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Droit Fiscal des Affaires 201

Evasions et fraudes fiscales

4ème Année
Droit des Affaires

Fait par :
Mohammed Amine TACHINANTE

Encadré par :
Mr Hassan LASLAMI

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Sommaire
Introduction :.........................................................................................................................................3
L’évasion fiscal c’est quoi ? :...................................................................................................................3
Cause :....................................................................................................................................................4
1. Causes générales :......................................................................................................................4
2. Causes techniques :....................................................................................................................4
3. Causes politique :.......................................................................................................................5
4. Causes économiques :................................................................................................................5
Paradis fiscaux........................................................................................................................................5
1. Les fraudes sur les comptes de gestion......................................................................................6
2. La fraude sur les comptes du bilan.............................................................................................6
3. REMARQUE :...............................................................................................................................6
La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au Maroc :.........................................................................7
1. Comment ? :...............................................................................................................................7
2. Le dispositif législatif :................................................................................................................7
Conclusion :............................................................................................................................................8

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Introduction :
En moyenne, 40,4 milliards de dirhams sortent chaque année illégalement du Maroc. D’après
le dernier rapport de l’ONG américaine Global Financial Integrity.

Or cet exil s’accompagne dans la plus part des cas avec l’évasion fiscale, Les stratégies
d’évasions et de fraudes se diversifient, se complexifient et s’internationalisent. Eviter l’impôt
est devenu plus facile dans le contexte actuel marqué par une grande liberté et rapidité de
circulation des capitaux et par le développement du commerce électronique.

De fait, il y a toujours un décalage entre les moyens de frauder et le contrôle fiscal. En effet
l’administration agit après coup, au moment où elle démantèle des pratiques ; « l’ingénierie en
matière d’évasion fiscale » se met en marche et plante de nouvelles pratiques de fraude et
d’évasion fiscale. Pour réduire les coups de cette bataille inégale, les administrations fiscales
s’intéressent aussi bien à comprendre les manifestations de ce phénomène et ses causes.

L’évasion fiscal c’est quoi ? :


Article 187

« Une amende égale à 100% du montant de l'impôt éludé est applicable à toute personne ayant
participé aux manœuvres destinées à éluder le paiement de l’impôt, assisté ou conseillé le
contribuable dans l’exécution desdites manœuvres, indépendamment de l’action disciplinaire
si elle exerce une fonction publique. »

Article 187 bis

« Une majoration de 1% est applicable sur les droits dus ou qui auraient été dus en l’absence
d’exonération, en cas de non respect des obligations de télé-déclaration prévues à l’article 155
ci-dessus. Le montant de la majoration précitée ne peut être inférieur à mille (1 000) dirhams.
La majoration visée ci-dessus est recouvrée par voie de rôle sans procédure. »

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La loi marocaine ne définit pas ce qu’est l’évasion fiscale, ni la fraude. Cette dernière est
évoquée dans l’article 187 du Code général des impôts nommé « sanction pour fraude ou
complicité de fraude », mais aucune définition n’est précisée, même s’il est admis qu’elle
correspond à une soustraction illégale à l’impôt. L’évasion se situe entre la fraude et
l’optimisation (réduction légale de la charge fiscale), elle consiste à déplacer le patrimoine ou
l’activité taxée dans un autre pays, où les impôts sont moins élevés, notamment grâce à des
montages financiers complexes. Elle peut être pratiquée par des personnes ou des entreprises.
Selon les lois en vigueur, elle n’est pas nécessairement illégale.

D’après les chiffres de la Direction générale des impôts, l’évasion n’est pas la pratique la plus
répandue. Au Maroc, le plus gros de la fraude consiste à sous déclarer ses revenus. 67 % des
fraudeurs minorent les chiffres d'affaires de leur entreprise.

Selon la Banque mondiale, les flux illicites de capitaux transférés aux paradis fiscaux dans les
pays en développement représentent une perte annuelle comprise entre 500 et 800 millions de
dollars.

