) K p 1
T p
Ti p 1 d
N
Les paramètres de C ( p) sont à déterminer.
La fonction de transfert du système en boucle fermée est donnée par :
C ( p )G ( p )
H BF ( p )
1 C ( p )G ( p )
Les pôles de la fonction de transfert en boucle fermée sont les racines de l’équation
caractéristique 1 C ( p )G ( p ) 0
Nous désirons obtenir un polynôme caractéristique exprimé par :
D ( p ) 1 c1 p c2 p 2 c3 p 3 c4 p 4
a1b1 a2 c1 b1 a0 c3 a0b1c2
K p
b1c2 b12 (c1 b1 ) c3
c1 b1
Ti Kp
a0 1
a c a ( c b ) c b (c b )
Td 0 2 1 1 1 2 1 1 1
(c1 b1 ) K p c1 b1
48
Partie II
CHAPITRE VI : Introduction à la commande numérique
Chapitre VI
Introduction à la commande numérique
Un signal numérique est un signal discret. Il peut être obtenu à partir d’un signal analogique
suite à une opération d’échantillonnage suivie d'une opération de quantification.
49
CHAPITRE VI : Introduction à la commande numérique
Ce signal peut prendre une infinité de valeurs réelles. De ce fait, une opération de
quantification est nécessaire. Avant sa quantification, la valeur de l’échantillon doit rester
constante durant la période d’échantillonnage. Le blocage de la valeur de l’échantillon permet
la quantification de la valeur de l’échantillon.
L’opération de quantification consiste à attribuer un nombre binaire pour tous les échantillons,
figure 6.5. Cette opération est réalisée par un convertisseur analogique numérique.
50
CHAPITRE VI : Introduction à la commande numérique
L’échantillonneur crée un signal discret. Il est schématisé par un interrupteur dont l’ouverture
et la fermeture sont cadencées à la période d’échantillonnage par l’horloge du calculateur. En
pratique, la fréquence d’horloge est bien plus élevée que la fréquence d’échantillonnage pour
permettre au calculateur de délivrer le résultat des opérations nécessaires avant l’acquisition
de l’échantillon suivant, figure 6.6.
Le bloqueur d’ordre zéro B0 ( p ) maintient chaque échantillon du signal pendant une période
d’échantillonnage. Cela permet au quantificateur d’avoir le temps d’associer à l’échantillon
une valeur d'un nombres entiers 0 , 2 M 1 binaire, où M est un nombre entier caractérisant le
nombre de bits utilisés pour quantifier le signal analogique. Le nombre M définit le nombre
de niveaux de quantification du signal.
Le pas de quantification est lié à l’étendue de mesure et au nombre de chiffres binaires (ou
bits) en sortie. Pour une étendue de mesure V et un nombre codé sur M bits, le pas de
quantification est alors :
V
q M
2
Les systèmes de codage couramment utilisés dans les systèmes asservis sont :
le codage binaire pur,
le codage binaire signé,
le codage binaire réfléchi.
Le codage binaire non signé (ou codage binaire pur) est utilisé dans les convertisseurs
analogiques-numériques et numériques–analogiques unipolaires pour lesquels la grandeur
analogique ne change pas de signe.
51
CHAPITRE VI : Introduction à la commande numérique
Le codage binaire signé (ou codage en complément à 2) est utilisé dans les convertisseurs
analogiques-numériques et numériques –analogiques bipolaires.
Le codage Gray (ou codage binaire réfléchi) est utilisé dans les capteurs de position (comme
c'est le cas des codeurs absolus).
52
CHAPITRE VII : Echantillonnage et reconstitution du signal
Chapitre VII
Echantillonnage et reconstitution d'un signal
Les échantillons sont obtenus en multipliant g( t ) par le peigne de Dirac T ( t ) défini par:
T ( t ) ( t nT )
n
53
CHAPITRE VII : Echantillonnage et reconstitution du signal
Un signal discret peut être directement défini comme une suite de valeurs g( kT ) (pouvant
être notée g k disponibles aux instants 0, T, 2T, ….
( t nT ) A e
j
T ( t ) k
T
n k
avec :
T
2 2 kt
1 j
Ak
T T ( t )e
T
T
dt
2
T
2 2 kt
1 j
T ( t nT )e T
dt
T n
2
T
2 2 kt
1 j
T n T
( t nT )e T
dt
2
Pour n=0, la somme est différente de zéro et nulle ailleurs. Il vient :
T
2 2 kt
1 j 1
Ak
T ( t )e
T
T
dt
T
2
Finalement, on a la formule de sommation de Poisson suivante:
1 j 2Tkt
T ( t ) ( t nT ) e
n T k
g ( t )e
j 2 ft
G* ( f ) *
dt
2 kt
1
j
g( t )
T k
e T
e j 2 ft dt
1 j 2 ( f
k
g( t )e
)t
T
dt
T k
1 k
T k
G( f )
T
54
CHAPITRE VII : Echantillonnage et reconstitution du signal
Pour k 0 , on retrouve le spectre G( f ) du signal initial. Pour n non nul, on retrouve ce
k
même spectre mais décalé par rapport à celui de G( f ) de .
T
L’échantillonnage a pour effet de dupliquer à l’infini le spectre du signal continu, figure 7.4.
