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Comment Apprendre
Pour Mieux Réussir
Ses Etudes Son Métier
et Sa Vie

Widi TCHALA

Œuvre publiée sous licence Creative Commons by-nc-nd 3.0

Image de couverture : https://pixabay.com/fr/images/search/money


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Introduction

On dit souvent que la Vie est une école, mais


combien parmi nous savent ce que cela signifie et
combien prennent conscience de ce principe et
combien encore l’appliquent dans leurs façons de
vivre ?

Si d’une part vivre c’est d’abord être, puis ensuite


faire un certain nombre de choses pour notre auto
entretien, notre croissance et notre épanouissement
et si d’autre part l’école est un endroit où l’on va pour
apprendre un certain nombre de choses qui vont nous
aider plus tard à atteindre certains objectifs, pouvons-
nous vraiment dire que la vie est une école ?
Si la vie est une école est-ce à dire que nous
naissons dans ce monde pour apprendre des choses
qui nous seront utiles plus tard ? Et si cela était vrai,

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plus tard là c’est quand ? Est-ce toujours dans cette
vie, dans ce monde ou ailleurs ? A chacun d’y réfléchir
et de trouver ses propres réponses à ces questions
importantes.
Certains spécialistes des sciences spirituelles disent
que nous sommes des entités spirituelles ayant pris
une enveloppe matérielle, notre corps physique, pour
pouvoir faire des expériences personnelles sur cette
terre. Mais ils ne disent pas explicitement que nous
venons sur cette terre pour apprendre.
En analysant la vie de chacun de nous, nous nous
rendons bien compte que la plupart du temps nous ne
faisons qu’apprendre. Nous apprenons à vivre dans le
ventre de notre mère, sinon notre vie s’arrête là-bas.
Dès notre naissance nous devons apprendre à respirer
tout de suite avec nos poumons, en cas d’échec notre
vie s’arrête pour de bon. Et puis il faut apprendre, à
téter, à boire, à manger des aliments de plus en plus
solides, à s’asseoir, à bouger en glissant, en rampant
puis en marchant, à parler, puis à faire beaucoup
d’autres choses. Mais est-ce que c’est vraiment cela
l’école ? Si dans l’école classique il y a au moins un
apprenant et un enseignant qui lui conçoit et
développe l’enseignement au profit de l’apprenant,
dans l’apprentissage au cours de la vie on voit l’enfant
qui fait des efforts personnels pour apprendre des
choses dont sa vie dépend, d’abord par instinct (dans
le ventre de la mère et au début de la naissance), puis
sous la dictature de sa maman et des autres membres
de sa famille qui lui dictent un certain nombre de
choses à faire et à ne pas faire, puis il apprend aussi
certaines choses en combinant ses atouts instinctifs
aux observations qu’il fait autour de lui (pour pouvoir
parler, bouger et finalement marcher). Il y a donc chez
l’enfant, plus l’effort pour vivre comme les autres que
l’idée d’apprendre des choses à utiliser maintenant et

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surtout plus tard qui est le principe même de l’école
classique.
Et puis, sachant maintenant bien parler, bien
marcher et même courir, l’enfant participe à des
travaux obligatoires que lui imposent des membres de
sa famille et aussi à des travaux et activités organisés
par la société dans laquelle il se trouve. Il peut aussi
entreprendre des travaux personnels s’il est ambitieux
et créatif. Parmi les travaux organisés on peut trouver
des lieux d’apprentissage, des établissements
d’enseignements allant aujourd’hui de la maternelle à
l’université et couvrant les enseignements généraux,
techniques et professionnels. Par le passé des gens
vivaient sans aucune connaissance d’école établie et
se contentaient d’apprendre au quotidien ce que la
société avait à leur offrir. Aujourd’hui des gens ont la
chance d’avoir tous les types de formation à leurs
portes, avec même la chance de faire tout le cursus
scolaire jusqu’à l’université sans quitter la maison
paternelle. Il n’y a pourtant pas très longtemps que
des gens parcouraient des kilomètres pour arriver à
l’école primaire la plus proche, quittaient forcément
leurs maisons paternelles pour aller au collège et
quittaient forcément leurs pays et même leurs
continents quand ils voulaient faire des études
universitaires, avec tous les risques que ces
déplacements pouvaient comporter. Aujourd’hui,
beaucoup d’enfants ont la chance de fréquenter à
moindre coût et surtout à moindre risque mais ils n’en
sont pas conscients et donc n’en profitent pas !
C’est donc dans une société organisée pour offrir un
meilleur avenir à ses enfants qu’on peut trouver des
écoles formelles et des lieux d’apprentissage conçus
pour atteindre de nobles objectifs. Si la vie même est
une école, tout lieu de formation (école ou atelier) est-
il alors une école dans l’École ou tout juste une autre

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façon (peut-être une meilleure façon) de faire l’École
que constitue la vie ?
Que la vie elle-même soit une école ou non (à
chacun son opinion la-dessus) l’école formelle ou
l’idée simple d’apprendre quelque chose d’utile qui va
nous servir aujourd’hui et demain n’est-il pas une
bonne chose ? Et puis que pouvons-nous faire de bon
sur cette terre si nous refusons d’apprendre ? C’est
vrai que chacun de nous a des dons qui peuvent
l’aider à vivre. Mais l’expérience montre que sans
initiation, sans encadrement approprié, donc sans
apprentissage chez des gens qui maîtrisent déjà ces
dons, l’utilisation brute de nos dons ne nous profite
généralement pas.Il faut aussi noter que certains ont
perdu leurs dons en voulant se faire initier par des
patrons jaloux qui voyaient en eux des concurrents
qu’il fallait tout de suite étouffer ou alors mettre
adroitement à l’ombre pour les exploiter. Si
l’apprentissage nous apparaît comme une nécessité, il
faudrait alors prendre des précautions pour trouver
les bonnes écoles et les bons enseignants qui nous
aident à découvrir nos potentialités et à les
développer pour notre propre épanouissement au
service de la société. Si la vie est une école, elle nous
offre beaucoup de contraintes au départ avant de nous
permettre de découvrir par nous-mêmes que nous
avons un certain nombre de choix à faire afin que nos
devoirs envers la société nous soient profitables. Un
de ces choix c’est pouvoir choisir la bonne écale et les
bons enseignants ou à défaut faire en sorte que l’école
dans laquelle on se trouve fonctionne selon les normes
établies avec des enseignants qui aiment vraiment
leur métier et sont contrôlés par l’administration qui
s’assure que chacun fait effectivement le travail pour
lequel il est payé. Mais une bonne école c’est aussi la
discipline, le respect des uns et des autres et surtout

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des supérieurs, le respect des lois et des règles
établies tout ceci combiné avec le désir profond des
enseignants de transmettre les meilleures
connaissances et celui des élèves d’apprendre et
d’appliquer ce que les enseignants leur transmettent
de diverses manières.

Ce livre se donne pour objectif de montrer


l’importance de l’apprentissage et de l’école, puis
d’aider ceux qui veulent apprendre (élèves, apprentis,
professionnels en formation continue) à mieux jouer
leurs rôles d’apprenants et à mieux tirer profit de
toutes les ressources investies pour organiser des
formations. Mais il s’adresse finalement à tout le
monde et compte ainsi amener tout le monde, et
surtout tous les adultes, à prendre conscience de la
nécessité d’apprendre et de la possibilité d’apprendre
à tout moment et à tout âge.

Il comprend six (6) parties dont l’introduction. Il


s’interroge tour à tour sur la nécessité d’apprendre, la
manière d’apprendre, la signification de la réussite et
les clés pour savoir si l’on a effectivement bien appris
avant de rappeler en conclusion ce qui a été dit
d’important et qu’il faut en retenir.

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Pourquoi apprendre

Comme cela a été dit dans l’introduction, bien que


la vie sur terre ne peut pas être considérée comme
une école formelle où un individu s’engage dans un
processus en vue d’apprendre d’un détenteur de
connaissance quelque chose qui peut lui servir
immédiatement mais qui va lui servir sûrement plus
tard, l’acte même de vivre est une suite
d’apprentissages et on peut dire sans trop se tromper
que vivre en réalité c’est apprendre à vivre avec soi-
même et avec les autres entités visibles et invisibles
de son environnement. Quand nous parlons de choses
invisibles qui nous côtoient il ne faudrait pas tout de
suite aller jusqu’à l’au-delà bien que selon diverses
sources autorisées ou non le monde des esprits est
une réalité indéniable. Beaucoup de choses
matérielles en nous et autour de nous, nous
influencent mais sont invisibles à l’œil nu. C’est le cas
par exemple des cellules qui nous constituent et qui
constituent de la même manière tous les êtres vivants
visibles ou invisibles. Nous voyons déjà là que sans la
recherche pour apprendre ce qu’on ne connaît pas et
sans l’école pour propager ce qui est découvert, nous
ne pourrions pas connaître ce qu’on appelle
généralement les micro organismes (les bons et les
mauvais), malgré le grand impact qu’ils ont sur nos
vies sur cette terre. Par exemple, le paludisme qui

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continue à faire des ravages dans les populations
humaines sous les tropiques est causé par un micro
organisme (donc invisible à l’œil nu), le Plasmodium.
On peut donc retenir que apprendre permet de
découvrir de nouvelles connaissances qui peuvent
nous être très utiles. Mais apprendre peut permettre
de faire ce qu’on ne savait pas faire avant. Par
exemple à l’école on peut apprendre à lire et à écrire
dans sa langue ou dans d’autres langues. On peut
apprendre aussi à compter, à bien calculer, à dessiner,
etc. Le fait par exemple d’apprendre une langue
nationale ou internationale permet de communiquer
avec beaucoup de gens sans perdre le temps de
connaître la langue maternelle de chacun, et cela
facilite aussi les voyages et les échanges.
Apprendre les sciences nous permet de mieux nous
connaître, de mieux connaître notre environnement et
même l’univers et cela devrait théoriquement nous
aider à mieux vivre, mais apprendre à appliquer les
connaissances utiles pour résoudre nos problèmes au
quotidien est une autre école par laquelle il faut
nécessairement passer et réussir ! Et c’est là que la
plupart d’entre nous échouent. On rentre là dans
l’application des connaissances acquises pour
résoudre des problèmes concrets et c’est là le plus
souvent que‘’le bas blesse’’ comme on dit. Par
exemple nos villes sont encombrées par des ordures
et dégagent de très mauvaises odeurs parce que nous
ne faisons pas suffisamment d’efforts pour appliquer
les règles d’hygiène apprises à l’école et que les
agents des services d’hygiène devraient faire
respecter par tout le monde. S’il y a quelque chose
que nous devons tous apprendre pour notre propre
bien et pour le bon développement de notre pays,
c’est apprendre à respecter les lois, les règles, les
supérieurs, les autorités et nos propres devoirs les

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uns envers les autres.
La nécessité d’apprendre se voit aussi dans
l’acquisition générale d’un savoir-faire utile qui nous
fait défaut à un moment donné, quel que soit notre
âge. Les jeunes ont besoin d’apprendre au moins un
métier mais tout adulte peut à tout moment apprendre
à faire tout ce qui lui tient à cœur ou ce dont il a
besoin pour être plus efficace ou plus performant dans
ce qu’il sait faire déjà. Des experts (les vrais) peuvent
être trouvés dans presque tous les domaines. Des
ateliers et des séminaires de formations pullulent
aujourd’hui et on peut avoir l’embarras de choix.
Pourquoi apprendre ? Ce qu’il faut retenir de ce qui
a été dit ci-dessus c’est :
 L’acte de vivre étant une suite d’apprentissages,
il faut forcément apprendre pour mieux vivre
avec soi-même et avec les autres entités visibles
ou invisibles de son environnement.
 Apprendre nous permet de découvrir de
nouvelles connaissances qui peuvent nous être
utiles et qui sont déjà disponibles grâce à la
recherche qui permet de les découvrir et à
l’école qui permet de bien les propager.
 Plus important encore, apprendre nous permet
de faire désormais des choses que nous ne
pouvions pas faire avant.
 Si apprendre les langues et les sciences nous
permet de mieux communiquer, de mieux nous
connaître et de mieux connaître notre
environnement et l’univers tout entier,
apprendre à appliquer des connaissances
acquises pour résoudre des problèmes concrets
de la vie est une école en soi où bon nombre
parmi nous auraient grand intérêt à y entrer.
 Pour notre développement personnel et celui de
notre pays, nous avons le grand devoir

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d’apprendre à respecter les lois, les règles, les
supérieurs, les autorités et nos propres devoirs
les uns envers les autres.

Avec ces bonnes raisons, si la nécessité de


connaître nous oblige donc à apprendre, il faudrait à
chaque étape être précis sur ce qu’on doit apprendre
pour y concentrer tous ses efforts.

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Quoi apprendre

A tout moment il y a tellement de choses à


connaître qu’il est nécessaire de faire non seulement
des choix, mais aussi des priorités car on peut se
retrouver avec des choix équivalents assez nombreux
pour nous poser des problèmes d’organisation. C’est
pour cela que les écoles ont été créées et
hiérarchisées pour permettre un apprentissage
progressif de plus en plus complexe de l’élève qui
risque de ne rien comprendre si on lui enseigne tout
en même temps. Mais les programmes scolaires
doivent être mis à jour au moins tous les cinq ans pour
tenir compte de l’évolution des connaissances et des
pratiques. Ainsi, le jeune enfant commence
aujourd’hui à la maternelle avant de franchir les 6 ans
du cours primaire, les 4 ans du collège et les 3 ans du
lycée avant son entrée à l’université où une autre
hiérarchie (LMD) s’impose aujourd’hui de la Licence
au Master puis enfin au Doctorat qui est le plus haut
degré de l’éducation formelle.
Dans les écoles on apprend les langues, les sciences
et les techniques toutes utiles pour nous permettre de
bien connaître les moyens de communication
corporelle, orale et écrite, de même que la nature et
le fonctionnement de toute chose et les possibilités de
transformation des choses en vue d’atteindre un
objectif précis ou de satisfaire un besoin social.

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Mais l’apprentissage ne s’arrête pas à l’école
formelle ou dans l’atelier de formation, car tant qu’on
vit, si on veut vivre un peu mieux chaque nouveau
jour, il y a alors d’immenses possibilités pour
apprendre car la vie est un phénomène très complexe
qu’on ne découvre que pièce par pièce, morceau par
morceau, au fur et à mesure qu’on cherche à mieux
comprendre les choses dans un domaine donné. La
vraie formation c’est l’auto formation si l’on veut
comprendre sa propre vie et surtout si on vise le
progrès, l’autonomie, la prise en charge de sa propre
vie. Si on se contente de suivre ce que d’autres ont
décidé pour nous, l’école de la vie consiste alors
seulement à ce que la société nous apprend au jour le
jour, avec ou sans la formation formelle. Ceux qui
savent faire de grandes choses sont généralement des
autodidactes, ceux qui ont continué à se former eux-
mêmes à partir de ce que la société en général et
l’éducation formelle de base en particulier, leur ont
enseigné. Cependant certains ont appris à lire et
écrire sans même avoir mis pied à l’école.

Alors ce qu’on doit apprendre dépend du type


d’apprenant. Celui qui va à une école doit suivre le
programme de l’école, sinon il ne pourra pas réussir
dans cette école. A certains niveaux comme l’entrée
en classe de seconde au lycée et l’entrée à
l’université, l’apprenant aura à faire des choix qui

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dépendent de ses propres désirs, de ses capacités
dans certaines matières tout au long de son parcours
de 6eme en 3eme ou au lycée, et aussi de ses
motivations clairement exprimées en faveur de telle
ou telle option. S’il s’entête à suivre une voie alors
qu’il n’a pas jusqu’alors montré de bons résultats dans
ce domaine on l’avertit des conséquences de son choix
mais on le laisse faire son expérience pour en tirer lui-
même les conclusions qui s’imposent. Si on l’oblige à
aller ailleurs malgré lui, les conséquences peuvent
être plus dramatiques. Ceux qui peuvent obliger et
donc dérouter ou même perturber l’apprenant
peuvent être des parents, des amis ou des conseillers
d’orientation ou pédagogiques. Dans toute bonne
orientation on doit guider et non pas contraindre et
pour bien guider on doit pouvoir fournir des
informations utiles, les avantages et les risques
relatifs à tel ou tel autre choix. Si on est sérieux et
responsable, on fait généralement mieux ce qu’on
aime. Ce que nous faisons malgré nous, parce que
cela nous est imposé, ne nous met pas à l’aise au
départ pour nous concentrer sur le bon travail.
Celui qui veut apprendre un métier doit choisir le
métier qui lui plaît, celui dont il rêvait pendant
l’enfance s’il s’en souvient. On doit toutefois le
questionner sur son choix et lui expliquer des choses
qu’il ignore peut-être de ce métier. S’il en connaît tous
les contours et persiste dans son choix c’est peut-être
ce qu’il y a de mieux pour lui. Quel que soit son âge on
ne doit pas lui imposer un métier sans demander son
avis. On dit bien qu’il n’y a pas de sot métier et
personne ne devrait avoir honte parce qu’un membre
de sa famille a choisi un métier supposé (à tort ou à
raison) déshonorant. Si, par exemple, dans votre
famille vous décidez qu’être un plombier c’est
dégradant, posez-vous la question de savoir comment

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serait la vie en ville s’il n’y avait aucun plombier. Et si
vous arrivez à la conclusion que les plombiers sont
utiles, pourquoi alors c’est quelqu’un d’autre qui peut
être plombier et vous rendre ses services mais pas un
membre de votre famille ?
Ce qui importe dans le choix d’une formation c’est
d’abord le désir profond d’avoir cette formation sur
laquelle on s’est suffisamment documenté, ensuite il y
a l’objectif précis de cette formation, ce à quoi elle va
nous servir, ce qu’on va faire des connaissances
théoriques et surtout pratiques qu’on aura au cours
de cette formation, donc le vrai profit mesurable
qu’on compte tirer de cette formation. Beaucoup de
jeunes aujourd’hui font des choses par défaut, faute
de mieux et cela ne leur permet pas d’évoluer, parce
qu’ils ne tirent aucun profit de l’effort qu’ils ont
fourni. Par exemple, beaucoup se sont engagés dans
des BTS et en ont reçu les diplômes mais ils sont
toujours à la maison à ne rien faire pour gagner leur
vie. Du temps et de l’argent ont été ainsi investis pour
apprendre quelque chose qui ne sert pratiquement à
rien. Or, l’objectif principal de tout bon apprentissage
c’est d’acquérir des connaissances théoriques et
pratiques qui peuvent servir immédiatement mais
surtout qui vont servir après à faire ce qu’on ne
pouvait pas faire parce qu’on n’ avait pas ces
connaissances là. Bien choisir ce qu’on désire
apprendre doit être le point de départ d’un bon
investissement pour un meilleur futur.
Dans la vie courante, d’une façon générale, tout est
à apprendre, ré-apprendre ou à améliorer. Il y a par
exemple des choses qu’on fait automatiquement et on
ne sait pas si c’est la bonne ou la mauvaise manière
de le faire. Nous mangeons, nous buvons, nous
respirons, chacun à sa manière, généralement sans
nous poser aucune question sur l’efficacité de notre

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manière de faire.