Cause :
1. Causes générales :
Plusieurs approches ont été développées pour expliquer et relater les causes de la résistance à
l’impôt, ainsi il est difficile d’affirmer que tel ou tel facteur est prédominant parmi la longue
liste de ceux qui sont traditionnellement avancés comme, par exemple, l’inadaptation du
système fiscal, le refus des contraintes, l’idéologie, l’antiétatisme, les mentalités, le goût du
risque, la conjoncture économique, et le poids de la pression fiscale D’une manière générale,
les causes de la fraude au Maroc peuvent être regroupées en causes techniques, politiques,
économiques et morales.

2. Causes techniques :
Les causes techniques de la fraude résident dans la complexité du système fiscal et dans la
difficulté d’évaluation de la matière imposable par l’inspecteur des impôts.

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Au Maroc, La problématique de la fraude et de l'évasion fiscale a été facilitée par la
multiplicité des taux d'imposition, l'importance démesurée des exonérations et la relative
complexité de la législation fiscale.

3. Causes politique :
Pour sa stabilité le système politique fait recours aux recettes fiscales pour financer les
exigences de son environnement en termes de dépenses publiques. Au Maroc, Les choix
politiques d’octroi des avantages fiscaux et le poids fort des groupes de pression dans la de
décision fiscale ont attisé la tendance à la fraude.
Il y a lieu de rappeler brièvement que l’histoire du Maroc a connu des cas de non
consentement à l’impôt. Ceci justifie le fait que les parlementaires marocains avaient refusé,
en 1982, d’ériger la fraude en un délit pénal comme le proposait le projet de loi
gouvernemental sur la réforme fiscale.

4. Causes économiques :
La situation économique du contribuable affectée par la conjoncture économique commande
souvent son comportement en matière fiscale et peut l’inciter à la fraude. Ainsi, le niveau de
prélèvement constitue un facteur important dans l’incitation à la fraude. Plus le niveau d’un
prélèvement est élevé, plus l’incitation à la fraude sera forte. Par ailleurs, les coûts supportés
par le contribuable et découlant de la complexité des opérations de paiement des prélèvements
pèsent sur l’attitude du contribuable par rapport à ses obligations fiscales.
Ces coûts comprennent le temps nécessaire pour se conformer aux formalités, les frais
encourus parce qu’il faut, le cas échéant, faire appel à un comptable et les coûts indirects qui
découlent de la complexité de la réglementation fiscale.

Paradis fiscaux
La liberté de circulation des capitaux, la rapidité des échanges, la concurrence fiscale, la faible
fiscalité qui est appliquée dans certains territoires, l’opacité juridique et bancaire ou bien
encore les nouvelles technologies sont autant d’éléments qui constituent les principaux

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ingrédients de ce phénomène qui touche tous les pays et qui affecte particulièrement les
budgets publics et sociaux.
Les paradis fiscaux et judiciaires existent toujours, le secret bancaire perdure, il est toujours
possible de monter des sociétés écran, et l’échange d’informations est extrêmement limité,
surtout lorsqu’il s’agit de fraude fiscale. Compte tenu de la diversité des législations fiscales,
qui restent nationales, et face à l’internationalisation et à la mobilité croissante de l’activité
économique, la question est de savoir si l’administration fiscale (dont les missions restent la
gestion, le recouvrement et le contrôle de l’impôt) s’est suffisamment adaptée ou non. Plus
que jamais, le contrôle fiscal des opérations internationales est nécessaire.

Au niveau de l’administration fiscale marocaine, Les cas de fraude constatés lors des
vérifications des comptabilités en matière de L’impôt sur les bénéfices, la TVA et les droits
d’enregistrement ont permis de dégager les procédés des irrégularités frauduleuses les plus
fréquents :

1. Les fraudes sur les comptes de gestion


En matière de l’Impôt sur les bénéfices et TVA les procédés de fraude

constatés sont :

La minoration des produits.

La majoration ou les minorations des achats.

L’évaluation fictive des stocks et travaux en cours.

La comptabilisation de charges fictives non liées à l’exploitation.