Figure 7.4
55
CHAPITRE VII : Echantillonnage et reconstitution du signal
g0 ( t ) g( nT ) pour nT t ( n 1 )T
Figure 7.5
A partir de la réponse impulsionnelle du bloqueur d’ordre zéro, présentée dans la figure 7.6,
nous pouvons établir la fonction de transfert B0 ( p ) comme suit:
1 e Tp
B0 ( p ) B0 ( t )
p p
1 e Tp
p
Figure 7.6
56
CHAPITRE VITI : Transformée en z
Chapitre VIII
Transformée en z
n
f ( nT ) ( t nT )e pt dt
0
( t nT )e ( t )e
pt nTp pt
dt e dt e nTp
0 0
Il vient:
F* ( p )
n
f ( nT )e nTp
f ( t ) F( z ) f ( nT )z n
n
si f ( t ) est un signal causal alors on a :
f ( t ) F( z ) f ( nT )z n
n 0
La transformée en z est donc une opération qui associe, à un signal échantillonné (ou à un
signal numérique), une série convergente en la variable z.
f1 (t ) f 2 (t ) f1 (t ) f 2 (t )
et:
kf (t ) k f (t )
k étant une constante
57
CHAPITRE VITI : Transformée en z
Translation temporelle
Cas d'un retard kT :
f (t kT ) z k f (t ) z k F ( z )
Démonstration :
f (t kT ) f (n k )T z n z k f (n k )T z ( n k )
n0 n0
f (t kT ) z k f ( mT ) z m
m k
Cas de l’avance kT :
f (t kT ) z k F ( z ) z k f (0) z k 1 f (T ) ... z f (k 1)T
Démonstration :
Nous avons :
f (t kT ) f (n k )T z n z k f (n k )T z ( n k )
n0 n0
Si on pose m n k , on obtient :
f (t kT ) z k f (mT ) z m z k F ( z ) f (mT ) z m
k 1
mk m0
f (0) lim
z
F ( z)
Démonstration :
On a :
F ( z ) f (0) f (T ) z 1 f (2T ) z 2 ... f (nT ) z n ....
En faisant tendre z vers l’infini, il reste f (0) .
lim
n
f (nT ) lim(
z 1
z 1) F ( z ) lim(1
z 1
z 1 ) F ( z )
Démonstration :
Calculons f (t T ) f (t ) .
f (t T ) f (t ) f (t T ) f (t ) f (t T ) F ( z ) zF ( z ) zf (0) F ( z )
( z 1) F ( z ) z f (0)
Or on a: f (t T ) f (t ) lim f ( k 1)T f ( kT ) z k
n k 0
58
CHAPITRE VITI : Transformée en z
Si l’on fait tendre, dans cette dernière expression, z vers 1, on obtient :
lim f ( k 1)T f ( kT ) z k lim ( z 1) F ( z ) zf (0)
n k 0 z 1
f (2T ) f (T )
Théorème de la sommation
f (kT )
z
F ( z)
k 0 z 1
Démonstration :
n
Posons g ( nT ) f ( kT ) . On peut écrire :
k 0
g ( nT ) g[( n 1)T ] f ( nT )
La transformée en z de g ( nT ) est donnée par :
g (nT ) g[(n 1)T ] f (nT )
Ainsi on a:
G( z ) z 1G( z ) F ( z )
D’où :
1
G( z) F ( z)
1 z 1
k 0
Démonstration :
f (kT ).g (n k )T f (kT ) g (n k )T z n
k 0 n 0 k 0
f (kT ) g (n k )T z n
k 0 n0
f (kT ) z k g (n k )T z ( n k )
k 0 n0
59
CHAPITRE VITI : Transformée en z
f (kT ).g (n k )T f (kT ) z k g (iT ) z i
k 0 k 0 i k
f (kT ) z k g (iT ) z i car g (iT ) 0 pour i 0
k 0 i 0
f (t ) g (t ) F ( z )G ( z )
Intégration discrète
k
Soit y ( kT ) f (iT )
i 0
n
F ( z ) f (nt ) z n z n z 1
n 0 n0 n 0
Il s’agit de la somme des termes d’une suite géométrique, il vient:
1 z
F ( z) 1
1 z z 1
Exemple 2 :
Considérons la fonction f (t ) définie par:
f (t ) e at u (t )
u (t ) étant un échelon unitaire.
60
CHAPITRE VITI : Transformée en z
D’après la définition de la transformée en z on a :
n
n anT n aT 1
F ( z ) f (nt ) z e z e z
n 0 n 0 n 0
C’est la somme des termes d’une suite géométrique. Il vient :
1 z
F ( z) aT 1
1 e z z e aT
N ( )
Deuxième cas : si F ( ) a des pôles multiples, alors le résidu ri relatif au pôle pi de
D( )
multiplicité n a pour valeur :
61
CHAPITRE VITI : Transformée en z
1 d n 1 F ( )
n1 pi
n
ri
(n 1)! d 1 eT z 1 p
i
Exemple 1 :
Considérons la fonction f (t ) définie par :
f (t ) e at u (t )
u (t ) étant un échelon unitaire.