Et pourtant il se trouve que dans chacun de ces cas


il y a de grands risques lorsqu’on ne fait pas les
choses d’une certaine façon. Á cause de cela nous
devons désormais prendre le temps de vérifier si notre
manière de faire telle ou telle autre chose de la vie est
sans risque. En particulier, comme respirer, boire et
manger constituent des activités qui soutiennent notre
vie, nous ne devrions pas les faire au hasard. Des
recherches ont été faites dans ces domaines, comme
dans d’autres, et des résultats fiables sont disponibles
mais retrouver ces résultats ne suffit pas, il faudra
faire des choix, les tester soi-même et vérifier s’ils se
manifestent dans notre propre vie avec des effets
bénéfiques.
A la question de départ,‘’quoi apprendre’’ ou qu’est-
ce qu’on doit ou qu’est-ce qu’on peut apprendre, la
réponse est maintenant très claire : tout, absolument
tout, selon nos propres besoins, à tout moment de la
vie. Cependant, il y a des éléments fondamentaux ou
des fondamentaux tout court. Tout comme respirer,
boire et manger sont incontournables pour les êtres
vivants, il y a des choses qu’on doit d’abord apprendre
avant de pouvoir apprendre d’autres choses.
Cher lecteur, veuillez indiquer ici ce qui selon vous
doit être appris par tout individu pour lui permettre

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d’apprendre d’autres choses :

<==== Soyez sûr d’avoir donné votre réponse par


écrit avant de continuer.
Quels sont les fondamentaux en matière
d’apprentissage ?
Quel que soit le type d’apprenant, si celui-ci ne peut
pas communiquer avec son entourage, il lui sera
difficile d’apprendre quoi que soi, sauf les cas rares où
l’apprenant est son propre maître, mais même dans ce
cas il doit être capable de communiquer avec lui-
même, car pour apprendre il faut un émetteur
d’information et un récepteur qui va capter
l’information émise, et essayer de la comprendre. Le
récepteur doit aussi pouvoir poser des questions et
avoir des réponses pour être sûr qu’il a compris
l’information reçue. Sans entrer dans les détails, il est
clair que c’est d’abord la maîtrise des langues
humaines qui permet d’apprendre d’autres choses, la
maîtrise des langues maternelles d’abord puis celle
des langues nationales et internationales. Aujourd’hui,
si on veut vraiment réussir sa vie et la partager avec
d’autres citoyens du monde, ou aurait tort de négliger
la connaissance de l’Anglais, du Français, de
l’Allemand, de l’Espagnol ou du Chinois. En Afrique il
y a le Haoussa à l’ouest et le Swahili à l’est qui sont
assez populaires et bien sûr l’arabe qui part du nord
et envahit tout le continent à travers l’islam que cette
langue véhicule.

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En plus de la maîtrise des langues clés, on doit
apprendre les sciences pour mieux connaître la
Nature globale et, surtout aujourd’hui, apprendre
l’informatique devient aussi incontournable, non pas
parce qu’on ne peut pas vivre sans, mais parce qu’on
peut vivre beaucoup mieux aujourd’hui avec la
connaissance de l’outil informatique. Savez-vous
maintenant ce que vous pouvez apprendre ? C’est bon
signe !
Mais ce n’est qu’un début, car si vous aimez
vraiment cette vie sur cette terre, la liste de toutes les
choses que chacun peut apprendre est illimitée. La vie
étant quelque chose qu’on découvre au fur et à
mesure qu’on avance, elle se présente comme un tapis
qui se déroule sans fin devant vous et qui peut vous
faire découvrir des choses insoupçonnées, si vous
avez de bons yeux pour bien voir, de bonnes oreilles
pour bien entendre et suffisamment d’imagination
pour comprendre et apprécier.
Quand on a fait le bon choix de ce qu’on veut
apprendre, on fait de la même manière le choix de
l’endroit le plus approprié pour avoir cet
apprentissage. Il faut pour cela bien s’informer sur
l’institution où on veut se former ou sur le patron chez
qui on va apprendre le métier choisi. Il faudrait si
possible s’arranger pour savoir ce que les apprenants
disent de bien et de mal de l’institution ou du patron
de l’atelier et voir qu’est-ce qui est vérifiable, avant de
décider de s’inscrire là-bas ou ailleurs.
En vrac il y a tellement de choses à apprendre pour
bien vivre et toujours mieux vivre que c’est curieux de
voir des gens qui ne font pratiquement aucun effort
pour apprendre et se plaignent de la mauvaise qualité

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de leurs vies. En effet, en général on peut :
Apprendre dans la vie courante à être responsable,
honnête, courageux, persévérant, efficace dans tout
ce qu’on fait, etc.
Apprendre à respecter les lois, les règles, les
autorités, les supérieurs, les rendez-vous, les horaires,
les principes, à arrêter définitivement ce qu’on
appelle‘’heure africaine’’ qu’on continue à pratiquer
jusqu’aujourd’hui et qui est un frein sérieux au
développement.
Apprendre à se connaître et à changer les habitudes
qui entravent notre développement, notre
épanouissement,
Apprendre à être ambitieux, tenace, décisif,
curieux,
Apprendre à se dépasser, à faire des choses
extraordinaires, à être son propre maître,
Apprendre à voir ce qu’on ne voit pas avec les yeux,
à entendre ce qu’on n’entend pas avec les oreilles, à
accéder aux expériences qu’on ne peut pas avoir avec
les sens physiques,
Apprendre à promouvoir la paix en nous et autour
de nous, à créer de choses utiles,
Apprendre à bien connaître et à écouter notre corps
et notre environnement pour devenir plus efficace
dans tout ce que nous faisons.
Apprendre, apprendre, apprendre, apprendre,
toujours apprendre.

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Quoi apprendre ? Ce qu’on peut en retenir :

 Ce qu’il y a à apprendre est immense et on doit


faire des choix et des priorités échelonnées.
 Les enseignements scolaires sont heureusement
hiérarchisés pour permettre un apprentissage
progressif de plus en plus complexe des
langues, des sciences et des techniques
destinées à nous faire connaître la nature des
choses, leurs modes de fonctionnement et leurs
modalités de transformations utiles vers
l’atteinte de divers objectifs de la vie.
 La vie elle-même nous offre des opportunités
d’apprendre qui se révèlent à nous
progressivement, étape par étape, et que nous
pouvons saisir ou rater selon nos besoins, nos
possibilités ou le degré de notre vigilance.
 C’est à travers l’auto-formation pour mieux
comprendre notre propre vie, pour nous prendre
en charge au lieu d’être une victime résignée
des circonstances, bref pour nous développer,
que nous pouvons chacun découvrir ce qui est
important à apprendre à chaque étape. Et ce
que nous découvrons est personnelle, même si
on peut se retrouver dans des situations que
d’autres ont déjà expérimentées ou auxquelles
d’autres pourront se confronter dans le futur.
 A certains moments, on suit les programmes
d’enseignement d’un établissement ou ceux que
la société nous impose, mais à partir du moment
où on doit s’affirmer comme étant désormais un
adulte, on a des choix à faire en fonction de nos

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besoins, de nos moyens, de nos compétences de
base et des possibilités offertes.
 Le bon choix de ce que nous voulons apprendre
dépend de notre capacité à bien nous informer
d’avance sur ce que nous voulons apprendre, là
où nous pouvons l’apprendre, la qualité des
formateurs, l’ambiance générale dans
l’établissement, nos propres capacités, etc.,
avant d’y engager nos fonds et notre temps.
 A l’école on est obligé d’apprendre toutes les
matières qui nous y sont imposées, mais à l’âge
adulte, pour notre développement personnel
réfléchi, nous avons intérêt à choisir ce qui nous
plaît, car on réussit généralement mieux ce
qu’on aime faire lorsqu’on a les compétences de
base et lorsqu’on y met de le bonne volonté.
Mais on peut apprendre aussi ce qui s’avère
important, même si cela ne nous plaît pas au
départ.
 Ce qu’on doit apprendre c’est surtout ce qui
nous permettra de faire mieux ce que nous
savons déjà faire ou de faire ce que nous ne
sommes pas du tout capable de faire
actuellement mais qui nous tient à cœur.
 Dans la vie courante, tout est à apprendre, ré-
apprendre ou à améliorer, même les choses
courantes comme respirer, manger, boire,
penser, parler, etc., ce que nous faisons par
défaut, automatiquement, pouvant par hasard
être favorable ou non à une vie de bonne
qualité.

Une fois qu’on se retrouve, d’une manière ou d’une


autre, au bon endroit pour apprendre, il est tout aussi
important de savoir comment faire pour acquérir les
connaissances offertes et s’en approprier pour son

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propre profit et celui de la société.

22
Comment apprendre

Vouloir apprendre c’est fondamental et c’est très


bien. Faire des efforts pour trouver le bon
établissement, le bon enseignant, le bon maître, le
bon patron, le bon initiateur, le bon coach, le bon
guide, etc., selon son niveau et ses besoins, puis
éventuellement investir financièrement pour son
inscription, puis accéder au programme de formation
et à l’emploi du temps, c’est encore très bien. Une fois
qu’on commence la toute première étape de la
formation, le premier jour de classe, de l’initiation, de
l’apprentissage, alors les choses sérieuses
commencent. C’est le début de l’apprentissage et c’est
crucial. Ce qu’on fait ce jour-là peut être très
déterminant pour la suite. Même lorsqu’on est engagé
dans un long processus d’apprentissage entrecoupé
ou non par des congés et des vacances, chaque fois
qu’on revient au lieu d’apprentissage, le degré de
l’envie qu’on a d’apprendre, l’attitude qu’on a vis-à-vis
de l’atmosphère qui se dégage du lieu
d’apprentissage, les premières décisions qu’on prend
en ce moment-là peuvent être déterminantes pour
l’issue finale de cet apprentissage.
Si vous n’êtes pas prêt à négliger toute autre chose,
(à part respirer, boire, manger et faire d’autres petites
choses importantes pour soutenir votre vie et vos
études), et concentrer la plus grande partie de votre

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temps, de votre énergie et de vos facultés aux études,
vous ne vous mettez pas dans les meilleures
conditions pour apprendre. Tout ce que nous faisons
en vue d’atteindre un bon résultat, nous devons nous
concentrer suffisamment là-dessus. On fait mieux ce
qu’on aime que ce nous faisons malgré nous. Si on
désire vraiment faire quelque chose parce que cela
nous tient vraiment à cœur, on doit éliminer toute
distraction pour nous concentrer sur ce travail dont
nous attendons un bon résultat qui va nous permettre
de faire des choses encore plus importantes dans
l’avenir.
En plus, si l’environnement où a lieu l’apprentissage
est plaisant, nous serons ravis d’y être et d’y rester
aussi longtemps que dure l’enseignement, puis d’y
retourner la prochaine fois avec le même
enthousiasme. Ceux qui offrent des enseignements
doivent en prendre conscience et rendre leurs
établissements très attrayants et suffisamment
calmes pour favoriser la concentration. Si le lieu
d’apprentissage n’est pas suffisamment calme et
attirant on ne s’y sentira pas à l’aise pour bien
apprendre.
L’apprentissage proprement dit commence
lorsqu’on est devant le formateur (la maîtresse, le
professeur, le guide, le patron de l’atelier, le coach,
l’initiateur, le conférencier, le livre, l’application
technologique, etc.). On écoute ou on lit attentivement
les informations, les instructions, les annonces, les
consignes, etc. que le formateur nous donne à la fois
en vue d’organiser la formation et de nous instruire
sur ce que nous sommes venus apprendre. Dans la
plupart des formations aujourd’hui, il est toujours
préférable de prendre des notes qu’on va réviser plus
tard, sauf si l’instructeur nous dit lui-même de ne pas
prendre des notes parce qu’il va nous en donner. Une

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formation sérieuse où il est interdit de prendre des
notes et à la suite de laquelle on ne vous donne aucun
support de cours, n’est pas conçue pour favoriser le
bon apprentissage. Si vous savez d’avance que c’est
comme cela que les choses se passent et si vous avez
le choix, allez plutôt là où on vous encourage à
prendre des notes, même si on vous fournit des
supports de cours.

Le bon apprentissage commence en prenant


des notes. Même si vous avez une bonne mémoire
pour enregistrer tout ce que vous entendez, le fait de
prendre des notes renforce votre mémoire et vous
permet immédiatement de relever ce que vous n’avez
pas bien compris pour pouvoir poser des questions le
moment venu, si cette occasion vous est donnée. Si au
cours d’une formation il n’est pas permis de poser des
questions, cette formation ne vise pas le bon
apprentissage. Si un formateur n’est pas disposé à
répondre aux questions des apprenants, ou bien il ne
maîtrise pas ce dont il parle, ou bien il n’a pas une
bonne pédagogie de formation, dans un cas comme
dans l’autre, il n’est pas qualifié pour offrir des
formations surtout si celles-ci sont payantes. Quand
on paye pour apprendre on doit pouvoir poser des
questions pour bien comprendre les choses et on doit
pouvoir disposer de toutes les aides possibles pour
bien se transformer à travers la formation. Pour bien
apprendre, on doit quitter chaque séance de

25
formation avec la satisfaction d’avoir réellement
appris quelque chose d’intéressant et avec l’envie de
revenir la prochaine fois pour apprendre davantage.
S’il n’y a pas cette satisfaction au départ et cet
enthousiasme pour poursuivre, l’apprentissage est
mal parti. Comme en matière de formation c’est sur
l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle,
l’apprentissage doit bien démarrer pour
progressivement aboutir à un bon résultat, et chaque
étape compte absolument.
On devrait initier les élèves à la prise de notes
depuis la 6e pour progressivement arrêter de dicter
les cours soit en classe de 3e ou seulement à partir de
la classe de seconde. On devrait même faire de‘’la
prise des notes’’ un cours à part entière parce que
c’est très important lorsqu’on veut vraiment
apprendre pour devenir créatif et entrepreneur.
Un aspect très important qu’on néglige souvent
c’est ce qu’on fait à la maison par rapport à la
formation entre deux séances consécutives. Pour bien
réussir son apprentissage on doit nécessairement,
absolument, prendre le temps de réviser ce qui a été
fait la dernière fois, les dernières fois, pour être sûr
qu’on a bien compris cela, puis faire les exercices ou
devoirs de maison éventuels, ensuite tenter
d’appliquer d’une manière ou d’une autre ce qu’on a
appris, relever les questions qui viennent forcément
lorsqu’on apprend quelque chose de nouveau et
chercher les réponses soi-même avant de demander
confirmation chez l’instructeur lorsqu’on n’est pas sûr
de ses propres réponses. Lorsqu’on prend un temps
pour apprendre une leçon et à la fin on ne se pose
aucune question, on a en fait tenté de mémoriser la
leçon et on n’a pas réellement appris cette leçon. Ce
que vous avez simplement mémorisé vous allez
l’oublier très vite. Ce que vous avez vraiment appris

26
c’est ce que vous avez compris et dont vous
connaissez les tenants et les aboutissants. Ce que
vous avez compris maintenant vous amène forcément
à chercher à comprendre d’autres choses qui y sont
directement ou indirectement liées. Et ceci peut
constituer une clé d’apprentissage :
Si après avoir appris une leçon vous ne vous posez
aucune question sur le sujet, retournez à votre
apprentissage jusqu’à ce qu’à la fin des questions
surgissent en vous ou dans votre tête, au sujet de ce
que vous venez d’apprendre. On ne peut pas chercher
à comprendre quelque chose sans se poser des
questions.

Il y a une différence fondamentale entre mémoriser


une information et apprendre en vue de connaître
quelque chose qu’on ne connaissait pas. Mémoriser
c’est tout simplement essayer d’absorber, comme une
éponge absorbe de l’eau, l’information dont nous
voulons nous rappeler plus tard. Si c’est tout ce que
vous faites lorsque vous vous mettez à apprendre, cela
fera de vous une tête bien pleine mais pas une tête
bien faite. Le bon apprentissage vise à faire de vous
une tête bien faite. Il consiste dans un premier temps
à absorber l’information en prenant contact avec cette
information, puis à digérer cette information en
l’analysant pour essayer de la comprendre, puis à en
retenir l’essentiel, la substantifique moelle comme le
disait Rabelais, quitte à rejeter ou ignorer le superflu,
le non essentiel, afin de ne pas encombrer sa mémoire
de choses qui ne sont vraiment pas essentielles. C’est
ce qui est bien compris qui doit être mémorisé et non
pas forcément toute l’information reçue au cours de la
formation. Et bien apprendre ne s’arrête pas là. Il faut
ensuite faire l’effort d’appliquer ce qu’on vient
d’apprendre et si on se rend compte que ce n’est pas

27
applicable du tout, on doit se demander à quoi ça sert
d’apprendre cela si c’est totalement inutile. Se poser
cette question et tenter d’y répondre nous amène à
mieux comprendre l’information reçue. Appliquer une
information c’est en fait tenter de la relier avec
d’autres choses réelles ou imaginaires et cela renforce
nos connaissances des choses. Encombrer sa mémoire
d’informations isolées peut nous donner l’impression
de connaître mais cela n’est qu’une fausse impression.
Ce qu’on vient d’apprendre doit s’intégrer
intelligemment à ce que nous connaissions déjà.
C’est dans l’effort d’intégration de la nouvelle
connaissance dans notre banque de données ou de
connaissances que nous pouvons percevoir son utilité
et les possibilités de ses applications éventuelles.

