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Electricité, PHYS2 - SMP

CONDUCTEUR EN EQUILIBRE ELECTROSTATIQUE

I) CONDUCTEUR EN EQUILIBRE

a) Equilbre électrique d’un conducteur en régime permanent.


Les conducteurs sont en général des métaux, constitués d’atomes, d’ions ⊕ et d’électrons −
libres.
La vitesse moyenne d’un électron en régime
r 1 j =n r r
pérmanent est : V j = .∑V j = 0 .
n j =1
r
b) Champ E dans un conducteur.
r
Dans le conducteur, un électron sous l’action d’un champ électrique E est soumis à deux
forces.
r r
q.E : action de E sur l’électron.
r r
− kV : force de frottement de l’électron avec le milieu. − kV
La vitesse moyenne du conducteur en régime permanent
r r e− r
Est nulle V = 0 . q.E
r r r
P.F.D ∑ f = m .γ avec m : la masse de e- et γ : l’accélération.
extérier
r r r r r r r r r
Dans notre cas q.E − kV = m .γ = 0 ⇒ q.E − kV = 0 ⇒ q.E = kV
r r r r r
En régime permanent V = 0 ⇒ q.E = kV = 0 .
r r
En conclusion E = 0 .
r
En régime permanent, le champ électrique E (M ) est nul en toute point intérieur du
conducteur.

c) Potentiel et répartition de charges dans un conducteur.


r r
Le champ électrique nul dans le conducteur, E = 0 , entraîne :
1- Potentiel du conducteur.
r
E = − grad V puisque E=0 ⇒ V, le potentiel est constant en tout point du conducteur.

2- Charge du conducteur.
Si on applique le théorème de Gauss sur un conducteur en équilibre Φ E / int =
∑q int
= 0 car
ε0
le champ électrique E=0 à l’intérieur de conducteur.
q
par conséquence Φ E / int = int = 0 et qint = 0 .
ε0
La charge intérieure d’un conducteur en équilibre est nulle, pourtant l’électroscope∗ montre
qu’un métal en cuivre s’électrise par simple frottement. La charge de ce conducteur ne peut se
trouver qu’en surface.

∗ :L’électroscope est un appareil simple pour mesurer la charge électrique d’un conducteur.

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3) Lignes de champ.
Pour imaginer les lignes de champ dans un conducteur, il faut revenir sur les dérniers résultats
du paragraphe b).
r r r
A l’intérieur du conducteur en équilibre le champ électrique E = 0 . En surface le champ E
peut être différent de zéro, mais son vecteur doit être perpondiculaire à la surface du
conducteur.
r
Si on suppose qu’une composante de ETANGENTIELLE ≠ 0 alors les e- seront en mouvement
superficiel. Ceci est contraire aux conditions de l’équilibre d’un conducteur.

Conducteur en équilibre r
r E
r E
E
r
E

d) Relation entre la charge et le potentiel d’un conducteur.


V est le potentiel d’un conducteur et σ la densité superficielle.
σ ( M ).dS
V = ∫ dV = K . ∫
CONDUCTEUR r
Si on multiplie la densité par une constante, elle devient σ '= λ .σ , alors le potentiel devient
V ' = λ .V et la charge électrique Q ' = λ .Q .
On en déduit alors que la charge et le potentiel d’un conducteur sont proportionnels :
Q = C .V
C : capacité d’un conducteur est mesurée en Farad. z

Exemple : Capacité d’un conducteur sphèrique.


Q : charge portée par la sphère.
S=4.πR2 : surface de la sphère de rayon R. O
Q Q
σ = = : densité superficielle de la sphère.
S 4.π R 2 y
x
La charge Q crée un potentiel V au centre O.
1 Q
L’expression de V s’écrit : V = .
4π ε 0 R
La relation de proportionnalité Q = C .V peut être comparée avec celle de dessus

Q = 4 π ε 0 . RV alors la capacité C s’écrit : C =


Q
= 4π ε 0 . R
V

e) Champ en surface d’un conducteur.


r r Surface de Gauss
dφ = E . dS = E . dS les deux vecteurs sont colinéaires
dq σ . dS
dφ = SURFACE = = E . dS . (Σ)
2 .ε 0 2 .ε 0 r
M dS r
E

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σ
On déduit alors le champ électrique sur la surface d’un conducteur E = ou sous forme
2 .ε 0
r σ r
vecteur E = u.
2 .ε 0
Au voisinage de la surface
Surface de Gauss
r r dq σ .dS
dφ = E . dS = E . dS = INTERIEUR = .
ε0 ε0 dq
Alors le champ électrique au voisinage de la (Σ)
σ
surface d’un conducteur s’écrit : E = . r
ε0 M dS
r
E

Théorème :
r
Le champ E est discontinu à la traversée de la surface du conducteur. Le champ passe d’une
σ σ
valeur nulle dans le conducteur à E = sur la surface puis E = au voisinage
2 .ε 0 ε0
immédiat de la surface.