La transformée de Laplace de f (t ) est donnée par:
1
F ( p)
pa
1
F ( ) a un seul pôle simple qui est : a .
a
On a :
N ( ) 1
D '( ) 1
D’où :
N ( pi ) 1 1
F ( z) . Tpi 1
aT 1
pi D '( pi ) 1 e z 1 e z
Exemple 2 :
Considérons la fonction de transfert F ( p ) définie par :
1
F ( p)
( p a)( p b)
On a :
N ( p)
F ( p)
D( p)
avec :
N ( p) 1
et:
D ( p ) p a ( p b)
On a :
D '( p ) 2 p a b
Il vient :
N (a) 1 N (b) 1
F ( z) aT 1
bT 1
D '(a) 1 e z D '(b) 1 e z
et :
1 1 1 1
F ( z)
b a 1 e aT z 1 a b 1 ebT z 1
62
CHAPITRE VITI : Transformée en z
On a :
1
F ( p)
p2
F ( p ) possède un pôle double. Son résidu vaut :
1 d 2 2 TeT z 1
r .
1! d 1 eT z 1 0 (1 eT z 1 )2 0
Finalement, on trouve que :
Tz
F ( z) r
( z 1) 2
Exemple 4 :
Considérons la fonction F ( p ) définie par :
a
F ( p) 2
p ( p a)
On décompose F ( p ) en éléments simples :
1 1 1
F ( p) 2
p ap a p a
A partir des exemples précédent et puisque la transformée en z est linéaire, on peut écrire
que :
1 1 1 1 1
F ( z) ( 2 ) ( ) ( )
p a p a pa
D’après les résultats précédents, il vient :
Tz z z
F ( z)
( z 1) 2
a z 1 a z e aT
63
CHAPITRE VITI : Transformée en z
Figure 8.1
ri
1 d m 1
m 1 z zi z F ( z )
( m 1)! dz
m n 1
z zi
Exemple 1:
Considérons la fonction F ( z ) définie par :
z ( z 1)
F ( z)
( z a)( z b)
La fonction G ( z ) définie par :
z n ( z 1)
G ( z ) F ( z ) z n 1
( z a)( z b)
a deux pôles simples a et b.
On a ainsi :
N ( z ) z n ( z 1)
D( z ) ( z a)( z b) D '( z ) 2 z a b
64
CHAPITRE VITI : Transformée en z
De ce fait, la transformée en z inverse de F ( z ) est donnée par:
a 1 n b 1 n
f ( nT ) a b
a b ba
Exemple 2 :
Considérons la fonction F ( z ) définie par :
Tz
F ( z)
z 12
La fonction F ( z ) possède un pôle double 1.
Il vient:
Tz
f (nT ) d z 1 z n1
2
nT
dz
z 1 2
z 1
65
CHAPITRE VITI : Transformée en z
Soit a telle que 0,5 e aT , alors on a:
4z 4z
F ( z)
z 1 z e aT
Il vient aussi:
f (nT ) 4 1 e anT
8.4.4 Division suivant les puissances croissantes de z 1
Lorsque F ( z ) se présente sous la forme d’une fraction rationnelle en z (ou en z 1 ) il suffit
de diviser le numérateur par le dénominateur pour obtenir une série en z 1 dont les
coefficients sont les valeurs f ( kT ) . En effet, on a :
N ( z ) a0 a1 z 1 a2 z 2 ... am z m
F ( z) 1 2 n
f (kT ) z k
D ( z ) b0 b1 z b2 z ... bn z k 0
Exemple :
Considérons la fonction F ( z ) définie par :
z
F ( z)
z 0.5
Divisons z par z 0.5 :
z z 0.5
z 0.5 1 0.5 z 1 0.25 z 2 0.125 z 3 ...
0.5
0.5 0.25 z 1
0.25 z 1
0.25 z 1 0.125 z 2
0.125 z 2
...
On obtient ainsi :
f (0) 1
f (T ) 0.5
f (2T ) 0.25
f (3T ) 0.125
66
CHAPITRE VITI : Transformée en z
avec: n m . Il vient:
a0 a1 z 1 ... am z m f (0) f (T ) z 1 f (2T ) z 2 ... b0 b1 z 1 b2 z 2 ... bn z n
Par identification, des deux membres de cette relation, on trouve :
f (0)b0 a0
f (T )b0 b1 f (0) a1
p
bk f (( p k )T ) a p pour p m
k 0
p
bk f (( p k )T ) 0 pour p m
k 0
D’une façon générale, on a :
1 p
f ( pT ) a p bk f (( p k )T ) pour p m
b0 k 1
f ( pT ) 1 b f (( p k )T ) pour p m
p
b0 k 1
k
Exemple :
Considérons la fonction F ( z ) définie par :
2 z 1
F ( z)
1 1,5 z 1 0,5 z 2
Ainsi, nous avons :
a0 0 , a1 2 , b0 1 , b1 1,5 et b2 0,5 .