Par exemple toutes les matières qu’on apprend à


l’école semblent isolées les unes des autres mais en
réalité ce n’est pas le cas. La langue de
communication tient déjà tout ensemble. Cette langue
c’est la calebasse où se trouvent toutes les autres
choses à apprendre. Et tout ce qu’on apprend c’est au
sujet de la nature qui est une et indivisible mais se
présente sous différents aspects qu’on peut connaître
à travers les lois ou règles mathématiques, physiques,
chimiques, biologiques, historiques, géologiques,
philosophiques, mentales, spirituelles, etc. C’est en
apprenant sérieusement qu’on peut s’apercevoir des
relations qu’il y a entre les matières que les humains
ont conçues pour mieux connaître les différentes
facettes de la Nature, une et indivisible. Et apprendre
sérieusement c’est se demander souvent à quoi sert
ceci ou cela, comment est-ce que c’est fait, d’où cela
vient-il, où est-ce qu’on peut trouver ça, cela existe t-il
partout ou pas, en quoi cela me concerne t-il
personnellement, etc., et on peut arriver à y répondre

28
soi-même ou alors interroger les autres, des livres,
Internet, etc..
C’est en faisant ces efforts pour bien comprendre ce
qu’on apprend qu’on peut se rendre compte, dans le
cadre de la formation scolaire, si l’on a besoin d’un
répétiteur ou pas. Les parents qui cherchent
systématiquement un répétiteur pour leurs enfants
sans savoir s’ils en ont vraiment besoin ou non,
perdent dès fois leur argent pour rien. Si l’enfant n’est
pas curieux de connaître ce qu’on lui enseigne, s’il ne
s’entraîne pas lui-même, s’il n’aime pas lui-même
ouvrir ses cahiers et ses livres pour tenter de
s’approprier les informations qu’il y a dedans, ce n’est
pas le répétiteur qui va mettre magiquement les
connaissances dans sa tête et il va réussir. C’est
l’enfant qui veut vraiment apprendre (ou celui qu’on a
réussi à convaincre de la nécessité d’apprendre et qui
y a pris goût) mais a des difficultés pour assimiler ce
qu’il apprend qu’on peut aider avec un ou des
répétiteurs appropriés., et seulement lorsque les
parents eux-mêmes et d’autres membres de la famille
sont incapables de l’aider efficacement, soit par
manque de compétence, soit par manque de temps.
Des parents qui ne font aucun effort pour suivre
l’évolution de leurs enfants en formation ne peuvent
pas connaître les vraies difficultés que leurs enfants
rencontrent pour les aider efficacement. Juste envoyer
ses enfants à l’école et leur fournir des répétiteurs
c’est largement insuffisant pour ceux, parmi ces
enfants, qui ont des difficultés à s’adapter à
l’enseignement ou à assimiler et surtout à appliquer
les leçons. Si un apprenant n’est pas capable de
reprendre lui-même ce qu’il vient d’apprendre pour
voir s’il a bien compris, puis de faire des exercices par
rapport à ce qu’il a appris, pour se tester lui-même, il
n’a pas la bonne attitude pour apprendre. Et les

29
parents vigilants doivent détecter et corriger cela
assez tôt, avant qu’il ne soit trop tard.

Bien apprendre, c’est d’abord apprendre tout seul


le cours qu’on vient d’avoir, à partir du moment où on
sait raisonner. On le relit pour voir si on l’a bien
compris. An besoin, on ferme son cahier pour voir si
on se rappelle mentalement de ce qu’on a appris.
Après on vérifie dans le cahier si on a vraiment retenu
l’essentiel de ce cours. Retenir c’est une chose et
comprendre c’est encore une autre chose. Á partir de
l’information qu’on a d’une chose dont on a parlé dans
le cours, est-ce qu’on a une image de ce que cette
chose est en réalité ? Est-ce qu’on est capable de
reconnaître cette chose désormais, si on la voyait, à
cause de l’information qu’on a maintenant sur cette
chose ? L’apprentissage réel demande
l’imagination et cultive l’imagination . Si vous
comprenez bien la langue dans laquelle
l’enseignement est donné et vous n’arrivez pas à voir
mentalement ce qu’on vous a bien décrit sans vous le
montrer, c’est que vous manquez d’imagination et il
vous sera difficile d’apprendre facilement parce que
au cours de toute formation on vous parlera de
beaucoup de choses que vous n’avez peut-être jamais
vues et qu’on ne peut pas vous montrer sur le champ.
Ainsi l’apprenant doit faire un effort d’imagination
pour avoir une image claire de ce qu’on lui enseigne
et qu’on ne peut pas lui montrer directement. Même
lorsqu’on vous montre quelque chose que vous n’avez
jamais vu auparavant vous devez faire l’effort d’en
garder l’image dans votre mémoire, sinon la

30
prochaine fois que vous allez revoir cette chose vous
serez incapable de la reconnaître. L’imagination (la
création des images à partir des informations) et la
rétention des images dans sa mémoire, sont des
éléments clés pour bien apprendre, surtout en vue
d’appliquer. Les bons enseignants sont ceux-là qui
font des efforts pour stimuler l’imagination des
apprenants en prenant le temps d’expliquer
clairement ce dont ils parlent, avec des images à
l’appui si cela est possible ou avec des comparaisons
appropriées avec ce qui est déjà assez bien connu des
apprenants. Aujourd’hui, on devrait pouvoir associer
l’ordinateur aux enseignements pour avoir
suffisamment d’images à montrer aux apprenants
mais, mais, mais, vous mêmes vous savez.
En gros, bien apprendre signifie qu’on sait écouter
et bien prendre des notes et cela suppose qu’on
maîtrise assez bien la langue dans laquelle
l’enseignement est donné et donc qu’on sait bien lire,
écrire, analyser et comprendre un texte dans cette
langue dans laquelle on a déjà exercé son imagination
et ses capacités de mémorisation et de rappel. Bien
apprendre c’est aussi participer activement à
l’enseignement en posant des questions et aussi en
répondant aux questions des autres si l’occasion nous
est donnée. C’est encore surtout prendre un temps
après le travail avec l’instructeur, l’enseignant, le
maître, etc., pour revoir ce qu’on vient d’apprendre,
s’assurer qu’on a bien compris, noter des questions
éventuelles, faire des exercices éventuels, puis se
projeter dans ce qu’on a envie d’apprendre encore
après avoir appris ce qu’on vient d’apprendre. Quand
on fait tout cela, on est poussé à apprendre davantage
en lisant les supports de cours fournis ou ceux qu’on a
trouvés soi-même.
Il s’agit là des dispositions générales pour

31
apprendre tout dans une langue donnée et même pour
approfondir cette langue. Dans chaque cas particulier,
bien apprendre passe par l’acquisition du vocabulaire
relatif au cours. Apprendre une langue c’est savoir
faire des phrases qui ont un sens dans cette langue et
savoir comment on nomme les choses courantes dans
cette langue. Mais il y a le vocabulaire mathématique,
chimique, biologique, etc. qu’on doit connaître et
utiliser lorsqu’on apprend ces matières. C’est grâce à
ce vocabulaire spécifique que vous pourrez désormais
discuter valablement sur cette matière. Une bonne
manière d’apprendre est d’avoir un carnet de
vocabulaire sur la discipline qu’on est en train
d’apprendre et alimenter régulièrement ce carnet par
les nouveaux mots qu’on apprend au fur et à mesure
que le cours évolue.

Comment apprendre ? En rappel on peut retenir ce


qui suit :
 Chère lectrice, cher lecteur, si vous lisez ce livre
parce que vous voulez apprendre comment on
apprend, alors vous devez avoir pris des notes
sur ce qui a été dit et surtout dans ce chapitre
qui est l’objectif premier de ce livre. Si vous
n’avez pris aucune note jusqu’ici, vous n’êtes
pas en train de tirer le meilleur profit de ce
livre. Il serait bon pour vous de retourner au-
début de ce chapitre, le relire attentivement en
prenant des notes. Ce qui va être dit maintenant

32
résume en d’autres termes ce qui a été déjà dit
dans ce chapitre, mais pas forcément dans le
même ordre. Et cela va vous permettre
d’améliorer vos notes.
 Ce qu’on fait le tout premier jour de classe,
d’initiation, de formation, et surtout les
décisions qu’on prend ce jour-là peuvent être
cruciales ou déterminantes pour l’issue, bonne
ou mauvaise, de la formation.
 Pour bien apprendre on doit être totalement
disponible pour les études et y concentrer la
plus grande partie de ses efforts pendant la
période consacrée aux études (trimestre,
semestre ou année).
 Étudier en vue d’atteindre un bon résultat
demande qu’on élimine toute distraction
(téléphone portable, télévision, bavardages
improductifs avec des amis, etc.) qui consomme
inutilement le temps qu’on devrait consacrer à
l’apprentissage.
 Pour bien réussir son apprentissage, choisir des
lieux de formation attrayants et calmes qui
favorisent la concentration sur les études, grâce
surtout à la discipline.
 Bien apprendre commence par la maîtrise de la
langue dans laquelle l’enseignement est donnée,
sauf lorsqu’on veut apprendre la langue elle-
même. Sans le minimum requis de la
connaissance de la langue de communication
pour le niveau de l’enseignement, il y aura un
langage de sourds entre l’instructeur et
l’apprenant. Il y a même des instructeurs qui
maîtrisent mal la langue officielle dans laquelle
l’enseignement est donné. Comment ceux-là
peuvent-ils transmettre efficacement leurs
connaissances aux apprenants ?

33
 Pour bien commencer et poursuivre son
apprentissage, il est bon de prendre des notes et
de relever au fur et à mesure ce que vous n’avez
pas bien compris afin de poser des questions au
formateur. L’idée même de prendre des notes
vous amène à mieux vous concentrer sur le
cours et donc à mieux le comprendre. A
l’université, ou peut-être même au lycée, on ne
devrait plus dicter les cours mais favoriser et
encourager les prises de notes assimilées au
cours secondaire.
 Mieux encore on devrait faire des prises de
notes un cours à part entière depuis la classe de
6e au cours secondaire.
 Au cours de la formation, l’apprenant doit faire
des efforts pour maîtriser le vocabulaire
spécifique relatif à la matière afin qu’il devienne
désormais capable de discuter de cette matière
selon le niveau de sa formation.
 On devrait quitter chaque séance de formation
avec la satisfaction d’avoir réellement appris
quelque chose d’intéressant et avoir l’envie de
revenir la prochaine fois, s’il y a lieu, pour
apprendre davantage.
 Ce que chacun fait à la maison par rapport à la
formation, entre deux séances consécutives, est
très important dans la réussite de son
apprentissage. Ainsi, avant de retourner à la
prochaine séance de formation s’il y a lieu,
l’apprenant qui veut vraiment tirer bon profit de
ses études doit absolument réviser ce qu’il a
déjà appris jusque là, faire les exercices ou les
devoirs de maison éventuels, tenter de
comprendre comment il pourrait éventuellement
appliquer ce qu’il a compris et relever les
questions éventuelles à poser à l’instructeur.

34
 Si après avoir appris une leçon vous ne vous
posez aucune question sur le sujet,
retournez à votre apprentissage jusqu’à ce
que à la fin des questions surgissent en
vous ou dans votre tête, au sujet de ce que
vous venez d’apprendre.
 Mais apprendre c’est surtout se demander
souvent : de quoi est-il question, à quoi cela
sert-il, comment est-ce que c’est fait, comment
cela fonctionne t-il, d’où cela vient-il, où est-ce
qu’on peut trouver cela, cela existe t-il partout
ou non, est-ce naturel ou fait par l’homme, est-
ce quelque chose qui peut m’être utile
personnellement ?, etc. L’apprenant tente lui-
même de répondre à ces questions en
s’interrogeant lui-même après avoir lu et relu
son cours, et s’il n’est pas satisfait de ses
réponses il peut alors interroger les autres
apprenants s’il y a lieu, l’instructeur, des livres,
l’Internet ou autre source d’information fiable.
 Celui qui n’est pas curieux d’apprendre pour
savoir ce qu’il ne sait pas encore, celui qui ne
comprend même pas pourquoi il doit apprendre,
ni pourquoi c’est ceci ou cela qu’il doit
apprendre à un moment précis de sa vie et pas
autre chose, celui qui n’éprouve aucun intérêt
personnel à apprendre, aucun maître ni
répétiteur ne peut véritablement l’aider à
apprendre jusqu’à ce qu’il comprenne que c’est
lui qui doit d’abord décider ou accepter
d’apprendre avant que quelqu’un d’autre ne lui
fournisse de nouvelles informations qu’il fera
l’effort d’intégrer dans sa banque de
connaissances acquises afin qu’il devienne alors
capable de faire de nouvelles choses qu’il ne
maîtrisait pas avant.

35
 Comme en matière de formation c’est sur
l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle,
l’apprentissage doit bien démarrer pour
progressivement aboutir au bon résultat final et
chaque étape ou séance compte absolument. Et
ainsi, en apprenant on relie ce qui est nouveau à
ce qu’on connaissait déjà et c’est dans cet effort
d’intégrer toute nouvelle connaissance dans
notre banque de connaissances déjà acquises
que nous pouvons bien percevoir son utilité et
les possibilités de ses applications éventuelles.
 Oui, apprendre ce n’est pas seulement
mémoriser une information. Bien apprendre
c’est surtout comprendre l’information reçue et
aussi savoir à quoi elle peut servir. C’est en liant
ainsi la nouvelle information à son utilisation
pratique éventuelle qu’elle devient facile à
retenir.
C’est pourquoi la connaissance de la langue de
communication est un prérequis pour apprendre
autre chose dans cette langue. C’est dans cette
langue que vous trouverez facilement des liens
entre vos diverses connaissances.

 Et le bon apprentissage demande de


l’imagination et cultive en même temps
l’imagination qui permet de donner une forme,
qu’on peut reconnaître, de ce qui est décrit ou

36
de ce dont il est question. Sans ce pouvoir
d’imagination à cultiver, l’application pratique
de ce qu’on a appris devient très compliquée.
C’est peut-être pour cela que les bons
scientifiques et les bons techniciens créatifs ne
sont pas nombreux sur cette planète. Beaucoup
de gens n’arrivent pas à mettre une image claire
derrière ou devant ce qui est dit et donc ne
comprennent pas de quoi on parle et d’autres
aussi n’arrivent pas à retenir l’image de ce
qu’ils ont vu pour pouvoir le reconnaître la
prochaine fois. C’est grâce à l’imagination ainsi
développée qu’on peut, en apprenant,
s’apercevoir des relations cachées qui existent
entre les différentes matières (en apparence
isolées) que les humains ont conçues pour mieux
connaître les différentes facettes de la nature,
une et indivisible.
On peut voir à travers ce qui a été dit jusqu’ici, et
c’est loin d’être exhaustif, que apprendre pour les
élèves, ce n’est pas du tout attendre l’annonce des
devoirs et des examens pour essayer de comprendre
les cours qu’on a accumulés, dès fois en veillant tard
et même en prenant des somnifères et en menaçant
ainsi sa santé. Apprendre commence le tout premier
jour de la formation et continue progressivement
jusqu’à la fin. Et il faut aussi prendre conscience de
comment on peut savoir si on a vraiment réussi son
apprentissage ?

37
38
Que signifie réussir

Pour beaucoup de gens, réussir c’est généralement


atteindre un objectif précis à court terme. L’élève qui
a réussi son année scolaire c’est celui qui a au moins
la note requise pour passer en classe supérieure
l’année suivante ou celui qui a eu son diplôme
national (Certificat de fin d’études, Brevet,
Baccalauréat, Licence, Master ou Doctorat). On peut
réussir à son concours d’entrée dans une école, ou de
recrutement quelconque. Mais réussir peut se voir
aussi dans la capacité à appliquer efficacement ce
qu’on a appris, avec ou sans diplôme.
La note de passage à l’étape supérieure et le
diplôme de fin de formation constituent tout
simplement des reconnaissances officielles de réussite
en faveur des apprenants. La vraie réussite se voit
plus dans la capacité de l’apprenant à faire
maintenant ce qu’il ne savait pas faire sans la
formation reçue. Quand une formation est trop
théorique elle forme des apprenants qui détiennent
des connaissances mais ne peuvent pas les mettre en
pratique pour résoudre des problèmes concrets dans
la vie courante. Ils peuvent à la limite répéter ce qu’ils
ont appris et peut-être l’expliquer mais ils ne peuvent
rien faire d’utile avec leurs reconnaissances qu’ils
vont d’ailleurs vite oublier parce que de telles
connaissances sont déconnectées de la réalité par le

39
fait même que les formateurs n’ont pas pris soin
d’établir ce lien important entre la théorie et la
pratique utile. Ainsi les diplômes qu’on obtient dans
ces conditions ne peuvent pas être considérés comme
de vrais signes de réussite et s’il s’agit de diplômes de
haut niveau les détenteurs auront des difficultés à
s’insérer dans le monde du travail et c’est dans ces
cas qu’on dit bien que les écoles sources forment des
chômeurs.
Le système français d’éducation qui fait émerger
des génies et qui a encore cours dans notre pays
depuis le cours primaire jusqu’en classe de terminale
est un exemple d’éducation théorique qui ne
débouche pas du tout sur l’acquisition des
compétences que les apprenants en fin de formation
peuvent utiliser soit pour proposer des services utiles
à la société soit en devenant des entrepreneurs.
Depuis 2008 les universités du Togo ont adopté le
système Licence-Master-Doctorat, dit LMD, qui est
d’origine anglophone et devrait produire des diplômés
directement utiles à la société mais force est de
constater que jusqu’aujourd’hui nos universités
continuent à fabriquer des chômeurs en partie parce
que les moyens financiers et humains nécessaires
pour démultiplier les salles de classe et faire les
enseignements pratiques supplémentaires nécessaires
pour conférer les compétences requises aux
apprenants ont fait cruellement défaut. Mais ce n’est
pas la seule raison. Ce qui est plus grave par exemple
c’est que, comme dans ce LMD togolais, on admet
tous les bacheliers et qu’il n’y a plus de renvois pour
insuffisance de travail, tous les étudiants qui
s’inscrivent chaque année sont conduits jusqu’à leurs
sorties et ces gros effectifs font que dans les séries
scientifiques il n’est plus possible de faire des travaux
dirigés et des travaux pratiques de bonne qualité

40
qu’on faisait avec des effectifs plus faibles. En entrant
ainsi dans le LMD qui est beaucoup plus coûteux que
l’ancien système et sans les moyens
d’accompagnement alors que les effectifs sont
devenus beaucoup plus importants on ne peut
produire que des diplômés encore moins compétents
que ceux de l’ancien système.