II) Théorèmes généraux pour l’étude d’un système de conducteurs.

Dans le cas d’un ensemble de conducteurs, chaque conducteur est en équilibre.


E de chaque conducteur.
- le champ électrique E est nul à l’intérieur
- les lignes de champ sont ⊥ aux surfaces des conducteurs.
r σ r
- Le potentiel est constant dans chacun des conducteurs, avec E = u au voisinage
ε0
immédiat.
Cond. 2
V2

Cond. 1 E2
⊕ Cond. 3
V1 ⊕ ⊕
⊕ ⊕ V3
E1 ⊕
E3
Charge positive Lignes de champ Charge positive

a) Théorème d’unicité.
n conducteurs chacun a un potentiel : V1, V2, …, Vn.
On prends comme conditions aux limites le potentiel à l’infini est nul , V∞ .
r
V (r ) en tout point de l’espace est solution de l’équation de Laplace.
∆V = 0 ( ρ = 0 ) avec les conditions aux limites V1→ conducteur 1
V2→ conducteur 2
K

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r
Si on connaît le potentiel V (r ) en tout point de l’éspace, on peut en déduit la densité σ sur
r σ r
tout conducteur par la relation E = − grad V = n .
ε0
On peut aussi en déduire la charge Q=Q1+Q2+ K +Qn
r
On peut démontrer que V (r ) est solution unique.

b) Théorème de superposition.

Soit un système de conducteurs. Dans un premier état sa charge est Q’ et dans un deuxième
état sa charge est Q’’. Les densités correspondantes au point P du système sont σ ' ( P) pour le
premier état et σ ' ' ( P) pour le deuxième état. Si la charge du système devient λ '.Q'+λ ' '.Q' ' ,
la nouvelle répartition de charge au point P sera λ '.σ '+λ ' '.σ ' ' . Nous obtenons ainsi un nouvel
équilibre dit par superposition d’état d’équilibre. Le potentiel du système devient alors
λ '.V '+λ ' '.V ' ' = V .

c) Théorème des éléments correspondants.

La surface fermée Σ composée de T ( surface latérale) et Σ1 à l’intérieur de S1 et Σ 2 à


l’intérieur de S2, coupe S1 en dS1 et S2 en dS2.
r
Le champ E est nul en Σ1 et Σ 2 et tangent en tout point du tube T. Le flux sortant de la
surface fermée Σ = Σ1 + T+ Σ 2 est nul.
Dq1 et dq2 étant les charges des élément dS1 et dS2.
Si on applique le théorème de Gauss sur la surface fermée Σ , on écrit :
1
Φ = 0 = (dq1 + dq2 ) = 0 ⇒ (dq1 + dq2 ) = 0
ε0
dS1 et dS2 sont des élément correspondants.
Enoncé : Deux éléments correspondants portent des charges opposées.

r
r E T
r r
dS1 E
dS 2
r (Σ2)
(Σ1) E

dq1 dq2

d) Théorème d’influence.
Définition :En présence de plusieurs conducteurs, si des lignes de champ de l’un
des conducteurs vont sur u autre, on dit qu’il y’a influence.

1) Coefficient d’influence.

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V est le potentiel du système de composant du système, de composants V1, V2, V3, …Vn. Q
est la charge de système de composantes Q1, Q2, Q3, …Qn.
∀ P un point pris sur le système S. Il y’a unicité de la répartition d’équilibre σ (P ) pour la
charge du système Q donnée.
D’où la relation Q= C . V
⎛ Q1 ⎞ ⎛ C11 C12 L C1n ⎞ ⎛ V1 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜ Q2 ⎟ ⎜ C21 C22 L C2 n ⎟ ⎜ V2 ⎟
⎜ M ⎟=⎜ M M M
.
M ⎟⎜ M ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜Q ⎟ ⎜C L ⎟⎜ ⎟
⎝ n ⎠ ⎝ n1 C n2 C nn ⎠ ⎝ Vn ⎠

C11,C22, …, Cnn représentent les coefficients de capacité de chaque conducteur en présence


des autres.
Cij : représentent les coefficients d’influence du conducteur j sur le conducteur i.
Les coefficients Cii > 0 et les coefficients Cij < 0.