L’application de la méthode des équations aux différences permet d’établir que :
a
f (0) 0 0
b0
1
f (T ) a1 b1 f (0) 2 1,5 f (0) 2
b0
1
f (2T ) b1 f (T ) b2 f (0) 1,5 f (T ) 0,5 f (0) 3
b0
f (kT ) 1,5 f ((k 1)T ) 0,5 f ((k 2)T )
67
CHAPITRE VITI : Transformée en z
68
CHAPITRE VITI : Transformée en z
1 Tze aT
at
p a te
z e
2 aT 2
1 t n at ( 1 )n n z
e n
p a
n 1
n! n! a z e aT
a 1 e aT z
1 e at
p p a z 1 z e aT
a 1 e at Tz
1 e z aT
t
p p a z 1 a z 1 z e
2 2 aT
a
a t2 t 1 T 2z aT 2 Tz z z
1 e at
p p a
3
2 a a2 z 1
3
2a z 1
2
a z 1 a z e aT
2 2
a z sin aT
sin at
p a2
2
z 2 z cos aT 1
2
p z z cos at
cos at
p a2
2
z 2 2 z cos aT 1
a z sh aT
sh at
p a2
2
z 2 z ch aT 1
2
p z a c h at
ch at
p a2
2
z 2 2 z c h aT 1
a2 z z z cos aT
1 cos aT 2
p p2 a2 z 1 z 2 z cos aT 1
a2 1 Tz 1 z sin aT
t
p2 p2 a2
sin aT
z 1 a z 2 z cos aT 1
2 2
a
ba z z
e at e bt
p a p b ze aT
z e bT
b a p c c a z b c z
c a e at b c ebt
p a p b z e aT z ebT
ab b at a bt z bz az
1 e
z 1 a b z e a b z e bT
e
p p a p b ab a b
aT
a2 z z aTe aT z
1 1 at e at
p p a
2
z 1 z e aT z e aT 2
a2 p b bz bz a a b Te aT z
b be at
a a b te at
p p a z 1 z e aT z e aT
2 2
b ze aT sin bT
e at sin bt
p a
2
b 2
z 2 2 ze aT cos bT e 2 aT
pa z 2 ze aT cos bT
e at cos bt
p a
2
b2 z 2 2 ze aT cos bT e 2 aT
69
70
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
Chapitre IX
Systèmes échantillonnées
Figure 9.1
Figure 9.2
Aux instants t nT , on a :
s(nT ) g (nT kT )e(kT ) g ((n k )T )e(kT )
k 0 k 0
D’autre part, on a :
71
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
s* (t ) s(nT ) (t nT )
n 0
72
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
Figure 9.3
Deuxième cas
Dans le cas de la figure 9.4, on peut écrire :
X ( p ) G1 ( p ) E * ( p )
S ( p ) G 2( p ) X ( p )
Ainsi, on a :
S ( p) G2 ( p)G1 ( p) E* ( p)
D’où :
*
S * ( p) G2 ( p)G1 ( p) E* ( p) G2 ( p)G1 ( p) E* ( p)
*
On en déduit que :
S ( z)
G1 ( p)G2 ( p) G
1G2 ( z )
E ( z)
Figure 9.4
73
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
Figure 9.5
Figure 9.6
74
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
Tableau 9.1
Configuration du système bouclé Sortie S(z)
G( z)
E( z)
( z)
1 GH
G( z)
E ( z)
1 G( z)H ( z)
G1 ( z )G2 ( z )
E( z)
( z)
1 G ( z ) HG
1 2
( z)
G2 ( z ) EG1
1 HG G ( z )
1 2
( z)
EG
( z)
1 GH
75
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
S ( z ) a0 a1 z 1 a2 z 2 ... am z m
G( z)
E ( z ) b0 b1 z 1 b2 z 2 ... bn z n
avec : n>m
On a :
a 0
a1 z 1 a2 z 2 ... am z m E ( z ) b0 b1 z 1 b2 z 2 ... bn z n S ( z )
ou encore :
a0 E ( z ) a1 z 1E ( z ) a2 z 2 E ( z ) ... am z m E ( z )
b0 S ( z ) b1 z 1S ( z ) b2 z 2 S ( z ) ... bn z n S ( z )
Par application de la transformée en z inverse on peut établir que :
a0 ek a1ek 1 a2ek 2 ... am ek m b0 sk b1sk 1 b2 sk 2 ... bn sk n
avec S ( z ) et de E ( z ) étant les transformées en z inverse respectives de sk s (kT ) et
ek e(kT ) .
qui correspond à l’équation aux différences (ou équation récurrente) du système de fonction
de transfert échantillonnée G ( z ) .
L’équation aux différences représente un système échantillonné dans le domaine temporel.
Elle est l’équivalent de l’équation différentielle pour le cas des systèmes continus.
Il est à rappeler que la relation entre l’entrée et la sortie du système peut être donnée par:
sk g k * ek
gk 1
G ( z ) étant la réponse impulsionnelle du système.