Un autre problème avec le système LMD c’est que


beaucoup d’enseignants formés à l’ancien système
n’ont pas su se former rapidement au nouveau
système et l’appliquer dans leurs enseignements. Ils
continuaient à faire ce qu’ils avaient l’habitude de
faire et cela rendait difficile la gestion du LMD.
Qu’est-ce qui caractérise ce système Licence-
Master-Doctorat ou en court LMD ?
C’est le système d’éducation anglophone où l’année
scolaire est remplacée soit par le semestre, soit par le
trimestre et où les matières sont remplacées par des
unités d’enseignement ou UE. Si on choisit le système
semestriel comme c’est le cas dans les pays de la
CEDEAO où le LMD est introduit récemment, on
programme un certain nombre d’UE en un semestre
et au semestre suivant d’autres UE vont suivre. Les
semestres sont indépendants les uns des autres mais
ici un apprenant ne peut pas échouer à la fin d’un
semestre comme on peut échouer à la fin d’une année
scolaire dans le système francophone. Comme il prend
un certain nombre d’UE par semestre, un apprenant

41
peut réussir ou valider certaines et pas d’autres qu’il
va alors reprendre la prochaine fois qu’elles seront au
programme. Donc c’est l’étudiant qui n’a validé
aucune UE au cours d’un semestre qui peut
considérer qu’il a totalement échoué dans ce
semestre. Vu qu’une UE peut correspondre à 1, 2, 3
ou 4 crédits, pour 30 crédits par semestre un étudiant
peut théoriquement prendre entre 30 et 8 UE à la fois
par semestre, et s’il échoue dans tout cela, cela veut
dire tout simplement qu’il n’a pas le niveau ou alors
qu’il a fait de la paresse. C’est pourquoi on n’échoue
pas totalement à la fin d’un semestre LMD comme on
échouerait à la fin d’une année dans le système
d’enseignement francophone.
A chaque UE est donc affecté un certain nombre de
crédits, un crédit équivalant à 20 heures de cours par
semestre dont 12 heures de travail (cours, travaux
dirigés ou travaux pratiques) avec au moins un
enseignant et 8 heures de travail personnel de
l’étudiant, en dehors des cours reçus. Dans la pratique
une UE de 1 crédit correspond à une heure de
formation (cours, TD ou TP) par semaine pendant 12
semaines par semestre.
Le chemin parcouru pour obtenir chaque diplôme L,
M ou D est appelé un parcours et chaque parcours
correspond à un certain nombre total de crédits
répartis en un certain nombre d’UE à valider pour
obtenir le diplôme. Pour le parcours licence par
exemple il faut valider au total 180 crédits en 6
semestres, à raison de 30 crédits par semestre sous
forme d’un certain nombre d’UE dont la nature et le
poids en crédits dépendent (pour simplifier) de
l’établissement universitaire et du type de licence que
l’étudiant veut avoir. Par exemple, à l’École
Supérieure d’Agronomie de l’Université de Lomé on
peut avoir trois types de licences (soit en Production

42
Végétale, soit en Production Animale, soit en Agro-
Économie) alors qu’ailleurs dans la même université il
peut en avoir plus ou moins. Pour totaliser 30 crédits
au Semestre Harmattan par exemple un étudiant peut
prendre 15 UE de 2 crédits chacune ou moins de 15
UE dont certaines auront 3 ou 4 crédits et d’autres 1
ou 2 crédits chacune, pour un total d’au moins 30
crédits.
Alors que dans l’ancien système on enseignait
comme au lycée des matières (Français, Anglais,
Histoire etc.) en un an, dans le LMD on prend
chacune des matières à enseigner et on la découpe en
petits morceaux appelés unités d’enseignement (UE)
qu’on peut administrer une à la fois par matière,
chaque semestre. Ainsi l’étudiant qui veut maîtriser
une matière comme la biologie végétale par exemple
doit d’abord prendre une UE fondamentale qu’on peut
nommer BV100 où on l’introduit dans cette matière et
lorsqu’il valide cette UE de base en biologie végétale
il peut prendre une UE plus avancée comme BV200 et
ainsi de suite jusqu’à ce qu’il maîtrise cette matière
s’il veut la connaître à fond. Mais un autre étudiant, à
cause de son parcours différent, peut se contenter
seulement de BV100 juste pour avoir des notions de
base en biologie végétale. Qu’on comprenne donc bien
que c’est chaque matière qui est découpée en
plusieurs UE progressives allant des notions
générales vers la spécialisation, depuis la licence
jusqu’au doctorat. Ainsi, on n’enseigne pas des
matières en LMD mais des UE de chaque matière
qu’on maîtrise alors progressivement.

43
La notion de pré-requis est importante dans le
système LMD mais il ne s’agit pas de quelque chose
de spécifique à ce système. Tout enseignement est
basé sur les pré-requis même si ce mot n’est pas
évoqué. Avant d’aller à l’université il faut avoir le bac2
ou un diplôme équivalent, donc le bac2 est un pré-
requis pour les études universitaires. Avant de
commencer l’école on doit avoir un certain âge en-
deça duquel on n’est pas reçu, il s’agit d’un pré-
requis, tout comme la réussite dans une classe avant
d’aller en classe supérieure. C’est pour cela que
l’élève redouble jusqu’à avoir le pré-requis nécessaire
pour avancer dans ces études. Ce qui est différent
dans le LMD c’est qu’on applique cette notion de pré-
requis non seulement pour le recrutement des
apprenants, mais aussi aux UE hiérarchisées au sein
d’une même matière ou entre matières voisines dont
les notions dans l’une permettent de mieux
comprendre l’autre. Dans l’exemple de la biologie
végétale ci-dessus un étudiant doit forcément prendre
BV100 avant de prendre BV200 si les 2 cours sont
bien structurés ainsi de façon que BV100 soit un vrai
pré-requis pour BV200 parce que ce dernier est plus
avancé et qu’on a nécessairement besoin de
comprendre l’essentiel de ce qui est enseigné dans
BV100 avant de pouvoir comprendre le contenu de
BV200. Dans la pratique les choses ne se passent pas
toujours ainsi. Par exemple la biologie cellulaire
BIO100 qui est un pré-requis pour pratiquement tous
les cours de biologie peut être prise parallèlement
avec BV100 par exemple, le même semestre par un
même étudiant qui va valider les 2 en même temps
sans passer par la hiérarchie du pré-requis. Si cela

44
arrive, c’est que en réalité BIO100 n’est pas un vrai
pré-requis pour BV100 et ne doit pas être considéré
comme tel.
Finalement le pré-requis c’est quoi ? C’est d’une
façon générale les conditions de base, le niveau de
base, les aptitudes de base, les compétences de base
ou les informations de base, qu’on doit avoir pour
pouvoir faire bien ce qu’on ne sait pas encore faire, en
particulier pour entrer dans une formation. Sans le
pré-requis on peut peut-être le faire, mais avec le pré-
requis on part sur de bonnes bases et on a donc plus
de chance de réussir si évidemment on fait l’effort
d’apprentissage nécessaire. En LMD les UE de base
ou UE fondamentales dans chaque matière, sont
généralement des pré-requis pour les UE plus
avancées et surtout pour les UE de spécialité. Un
étudiant peut être bloqué dans son parcours s’il
n’élimine pas rapidement les UE fondamentales qui lui
ouvrent les portes des UE plus avancées de son
parcours.
Une autre notion importante du système LMD est la
notion de compétence. Le LMD vise en principe
l’acquisition des compétences par les apprenants à
l’issue de chaque cours et de chaque parcours. Une
compétence dans ce cas c’est ce que l’apprenant est
concrètement, de façon vérifiable, capable de faire
lorsqu’il aura validé une UE ou terminé son parcours
et qu’il ne savait pas faire auparavant. L’ensemble des
compétences à acquérir doit être pré-défini au départ
avant même que l’apprentissage commence afin que
l’apprenant puisse choisir son parcours en
connaissance de cause.
En fait tout ce qui concerne chaque UE dispensée
chaque semestre, y compris les compétences, doit
être consigné dans un petit document appelé le
syllabus et mis à la disposition de chaque apprenant

45
qui suit cette UE. Il semble qu’aujourd’hui, les
enseignants des universités du Togo savent presque
tous faire des syllabus et les mettre à la disposition
des étudiants. Quand je partais à la retraite en 2014 il
y en avait très peu qui le faisaient et j’espère que cela
a pu vraiment changer aujourd’hui.
Dans le syllabus les compétences peuvent être
déclinées en commençant par la phrase magique
suivante :
‘’A l’issue de cette UE, l’apprenant devrait être
capable de’’ puis on cite toutes les compétences
présumées, une par ligne à l’aide de puces ou de
numéros.
A la fin du semestre les compétences ainsi listées
peuvent devenir des critères d’évaluation de
l’apprenant qu’on teste ainsi pour voir s’il a
effectivement acquis les compétences promises. Et
puis l’apprenant peut se tester lui-même ou évaluer le
cours reçu sur la base de ces compétences qu’il
devrait avoir à l’issue de sa formation. Est-ce que ces
compétences lui ont été effectivement conférées ? Si
oui, est-ce que lui-même il a fait l’effort de les
maîtriser, de les acquérir ?
Chaque étudiant est évalué à la fin du semestre
dans chaque UE qu’il a prise mais on ne fait pas la
moyenne des notes à travers les UE comme on le fait
dans l’ancien système en fin de trimestre, de semestre
et d’année. En général, lorsqu’on a au moins la
moyenne 10/20 dans une UE on l’a validée et elle est
ainsi éliminée de la liste des UE qu’il faut valider dans
le parcours choisi. C’est en éliminant ainsi
progressivement les UE du parcours qu’on arrive au
total des crédits requis pour ce parcours (180 crédits
pour la licence).
Il est important de comprendre pourquoi on ne fait
pas la moyenne des notes des UE dans le système

46
LMD. Dans l’ancien système un élève peut réussir s’il
est très fort dans quelques matières où il a de très
bonnes notes à fort coefficients et en même temps
très faible dans d’autres matières, parce que sur
l’ensemble il a la moyenne générale requise pour
réussir son examen ou passer en classe supérieure.
Mais il risque de traîner des lacunes dans les matières
où il est faible et cela peut lui nuire dans la vie
sociale. Ainsi un élève peut évoluer avec des lacunes
en Français ou en sciences et cela va agir sur ses
performances tôt ou tard.
Dans le système LMD le parcours vise à donner un
certaine nombre de compétences à travers les UE
choisies. Quand le parcours est bien conçu chaque UE
a sa place et c’est en validant l’UE que l’apprenant
montre officiellement qu’il a maintenant acquis les
compétences liées à cette UE, compétences qu’il peut
utiliser immédiatement comme des pré-requis pour la
suite du parcours, mais aussi plus tard dans la vie
sociale. La validation de toutes les UE du parcours
permet à l’apprenant d’avoir une base assez solide de
compétences pour pouvoir mieux se débrouiller dans
la vie socio-économique. Pour réussir dans le LMD
l’apprenant n’a pas intérêt à choisir dans son parcours
les UE qu’il aime et celles qu’il n’aime pas. Il doit les
aimer toutes et faire des efforts pour les valider
toutes, tout simplement parce qu’on ne fait pas la
moyenne des notes des différentes UE. Il doit faire
tout pour acquérir les compétences liées à chaque UE.
S’il fait comme dans l’ancien système en
disant’’j’aime’’,’’je n’aime pas’’ il fait fausse route. En
LMD on peut choisir son parcours précis, on peut
changer de parcours lorsqu’on se rend compte qu’on
s’est trompé, mais on ne peut pas choisir parmi les UE
obligatoires de son parcours celles qu’on aime et
celles qu’on n’aime pas. C’est à comprendre et à

47
respecter. On doit travailler en s’appliquant pour
valider chaque UE du parcours.
Dans la bonne réussite du système LMD, pré-
requis et compétence sont étroitement liés pour
être sûr qu’on a au départ les apprenants qu’il
faut pour chaque niveau de formation. Si on ne
prend pas soin de bien recruter au départ en exigeant
que seuls les apprenants qui ont les pré-requis
puissent entrer dans la formation définie, c’est comme
si on trouve normal de mélanger les chevaux et les
ânes et les soumettre aux mêmes travaux en espérant
d’eux les mêmes performances, les mêmes résultats.
L’exigence des pré-requis au recrutement permet de
séparer non seulement les ânes et les chevaux mais
aussi de faire des classements dans chaque groupe et
si possible faire des sous-groupes qu’on peut gérer
plus efficacement selon les besoins.

Au Togo la politique veut qu’on donne les mêmes


chances à tout le monde en permettant par exemple à
tous les bacheliers d’aller à l’université. Apparemment
c’est une bonne décision, mais sur le fond ce n’est pas
du tout une bonne chose, surtout lorsqu’en même
temps on vise le développement du pays.
Déjà, c’est bien connu, les bacheliers d’aujourd’hui
n’ont pas le niveau scolaire qu’on attend d’eux. On
rachète des gens au bac1 et au bac2 à travers des

48
examens oraux auxquels on ne peut pas échouer et
qui n’ont donc aucune valeur pédagogique. Ces oraux
constituent des pertes de temps et d’argent qui
pourraient mieux servir ailleurs. Si le rachat aux bac 1
et 2 est vraiment nécessaire, on devrait alors faire de
vrais examens oraux où on peut réussir ou échouer.
En plus, ces bacheliers vrais et faux ont
généralement un niveau trop faible en Français pour
suivre des études universitaires dispensées pour la
plupart dans cette langue de Molière. Quelqu’un qui
ne peut pas bien écrire et parler le Français ne peut
tout simplement pas entreprendre des études
universitaires. De même, pour faire des études
supérieures en sciences et techniques il faut montrer
qu’on en a les aptitudes de base. L’université est un
lieu d’approfondissement des connaissances, ce n’est
pas un endroit où on recommence tout à partir de
zéro. C’est là où on forme les élites, pas les masses. Et
puis il y a ceux qui aiment étudier et ceux qui
s’inscrivent à l’université juste pour profiter des aides
financières promises.
Dans les pays où le système LMD est né ce sont les
tests de recrutement sérieux qui assurent qu’on a en
face les apprenants qu’il faut pour les pousser plus
loin en leur faisant acquérir des compétences
supérieures au service du développement du pays. Par
exemple, si vous êtes francophone et vous voulez
étudier dans une université aux USA vous devez avoir
une certaine note requise au TOEFL ( Test Of English
as a Foreign Language) qui prouve que vous êtes
capable d’écrire et de parler assez bien l’Anglais pour
pouvoir poursuivre vos études dans ce pays où cette
langue est le moyen principal de communication entre
citoyens. Cela est tout à fait logique. En plus tout
étudiant qui veut entrer dans le troisième cycle pour
son Master et son Doctorat doit passer un test dur qui

49
est le GRE (Graduate Record Examinations).
Bref sans test d’entrer, on recrute n’importe qui et
alors on fait n’importe quoi, et on s’attend alors à quoi
de bon à la fin ?
C’est dire que lorsqu’on vise le progrès, le
développement, on ne peut pas ouvrir largement
toutes les portes à tout le monde. Il y a déjà des
formations de base pour tout le monde, mais vers la
fin il faut tamiser pour avoir le bon grain, les élites.
Si nous voulons que le LMD marche chez nous au
Togo, non seulement il faut investir dedans mais il
faut recruter les bons apprenants et leur donner la
bonne formation. Il faut un test qui permet d’abord de
recruter pour les études universitaires seulement
ceux qui ont le bon niveau en Français écrit et parlé.
Et puis il faut ensuite des tests sérieux de
recrutement pour chaque domaine de formation
universitaire. Sans un bon recrutement des
apprenants, tout l’investissement humain, matériel et
financier qu’on pourra faire ne servira pas à grand-
chose. Il va sans dire que lorsqu’on a de bons
apprenants, il faut aussi disposer d’enseignants
qualifiés qui comprennent bien le système LMD ou
qu’on peut former aux principes de ce système. Les
enseignants universitaires sont actuellement bien
payés mais beaucoup ne méritent pas ce salaire qu’ils
sont pressés d’avoir sans contre partie. Quand
l’université et l’État ne se donnent pas les moyens de
contrôler les performances de leurs agents, ceux-ci
vont continuer à être payés sans vrais services rendus
en retour.
Tant que les campus universitaires seront remplis
d’étudiants qui n’en sont pas en réalité, mais aussi
d’enseignants qui ne font pas du tout leurs travaux, ou
qui en font trop peu ou qui font mal les travaux pour
lesquels ils sont très bien payés, on se plaindra que le

50
LMD ne marche pas, mais ce n’est pas la faute du
système. C’est notre façon d’appliquer ce système
conçu comme outil de développement qui pose
problème. Si nous voulons que le LMD marche pour
nous c’est à nous de revoir notre copie. Faire le LMD
sans son mode principal d’emploi ne sera pas efficace.
Nous avons pris le temps de parler brièvement du
système d’enseignement LMD pour dire que c’est un
bon système d’enseignement qui lie l’école à la vie.
Lorsqu’il est bien fait il permet de conférer des
compétences pratiques aux apprenants sérieux qui à
la fin de leurs formations ont l’embarras du choix
entre créer leurs propres entreprises ou travailler
pour des entreprises de pointe qui leur font la cour. Ils
sont conscients qu’ils ont réussi leurs formations et en
sont fiers. Ils sont convaincus qu’ils ont de bons
services à rendre à la société grâce aux compétences
qu’ils viennent d’acquérir. Ils ne peuvent en aucun cas
grossir les rangs des chômeurs qui passent leurs
temps à faire‘’jai l’honneur’’. Pour eux, à la fin, la
réussite est claire.
Mais, quel que soit le type de formation, tout au
long du processus d’apprentissage on doit
régulièrement chercher à vérifier si l’on a vraiment
appris ce qu’on était supposé apprendre.