5. La fraude sur les comptes du bilan


Les anomalies et irrégularités de l’actif: immobilisations fictives, provisions non
justifiées, taux d’amortissement élevé.
Les anomalies et irrégularités du passif : provisions non justifiées, dissimulation du
CA et de recettes au titre des comptes courants des associés, dettes et autres
créanciers..

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6. REMARQUE :
Les technologies de l’information et de la communication peuvent faciliter la fraude fiscale.
En fait, la tâche des fraudeurs est incroyablement facilitée à cause de la généralisation des
technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein de notre économie et de
notre société. Le commerce électronique et l’internet, la comptabilité informatisée et d’une
manière générale la dématérialisation de l’économie constituent de véritables opportunités de
fraude.

La lutte contre la fraude et l’évasion


fiscale au Maroc :
1. Comment ? :
Bien que les contrôles demeurent un outil fondamental et nécessaire de lutte contre
l’indiscipline fiscale, les facteurs qui sous-tendent le comportement des contribuables dans un
domaine de risque particulier sont souvent complexes. A ce titre, on ne peut guère espérer les
neutraliser à l’aide d’une stratégie à composante unique — en particulier une stratégie basée
exclusivement sur la vérification et l’exécution de la loi.
Les autorités fiscales sont appelées à accorder une attention plus grande aux facteurs qui
déterminent le comportement des contribuables afin qu’ils puissent ensuite concevoir et
mettre en œuvre un ensemble de réponses plus efficace — à savoir des réponses qui
s’attaquent aux causes sous-jacentes de l’indiscipline et non aux symptômes.

7. Le dispositif législatif :
Le cadre législatif du contrôle fiscal s'appuie sur un dispositif important de moyens légaux,
assorti de sanctions pour lutter contre la fraude fiscale. On citera :
Le renforcement du droit de communication qui permet de recueillir tout
renseignement utile à l’assiette et au contrôle de l’impôt.

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Le contrôle de comptabilité et de la situation fiscale d’ensemble permettant de
s’assurer du bien-fondé et de la sincérité des déclarations souscrites par le
contribuable.
Le droit de visite sur place conçu en matière de la taxe professionnelle qui permet de
constater sur place les moyens d’exploitation du contribuable.
Le droit de constatation : Il s’agit de contrôle sur place de la facturation et de
l’existence matérielle des éléments physiques de l’exploitation pour rechercher les
manquements aux obligations prévues par la législation en vigueur.
Le paiement obligatoire par chèque au-delà de 10.000 DHS pour une meilleure
traçabilité des transactions opérées par les contribuables.
La réglementation de la facturation en ce qui concerne le contenu et la chronologie de
son établissement.
Le recensement pour l’identification de nouveaux contribuables ou la régularisation de la
situation fiscale des contribuables existants.
L’affichage obligatoire de l’article de la taxe professionnelle et la mention obligatoire
de l’article des patentes lors des ventes en tournées.
Les sanctions pécuniaires ou pénales applicables en cas de manquement aux
obligations fiscales.
Pour contrebalancer les prérogatives dévolues à l’administration, le législateur a prévu des
garanties en faveur des contribuables, notamment le droit à la prescription fiscale, le droit
d’aviser le contribuable du contrôle avant toute intervention sur place, la limitation de la durée
du contrôle, l’obligation de motiver les redressements, la procédure contradictoire en matière
de contrôle et le recours devant les commissions d’arbitrage et devant les tribunaux.

Conclusion :
L'effort soutenu pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscale sous forme d'actions concrètes
visant la réduction de l'informel, l'amélioration de l'efficience du système fiscal, la
modernisation de l'administration fiscale pour améliorer l'efficacité du contrôle a eu pour

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résultat le bon comportement des entreprises au niveau des déclarations parallèlement à
l'augmentation du rendement du contrôle.
En effet et à titre d’exemple, on constate que la part du contrôle dans les recettes gérées par la
DGI, s’est améliorée de manière significative en passant de 3,9%en 2015 à 4.3%. en 2016.

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