Application :
Considérons le système de la figure 9.7, G( p) étant de fonction de transfert définie par :
K
G ( p)
p(1 p)
et B0 ( p) le bloqueur d'ordre 0 défini par:
1 eTp
B0 ( p )
p
T est la période d'échantillonnage
76
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
Figure 9.7
Eléments de réponse
La fonction de transfert en boucle fermée est donnée par :
S ( z) B0 ( p)G( p)
F ( z)
E ( z ) 1 B0 ( p)G( p)
1 e Tp 1
K 1 z 1 2
K
B0 ( p )G ( p )
p p ( p 1) p ( p 1)
D'après la tables des transformées en z on a :
1
1
2
p ( p 1) 1
p2 ( p )
T
T
1 e
z 1 e
z
Tz
Tz
z 1 1 z 1 z e z 1 z 1 z e T
2 T 2
on a:
T
1 e
z
1 1
B0 ( p )G ( p) K 1 z 1 2
z Tz
K z
z 1 z 1 z eT
2
p ( p 1)
T
T
T
1 e
T z e z 1 1 e
K K
T
z 1
T
T
z e
z 1 z e
Il vient la fonction de transfert échantillonnée en boucle fermée sous forme littérale :
77
CHAPITRE IX : Systèmes échantillonnées
T
T
T
K T 1 e z 1 e Te
F ( z)
T
T
T
z KT e 1 z 1 e 1 KT e
2
Application numérique :
Pour 0.1s , T 0.01s et K 100 ,
Il vient la fonction de transfert en z suivante :
S ( z) 0.048z 0.047
F ( z) 2
E ( z ) z 1.005 z 0.0095
z 2 S ( z ) 1.005 zS ( z ) 0.0095S ( z ) 0.048zE ( z ) 0.047E ( z )
D’où l’équation récurrente scalaire régissant le fonctionnement du système bouclé étudié :
sn 2 1.005sn 1 0.0095sn 0.048en 1 0.047en
Pouvenat être mise sous la forme suivante :
sn 0.048en 1 0.047en 2 1.005sn 1 0.0095sn 2
et les cinq premiers termes de la réponse du système suivants :
n en 2 en1 sn 2 sn1 sn
0 0 0 0 0 0
1 0 1 0 0 0.048
2 1 1 0 0.048 0.0469
3 1 1 0.048 0.0469 0.0475
4 1 1 0.0469 0.0475 0.0469
78
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Chapitre X
Stabilité et précision des asservissements linéaires échantillonnés
Figure 10.1
79
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
10.1.2 Les critères de stabilité
Comme pour les systèmes continus, les critères de stabilité des systèmes échantillonnés
peuvent être classés en critères algébriques et en critères graphiques.
1 a0 a1 … a nk … a n 1 an
2 an a n 1 … ak … a1 a0
3 b0 b1 … bn k … bn1
4 bn1 bn 2 … bk … b0
.
.. .. .. ..
. . . . .
.
2n 5 p0 p1 p2 p3
2n 4 p3 p2 p1 p0
2n 3 q0 q1 q2
tel que:
a0 an a0 an k a0 a1
b0 ,…, bk ,…, bn 1
an a0 an ak an an1
p0 p3 p0 p2 p0 p1
q0 , q1 , q2
p3 p0 p3 p1 p3 p2
80
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Les racines de D ( z ) sont de modules inférieurs à 1 si et seulement si les n+1 conditions
suivantes sont vérifiées (critère de Jury) :
D (1) 0
D ( 1) 0 si n est pair ou D ( 1) 0 si n est impair
a0 an
b0 bn 1
.
.
.
p0 p3
q0 q2
Exemple 1 : D( z ) a0 a1 z (n=1)
D(1) a0 a1 0
a1 a0 a1 a0 a1
D(1) a0 a1 0
Exemple 2 : D ( z ) a0 a1 z a2 z 2 (n=2)
D(1) a0 a1 a2 0
D(1) a0 a1 a2 0
a0 a2
Exemple 3 : D ( z ) a0 a1 z a2 z 2 a3 z 3 (n=3)
D(1) a0 a1 a2 a3 0
D(1) a0 a1 a2 a3 0
a0 a3
a02 a32 a0 a2 a1a3
b) Application
Considérons le système en boucle fermée de la figure 10.2 où on a :
K
G ( p)
p ( p 4)
K étant un gain positif et T 0.1s .
B0 ( p ) est le bloqueur d'ordre 0 défini par:
1 eTp
B0 ( p)
p
Etudier la stabilité du système en boucle fermée par application du critère de Jury.
81
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
T
E(p) S(p)
B0(p) G(p)
Figure 10.2
Eléments de réponse
Pour l’étude de la stabilité, la fonction de transfert en boucle fermée F ( z ) du système de la
figure 10.2 est calculée comme suit :
B0 ( p )G ( p )
F ( z)
1 B0 ( p )G ( p )
avec:
1 eTp K T 1 e 4T
1 z 1 2
K K
B0 ( p)G ( p)
z 1 4( z e 4T )
p p( p 4) p ( p 4) 4
Application numérique :
z 0,885
B0 ( p)G ( p) 0, 00438K 2
z 1, 67 z 0.67
et :
4,38.103 K ( z 0,885)
F ( z) 2
z (4,38.103 K 1, 67) z 0, 67 3,875.103 K
Le polynôme caractéristique D ( z ) :
D( z ) z 2 (4,38.103 K 1, 67) z 0, 67 3,875.103 K
vérifie bien que : a2 1 0
D ( z ) étant de degré, n=2, le critère de Jury impose donc les n+1(=3) conditions suivantes :
D(1) 0 1 (4,38.103 K 1, 67) 0, 67 3,875.103 0
3 3
D(1) 0 1 (4,38.10 K 1, 67) 0, 67 3,875.10 0
a a 3
0 2 0, 67 3,875.10 K 1
Finalement, la condition de stabilité du système de la figure 10.2 est :
0 K 85
82
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Cette opération transforme l’intérieur du disque unité du plan z dans le demi-plan gauche du
plan w, figure 10.3.
-1
Figure 10.3
an' 1an' 2 an' an' 3 an' 1an' 4 an' an' 5 b0 an' 3 an' 1b1
avec : b0 , b1 , c0 ,…
an' 1 an' 1 b0
b) Application
Reprenons le système de la figure 10.2. On se propose, cette fois-ci, d’appliquer le critère de
Routh pour l’étude de la stabilité du système en boucle fermée, de fonction de transfert en z,
F (z) :
83
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
4,38.103 K ( z 0,885)
F ( z) 2
z (4,38.103 K 1, 67) z 0, 67 3,875.103 K
1 w
En effectuant le changement de variable : z , on obtient la fonction de transfert
1 w
suivante:
4, 48.103 K (1 w)(1,885 0,115w)
H ( w)
(3,34 0,515.103 K ) w2 (0, 66 7,92.103 K ) w 8.445.103 K
Le tableau de Routh est construit à partir du dénominateur de H ( w) donné par :
D '( w) (3,34 0,515.103 K ) w2 (0, 66 7,92.103 K ) w 8.445.103 K
Tous les coefficients de D '( w) sont de même signe ( 0 ).