51
Comment savoir si l’on a bien appris

Pour savoir si l’on a bien appris quelque chose ou


pas il suffit de se poser des questions importantes et y
répondre.
Qu’est-ce que j’ai retenu de ce que j’ai appris ? Est-
ce que je peux réciter ce que j’ai appris ? Est-ce que je
peux le redire en utilisant mes propres mots ? Est-ce
que je peux l’expliquer à quelqu’un d’autre qui a le
bon niveau pour comprendre et la personne va savoir
de quoi je parle ?
Qu’est-ce que je peux faire maintenant que je ne
savais pas faire avant de suivre ce cours ? Est-ce que
j’ai acquis des compétences que je n’avais pas lorsque
j’ai commencé le cours ? Est-ce que je suis capable
d’utiliser les informations acquises à travers le cours ?
Est-ce que j’ai maintenant un nouveau vocabulaire qui
me permet d’avoir des discussions solides sur le sujet
étudié ? Est-ce que je suis capable de faire des
exercices relatifs à ce que j’ai appris ?
Est-ce que je suis prêt à passer un test (un devoir,
un examen, un concours, etc.), dans la matière que j’ai
apprise, en étant fier de pouvoir ainsi montrer mes
capacités personnelles ? Si j’ai peur des devoirs et des
examens c’est que je ne suis pas sûr de mes
connaissances ou alors au fond je ne suis pas en train
d’apprendre en vue d’exprimer mes potentialités, de
développer mes capacités dans les matières

52
enseignées. Quand je suis conscient que j’ai bien
appris je m’engage dans les devoirs et les examens
avec enthousiasme car c’est un bon moyen pour moi
de montrer que effectivement je connais maintenant
ce que j’ai appris. De bons élèves demandent aux
autres de leur poser des questions sur ce qu’ils ont
appris pour voir s’ils peuvent bien répondre à ces
questions, et ainsi réviser leurs cours si cela s’avère
nécessaire. Mais pareils tests tentent surtout de
vérifier votre capacité de mémorisation et ne sont
donc pas suffisants. On doit se tester ensuite sur ses
capacités à appliquer ce qu’on a appris, en traitant
divers exercices d’applications. Ceci développe notre
imagination et nous prépare à des tests officiels où on
doit nécessairement nous poser des questions
théoriques et des questions pratiques, en accordant
plus d’importance aux questions pratiques, si l’on veut
nous évaluer de la bonne manière.
Une bonne évaluation est celle où on demande à
l’apprenant de répondre à de petites questions qui
couvre le plus possible l’ensemble du programme.
Poser un sujet général notée sur 10 ou 20 est une
mauvaise manière d’évaluer les apprenants. La
rédaction, la dissertation, l’analyse d’un texte ou le
commentaire d’un texte, comme unique moyen
d’évaluer en français, en philosophie ou en d’autres
matières ne permet pas de bien apprécier la
connaissance globale de la matière en question.
Aucune question d’évaluation ne devrait emporter à
elle seule plus d’un quart de la note globale. Une
question notée 5/20 par exemple, devrait être le
maximum à ne pas dépasser. Ainsi tout test sur une
matière devrait comporter au minimum 4 questions à
5 points chacune si la notation est sur 20. Plus on
pose de questions différentes sur un sujet, plus on est
capable de tester comment l’apprenant a compris la

53
matière dans ses différents aspects. Si vous ne le
tester que sous un seul aspect, vous allez mal
apprécier ses capacités globales. Connaître bien le
français ou la philosophie par exemple, ce n’est pas
seulement savoir rédiger, ni seulement savoir analyser
un texte, ni seulement savoir commenter un texte.
C’est savoir faire tout cela et en plus maîtriser le
vocabulaire, la grammaire, la communication, etc. On
doit pouvoir au cours d’un devoir, dans la mesure du
possible, tester tout cela en même temps chez chaque
apprenant. Quand on donne des sujets globaux au
choix, on teste différentes choses chez différents
apprenants, selon leurs choix, et cela n’est pas du tout
une bonne manière de tester et de comparer les
apprenants, car la base de comparaison n’est pas la
même. Tout le monde doit être testé de la même
manière et sur divers aspects de la matière.
Des enseignants limitent la note maximale qu’un
apprenant peut avoir chez eux lorsqu’il est bon, pour
signifier clairement qu’il est impossible à un
apprenant de dépasser cette note-là, parce qu’il s’agit
d’une matière difficile. Ainsi en tant qu’apprenant, tu
peux déployer toute ton énergie dans cet
enseignement, le maximum que tu peux avoir c’est
15/20 par exemple. L’enseignant qui le fait se gonfle à
tort en faisant croire que la matière que lui il enseigne
est supérieure aux autres matières où on peut avoir
17, 18, 19 ou même 20/20. On voit cela surtout dans
les matières littéraires où on donne justement des
sujets bateaux sans barème détaillé et c’est au flair
que l’enseignant attribue une note presque arbitraire
au devoir. Cela n’est pas du tout sérieux. Dans toute
matière, la bonne évaluation suppose qu’on doit poser
au moins 4 questions à 5 points chacune quand la note
totale est 20. Poser plus de questions c’est encore
pédagogiquement mieux.

54
D’une façon plus générale, dans ou en dehors du
milieu scolaire ou institutionnel, comment peut-on
savoir si l’on a bien appris ?
Lorsqu’on a vraiment appris, on ne se contente pas
seulement de parler de ce qu’on a appris, on est
content de montrer ce qu’on sait faire et que d’autres
qui n’ont pas appris ce qu’on a appris ne savent pas
faire.

Lorsqu’on a vraiment appris, on ne dit plus avec


regret‘’si jeunesse savait, si vieillesse pouvait’’, car on
est alors capable de comprendre qu’à tout moment on
peut savoir et on peut le faire à un certain degré qui
dépend des efforts personnels déployés pour
réellement savoir ou faire. Et puis, parce qu’on a
appris de bonnes choses, on ne confond plus vieillesse
et âge. On comprend bien qu’on peut vieillir à tout
âge et qu’on n’est pas forcément vieux à un âge
avancé (70 ans +). Car, de tout temps, des gens qui
ont bien su se conserver ont vécu très longtemps en
restant toujours actifs alors même que certains
deviennent des charges pour les autres à l’âge de 30-
40 ans.
Lorsqu’on a vraiment appris, on ne triche pas, car
tricher qui est la forme la plus simple du vol, et qui
bien souvent conduit effectivement au vol, est un aveu
d’impuissance, d’incapacité physique ou mentale à
faire ceci ou cela. Celui qui triche ou vol se dit
quelque part qu’il n’a pas les moyens mentaux et/ou
physiques d’avoir la connaissance ou l’objet de ses

55
désirs par ses propres efforts. Il peut aussi avoir honte
de demander ou il peut se dire que même s’il
demande on peut ne pas lui donner. Alors il prend le
grand risque de tricher ou de voler, souvent en
oubliant que si on le surprend et qu’on le prend, il
peut se sentir bien plus malheureux.
Lorsqu’on a vraiment appris, on devient
responsable, car on est alors fier de montrer ce dont
on est capable, d’exhiber ce qu’on sait, de montrer
que le temps qu’on a passé pour apprendre n’est pas
un temps perdu car il a donné de bons fruits.
Lorsqu’on a vraiment appris, on devient créatif, on
devient capable de produire de nouveaux produits et
de nouvelles informations utiles. C’est là où apparaît
la grande différence entre celui qui a seulement
mémorisé des informations reçues et celui qui a
vraiment appris en digérant l’information reçue pour
n’en retenir que l’essentiel. Mémoriser tout
simplement l’information reçue ne transforme pas
l’apprenant, cela ne le rend pas créatif. Celui qui
mémorise seulement les données peut tout juste
répéter ce qu’il a entendu, imiter ce qu’il a vu faire. Il
ne peut généralement pas, à partir de ce qu’il a reçu,
créer quelque chose de nouveau. Celui qui a vraiment
appris a bien formé son esprit critique et sait faire le
lien entre la théorie et la pratique. Il a développé son
imagination qui lui permet d’associer différentes
choses qui au départ semblent n’avoir aucun lien
entre elles et c’est dans cette capacité à retrouver des
liens subtiles entre des choses apparemment
disparates que se trouve la créativité.
Lorsqu’on a vraiment appris, on en a pris goût et on
continue à apprendre encore plus, car on aura alors
appris soi-même que la vie elle-même est une école et
que arrêter d’apprendre c’est tout simplement arrêter
de vivre, du moins de bien vivre. La vie-école, c’est

56
une aventure sans limites qui vous fait toujours
découvrir de nouvelles choses que vous apprenez à
connaître et souvent à utiliser. C’est ce qui fait de
vous un vrai chercheur, avec ou sans laboratoire,
même capable de créer un laboratoire fermé pour
mieux tester certaines choses, certains phénomènes,
tout en continuant à utiliser le vaste laboratoire
grandement ouvert que constitue la Nature elle-
même.
Lorsqu’on a vraiment appris, on apprend à être
reconnaissant envers tous ceux qui nous ont appris de
bonnes choses et envers tous ceux qui ont favorisé
notre apprentissage en commençant par nos parents
qui nous ont mis au monde et sans qui nous ne serions
pas là pour apprécier ce que la vie a à nous offrir.
Quel que soit ce que nos parents nous ont fait en bien
ou en mal, le seul fait qu’ils nous ont donné la vie
suffit pour que nous leur soyons inconditionnellement
reconnaissants. Certains ont de bonnes raisons de se
plaindre de leurs parents, on le sait bien, mais si
malgré tout vous avez pu survivre, dites-leur grand
merci tout de même car sans eux vous ne serez même
pas là. Si vous pouvez lire ce livre, dites merci d’abord
à celui qui vous a appris à lire et à écrire, puis à tous
ceux qui vous ont soutenus et formés tout au long de
votre parcours. Sans eux vous ne seriez certainement
pas ce que vous êtes aujourd’hui. Nous devons être
reconnaissants aussi envers ceux qui ont accompli de
grandes œuvres, et si nous en avons l’occasion leur
rendre hommage pendant qu’ils sont vivants et non
pas attendre qu’ils quittent cette vie avant de
reconnaître leurs œuvres.
Par exemple, l’Hôpital Saint Pérégrin dont la
première pierre a été posée le vendredi 15 février
2019 à Agoè-Nyivé par le Président Faure Essozimna
GNASSINGBE du Togo, pourquoi cet hôpital portera t-

57
il ce nom qu’on lui a ainsi donné et non un autre qui
est plus compréhensible pour les Togolais ?
Quel que soit ce que ce monsieur Saint Pérégrin a
fait quelque part en son temps pour promouvoir la
santé humaine je ne comprends personnellement pas
pourquoi un hôpital construit aujourd’hui au Togo va
porter son nom. Je suis convaincu que si on donnait le
nom‘’Faure Essozimna GNASSINGBE’’ à cet hôpital
de référence régional qui promet de résoudre un bon
nombre de difficultés sanitaires, les Togolais se
retrouveraient mieux que si on prenait du temps à
leur expliquer qui était Saint Pérégrin et pourquoi on
donne son nom à cet hôpital. La politique du Président
Faure, c’est le développement. Même si beaucoup de
choses restent encore à faire, et c’est normal, on ne
peut pas par un bâton magique changer tout
brusquement du jour au lendemain, donc, même si
beaucoup reste à faire on voit comment le pays est en
train de changer positivement. Si nous sommes
sérieux et reconnaissants, associons le mordu du
développement, Faure Essozimna GNASSINGBE, à au
moins une de ses œuvres et cet hôpital peut être l’un
des monuments qui porteront son nom. Pourquoi
choisir les héros d’autres peuples et d’un autre temps
en ignorant les nôtres ? C’est une erreur qui devrait
être logiquement corrigée. On peut donner à cet
hôpital tout autre nom pourvu que cela ait un sens
pour les Togolais que nous sommes.
Lorsqu’on a vraiment appris, on refuse d’accepter
des dogmes conçus pour contrôler et dominer les
autres. On ne croit pas à la parole des hommes qu’on
présente comme étant la parole de Dieu et qu’on doit
accepter comme telle. Toute information écrite vient
des hommes qui ont voulu que leurs paroles durent et
puissent profiter aux autres qui sont capables de les
comprendre et qui y trouvent un intérêt. Quand nous

58
acceptons toute information comme étant une vérité
sans même la comprendre, nous ne sommes pas en
train d’apprendre et cette information ne nous servira
pas à grand-chose. Si ensuite nous créons de grandes
institutions pour enseigner ces soi-disant paroles de
Dieu que nous ne pouvons pas expliquer, ni appliquer
créativement, nous contribuons à la formation des
répétiteurs d’information, des gens soumis à ces
institutions, mais aussi des fanatiques dont les actes
peuvent être plus graves avec le temps, que ceux que
nous constatons aujourd’hui. Lorsqu’on apprend
vraiment, on ne doit pas seulement avaler
l’information puis la recracher telle quelle. On doit la
mâcher soigneusement, la digérer pour en retenir
seulement ce que nous avons réellement compris,
quitte à poser des questions pour s’assurer qu’on a
réellement bien compris, pour en connaître l’utilité, la
portée, pour être sûr de conserver ce qui va nous
servir, en évitant d’encombrer notre précieuse
mémoire avec des informations dont nous ne sommes
pas sûrs de nous en servir utilement dans le futur. Et
puis quand on n’applique pas l’information reçue pour
résoudre un problème ou concevoir et réaliser un
projet, cette information ne nous sert pas vraiment. A
savoir aussi que toute information reçue est peut-être
déjà dénaturée. Plus on la transmet et plus on la
transforme. Ce qu’on nous enseigne aujourd’hui
comme étant la Parole de Dieu est tellement dénaturé
qu’on peut se demander s’il faut encore considérer
cela comme des « Vérités », si au départ s’en était
comme on le prétend.

59
Lorsqu’on a vraiment appris, on sait en tant
qu’adulte analyser toute situation et en tirer des
conclusions utiles. Ainsi, en regardant ce qui se passe
dans notre cher Togo par exemple on peut remarquer
entre autres choses ce qui suit :
 Il y a une confusion gênante entre l’État et la
religion. L’État est théoriquement laïque mais
dans la pratique il est religieux et surtout
chrétien. Si nous voulons réellement nous
développer nous devons nettement séparer
l’État qui est notre dénominateur commun et la
religion qui est spécifique à chaque individu et
ne doit en aucun cas apparaître sur la place
publique, des lieux spécifiques étant réservés
pour les pratiques religieuses qui doivent
respecter les libertés des autres. Les USA
constituent un État chrétien, mais dans les villes
où j’ai vécu, il n y a pas la religion dans la rue.
Au Togo, pays laïque, si vous sortez pour des
courses sans rencontrer des signes religieux
jusqu’à votre retour, c’est un vrai miracle. Ce
qui est plus grave, des gens vont dans les
bureaux de la fonction publique avec leurs
bibles, leurs corans, leurs chapelets etc.
Certains prient partout pour se sentir à l’aise.
Ils ont peur de quoi ? S’ils font tout cela et
travaillent sérieusement, ça peut aller. Mais leur
dévouement au travail, leur qualité de travail,
c’est loin de l’attente, bien loin même. Est-ce
qu’on peut vraiment nous développer avec ces
comportements là ?
 Il y a beaucoup plus d’églises et de mosquées
que d’écoles bien équipées pour la bonne
formation des jeunes en particulier, relève de

60
demain. Ceci accentue la confusion entre l’État
et la religion et favorise la prédominance de la
religion sur l’État avec les conséquences que
tout le monde connaît et qui peuvent s’amplifier.
 Il y a beaucoup de bruits la nuit et surtout tôt le
matin (à partir de 4 heures déjà) au moment où
certains ont besoin de calme pour se reposer,
méditer ou apprendre. Aujourd’hui les
musulmans n’ont plus besoin du muezzin pour
leur rappeler l’heure de la prière à grand bruit.
Chacun peut avoir une montre, un réveil ou un
téléphone portable qu’il peut régler sur l’heure
de la prière. Tout culte, toute messe doit être
réservée aux membres présents dans le lieu
réservé pour cela, sans besoin de hauts parleurs
bruyants qui dérangent les voisins. On ne
devrait pas du tout autoriser les chrétiens à se
promener dans les lieux publics et dans les rues
pour évangéliser les gens, souvent tôt les
matins, et souvent avec des hauts parleurs
bruyants. Cette pratique est une violation
fragrante du droit des autres citoyens qui ont
choisi d’autres religions. Les pratiques
religieuses ne doivent se faire que dans les lieux
autorisés pour ces pratiques, pas en dehors,
sauf occasionnellement, lors des événements
particuliers où on fait des processions
reconnues et autorisées.
 Par ailleurs, à Lomé, fréquemment, des gens
barrent systématiquement des rues pour leurs
veillées funèbres qui durent des fois toute la
nuit avec un bruit étourdissant. Si c’est la
tradition qui veut que ces veillées durent toute
la nuit, pourquoi utiliser des hauts parleurs qui
se font entendre à des kilomètres à la ronde, en
troublant ainsi le sommeil de beaucoup de gens

61
qui ne sont pas concernés par ces veillées ? Des
gens aussi fêtent leurs anniversaires à grand
bruit, toute la nuit, sans aucune considération
pour les voisins qui ont besoin de se reposer.
Des cultes chrétiens se font aussi les nuits,
pendants de longues heures, à hauts parleurs
puissamment déployés. Et la police secours est
soit introuvable, soit impuissante face à ce
genre de problèmes récurrents. La Nature nous
enseigne pourtant de travailler le jour et de
nous reposer la nuit pour reconstituer nos
forces pour le travail du lendemain. Sachons
que lorsque nos nuits sont si bruyantes, cela
affecte négativement notre état de santé.