2) Propriètés des coefficients d’influence

Cas de trois conducteurs C1, C2 et C3. C1 est porté au potentiel V1 et V2 et V3 sont reliés au
sol, ( V2 =V3=0).
Le conducteur C1 prend la charge Q1.

⎛ Q1 ⎞ ⎛ C11 C12 C13 ⎞ ⎛V1 ⎞


⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜ Q2 ⎟ = ⎜ C21 C22 C23 ⎟.⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟ ⎜
⎝ Q 3 ⎠ ⎝ C31 C32 C33 ⎟⎠ ⎜⎝ 0 ⎟⎠
Q1= C11 . V1 .
C2 et C3 sont chargés par influence.
Q2 = C21 . V1 et Q3 = C31 . V1.
Les lignes de champ sortent des charges + pour arriver sur des charges -.
D’après le théorème des éléments correspondants les conducteurs C2 et C3 sont de
charges négatives.
Certains lignes de champ issus du conducteur C1 peuvent s’éloigner vers l’infini et ne
pas rencontrer d’autres conducteurs

C3 C2

Lignes de champ

⊕ ⊕

⊕ ⊕
C1
⊕ V1

C11 ≥ ⏐C21 + C31 + …+Cn1⏐

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3) Cas de deux conducteurs en influence totale.

V1 est le potentiel du conducteurA1 de charge Q1 répartie sur la surface S1.


V2 est le potentiel du conducteurA2 de charge Q2 .
Q2 = Q2’ + Q2’’

A2 A1 S1 S2’ S2’’
Q1 Q2’ Q2’’

1er cas : Si V2 = 0

On relie A2 au sol.
⎛ Q1 ⎞ ⎛ C11 C12 ⎞ ⎛V1 ⎞
⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟.⎜⎜ ⎟⎟
⎝ Q2 ⎠ ⎝ C21 C22 ⎠ ⎝ 0 ⎠
On en déduit que Q1 = C11 . V1 et Q2 = C21 . V1 .
Les conducteurs sont en influence totale Q1 = − Q2 . Le champ et le potentiel à l’extérieur sont
nuls.
Il n’y a pas de charge sur S2’’ ce qui implique que Q2’’ =0.
Par conséquence Q2 = Q2’+ 0 = Q2’ = -Q1.

⎧Q = C11.V1
Q2 = -Q1 et ⎨ 1 il en résulte ⇒ C11 = - C21 .
⎩ 2
Q = C .V
21 1

C11 est positif et C21 est négatif.

2eme cas : Si V1 = V2 ≠ 0.

Le potentiel de la cavité est uniforme, c’est une propriété d’un conducteur en équilibre, alors
r
le champ électrique est nul E = 0 .
On en déduit que A1 n’est pas chargé (Théorème de Gauss)
Q1=0 en même temps que Q2’=0. S2’’
V1
⎛ Q1 ⎞ ⎛ C11 C12 ⎞ ⎛V1 ⎞ Q2’’
⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟.⎜⎜ ⎟⎟ S2’
⎝ Q2 ⎠ ⎝ C21 C22 ⎠ ⎝V1 ⎠
V1
⎧Q1 = C11.V1 + C12 .V1 = 0 d ' où C11 = − C12 A2 Q2’=0 A1
⎨ S1
⎩ Q2 = Q2 ' = C21.V1 + C22 .V2
Q1=0
Dans le 1er cas on a montré que : C11 = - C21 .
Et dans ce cas on montre que : C11 = - C12 .
Donc les deux coefficients C12 = C21 sont égaux.

On montre d’une manière générale que Cij = Cji.


Dans ce cas l’ensemble se comporte comme un conducteur unique isolé de charge Q2’’ de
Q2''
capacié C’ défini par C ' = avec Q2’’ = ( C21 + C22). V2.
V2
C’ = C21 + C22 = C22 – C11 .

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III) Condensateurs.
a) Définition :
Un condensateur est un ensemble de deux conducteurs A1 et A2 en état d’influence totale.

S’2 A2 S’’2
A1 A2 A1
S1

La capacité C d’un condensateur désigne le coefficient C11 de l’armature A1 en présence


de A2.
La charge Q=Q1 est la charge de A1 et en même temps la charge du condensateur.