Comme le degré de D '( w) est 2, il n'est pas nécessaire de construire le tableau de Routh.
E(z) S(z)
G(z)
H(z)
Figure 10.4
84
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Le lieu de Nyquist de la fonction de transfert en boucle ouverte FBO ( z ) est le lieu décrit par
son point représentatif lorsque la variable z parcourt le cercle unité dans le plan des z dans le
sens des aiguilles d'une montre.
Pour que le système échantillonné soit stable en boucle fermée, il faut que le lieu de Nyquist
de sa fonction de transfert en boucle ouverte FBO ( z ) décrive autour du point critique (-1,0) un
nombre de tours, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, égal au nombre de pôles
instables de sa fonction de transfert en boucle ouverte.
E(z) S(z)
K G(z)
Figure 10.5
j 1
F ( z) n
z pi
i 1
85
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
La construction du lieu d'Evans obéit à des règles liées à ses propriétés géométriques.
Règle 2: Symétrie
Le lieu d'Evans est symétrique par rapport à l'axe réel.
Remarque :
Cette règle découle directement du fait que G ( z ) est une fraction rationnelle à coefficients
réels. Alors, si z j est racine de D ( z ) 1 KG ( z ) 0 alors z j l’est aussi.
86
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
arg( z ci ) 0 si le point critique ci est à gauche de z
arg( z c j ) si le point critique c j est à droite de z
La condition des angles sera, donc, remplie pour un point z de l’axe réel, s’il y a 2 1
points critiques à sa droite sur l’axe.
Im(z)
ci
arg(z-ci)
π
z-ci z-cj
z
0 Re(z) ci z cj Re(z)
arg(z-ci)
ci
Figure 10.6
2 1 avec : 0,1, 2,..., n m 1
nm
pi z j
i 1 j 1
point d'abscisse: A
nm
Ce point est le centre de gravité des pôles et des zéros de G ( z ) .
87
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
1 m n
x arg( z x z j ) arg( z x pi ) (2 1)
rx j 1 i 1
j x
Démonstration :
Angle de départ du lieu en un pôle
Considérons un point z du lieu dans le voisinage du pôle px , d’ordre de multiplicité qx . La
condition des angles donne alors :
n m
qx arg( z px ) arg( z pi ) arg( z z j ) 2 1
i 1 j 1
i x
Figure 10.7
88
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Cette expression montre que, comme pour le cas des systèmes continus, l'erreur statique
dépend à la fois du système et de l'entrée.
N ( z)
Posons : G ( z ) avec : n 0 et N (1) 0 et D (1) 0
z 1
n
D( z )
Tz
e (t ) t E ( z )
z 1
2
T 2 z ( z 1)
e(t ) t 2 E ( z )
z 1
3
Il vient :
T m R ( z ) D ( z ) z 1
mn
89
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Tableau 10.1. Erreurs statiques en fonction du signal d’entrée
Système
n=0 n=1 n=2
Echelon 1
0 0
(m=0) 1 G (1)
Rampe TD(1)
entrée 0
(m=1) N (1)
Accélération 2T 2 D(1)
(m=2) N (1)
90
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Chapitre XI : Les correcteurs numériques
11.1 Préambule
Dans le cas où les performances obtenues d’un système sont insuffisantes en termes de
stabilité et/ou de rapidité et/ou de précision, il est nécessaire d’introduire un correcteur.
Nous nous intéressons, dans ce chapitre, aux correcteurs numériques. Ces derniers
présentent plusieurs avantages par rapport aux correcteurs analogiques. Comme il a été
déjà mentionné dans le chapitre 6 de ce cours, l’utilisation d’un calculateur numérique
permet une grande souplesse dans la programmation des algorithmes. Ceci permet
d’obtenir facilement des lois de commandes variées. Il est à rappeler que les correcteurs
analogiques sont plus difficiles à réaliser en pratique.
La structure générale d’un système en boucle fermée, commandé à l’aide d’un calculateur
numérique, est présentée par la figure 11.1.
Figure 11.1
91
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Le modèle idéal, constitué par ces différents éléments, est présenté dans la figure 11.2.
Figure 11.2
Il existe plusieurs types de correcteurs numériques. Nous nous limiterons, dans ce chapitre, à
la présentation :
de la synthèse d’un correcteur numérique à partir d’un correcteur échantillonné,
du PID numérique,
de la synthèse d'un système à réponse pile,
du régulateur RST.
Figure 11.3
Figure 11.4
Remarque :
Théoriquement, il faut tenir compte de la présence du bloqueur dans l’étude en temps continu.
Toutefois, une fréquence d’échantillonnage suffisamment grande peut nous permettre de le
négliger. L’étude du système se fait alors en continu sans tenir compte de la présence du
bloqueur.
