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ET MONÉTAIRE OUEST-AFRICAINE
Kako Nubukpo
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La crise ivoirienne
et l’avenir de l’intégration
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A
vEc La résoLuTion poLiTico-miLiTairE du confLiT ET
l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, la Côte-
d’Ivoire débute une nouvelle étape de son dévelop-
pement. Les interrogations politiques et sociales sont
nombreuses mais elles ne doivent pas nous faire oublier les
questions économiques. En particulier, la question de la place
du pays dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine
(UEMOA) est posée.
Juillet-août-septembre 2011
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du Sénégal), anciens députés sous la IVe République en France, p. 99
leaders incontestés de l’ex-Afrique occidentale française (AOF),
a conduit Paris à transférer les signes du pouvoir monétaire
de l’Afrique de l’Ouest, la gestion de la zone franc, à ces deux
pays à partir de 1977 : à Dakar, le siège de la Banque centrale
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et à la Côte-d’Ivoire,
le privilège de choisir le gouverneur de la BCEAO au sein de
son élite dirigeante. Vont donc se succéder à ce poste prisé,
Abdoulaye Fadiga, Alassane Ouattara, Charles Konan Banny,
Philippe-Henry Dacoury-Tabley et Tiémoko Meyliet Koné (depuis
le 30 mai 2011), tous de nationalité ivoirienne.
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Il sera, plus d’une décennie plus tard, le Premier ministre de p. 101
la Côte-d’Ivoire, en charge de mener à bien une transition
politique dont les figures de proue seront Henri Konan Bédié,
Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ! Depuis avril 2011, il est
président de la commission « Vérité, justice, réconciliation »,
nommé par le Président nouvellement élu Alassane Ouattara…
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p. 102 dement sur une même liste, celle des Ivoiriens interdits de visa
d’entrée dans l’espace Schengen, accusés d’avoir partie liée à
l’incendie du lycée français d’Abidjan. Pour ces raisons, Paris
posera d’ailleurs son veto en 2008 lorsque Laurent Gbagbo
voudra nommer Bohoun Bouabré au poste de gouverneur de
la BCEAO.
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Cette querelle entre, d’une part, les économistes du FPI, qui p. 103
remettent en cause le bien-fondé de la perpétuation du lien
monétaire entre la France et la Côte-d’Ivoire via le dispositif de
gestion monétaire de l’UMOA/UEMOA, et d’autre part, l’équipe
dirigeante de la BCEAO, avec à sa tête le gouverneur Charles
Konan Banny, partisan d’une stricte orthodoxie monétaire, va
peu à peu quitter le plan de la saine controverse scientifique et
sera instrumentalisée dans le cadre d’une bataille pour la prise
de pouvoir en Côte-d’Ivoire.
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semaines avant le début de la rébellion armée au nord de la p. 105
Côte-d’Ivoire, puis du casse par les rebelles de l’agence de
Bouaké (centre du pays) au mois d’août 2003, en toute impu-
nité, avec la complicité avérée de soldats français (jugés plus
tard en France) censés assurer la sécurité des locaux. Pour
Koulibaly, « depuis que les rebelles ont pillé la BCEAO, Banny
n’a rien fait. Il n’a engagé aucune enquête. Pourtant, il s’agit
de l’argent de la communauté ouest-africaine tout entière. Et
c’est lui qui vient nous dire qu’il combat l’impunité, qu’il veut la
bonne gouvernance » [5]. L’« affaire Sia Popo Prosper » a enve-
nimé les relations entre la BCEAO et le Gouvernement ivoirien [5] Le Courrier d’Abidjan,
dans la mesure où, pour M. Gbagbo, le produit du braquage n° 886, 11 décembre 2006.
de l’agence de la BCEAO a servi
au financement de la rébellion du
Nord de la Côte-d’Ivoire, en parti- Pour M. Gbagbo, le produit
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ciation à l’OMC intitulée « Réduction de la pauvreté : initiative p. 107
sectorielle sur le coton ». En septembre 2003, lors de la confé-
rence ministérielle de l’OMC à Cancún, l’Afrique défrayait la
chronique sur le dossier coton. Porte-drapeaux de l’Afrique de
l’Ouest et du Centre (AOC), les quatre pays soumissionnaires
illustraient de manière emblématique les contradictions liées
aux conditions actuelles de la production de coton dans le
monde, marquées par l’octroi de subventions massives des
Américains à leurs producteurs, et, au-delà, les conditions de
l’insertion internationale des pays africains dans un monde
libéralisé. La disproportion des chiffres et l’iniquité flagrante
mise en évidence par leur comparaison ont permis au dossier
[8] La coordination
africain de bénéficier aisément d’une très large sympathie et de la politique monétaire
de nombreux soutiens lors de la conférence de Cancún. (Selon conduite par la BcEao et
des politiques budgétaires
Oxfam International, les subventions américaines ont dépassé du ressort des Etats,
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dation accélérée du consensus fondateur de la zone franc, à p. 109
savoir laisser la monnaie CFA à l’écart des turbulences écono-
mico-politiques des Etats de la zone.
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des populations « côtières » qui n’ont jamais caché leurs sym- p. 111
pathies pour leur « frère » Laurent Gbagbo (Bénin, Togo, Sud de
la Côte-d’Ivoire) et des populations « sahéliennes » très atta-
chées, de par les liens migratoires séculaires, aux populations
du Nord de la Côte-d’Ivoire et, partant, pour Alassane Ouattara
(Burkina Faso, Mali, Sénégal, Niger, Nord de la Côte-d’Ivoire).
D’autre part, la fracture religieuse entre les chrétiens du Sud,
dont les prises de position radicales furent exacerbées par une
forte présence des églises charismatiques autour du couple
Simone et Laurent Gbagbo, tendant à accroître l’idée d’une
« bataille finale » menée « au nom de Jésus », et les populations
musulmanes du Nord, dont le radicalisme se nourrit d’un sen-
timent de revanche sociale d’autant plus justifié qu’elles n’ont
occupé que les seconds rôles dans la vie politique ivoirienne,
étant les premières victimes du concept d’« ivoirité ».
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Bibliographie
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