⎛ Q1 ⎞ ⎛ C11 C12 ⎞ ⎛ V1 ⎞ ⎧ Q = C11 V1 + C12 V2


⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟.⎜⎜ ⎟⎟ ⇒ ⎨ 1
⎝ Q2 ⎠ ⎝ C21 C22 ⎠ ⎝V2 ⎠ ⎩Q2 = C21 V1 + C22 V2

Q = Q1 = C11 V1 + C12 V2 influence totale C11 = −C12 = −C21

⎧ Q '2 : ch arg e int érieure de A2


Q = C ( V1 − V2 ) ⎨
⎩Q "2 : ch arg e extérieure de A2
Q2 = Q '2 + Q "2
Q '2 = −Q = −C ( V1 − V2 ) = C V2 − C V1 .
Q "2 = Q − Q '2 = C21 V1 + C22 V2 − Q '2 = (−C V1 + C22 V2 ) + C V1 − C V2 = V2 (C22 − C )
Q "2 = C ' V2 avec C’ = C22 – C
La charge extérieure de l’armature externe est indépendante de V1 et de la forme des surfaces
S1 et S’2.
Pour un condensateur, la matrice capacité conduit à
⎛ Q1 ⎞ ⎛ C − C ⎞ ⎛ V1 ⎞
⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟.⎜⎜ ⎟⎟

⎝ Q2 ⎠ ⎝ − C C '−C ⎠ ⎝V2 ⎠

b) Groupement de condensateurs
1) association en parallèle.
Q1 = C1 (V1 − V2 ) C1
Q2 = C2 (V1 − V2 )
Q3 = C3 (V1 − V2 ) A C2 B
la somme totale devient
Q = Q 1+ Q 2 + Q3 = ∑ Qi = (V1 − V2 )(C1 + C2 + C3 )
Q total = (V1 − V2 ) ∑ Ci = (V1 – V2) C total.
C3

C = ∑ Ci
2) association en série.

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C1 C2 C3
Q = C1 (VA − VB )
Q = C2 (VB − VC )
A B C D
Q = C3 (VC − VD )
Q Q Q
+ + = (VA-VB+VB-VC+VC-VD) = (VA-VD)
C1 C2 C3
1
Q( Σ )= (VA-VD)
Ci
1 1
=∑
C Ci
IV) Energie électrique.
1) Energie d’une charge ponctuelle.
En un point M de Potentiel V(M), une charge q placé sous l’action un champ électrique E
posséde une énergie potentiel :
Ep(M) = q . V(M)

Le déplacement de cette cherge entre A M


deux points A et B effectue un travail
r KQ
q E=
K .Q K .Q r
WAB = EP ( A) − EP ( B) = .q − .q rA r
rA rB

Q
rB B

2) Energie d’un système de charges.


Pour deux charges ponctuelles , on écrit :
K .q 2
EP (1) = .q 1 = V1.q 1 avec V1 est le potentiel en 1 et V2 le potentiel en 2.
r12
K .q 1
E P ( 2) = .q 2 = V2 .q 2
r12
EP (1) = EP (2) , on écrit le résultat sous forme symétrique :

1 1
EP (1,2) = V1.q 1= V2 .q2 .
2 2
a) Forme générale
q2 V2
Sous la forme générale l’énergie potentielle d’un système de charges s’écrit :

V1 q1
1 i=n q4
EP (1,2,...n) = ∑ qi Vi qn Vn
2 i =1
b) Distribution continue.
Dans le cas d’ine distribution de charge continue, l’énergie potentielle de cette charge
1
s’écrit : EP = ∫ V .dq
2

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Dans le cas d’un conducteur en équilibre, la charge électrique est en surface alors
1 V V
EP = ∫ V .dq = ∫ V σ ds = ∫ σ ds = Q
2 2 2
Q. V
Ep =
2
Pour un système de conducteurs en équilibre, l’énergie potentielle est la somme des
énergies individuelle des conducteurs.
1
E p = ∑ Qi . Vi
2
3) Application aux condensateurs.

Un condensateur est un ensemble de deux armatures


(V1, Q)
(V2, Q’2 + Q’’2) = (V2 , -Q+ (C22-C)V2) .
l’énergie du système :
Ep = ½ Q V1 + ½ [-Q+ (C22-C)V2]V2 = ½ Q V1 + ½ [-Q+ (C’)V2]V2.

C’est l’énergie totale du condensateur.


En général Q’’2 est négligeable.

Alors Ep = ½ Q V1 + ½ [-Q]V2 = ½ Q (V1 - V2).

Ep = ½ Q (V1 - V2).

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