Dans la suite, on présentera deux méthodes de transposition à savoir:
la transformation d'Euler
et la transformation homographique
92
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
11.2.2 Méthodes de transposition
11.2.2.1 Transformation d'Euler
Cette méthode découle de la dérivation mathématique définie par:
dx x (t ) x ( t h )
lim
dt h 0 h
En posant: h T et pour: t kT on obtient:
x ( kT ) x (( k 1)T )
x '( kT )
T
Si on note: x '( kT ) y ( kT ) , cette opération de dérivation se traduit d'un point de vue discret
par la fonction de transfert :
Y ( z) 1
(1 z 1 )
X ( z) T
La dérivation dans le domaine temporel se traduit par l'opérateur de Laplace p, on obtient la
règle de substitution suivante permettant de déterminer l'approximation discrète d'une
fonction à temps continu:
1
p (1 z 1 )
T
Figure 11.5
93
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
1 T 1 z 1
p
2 1 z 1
1
2 1 z
p T 1 z 1
d ( t )
le terme dérivé K pTd
dt
Les paramètres du régulateur PID sont :
le gain proportionnel K p
le temps intégral Ti (exprimé en secondes)
le temps dérivatif Td (exprimé en secondes)
94
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
De même on a:
D( z ) K p
Td
T
1 z 1 ( z )
La fonction de transfert d'un PID numérique peut prendre la forme suivante:
T T 1
C( z ) K p 1 d 1 z 1
U( z )
( z ) T Ti 1 z 1
1
Kp
Kd
T
1 z 1 K i T
1 z 1
Kp
avec: K d K pTd (gain de l’action dérivée) et K i (gain de l’action intégrale)
Ti
11.3.2 Détermination des paramètres du PID numérique
11.3.2.1 Méthodes expérimentales
Pour le cas du PID numérique, cette méthode est une généralisation de la méthode de Ziegler Nichols
utilisée pour la détermination des paramètres du PID analogique. De ce fait, deux essais peuvent être
effectués :
un essai indiciel,
un essai de pompage.
95
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Tableau 11.2
Régulateur Kp Ki Kd
1
P - -
a( t0 T )
0.9 0.27t0
PI 0 . 5 K iT -
a( t0 0.5T ) a( t0 0.5T )2
PID 1 .2 0.6t0 0 .5
0 . 5 K iT
a( t0 T ) a( t0 0.5T )2 a
Figure 11.6
Figure 11.7
96
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Tableau 11.3
Régulateur Kp Ki Kd
P 0.5K0 - -
PI K0
0.45K 0 0.5K iT 0.54 -
T0
PID K 3 KT
0.6 K 0 0.5KiT 1.2 0
T0 40 0 0
Figure 11.7
97
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Figure 11.8
Il en résulte l'expression de C ( z ) :
H ( z) 1
C ( z) .
1 H ( z) G( z )
L’erreur s'exprimant par l’équation suivante :
( z ) E ( z ) S ( z ) E ( z ) H ( z ) E ( z ) E ( z ) 1 H ( z )
on en déduit l’erreur statique ( ) exprimée par :
z 1
z 1
( ) lim 1 z 1 ( z ) lim 1 z 1 E ( z ) 1 H ( z )
Pour une entrée de type échelon de position, on a :
z
e (t ) (t ) E ( z )
z 1
Pour une entrée de type échelon de vitesse, on a :
Tz
e(t ) t E( z )
z 1
2
z 1
3
1 H ( z) 1 z 1
m1
Q( z )
Pour que l'erreur s'annule en un nombre fini de périodes d'échantillonnage, Q ( z ) doit
être un polynôme, et pour que ce nombre soit minimal, il faut que le degré de Q ( z ) soit
minimal, d’où :
Q( z ) 1
98
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Ainsi :
m1
H ( z ) 1 1 z 1
Tableau 11.4
m e(t) E(z) H(z)
z
0 e(t ) 1 z 1
z 1
Tz
1 e(t ) t 2z 1 z 2
z 1
2
T 2 z ( z 1)
2 e(t ) t 2
3z -1 - 3z -2 z -3
z 1
3
Figure 11.9
99
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
avec: nA deg( A) , nB deg( B)
Le régulateur RST impose les pôles du système en boucle fermée tels que :
A( z 1 ) S ( z 1 ) B( z 1 ) R( z 1 ) P( z 1 )
Théorème1
L'équation AX BY C admet une solution si et seulement si :
deg( X ) deg(Y ) 1 max deg( AX ), deg( BY ), deg(C )
100
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Théorème 2
Dans le cas d'une équation régulière ( deg( A) deg ( B ) deg(C ) ), les solution minimales X 0
et Y0 sont de degrés respectifs:
deg( X 0 ) deg( B) 1
deg(Y0 ) deg( A) 1
Théorème 3
Dans le cas d'une équation non régulière ( deg( A) deg ( B ) deg(C ) ), il existe deux solutions
minimales distinctes, une solution minimale en X telle que:
deg( X 0 ) deg( B) 1
deg(Y ) max deg(C ) deg( B ) , deg A 1
et une solution minimale en Y telle que:
deg(Y0 ) deg( A) 1
deg( X ) max deg(C ) deg( A) , deg( B ) 1
Théorème 4
Soit X p , Yp une solution particulière de l'équation AX BY C ; la solution générale peut
s'exprimer sous la forme :
X X p QB
Y Yp QA
Q étant un polynôme quelconque.