Un État qui se développe doit mettre de l’ordre


dans ses pratiques. A un moment donné, sous la
présidence de feu GNASSINGBE Eyadema, on avait
réglementé les bruits pour respecter les heures de
repos des citoyens. C’était une bonne mesure qui n’a
pas duré, je ne sais pourquoi. Était-ce sous la pression
des musulmans qui trouvent normal de réveiller les
autres à 4 heures du matin parce que c’est à grand
brut qu’il faut prier Allah pour qu’il comprenne ? Je
n’en sais rien. Pour vivre ensemble, nous devons
respecter les droits des autres. Faire du brut à
certains moments c’est gênant pour les autres et nous

62
devons le comprendre. L’État devrait prendre ses
responsabilités pour réglementer tous ces bruits afin
que les Togolais puissent mieux se reposer surtout la
nuit, et surtout faire en sorte que les libertés des uns
puissent effectivement s’arrêter là où celles des
autres commencent dans ce bel espace que nous
avons en commun et qui s’appelle le Togo.
 Les médias d’État sont souvent utilisés pour des
propagandes religieuses et la diffusion des films
de guerre et de violence, ou des feuilletons non
pédagogiques alors que ces médias sont des
outils qui devraient servir à mieux éduquer les
gens, à des échanges d’expériences permettant
d’apprendre les uns des autres ce qui marche et
ce qui ne marche pas, et ainsi, mieux nous
développer. Nous ne pouvons pas nous
développer en faisant partout du chacun pour
soi, tant pis pour les autres. Beaucoup de
Togolais aujourd’hui croient fermement (cela se
voit dans leurs comportements) qu’ils ont le
droit de faire ce qui leur plaît et personne n’a
rien à dire là-dessus. Or, on ne peut pas vivre en
harmonie en société sans règles ni lois. Les lois,
lorsqu’elles sont bien faites, sont là pour
protéger tout le monde en facilitant la vie
ensemble. Les médias en général, et ceux de
l’État en particulier, devraient rappeler cela
souvent à tous les citoyens et les amener à
respecter les lois établies et surtout le code de
la route dont le non respect par beaucoup de
jeunes causent des dégâts bien connus. Comme
nous avons tendance à reproduire ce que nous
voyons, ce à quoi nous sommes souvent exposés,
je ne sais pas quels objectifs on poursuit en
diffusant souvent des films de guerre et de
violence. On sait aussi comment des gens,

63
surtout des femmes et des jeunes, négligent
leurs devoirs et leurs travaux à cause des
feuilletons qu’ils veulent suivre à tout prix et
pourtant on continue à en diffuser, comme s’il
n’y avait pas d’autres moyens plus intéressants
d’utiliser la télévision. Malheureusement,
WhatsApp prend le relai de la Télé et rend des
gens dépendants de ce médium au-dépens de
leurs devoirs. Voulons-nous vraiment nous
développer ? Nous développer sans favoriser
l’éducation, la formation, la sensibilisation sur
les bonnes pratiques, la mise en garde continue
sur les mauvaises pratiques, en saisissant
chaque opportunité, c’est partir sur de
mauvaises bases.

 On ne gouverne pas à coups de messes et de


cultes en espérant que Dieu va faire des choses
à notre place pour que nous soyons heureux. On
gouverne avec des lois justes, nationalistes et
axées sur le développement utile à tous, des lois
qui doivent être mises en pratique avec des
outils scientifiques et techniques qui permettent
d’évaluer les progrès et de corriger les erreurs
éventuelles, des lois qui doivent être respectées
par tous, chacun à son niveau, des lois qui
doivent être révisées périodiquement compte
tenu des expériences et de l’évolution des
connaissances. Se remettre simplement à Dieu

64
en espérant que nos prières et nos supplications
vont l’amener à prendre des décisions en notre
faveur, c’est cultiver la paresse, c’est même
accuser Dieu de nous avoir créés impuissants
alors même que ceux parmi nous qui font des
efforts arrivent à faire de grandes choses, des
choses merveilleuses. Nous disposons des
mêmes outils et c’est notre façon particulière
d’utiliser ces outils qui fait la grande différence.
Nous avons tous un cerveau mais pour la
plupart, nous ne savons pas comment l’utiliser
efficacement pour réussir notre vie. Si nous
décidons aujourd’hui d’apprendre à connaître et
à utiliser à notre avantage cet outil très
puissant, notre vie va être transformée. Nous
devons comprendre que si nos prières étaient
efficaces nous n’allions pas continuer à nous
plaindre des mêmes problèmes, année après
année et de génération en génération. C’est
notre connaissance profonde de nous-mêmes et
de notre environnement, combinée à des
planifications et à des actions contrôlées suivies
d’évaluations et de réajustements périodiques
qui sont capables de nous garantir des résultats
fiables. Si nous continuons à faire comme nous
avons l’habitude de faire nous aurons les mêmes
résultats et nous aurons tort de nous en
plaindre.
 Les responsables des partis de l’opposition qui
luttent pour accéder au pouvoir et qui ont
l’habitude d’inciter la population à la
désobéissance civile, font comme si c’était eux
les dirigeants et veulent imposer de toute force
leurs idées, est-ce qu’ils seront respectés à leur
tour lorsqu’ils seront au pouvoir ? Ils crient haut
et fort que la majorité des Togolais les

65
soutiennent, mais, si cela était bien vrai, au lieu
d’en profiter pour avoir la majorité des députés
à l’Assemblée Nationale, ce qui leur donnerait le
vrai pouvoir de décision, ils boycottent les
élections en craignant d’être trichés s’ils y
allaient. En langue Kabyè on dit bien que‘’milu
ekilu biyudu’’ signifiant que le voleur ne peut
pas être mieux loti que le propriétaire, parce
que, à la limite le propriétaire sait comment
reconstituer ses biens. Si vous allez aux
élections et on vous vole, vous aurez au moins
quelques députés à l’Assemblée, vous n’êtes pas
totalement perdants. Sans aucun député à
l’Assemblée comment pouvez-vous vous opposer
au pouvoir en place ? Vous préférez faire des
marches, en bloquant totalement la circulation
sur les rues où vous passez, mais vous n’avez
pas ce droit là. La liberté de chaque citoyen doit
être respectée à tout moment. Quand vous
choisissez de marcher, parce que vous n’avez
rien d’autre à faire, d’autres citoyens
choisissent de vaquer à leurs occupations et
vous n’avez pas le droit de les en empêcher.
Curieusement, vous faites cela et les autorités
ne font rien pour que d’autres citoyens ne soient
pas pénalisés par vos marches. La liberté de
chacun devrait toujours s’arrêter là où celles
des autres commencent. Si aujourd’hui le
Président Faure se déplace sans le blocage des
rues, pourquoi c’est la marche des opposants
qui va perturber gravement la circulation,
souvent avec des violences sur les passants ?
 Quand nous avons le pouvoir dans ce système
que les occidentaux nous présentent comme
démocratique alors qu’il n’en est rien du tout,
nous devons prendre nos responsabilités et

66
exercer ce pouvoir pour le bien de tous, en
votant des lois utiles et surtout en veillant à
leurs applications. Si nous faisons de bonnes
choses pendant que nous sommes au pouvoir,
dès fois on peut à peine nous être
reconnaissant. Mais si nous permettons à
d’autres de nous mettre des bâtons dans les
roues, les mauvaises conséquences qui ne
manqueront pas d’en résulter nous seront
attribuées, car on dira que c’est sous notre
administration que ceci ou cela s’est passé. Quel
souvenir voulons-nous laisser de notre mandat
social ? C’est à nous de décider et d’agir en
conséquence, quel que soit le poste que nous
occupons, même quand nous ne sommes que
des chefs de famille. Lorsque nous occupons des
postes administratifs, nos responsabilités sont
encore plus grandes.

 Nous voulons nous développer mais l’argent ne


circule pas dans le pays. Partout dans les
marchés comme dans les boutiques et magasins
de vente on se plaint sérieusement du manque
de monnaie. Souvent au lieu de remettre la
monnaie au client qui vient d’effectuer un achat,
c’est à lui qu’on demande la monnaie et dès fois
la vente échoue tout simplement par manque de
monnaie. Sérieusement, pourquoi est-il si
difficile d’avoir la monnaie au Togo aujourd’hui ?
Est-ce une volonté gouvernementale de priver
les gens de monnaie pour limiter la circulation
de l’argent ou est-ce que ce sont les banques qui

67
ne sont brusquement plus capables de fournir
les pièces de monnaie aux commerçants qui en
ont besoin ? Au pays de l’Oncle Sam, beaucoup
de prix affichés se terminent par ,99 et pas ,00.
C’est pour des raisons psychologiques car
inconsciemment des gens trouvent que ce qui
coûte $9,99 par exemple est moins cher que si
cela coûtait $10,00. Pourtant entre les deux prix
la différence est seulement 1 centime (1/100eme
de dollar). Sachez que si vous réglez votre achat
avec de l’argent liquide, dans votre monnaie il y
aura forcément le centime qu’on vous doit
sans parler des pièces de valeurs supérieures.
Chez nous ici, les pièces de 1F et 5F ont
pratiquement disparu. On utilise à peine 10F et
25F. Les pièces blanches de 50F, 100F, 200F,
250F et 500F se font rares et c’est là que le bas
blesse le plus. Pourquoi on ne veut plus que les
pièces de monnaie circulent au Togo ? Est-ce
une façon d’obliger tout le monde à utiliser la
monnaie électronique au profit des grands
patrons qui en sont propriétaires ? « Obliger »
tout le monde, c’est vraiment cela le
développement au bénéfice de tous ? On a
besoin de comprendre.
 Nous connaissons pour la plupart d’entre nous,
l’importance des langues, mais que faisons-nous
concrètement par rapport à cela ? Chacun
devrait savoir lire et écrire dans sa langue
maternelle, puis dans la langue officielle, le
Français, obligatoirement, puis connaître les
langues internationales les plus importantes. La
maîtrise des langues c’est un outil clé de
développement. Non seulement des dispositions
doivent être prises pour l’enseignement de
toutes les langues maternelles dans les localités

68
respectives où elles sont enracinées, mais aussi
le Togo devrait sérieusement penser à devenir
bilingue, français/anglais pour des raisons
évidentes. Tout comme de sérieux efforts
devraient être aussi faits pour l’accès aux outils
informatiques et à l’Internet à moindre coût.
Lorsqu’on a vraiment appris, on revendique ses
origines et sa propre identité.
En effet on nous a fait croire, et nous l’acceptons
facilement, que nous devons avoir des noms étrangers
de saints soit pour avoir leur protection, soit pour
aller au paradis, soit pour être à la mode, soit pour
d’autres raisons. Quand on cherche à comprendre les
choses en profondeur on finira par savoir que les
religions révélées sont des inventions humaines et ne
révèlent pas plus la parole directe de Dieu que
d’autres religions, toutes des inventions humaines.
Dieu, c’est beaucoup plus loin de nous et beaucoup
plus complexe que nous le pensons ou qu’on veut nous
faire croire. Des gens font croire aux autres que Dieu
leur parle alors qu’ils n’en savent rien du tout. Ce
n’est pas parce que vous avez entendu une voix
venant de l’invisible qu’il s’agit forcément de la voix
de Dieu. Nous devons rester humbles et honorer notre
toute petite place dans la Nature immense qu’est
l’Univers. Tous les peuples sont de

69
Dieu bien compris, et je crois fermement que les
noms kabyè, kotokoli, éwé, haousa, swayili, etc. par
exemple, sont aussi divins que les noms hébreux,
français, arabes, etc. Pourquoi nous, nous allons
renier en quelque sorte notre culture et prendre des
noms européens par exemple alors que c’est loin
d’être réciproque. J’ai toutefois vu des Américaines se
faire appeler par des prénoms togolais comme Pyalo,
Adjoa, etc. et cela m’a fait sourire. J’en ai même
rencontrée une au marché de Kouméa dans la Kozah,
qui ne voulait pas que je lui parle Américain, préférant
parler Kabyè. C’est étonnant, mais ce n’est qu’une
goutte d’eau dans la mer. Les Français surtout
trouvent normal que nous les Africains nous parlions
leur langue et portions leurs prénoms tout en
considérant que c’est dégradant pour eux de faire
l’inverse. Et nous aussi, nous sommes fiers de porter
ces noms coloniaux, n’est-ce pas ? Au lieu de valoriser
notre culture et l’enrichir pour mieux en jouir, nous
continuons à préférer ce qui vient de l’extérieur, ce
qui est contraire à l’esprit même du développement.
Se développer c’est d’abord partir de sa propre base,
pour bien la connaître, recenser ses atouts et ses
faiblesses, ses points forts et ses points faibles, toutes
ses ressources et tous ses besoins actuels, puis se
baser sur tout cela pour établir son plan efficace de
développement en utilisant ses atouts et ses bonnes
ressources pour améliorer ses points faibles et créer
des richesses pour soi-même et pour l’humanité. Pour
nous développer, nous devons absolument sortir des
imitations, du suivisme, de l’état de victimisation, de
la mode importée, pour devenir authentiques, créatifs,
responsables et productifs.

Lorsqu’on a vraiment appris, on fait des efforts pour


se connaître soi-même au lieu de suivre et de subir ce

70
que d’autres ont décidé concernant notre nature et
nos vrais objectifs dans cette vie. Au lieu de chercher
à suivre les religions créées par d’autres, on doit créer
sa propre religion pour atteindre des objectifs
personnels. Beaucoup de gens sont religieux, se
disent religieux, passent même le plus grand de leur
temps à défendre et promouvoir leurs religions alors
même qu’ils n’ont aucune connaissance solide de la
spiritualité qui passe nécessairement par la
connaissance de la nature de l’être humain.‘’Connais-
toi toi-même, et tu connaîtras l’univers’’ avait dit en
son temps le sage philosophe Socrate. Lorsqu’on
cherche à se connaître soi-même, on découvre la
matière dans tous ses aspects et aussi l’énergie qui en
est la source et qui est plus vaste et plus subtile. On
découvre aussi qu’on est à la fois un corps matériel et
une dimension spirituelle qu’on a un grand intérêt à
connaître et à contacter.

C’est comme cela qu’on développe sa propre


spiritualité avec des expériences personnelles de
découverte de soi, étape par étape, et alors on
apprend des choses sur soi-même, sur son
environnement et sur la vie en général et ses
objectifs. Répéter et défendre des dogmes religieux
sans faire des efforts pour les comprendre et surtout
pour les mettre en pratique pour voir vraiment en
quoi ils peuvent nous être utiles, c’est perdre son
temps et soutenir la confusion et des conflits. Il y a
beaucoup de choses dans ce monde, beaucoup
d’informations surtout et personne ne peut utiliser
tout cela même en vivant des millénaires sur cette
terre. Pour notre propre bien nous devons faire des
choix, et expérimenter avant de décider ce qui nous
est vraiment utile. En toute chose, pour vraiment se
développer on doit toujours chercher à se prendre

71
entièrement en charge. Lorsqu’on ne se prend pas en
charge, on devient un problème pour soi-même et
pour les autres.

Lorsqu’on a vraiment appris, on ne confond pas


croyance et religion. Des gens en effet se disent
croyants et traitent les autres de mécréants en
supposant même que ces soi-disant mécréants ont tort
de l’être et doivent être convertis. Double erreur à
corriger.
1. Croire c’est naturel. Cela fait partie de la vie.
C’est une propriété fondamentale de l’être vivant.
Toute la vie est en fait basée sur la croyance. Nous
mangeons par exemple parce que nous croyons
fermement que cela va soutenir notre vie. Tout ce que
nous faisons, c’est basé sur la croyance que cela va
produire un résultat désiré. Nous ne pouvons pas
vivre sans croyance mais nous ne croyons pas aux
mêmes choses. Les croyances d’un même individu
peuvent changer au fur et à mesure qu’il avance dans
sa vie. Les croyances religieuses sont des croyances
humaines parmi d’autres et différent aussi les unes
des autres. Quand on appartient à une religion, on
n’est pas un croyant tout court, on est un religieux
particulier, chrétien, musulman, animiste, bouddhiste,
etc. Partir de là et traiter un autre être humain de
mécréant relève tout simplement de l’ignorance.

72
2. Sur cette Terre, on peut devenir religieux par
héritage, par dictature ou par choix personnel. Toutes
les religions étant des créations humaines, aucune
n’est plus légitime que les autres, n’en déplaise aux
fanatiques de tous genres. Chercher à convertir des
gens malgré eux devrait faire partie de notre passé
lointain mais curieusement l’histoire a tendance à se
répéter et aujourd’hui encore nous vivons des drames
de ce genre de comportement humain. Quand est-ce
que nous allons commencer à apprendre à nous
concentrer sur l’immense travail de développement
personnel et respecter la liberté des autres à choisir
dans ce monde ce qui leur plaît ? Les États laïcs
devraient prendre des mesures pour empêcher des
gens de juger d’autres sur la base de leurs croyances
et surtout de tenter d’imposer leurs religions aux
autres.
Lorsqu’on a vraiment appris, on comprend et on
retient que ce ne sont pas les informations qu’on peut
accumuler à tout moment qui sont importantes en
elles-mêmes, même si certaines peuvent nous être
utiles immédiatement. Ce qui est le plus important,
c’est la manière de chercher les informations et la
manière de les tester pour voir en quoi elles peuvent
nous être utiles. Les informations évoluent
rapidement mais à tout moment c’est la manière de
rechercher les informations utiles et celle de les tester
qui comptent le plus. Ceci étant, lorsque dans les
institutions d’éducation et de formation on teste les
gens en se basant surtout sur leurs capacités à réciter
des informations reçues, on se rend compte de ce que
des diplômés formés de cette façon savent faire dans
la vie courante avec leurs savoirs récemment acquis.
Pas grand-chose, généralement. Ce sont ceux qui ont
su retenir des informations utiles, ceux qui savent
rechercher, analyser et comprendre des informations

73
et ceux qui ont su développer leurs créativités leur
permettant de choisir les meilleures informations et
surtout de les appliquer, ce sont ceux-là qui sont
capables de se rendre utiles à la société à partir de ce
qu’ils ont appris de leurs maîtres. Souvent, ceux-là
dépassent leurs maîtres !
Lorsqu’on a vraiment appris, on continue à
apprendre car arrêter d’apprendre c’est arrêter tout
simplement de vivre une vie qui a un sens ou une
valeur à améliorer continuellement. On devient un
sage et un leader, car on a accumulé des
connaissances utiles qu’on peut partager joyeusement
avec les autres.
Lorsqu’on a vraiment appris, on peut faire
beaucoup d’autres choses.