Exemple 2:
Considérons l'équation :
z 1 X (1 z 1 )Y z 3
Les degrés respectifs des polynômes A, B et C sont 1, 1 et 3. L'équation polynomiale est non
régulière et admet deux solutions minimales: une solution minimale en X notée X 0 , Y1 ,
avec :
deg( X 0 ) deg( B) 1 1 1 0 X 0 x0
deg(Y1 ) deg(C ) deg( B) 3 1 2 Y1 y0 y1 z y2 z
1 2
On trouve :
X 0 1 et Y1 z 1 z 2
101
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
nS 1 nR 1
a2 a1 b2 b1
a2 0 b2
a0 bm
M an a1 0 bm 0
0 a a2 0 b0
n
0 b1
b2
0 an
0 0 0 0 bm
102
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
Pour que la matrice de Sylvester soit inversible, il faut et il suffit que A et B soient premier
entre eux et que :
max{nA nS , nB nR } nS nR 1
103
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
c) Cas de rejet de perturbation
En présence de perturbation, la sortie du système, présenté dans la figure 11.9, est donnée par
l'équation suivante:
B ( z 1 )T ( z 1 ) A( z 1 ) S ( z 1 )
Y ( z 1 ) 1 1 1 1
V ( z 1
) 1 1 1 1
W ( z 1 )
A( z ) S ( z ) B ( z ) R ( z ) A( z ) S ( z ) B ( z ) R ( z )
avec: m n 1 l
Figure 11.10
104
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
T ( z 1 ) B ( z 1 )
H ( z 1 ) 1
kB ( z 1 )
P( z )
1
et k
B (1)
d'où la fonction de transfert en boucle fermée du système de la figure 11.10 est donnée par :
F ( z 1 ) kB ( z 1 ) H m ( z 1 )
Dans le cas où tous les zéros du système sont stables, on peut les simplifier en prenant:
S ( z 1 ) B( z 1 ) S '( z 1 )
Dans ce cas, on obtient :
F ( z 1 ) kH m ( z 1 )
Exemple d’Application
z 0.3
Considérons le système de fonction de transfert G ( z ) .
z 0.5 2
1. Déterminer le régulateur RST permettant d'imposer au système en boucle fermée un
pôle double en 0.2 et une erreur statique nulle pour une entrée de type échelon de
position.
2. En déduire l'équation récurrente de la commande uk
Eléments de réponse
1. On a: G ( z ) 1
z 1 1 0.3z 1 B( z ) 1
1 0.5z
2 1
1 A( z )
D’où :
B( z 1 ) z 1 1 0.3z 1
et:
2
A( z 1 ) 1 0.5 z 1
B( z 1 ) admet un zéro stable qu’on peut simplifier.
Donc, on peut choisir S ( z 1 ) tel que :
S ( z 1 ) B ( z 1 ) S '( z 1 )
avec :
B ( z 1 ) 1 0.3 z 1
1 1
B ( z ) z
L’équation de Bezout est donnée, dans ce cas, par :
A( z 1 ) S '( z 1 ) B ( z 1 ) R ( z 1 ) P( z 1 )
avec :
P( z 1 ) 1 0.2 z 1
2
D’où :
1 0.5 z 1 2
S '( z 1 ) z 1 R ( z 1 ) 1 0.2 z 1
2
ou encore :
105
CHAPITRE XI: Les correcteurs numériques
1 z 1
0.25z 2 S '( z 1 ) z 1R( z 1 ) 1 0.4 z 1 0.02 z 2
Cette équation polynomiale est régulière. De ce fait, on a :
deg( S ') deg( z ) 1 0
1
1 2
deg( R) deg(1 z 0.25 z ) 1 1
et :
S '( z 1 ) s0'
1 1
R( z ) r0 r1 z
On trouve:
s0' 1
r0 0.6
r 0.23
1
Finalement, on a :
S ( z 1 ) 1 0.3 z 1
1 1
R ( z ) 0.6 0.23 z
T ( z 1 ) 0.64
2.
On a :
S ( z 1 )U ( z 1 ) T ( z 1 )V ( z 1 ) R ( z 1 )Y ( z 1 )
106
Références
Références
Partie I
[1] Henri BOURLES, Hervé GUILLARD, Régulation - Commande des systèmes -
Performance et robustesse, Editions ELLIPSES, collection Technosup, Paris, 2012.
[2] Pierre FAURRE et Maurice ROBIN, Eléments d’automatiques, Edition DUNOD, Paris,
1984. (Code bibliothèque ENIT: B-842)
[3] Yves GRANJON, Automatique, systèmes linéaires, non linéaires, à temps continu, à
temps discret, représentation d’état, Edition DUNOD, Paris, 2003.
[4] Patrick SIARRY, Automatique de base, Editions ELLIPSES, 1989, Paris. (Code
bibliothèque ENIT: B-1437)
Partie II
[7] Hubert EGON ; Michel MARIE, Pascal POREE, Traitement du signal et automatique
II. Asservissements linéaires échantillonnés et représentation d’état, Collection
Méthodes HERMANN, Editeur des sciences et des arts, 2001, Paris. (Code bibliothèque
ENIT: B-1966)
[8] Sami FADALI, Antonio VISIOLI, Digital Control EngineeringAnalysis and Design,
Academic Press, 2013.
[9] Emmanuel GODOY et Eric OSTERTAG, commande numérique des systèmes, Editions
ELLIPSES, 2003 Paris.
107