74
Ce que j’ai personnellement appris
d’important jusqu’alors de la plus
grande école sur cette terre, la Vie


 Quand j’étais à l’université, en tant qu’étudiant
j’ai décidé de me rendre malade volontairement
et cela a bien marché puis, à partir de là, j’ai
appris à rester en bonne santé pour pouvoir
faire tout travail que je désire et cela a marché
pendant longtemps. En tant qu’enseignant,
toujours à l’université, j’ai appris à sortir de la
timidité et de la peur à parler en public. J’ai
appris moi-même à reconnaître la cellule vivante
comme le vrai être vivant, intelligent et créatif
qui est le seul à manifester et soutenir la vie,
soit individuellement, soit en société plus ou
moins organisée. Á partir de ce moment,
j’enseignais ce que j’ai appris en l’expliquant
mieux par ce que moi-même j’ai compris. Ayant
bien compris le lien qui part de la cellule
biologique et unit tous les êtres vivants, je
décris actuellement les plantes et les animaux
dont les êtres humains, non pas comme des
êtres vivants, mais plutôt comme de grandes
sociétés très organisées de cellules qui sont les
seules à être les vrais êtres vivants sur terre.

75
Ainsi, les êtres vivants sont soit des cellules soit
des sociétés plus ou moins organisées de
cellules. Ce sont les cellules qui ont créé et
savent faire l’assimilation des matières
extérieures ingérées, qui est le principe
fondamental de la vie sur terre.
A noter au passage que pour faire son assimilation,
la cellule absorbe de la matière extérieure (sous forme
de molécules d’air, d’eau et de molécules organiques
de glucides, de lipides, de protides, d’acides
nucléiques et de molécules plus complexes), puis la
digère soigneusement pour en tirer des‘’briques’’ (les
atomes minéraux et les molécules les plus simples de
la matière organique tels que les acides aminés, les
lipides simples, les sucres simples, les nucléotides,
etc.) pour la fabrication de ses propres molécules
surtout organiques qu’elle va intégrer dans son corps
à différents niveaux et rejette dans son environnement
les déchets de la digestion et les excès de la
production. Comme c’est grâce à cette assimilation
que la cellule peut s’auto- entretenir, se défendre et
grandir, puis éventuellement se reproduire, je nomme
cette assimilation, l’assimilation utile vitale. En
effet c’est grâce à cette assimilation que la cellule
biologique existe en tant que être vivant et contribue
à la formation et au fonctionnement de tous les autres
êtres plus complexes (les animaux et les végétaux) qui
donnent l’impression d’être vivants mais ne le sont
pas en réalité au vrai sens du terme. Celui qui
apprend ses cours sans faire, (à l’instar de la cellule
vivante), l’assimilation utile vitale des informations
reçues, n’apprend pas de la bonne manière. Saisissez
le lien suivant dans votre navigateur Internet préféré
si vous voulez plus d’informations sur la cellule :
http://bit.do/Cellule-Creatrice-et-Source-de--Vie

76
 Dans la vie courante j’ai appris à dissocier ma
vie qui peut durer très longtemps si j’en prend
bon soin, de mes expériences qui sont
temporaires et peuvent être diversifiées. C’est
ainsi que, en 2015, lorsque le médecin qui me
soignait de l’hypertrophie de la prostate avec
port de la sonde urinaire, et qui me disait que
j’allais mourir si je ne me faisais pas opérer, je
lui ai crânement répondu que ma vie ne
dépendait pas du tout de ce problème de santé.
Qui a eu tort de nous deux ? C’est bien sûr le
médecin. Je me suis soigné moi-même et
aujourd’hui je suis guéri non seulement de cette
maladie mais aussi de bien d’autres.. Quand
vous liez votre vie à ce qui vous arrive de
mauvais vous courez le grand risque de perdre
votre vie à cause d’un problème qui peut être
résolu. Il n’y a absolument aucun problème sans
solution bien que certaines solutions sont
difficiles à trouver mais pas du tout impossible à
trouver, si on est suffisamment patient et si on
garde l‘espoir ferme que la solution viendra
coûte que coûte. Des jeunes se suicident pour
des expériences qu’ils jugent à tort sans issue.
On se limite en décidant que c’est absolument
ceci ou cela seulement qu’il nous faut et que
sans cela notre vie ne vaut plus la peine, n’a
plus aucun sens. C’est une erreur qui
malheureusement peut être fatale. On se dit par
exemple, c’est absolument celle-là ou celui-là
que je dois épouser. Je dois absolument avoir
ceci ou cela maintenant, alors même que les
conditions ne sont pas favorables. Rien ne
prouve que chacun de nous est fait seulement
pour une âme-sœur sans laquelle notre vie n’a
plus de sens. C’est un conditionnement qu’on

77
s’est donné ou qu’on a reçu de notre entourage.
On ne peut pas tout avoir à tout moment et on
peut rater quelque chose et avoir une autre
chose nettement meilleure.

 J’ai aussi appris que les problèmes de santé que


nous avons aujourd’hui ont toujours existé
même si leurs causes peuvent être différentes. Il
m’arrive d’avoir un problème qui me semble
particulier et étrange et me demander pourquoi
moi j’ai ce problème-là. Lorsque je cherche la
solution dans les expériences des autres,
souvent sur Internet, je me rend compte que
contrairement à ce que je pensais et qui me
frustrait, ce problème s’est déjà posé à d’autres
personnes ailleurs et aussi dans le passé. Quand
je découvre cela, çà me soulage et j’essaie les
remèdes que d’autres ont utilisés comme
solutions et dès fois ça marche aussi pour moi.
Pour bien résoudre un problème on doit
chercher d’abord à comprendre ce problème,
comment il a pu nous arriver, puis recueillir le
plus d’informations possibles sur ce problème et
en même temps les différentes solutions

78
proposées, puis enfin essayer les solutions qui
nous semblent les plus abordables et les plus
efficaces. Mais, mieux vaut toujours prévenir
que guérir, car lorsque nous nous mettons en
situation d’urgence, nous n’avons plus tellement
le choix et nous nous sentons obligés d’accepter
la première solution qu’on nous propose et qui
peut ne pas être la plus efficace ni celle qui
présente le moins de risque pour nous et pour
notre bourse ou notre poche.
 J’ai encore appris que, alors que des gens
travaillent consciemment à rendre d’autres
malheureux pour satisfaire leurs intérêts
égoïstes, d’autres au contraire font de gros
efforts pour rendre la vie plus facile en mettant
à la disposition des autres des informations, des
services, des recettes et/ou des outils efficaces.
Grâce aux efforts de ces derniers nous avons
des aliments, des produits naturels de soins, de
l’eau potable, des écoles, des lieux de formation,
de travail et d’activités sportives, musicales,
théâtrales, etc., des voies de communication,
des véhicules, des machines, des outils, des
équipements, et surtout des informations utiles
sous diverses formes pour expérimenter tout ce
que nous voulons. Bravo particulièrement à ceux
qui, à partir de la découverte de l’électricité
naturelle, ont créé l’électricité utile, les lampes
électriques, les ordinateurs et l’Internet qui
vraiment rendent la vie facile à ceux qui savent
les utiliser lorsqu’ils ont les moyens d’en
disposer. Au lieu de profiter de toutes ces
bonnes choses pour mieux jouir de la vie et
créer aussi à notre tour d’autres choses utiles,
nous restons là à nous plaindre, à nous
quereller, à mettre des bâtons dans les roues les

79
uns des autres, à faire des prières bien souvent
improductives et nous résigner en prétendant
qu’après tout ce n’est pas de notre faute, fuite
grave de notre responsabilité qui ne nous sert
pas du tout.
 Si j’ai encore appris quelque chose d’important,
c’est bien ceci : la vie humaine est un
phénomène très complexe dans sa nature même
et par nos comportements basés surtout sur des
croyances sans grande valeur et sur notre
propre ignorance de la nature des choses et du
fonctionnement de chaque chose, nous
compliquons encore plus notre vie. Nous
ignorons par exemple jusqu’aujourd’hui, pour la
plupart d’entre nous sur cette planète, la grande
importance de nous instruire et surtout de
développer notre esprit critique qui nous
permettrait d’analyser sainement toute situation
et d’en tirer les meilleures informations
possibles, et si besoin se fait sentir, de tester
utilement ces informations. Ainsi, nous ignorons
souvent qui nous sommes, comment est notre
environnement et quelles sont les relations
utiles que nous pouvons avoir avec chacun de
ces autres éléments de la Nature dont tout le
monde et toute chose fait partie. Nous agissons
souvent sur la base des émotions qui nous
contrôlent, et non sur la base des connaissances
fiables et en faisant ainsi nous commettons
beaucoup d’erreurs. Toujours sous les effets de
nos émotions incontrôlées, nous attribuons ces
erreurs personnelles aux autres, à la malchance,
à la fatalité, souvent à Dieu que notre ignorance
encore une fois nous fait croire qu’il est bien
assis là-haut et décide de tout, que cela nous
plaise ou non. Il nous arrive rarement

80
d’attribuer à nous-mêmes ces erreurs que nous
faisons souvent sans le savoir. Quand rarement
nous nous attribuons ces erreurs, nous n’en
prenons pas vraiment l’entière responsabilité,
car disons-nous alors, nous sommes nés comme
çà et ainsi nous accusons nos parents, donc
finalement Dieu, d’être les vrais responsables ou
le vrai responsable de ce qui nous arrive de mal.
Pourtant, de tout temps, ceux qui savent
analyser les situations et savent bien établir des
relations de cause à effet entre divers éléments
ou forces en présence, eux, ils arrivent à
résoudre leurs problèmes et faire des progrès
remarquables dans leurs vies. Sont-ils nés
différemment ? Certainement pas. Ils se
comportent seulement différemment face aux
défis qu’ils rencontrent. Les frustrés
incorrigibles diront encore que ceux-là ils ont
seulement de la chance et ils ont en partie
raison car la chance existe bel et bien dans cette
vie. Il y en a qui ont la chance d’être bien nés,
de se retrouver dans des situations favorables,
ou d’avoir de bons guides, etc. Toutefois, même
là il y en a qui n’arrivent pas à profiter de ces
situations favorables ou bien alors ils en
profitent pour nuire aux autres et cela se
retourne souvent contre eux. De même la
malchance, les mauvaises conditions de vies, les
mauvais traitements subis, sont des ingrédients
qui ont motivé certains pour se faire une grande
place dans la société, à preuve de courage, de
détermination et de persévérance répétées.
Ainsi, ce sont bien souvent les décisions, les
choix et les performances des individus qui font
la grande différence entre une vie réussie et une
vie pas du tout enviable. Même les prières qui

81
sont utiles parfois aident certains mais au
contraire aggravent la situation de ceux qui ne
savent pas prier de la bonne manière et ne le
savent pas. En particulier si nous demandons de
l’aide spirituelle sans savoir exactement à quelle
entité nous nous adressons (Dieu c’est trop
vague) et surtout sans avoir un feed-back
correspondant à notre demande, non seulement
nous donnons par là un coup d’épée dans l’eau,
mais encore nous courons le risque d’aggraver
notre situation. Notre façon même de prier peut
montrer que nous sommes perdus, faibles,
irresponsables, etc. et des entités malveillantes
peuvent profiter pour nous nuire. Si vous croyez
que vous savez prier alors même que vous
n’arrivez pas à résoudre vos problèmes les plus
importants à l’aide de vos prières, vous devriez
revoir votre copie.

Parmi ceux qui ont été conditionnés dans l’enfance


à accepter des dogmes religieux sans chercher à les
comprendre, alors que la plupart sont à jamais soumis
à ces dogmes, d’autres ont su se révolter pour devenir
des adultes responsables. Quand nous développons

82
notre esprit critique et nous cherchons réellement à
comprendre par nous-mêmes, qui nous sommes, d’où
nous venons, où nous pouvons aller, ce que nous
pouvons faire, pour notre propre bien, nous serons
surpris de découvrir que nous sommes des éléments
de la Nature et que nous avons grand intérêt à
travailler avec les autres éléments de la Nature, en
allant des plus proches aux plus lointains si besoin se
fait sentir, au lieu de brûler les étapes en cherchant à
nous référer à Dieu mal défini, mal connu dont
certains prétendent qu’ils en connaissent la Parole.
C’est dans la connaissance profonde de la matière, de
ses limites et de son origine qu’on peut connaître
l’immatériel qui est le commencement de la face
cachée de Dieu, l’autre face étant justement le
matériel, l’univers physique si vaste, si complexe et si
riche que nous ne pouvons jamais épuiser ses
ressources et sentir le besoin d’aller chercher des
choses utiles ailleurs. L’univers physique est la face de
Dieu qui nous est accessible et c’est avec cette face
accessible que nous pouvons facilement travailler
comme on le fait dans l’Animisme, la religion naturelle
universelle. L’univers physique est fait de choses
visibles et de choses invisibles, de matière et
d’énergie, d’entités visibles et d’autres invisibles à
l’œil nu. Notre premier devoir est, pendant que nous
sommes ici, d’apprendre à bien vivre dans cet univers,
en harmonie avec notre structure et en harmonie avec
les autres éléments de la Nature. Diverses
expériences de vies et de recherches montrent par
exemple que beaucoup parmi nous ne savent pas
respirer correctement, boire correctement, manger
correctement, penser correctement, communiquer
correctement, s’asseoir correctement, se coucher
correctement, ou choisir correctement les bons
aliments, les bonnes boissons, etc., et cela bien sûr

83
conduit à de mauvais fonctionnements, de mauvais
comportements, et de mauvaises conséquences que
nous attribuons souvent à d’autres forces alors même
que ce sont nos erreurs de choix qui en sont
responsables. C’est quand on est sûr qu’on fait soi-
même tout bien, comme il faut, et que malgré tout çà
ne va pas qu’on peut chercher des causes externes
indépendantes de nous, progressivement. Sans
recherche et comparaison avec ce que d’autres font et
les résultats qu’ils obtiennent, on ne peut pas savoir si
ce qu’on fait c’est efficace et sans danger ni risque ou
pas. Notre vie dépend surtout de la respiration et de
l’alimentation. Savons-nous respirer efficacement ?
Cherchons et nous allons savoir. Il y a un travail
important à faire sur notre corps et ses besoins réels.
Quand nous négligeons notre propre corps et ses
besoins réels, quand nous avons honte de certaines
parties de notre corps, quand nous avons été
conditionnés à avoir honte de notre sexe en
particulier, ne soyons pas étonnés de la mauvaise
qualité de notre vie et de sa longévité. Notre
ignorance est notre plus grand handicape. Et les
responsables religieux et politiques qui cherchent
avant tout à nous contrôler le savent tellement bien
qu’ils veillent sérieusement à ce que nous ignorons ce
qui peut nous rendre plus libres et moins dépendants
d’eux.

84
J’ai appris encore quoi d’important ? Ah, çà c’est
fort, c’est très fort ! Avez-vous pris conscience, en
observant notre société et les êtres humains en
général, que des individus individuellement ou en
groupes organisés, sont vraiment, vraiment contents
de voir d’autres souffrir, être dans le besoin, dans la
misère même, alors que eux ils jouissent paisiblement
des gros efforts que les malheureux, les populations
démunies, font bon gré mal gré pour essayer de se
sortir d’affaire, avez-vous constaté cela ? Par divers
moyens, des gens sont arrivés à mettre leurs mains
sur les ressources disponibles dans leurs
environnements et quand cela leur plaît ils jettent des
miettes aux démunis soumis en leur faisant croire
qu’ils les aident et ces derniers se ruent dessus
comme des vautours sur une charogne et aux faux
donateurs de rire sous leurs barbes ou en se tapant
dans les mains les uns des autres lorsqu’ils se
retrouvent dans leurs cercles fermés où ils croient
qu’on ne les voient pas. Parmi ces gens qui se
réjouissent en cachette et des fois ouvertement des
misères de autres on trouve beaucoup de politiciens,
de juges, d’avocats, des forces de l’ordre et de
journalistes, mais aussi des universitaires et autres
enseignants qui sabotent leurs collègues, leurs
collaborateurs ou des étudiants ou élèves, des parents
qui sont jaloux de la réussite de leurs propres enfants,
des patrons qui méprisent et sous-payent leurs
employés obligés tout de même de continuer à
travailler pour eux malgré tout, parce qu’ils se disent
qu’ils n’ont pas le choix ou qu’ils ne sont pas sûrs de
trouver mieux ailleurs, ou qu’ils risquent de perdre
tout simplement leurs emplois pendant un long temps.
On peut mettre dans cette catégorie de ceux qui se
donnent pour tâches d’empêcher le monde de tourner,
tous les tricheurs qui attaquent leurs adversaires ou

85
leurs collègues par divers moyens pour les faire
échouer afin que eux les tricheurs ils réussissent ou
alors que tout le monde perde, échoue. Au lieu de
faire des efforts pour bien apprendre ou travailler, les
tricheurs s’acharnent sur l’échec ou l’élimination pure
et simple des autres, comme les joueurs de football
qui blessent sciemment les autres, des politiciens qui
trahissent ou même calomnient d’autres pour pouvoir
avoir la faveur des autorités, des parents super
protecteurs qui favorisent leurs enfants ou seulement
certains de leurs enfants par des injustices flagrantes,
qui souvent encouragent ces enfants protégés à
tricher et donc perpétuer ainsi ce système. Sur le plan
international des entreprises multinationales et des
systèmes politiques se sont organisés pour faire de la
majorité à travers le monde des consommateurs
passifs des produits alimentaires et pharmaceutiques
toxiques qui les rendent encore plus dépendants de
ces produits qu’ils paient cher au profit de ces
systèmes qui continuent à s’enrichir alors que les
masses s’appauvrissent tout en travaillant durement
pour eux contre des salaires de misère. Beaucoup de
produits alimentaires et pharmaceutiques qui sortent
des industries occidentales ne sont pas déversés
massivement sur nos marchés pour notre bien, bien
au contraire. Toutes les maladies graves dont les
fréquences augmentent dans nos pays sont des
conséquences de la consommation avide d’aliments
importés ou locaux produits à hautes doses d’engrais
et de pesticides industriels importés. Le monde entier
est plein de tous ces gens là qui s’enrichissent au-
dépens des autres ou qui sont contents de voir les
autres dans la misère même s’ils n’en sont pas
directement responsables. Ils peuvent agir ainsi soit
par égoïsme pur, soit par racisme, soit par les deux à
la fois, combinés à d’autres émotions négatives. Mais

86
on n’est pas sûr de leurs motifs réels et on peut se
demander vraiment pourquoi ils font cela ? En sont-ils
conscients ou pas ?
Pourquoi au Togo comme ailleurs, par exemple,
nous acceptons qu’un groupe restreint d’individus
s’empare des ressources de l’État qui sont nos biens
communs, décident seuls pour nous de toutes les
affaires du pays et de la façon de les gérer ? Si nous
continuons à considérer que c’est normal, cela va se
poursuivre à nos dépens. Si nous devenons de plus en
plus nombreux à prendre conscience que ce n’est pas
normal que les choses se fassent de cette manière et
que nous devons tous mettre la main à la pâte de la
farine pour bien la pétrir et avoir droit après à un
partage équitable du gâteau, les choses finiront par
changer tôt ou tard, en espérant que ce sera plutôt tôt
que tard. Mais c’est loin d’être facile.
Dans les groupes de politiciens, de juristes, des
forces de sécurité, et de responsables publiques ou
privés où on rencontre le plus grand nombre de gens
qui bloquent l’avancement de la société et
s’enrichissent justement sur le dos de la société, il y a
des gens honnêtes qui eux veulent le développement
au bénéfice du grand nombre. Mais malgré leurs
efforts le progrès est souvent lent à cause du fait
qu’ils font partie d’un système de blocage qu’il leur
est difficile de contourner ou de modifier.

87
Chez nous ici au Togo, il y a de hauts cadres qui
sont dans des structures politico-administratives où ils
devaient utiliser leurs intelligences au service de la
société. Bon nombre au contraire ont utilisé
intelligemment la malice pour détourner les
ressources de l’État en leurs faveurs. Dans
l’administration togolaise au plus haut niveau il y a
des gens qui ont brillé à l’école au Togo ici et aussi
ailleurs où ils ont laissé bonne impression, est-ce que
ce sont eux qui devraient mettre en place un système
pour détourner les ressources de l’État, sans se faire
prendre, et remplir leurs poches ? Ils ne se contentent
même pas de remplir leurs poches sinon celles-ci
seraient pleines depuis longtemps et ils auraient
abandonné leur système frauduleux. Ils ont des
poches à fond perdu qui ne se remplissent jamais et
qui ne se rempliront jamais même si on y mettait
toutes les richesses immenses de ce monde. Pour tout
projet qui passe par leur accord ils doivent d’abord
avoir leurs parts sinon ça n’ira pas plus loin. Non
seulement le Togo a perdu beaucoup de projets
importants à cause d’eux mais encore ils sont
responsables de la mauvaise qualité des travaux
publics parce qu’ils entretiennent la corruption et les
parts qu’ils prélèvent sur les budgets des projets
qu’ils autorisent moyennant, handicapent
sérieusement les entrepreneurs agréés dont certains
ne sont même pas qualifiés pour les travaux qu’on
leur confie.
Le Président Faure Essosimna GNASSINGBE est un
mordu du développement au bénéfice du grand
nombre, de ceux qui travaillent et doivent en récolter

88
les fruits. En effet, soit dit en passant, des adultes qui
ne veulent pas travailler par pure paresse, on ne
devrait rien faire pour eux. Ceux qui font des efforts et
n’y arrivent pas, on peut les aider et la vie devient
plus simple comme cela.
Malgré sa vision et ses plans de développement,
notre cher Président ne pourra pas réussir tant qu’il y
aura autour de lui le système verrou anti
développement mis en place depuis longtemps. A
travers le monde, le grand secret des fins politiciens
qui ne visent que leurs ventres insatiables c’est quoi ?
Ils utilisent la flatterie pour amener le chef de l’État à
avoir entière confiance en eux, si bien que celui-ci
peut arriver à croire tout ce qu’ils lui disent, sans
chercher à vérifier. Ainsi ce sont eux en fait qui
deviennent les vrais dirigeants du pays parce que,
comme ce sont eux les conseillers, quand ils disent
oui, c’est finalement oui, et quand ils disent non, c’est
aussi non à la fin. C’est ainsi que le feu Président
Eyadema, paix à son âme, a terminé sa vie en
dictateur alors qu’il avait de bonnes idées au-départ,
avec des plans quinquennaux pour bien développer le
pays qui n’ont pas fait long feu, sûrement parce que
ces plans qui obligeaient les barrons d’alors à faire
des bilans et à rendre compte de la gestion des fonds
mis à leurs dispositions ne les arrangeaient pas du
tout. Ils préféraient puiser librement dans les caisses
de l’État sans rendre compte à personne. Les vrais
dictateurs c’était eux. Le seul défaut du feu Président
Eyadéma c’est qu’il était sensible à la flatterie et cela
lui a fait avoir confiance absolue à des gens qui ne le
méritaient pas du tout. Le culte de la personnalité est
ce que devraient éviter les responsables qui ont des
projets importants à mener comme celui de
développer un pays. Quand on vous fait croire que
c’est Dieu qui vous a mis sur le fauteuil présidentiel et

89
que c’est vous seul qui pouvez régner désormais sur le
pays, pour toujours, vous devez faire attention et
revenir à la réalité. Ceux qui vous aiment vraiment et
travaillent réellement pour le développement du pays
ne vous diront pas cela. Ce sont ceux qui profitent de
votre présidence pour s’enrichir qui peuvent vous
tenir pareils discours.
Ici comme ailleurs, si ces gens qui ne cherchent
qu’à se remplir continuellement le ventre ne sont pas
conscients qu’ils nuisent aux autres en trichant ainsi,
c’est aux gens honnêtes, les vrais travailleurs, qui sont
plus nombreux, de bien s’organiser pour leur faire
entendre raison et remettre les pendules du
développement à l’heure, au bénéfice du grand
nombre, selon les efforts que chacun fournit.
Notre Plan National de Développement (PND) 2018-
2022 est apparemment une bonne chose. Cependant,
non seulement il n’est pas démocratique parce qu’il
est parachuté de là-haut au lieu d’être participatif
depuis sa conception, en plus il n’est vraiment
pas‘’national’’. Quand j’ai découvert que d’autres pays
comme la RDC par exemple, ont aussi leurs PND,
curieusement 2018-2022, cela m’a fait sourire. Ce
sont des modèles parachutés depuis là-haut, très haut,
qui veulent nous développer un peu partout en
Afrique, et pour l’intérêt de qui ? Vous-mêmes vous
pouvez deviner. Quand serons-nous réellement
indépendants ?

 Ce que j’ai appris aussi c’est l’importance de se


développer individuellement afin de mieux
contribuer au développement collectif
progressif, familial, cantonal, préfectoral,
régional, étatique, continental et planétaire. Si
chaque individu ne prend pas conscience de la
nécessité de se développer personnellement, il

90
risque de devenir un simple consommateur de
ce que d’autres ont décidé et peut même
devenir un frein au développement général.
Mais lorsqu’on décide de se développer on peut
se confronter à la difficulté de savoir ce que
peut signifier se développer et donc à celle de se
mettre dans de bonnes dispositions et dans la
bonne direction pour effectivement commencer
à se développer. Pour ceux qui n’en ont pas une
idée claire voici ce que peut signifier se
développer :
Se développer c’est par exemple décider de faire
soi-même quelque chose en vue d’atteindre un objectif
précis, et le faire selon une procédure pré-définie,
ensuite contrôler voir si l’objectif a été atteint et à
quel degré, puis décider de la suite à donner à cette
expérience.
Cela paraît simple mais se développer ainsi
implique pratiquement tous les aspects de la vie. Il
s’agit d’un travail à faire et cela implique que celui qui
veut se développer doit être en bonne santé en se
nourrissant bien entre autres choses. Il doit avoir des
connaissances utiles préalables et aussi disposer de
moyens matériels et/ou financiers pour pouvoir
effectivement faire le travail tout seul ou en
collaboration avec d’autres personnes, avec ou sans
l’aide de ressources personnelles ou extra-
personnelles insoupçonnées. Comme on peut
appliquer ce principe de développement dans
n’importe quel domaine de la vie on peut l’utiliser
pour s’améliorer progressivement en faisant des
priorités qui changent au fur et à mesure qu’on
avance vers l’objectif fuyant toujours en avant qui est
la quête d’une vie meilleure. Qu’il soit rappelé ici que
la base et l’essence de tout développement, c’est
l’éducation de base bien solide et la formation

91
continue. Un pays qui n’accorde pas la plus grande
importance à l’éducation et à la formation de bonne
qualité sur son propre territoire ne peut pas se
développer pour le bien-être de ses citoyens. Dans les
années 1960, dans notre cher pays le Togo, les
brevetés avaient une éducation de base assez solide
pour pouvoir parler et écrire assez correctement le
français, la langue officielle et donc la langue de base
de l’éducation scolaire. Aujourd’hui, dans ce pays
même des licenciés bac+3 ne savent ni écrire ni
parler correctement le français. Comment peuvent-ils
réellement se développer et aider d’autres à le faire ?
Problèmes sérieux de communication signifient
difficultés sérieuses à promouvoir le développement et
à le faire avancer. La langue officielle a le grand
avantage de permettre la communication entre tous
les citoyens sans avoir à apprendre la langue
maternelle de chacun, mais si nous ne maîtrisons pas
cette langue officielle comment alors pouvons-nous
communiquer entre nous et nous comprendre pour
nous développer ensemble ?

 Ce que j’ai appris aussi c’est…, c’est…, c’est…,


beaucoup, mais ce n’est rien du tout par rapport
à ce qu’il me reste à apprendre. C’est bien pour
cela que je veux vivre longtemps, très
longtemps, pour pouvoir apprendre avec plaisir
toutes les bonnes choses de la vie. C’est pour
cela que je me fais appeler l’Éternel ! Et vous,
cher lecteur, chère lectrice, vous comptez faire
comment désormais ? Si cela vous tente nous
pourrons créer le Club des Éternels sur Terre !

Celui qui a réussi son apprentissage continu est


celui-là qui peut comprendre la vraie signification des
paroles profondes suivantes :

92
Mon Passé est une Lampe qui éclaire mon Présent
et mon Futur.
Mon Passé c’est mon Manteau.
Mon Passé c’est ma Boussole, mon moyen de
Navigation.
Mon Passé c’est mon Guide.
Mon Passé c’est ma plus Grande Richesse.
Mon Passé c’est ma Source même, le début de mon
Commencement.
Mon Passé, c’est mon vrai Pouvoir pour continuer
cette Aventure Merveilleuse que constitue la Vie sur
Terre !
Mon Passé, c’est mon Héritage depuis la Source
Infinie en passant par mes Parents, combiné à tout ce
que j’ai appris en vivant, à savoir les erreurs que j’ai
commises et dont j’ai tiré des leçons utiles et les
réussites que j’ai eues et dont je garde les
compétences acquises.
Mon Passé, Mon Passé, Mon Passé ? En fait, de quoi
parle ce livre, qu’est-ce qu’il faut en retenir ?

93
Conclusion

Ce livre qui arrive ici à son terme parle de


l’apprentissage qui nous a permis depuis l’enfance de
regarder autour de nous et d’imiter ce que d’autres
font et que nous ne savons pas encore faire, et de
nous exercer jusqu’à ce que nous soyons capables de
faire comme eux ou même de le faire mieux qu’eux
dès fois. Ainsi nous avons tous appris des autres à
boire, à manger, à marcher chacun tout seul et à
parler. Ayant reconnu très tôt l’importance de
l’apprentissage, des sociétés ont formalisé ce principe
en créant des écoles surtout pour la formation des
jeunes afin des les initier assez tôt, mais
progressivement, à ce qu’ils feront lorsqu’ils
atteindront l’âge adulte. Parallèlement des gens
talentueux ou des artistes qui savaient faire eux-
mêmes ce que d’autres ne pouvaient pas faire, ont
créé des ateliers d’apprentissage où ceux qui étaient
intéressés vraiment par leurs arts et voulaient les
apprendre pourraient venir les assister régulièrement
et acquérir progressivement les compétences de leurs
patrons. Dans beaucoup de sociétés aujourd’hui il y a
beaucoup d’écoles et de centres de formation de
même que beaucoup d’ateliers dans différents
domaines, et pourtant beaucoup de gens ne se
donnent pas la peine d’apprendre ou alors apprennent
très peu ou très mal ou pas suffisamment longtemps,

94
et se plaignent du fait que leurs vies ne marchent pas
comme ils le souhaitent. Ceux qui veulent apprendre
sérieusement peuvent rencontrer de sérieuses
difficultés parce que l’enseignement officiel ne prend
pas souvent le temps d’apprendre d’abord aux gens
comment apprendre pour réussir et souvent, l’objectif
même de ce qu’on apprend n’est pas toujours
clairement défini. Très souvent, on apprend d’abord
ce qui nous a été soumis et c’est après qu’on se
demande ce qu’on va en faire ou ce qu’on peut en
faire.
Ce livre se donnait pour objectif de montrer
l’importance de l’apprentissage et de l’école, puis
d’aider ceux qui veulent apprendre (élèves, apprentis,
professionnels en formation continue) à mieux jouer
leurs rôles d’apprenants et à mieux tirer profit de
toutes les ressources investies de part et d’autre pour
organiser des formations à leurs profits. Au-delà des
formations organisées surtout pour les enfants et les
jeunes adultes, ce livre s’est ouvert à la vie toute
entière pour s’adresser finalement à tout le monde,
comptant ainsi amener tout le monde et surtout tous
les adultes à prendre conscience de la nécessité
d’apprendre et de la possibilité d’apprendre à tout
moment et à tout âge, sans jamais s’arrêter.
Il s’est tour tour interrogé sur la nécessité
d’apprendre, la manière d’apprendre, la signification
de la réussite et les clés pour savoir si l’on a
effectivement bien appris.
Ce qu’il faut en retenir le plus c’est ce qu’on
devient capable de faire lorsqu’on a bien appris
quelque chose d’utile qu’on peut partager avec la
société. Lorsqu’on a bien appris on devient à son tour
producteur d’informations, de compétences et/ou de
talents. On peut devenir leader dans un domaine
donné et on continue par apprendre pour maintenir

95
son niveau et même pour se dépasser. On devient
capable de donner avec confiance son opinion sur ce
qui se passe et ainsi contribuer à l’amélioration de la
vie que nous sommes amenés à vivre ensemble en
famille, dans le quartier, le village, la commune, le
canton, la préfecture, la région, le pays, le continent
et le grand village planétaire. Lorsqu’on a vraiment
appris quelque chose d’utile, on devient le premier
responsable de sa propre vie et on cesse d’être un
suiveur que des individus ou des organisations
peuvent manipuler comme ils veulent pour satisfaire
leurs égoïsmes destructeurs à nos dépens. Lorsqu’on
a appris ce qui est utile, on devient éveillé, vigilant,
créatif, productif et sage. Mais ce qui nous forme le
plus, c’est l’école universelle, la vie, notre propre vie
que nous cherchons continuellement à améliorer
malgré les obstacles. Ah ! Ces obstacles ! Ce sont eux
qui sont en fait nos vrais maîtres, ceux qui ne nous
laissent pas passer en classe supérieure ou continuer
notre route tant que nous n’avons pas compris ce
qu’ils ont de précieux à nous enseigner. Celui qui
démissionne facilement devant les obstacles, les défis
de la vie, ne peut pas espérer mener une vie de
qualité supérieure. Comme la vie est faite d’une
succession d’apprentissages, c’est au cours de ces
apprentissages que nous allons rencontrer les plus
gros défis à relever et quand nous y arrivons nous
atteignons la maîtrise de notre apprentissage et le
reste devient plus facile. C’est ce que nous ne savons
pas faire qui nous bloque souvent et la solution est
simple : se mettre à apprendre avec courage et
persévérance. En lisant et relisant ce livre vous aurez
des outils qui peuvent vous y aider.
Grand merci pour votre très aimable attention !

96
Contribution Volontaire

Chère lectrice, cher lecteur, si vous avez pu tirer


quelque information utile de ce livre gratuit ici, et si
vous voulez volontairement soutenir financièrement
ce travail, vous pouvez le faire de l’une des manières
suivantes qui vous semble la plus appropriée :
 Par Paypal au compte manzima44@gmail.com

 Par virement bancaire : Banque Atlantique Togo


au compte N° 4140 726 00 03 (compte courant)

97
ou au compte N° 4140 726 00 16 (compte
épargne)
 Par virement bancaire : Orabank-Togo au
compte n° 666 795 00 501 – 10 (compte
épargne)
 TMoney : +228 90 22 49 85
 Flooz : +228 97 10 10 36

 Par chèque bancaire adressé à TCHALA Widi à


envoyer à la boîte postale
B.P. 20422 Résidence du Bénin – Lomé – Togo

Table des matières

98
FIN

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